Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, une étude qui considère les Français touchant plus de 3 860 euros nets par mois après impôts comme des personnes "riches". Etes-vous d'accord avec ceci ?
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00:00 - On est avec Pascal, pourquoi on parle des riches ? Parce que c'est vraiment intéressant, c'est l'Observatoire français des conjectures économiques, l'OFCE,
00:08 qui a publié la semaine dernière une série de statistiques. Un français sur deux gagne moins de 2000 euros net par mois.
00:13 Pascal, bonjour, je ne sais pas si vous êtes concerné par cela d'ailleurs, par ce chiffre.
00:18 - Bonjour Pascal, bonjour l'équipe.
00:20 - Bonjour Pascal, est-ce que vous gagnez moins de 2000 euros net après impôt, c'est important, net après impôt par mois ?
00:26 - Oui, oui, oui.
00:28 - Vous gagnez moins que ça ?
00:29 - Oui, oui, oui. Après 40 années de travail, je gagne moins que ça, oui, oui.
00:34 Comme beaucoup de gens dans notre secteur, effectivement, je gagne moins que ça, oui, oui.
00:39 - Et dans quel secteur vous êtes ?
00:42 - J'étais très longtemps dans les transports, transports de marchandises, transports de voyageurs.
00:47 Donc j'ai quand même eu l'occasion de faire différentes entreprises, de voir un peu différentes choses.
00:54 Mais bon, la moyenne de revenu, si je parle de ce domaine-là, en tarif horaire, la moyenne est relativement basse,
01:00 puisqu'on parle de l'heure, on va parler de salaires qui sont aux alentours de 11, 12, 13 euros de l'heure, grand maximum.
01:07 On va vous dire, effectivement, vous faites beaucoup d'heures, donc ça compense.
01:10 Ça voudrait dire que l'heure dans le transport, elle a moins de valeur que l'heure dans le bâtiment ou l'heure ailleurs.
01:14 - Vous êtes routier ?
01:16 - Oui, je l'ai été, oui, dans une autre université.
01:20 - Mais aujourd'hui, vous êtes retraité aujourd'hui ?
01:22 - Oui, je suis ce qu'on appelle chauffeur en CFA, c'est-à-dire en congé de fin d'activité,
01:28 c'est-à-dire c'est une transition entre la carrière professionnelle et la retraite,
01:31 en compensation justement de toutes les heures qu'on a pu effectuer au long de notre carrière professionnelle.
01:36 - Et vous avez quel âge ?
01:38 - J'ai 58 ans.
01:39 - Donc à 58 ans, vous allez sans doute arrêter votre carrière professionnelle ?
01:42 - J'avais le choix de pouvoir continuer parce que j'avais le droit à la carrière longue jusqu'à 60 ans,
01:46 mais si vous voulez, en gros, c'était pour gagner 50 euros de plus en retraite définitive.
01:52 Donc au vu du rythme de travail imposé et demandé au niveau de revenu,
01:57 le jeu en vaut la chandelle, je pense que pas forcément.
02:01 - Mais dans votre activité de routier, les chauffeurs routiers ne sont pas davantage payés que ça ?
02:09 Moi je connais mal évidemment ce secteur, c'est-à-dire qu'on est autour du SMIC lorsqu'on est chauffeur routier ?
02:16 - Le tarif horaire, il faut parler du tarif horaire.
02:19 Les chauffeurs vont dire "on gagne bien notre vie" parce qu'ils vont entrer en ligne de compte
02:23 ce qu'on appelle les frais de route, les frais de découcher, les primes de ceci, les primes de cela.
02:27 Ce n'est pas du salaire, ce n'est que de la prime.
02:29 Le jour où vous êtes en arrêt professionnel, maladie ou arrêt de carrière professionnelle,
02:34 ça ne compte plus ceci.
02:35 Donc aujourd'hui, vous pouvez avoir des chauffeurs qui vont vous dire "je gagne 3500, 3600, voire plus",
02:40 et le jour où vous êtes à la retraite, c'est votre tarif horaire qui rentre en ligne de compte.
02:44 Donc le calcul sera fait en fonction...
02:46 Donc souvent en fin de carrière, certains employeurs jouent le jeu aux anciens,
02:50 des mois à la rallonge, style 210-220 heures à leur conducteur.
02:54 - Donc évidemment, vous êtes plutôt dans ces cas-là,
02:58 chaque dépense est regardée avec précaution, j'imagine ?
03:05 - Bien sûr, on n'a pas le choix, on est obligé de tout calculer, de faire attention à tout ce qu'on fait.
03:09 Vous savez très bien qu'arrivé aux alentours du 28 mois,
03:14 il faut faire attention.
03:15 On est deux au foyer, donc ça peut aller.
03:17 - C'est ce que j'allais vous dire, c'est important.
03:19 Votre épouse travaille ?
03:21 - Mon épouse travaille, oui.
03:23 Elle est dans le médical, donc c'est pareil.
03:26 - Vous avez des grands enfants, des enfants encore à charge ?
03:32 - J'ai trois enfants, dont un qui reste à charge, qui est actuellement en cours de recherche d'emploi.
03:39 Les deux autres sont placés, donc ça va bien.
03:44 Je pense qu'ils ont réussi à trouver une voie qui leur correspond
03:48 avec un niveau de revenu qui est assez confortable.
03:50 Tant mieux pour eux, mais ils s'en sont quand même donné la chance.
03:53 - Par exemple, les études, il a fallu que vous financiez, ou ils se débrouillaient tout seuls, ou ils étaient boursiers ?
03:57 - On a telle chance, c'est qu'ils sont courageux et travailleurs.
04:01 Dès qu'ils avaient le temps de travailler,
04:04 ils ont toujours travaillé au moment des vacances, ou au moment où ils pouvaient le faire,
04:08 pour se faire des petits revenus, mais sinon on a toujours financé les études.
04:12 On a fait un choix aussi de les mettre en privé, ça c'est un choix personnel qu'on ne regrette pas maintenant.
04:18 C'est vrai que ça a été compliqué à une période, mais aujourd'hui,
04:23 je pense que pour eux, c'est bon.
04:25 Mais après, il faut quand même calculer, il faut faire attention à tout.
04:28 On ne peut pas changer sa voiture comme ça, moi je roule toujours avec des voitures anciennes.
04:32 - Vous êtes propriétaire de votre maison ?
04:35 - Oui, voilà, c'est ce qui aide aussi un petit peu quand même.
04:38 - Non mais c'est intéressant parce que vous êtes exactement dans ce qu'on appelle la classe moyenne.
04:42 Et c'est une classe moyenne qui vit moins bien qu'elle ne vivait sans doute il y a 30 ans.
04:47 C'est-à-dire qu'il y a quand même deux salaires chez vous.
04:49 - Exactement.
04:50 - Vous payez des impôts, Pascal ?
04:53 - On paye un peu, mais on a de l'impôt sur le revenu, oui.
04:56 - Oui, et qui correspond, vous savez combien vous avez payé d'impôt sur le revenu, par exemple l'année dernière ?
05:01 Pardonnez-moi de poser ces questions-là, mais elles sont intéressantes pour ceux qui nous écoutent.
05:06 - Je n'ai pas le montant exact, mais en pourcentage, je regarde, mais de toute façon là ça va évoluer puisque là je suis arrêté depuis six mois.
05:14 Donc là je vais refaire le bilan prochainement, mais de toute façon on sera encore redevable de l'impôt sur le revenu, oui.
05:20 - Bon, on marque une pause à 11h56, mais c'est intéressant et on est dans un débat, je le répète, un Français sur deux gagne moins de 2000 euros.
05:28 Mais ce qui est intéressant, c'est que la classe moyenne, effectivement, elle, elle est percutée fortement parce que le salaire, par exemple, n'est pas indexé sur l'inflation.
05:39 Parce que, évidemment, elle ne bénéficie pas des chèques qui peuvent exister pour chaque carburant, chaque énergie, etc.
05:48 Parce que t'es au-dessus des minimas.
05:50 Donc le paradoxe, c'est que les gens les plus pauvres, alors c'est bien qu'ils soient aidés, parce que par définition, ils sont les plus pauvres.
05:56 Mais leur pouvoir d'achat, eux, ne bouge pas. Mais il est plus faible.
06:00 Vous me suivez ? Puisque le SMIC est indexé sur l'inflation.
06:04 Alors que les salaires qui ne sont pas du SMIC ne sont pas indexés sur l'inflation.
06:08 Donc c'est aussi bien d'aider ceux qui sont les plus défavorisés, mais la classe moyenne est déclassée et c'est pas nouveau.
06:14 Il est 11h57, on marque une pause ou vous voulez dire quelque chose, monsieur Olivier Genest ?
06:18 - Je voulais dire une petite chose ! On a 21 000 abonnés sur la page ! C'est important, non ?
06:22 - Bravo !
06:24 - Mais ça c'est vraiment bien !
06:26 - En même temps, 21 000 depuis le mois de septembre.
06:30 - Je peux vous dire quelque chose, pour être complètement honnête ?
06:32 - Est-ce que vous n'êtes pas honnête d'habitude ?
06:34 - D'habitude non, ça dépend, mi-temps.
06:36 Et donc, il y a la page d'une autre émission, à peu près dans notre format, qui est à 30 000.
06:40 Et ça fait des années qu'elle existe, 30 000 abonnés.
06:42 On est à 21 000 en quelques mois. Je vais les rattraper et les battre !
06:45 Je suis en train de les exploser ! Oui !
06:47 - On est sur Europe 1 ?
06:49 - Oui, on est sur Europe 1 !
06:51 - On est sur Europe 1 de monsieur Liberti ?
06:53 - Oui, monsieur Liberti ! Je surperforme sur la page !
06:55 - Mais la page dont vous parlez, c'est une autre station !
06:59 - Voilà !
07:01 - Elle-même, de temps en temps, écoute ses auditeurs.
07:03 - Exactement ! Et elle existe depuis 10 ans !
07:05 - Et nous aussi !
07:07 - 21 000 ! Allez ! Hop là, monsieur Boubou !
07:09 - Et paraît-il, quand votre salaire est indexé, vous avez 1 euro par abonnés supplémentaires.
07:17 - C'est ça ! Par dizaines de milliers, oui !
07:19 - Donc là, 21 000, vous avez votre empris de 21 000 euros.
07:21 - Oui, c'est ça ! C'est une mesure de monsieur Liberti !
07:23 - C'est une jolie prime !
07:25 - Oui, c'est sympa !
07:27 - L'homme qui porte des tongs, c'est ça ?
07:29 - 11h58, s'il vous plaît !
07:31 - Vous écoutez "Pascal Proévaut" sur Europe 1.
07:33 - Europe 1.
07:35 - Pascal Proévaut.
07:37 - Le pauvre s'est fait pour être très pauvre, et le riche, très riche !
07:39 - Il est 12h16.
07:41 - C'est vrai que c'est un sujet qui est extrêmement intéressant,
07:43 parce que le nerf de la guerre, c'est l'argent.
07:45 - Ça, c'est ma conviction.
07:47 - Et la deuxième conviction que j'ai,
07:49 c'est que c'est beaucoup plus difficile aujourd'hui
07:51 d'être dans une situation financière
07:55 difficile qu'il y a 40 ans.
07:57 Pourquoi ? Parce que
07:59 tout se sait aujourd'hui.
08:01 C'est-à-dire qu'en plus de ne pas être suffisamment riche ou aisé,
08:07 vous savez comment les autres vivent.
08:09 Ce qui n'était, me semble-t-il, pas le cas
08:11 il y a 40 ans.
08:13 Donc ça crée de la rancœur,
08:15 pourquoi pas de la jalousie, de l'envie,
08:17 des sentiments qui sont bien normaux.
08:19 D'ailleurs c'est pour ça que certains réfléchissent à un revenu,
08:21 par exemple, universel,
08:23 pour même les gens les plus fortunés,
08:25 les milliardaires aux Etats-Unis réfléchissent,
08:27 et pas que aux Etats-Unis, réfléchissent aujourd'hui
08:29 à un système de répartition qui pourrait être différent.
08:31 Pascal,
08:33 vous, vous allez être en retraite,
08:35 on termine avec vous. Est-ce que vous avez calculé votre retraite ?
08:37 - Mon niveau de retraite
08:41 sera aux alentours de 1600 euros,
08:43 au point de terminer.
08:45 - Alors ça en revanche c'est pas mal,
08:47 il n'y aura pas trop de différence entre
08:49 votre vie professionnelle et la retraite.
08:51 J'avais peur que votre retraite
08:53 soit infiniment plus basse que
08:55 votre vie professionnelle.
08:57 - Si vous voulez, ma vie professionnelle,
08:59 dans ma corporation,
09:01 les salaires, moi à la fin
09:03 j'étais aux alentours d'un peu plus de 2000.
09:05 Aujourd'hui, bon, avec
09:07 le choix que j'ai fait, j'ai descendu.
09:09 C'est une transition, et quand cette
09:11 transition sera finie, puisque je suis toujours,
09:13 je suis toujours dans un système de cotisation,
09:15 après je passerai vraiment à la retraite
09:17 dans le dur du sujet,
09:19 si on veut dire.
09:21 Mais elle sera forcément inférieure à ce que j'ai encore
09:23 aujourd'hui. Mais ce que je veux dire, c'est que
09:25 après toute une
09:27 carrière professionnelle,
09:29 bon après, je ne sais pas
09:31 pour se plaindre, parce qu'on peut encore
09:33 se débrouiller, mais je veux dire, il y a quand même des choses.
09:35 Vous disiez qu'il y a 40 ans c'était plus facile.
09:37 C'est vrai, c'était différent.
09:39 On arrivait, les choses
09:41 étaient, le niveau
09:43 de reste des prix était plus
09:45 juste que ce qu'on trouve aujourd'hui. Si la
09:47 rémunération des salaires avait suivi l'inflation
09:49 des produits aujourd'hui, personne aujourd'hui
09:51 en France aurait un salaire inférieur à
09:53 1500, 1600 euros. Vous voyez ce que je veux dire ?
09:55 Aujourd'hui, il y a des gens qui se font embaucher
09:57 avec des tâches un peu compliquées,
09:59 des salaires de 1300, 1350,
10:01 1400 euros. - Non mais le prix de l'immobilier
10:03 a augmenté. Il y a
10:05 plusieurs choses qui ont changé. Il y a le prix de l'immobilier
10:07 qui a augmenté,
10:09 et puis il y a ce qu'on appelle
10:11 le budget contraint qui a augmenté. C'est-à-dire
10:13 qu'un téléphone
10:15 portable, ça n'existait pas il y a 40 ans.
10:17 Si vous avez
10:19 des enfants, vous ne pouvez pas aujourd'hui
10:21 ne pas leur payer d'abonnement à un téléphone.
10:23 C'est quasiment impossible.
10:25 - Oui mais ça,
10:27 c'est des choix personnels.
10:29 Nous on a fait ce choix, ils n'ont pas eu de téléphone
10:31 avant l'âge de 16 ans,
10:33 depuis 16-17 ans. - Oui mais c'était il y a combien de temps ?
10:35 - Oh ben ça fait
10:37 une dizaine d'années
10:39 pour le plus âgé.
10:41 - Mais déjà les choses ont parfois changé.
10:43 Mais même 16 ans, vous avez quand même, 16 ans,
10:45 vous leur avez quand même
10:47 payé un téléphone portable. Bon, restez
10:49 avec nous Pascal, parce que Thierry est là aussi,
10:51 qui habite là-haut de Garonne, et sur
10:53 ce sujet, à partir
10:55 de quel
10:57 niveau de
10:59 rémunération estime-t-on
11:01 qu'on est riche ?
11:03 C'est une question
11:05 que je vous pose Thierry.
11:07 - Bonjour Pascal, très heureux de vous avoir
11:09 au téléphone, parce que moi je vous ai connus en
11:11 1990, vous étiez jeune journaliste,
11:13 fougueux, en scooter, avec
11:15 deux petits sens interdits, je me souviens très bien.
11:17 - Oh la la, allez passiez !
11:19 - Mais où est-ce que vous m'avez reconnu ?
11:21 - Eh bien quand c'était,
11:23 vous étiez à TF1, Cognac, rue
11:25 de l'université, vous aviez pris deux fois
11:27 de sens interdit,
11:29 avec vos scooters.
11:31 - Et vous vous faisiez quoi ?
11:33 Vous étiez policier ?
11:35 - J'étais pompier à TF1 à l'époque.
11:37 - Ah ben je me souviens, et je prenais, j'avais un scooter
11:39 à l'époque effectivement, et puis
11:41 pourquoi j'avais fait ça ?
11:43 - Eh ben parce que
11:45 vous étiez pressé,
11:47 et que c'était un très court...
11:49 C'était très court en fait, alors vous aviez dit
11:51 au policier, j'étais là, j'étais présent,
11:53 je m'en souviens très bien. - Et j'avais été gentil quand même
11:55 avec le policier ? - Oui, oui,
11:57 sauf qu'à un moment donné, bon, Madame
11:59 qui était la directrice de l'information, que je connaissais
12:01 bien aussi, Michel Cotta,
12:03 qui avait fait un petit mot
12:05 en disant "c'est pas bien que les policiers
12:07 étaient trop, trop sur,
12:09 on va dire, un petit peu
12:11 trop Césaire".
12:13 Je m'en souviens parfaitement.
12:15 - Alors là, moi je m'en souviens pas,
12:17 que j'ai pris un sens interdit rue de l'université
12:19 il y a 36 ans, je devrais m'en
12:21 souvenir évidemment, et je ne m'en souviens pas.
12:23 - Bon, je propose qu'on mette l'amende quand même,
12:27 elle vaut encore.
12:29 - Je veux dire, je vais le soigner dans ma poche, pourquoi pas.
12:31 - Mais bon, il y a prescription.
12:33 - Mais c'est vrai qu'il y a une caserne de pompiers
12:35 qui était à côté de TF1, parce qu'on était à l'époque rue Cognac-Jay.
12:37 - C'est ça, exactement.
12:39 - C'était rue Cognac-Jay dans le 7ème arrondissement,
12:41 et effectivement, moi quand je suis arrivé, on était rue Cognac-Jay,
12:43 qui était un drôle d'univers.
12:45 - Ah, TF1 n'était pas dans la tour que l'on connaît aujourd'hui ?
12:47 - Bien sûr que... - Mais attendez,
12:49 mais je demande, pour moi c'est historique.
12:51 - Vous voyez bien qu'elle a été construite,
12:53 forcément, comme Europe 1,
12:55 mais de temps en temps, on change d'adresse.
12:57 - Pardon, je pensais qu'elle était historique, cette tour.
12:59 - Mais TF1, vous savez quand est-ce que c'est né TF1 ?
13:01 - Non, dites-moi.
13:03 - En 1975, avec l'éclat
13:05 de l'ORTF.
13:07 - D'accord, d'accord, d'accord.
13:09 - C'était pas dans cette tour. - Vous savez où est l'ORTF ?
13:11 - Oui, l'ORTF, je vois quand même.
13:13 Oui, non mais je connais.
13:15 - Donc il y a eu TF1, France Antenne 2, d'ailleurs.
13:17 - Oui. - C'était le nom...
13:19 Antenne 2, le premier nom de la 2.
13:21 Et avant, on disait la 1 et la 2.
13:23 Et à partir de 1975,
13:25 on a dit TF1, Antenne 2.
13:27 - J'ai plein d'anecdotes à vous raconter.
13:29 Si un jour vous avez...
13:31 - Dites-les nous si vous vous débalancez sur des gens.
13:33 Parce que là, je sens que
13:35 le pompier que vous êtes a des choses à nous dire.
13:37 Donc vous êtes intervenu...
13:39 Non mais il y a du sous-texte
13:41 dans ce que vous dites, genre "j'ai plein
13:43 d'anecdotes à vous dire".
13:45 Et vous n'êtes plus pompier
13:47 aujourd'hui à TF1, alors ? - Non, non.
13:49 - Vous êtes où aujourd'hui ?
13:51 - Je suis chargé d'affaires dans une société.
13:53 - Ah oui, vous négociez tous les
13:55 renseignements que vous avez eu pendant des années.
13:57 Il garde les bons tuyaux, finalement !
13:59 - Je pourrais en écrire un petit bouquin.
14:01 - Vous gagnez bien votre vie ?
14:03 - Oh non, pas tellement.
14:05 Pas tant que ça, non. - C'est quoi alors ?
14:07 C'est quoi "bien gagner sa vie" pour vous ?
14:09 - Pour moi, "bien gagner sa vie",
14:11 c'est pouvoir
14:13 faire des...
14:15 C'est la liberté de faire.
14:17 C'est la liberté de prendre un avion,
14:19 c'est la liberté de prendre des vacances.
14:21 - Là, vous ne pouvez pas prendre de vacances ?
14:23 - C'est compliqué.
14:25 - Vous gagnez combien ?
14:27 - Je gagne 2 000 euros par mois.
14:29 J'ai 1 600... Mon épouse
14:31 fait à peu près pareil.
14:33 On a 1 600 euros
14:35 de loyer, de crédit
14:37 par mois.
14:39 On a entre 8 et 9
14:41 000 euros d'école à payer
14:43 pour ma fille qui vient en école
14:45 d'architecte.
14:47 - Elle est où votre fille ?
14:49 - Elle est où votre fille ?
14:51 - Elle est où votre fille ?
14:53 - Elle est où votre fille ?
14:55 - Dans une école d'architecte à Toulouse.
14:57 - Ah oui, donc déjà, elle dort chez vous.
14:59 Vous n'avez pas à payer le... - Non, non.
15:01 Moi, je ne suis pas à Toulouse.
15:03 Je suis un petit peu plus loin.
15:05 Et du coup, à 26 km, 30 km de Toulouse,
15:07 elle est obligée de prendre un appartement.
15:09 Donc tous les mois, on paie l'appartement.
15:11 - Et ça, ça devrait être déduit, ça.
15:13 Je pense que ça, ça devrait être déduit
15:15 un peu, justement. Je trouve que pour les classes
15:17 moyennes, l'argent que vous consacrez
15:19 à vos enfants, il devrait avoir
15:21 un... peut-être pas déduire
15:23 entièrement à 100%, mais ça pourrait être déduit,
15:25 je trouve, de la somme
15:27 non pas à payer, mais de la somme à déclarer.
15:29 - Si vous recevez M. Le Maire, vous le lui dites.
15:31 - Je l'ai dit, je l'ai écrit dans un papier dans le journal
15:33 du dimanche, en début d'année.
15:35 J'ai dit que, effectivement, vous êtes
15:37 le symbole de
15:39 cette France, là aussi classe
15:41 moyenne, qui paye pour ses enfants
15:43 et c'est beaucoup d'argent,
15:45 quand même, 10 000 euros par an.
15:47 - C'est ça. Donc, voyons, avec mon
15:49 épouse, on n'est pas loin des
15:51 4 000 euros par mois, et je vous assure
15:53 qu'entre la mutuelle de plus
15:55 de 150 euros par mois,
15:57 les crédits des voitures, les crédits des assurances,
15:59 le crédit de la maison,
16:01 on est là
16:03 derrière notre fille pour
16:05 comment dire, qu'elle puisse
16:07 faire des études, donc toutes ses études.
16:09 Et puis tout le reste,
16:11 voilà, moi l'année dernière, j'ai pas pris de vacances.
16:13 - Mais oui, parce que
16:15 effectivement, c'est...
16:17 Alors ça, vous êtes exactement dans la
16:19 cible qu'on cherchait
16:21 à écouter aujourd'hui,
16:23 vous êtes exactement la classe
16:25 moyenne déclassée,
16:27 et bien sûr,
16:29 quand je dis déclassée, en tout cas qui vit
16:31 moins bien qu'elle ne devrait vivre.
16:33 Parce qu'il y a deux salaires,
16:35 et puis il y a les enfants,
16:37 vous avez combien d'enfants ?
16:39 - J'ai une fille de 19 ans.
16:41 - Oui, et donc pendant
16:43 combien de temps elle va être en études ? 3 ans ?
16:45 4 ans ? - 5 ans. Elle est 5 ans,
16:47 architecte. - Donc 5 ans, vous allez
16:49 payer, vous savez ce que vous payez,
16:51 elle fait un petit boulot quand même pour...
16:53 - Alors,
16:55 elle le fait, mais là,
16:57 les études d'architecte sont très compliquées, surtout
16:59 la première année. - Mais alors l'appartement,
17:01 vous payez combien l'appartement ? Elle est en
17:03 résidence universitaire ? - 500. - Donc c'est 500 ?
17:05 - Non, non, 500 euros. - Donc ça, c'est vous qui lui donnez ?
17:07 - Tous les mois. - Bon, et vous payez
17:09 également un peu, j'imagine,
17:11 pour qu'elle puisse sortir déjeuner,
17:13 guider, et même un peu le surplus,
17:15 parce que quand elle a 19 ans, tu sors de temps en temps,
17:17 tu payes des fringues, des choses comme ça, forcément.
17:19 - C'est ça. - Bon, il y a des grands-parents
17:21 derrière qui peuvent aider ?
17:23 - Oui, mais bon, c'est pas non plus leur rôle,
17:25 donc ils donnent un petit peu de temps en temps.
17:27 - Alors il y a la solution d'emprunt, paraît-il,
17:29 pour les jeunes étudiants, je sais pas où ça en est
17:31 aujourd'hui, c'est intéressant l'emprunt ?
17:33 - Je vais pas lui demander ça, quand même.
17:35 - Parce que vous êtes des bons-parents.
17:37 - Je me saigne, avec mon épouse, oui,
17:39 on fait ce que c'est notre devoir,
17:41 quelque part, bien entendu,
17:43 mais j'imagine même pas
17:45 les gens qui sont au SMIC.
17:47 Vous imaginez qu'on a
17:49 4000 euros presque par mois, et on a du mal à s'en sortir.
17:51 - Le paradoxe, c'est que les gens qui sont au SMIC,
17:53 votre fille, par exemple, elle n'est pas boursière.
17:55 Parce que vous êtes au-dessus
17:57 des minimas, sans doute.
17:59 - C'est pas faux. - Et c'est ça, parfois,
18:01 le paradoxe, c'est que si vous êtes boursier,
18:03 à ce moment-là, vous pouvez bénéficier d'une aide
18:05 de l'État, alors que vous, vous êtes au-dessus
18:07 des minimas. Et c'est souvent quelque chose
18:09 dont on parle, d'ailleurs. Bon, on va marquer
18:11 une pause, vraiment, restez, Thierry, avec nous,
18:13 parce que ce témoignage est tellement
18:15 signifique à dire, et puis l'engagement aussi.
18:17 C'est la France, évidemment,
18:19 qui, quand vous avez dit un joli mot,
18:23 que vous avez dit "c'est notre devoir".
18:25 Évidemment, si tu fais des enfants,
18:27 c'est pour les accompagner. - C'est pour les aider.
18:29 - C'est pour les aider, bien sûr, évidemment.
18:31 Il est 12h27,
18:33 Monsieur Tessier, comment ça va ?
18:35 - Je fais connaissance avec Géraldine,
18:37 avec Fabrice, avec Florian. - Attention à Géraldine.
18:39 - Qu'est-ce qu'il y a encore ?
18:41 - Il y a quelque chose pour Géraldine qu'il faut savoir.
18:43 - Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? - Je vous demande, vous venez pas avec de l'alcool.
18:45 - Non, arrêtez !
18:47 - Vous ne venez pas avec un petit...
18:49 - D'ailleurs, Jacques, vous m'avez donné une réputation
18:51 d'alcoolique, que je ne suis pas. - Je vais te jeter des verres ce matin à la nouvelle.
18:53 - Non, vous ne venez pas, je vous demande,
18:55 je ne parle pas la truffe forte de Jean-Yves.
18:57 - Ah non, sous la table, il y a plein de bouteilles.
18:59 - Jus d'orange. - Vous ne venez pas
19:01 avec un petit verre de rouge,
19:03 parce que ça prend des problèmes.
19:05 - Ah oui, on a de la bouteille. - Il est 12h29.
19:07 - Et moi, je ne passe pour quoi maintenant ?
19:09 - Vous passez pour... - Je pense qu'il y a quelque chose que je ne suis pas.
19:11 - L'alcool. Non, l'offre...
19:13 - Quoi ? - Oui !
19:15 Appelez Pascal Pro au 01 80 20 39 21.