« Costard Poubelle » : l'histoire de Charles

  • il y a 6 mois
La réalité est parfois plus dur qu'on ne le pense. Dans son costard, Charles n'arrive plus à se nourrir à sa faim. Il va recevoir l'aide d'une association emblématique en France : les Restos du Coeur.

Dans le podcast « L’histoire continue » Jaleh Bradea vous donne envie d’agir en vous racontant une fiction tirée de faits réels écrite par Audrey Dana."

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Transcript
00:00 J'allais brader à vous donne envie d'agir avec l'histoire continue le podcast
00:04 retrouvez toutes les informations sur my canal ainsi qu'à la fin de l'histoire de charles dans costard poubelle
00:10 une fiction écrite par audrey dana pour c8 et my canal
00:13 Je viens de la petite bourgeoisie normande et chez moi les apparences prévalent sur presque tout
00:21 dans ma famille tu fais bonne figure et tu te tais
00:24 le problème quand on est éduqué à ce terre
00:29 c'est qu'une fois qu'on est dos au mur on peut se retrouver comme moi
00:32 en costard cravate en train de faire les poubelles parce qu'on crève la dalle
00:38 je m'appelle charles j'ai 26 ans
00:41 le jour où je suis parti de chez moi pour rejoindre la capitale
00:44 j'étais convaincue que je réussirai vite et bien
00:48 c'était sans compter sur la réalité d'une existence dont j'étais loin de me douter
00:58 Après trois ans à paris
01:00 pendant que mes parents étaient certains que je me débrouillais bien
01:03 j'accumulais des loyers impayés
01:06 des factures et donc plus rien pour m'acheter de quoi manger
01:10 j'avais faim
01:12 j'avais honte et je me taisais
01:15 38% des gens que nous accueillons n'ont plus un euro d'avance une fois payé le loyer et les charges
01:21 quand on est acculé financièrement mais qu'on bosse
01:24 quand on porte un costard et qu'on fait les poubelles
01:28 on n'entre plus dans aucune case
01:30 pas très à l'aise derrière son guichet de banque le ventre qui gargouille et un sourire poli de façade
01:37 Encore moins à l'aise quand on se retrouve à glaner des restes du marché ou à fouiller les poubelles des restaurants
01:45 L'ironie du sort et des préjugés je commence à connaître
01:56 Franchement si je me croisais dans la rue grand échalas d'un mètre 88
02:01 taillé à la serpe dans son costume élimé qui fait de l'archéologie dans la benne d'un resto chinois
02:08 je pourrais presque me faire sourire
02:10 Mais il n'y a rien de drôle
02:13 parce que le gentil Charles qui doit faire la fierté de sa famille celui qui réussit dans la finance à Paris
02:20 celui qui ment depuis trois Noël et prétend qu'il travaille parce qu'il n'a pas les moyens d'aller chez ses parents
02:27 je peux vous dire qu'il n'a pas le coeur à sourire
02:31 parce que le gentil Charles
02:33 tapis dans l'ombre de la capitale il a honte de cette situation
02:37 de sa vie qui n'est que misère et mensonge
02:41 et le plus terrible c'est qu'à force d'avoir faim la honte laisse place à l'habitude
02:49 on va essayer de faire 200 000 repas en France
02:52 gratuit par jour 200 000 repas par jour on va essayer pour ceux qui sont
02:56 les nouveaux pauvres en gros qui n'ont plus de quoi manger ou les anciens
03:00 et puis un jour
03:03 il y a eu ce gars là
03:05 qui m'a pris en train de fouiller sa poubelle et qui m'a aboyé
03:07 et toi tu as jamais entendu parler des restos du coeur
03:11 bien sûr j'avais entendu parler des restos du coeur mais pour moi je n'étais pas éligible
03:18 après tout j'avais encore des parents
03:20 ignorant de ma vie de costard poubelle certes mais des parents
03:25 et puis j'avais un boulot un petit appart
03:28 on va au resto quand on est réfugié politique immigré sans ressources ou sdf non
03:34 c'est l'accueil inconditionnel
03:36 quelle que soit la situation administrative des gens quelle que soit la nationalité
03:40 quelle que soit la couleur de la peau la religion on accueille tous ceux qui en ont besoin avec empathie avec bienveillance
03:46 pour essayer de leur redonner un peu de courage et un peu de
03:49 d'estime de soi parce qu'il y en a qui sont très découragés qui ont honte de venir chez nous
03:54 c'est vrai quand j'ai franchi la porte des restos du coeur j'étais mal à l'aise et la honte est revenue
03:59 comme si j'officialisais mon statut de pauvre
04:03 finalement même quand on en arrive à fouiller les poubelles on a encore une fierté
04:09 qui nous laisse croire qu'accepter de l'aide c'est comme faire l'aumône
04:13 c'est dire
04:15 j'ai besoin des autres pour vivre
04:17 c'est donc validé qu'on a pleinement échoué
04:22 et c'est tellement faux
04:24 d'ailleurs je me suis vite rendu compte que j'étais loin d'être seul à subir une réalité cruelle
04:29 un quotidien étouffant et l'incapacité à sortir la tête de l'eau. Il y a un nombre croissant de
04:37 demandeurs il ya des retraités il ya des
04:41 jeunes femmes. S'ils sont chez nous c'est qu'ils ont des vies de galère c'est qu'ils ont eu des accidents de la vie extrêmement difficiles
04:46 j'ai donc choisi d'accepter que c'était un accident de vie
04:51 que j'étais dépassé et que je méritais moi aussi un coup de pouce et très vite en acceptant de l'aide
04:58 j'ai réappris à dominer ma vie
05:00 je n'avais plus à traîner dans les arrières cours
05:03 je rencontrais des gens formidables qui n'étaient qu'entraide et solidarité
05:09 je me sentais digne à nouveau
05:11 et surtout j'avais chaud au coeur
05:14 l'objectif c'est qu'il n'ait plus besoin de nous pour qu'il n'ait plus besoin de nous il faut leur donner les aider dans l'accompagnement dans les
05:22 démarches administratives dans le soutien à la recherche d'emploi
05:24 mais aussi et c'est très important je pense pour l'estime de soi dans la culture dans le départ en vacances il ya eu michel
05:30 jacques fabienne amide sonia
05:34 grâce à eux je n'avais plus faim
05:37 j'ai pu trouver un loyer moins cher
05:39 grâce à eux j'ai pu rembourser peu à peu mes dettes
05:43 grâce à eux j'ai même pu aller au théâtre
05:46 moi le mec qui fouillait les poubelles
05:49 j'allais au théâtre à paris
05:52 un luxe presque c'est pas parce qu'on est pauvre qu'on n'a pas le droit d'aller au cinéma qu'on n'a pas le droit d'aller au théâtre
05:58 aujourd'hui je ne vais plus au resto
06:01 enfin si quand j'y vais c'est pour donner un coup de main
06:05 apporter quelques livres quelques vêtements
06:08 c'est aussi pour revoir ceux qui étaient là au bon moment ce grâce à qui j'ai pu remettre le curseur au milieu
06:15 et avoir une vie plus
06:18 normale le plus belle satisfaction pour nous c'est qu'il n'est plus besoin de nous et qu'un jour ils nous disent
06:23 au revoir j'ai trouvé un travail j'ai trouvé un logement etc
06:26 c'est un truc un peu bizarre le retour à la normale
06:30 d'un seul coup on coche les cases
06:34 on peut se frayer un chemin dans la société se payer de quoi manger de quoi lire aller au cinéma
06:41 et même acheter des billets de train
06:43 Et oui au final j'ai pu rendre visite à mes parents en normandie
06:50 je ne leur ai jamais parlé de mes trois années de galère en costard poubelle
06:54 j'ai fait comme toujours avec eux j'ai fait bonne figure et je me suis tu et ça m'a fait plaisir
07:01 comme si rien n'avait jamais changé
07:04 Pourtant moi j'avais changé profondément
07:06 Je m'étais ouvert on m'avait aidé et aujourd'hui j'ai d à mon tour ce qui en avait besoin
07:17 J'avais gagné une immense richesse
07:21 le goût de la solidarité de l'entraide le goût des autres que nous aura légué Coluche
07:31 nous si on s'y met tous ensemble on va arriver à quelque chose merci
07:34 Si vous souhaitez en savoir plus sur ce thème rendez vous sur resto du coeur point org
07:41 c'était j'allais brader à vous donne envie d'agir l'histoire continue un podcast écrit par audrey dana pour c8 et my canal
07:48 si vous aussi vous avez envie d'agir abonnez vous et retrouvez nous sur my canal et les plateformes partenaires

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