• il y a 5 mois
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et de Renaud Dély.

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00:00 [Générique]
00:03 Et bienvenue dans les informés sur France Info avec Renaud Delis. Bonjour Renaud.
00:06 Bonjour Salia.
00:07 Et nos informés du jour, Julie Marie-Leconte, chef du service politique de France Info.
00:10 Bonjour Julie.
00:11 Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction du Nouvelle Obs.
00:14 Bonjour.
00:14 Bonjour Sylvain. Renaud Delis, on commence tout de suite évidemment par la situation à Gaza après le bombardement à Rafah.
00:20 Ce bombardement à Rafah hier effectivement, qui a fait au moins 45 morts selon l'Ouamass.
00:25 L'armée israélienne affirme qu'elle visait deux dirigeants du Ouamass avec, dit-elle, des frappes ciblées.
00:29 Mais ces frappes ont déclenché donc un incendie de tant de réfugiés.
00:33 Et donc dans ce camp de déplacés, il y aurait donc, il y a au moins 45 morts.
00:38 Benyamin Netanyahou a reconnu ce qu'il appelle lui un accident tragique au regard donc de ces nombreuses victimes civiles.
00:45 Et Israël a d'ailleurs annoncé qu'une enquête était ouverte pour essayer de déterminer, de préciser les circonstances de cette frappe.
00:51 Voici ce qu'on disait ce matin sur l'antenne de France Info.
00:54 Olivier Rafowitz qui est le porte-parole de l'armée israélienne.
00:56 Nous la menons comme nous l'avons mené il y a plusieurs semaines lorsque sept employés de l'ONG World Central Kitchen ont été touchés par Tzahal.
01:06 Nous voulions vérifier et notre système de vérification qui est également lié au système juridique interne d'Israël a fait une lecture responsable.
01:15 Donc nous avons les moyens de vérifier, nous avons tout l'intérêt de faire la lumière et si c'est nous, nous le dirons clairement.
01:21 Alors ce nouveau drame en tout cas isole un peu plus Israël sur la scène internationale.
01:25 Le tollé international est très fort.
01:28 L'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient a demandé aux autorités israéliennes de mener une enquête complète et transparente.
01:32 Emmanuel Macron a fait part lui de son indignation.
01:34 Il réclame le plein respect du droit international.
01:36 La Maison-Blanche s'est dite bouleversée.
01:38 Mais est-ce que l'enquête annoncée par Israël peut vraiment faire la lumière sur ce qui s'est passé à Rafah ?
01:44 Alors on va d'abord tout de suite rejoindre notre correspondant de Radio France à Jérusalem.
01:48 Bonjour Thibault Lefebvre.
01:50 Bonjour Salia, bonjour à tous.
01:52 Que sait-on précisément ce matin Thibault sur le déroulé des faits d'abord ?
01:57 Alors en effet, Renaud l'a dit, il y a une enquête qui est en cours.
02:00 Alors c'est une enquête qui risque de manquer d'objectivité ou à défaut de neutralité
02:05 puisqu'elle est menée en interne par l'armée israélienne.
02:08 Alors il y a comme souvent ici des fuites dans la presse américaine
02:12 parce que les journalistes israéliens sont soumis à la censure,
02:16 en tout cas en ce qui concerne la presse nationale.
02:18 C'est dans la presse américaine que les premières informations sortent régulièrement.
02:21 Et sur ABC, ABC News, cette chaîne américaine,
02:26 on apprend qu'Israël serait en effet responsable dans le sens où deux missiles
02:32 ont visé des militiais du Hamas, des responsables du Hamas,
02:38 et que c'est un éclat de missiles qui auraient touché un dépôt d'essence
02:42 à proximité à une centaine de mètres de tentes de déplacés palestiniens
02:48 et qui auraient donc embrasé ce camp de réfugiés.
02:52 Alors ce qui est intéressant dans l'extrait que vous avez diffusé
02:56 du porte-parole de l'armée israélienne francophone, Olivier Rafovitch,
02:59 c'est qu'il compare cet événement au drame de World Central Kitchen.
03:03 Je vous rappelle que sept humanitaires étrangers avaient été visés par des drones israéliens,
03:09 sept morts alors qu'ils roulaient en convoi vers le nord de la bande de Gaza.
03:13 C'était de mémoire fin avril.
03:15 Et en effet, Israël avait reconnu ses torts, des opérateurs au plus bas niveau
03:20 avaient été licenciés, mais ça ne fait absolument rien changer au déroulé de la guerre
03:25 puisque les combats avaient continué dans la bande de Gaza.
03:28 Juste sur le bilan humain, Thibault Lefebvre,
03:32 le Hamas annonce la mort d'au moins 45 palestiniens.
03:36 Est-ce que les Israéliens donnent un chiffre de leur côté ou pas ?
03:40 Non, pas pour le moment. Pas de confirmation du côté israélien.
03:44 Ce qu'on a, ce sont ces images terribles diffusées massivement,
03:48 notamment sur les réseaux sociaux et dans le monde arabe,
03:51 ces images de dimanche soir où vous avez au milieu de la nuit noire
03:54 des flammes rouges et tous ces corps brûlés vifs
03:58 qui sont sortis des tentes, qui sont sortis des carcasses de voitures.
04:02 Ça laisse penser qu'il y a évidemment des dizaines de blessés.
04:06 Autre témoignage aussi qui permet de corroborer ce bilan,
04:10 en tout cas de le confirmer, ce sont les témoignages du personnel hospitalier
04:14 des hôpitaux de Rafah ou un peu plus au nord de Ranyounès ou d'Herrelle-Bala.
04:20 Ils ont témoigné d'un afflux de blessés juste après ces frappes.
04:24 Donc il y a évidemment des dizaines de morts et sans doute des centaines de blessés.
04:29 On continue de parler de la situation au Proche-Orient dans les informés,
04:33 mais d'abord un passage par le Filinfo à 9h10. Mathilde Roubagnat.
04:36 Le Sénat examine aujourd'hui une proposition de loi pour encadrer
04:40 les transitions de genre chez les mineurs,
04:43 un texte dénoncé par la gauche et les associations LGBT+.
04:47 Il prévoit entre autres l'interdiction avant 18 ans des traitements hormonaux
04:51 et des chirurgies de réassignation.
04:54 La reconnaissance de l'État de Palestine est une nécessité pour parvenir à la paix,
04:58 selon le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez.
05:01 L'Espagne, mais aussi l'Irlande et la Norvège vont reconnaître aujourd'hui officiellement
05:05 l'État palestinien, provoquant la colère d'Israël.
05:09 Un conseil des ministres franco-allemands aujourd'hui au château de Meseberg,
05:13 près de Berlin. Emmanuel Macron y retrouvera le chancelier Olaf Scholz
05:18 pour son dernier jour de visite en Allemagne.
05:21 L'aide accordée à l'Ukraine sera au cœur des échanges.
05:24 Huit Français à suivre aujourd'hui au tournoi de tennis de Roland-Garros,
05:28 dont le numéro 2, Adrian Manarino, Alizé Cornet et Pierre Hugarbert,
05:33 opposés au numéro 1 mondial, Novak Djokovic.
05:36 Hier, pour la première fois de sa carrière, Rafael Nadal a été sorti
05:40 dès le premier tour, battu par le numéro 4 mondial, Alexander Zverev.
05:45 [Générique]
05:47 France Info
05:49 Les informés, Renaud Dely, Saliha Brakia
05:53 Et les informés continuent avec Julie Marie Lecomte,
05:57 chef du service politique de France Info.
05:59 Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction du Nouvelle Obs, Renaud Dely.
06:02 Et nous sommes en direct de Jérusalem avec notre correspondant de Radio France.
06:07 On parle de la situation dans la bande de Gaza, pardon,
06:10 et ce qui s'est passé à Rafah, ce drame qui a conduit à la mort
06:17 de plusieurs personnes, de Palestiniens et de plusieurs blessés.
06:21 Thibaut Lefebvre, à Paris, des gens spontanément sont descendus
06:26 dans la rue pour afficher leur indignation.
06:29 Comment réagit la société israélienne, l'opinion publique israélienne
06:32 depuis ce qui s'est passé à Rafah ?
06:34 Alors, il y a eu des manifestations spontanées hier soir aussi.
06:38 Elles se sont déroulées notamment à Haïfa.
06:40 Alors Haïfa, pour vous le dire rapidement, c'est au nord de Tel Aviv.
06:43 C'est une ville cosmopolite, c'est une ville ouverte,
06:46 où un rare exemple de cohabitation entre juifs et arabes,
06:51 qui s'appellent les Palestiniens d'Israël.
06:54 Donc une manifestation, mais qui a été réprimée,
06:56 avec plusieurs arrestations.
06:58 Je regardais là tout à l'heure, on en était à neuf arrestations à peu près.
07:01 Donc il y a des réactions, j'ai envie de dire, timides,
07:04 d'autant plus que dans l'inconscient collectif israélien,
07:08 on a le souvenir de manifestations en 1996,
07:12 notamment lorsqu'une école, notamment avec des casques bleus,
07:17 de l'ONU avait été bombardée, c'était à Qana, au Liban.
07:19 Il y avait eu des manifestations massives qui avaient provoqué l'arrêt de la guerre.
07:24 Il y avait eu aussi, après Sabra et Shatila,
07:26 une manifestation qui avait réuni plus de 400 000 Israéliens dans la rue.
07:30 Dans la rue, c'est énorme à l'échelle d'un pays qui a 9 millions d'habitants,
07:34 et qui avait eu aussi des conséquences politiques.
07:37 Donc vous dire que oui, dans l'opinion publique,
07:39 il y a des réactions, il y a des manifestations,
07:42 mais rien à voir avec ce qu'on a pu voir dans l'histoire d'Israël.
07:48 Et puis vous dire aussi, en un mot, qu'il y a eu des réactions à l'extrême droite.
07:53 En fait, il y avait une fête dimanche traditionnelle juive
07:58 qui s'appelle l'Ak-Brahomer, c'est la fête du feu.
08:01 Et en fait, lorsque les images de cet incendie dramatique à Rafah
08:06 sont parvenues sur les réseaux sociaux,
08:08 plusieurs militants d'extrême droite, et notamment des journalistes de la chaîne 14,
08:13 qui est une chaîne populiste, une chaîne d'extrême droite,
08:17 qui relaie aussi le message de ce gouvernement d'extrême droite,
08:21 eh bien des journalistes ont célébré ce qui était ce drame absolu,
08:26 en faisant une référence justement à cette fête juive.
08:29 Donc voilà, on a une opinion publique qui est clairement divisée,
08:33 et une extrême droite qui, légitimée par sa présence au gouvernement,
08:38 semble sans limite.
08:39 Merci beaucoup Thibault Lefebvre pour toutes ces informations correspondantes.
08:42 Radio France à Jérusalem, un accident tragique,
08:45 c'est par ces mots que Benjamin Netanyahou, le Premier ministre israélien,
08:49 a définis, a qualifié ce qui s'est passé à Rafah.
08:53 Il faut le prendre comme un "mea culpa", c'est déjà beaucoup, s'il l'encourage ?
08:56 C'est déjà beaucoup, mais c'est encore la conception de ce qu'on appelle les victimes collatérales.
09:01 C'est-à-dire que, du point de vue de Netanyahou, l'objectif de guerre était légitime,
09:06 il s'agissait de tuer deux dirigeants du Hamas,
09:11 qui se seraient réfugiés dans cette zone, qui était normalement un sanctuaire,
09:15 où les Gazaouis pouvaient trouver un refuge,
09:19 et puis on voit ce que ça donne d'envoyer des missiles sur un territoire qui se rétrécit de plus en plus.
09:25 Cette tragédie va sûrement avoir un impact,
09:29 parce que c'est la tragédie dans la tragédie qui peut être un peu la goutte d'eau
09:33 que le reste du monde ne va pas accepter.
09:37 Et dans le reste du monde, il y a la réaction de la France, Julie Marie Lecomte, Emmanuel Macron.
09:41 Avec Emmanuel Macron qui se dit indigné, la Maison Blanche qui se dit bouleversée,
09:45 l'Union Européenne horrifiée, mais au-delà de ces déclarations-là,
09:49 la question maintenant c'est de savoir comment la communauté internationale
09:53 va réussir à sortir de son impuissance.
09:56 Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit en urgence pour discuter de la situation.
10:03 Il faut quand même rappeler que ce bombardement intervient dimanche soir,
10:09 alors que vendredi, le Conseil, la Cour internationale de justice
10:18 a ordonné à Israël d'arrêter ces bombardements.
10:23 Emmanuel Macron vendredi a reçu, alors qu'il rentrait de Nouvelle-Calédonie,
10:31 des responsables arabes, qataris, saoudiens, égyptiens,
10:36 notamment pour tenter de faire avancer les discussions autour de la solution à deux États.
10:46 Hier, l'Union Européenne, les ministres des affaires étrangères de l'Union Européenne
10:56 se sont réunis, ont vu une délégation des pays arabes,
11:03 également pour parler d'une sortie de la guerre,
11:09 de la manière d'avancer vers la solution à deux États.
11:13 Tout le monde discute, tout le monde se réunit,
11:16 et la situation reste aujourd'hui bloquée,
11:21 comme si finalement la communauté internationale ne pouvait plus rien.
11:27 On a l'impression justement, effectivement.
11:29 Il me semble que cette nouvelle tragédie Arafat,
11:32 il illustre vraiment les limites et l'impasse de la stratégie en cours,
11:36 conduite par le gouvernement israélien.
11:38 Parce qu'il va y avoir une enquête, c'est légitime, c'est indispensable,
11:41 on peut douter effectivement de sa neutralité puisqu'elle va être conduite par Israël,
11:44 donc il faut avoir une enquête sur le déroulement exact des faits.
11:47 Par exemple, effectivement, les païssiens disent que le croissement anglo-païssien
11:51 a dit que c'était une zone humanitaire,
11:53 or il s'avère qu'en fait ce n'était plus le cas,
11:55 puisque cette classification évolue avec le temps.
11:57 Donc bref, ce n'était plus le cas.
12:00 Mais tout ça, ce sont des éléments d'enquête qui sont indispensables,
12:04 mais qui ne tiennent pas compte du fond.
12:07 Le problème c'est que l'intensité d'une riposte militaire aussi longue,
12:10 aussi sanglante sur un territoire aussi réduit,
12:13 évidemment ça produit des drames,
12:15 et ça ne cesse de produire des drames depuis des semaines.
12:18 Et on voit en l'occurrence, quel que soit le bilan d'ailleurs,
12:20 parce qu'il y a aussi des discussions parfois sur le bilan,
12:22 36 000 morts dit le Hamas,
12:25 combien y a-t-il de milliers de combattants du Hamas parmi ces victimes,
12:29 combien y a-t-il de victimes civiles, de femmes, d'enfants, etc.
12:32 et que ce soit 10 000, 15 000 ou 20 000 victimes innocentes.
12:35 Le problème c'est que cette stratégie militaire et politique
12:38 conduite par Benyamin Netanyahou est aujourd'hui dans l'impasse,
12:41 et on le voit d'une part avec ce nouveau drame,
12:43 d'autre part avec le fait que peu avant,
12:45 le Hamas a continué de tirer des missiles sur Israël et sur Tel Aviv,
12:48 ce qui prouve bien que l'objectif affiché au départ
12:51 d'éradication du Hamas s'avère de fait,
12:54 au bout de ces mois de riposte démesurée,
12:57 n'est toujours pas mené à bien.
13:00 Ce qui est peut-être encore plus inquiétant, c'était ce que disait Thibault Lefebvre tout à l'heure,
13:03 effectivement on voit que la société israélienne est toujours
13:05 dans une situation de sidération post-massacre du 7 octobre,
13:09 et que finalement les réactions de la société civile israélienne
13:13 sont somme toute assez modérées au regard de la nature démocratique d'Israël.
13:17 Israël est un pays démocratique, qui vote,
13:19 et qui vote même très souvent,
13:21 et on peut imaginer aussi que bien souvent,
13:23 dans ces périodes de crise, la solution est venue,
13:25 non pas forcément de l'attitude de la communauté internationale,
13:29 mais de la société israélienne elle-même.
13:32 Et aujourd'hui ce n'est pas le cas,
13:34 parce qu'on est toujours dans cette sidération post-7 octobre,
13:37 et juste un dernier point, peut-être aussi,
13:39 parce qu'il y a un contre-effet en quelque sorte des réquisitions du procureur de la CPI
13:42 à l'endroit de Benyamin Netanyahou,
13:44 parce que la coalition qui est au pouvoir pour mener cette guerre
13:47 semblait sur le point d'exploser,
13:49 Benny Gantz avait déposé un ultimatum à l'endroit de Benyamin Netanyahou,
13:53 et là, le fait est que les réquisitions qui ont été faites
13:57 par le procureur de la République de la CPI,
13:59 et le mandat d'arrêt à l'encontre de Benyamin Netanyahou,
14:02 semblent, pour un temps seulement,
14:04 ressouder en quelque sorte une bonne partie d'Israël,
14:07 et d'abord le gouvernement, autour du Premier ministre israélien.
14:10 Donc je pense que, évidemment que la communauté internationale doit faire pression,
14:13 peut-être davantage que ça, peut-être, pourquoi pas envisager des sanctions
14:16 contre Israël, ou en tout cas la fin évidemment des livraisons militaires,
14:19 et là je pense aux Etats-Unis,
14:20 mais je pense que la solution politique doit venir aussi,
14:23 en grande partie, de la société israélienne et de la classe politique israélienne.
14:26 Je crois qu'au niveau international se pose quand même aussi la question de
14:30 la capacité des mécanismes d'application
14:34 des décisions de la Cour internationale de justice,
14:38 parce que ces décisions normalement ont valeur contraignante,
14:42 sauf qu'il n'existe aucun mécanisme pour les faire appliquer.
14:45 Donc si ce type de structure internationale peut garder une crédibilité,
14:51 effectivement cette question-là est cruciale.
14:53 Il y a effectivement le Conseil de sécurité de l'ONU,
14:55 la Cour internationale de justice, et la Cour pénale internationale.
14:58 C'est un moment charnière pour ces institutions.
15:01 On les informer continue après le Fil info à 9h21 de Mathilde Lormagnan.
15:05 Relatif retour au calme en Nouvelle-Calédonie,
15:09 après une première nuit de levée de l'état d'urgence,
15:12 les gens sont restaurés face aux émeutes qui ont fait sept morts dans l'archipel.
15:15 Un couvre-feu reste en place et à Nouméa,
15:18 certains barrages routiers sont toujours là.
15:20 L'aéroport et les écoles restent fermés.
15:22 Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit en urgence aujourd'hui
15:25 après les frappes israéliennes sur Rafa, dans le sud de la bande de Gaza.
15:29 Au moins 45 personnes sont mortes lors du bombardement d'un camp de déplacés,
15:33 en majorité des civils, selon un bilan du Hamas.
15:36 L'armée israélienne dit mener une enquête sur ces frappes.
15:40 Une transition de loi examinée aujourd'hui au Sénat
15:43 pour encadrer les transitions de genre, Shelley Miner.
15:46 Le texte prévoit l'interdiction avant 18 ans des traitements hormonaux
15:49 et des chirurgies de réassignation.
15:52 Il est décrié par la gauche et les associations LGBT.
15:55 Dernière ligne droite au procès de Donald Trump.
15:58 L'ancien président revient aujourd'hui devant le tribunal de New York.
16:01 Il est jugé au pénal pour fraude,
16:04 accusé d'avoir acheté le silence de l'actrice de film X, Stormy Daniels,
16:07 sur leur relation sexuelle lors de la campagne présidentielle de 2016.
16:12 Et nous sommes toujours avec Julie Marie Lecomte,
16:25 chef du service politique de France Info.
16:27 Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction du Nouvelle Obs.
16:30 Et Renaud Delis, plus de 3000 amendements déposés à l'Assemblée nationale
16:34 pour le texte sur la fin de vie.
16:36 Un débat qui a commencé dans l'hémicycle hier, effectivement,
16:38 ce projet de loi sur la fin de vie.
16:39 Un débat qui doit se poursuivre jusqu'au 7 juin,
16:41 avant un vote solennel programmé le 11 juin.
16:43 Viendra ensuite à l'automne le temps du débat au Sénat.
16:46 Un enjeu considérable.
16:49 Et puis un texte qui a été modifié, amendé par la commission spéciale,
16:53 qui a donc travaillé avant le début du débat dans l'hémicycle.
16:56 Des amendements qui ont conduit hier la ministre de la Santé, du Travail et des Solidarités,
17:00 Catherine Vautrin, à essayer de rassurer les opposants à ce texte
17:04 et à plaider pour un retour à la version originelle.
17:08 Nous parlons de situations inscrites dans un périmètre précis,
17:12 que nous pouvons estimer à 4000 personnes par an,
17:15 majoritairement atteintes de cancer ou de fibroses pulmonaires en phase terminale,
17:19 de maladies neurodégénératives graves en phase très avancée.
17:23 Certains malades bénéficient déjà de soins palliatifs, d'autres pas.
17:27 C'est d'ailleurs la première réponse qui sera proposée à chaque patient
17:31 qui le souhaite bénéficier de soins palliatifs.
17:34 L'exécutif insiste sur le fait que l'aide à mourir ne doit pas être une alternative aux soins palliatifs.
17:39 Rappelons que le gouvernement a présenté au mois d'avril un plan pour renforcer les soins palliatifs.
17:43 On sait que la France est en retard en la matière,
17:46 que 20 départements sont encore dépourvus de la moindre unité de soins palliatifs, par exemple.
17:51 Et la ministre a aussi réclamé un retour à la version initiale du projet de loi,
17:54 et en particulier à la mention, en cas de recours à l'aide à mourir,
18:00 de la mention d'un pronostic vital engagé à court ou moyen terme,
18:03 et non pas celle qui a été introduite par un amendement adopté en commission spéciale
18:07 qui évoque une infection en phase avancée ou terminale.
18:10 Est-ce que ce débat peut finalement s'avérer consensuel ?
18:13 Ou est-ce qu'il y a un risque dans les jours et les semaines qui viennent de sur-enchères de part et d'autre ?
18:18 - S'il vous encourage ?
18:19 - Je pense que ça va être une rude bataille.
18:21 C'est un peu logique, c'est une question extrêmement difficile.
18:24 C'est probablement la question la plus difficile pour l'humanité,
18:27 considérer la mort et comment négocier la fin de la vie.
18:32 Donc c'est normal qu'il y ait des arguments, et pour l'instant ce débat est de bonne tenue,
18:37 parce qu'il porte sur des choses essentielles.
18:40 C'est vrai que les soins palliatifs, ce n'est pas une alternative à l'aide active à mourir,
18:45 parce que là, où serait la liberté individuelle ?
18:48 C'est donc un préalable, mais c'est aussi un préalable qui est compliqué,
18:52 parce qu'il faut disposer des unités de soins indispensables,
18:56 et donc c'est un gros effort aussi de l'État et de la collectivité
18:59 pour mettre en place des soins palliatifs pour tous.
19:01 - Julie Marieau-Comte ?
19:02 - Je trouve que le débat hier a plutôt bien commencé,
19:06 et c'est assez intéressant.
19:07 Oui, il y a 3 000 amendements, mais après tout, c'est pas tant que ça.
19:12 Je crois que le record, c'est plus de 30 000 amendements.
19:15 Il était sur un tout autre sujet, c'était sur la privatisation de Gaz de France en 2006.
19:20 La première version de la réforme des retraites, c'était 40 000 amendements.
19:23 La dernière, c'était 20 000, ça s'est fini.
19:27 3 000 amendements, ça permet de discuter.
19:29 Et hier, on a déjà eu des débats très intéressants.
19:37 Alors peut-être que vu de loin, mais il faut s'y plonger,
19:40 ça peut sembler des arguties un peu sémantiques,
19:43 mais par exemple, hier soir, les députés ont fait ajouter...
19:48 D'ailleurs, le texte ne parle pas de soins palliatifs, mais de soins d'accompagnement.
19:53 Et donc, ces deux termes ont été longuement discutés hier.
19:58 Mais par exemple, les députés ont fait ajouter "de proximité".
20:02 En commission, a également été ajoutée par amendement la question du droit opposable.
20:10 Ce débat-là va revenir à l'Assemblée,
20:14 puisque le gouvernement souhaite faire retirer cette notion-là.
20:20 Mais oui, tout l'enjeu va être que l'État puisse garantir
20:26 un accès universel aux soins palliatifs
20:29 pour que jamais, bien sûr, quelqu'un ne demande à mourir
20:33 parce qu'il souffre, dans la mesure où il n'a pas réussi à avoir accès à ses soins.
20:38 Et c'est aujourd'hui la situation dans laquelle on est.
20:41 C'est-à-dire que des gens qui n'ont pas accès aux soins palliatifs disent "je veux mourir".
20:46 Et de nombreux soignants expliquent, racontent...
20:49 Je me souviens d'un reportage que j'ai fait il y a des années sur cette question-là
20:52 dans une unité de soins palliatifs, et à l'époque il y en avait très peu,
20:55 où les soignants disaient à partir du moment où les gens sont accueillis dans nos structures,
21:00 cette demande de mourir souvent s'éloigne.
21:06 Et les gens...
21:07 Oui, parce qu'ils sont pris en charge.
21:09 Mais là-dessus il y a un problème de calendrier, Renaud Delis,
21:11 parce que si la loi est votée sur l'aide active à mourir,
21:14 on n'aura pas, et c'est factuel, suffisamment de soins palliatifs dans tous les départements.
21:18 Oui, il y a un effort considérable qui a été promis par l'État,
21:22 un budget qui doit atteindre 2,7 milliards d'euros,
21:24 un effort déployé jusqu'en 2024.
21:26 Aujourd'hui, il y a une vingtaine de départements qui n'ont pas d'unité de soins palliatifs,
21:29 mais il y a 11 nouveaux départements qui doivent en être pourvus d'ici la fin de l'année 2024.
21:34 Donc il y a effectivement la nécessité d'une montée en charge,
21:38 et là il s'agit de rattraper des années et des années de retard.
21:41 Mais je trouve que la façon dont s'est engagé effectivement ce débat hier,
21:44 et pourvu que ça dure, si j'ose dire,
21:46 c'est l'inquintessence même, je trouve, de ce que doit être un débat politique,
21:48 au-delà des considérations partisanes.
21:50 Il ne s'agit pas...
21:51 On n'a pas besoin d'afficher une étiquette politique
21:53 pour avoir des convictions et les défendre avec des arguments
21:55 qui sont censés de part et d'autre, qu'on les a entendus hier.
21:57 D'ailleurs on a entendu le communiste André Chasseigne
21:59 qui répétait qu'il ne souhaitait pas voter ce texte,
22:01 et lui il dénonce ce qu'il appelle, il s'inquiète de ce qu'il appelle
22:04 "une pression diffuse sur les plus fragiles"
22:06 que pourrait selon lui générer ce texte.
22:08 A l'inverse on a vu un député Le Peniste, par exemple,
22:10 alors que l'essentiel du groupe du Rassemblement National
22:13 est hostile à ce texte,
22:15 et bien un député Le Peniste, Thomas Ménager,
22:17 qui s'est dit lui, favorable à l'aide à mourir.
22:19 Donc on touche bien aux convictions individuelles de chacun,
22:22 et à ce que peut-être, on le verra dans les semaines qui viennent,
22:27 la politique produire de plus beaux en termes de débats civiques justement.
22:32 Et je pense que ça montre en tout cas la façon dont ça s'est engagé,
22:34 et encore une fois il faut être prudent sur la suite,
22:36 que l'exécutif a eu raison de prendre son temps,
22:38 parce qu'il y a eu une convention citoyenne pendant de très longs mois,
22:41 il y a eu de très nombreuses consultations de tous les acteurs,
22:45 et même bien au-delà pendant de très longs mois,
22:47 et c'est loin d'être fini, puisque le débat ne sera pas conclu en fait,
22:51 avant le premier semestre 2025.
22:53 Merci, merci beaucoup à tous les trois,
22:55 Julie Marie Lecomte, cheffe du service politique de France Info,
22:58 Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction du Nouvel Apps,
23:01 nous demandons justice pour l'environnement,
23:03 c'est la une de la semaine, et c'est l'appel de la militante écologiste
23:07 Camille Etienne, de l'ancien magistrat aussi François Mollins,
23:10 et bien d'autres, donc vous pourrez retrouver l'Express dans vos kiosques.
23:14 Merci à vous Renaud !
23:15 Le Nouvel Apps !
23:16 Euh l'Express, parce qu'il est dans ma tête en fait !
23:19 L'Express aussi, mais c'est moins bien !
23:21 C'est le Nouvel Apps ! Il faut acheter le Nouvel Apps !
23:24 Merci beaucoup Renaud ! Il est mort de rire !
23:26 Les infos sont de retour ce soir à 20h, avec Véronique Gerbaud !
23:29 [Rires]
23:31 *Musique*

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