Questions au Gouvernement - le brief - Questions au Gouvernement - le brief du mardi 05 mars 2024

  • il y a 6 mois
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Tous les mardis, LCP-Assemblée nationale propose une grande session d'actualité parlementaire à l'occasion des Questions au Gouvernement à l'Assemblée nationale. Interviews, duplex, reportages... un panorama complet avant d´entrer dans l'Hémicycle où les députés questionnent les membres du Gouvernement.

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00:00:00 *Musique*
00:00:14 On se retrouve dans un instant pour les questions au gouvernement sur LCP.
00:00:18 Prisca Tévenot, la porte-parole du gouvernement, sera mon invitée.
00:00:21 On va revenir sur la constitutionnalisation de l'IVG. A tout de suite.
00:00:25 *Musique*
00:00:38 Bienvenue pour les questions au gouvernement sur LCP.
00:00:40 Très heureuse de vous retrouver ici en direct de cette salle des pas perdus,
00:00:44 en direct de l'Assemblée Nationale, pour une séance que vous allez pouvoir suivre
00:00:48 en direct et en intégralité sur la chaîne parlementaire.
00:00:51 A partir de 15h, vous l'avez vu, le décompte est lancé. C'est parti pour les questions d'actualité.
00:00:56 Alors on va revenir sur l'IVG dans la constitution. C'était hier, le Congrès l'a approuvé de façon historique.
00:01:02 Et puis les coupes budgétaires qui sont aussi à la une ce mardi.
00:01:06 10 milliards d'économies annoncées par décret, dont 5 milliards qui doivent être réalisées par les ministères.
00:01:13 Et vous allez voir que la copie doit être rendue aujourd'hui et que c'est pas toujours facile dans chacun des ministères.
00:01:18 Alors pour comprendre toute cette actualité, on va retrouver Elsa Mondingava et Stéphanie Despierre qui se trouvent en salle des 4 colonnes.
00:01:24 Nous serons également en duplex de l'hémicycle de l'Assemblée Nationale avec Marco Pommier pour le menu des questions au gouvernement.
00:01:31 Et puis nous vous ferons vivre en direct, image exclusive, LCP, l'arrivée du Premier ministre et de tous les membres du gouvernement.
00:01:38 Ce sera par l'entrée principale du Palais Bourbon, c'est-à-dire la Cour d'honneur.
00:01:43 Elsa Mondingava, vous êtes avec nous en duplex de la salle des 4 colonnes.
00:01:47 Quelle est l'ambiance chez les députés au lendemain d'un congrès historique ?
00:01:51 Ambiance plutôt calme aujourd'hui à l'Assemblée Nationale, après, vous l'avez dit, ce vote historique hier, moment de quasi-concorde à Versailles,
00:02:00 avec un très très large vote en faveur de l'inscription de l'IVG dans la Constitution.
00:02:05 Aujourd'hui, lors de la séance de questions au gouvernement, la politique va peut-être reprendre ses droits.
00:02:09 L'ambiance sera peut-être un peu moins unanime dans les bans des députés, on verra ça tout à l'heure.
00:02:14 Merci Elsa, on prend la direction de l'hémicycle où se trouve Marco Pommier.
00:02:18 Marco, sur quoi vont porter les questions au gouvernement cet après-midi ?
00:02:21 Eh bien écoutez Brigitte, on va beaucoup parler de la réforme de l'assurance chômage.
00:02:27 Rien n'est encore arbitré, mais Gabriel Attal avait donné le ton dans une interview fin février.
00:02:32 Parmi les pistes sur la table, réduire encore la durée d'indemnisation, accentuer la dégressivité des allocations,
00:02:38 augmenter les contrôles, alors forcément ça fait beaucoup réagir. Deux questions sur le sujet cet après-midi.
00:02:44 Merci Marco Pommier, on vous retrouvera un tout petit peu plus tard dans cette émission pour un menu détaillé des questions au gouvernement.
00:02:51 Pour commencer cette émission, retour sur l'image du Parlement au grand complet hier à Versailles.
00:02:59 Le président avait convoqué le Congrès pour inscrire l'IVG dans la Constitution.
00:03:04 Députés et sénateurs étaient au rendez-vous de l'histoire, 49 ans après la loi Veil.
00:03:10 Ils ont largement approuvé la constitutionnalisation de l'IVG par 780 voix pour et 72 contre.
00:03:17 La France est le premier pays à inscrire l'IVG dans sa Constitution.
00:03:27 A l'article 34, il est désormais écrit que la loi détermine les conditions dans lesquelles s'exerce la liberté garantie de la femme d'avoir recours à une interruption volontaire de grossesse.
00:03:40 On va en parler avec vous Priska Thévenot. Merci d'être là. Vous êtes la porte-parole du gouvernement chargée du renouveau démocratique.
00:03:46 Vous étiez bien sûr au Congrès hier. Comment vous avez vécu ce moment ?
00:03:50 Le 4 mars 2024 restera une date dans l'histoire de notre pays, mais aussi et surtout une date dans l'histoire des droits des femmes.
00:04:03 Nous sommes le premier pays au monde à avoir mis gravé dans le marbre le droit au recours à l'IVG pour les femmes en France.
00:04:11 C'est une victoire marconiste ou une victoire transpartisane ?
00:04:14 C'est une victoire de la France. C'est important de le dire et de le souligner. Il ne s'agit pas d'essayer d'en faire une querelle polémique entre des groupes politiques qui viendraient se créper le chignon.
00:04:27 Pas sur un temps comme ça, pas sur un objet tel que celui-là. Nous avons été au rendez-vous en tant que Françaises et en tant que Français. C'est une victoire nationale.
00:04:38 Qu'est-ce que vous répondez aux critiques, à ceux qui disent que finalement ça ne va rien changer parce que tout dépend de l'effectivité réelle de l'IVG ?
00:04:45 Est-ce qu'on peut le pratiquer partout sur le territoire ? Et ce n'est pas le cas. On a vu que 130 centres avaient fermé depuis 15 ans.
00:04:51 Je leur réponds que tout ce qui doit être fait, tout ce qui peut être fait pour continuer à faire en sorte que ce droit soit protégé, renforcé, doit l'être.
00:04:59 Et donc oui, le maître dans la Constitution n'est pas anodin. Et ceux qui nous disent le contraire sont justement ceux que nous devons craindre dans les mois ou les années à venir.
00:05:08 Ensuite, oui, nous devons continuer à faire en sorte que ce droit soit effectif avec des financements, avec des centres, avec cette capacité à être bien informés et à être accompagnés.
00:05:17 Et c'est ce que nous faisons depuis 2017, mais ce qui est fait aussi depuis de nombreuses années avant. Nous continuons à l'être.
00:05:24 Si une autre majorité arrivait au pouvoir, elle pourrait ou pas réduire, par exemple, le nombre de semaines que propose aujourd'hui la loi Veil, c'est-à-dire 14 semaines, pour faire pratiquer une IVG, même si c'est aujourd'hui inscrit dans la Constitution ?
00:05:39 C'est inscrit dans la Constitution, donc ce droit est protégé. Mais bien évidemment, nous devons être aussi attentifs et ne pas être naïfs.
00:05:47 D'ailleurs, ce qui a été dit hier par le représentant du Rassemblement national à la tribune du Congrès, et d'ailleurs, elle a été sifflée unanimement sur tous les bancs,
00:05:57 elle a laissé entrevoir de façon très explicite le fait qu'ils allaient peut-être voir les conditions de l'interruption volontaire de grossesse.
00:06:05 Et c'est pour ça que plutôt que d'avoir peur demain, nous devons agir aujourd'hui. Et nous sommes en capacité d'agir.
00:06:10 Nous l'avons encore fait hier, tous ensemble, mobilisés, contre et malgré le Rassemblement national. N'ayons pas peur d'eux. Et il faut qu'ils l'entendent, nous n'avons pas peur d'eux.
00:06:21 Alors Marine Le Pen, avant le Congrès, avait appelé ses troupes à voter en disant que vous leur aviez tendu un piège et que finalement, s'ils ne votaient pas,
00:06:29 cela serait interprété comme une volonté de remettre en cause l'interruption volontaire de grossesse. Vous leur avez tendu un piège ?
00:06:36 Marine Le Pen est tout simplement une menteuse. Je ne sais pas comment le dire autrement, c'est une menteuse. Et ne soyons pas dupes de ce qu'elle fait.
00:06:42 Si de sa main gauche, elle appuie sur le bouton pour permettre de mettre l'IVG dans la Constitution, regardons ce qu'elle fait de sa main droite.
00:06:49 Et que nous ne commentons pas assez, je trouve. De sa main droite, elle va serrer la main à des dirigeants européens qui, pour premier objet, se sont pris, s'en sont pris, aux droits des femmes.
00:06:59 Vous savez très bien, nous avons eu ces images où des femmes se sont levées, se sont mobilisées dans des rues européennes, dans des capitales européennes, pour défendre leurs droits fondamentaux.
00:07:07 Mais aussi, pas plus tard qu'il y a quelques semaines, elle a été trinquée avec sa main droite, avec l'extrême droite allemande. Regardons cela aussi.
00:07:15 Donc ne soyons pas dupes de ce que Marine Le Pen a l'impression d'un peu écartée de la main. En réalité, elle veut mieux le détricoter de main.
00:07:23 Alors il y a eu beaucoup de vote contre du côté des Républicains. Est-ce que ce sont des conservateurs ringards pour vous ?
00:07:30 Il n'y a pas une question de conservateurs ringards ou quoi. Moi, je ne suis pas là pour qualifier les uns et les autres. Je leur demande simplement de se rappeler où nous sommes.
00:07:37 Nous sommes en France. Et en tant que Français, nous avons une voix à porter, bien évidemment pour les femmes, les filles, pour nos mères, mais aussi pour les valeurs qu'incarne notre pays en Europe et dans le monde.
00:07:48 Et ce droit, nous devons le regarder avec responsabilité et sans naïveté. Et celles et ceux qui ont voulu faire un coup politique hier, j'aimerais simplement qu'ils rentrent chez eux et qu'ils parlent peut-être à leurs compagnes, à leurs soeurs, à leurs amies, à leurs filles,
00:08:01 et qu'ils se rendent compte qu'il ne s'agit pas d'un égo masculin, mais bien de droit fondamental pour les femmes.
00:08:07 Alors vous le disiez, il faut effectivement rendre effectif l'IVG partout sur le territoire et vous allez vous y employer.
00:08:13 Et puis il y a l'étape d'après. Mathilde Panot en a parlé aussi, c'est l'inscription de l'IVG dans la charte des droits fondamentaux pour une reconnaissance européenne.
00:08:21 Est-ce que c'est une volonté du gouvernement ? Mathilde Panot fera une résolution ? Est-ce que le gouvernement encourage les députés de la majorité à voter ?
00:08:28 Je pense qu'il ne faut pas tomber dans le panneau du mauvais jeu de mots, mais pour le coup, c'est réel.
00:08:33 Le président de la République, en tant que représentant de la nation, en tant que représentant de la France, avait porté cela déjà il y a quelques années.
00:08:44 Et nous nous inscrivons logiquement dans cette démarche. Ce qui a été produit hier par le Congrès, grâce à un travail partisan extrêmement fort, parlementaire partisan extrêmement fort,
00:08:54 c'est l'aboutissement et nous allons continuer. Donc je pense que là, il ne s'agit pas d'essayer de tirer la couverture à soi,
00:09:00 mais simplement de rappeler que nous pouvons être fiers en tant que Français. Et c'est seulement ça.
00:09:05 Alors on reste sur une actualité plus Assemblée nationale. Aujourd'hui, avec des députés qui expriment une forme d'inquiétude face au vide de l'agenda parlementaire
00:09:14 pour les prochaines semaines et les prochains mois. Effectivement, le gouvernement n'a pas transmis son ordre du jour encore à l'Assemblée.
00:09:21 Est-ce que vous pouvez nous éclairer un petit peu sur les prochains textes qu'il pourrait y avoir sur ce calendrier ?
00:09:26 Eh bien, tout simplement, rappeler qu'en tant qu'ancienne parlementaire, ce n'est pas parce qu'on ne légifère pas qu'on ne travaille pas.
00:09:33 Et oui, le Parlement est au travail. Le gouvernement l'est aussi. Il y a un certain nombre de chantiers qui sont déjà ouverts.
00:09:40 Il y a le sujet de la fin de vie. Il y a le sujet des résultats des travaux menés dans le cadre de la crise agricole.
00:09:46 Il y a des enjeux sur le logement. Et puis, le Parlement aussi continue à travailler. Au-delà de légiférer, ce qui est important, il contrôle.
00:09:53 Nous sommes sortis, il n'y a pas si longtemps que ça, d'une semaine de contrôle pour voir si tous les textes, toutes les lois qui ont été votées sont bien appliquées.
00:10:01 Et nous le savons à quel point c'est important de vérifier cela. Et puis, il y a aussi d'autres moments qui sont peut-être moins polémiques médiatiquement, mais qui font politique.
00:10:09 La semaine dernière a eu lieu une niche parlementaire, c'est-à-dire un groupe parlementaire qui peut présenter ses textes pendant toute une journée.
00:10:15 C'était la niche parlementaire du groupe Parti Socialiste. Et tout au long de cette journée a été voté des textes extrêmement importants.
00:10:21 Alors oui, il n'y a pas eu des cris et des larmes, mais plutôt des mains tendues et des votes bien faits.
00:10:26 Des votes, par exemple, sur les frais bancaires dans le cadre d'un décès d'un enfant.
00:10:30 Ou des votes aussi sur la capacité à avoir des stocks pour des réserves de médicaments.
00:10:35 Voilà du beau travail parlementaire qui a été fait il n'y a pas plus tard que la semaine dernière.
00:10:39 Il y a des textes qu'on attend, notamment sur l'agriculture, sur la fin de vie, sur Mayotte, la fin du droit du sol à Mayotte.
00:10:45 Est-ce que ça, ça pourrait arriver dans les prochaines semaines ?
00:10:48 Ça arrive. D'ailleurs, c'est pour ça que c'est aussi ce sujet.
00:10:51 Ce n'est pas parce qu'un texte n'est pas tout de suite mis dans l'hémicycle qu'il n'est pas travaillé.
00:10:55 Je pense qu'il est aussi important de se rappeler du processus législatif et du travail parlementaire.
00:10:59 Dont le premier rôle est de contrôler l'action du gouvernement et effectivement ensuite de légiférer.
00:11:04 Alors il y a 10 milliards de coûts budgétaires qui ont été annoncés.
00:11:07 Est-ce que c'est nécessaire, puisqu'on ne sait pas encore cet agenda,
00:11:10 mais est-ce que ça vous paraît nécessaire de faire un PLFR, c'est-à-dire un budget rectificatif pour inscrire dans le nouveau budget,
00:11:18 pour avoir une résolution d'ici la fin de l'année, qui permette d'inscrire ces 10 milliards de coupes ?
00:11:22 Déjà le plus important, et je pense que c'est important de rassurer celles et ceux qui nous écoutent ou nous regardent,
00:11:28 c'est qu'il ne s'agit pas simplement de venir faire une règle mathématique et d'enlever 10 milliards comme ça.
00:11:34 Oui, nous avons un sujet d'équilibre budgétaire à avoir et c'est important.
00:11:38 Parce que ce que nous faisons aujourd'hui va dépendre de ce que nous serons capables de faire demain.
00:11:42 Et donc une règle est aussi essentielle, mais elle doit être appelée,
00:11:46 c'est que nous devons pouvoir économiser là où on peut, mais continuer à investir là où on doit.
00:11:50 Et ça, il faut qu'on puisse le rappeler. Dans l'éducation, dans la justice, pour nos forces de l'ordre,
00:11:54 pour nos services publics en général, mais également sur des transitions d'avenir comme est l'écologie, par exemple.
00:12:00 L'écologie, le budget est fortement réduit.
00:12:02 Ça dépend de quoi on parle.
00:12:04 1 milliard pour ma prime Rénov'.
00:12:05 Justement, merci de prendre cet exemple. C'est pas moi qui vous l'ai soufflé, mais merci de prendre cet exemple.
00:12:10 On parle de 1 milliard en moins pour ma prime Rénov'.
00:12:12 Mais en réalité, c'est plus de 600 millions en plus si on compare par rapport à l'année dernière.
00:12:17 Depuis 2017, tous les budgets sont en constante augmentation.
00:12:20 Alors oui, ils augmenteront un peu moins fort cette année, mais ils continueront à augmenter parce que les Français en ont besoin.
00:12:27 Et notamment sur ma prime Rénov'.
00:12:29 Nous continuerons à pouvoir déployer cette politique extrêmement importante pour les ménages, pour en finir avec les passoires énergétiques.
00:12:35 Et donc pour ma réponse, pas de budget rectificatif ?
00:12:37 Nous allons voir effectivement s'il y a besoin de le faire.
00:12:40 Et là, les parlementaires pourront s'en saisir.
00:12:42 Merci Priska Tevno d'avoir été avec nous avant cette séance de questions au gouvernement sur LCP, porte-parole du gouvernement chargé du renouveau et de la citoyenneté.
00:12:52 Merci à vous.
00:12:53 On va continuer à parler finances puisque les ministères doivent dire aujourd'hui à Bercy où ils vont couper de leur budget pour faire les 5 milliards d'euros d'économie demandés.
00:13:02 Alors Elsa Mondingava, au total, ce sont bien 10 milliards de coups qui ont été annoncés.
00:13:08 Oui, Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, le justifie par des prévisions de croissance revues à la baisse.
00:13:14 On prévoyait 1,4% de croissance. Ce sera finalement 1%.
00:13:18 Et donc un décret est paru au journal officiel annonçant 10 milliards d'annulation de crédits.
00:13:23 Vous le savez, chaque année, les crédits sont alloués aux différents ministères.
00:13:27 Et bien, il faut donc couper 10 milliards, 2 milliards pour l'écologie, 1 milliard sur le travail, également l'enseignement supérieur et l'aide publique au développement.
00:13:36 Vous l'avez dit, chaque ministère est chargé de dire là où il veut couper dans ses budgets.
00:13:41 Mais effectivement, ce n'est pas évident pour les ministres de l'assumer.
00:13:45 Les oppositions ici dénoncent aussi la méthode, puisque c'est un décret qui a annulé ces 10 milliards de crédits sur un budget, on le rappelle et vous le savez maintenant, qui est adopté par 49.3 à l'Assemblée nationale.
00:13:57 Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, et le ministre du Budget, Thomas Cazeneuve, seront auditionnés demain par la Commission des Finances.
00:14:03 C'est sûr que les députés leur demanderont des précisions sur ces 10 milliards d'économies.
00:14:07 Merci Elsa Mondingava. On va retrouver Stéphanie Despierre maintenant, qui n'est pas très loin de vous, salle des 4 colonnes.
00:14:13 Stéphanie, vous êtes aux côtés de la députée Les Républicains de Lorne, Véronique Louvagie, spécialiste des questions budgétaires.
00:14:19 Véronique Louvagie, pour Les Républicains à l'automne, vous aviez expliqué que le budget du gouvernement n'était pas bon, que les prévisions de croissance étaient trop optimistes.
00:14:27 Est-ce que les 10 milliards d'économies annoncées là vous donnent raison ?
00:14:30 Alors, tout à fait. Je crois qu'annoncer 10 milliards d'euros d'économies moins de deux mois après la promulgation de la loi de finances, c'est reconnaître effectivement que le budget qu'a présenté le gouvernement n'était pas bon.
00:14:41 Je veux rappeler deux points. Le premier, c'est que sur les hypothèses de croissance, tous les acteurs, qu'il s'agisse de la Banque de France, des économistes, de la Cour des comptes, du Haut Conseil des Finances Publiques, tous, tous, y compris les groupes d'opposition, nous dénoncions effectivement cette hypothèse de taux de croissance qui avait été fixée à 1,4%.
00:14:59 Si cette hypothèse, elle pouvait encore être retenue au mois de juillet, au mois d'août 2023, plus nous avancions vers les derniers mois de l'année, et plus effectivement, chacun constatait que cette hypothèse ne tenait pas.
00:15:10 Donc le gouvernement aurait bien fait de nous écouter. Deuxième point, du côté des Républicains, nous demandions une diminution des dépenses publiques. Mais une diminution pour s'inscrire dans la durée.
00:15:20 Là, vous l'avez, 10 milliards de crédits en moins.
00:15:22 Oui, mais c'est une diminution qui ne s'inscrit pas dans la durée. Parce que je rappelle que le budget, ça n'est que la traduction de politiques publiques.
00:15:29 Comment comprendre, modifier des politiques publiques en deux mois de temps par des coups de rabot ? Parce que pratiquement, ce sont toutes les missions budgétaires qui sont concernées par cette réduction des dépenses publiques.
00:15:40 Certes, il y a sur la moitié des 10 milliards, soit 5 milliards, seulement 5 missions qui sont concernées. Donc 5 missions essentielles. L'écologie, le travail, l'emploi, la recherche, l'enseignement supérieur.
00:15:50 Mais toutes les autres missions sont concernées. On ne peut pas s'inscrire durablement dans une diminution des dépenses publiques avec des coups de rabot. Il faut faire une mesure de l'efficacité, de l'efficience des dépenses. C'est ce que nous demandions du côté des Républicains.
00:16:04 Très brièvement, Bruno Le Maire est devant les députés en commission des finances de main. Qu'est-ce que vous allez lui demander ?
00:16:09 Je vais lui demander d'avoir connaissance du détail de ces 10 milliards d'euros. Puisque, au travers d'un décret, nous n'avons que la connaissance des missions et des programmes, et non pas des actions.
00:16:21 Donc, du détail de cette diminution. Et d'autre part, nous inscrire de manière durable dans une diminution des dépenses publiques. Et nous allons demander également quand nous aurons le prochain PLFR.
00:16:31 Merci PLFR. Projet de loi de finances rectificatif pour les non-initiés.
00:16:35 Merci Stéphanie Despierre. Alors, pour ce débat budgétaire, j'accueille sur ce plateau Jean-René Cazeneuve. Bonjour, merci d'être avec nous.
00:16:41 Vous êtes rapporteur général du budget et député Renaissance du Gers. Et face à vous, Valérie Rabault. Bonjour, merci d'être avec nous, députée socialiste et apparentée du Tarn et Garonne et ancienne rapporteure générale du budget.
00:16:54 Alors, on commence avec vous Jean-René Cazeneuve. 10 milliards d'euros de coupes budgétaires annoncés. Est-ce que vous avez mal anticipé la croissance ?
00:17:02 Je rappelle que tous les organismes étaient quand même moins optimistes que vous, que ce soit la Banque de France, l'INSEE ou le CDE.
00:17:08 Il faut faire attention de ne pas refaire l'histoire. Tous les organismes ont changé leurs prévisions au mois de janvier ou au mois de février, alors que le budget était maintenant largement terminé.
00:17:18 En tous les cas, le budget pour 2024. Mais quand vous regardez les prévisions du CDE, les prévisions de la Communauté européenne, quand nous avons établi le budget, ils étaient aux alentours de 1,2, 1,3% de croissance.
00:17:28 Et vous étiez à 1,4%. On était effectivement un peu plus volontariste.
00:17:32 Et elles ont revu leurs prévisions, ainsi que de très nombreux pays qui ont revu leurs prévisions au mois de février.
00:17:40 Donc il y a hélas un retournement du contexte international assez violent et assez rapide.
00:17:46 Je vous rappelle que l'Allemagne est en récession. Il y a une dizaine de pays européens qui sont en récession sur l'année 2023.
00:17:55 La France s'en tient plutôt mieux que les autres, mais la France n'est pas une île.
00:17:59 Alors, effectivement, ralentissement de la croissance en Allemagne, ralentissement aussi en Chine.
00:18:04 Ça s'explique pour vous, finalement, que ces prévisions de croissance soient revues à la baisse ?
00:18:07 Ou vous vous dites dès le départ que ce budget était insincère ?
00:18:11 Alors, quand on revoit les prévisions de croissance, quand il y a des informations, ce n'est pas illogique.
00:18:16 Et avoir une révision à la baisse parce qu'il y a eu des nouvelles qui ne sont pas bonnes, ce n'est pas illogique.
00:18:22 Maintenant, la question budgétaire, elle devrait aussi tenir compte de scénarios qui peuvent être plus ou moins bons.
00:18:27 Et ça, ce n'est jamais fait dans les budgets. Alors, ce n'est pas que sous cette majorité.
00:18:31 J'ai toujours plaidé pour qu'on puisse avoir différents scénarios. Ce n'en a jamais été le cas.
00:18:36 Et aujourd'hui, effectivement, le gouvernement se retrouve au pied du mur pour arriver à tenir une équation budgétaire qui devient de plus en plus intenable.
00:18:43 Mais revoir la croissance, ce n'est pas choquant.
00:18:46 Ce qui est sûr, c'est qu'il faut être en capacité de pouvoir savoir, en cas de retournement de situation, comment on agit et de ne pas faire.
00:18:53 J'ai entendu ma collègue parler des coûts de rabot. Je ne vais pas faire un jeu de mots.
00:18:57 Mais effectivement, les coûts de rabot, ce n'est jamais une bonne politique économique.
00:19:01 On va revenir d'ailleurs sur les 10 milliards de coupes annoncés dans le détail.
00:19:04 Mais avant cela, ces 10 milliards, ils ont été annoncés par décret, Jean-René Cazeneuve.
00:19:08 Est-ce que ça vous semble nécessaire de faire un budget rectificatif, ce qu'on appelle dans notre jargon un PLFR ?
00:19:14 C'est ce que demandait Véronique Louvaji.
00:19:16 D'abord, c'est autorisé, parce qu'on aurait l'impression qu'on bouscule un petit peu notre Parlement.
00:19:21 Non, c'est autorisé. La LOLF permet d'aller jusqu'à 1,5% de modification de notre niveau de l'objet.
00:19:32 C'est l'objet pour les lois de finances.
00:19:33 Exactement. Et c'est ce que le gouvernement a fait.
00:19:35 Pourquoi il l'a fait ? Parce que je crois qu'il faut aller extrêmement vite.
00:19:37 La conjoncture s'est retournée très rapidement et il fallait le faire assez vite.
00:19:42 Le PLFFCR, on en aura peut-être un au milieu d'année, s'il faut aller plus loin.
00:19:48 Mais là, je crois qu'il fallait réagir très rapidement.
00:19:50 Donc pour l'instant, pas de budget rectificatif annoncé, du moins pas avant l'été.
00:19:53 Ça ne vous semble pas obligatoire ?
00:19:55 Non, je pense que là, il y a un effort important qui est fait, une réduction de 10 milliards d'euros.
00:20:01 Donc je pense qu'il n'est pas nécessaire à ce stade de faire une loi de progression rectificative.
00:20:06 On verra au milieu d'année si la conjoncture, une fois de plus, bien malin,
00:20:10 qui peut me dire comment va évoluer la crise en Ukraine, bien malin qui peut me dire comment va évoluer le cours du pétrole et du gaz.
00:20:16 Donc voilà, gouverner, c'est aussi s'adapter à un contexte international.
00:20:22 Vous êtes d'accord sur ce budget rectificatif ? Il n'y en a pas besoin pour faire ces 10 milliards de coupes ?
00:20:28 Non, je ne suis pas d'accord. Je ne suis pas d'accord sur la forme.
00:20:32 J'ai repointé tous les décrets d'annulation de crédit depuis 2010.
00:20:37 Donc un petit travail un peu minutieux. Et 10 milliards, ça n'a jamais été fait dans notre pays. Jamais.
00:20:44 Donc c'est une annulation qui est gigantesque.
00:20:47 Alors je sais que dans le débat public, on est habitué à parler de milliards.
00:20:50 On pense que ça se trouve... Non, non, 10 milliards, c'est gigantesque.
00:20:53 10 milliards qui ont été faits comme ça sans prévenir personne.
00:20:57 Bon, demain, il y a une audition de la Commission des finances.
00:21:00 Moi, je souhaite que le gouvernement vienne s'expliquer devant l'Unicycle.
00:21:02 Bruno Le Maire, d'ailleurs, sera devant la Commission des finances demain.
00:21:04 Oui, je souhaite que, vu l'ampleur, vu les coupes qui sont faites, je pense notamment à la recherche.
00:21:10 Vous savez, quand le CNRS a un budget de 3 milliards, un peu plus de 3 milliards, et qu'on enlève 300 millions d'euros, ça fait 10%.
00:21:16 Donc ça, c'est pas possible. Je souhaite qu'il puisse y avoir un débat, aligné à 50-1, sur cette question des annulations.
00:21:24 Le montant des annulations est gigantesque.
00:21:27 Ça ne peut pas, ce montant d'annulation, se passer de débat dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, avec le Premier ministre ou avec le ministre de l'Economie et des Finances, qui viennent s'expliquer.
00:21:37 Un débat 50-1, c'est bien pour la représentation nationale ?
00:21:41 Moi, je suis d'accord avec la vice-présidente de l'Assemblée nationale. Il faut que le débat ait lieu, et le débat commencera mercredi.
00:21:47 Donc, il faut absolument qu'il ait lieu. 10 milliards, c'est beaucoup d'argent, mais il faut le ramener aux 1 500 milliards de dépenses publiques.
00:21:55 Ça relativise. Il faut aussi le ramener à les 9 milliards, qui sont gelés en début d'année, systématiquement, c'est l'ordre de grandeur.
00:22:05 C'est-à-dire, c'est aux demandes au ministère de ne pas dépenser, de ne pas prévoir les dépenses à hauteur de 9 milliards.
00:22:11 Donc, 10 milliards, 9 milliards, on n'est pas très loin de l'annulation des crédits qui ont été votés.
00:22:17 La marque de fabrique, depuis le début, des macronistes, c'est de dire qu'il n'y aura pas de hausse d'impôt ? Vous nous le confirmez ?
00:22:26 Pour l'instant, on essaye de réduire l'augmentation de nos dépenses publiques. La dépense publique depuis 2017, je vois bien demain les débats et les interpellations des uns et des autres.
00:22:41 Vous n'excluez pas des hausses d'impôt, quand même ?
00:22:43 La dépense publique a augmenté de 100 milliards depuis 2017. Donc là, elle va augmenter simplement de 90 milliards.
00:22:50 Donc, on parle simplement d'une réduction de l'augmentation de la dépense publique. On a un niveau de dépense publique extrêmement fort.
00:22:58 Donc, il faut de toute façon, indépendamment de ce qui pourrait être fait d'un point de vue fiscal, il faut de toute façon qu'on apprenne vis-à-vis de nos concitoyens.
00:23:04 C'est ce qui nous demande à mieux gérer la dépense publique, à mieux gérer chaque euro que les Français nous confient.
00:23:11 Donc, ça, c'est vraiment extrêmement important.
00:23:14 Vous n'avez pas répondu à ma question. Je la repose. Est-ce qu'il pourrait y avoir des hausses d'impôt ?
00:23:18 Nous ne sommes pas favorables aux hausses d'impôt parce que nous avons un niveau de prélèvement obligatoire en France qui est aussi record.
00:23:25 On est record dans un certain nombre de domaines. Vous le savez, en particulier sur le niveau d'imposition, ce qu'on appelle le prélèvement obligatoire.
00:23:31 On est aux alentours d'un peu au-dessus de 46%. On est le deuxième pays en Europe, je crois, derrière le Danemark.
00:23:37 Donc, nous sommes à des taux... Alors, après, on me dit qu'il faut augmenter les impôts des uns.
00:23:41 Oui, mais on a des taux marginaux qui sont extrêmement élevés pour l'impôt sur les sociétés, pour l'impôt sur le revenu, sur l'impôt sur le patrimoine.
00:23:51 On est déjà à des taux marginaux qui sont les plus élevés de l'OCDE.
00:23:55 Valérie Rabault, pour vous, il faudrait...
00:23:57 Je voudrais déjà poser davantage.
00:23:58 Jean-René Cazeneuve a raison de dire que 10 milliards sur 1 500 milliards d'euros de dépenses publiques, ce n'est pas un énorme montant.
00:24:04 Le problème, c'est que ces 10 milliards...
00:24:05 Je dis que c'est beaucoup.
00:24:06 Oui, mais rapportés à 1 500 milliards d'euros.
00:24:08 Mais le problème, c'est que ces 10 milliards, ils sont concentrés sur quelques missions.
00:24:11 Et quand vous enlevez... Je reprends l'exemple du CNRS, parce que la recherche...
00:24:15 Alors, beaucoup de postes me tiennent à cœur, mais c'est vrai que le CNRS me tient vraiment à cœur.
00:24:19 Quand vous leur enlevez 10% de leur budget, c'est énorme.
00:24:21 Ça devient énorme. 800 à 900 millions d'euros sur ces 10 milliards enlevés à la recherche, c'est énorme, parce que c'est ce qui prépare l'avenir.
00:24:29 Et on a besoin de cette force pour préparer l'avenir.
00:24:32 Donc, ces effectivement 10 milliards rapportés à 1 500, ça peut paraître monstrueux comme montant,
00:24:39 mais c'est monstrueux sur les postes sur lesquels ça pèse.
00:24:43 Est-ce que maintenant, pour réduire... Alors, je voudrais une deuxième comparaison.
00:24:47 La charge de la dette, c'est-à-dire les intérêts que l'État paye chaque année à ses banquiers,
00:24:52 elle est passée de 40 milliards en 2017 à 51 milliards dans le budget actuel.
00:24:58 C'est le premier poste de dépense.
00:24:59 C'est pas tout à fait le premier poste de dépense, mais on va y arriver.
00:25:02 Mais c'est une augmentation de 10 milliards, les fameux 10 milliards qu'on va imputer sur la culture, sur la recherche.
00:25:07 Donc, ce pilotage de la dette, il est essentiel, parce que c'est ce qui nous coûte et ce qui augmente chaque année de manière abyssale.
00:25:14 Alors là, les taux rebaissent un peu, mais comme le montant de la dette augmente et les taux d'intérêt augmentent,
00:25:19 là, ça fait une explosion et ça nous fait une explosion à 10 milliards par rapport à 2017.
00:25:23 Donc ça, c'est un vrai levier que, à mon avis, Bercy, notamment quand il fait de la dette et mise sur l'inflation,
00:25:29 aurait intérêt à piloter, je pense qu'il le pilote de manière très serrée.
00:25:32 Moi, je suis pas tout à fait d'accord avec leur stratégie, mais je pense que ce point-là, il faut le regarder.
00:25:36 Et puis, troisième volet, nous, nous défendons évidemment la réintroduction de l'impôt de solidarité sur la fortune, l'ISF,
00:25:42 et puis la taxation des super-profits, parce que moi, j'entends ce que dit Jean-René Cazeneuve.
00:25:46 Il a raison de dire que par rapport à d'autres pays, nous avons un taux d'imposition qui est supérieur.
00:25:51 C'est vrai. Mais nous avons un modèle social qui est supérieur à beaucoup de pays.
00:25:55 Et donc, un modèle social, ça fait partie d'un pacte républicain où on dit « on veut ce modèle social-là,
00:26:01 ça suppose qu'on mette des recettes en face, sinon c'est du déficit, c'est de la dette ».
00:26:05 Et honnêtement, payer 50 milliards d'euros par an d'intérêt à nos créanciers, moi, je trouve ça ahurissant. Ahurissant.
00:26:13 Alors, Jean-René Cazeneuve.
00:26:15 Je vous rejoins. On a été, chers collègues, on a été rapporteur général du budget.
00:26:19 Oui, c'est terrible. Objectivement, c'est terrible. Et c'est la raison pour laquelle, et je crois que le message est difficile à faire passer, je suis content.
00:26:26 Et je trouve que sur ce sujet-là, on pourrait aussi dépasser les clivages politiques traditionnels.
00:26:31 Mais c'est terrible pour nos pays que de payer autant en intérêt de la dette.
00:26:36 Ce qui était, il y a trois ans, les taux étaient pratiquement à zéro.
00:26:39 Donc, si vous voulez, personne n'en parlait. Maintenant que les taux sont très élevés, ça pèse très lourdement.
00:26:44 C'est moins de marge de manœuvre pour gérer des crises éventuelles.
00:26:49 C'est moins de marge de manœuvre pour la transition écologique.
00:26:51 C'est moins de marge de manœuvre pour aider nos hôpitaux.
00:26:53 Donc, il faut absolument réduire le poids de cette dette, d'où l'impayeuse nécessité de coller à notre trajectoire de réduction de notre déficit.
00:27:04 Et je crois qu'on peut se retrouver. Alors, après, comment on y arrive ?
00:27:06 C'est là qu'on peut avoir des visions politiques un peu différentes.
00:27:08 C'est là que vous avez des divergences.
00:27:09 Nous, on a baissé les impôts en France depuis 2017 parce qu'on vende notre pays attractif.
00:27:15 Mais aller chercher de l'argent dans les portefeuilles des plus riches, ce n'est pas une idée ?
00:27:23 Aller chercher l'argent dans les portefeuilles des plus riches, ça consiste à faire en sorte que ces personnes les plus riches investissent en France,
00:27:28 que ça crée de l'emploi en France, que ça crée de la fiscalité en France, que ça crée de la valeur ajoutée et des investissements en France.
00:27:35 Voilà notre résonance au départ. Ce n'est pas génial. C'est un grand classique, si vous voulez, en matière d'économie.
00:27:42 Donc oui, depuis 2017, et il faut le reconnaître, notre pays est plus attractif.
00:27:47 Nous avons inversé la courbe sur le chômage. Nous avons, qui avait été amorcée sous le mandat de François Hollande, sur la fin de son mandat,
00:27:54 mais simplement, nous avons aussi inversé la création d'emplois industriels.
00:27:58 Nous réouvrons maintenant ce que nous ne faisions pas depuis 40 ans et c'est comme ça que nous voulons créer de la valeur.
00:28:05 Alors justement, l'emploi. L'emploi, quand on regarde, il y a près d'un milliard de budgets qui sont coupés sur l'emploi,
00:28:11 alors que là, on voit bien que le chômage est en train de remonter et que vous avez un objectif de plein emploi. Comment on y arrive ?
00:28:17 On a maintenu, une fois de plus, on baisse 10 milliards par rapport à un budget qui, depuis 2017, alors on pourrait rentrer dans le détail, a augmenté de 100 milliards.
00:28:26 Donc c'est vraiment un ralentissement de la dépense.
00:28:30 Non, non, non, sur le périmètre de l'Etat, c'est 100 milliards de plus.
00:28:36 Oui, mais sur le périmètre de l'Etat, là, par exemple, il y a une trentaine de missions qui voient leur budget baisser via ces 10 milliards d'euros d'économie
00:28:44 et vous en avez 24 qui gardent un budget supérieur à celui de 2023, mais 10, 10 missions qui, avec cette baisse que vous avez décidée par décret,
00:28:55 ont un budget inférieur à celui de 2023. Inférieur. Donc ça veut dire la découpe sèche, parce qu'il n'y a pas d'autre solution.
00:29:03 Mais est-ce que l'Etat ne doit pas aussi faire des efforts ? Et à ce moment-là, vous, quel ministère vous auriez mis à contribution, par exemple ?
00:29:10 Mais qu'il y ait une réflexion sur la dépense publique, moi, je n'y ai jamais été opposée. Ce que j'observe là, c'est que ce n'est pas une stratégie, ce sont des coups de rabeau.
00:29:19 Et vous avez 10 missions qui, aujourd'hui, sont inférieures à l'argent qu'elles avaient pour 2023. Je ne parle même pas de l'année 2024.
00:29:27 Donc là, ce sont des coupes sèches. Et les coupes sèches, ce sont toujours de mauvaises politiques.
00:29:32 Pareil, si on prend l'écologie. Ma prime Renov va se voir amputée de pas loin d'un milliard d'euros aussi.
00:29:38 Alors que vous avez mis l'écologie, "Make our planet great again", comme une des grandes causes, finalement, de ce quinquennat par Emmanuel Macron,
00:29:47 est-ce que là, vous ne tournez pas un peu le dos à la transition écologique ?
00:29:50 Non. Moi, je n'ai pas changé d'avis depuis le début. Et la transition écologique est une priorité. Et il faut aller le plus vite possible.
00:29:57 Le plus vite possible, ça veut dire qu'il faut être capable de se le payer. Et c'est intéressant, cet exemple-là, parce qu'il illustre bien ce qu'on fait
00:30:05 et les deux manières de voir le verre à moitié vide ou à moitié plein. Le budget de la transition écologique, au sens large, au-delà des missions du ministère, à proprement parler,
00:30:15 passait de 33 milliards en 2023 à 40 milliards en 2024. C'est-à-dire qu'il a augmenté de 7 milliards. Je ne dis même pas que c'était génial.
00:30:26 Il faut le faire. Et si on pouvait aller plus vite, il faudra encore aller plus vite. Et là, avec ce qu'on fait, au lieu d'augmenter de 7 milliards, il va augmenter de 5 milliards.
00:30:35 Mais il augmente parce que c'est une priorité. Donc il augmente moins vite que ce qu'on aurait aimé.
00:30:40 Et une fois de plus, c'est le contexte international qui nous oblige à faire cette modification. Ce n'est pas une décision que d'un seul coup, la transition écologique ne serait pas importante.
00:30:49 Le budget de l'enseignement supérieur et de la recherche, il est de l'ordre de 30 milliards. Donc quand on ramène la baisse de 300 millions, ce n'est pas tout à fait la même chose.
00:30:59 Non, non, c'est une baisse de 900 millions, dont 300 qui sont sur les...
00:31:04 900 millions sont 30 milliards.
00:31:06 Mais ça fait énormément d'argent d'investissement. Moi, j'entends... Alors, sur la transition écologique, bon, le petit souci quand même, c'est que quand le gouvernement a dit
00:31:15 "Vous allez pouvoir avoir une voiture électrique et puis vous allez payer 100 euros par mois via le leasing social pour les voitures."
00:31:23 Et puis là, au 15 février, c'est-à-dire un mois et demi après la fin du budget, on dit "Ah bah non, c'est fini."
00:31:30 Donc là, il y a quand même un petit sujet. Le succès a été trop pour rendez-vous.
00:31:36 Ça veut dire que c'était mal calibré, honnêtement. Et ça, on l'avait dit pendant... Alors, on l'avait dit parce qu'après, tout est passé en 49.3, donc on peut dire des choses et puis ça fait pchit.
00:31:45 Mais on l'avait quand même largement dit. Ce qu'il faut quand même, c'est quand il y a des annonces...
00:31:49 Si on veut crédibiliser la transition écologique, il faut que les annonces qui soient faites par le gouvernement soient suivies des faits.
00:31:55 Si au bout d'un mois et demi, au bout de six semaines, vous dites "Ah bah non, c'est fini, terminé, premier arrivé, premier servi, et puis tant pis pour les autres."
00:32:01 Mais ça, c'est pas une politique. Enfin, je suis désolée, c'est pas une politique.
00:32:04 Jean-René Cazeneuve ?
00:32:05 Oui, écoutez, je...
00:32:07 Elle a été victime de son succès, cette voiture avec leasing social ?
00:32:11 C'est maintenant, on trouve normal que l'État accompagne tout le monde sur toutes les politiques publiques.
00:32:15 Et donc, du coup...
00:32:16 C'est vous qui menez en oeuvre.
00:32:17 Non mais, donc c'est une vraie politique publique. On accompagne les Français qui changent de voiture.
00:32:22 On accompagne les Français qui achètent une voiture électrique.
00:32:25 On accompagne les Français qui font des travaux de rénovation.
00:32:28 On accompagne les Français qui changent de chaudière.
00:32:30 On est dans un pays formidable, objectivement.
00:32:32 Bon, eh bien, on le fait à hauteur, avec un certain nombre de critères, de richesse, et c'est normal.
00:32:37 C'est une politique aussi sociale, et on le fait à hauteur du budget dont on dispose.
00:32:42 Parce que normalement, si on le fait au-delà, eh bien on va augmenter les impôts, il va falloir augmenter les impôts, c'est pas ce qu'on veut.
00:32:46 Donc chacun peut comprendre qu'on pousse cette transition écologique, mais qu'on le fait à la hauteur de nos moyens.
00:32:51 Dernière question, sur les 4,4% d'objectifs de déficit public d'ici la fin de l'année, avec ces 10 milliards de coupes, ça vous semble atteignable ?
00:32:58 Écoutez, il faut absolument qu'on les tienne. Et donc, vous avez ma réponse est claire.
00:33:03 Ces 10 milliards sont nécessaires, pour tenir compte du ralentissement qu'on a vu sur la fin de l'année.
00:33:08 Et s'il le faut, il faudra faire plus ? Si besoin, il faudra faire plus ?
00:33:10 Je ne sais pas vous répondre. Je vous ai dit tout à l'heure, je ne sais pas.
00:33:13 Je sais bien que certains sont très très forts, mais je ne sais pas vous dire quelle va être la croissance in fine, je ne sais pas vous dire quelle va être l'inflation,
00:33:19 qui a plutôt tendance à ralentir plus rapidement que prévu. Et ça c'est une bonne nouvelle, les taux sont plus bas que prévu, ça c'est plutôt une bonne nouvelle.
00:33:25 Donc il y a des bonnes nouvelles, des moins bonnes nouvelles. Il faudra donner rendez-vous au milieu d'année pour savoir s'il faut faire un effort supplémentaire.
00:33:30 4,4% ? On peut encore tenir cet objectif ?
00:33:33 Non, mais de toute façon, je l'avais dit ici même à cette antenne, chez vous, que passer d'un objectif de 4,9% du PIB à 4,4%, c'est une marge trop grosse.
00:33:42 La seule fois où le déficit public a été réduit de 0,5 points de PIB, c'est quand notre croissance économique était supérieure à 2%, c'est-à-dire que c'est l'effet d'entraînement qui vous permet de réduire le déficit sans avoir besoin de faire des coupes de rabots.
00:33:55 Bon, donc là, faire 0,5 points avec moins de 1% de croissance, c'est intenable, sauf à multiplier les coûts de rabots, et ce ne sera pas juste 10 milliards, il y en aura encore d'autres qui arriveront si le gouvernement tient cet objectif.
00:34:07 Nous, nous ne le défendons pas. Nous avions fait un objectif dans le contre-budget que le groupe socialiste a apparenté à présenter. Nous avions fait une marche deux fois moins importante que celle qui était proposée par le gouvernement et la majorité.
00:34:18 0,5 points, c'est intenable, sauf à faire des coups de rabots supplémentaires, ce que je ne souhaite pas, parce que ça abîme l'économie et ça abîme aussi la cohésion sociale de notre pays.
00:34:28 Réponse fin 2024, nous verrons bien si les déficits et la croissance ont atteint leurs objectifs ou pas.
00:34:35 Merci Jean-René Cazeneuve d'avoir été avec nous. Merci Valérie Rabot d'avoir accepté également notre invitation. On passe au bruit de couloir dans cette émission.
00:34:42 Le Premier ministre est la candidate renaissance aux élections européennes. Valérie Hayet était à la réunion du groupe de la majorité ce matin. Stéphanie Lépipierre, que sont-ils venus dire aux parlementaires ?
00:34:58 Après sa tournée des médias ce week-end, Valérie Hayet est venue se présenter aux députés à l'Assemblée nationale et sonner l'appel à la mobilisation.
00:35:06 Les députés nationaux vont être amenés à battre la campagne à l'échelle de leur circonscription pour l'aider dans sa campagne européenne.
00:35:14 Alors vous le savez, le rassemblement est donné favori des sondages. Alors Valérie Hayet ce matin a demandé de mettre les oppositions face à leurs contradictions.
00:35:22 Ensuite, une longue séance de questions-réponses avec les députés. On a parlé pacte vert, agriculture, numérique et bien sûr Ukraine.
00:35:28 Pour Renaissance, le challenge c'est d'expliquer que l'Europe protège. Alors trois mois de campagne s'écourt. Certains députés l'ont fait remarquer ce matin.
00:35:36 Ce n'est pas un problème à évacuer le Premier ministre Gabriel Attal. En tout cas, tout le monde à Renaissance a rendez-vous samedi à Lille pour le lancement officiel de la campagne.
00:35:45 Avec donc la tête de liste Valérie Hayet mais pas la liste complète. Il faudra peut-être attendre jusqu'à fin mars pour connaître tous les candidats.
00:35:53 Merci Stéphanie Despierre pour toutes ces informations. C'est l'heure du Focus à présent.
00:35:58 Et on va parler de la fast fashion qui n'a pas la cote au temps de la sobriété. Dans la niche parlementaire horizon jeudi, la députée de Haute-Savoie Anne-Cécile Violand va demander de pénaliser financièrement
00:36:12 certaines enseignes et certains sites de e-commerce. Elle est au micro d'Elsa Mondingava.
00:36:17 Oui et on en voit, on reçoit des pubs sans arrêt sur internet pour des jupes, des t-shirts à 3-4 euros. Vous vous dites attention ça peut faire envie mais derrière ça il y a des défauts.
00:36:26 Ce n'est pas une mode durable, c'est une mode fast fashion qu'il faut surveiller.
00:36:30 Absolument, ce n'est absolument pas une mode durable. Justement le souci c'est bien cela. Donc l'idée c'est d'informer vraiment le consommateur.
00:36:37 C'est de la mode jetable. De la mode jetable parce que produise en très gros volumes, produit en très gros volumes et à des prix extrêmement bas avec des coûts environnementaux, sociaux et économiques dramatiques.
00:36:47 Vous voulez par exemple taxer aux portefeuilles ces entreprises. Elles pourraient payer une sorte de malus.
00:36:52 C'est tout à fait ça. L'idée c'est vraiment de majorer le malus qui est déjà existant aujourd'hui, de pénaliser les entreprises extrêmement peu vertueuses voire toxiques
00:37:02 et de au contraire récompenser les entreprises qui pourraient être plus vertueuses.
00:37:07 Très concrètement c'est de pouvoir apporter une contribution qui existe déjà dans la loi anti-gaspillage, de pouvoir majorer cette contribution à 50% du prix d'achat.
00:37:18 On est dans le cadre de la responsabilité élargie des producteurs.
00:37:21 Qu'est-ce que vous dites aux jeunes aujourd'hui qui parfois n'ont pas tellement d'argent qui se disent "oui mais moi pour m'acheter un t-shirt, deux t-shirts, je ne peux pas forcément mettre 35-40 euros".
00:37:31 Il faut aussi éduquer.
00:37:33 Il y a un vrai sujet d'éducation, de pédagogie et d'accompagnement au changement de comportement de consommation.
00:37:38 En fait aujourd'hui, c'est tout le problème de l'ultra fast fashion, c'est qu'on a une publicité, un marketing extrêmement agressif, extrêmement intrusif.
00:37:46 Donc c'est aussi l'idée de réguler ça en interdisant la publicité, justement pour pouvoir informer.
00:37:51 Il y a des alternatives aujourd'hui pour ces jeunes ou ces personnes tout simplement qui ont un pouvoir d'achat moindre, on en a bien conscience.
00:37:57 Et l'idée c'est non seulement pas de les pénaliser, mais c'est aussi d'accompagner le retour à la confection française, de soutenir notre industrie française.
00:38:04 Alors on l'a dit, cette proposition de loi examinée jeudi en commission, jeudi 14 dans le cadre de la Niche de votre groupe Horizon.
00:38:11 Est-ce qu'elle a de bonnes chances d'être adoptée ? Qu'en pense le gouvernement ?
00:38:14 Alors le gouvernement est plutôt favorable.
00:38:16 Le ministère de la Transition écologique est très très favorable puisqu'il accélère même la possibilité de l'affichage environnemental très concrètement.
00:38:24 C'est un score qu'on va donner justement à ces produits en fonction de divers critères environnementaux.
00:38:28 Comme le Nutri-Score ?
00:38:30 C'est un équivalent.
00:38:32 Donc le ministre a annoncé hier qu'il allait accélérer le calendrier pour pouvoir le mettre en place sur la base du Pôle Ontario dès la fin du mois d'avril.
00:38:38 Donc ça c'est plutôt une très bonne nouvelle.
00:38:40 Et d'une manière générale, un très bon accueil de la part des groupes transpartisans.
00:38:44 On a travaillé aussi de manière transpartisane sur les amendements, il faut le savoir.
00:38:47 Merci beaucoup Anne-Cécile Vionant, vous le disiez, pour lutter contre la fast fashion.
00:38:51 Il y a plusieurs options, informer, pénaliser les entreprises et puis éduquer, accompagner.
00:38:57 Merci beaucoup.
00:38:58 Bienvenue, si vous nous rejoignez sur LCP, nous sommes à moins d'une demi-heure de cette séance de questions au gouvernement
00:39:04 que vous allez pouvoir suivre en direct et en intégralité sur LCP à partir de 15h.
00:39:09 On va parler de la réforme de l'assurance chômage après les contrôles renforcés annoncés par le Premier ministre la semaine dernière dans les métiers en tension.
00:39:17 Et puis aussi de l'égalité entre les femmes et les hommes le lendemain d'un congrès historique pour faire entrer l'IVG dans la Constitution à l'article 34.
00:39:25 Alors dans cette émission, vous retrouverez bien sûr Elsa Monagava et Stéphanie Despierre qui sont en duplex de la salle des 4 colonnes.
00:39:32 Vous retrouverez également Marco Pommier dans les tribunes de l'hémicycle de l'Assemblée Nationale.
00:39:36 Et puis nous vous font vivre, image exclusive LCP, l'arrivée du Premier ministre, Gabriel Attal et de tous les membres du gouvernement
00:39:43 cours d'honneur, l'entrée principale du Palais Bourbon. Alors Marco Pommier, vous êtes déjà dans l'hémicycle de l'Assemblée Nationale.
00:39:49 Sur quoi va porter cette séance de questions au gouvernement ?
00:39:52 Eh bien, écoutez Brigitte, on va beaucoup parler de la future réforme de l'assurance chômage.
00:39:59 Pas moins de deux questions cet après-midi. Gabriel Attal veut encore réduire la durée d'indemnisation,
00:40:04 accentuer la dégressivité des allocations, augmenter les contrôles objectifs, le plein emploi.
00:40:10 Mais forcément, vous vous en doutez, ça fait beaucoup réagir.
00:40:13 Et puis Marco, il y a également d'autres thèmes qui seront abordés au cours de cette séance de l'après-midi.
00:40:19 Oui, deux questions aussi sur la situation dramatique au Proche-Orient.
00:40:24 Les négociations se poursuivent pour une trêve entre Israël et le Hamas.
00:40:28 Plus de 30.000 morts dans la bande de Gaza depuis le début de l'offensive israélienne.
00:40:33 Samedi prochain, plusieurs manifestations sont prévues en France pour soutenir le peuple palestinien.
00:40:38 Autre thème, la santé quitte de la situation à l'hôpital et de celle des infirmiers libéraux face à la pénibilité de leur travail.
00:40:46 Et puis Brigitte, au lendemain de la constitutionnalisation de l'IVG,
00:40:50 quelle feuille de route du gouvernement pour l'égalité femmes-hommes ?
00:40:53 La question sera posée à la ministre déléguée, Aurore Berger.
00:40:56 Merci Marco Pommier pour ce menu complet des questions au gouvernement.
00:41:00 Je vous présente à présent mon plateau pour cette deuxième partie de l'émission.
00:41:04 Ludovic Mendes, bonjour.
00:41:05 Bonjour.
00:41:06 Merci d'être avec nous, vous êtes député Renaissance de la Moselle.
00:41:09 Et face à vous, Paul Vanier, bonjour.
00:41:10 Bonjour.
00:41:11 Et bienvenue, vous êtes député La France Insoumise du Val d'Oise.
00:41:14 Alors sur LCP, vous le savez, nous allons à la rencontre des citoyens.
00:41:18 Nous les interrogeons pour savoir quelles questions ils poseraient s'ils étaient dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale cet après-midi
00:41:24 pour les questions au gouvernement à la place des députés.
00:41:26 Alors je vous propose d'entendre Marie Claire, elle est retraitée de l'Education nationale.
00:41:31 La séance est ouverte.
00:41:35 Bonjour, je m'appelle Marie Claire Titeka, j'ai 64 ans, je suis retraitée de l'Education nationale.
00:41:44 Je me demandais pourquoi on n'avait jamais pensé à réunir en une seule carte toutes les informations sur une personne.
00:41:52 Identité, permis de conduire, carte vitale.
00:41:55 Alors Ludovic Mendes, Gérald Darmanin a récemment annoncé que le permis de conduire allait être dématérialisé.
00:42:03 Est-ce qu'on pourrait imaginer un grand portefeuille numérique où on trouve aussi la carte d'identité, pourquoi pas la carte vitale ?
00:42:10 Alors on a déjà fait les premiers pas avec France Identité où vous pouvez retrouver votre carte d'identité et votre permis de conduire.
00:42:17 Sauf que la carte d'identité, si je ne me trompe pas, elle n'est pas officiellement, ce n'est pas un papier officiel quand même.
00:42:24 Alors je n'ai plus envie d'en échanger, par exemple, j'ai en bas à monter qu'en ce moment, par exemple, la SNCF, les contrôleurs SNCF la refusent
00:42:30 en partant du principe que ce n'est pas reconnu comme un document formel et officiel.
00:42:34 Donc il y a un travail à faire sur ce sujet là.
00:42:36 On a déjà le fait de numériser la vignette des assurances, il faut qu'on aille beaucoup plus loin, ça se fait dans d'autres pays autour d'Oignon en Europe.
00:42:43 Sauf que l'organisation de notre état aujourd'hui ne nous permettait pas de le faire.
00:42:47 On a posé la première pierre, maintenant il faut continuer à avancer.
00:42:49 Je suis un vrai défenseur de ce genre de mesures, ça a été fait par le Portugal, la Lituanie, l'Estonie, ça fonctionne très très bien.
00:42:55 Et ça simplifie la vie ?
00:42:56 Ça simplifie la vie, puis il faut qu'on trouve une solution parce qu'on trouve qu'aujourd'hui c'est beaucoup trop compliqué, même avec France Connect,
00:43:01 de pouvoir se connecter sur des sites internet, de pouvoir apporter des réponses à nos besoins.
00:43:06 Donc il faut qu'on puisse apporter une réponse simple, il faut qu'on trouve un numéro qui correspond à tout le monde, qui est générique,
00:43:11 et qui peut nous permettre de nous connecter un peu partout et d'avoir tout sur soi.
00:43:15 Donc un portefeuille numérique où on a toutes nos pièces d'identité, tous nos documents importants.
00:43:19 Et ça va être fait aussi parce qu'aujourd'hui quand on fait une demande à l'administration française,
00:43:23 soit à la CAF, à la Sécurité Sociale ou à d'autres structures, on a besoin de refaire à chaque fois les mêmes dossiers.
00:43:28 Et là l'idée c'est d'avoir un même document pour toutes les demandes qui soient temporairement maintenues,
00:43:33 par exemple un an, deux ans ou trois ans, parce que la situation n'a pas changé, qu'on puisse avancer en permanence dans le temps.
00:43:38 Paul Vanier, vous êtes d'accord, il faut aller plus loin, vers plus de dématérialisation, pour justement aider les Français dans leur vie quotidienne ?
00:43:46 Pourquoi pas, en complément pour certains dans certaines situations.
00:43:49 Il faut faire attention parce que la dématérialisation ça peut aussi compliquer la vie des Français.
00:43:53 Il y a 7 millions de personnes dans notre pays qui souffrent d'électronisme,
00:43:56 c'est-à-dire d'une difficulté à manier l'outil informatique, l'outil numérique,
00:44:00 et qui peuvent se retrouver loin du service public, loin des démarches.
00:44:04 Et on sait que tout ça s'opère dans un contexte de fermeture de l'accueil physique des services publics,
00:44:10 de désertification des services publics.
00:44:12 Et nous nous avons défendu avec Daniel Obono lors de notre précédente niche parlementaire,
00:44:16 une proposition de loi visant au contraire à la réouverture d'accueil physique de proximité,
00:44:22 pour que aussi à certains moments les usagers puissent rencontrer des fonctionnaires.
00:44:26 Mais cet accueil pourrait aider dans la dématérialisation ?
00:44:30 L'Inde ne va pas forcément à l'encontre de l'autre ?
00:44:32 En effet, je pense qu'il faut partir d'une logique de complémentarité et non pas de substitution,
00:44:37 parce qu'on sait qu'il y a eu ces dernières années, ces derniers mois, la situation s'est un peu améliorée,
00:44:41 mais il y a encore des délais extrêmement longs, par exemple pour obtenir des passeports ou des titres d'identité.
00:44:45 Et je ne voudrais pas qu'on présente une solution apparemment miraculeuse,
00:44:50 alors que la vérité c'est aussi qu'il manque de personnel pour faire fonctionner efficacement,
00:44:54 correctement notre service public pour tous les Français, quelle que soit leur commune de résidence.
00:44:58 On va parler à présent de la réforme de l'assurance chômage,
00:45:00 qui fera l'objet de deux questions cet après-midi dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
00:45:04 Le député Liot du Nord, Benjamin Saint-Huil, compte interpeller le gouvernement
00:45:07 et il pose sa question au micro de Stéphanie Despierre.
00:45:11 Benjamin Saint-Huil, qu'allez-vous demander au gouvernement ?
00:45:14 Je vais demander au gouvernement d'où vient son obsession pour les chômeurs.
00:45:18 Depuis maintenant plusieurs années, ils ont mené un certain nombre de réformes sur l'assurance chômage,
00:45:22 qui a réduit la durée d'indemnisation, la hauteur de l'indemnisation,
00:45:26 qui a conditionné une durée de travail plus longue pour ouvrir droit à un certain nombre d'indemnisations,
00:45:31 qui a posé la question du contrôle plus régulier des chômeurs.
00:45:35 Aujourd'hui, nous sommes dans une situation où l'objectif présidentiel avancer c'est 5% de taux de chômage,
00:45:40 c'est le fameux plein emploi, et en même temps il y a une forme de ralentissement que personne ne peut nier aujourd'hui.
00:45:44 Donc la seule réponse du gouvernement, plutôt que de parler des salaires,
00:45:47 plutôt que de parler des conditions de travail, c'est "et si on remettait un coup de vis sur l'assurance chômage ?"
00:45:52 et donc je voudrais savoir d'où vient cette obsession.
00:45:54 Vous estimez que ça n'a pas d'efficacité ?
00:45:56 C'est trop tôt pour le dire, en tout cas pour les réformes que nous venons d'adopter en 2022 notamment.
00:46:01 On a les premiers rapports sur 2019, celle qui a été menée en 2019,
00:46:05 il y a quelques éléments positifs sur le retour à l'emploi,
00:46:08 mais il y a aussi une dégradation très nette de la situation de l'emploi,
00:46:11 puisqu'on a précarisé, avec des petits contrats très courts, en intérim ou en CDD, la situation des travailleurs.
00:46:16 Donc il ne faut pas le nier non plus, il ne faut pas que le retour au plein emploi,
00:46:19 ce soit à n'importe quel prix, et particulièrement au prix du sacrifice des chômeurs.
00:46:23 Merci beaucoup, et je vous laisse rejoindre l'hémicycle pour poser votre question.
00:46:26 Lidovic Mendes, Gabriel Attal a récemment annoncé une multiplication par 3 des contrôles
00:46:31 à l'encontre des chômeurs dans les métiers en tension,
00:46:33 et puis il souhaite aussi un tour de vis encore sur l'assurance chômage.
00:46:37 Alors que le chômage remonte, ce qui va un peu à l'encontre de ce qui était prévu au départ.
00:46:42 Finalement, est-ce que vous avez une obsession, comme le dit Benjamin Saint-Huil,
00:46:46 est-ce qu'il y a une forme de stigmatisation à l'encontre des chômeurs ?
00:46:48 Il n'y a aucune stigmatisation, et la seule obsession que nous avons, c'est d'apporter des réponses aux Français.
00:46:52 Je rappelle que c'est dans le top 3, le fait de pouvoir travailler, d'avoir un meilleur pouvoir d'achat.
00:46:56 Donc ça passe par le travail.
00:46:58 Par exemple, l'ORFM du RSA nous a expliqué que ça ne marcherait jamais.
00:47:01 Aujourd'hui, au bout de 5 mois, un bénéficiaire du RSA sur 2 a retrouvé un emploi.
00:47:05 Et on n'a pas agi que sur le chômage, on a agi sur le milieu économique, sur l'entreprise.
00:47:09 On met la pression sur les branches aussi pour accélérer les augmentations de salaires,
00:47:13 parce qu'on a un vrai besoin d'augmenter les salaires dans notre pays.
00:47:15 Et en complément, on a pénalisé les personnes qui abusent des contrats en CDD, donc les contrats courts.
00:47:21 Donc ça démontre bien qu'on n'a pas la volonté de simplement aller travailler, puisqu'on ne veut pas vous payer.
00:47:25 Mais il y a une crise économique, on a besoin de faire des économies dans notre pays.
00:47:29 Il y a une demande d'emploi, et on a des personnes qui ne trouvent personne sur certains territoires pour les embaucher.
00:47:34 Donc il faut qu'on puisse accompagner aussi.
00:47:36 Il y a des demandes d'aide à la mobilité, parce que certaines personnes sont prêtes à partir de là où elles habitent actuellement pour aller ailleurs,
00:47:41 et trouver un nouvel emploi, une nouvelle vie.
00:47:43 Mais la réponse qu'on doit apporter, c'est une meilleure prise en charge, une meilleure formation, un meilleur accompagnement.
00:47:48 Et les personnes qui sont éloignées de l'emploi depuis trop longtemps ont des grosses difficultés à retrouver de l'emploi dans les mois qui suivent.
00:47:54 Donc c'est pour ça qu'on doit agir dès le début, dès les 6 premiers mois, pour mieux les accompagner.
00:47:58 Mais pour autant, il n'y a aucune stigmatisation.
00:48:00 La volonté de contrôle, c'est dû au fait que tous les rapports montrent qu'il y a parfois un peu de triche,
00:48:04 et parfois on a aussi des agents qui ont peur, parce qu'elles sont menacées, elles sont harcelées,
00:48:10 elles sont parfois violentées quand elles arrivent au travail le matin,
00:48:13 parce que les ressortissants, du moins les bénéficiaires qu'elles ont en face d'eux,
00:48:16 je suis désolé de cet écart qui n'avait rien à voir avec le propos que je tenais,
00:48:20 les bénéficiaires qu'elles avaient en face d'eux étaient agressifs parce qu'ils se sentaient parfois oubliés, abandonnés, non accompagnés.
00:48:28 Ce qu'on doit absolument faire, c'est dire qu'il y aura de l'accompagnement et du contrôle,
00:48:31 et pas juste du contrôle de ce côté-là.
00:48:33 Paul Vannier, est-ce que vous êtes d'accord pour dire qu'effectivement tout a été fait pour ramener les personnes vers l'emploi,
00:48:38 pour réduire le taux de chômage, on est à 7%, c'est quasiment historique.
00:48:42 Donc finalement, est-ce que toutes ces réformes qui ont été menées, y compris celle de l'assurance chômage,
00:48:46 elle ne va pas dans le bon sens pour remettre les gens vers l'emploi ?
00:48:49 Non, pas du tout. Ce gouvernement, il n'affronte pas le chômage, il combat les chômeurs en les privant de leurs droits.
00:48:56 Je rappelle que les chômeurs sont d'anciens salariés qui ont cotisé pour accéder aux droits à l'indemnisation,
00:49:02 et c'était 7 milliards en 2021 de prix volés aux chômeurs par la majorité macroniste.
00:49:08 Ça va être 3 milliards avec cette réforme qui consiste, c'est toujours la même chose,
00:49:11 à réduire la durée d'indemnisation, à réduire le montant de l'indemnisation,
00:49:14 comme si au fond les gens se prélassaient au chômage, comme si les gens choisissaient le chômage.
00:49:19 Or si les gens sont au chômage, c'est à la fois parce qu'il manque encore de l'emploi,
00:49:23 même si le taux de chômage a diminué, c'est parce que le travail ne paye pas assez.
00:49:28 Et cette question des salaires, de l'augmentation des salaires,
00:49:31 qui est systématiquement refusée par la Macronie, qui a refusé d'augmenter le SMIC,
00:49:35 et qui combat toute politique d'augmentation des salaires, elle conduit, elle contribue aussi à expliquer cette situation.
00:49:40 La politique macroniste, depuis 2017, elle a généré au fond de la pauvreté,
00:49:45 elle a fait basculer plus de 550 000 Français dans la pauvreté.
00:49:49 On a des travailleurs pauvres aujourd'hui, des gens en intérim, des gens en temps partiel contraints.
00:49:54 Et donc tant qu'on n'affrontera pas la question des salaires, tant qu'on ne garantira pas des droits aux personnes
00:50:01 pour leur permettre de pouvoir faire face à une situation difficile, c'est difficile quand on a des chômages.
00:50:05 Alors les salaires, il y a le privé, donc ça c'est au privé d'indexer, et dans le public, on a poursuivi la hausse de l'inflation.
00:50:12 Absolument pas, vous le savez comme moi, le point d'indice a moins augmenté que l'inflation,
00:50:15 et donc le pouvoir d'achat des fonctionnaires a baissé comme le pouvoir d'achat des salariés.
00:50:19 Je voudrais dire une chose, parce que le projet de réforme de l'assurance chômage, il va viser en particulier les seniors,
00:50:24 c'est-à-dire ces personnes dont l'âge de départ à la retraite a été reculé par 49-3,
00:50:30 par une réforme imposée par le gouvernement qui n'a jamais été votée ici à l'Assemblée Nationale,
00:50:34 et qui va, nous le disions déjà à l'époque, placer dans une trappe à pauvreté des millions de gens
00:50:39 trop pagés pour retrouver un emploi et trop jeunes pour être à la retraite.
00:50:44 Et donc, justement, le recul de l'âge de la retraite fait que les gens restent aussi un peu plus longtemps dans l'emploi.
00:50:49 Produit des chômeurs, et je crois que c'est à eux que ce gouvernement se prépare à s'attaquer,
00:50:53 c'est injuste, c'est insupportable, alors que l'UNEDIC va être excédentaire,
00:50:57 20 milliards d'euros d'excédence sont attendus dans les années à venir du côté de l'UNEDIC.
00:51:00 Autre débat cet après-midi, celui sur l'égalité entre les femmes et les hommes
00:51:04 au lendemain de l'inscription de l'IVG dans la Constitution et à trois jours du 8 mars,
00:51:10 c'est la députée Véronique Riotton, députée Renaissance de Haute-Savoie,
00:51:14 qui va interpeller le gouvernement. On la retrouve au micro d'Elsa Mondingava.
00:51:17 Oui, alors vous, la présidente de la délégation aux droits des femmes,
00:51:20 comment avez-vous vécu cette journée hier au Congrès, ce moment, allez, qu'on qualifie d'historique ?
00:51:25 Oui, je crois que je reprends le mot, très simplement, c'est une victoire historique.
00:51:29 Évidemment, on pense aux femmes françaises, aux femmes à travers le monde,
00:51:33 et quand vous dites que c'est une victoire historique,
00:51:35 évidemment qu'on pense à nos collectifs associatifs féminins, aux parlementaires, aux ministres aussi.
00:51:42 Donc la présidente de la délégation aux droits des femmes se réjouit finalement
00:51:47 qu'on ait réussi à faire une large coalition et qui a permis cette unité nationale qu'on a vécue hier.
00:51:53 Alors, vous vous réjouissez pour cette étape, mais vous dites, voilà, le travail doit continuer.
00:51:57 Qu'allez-vous demander à la ministre Aurore Berger ?
00:51:59 Vous voulez en savoir plus, justement, sur ce grand chantier qu'est l'égalité entre les femmes et les hommes ?
00:52:03 Absolument. Aujourd'hui, c'est un grand pas qu'on a fait collectif.
00:52:07 Il va falloir qu'on continue d'avancer, principalement sur des sujets liés à la santé des femmes,
00:52:12 liés à la vie professionnelle des femmes, aux violences, évidemment, sexuelles, sexistes,
00:52:17 tout l'ensemble des violences. Il va falloir qu'on continue d'avancer.
00:52:21 Et donc, c'est les sujets qu'on abordera cet après-midi en audition avec la ministre.
00:52:25 Vendredi, c'est le 8 mars. C'était important aussi de revenir à la fois sur cette avancée,
00:52:30 mais de continuer à dire, voilà, les femmes françaises, elles nous attendent,
00:52:34 elles nous écoutent aussi sur plein d'autres sujets.
00:52:36 Absolument. Je crois que ce qu'on vise, c'est vraiment d'avoir une société
00:52:40 où la culture de l'égalité soit une réalité. Et donc, tous les sujets liés à la prévention,
00:52:45 liés à cette culture de l'égalité, quand elle sera effective, on aura gagné.
00:52:50 Merci beaucoup. Et vous le rappelez, vous auditionnez à 17h30, la ministre Aurore Berger,
00:52:55 dans la délégation Droits des femmes.
00:52:57 Ministre de l'égalité entre les femmes et les hommes, Ludovic Mendes,
00:53:01 moment historique hier au Congrès, avec cette inscription de l'IVG dans la Constitution.
00:53:05 Mais c'est une nouvelle étape dans le combat féministe, il faut aller plus loin encore.
00:53:09 Je crois que la France a eu le courage de faire quelque chose que personne d'autre n'a envie de faire.
00:53:13 Et cette coalition qui a été menée par les parlementaires, de l'extrême-gauche à une partie de l'extrême-droite,
00:53:20 démontre une chose, c'est que quand on a décidé de mener ce combat tous ensemble, on y arrive.
00:53:25 Et là, il y a d'autres combats qu'on doit mener. La place des femmes dans la société est encore compliquée.
00:53:29 On a par exemple des propositions à faire sur la place des femmes dans le monde politique,
00:53:32 pour être à la tête d'exécutifs, parce qu'aujourd'hui, la parité n'est pas vraiment respectée.
00:53:36 Elle est respectée, j'allais dire, sur les listes, mais pas sur la place qu'elles peuvent occuper en responsabilité.
00:53:41 C'est pareil dans l'entreprise, même si ce que nous faisons, nous, au niveau national,
00:53:44 est beaucoup mieux que ce qu'on peut voir au niveau européen,
00:53:46 sur la représentation des femmes dans les conseils d'administration ou à la direction de certaines entreprises,
00:53:49 surtout quand elles sont cotées en bourse.
00:53:51 Donc on a beaucoup de choses qui ont avancé, mais il y a beaucoup de détails du quotidien sur lesquels on n'a pas encore agi.
00:53:56 On parle de centaines et de millions de...
00:53:57 Je rappelle que c'est la grande cause du quinquennat aussi d'Emmanuel Macron.
00:53:59 C'est la grande cause des deux quinquennats d'Emmanuel Macron, et on ne changera pas là-dessus.
00:54:02 La preuve, c'est qu'on avance au fur et à mesure du temps.
00:54:04 On avance tous ensemble, même si on n'est pas toujours d'accord sur le fond des choses.
00:54:08 On arrive à faire bouger les lignes. On l'a fait sur les violences intrafamiliales, les violences faites aux femmes.
00:54:12 On le fait aujourd'hui sur plein de sujets, même sur la santé. Il faut qu'on aille encore plus loin demain.
00:54:17 Il y a le congé parentalité qu'il faut retravailler aussi. Il y a un accompagnement sur l'entreprise.
00:54:21 Et puis, il y a tout ce côté aussi, vie monoparentale, qui n'est pas vraiment traité correctement.
00:54:27 Et c'est souvent à la charge de la maman, de la femme qui est seule, qui est parfois abandonnée,
00:54:33 et qui se retrouve en grande difficulté, parce qu'elle ne peut pas être totalement efficace dans son travail.
00:54:37 Elle ne peut pas avoir cette liberté de se dire « je m'engage dans une carrière »,
00:54:40 parce qu'il faut s'y s'occuper des enfants, parce qu'il y a des difficultés complémentaires.
00:54:43 On manque de places de crèche, on manque de certaines réponses. Et là, il y a un grand travail à faire sur ce sujet-là.
00:54:47 Paul Vannier, on a vu hier cette inscription de l'IVG dans la Constitution.
00:54:51 Et puis très vite, Mathilde Panot, qui a pris la parole pour dire qu'il faut aller plus loin.
00:54:55 Il faut aussi inscrire l'IVG dans la charte des droits fondamentaux pour une reconnaissance européenne.
00:55:00 Elle fera une résolution là-dessus. C'est la prochaine étape qu'il faut mener ?
00:55:04 Oui, parce que le combat continue. C'est un combat qui vient de loin, avec une journée historique hier.
00:55:09 Mais en effet, il s'agit aussi de permettre à ce que la France adresse un message à l'Europe, au monde.
00:55:14 Et nous allons déposer en effet un projet de résolution pour que le droit à l'IVG soit inscrit dans la charte européenne des droits fondamentaux.
00:55:21 Et je crois qu'il y aura une inscription de ce texte prochainement, à l'ordre du jour, de l'Assemblée nationale. Et je m'en réjouis.
00:55:27 Après, il est long ce chemin vers une reconnaissance européenne. Il faut que les 27 approuvent chacun cette résolution.
00:55:34 Je me réjouis de la très large majorité hier au Congrès. Mais je me rappelle qu'en 2018, Gaëlle Brome-Pivet, l'actuelle présidente de l'Assemblée nationale,
00:55:41 s'était déclarée opposée à l'inscription du droit à l'IVG dans la Constitution.
00:55:45 Donc nous avons gagné. La mobilisation de la société, du pays, des associations féministes a fait bouger les lignes.
00:55:51 Et leur exigence, elle est toujours d'actualité au moment où, dans le cadre de ces coupes budgétaires de 10 milliards,
00:55:58 le budget à l'égalité femmes-hommes baisse de près de 10%. Donc voilà encore un mauvais coup fait par la Macronie à cette cause fondamentale, importante,
00:56:07 à cette cause qui doit encore être prise en charge, parce qu'il y a encore beaucoup à faire pour parvenir à l'égalité réelle, aussi du point de vue des salaires.
00:56:14 Vous évoquez la question des conseils d'administration. C'est très bien. Mais la question des salaires et la loi en principe, la loi déjà n'existe.
00:56:21 Vous êtes en situation, je crois, puisque aux responsabilités de faire appliquer la loi. Et je crois que c'est une urgence pour les femmes,
00:56:30 mais pour notre société au sens large.
00:56:32 Sauf qu'aujourd'hui, chaque entrepreneur a la liberté de fixer ses salaires. Et malheureusement, on le voit, à poste égal, à expérience égale, à niveau d'études égales,
00:56:40 les femmes gagnent au moins 20% de moins que les hommes. Ça, ce n'est pas normal et ce n'est plus tolérable dans cette société.
00:56:45 Est-ce que vous seriez prêts, vous dans la majorité, à voter cette résolution pour inscrire l'IVG dans la charte européenne des droits fondamentaux ?
00:56:52 On n'est pas contre. Et je crois que ça a été annoncé aussi par le président de la République.
00:56:55 Ça a été annoncé de notre côté pour dire qu'on voulait mener ce combat au niveau européen.
00:56:59 Là-dessus, on partage la même volonté. Il n'y a pas de remise en question. On n'est pas obligés d'être toujours d'accord, comme je disais tout à l'heure.
00:57:04 Là-dessus, on a un combat qui est le même, qui est identique. Et il faut faire en sorte qu'hier, ce qu'on a fait en France a ouvert la voie à l'ensemble du monde entier,
00:57:11 parce qu'on est le premier pays du monde à inscrire dans la constitution la liberté.
00:57:15 La liberté garantie. D'avoir recours à une interruption volontaire de grossesse.
00:57:20 L'avortement et surtout de dire aux femmes dans notre pays qu'elles sont totalement égales, mais qu'il y a encore un énorme travail à faire derrière.
00:57:27 Merci Ludovic Mendes et merci Paul Vanier d'avoir été avec nous dans cette émission, "Avant les questions au gouvernement".
00:57:32 On va retrouver Marco Pommier. Marco, de quoi va-t-on précisément parler cet après-midi ?
00:57:40 Eh bien écoutez Brigitte, on vient de voir arriver à l'instant Catherine Vautrin, la ministre du Travail, monter les marges du palais Bourbon pour rejoindre l'hémicycle.
00:57:47 C'est elle sûrement qui sera en première ligne cet après-midi pour répondre notamment à deux questions sur la future réforme de l'assurance chômage.
00:57:54 Vous en parliez. Elle répondra peut-être aussi à deux questions autour de la santé, la situation à l'hôpital et celle des infirmiers libéraux.
00:58:03 Gabriel Attal, le Premier ministre, lui pour l'instant n'est toujours pas arrivé, Brigitte.
00:58:07 Merci Marco Pommier. On va retrouver Elsa Mondin-Gava maintenant en salle des Quatre Colonnes pour l'ambiance à moins de deux minutes des questions au gouvernement.
00:58:14 Alors vous le voyez derrière moi, des députés sont interrogés. Il n'y a pas encore beaucoup de monde dans cette salle des Quatre Colonnes.
00:58:21 Députée de droite Pierre-Henri Dumont et puis Antoine Léaumont, député de la France Insoumise.
00:58:26 Alors hier les députés étaient au Congrès pour ce moment historique. Aujourd'hui ils retrouvent les bancs de l'Assemblée Nationale.
00:58:32 Assemblée Nationale qui est un agenda assez vide. Il y a quelques textes de loi cette semaine et la semaine prochaine bien sûr.
00:58:37 Mais rien de majeur pour le moment et on le disait tout à l'heure, l'agenda des prochains mois est assez flou.
00:58:42 Et c'était bien sûr Stéphanie Despierre. Merci Stéphanie pour cette ambiance de votre côté, salle des Quatre Colonnes.
00:58:48 Regardez maintenant ces images de Marion Goussi. Nous sommes nous, salle des Pas Perdus et il y a effectivement beaucoup de citoyens qui sont venus assister à cette séance de questions au gouvernement.
00:58:57 Vous savez qu'on peut le faire en s'inscrivant bien sûr sur le site de l'Assemblée Nationale qui est très largement ouvert au public.
00:59:03 On peut venir visiter cette Assemblée Nationale, assister aux questions au gouvernement et notamment à ce cérémonial que vous connaissez bien vous que les spectateurs d'LCP.
00:59:12 Celui de l'arrivée de la présidente de l'Assemblée Nationale sous les tambours de la garde républicaine qui montre la soumission du pouvoir militaire au pouvoir législatif.
00:59:24 La garde républicaine qui assure aussi la sécurité de la présidente.
00:59:30 (Tambours)
00:59:59 (Tambours)
01:00:09 Et voilà la présidente de l'Assemblée Nationale, Yael Prounpivey qui arrive pour présider cette séance de questions au gouvernement.
01:00:14 Très bonne séance à tous, on se retrouve juste après.

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