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Invité mercredi sur franceinfo, le rapporteur général du budget n'exclut pas que le plan d'économies pour 2024 aille au-delà de ce qui a été annoncé.

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00:00 - Bonsoir Jean-René Cazeneuve. - Bonsoir.
00:02 - Rapporteur général du budget, député Renaissance est présent donc cet après-midi à l'audition des ministres Bruno Le Maire, Thomas Cazeneuve
00:09 devant la commission des finances qui ont été un peu secoués, pardon pour le mot peut-être, mais sur cette croissance revue à la baisse 1% au lieu d'un 4
00:17 qui entraîne 10 milliards d'euros d'annulation de crédit et même 20 milliards probablement a dit Bruno Le Maire l'année prochaine.
00:23 Vous comprenez les interrogations vigoureuses des oppositions ?
00:28 - Bien sûr, c'est pas une bonne nouvelle, on est obligé d'annuler 10 milliards de crédit.
00:33 - Quand ils disent insincérité des comptes... - Non, on peut y revenir peut-être.
00:37 - C'est un mot important quoi. - Oui, franchement je crois que ça n'est absolument pas justifié.
00:43 Peut-être pour expliquer très rapidement ce qui s'est passé, le contexte international s'est dégradé très rapidement sur la fin de l'année dernière
00:53 et elle entraîne donc un ralentissement global de l'économie en Europe. Il y a une douzaine de pays européens qui sont en récession en 2023
01:01 donc ça a un impact sur la France en 2023, sur la France en 2024 et probablement encore sur 2025.
01:07 C'est toujours facile d'expliquer le match après coup quand on regarde les prévisions des organismes au mois de septembre quand on a fait le budget, elles étaient assez proches.
01:17 - Mais justement, elles étaient pas très loin mais elles disaient quand même que c'était un peu ambitieux le 1,4.
01:21 - Oui, c'était volontariste. Le 1,4% était volontariste. L'OCDE et le FMI disaient 1,2, 1,3...
01:29 - Ça veut dire que le gouvernement le savait, honnêtement. On savait que ce serait probablement pas ça quand vous dites volontariste.
01:34 - Non mais entre 1,2, 1,3 et 1,4, c'est quand même... - Et on a tiré à 1.
01:39 - Oui mais quand vous regardez 2003, c'est le contraire qui s'est passé. Tous les organismes vous disaient que la France serait en récession,
01:45 le gouvernement a dit "non, non, on sera à 1% de croissance" et on a fait 0,9. Donc ce coup-là, c'est le gouvernement qui avait bien vu la prévision.
01:51 C'est un art difficile la prévision. Ce qui est important, c'est que le gouvernement s'est rendu compte très rapidement que la prévision n'était plus tenable pour 2024.
02:02 Donc elle a révisé cette prévision pour 2024 qui est maintenant de 1% de croissance.
02:08 - Il y en aura d'autres ? - Moindre cède = moins de dépenses.
02:11 - Ça veut dire qu'on peut craindre que ça bouge encore un petit peu ? Est-ce qu'il faut se préparer à ça ?
02:16 Ou pas ? Pour cette année c'est terminé et on va parler des 20 milliards de l'an prochain.
02:20 - Je crois qu'il faut se préparer à ça parce qu'on est là dans un contexte international.
02:25 - À se préparer à quoi ? À un petit peu plus ? - Oui, ça n'est pas complètement impossible.
02:30 Pourquoi ? Parce qu'on est dans un contexte international extrêmement difficile.
02:34 Vous le voyez, quelles vont être les conséquences et combien de temps ça va durer en Ukraine ?
02:38 Est-ce qu'il faut qu'on bascule dans une économie de guerre ? C'est une question sérieuse.
02:42 La crise au Proche-Orient, combien de temps elle va durer ? Quel impact elle a sur les économies ?
02:46 L'Allemagne est en récession.
02:48 Donc si on est capable de répondre avec précision quand ces effets vont s'atténuer,
02:52 on est capable de prévoir ce qui va se passer exactement en 2024.
02:56 Maintenant il faut rester prudent. Le contexte international est très difficile.
02:59 Les Français nous demandent de gérer les finances publiques.
03:03 Donc on doit tenir compte de ce ralentissement.
03:06 - Je ne peux pas rentrer dans le détail rapidement, mais quand vous parlez d'économie de guerre,
03:09 si on entre réellement là-dedans et c'est ce que souhaite le président de la République,
03:13 il faudra à nouveau un coup de rabot.
03:15 - Oui, si... - Ça ne tient pas avec une économie de guerre.
03:17 - Je crois que la position de la France est claire. La Russie ne peut pas gagner cette guerre.
03:21 Donc quand je dis qu'on est dans une économie de guerre, si cette guerre dure,
03:25 si les Européens doivent rester mobilisés dans le temps long pour aider l'Ukraine,
03:29 ça aura aussi un impact sur nos finances publiques.
03:32 - Alors parmi les coupes, on ne peut pas rentrer dans le détail du tout,
03:34 il y a la transition écologique. Les ministres se défendent,
03:36 ils disent qu'il y a quand même 8 milliards de plus.
03:39 Je vous ai vous entendu en commission dire que c'est plutôt 5 et pas 8. Expliquez-nous.
03:44 - Oui, alors ça dépend si on compte en autorisation d'engagement de dépenses
03:47 ou si on compte en crédit de dépenses.
03:50 C'est-à-dire est-ce qu'on a le droit d'engager en termes de dépenses ou est-ce qu'on dépense réellement ?
03:54 C'est une subtilité des finances publiques.
03:56 - Mais il y a clairement une baisse quand même.
03:58 - Non, il y a un ralentissement de la hausse.
04:00 - C'est ça.
04:01 - Non, mais si je vous dis que votre salaire va augmenter, il va baisser.
04:05 - Ma prime Rénov' devait augmenter cette année d'un milliard six pour atteindre 4 milliards en tout.
04:08 Au lieu d'un milliard six, c'est 800 000.
04:10 - Oui, mais elle va augmenter.
04:11 Non, mais bien sûr. Je ne suis pas en train de vous dire que c'est une bonne nouvelle.
04:14 - Et là, on se dit que c'est toujours là-dedans qu'on rogne.
04:16 - Non, parce que c'est probablement le budget qui augmente le plus,
04:20 c'est la transition énergétique.
04:22 Alors ça dépend si on compte, restons sur les crédits de paiement,
04:26 on est à plus 5 milliards.
04:28 Jamais il n'y a eu un accroissement de notre investissement en la matière.
04:32 C'est sûr qu'en matière de transition énergétique, plus on fait, mieux c'est pour la planète.
04:36 Mais on ne peut le faire qu'à la hauteur de ce que nos finances publiques permettent.
04:40 - Les dépenses de santé aussi.
04:42 Bruno Le Maire cite le transport médical des patients.
04:45 - Oui, alors qu'il n'y a pas encore eu de décision côté sécurité sociale.
04:49 Les décisions qui ont été prises aujourd'hui, ça concerne simplement l'État.
04:53 C'est l'État qui prend l'effort.
04:55 Donc ni les collectivités territoriales, ni la sécurité sociale.
04:59 Si la crise devait perdurer, si le ralentissement de l'économie européenne devait perdurer,
05:05 il faudrait aussi prendre des mesures côté social.
05:08 - L'assurance chômage, il y a aussi les questions de durcir les droits.
05:12 On parle sans doute du nouveau serrage de vices de l'an prochain,
05:15 mais Bruno Le Maire ne l'exclut pas.
05:17 Il dit même à titre personnel, il veut une reprise en main définitive de l'État.
05:21 Vous êtes d'accord avec ça ?
05:22 - Ça ce sont les réformes pour 2025.
05:24 Effectivement, on a un sujet 2024 à régler.
05:28 On a pris la bonne décision, je crois, pour régler ce problème.
05:31 Maintenant, il faut se préparer, travailler sur des réformes
05:34 qui nous permettront là aussi de maîtriser notre dépense publique.
05:37 Pourquoi c'est important ?
05:39 Parce que si nous gardons un déficit trop important, nous avons des intérêts de la dette.
05:44 Et chacun peut le comprendre avec les taux aujourd'hui qui sont très élevés,
05:47 qui pèsent très lourdement et qui pourraient devenir d'ici 2-3 ans le budget principal de l'État.
05:52 Personne ne le veut.
05:54 Il y a un sondage de l'IFOP qui est sorti il y a quelque temps
05:57 qui dit que 85% des Français sont soucieux de nos finances publiques
06:02 et de l'État de nos finances publiques.
06:04 Donc vraiment, on répond à une attente des Français que de gérer l'argent public.
06:08 - Justement, deux mots. Est-ce qu'il y aura un débat sur tout ça ?
06:11 10 milliards de crédits en moins, c'est un débat, c'est un record,
06:13 dit le président de la Commission des Finances, l'insoumis Éric Coquerel.
06:16 - Oui, le débat a eu lieu en Commission des Finances, il a lieu maintenant dans les médias.
06:20 - Un débat dans l'hémicycle, bien sûr.
06:22 - Si c'est demandé par le gouvernement, il peut avoir lieu.
06:25 Moi, je suis favorable au débat de manière générale, on n'a absolument rien à cacher.
06:28 Donc oui au débat.
06:30 - Et le budget rectificatif peut-être ?
06:32 - Le budget rectificatif peut-être en fonction d'évolution des indicateurs économiques tout au long de l'année.
06:37 - Merci Jean-René Cazeneuve, rapporteur général du budget.
06:39 du budget.

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