Ava Djamshidi, rédactrice en chef du magazine ELLE

Europe 1

ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr Dans son émission média, Thomas Isle et sa bande reçoivent chaque jour un invité. Aujourd'hui, Ava Djamshidi, rédactrice en chef du magazine ELLE. Retrouvez "L'invité média" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-du-grand-direct LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video                                                                  Retrouvez-nous sur :                                 | Notre site : http://www.europe1.fr                                 | Facebook : https://www.facebook.com/Europe1                                 | Twitter : https://twitter.com/europe1                                 | Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts                                 | Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Transcript

00:00 - "Repain tous les jours 9h30 11h avec Thomas, il est votre invité ce matin Thomas"

00:03 - Et oui je reçois ce matin Ava Jamshidi, la nouvelle rédactrice en chef du magazine Elle depuis septembre

00:08 et alors en une cette semaine c'est Alexandra Lamy et un dossier sur les bonnes façons de faire du shopping.

00:15 Pourquoi ne pas avoir choisi une une plus engagée pour ce 8 mars Journée Internationale des Droits des Femmes ?

00:21 - On a des sujets très engagés dans ce magazine

00:27 et puis nous on considère au magazine Elle que c'est un peu 8 mars toutes les semaines

00:31 donc ce n'est pas la peine d'en rajouter outre mesure à cette date

00:36 puisque toutes les semaines, 52 semaines par an, on est en soutien, on propose des contenus en soutien aux différentes causes des femmes.

00:45 Mais c'est vrai quand même que dans ce numéro il y a plusieurs sujets qui ont été en particulier conçus autour de cette journée très particulière.

00:52 - Alors vous donnez la parole à un homme avec une interview exclusive du Premier Ministre Gabriel Attal

00:57 qui vous dit se sentir totalement féministe, il vous parle de PMA, d'infertilité, d'endométriose, de ménopause...

01:05 Il vous a convaincu dans son engagement ?

01:07 - J'étais assez étonnée qu'il emploie ces mots parce que c'est vrai que c'est très très rare que des personnalités politiques

01:12 et en l'espèce des membres du gouvernement et là le Premier Ministre utilisent des mots et des hommes

01:18 et il a tout à fait utilisé des mots qui sont aussi liés aux femmes, à des mots de femmes

01:24 et on s'est dit que c'était le bon moment d'interroger ce tout jeune homme, puisque je rappelle qu'il a 34 ans,

01:30 sur sa vision du féminisme et sur son rapport aux femmes.

01:35 - Et vous vous êtes dit quoi à l'arrivée ? Est-ce que vous vous êtes dit qu'il a bien révisé ses fiches ou il a un vrai engagement ?

01:40 - Non, en fait on ne s'est pas dit qu'il les avait bien révisées, je pense qu'il essaie d'être complet sur tous les sujets

01:45 et c'est le propre et c'est rassurant franchement que le Premier Ministre travaille et connaisse bien ses sujets

01:51 mais c'est vrai qu'il a une histoire assez particulière sur laquelle il assoie sa vision du féminisme

01:55 puisque Gabriel Attal a été élevé dans un milieu extrêmement favorisé, il n'est pas du tout question de ça,

02:01 mais dans le cas d'une famille monoparentale. Il a été élevé seul par sa maman, il a trois autres frères et sœurs

02:07 et donc il raconte les galères de sa mère qui, même s'ils avaient de l'argent, devaient s'organiser, c'est compliqué pour une personne seule.

02:13 - Elle était remise à travailler tard dans sa vie. - Exactement, ça a été très dur puisqu'elle a rencontré son père très jeune,

02:17 ils l'ont eu très tôt et elle n'avait jamais eu d'expérience professionnelle.

02:20 Et puis il a deux sœurs aussi qui sont jeunes, qui sont en trentenaire et qui sont confrontées à tous les problèmes

02:26 auxquels les jeunes femmes peuvent être confrontées.

02:29 Ça peut être des disparités salariales par rapport à des collègues de sexe masculin,

02:34 des difficultés en soirée avec des attitudes pas très correctes d'hommes.

02:37 Mais c'est vrai qu'il a, lui, pour le coup, dans son entourage très proche, conscience des difficultés qui peuvent être posées parce que vous êtes une femme.

02:46 En tout cas, cette interview, elle participe à une ligne éditoriale peut-être un peu plus engagée de ce magazine

02:51 depuis que vous êtes à sa tête, à Vajam Shidi. Vous avez été nommé, je le rappelle, en septembre.

02:57 Vous vous êtes emparé de l'affaire Depardieu, des déclarations de Judith Godrech aussi.

03:01 Elle a révélé aussi les témoignages d'agressions sexuelles contre Gérard Miller.

03:05 Vous voulez imprimer une ligne plus engagée sur toutes ces questions ?

03:08 Alors, pour être vraiment précise et rendre hommage au travail qui est fait dans cette rédaction depuis des années,

03:14 elles ont toujours été du côté des femmes.

03:18 C'est juste que je pense qu'il y a un regard aussi qui était un petit peu différent sur la nature de ce titre qui est un féminin

03:23 et que peut-être on considérait moins les exclusivités qu'on pouvait avoir.

03:26 Vanessa Springora, la première fois qu'elle a parlé, c'était au magazine Elle.

03:29 Camille Kouchner, de la même manière.

03:31 C'est juste qu'avant, on ne le regardait pas. Donc il y a aussi tout un travail qui est fait pour faire savoir.

03:35 Je pense qu'il y a une attention des médias pour le coup du public qui est accrue.

03:39 Et oui, il y a une volonté après, c'est vrai, de sortir plus d'histoire, de monter, d'essayer de creuser,

03:45 de nous emparer de sujets, comme vous l'avez rappelé pour le cas de Gérard Miller,

03:49 où on décide d'investir le temps de travail de consoeur et de les mobiliser pour qu'elles puissent creuser cette enquête

03:56 qui a donné lieu à plusieurs salves de révélations vraiment consternantes et assez inédites.

04:01 Il paraît d'ailleurs que vous avez été submergé d'appels après la publication de votre enquête sur Gérard Miller.

04:06 Pour rappeler le contexte, deux journalistes ont travaillé sur...

04:12 En gros, on nous a fait remonter des infos selon lesquelles Gérard Miller a une attitude pas très correcte avec des jeunes femmes.

04:19 On creuse trois agressions sexuelles et un viol apparaissent.

04:22 Donc on publie un premier article pour raconter ça, avec quand même une particularité dans le mode opératoire décrit par les victimes,

04:29 même si Gérard Miller est présumé innocent, qui est qu'il les a invité chez lui dans le sous-sol de sa maison et procédait à des séances d'hypnose.

04:39 On publie ce témoignage et là ça a été absolument incroyable.

04:42 Des dizaines et des dizaines de femmes, jeunes, moins jeunes, nous ont contacté pour nous raconter qu'elles aussi avaient été victimes de tels agissements.

04:51 On a recoupé évidemment, Cécile Olivier et Alice Augustin ont passé vraiment des heures et beaucoup de temps avec ces femmes à recueillir leurs témoignages,

04:58 à les recouper, à recueillir des éléments.

05:00 On a republié une deuxième salve de témoignages et on en a reçu encore et encore.

05:05 Et jusqu'à aujourd'hui, on continue de recevoir des témoignages.

05:08 Alors il y a tous ces sujets engagés effectivement dans elle.

05:11 Et puis en même temps, quand on feuillette votre magazine, on est encore dans beaucoup de sujets sur la beauté, le maquillage, la mode.

05:17 Toutes les pubs portent aussi sur ces thématiques, ce sont vos annonceurs et j'imagine que c'est toute la difficulté pour vous de réunir dans un même magazine

05:25 les questions de société, les questions de beauté.

05:27 C'est un grand écart en permanence pour vous ?

05:30 Je ne sais pas si c'est un grand écart, mais ça dit aussi et ça résume tout à fait qui on est.

05:34 Je veux dire, ce n'est pas parce qu'on est très très fort en mode, très très fort en cosmétique, qu'on ne pourrait pas être très très fort en sujet de société.

05:40 Ça fait partie de sujets d'intérêt, je pense, pour les femmes.

05:43 Ce n'est pas parce qu'on s'intéresse aux violences sexuelles et sexistes, toi Gabriela Tall, qu'on ne s'intéresserait pas à la mode

05:48 et à la manière dont s'est déroulée la dernière collection de la semaine de la Fashion Week qui vient de se clore.

05:54 Ça dit qui nous sommes en réalité.

05:57 Donc des sujets plus sérieux, d'autres plus légers.

06:00 Et je n'ai pas du tout l'impression qu'il y ait tellement de grands écarts et de choses qui seraient antinomiques et qui ne fonctionneraient pas ensemble.

06:09 En tout cas, ce magazine, on le retrouve en kiosque tous les vendredis.

06:13 Restez avec nous à Valdiamshidi pour commenter l'actu des médias dans un instant.

06:16 Oui, le journal des médias de Julien Pichner arrive dans un instant.

06:19 On va parler des Oscars. Cette année, c'est Antoine Decaune qui commente pour Canal+

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