Le groupuscule Argos est au cœur de la tentative de refondation du groupe d'ultra droite "Génération identitaire". Les reporters de BFMTV ont pu les filmer en décembre dernier lors d'un rassemblement à Paris
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00:00 En ce mois de décembre, environ 300 militants se rassemblent devant le Panthéon, à Paris.
00:08 Il s'agit d'un hommage à Thomas, tué lors d'un bal à Crépole, moins d'un mois plus tôt.
00:14 Justice pour Thomas ! Justice pour Thomas ! Justice pour Thomas !
00:19 L'organisateur de l'événement est un groupuscule identitaire, les Natifs.
00:24 D'abord interdit pour risque de trouble à l'ordre public, le rassemblement est finalement autorisé par le tribunal administratif.
00:32 Ce soir-là, les participants font partie de l'ultra-droite.
00:36 Français, réveille-toi ! Tu es ici, chez toi !
00:40 Galvanisés par des discours au Roland xénophobe.
00:44 Au micro, ce sont plusieurs représentants de différents collectifs qui se succèdent.
00:50 Mais les propos tenus sont similaires. Pour eux, les Français doivent entrer en résistance face à l'envahisseur immigré.
00:59 Que ce soit face à la racaille ou face à cet État qui veut nous faire taire, il est temps de se lever et de se battre.
01:04 On nous force à vivre depuis des années avec des personnes avec qui il est devenu impossible à vivre, pour plusieurs raisons.
01:11 La première, c'est qu'il y a une éducation de décalage, nous ne sommes pas éduqués de la même façon.
01:16 Une dizaine de militants exécutent même des saluts nazis.
01:20 Parmi les activistes présents ce soir-là, Benjamin, le porte-parole d'Argos, un groupe identitaire.
01:27 Personne ne parle du terrorisme du quotidien qui frappe des Français sur leur propre sol.
01:32 Parce que oui, quand des bandes ethniques armées s'organisent pour aller tuer des Blancs, c'est du terrorisme.
01:37 Notre devoir à nous, c'est de résister. Nous les Français, notre seul dessus, c'est de comprendre que nous sommes seuls.
01:43 Il y a eux et il y a nous.
01:46 Argos dit vouloir fédérer une jeunesse française alternative et appelle à la résistance face à l'offensive anti-française, anti-européenne et anti-Blanche menée par nos ennemis.
02:00 Son objectif, réunir une communauté de jeunes prêts à défendre l'identité française.
02:09 Un combat politique qui passe aussi par des entraînements physiques, comme on le voit en images sur leur site Internet.
02:16 Forger son corps et forger son esprit. Notre seul recours.
02:21 Ce mardi, plusieurs de ses membres sont interpellés, notamment à Lyon et Paris.
02:29 Ces derniers mois, le ministère de l'Intérieur a ordonné plusieurs dissolutions de groupuscules d'ultra-droite.
02:38 Se sont-ils multipliées ces dernières années ? Le nombre de leurs militants augmente-t-il ?
02:44 Selon ce chercheur, il s'agit plutôt d'une nébuleuse qui se recompose au gré des interdictions.
02:52 Actuellement, il y a plus d'une centaine de groupuscules de l'extrême droite radicale en France.
02:57 La stratégie des dissolutions a amené une floraison de groupuscules qui sont aujourd'hui des groupuscules à l'échelle communale.
03:03 Et tous ensemble, ils sont censés, selon les renseignements, représenter à peu près 3300 personnes, la zone de l'ultra-droite.
03:10 C'est toujours cette nébuleuse de réseaux, cette nébuleuse de groupuscules interconnectés depuis un siècle, la radicalité de droite française.
03:17 Les membres d'Argos interpellés aujourd'hui sont soupçonnés par la justice d'avoir reconstitué de manière illégale le groupe Génération Identitaire,
03:27 pourtant dissous par le ministère de l'Intérieur en mars 2021.
03:32 C'est un peu décourageant parce qu'on pourrait se dire "ils ont eu un coup de sement, c'est Sienna-Caro"
03:37 mais la nature humaine est ainsi faite que leur idéologie, ils la conservent.
03:42 C'est pas parce qu'on dissout le moyen d'expression de cette idéologie qu'on dissout l'idéologie.
03:48 L'idéologie, elle demeure et ils essaient de la rediffuser par d'autres canaux.
03:55 Et tout le travail des services de renseignement et ensuite le mien derrière, lorsque le dossier est constitué,
04:01 c'est de dire "regardez, c'est la même idéologie et elle conduira aux mêmes conséquences si on ne met pas un coup d'arrêt".
04:08 S'il est avéré que les membres d'Argos interpellés ont bel et bien participé au maintien ou à la reconstitution d'un groupement dissous,
04:17 ils risquent 3 ans de prison et 45 000 euros d'amende.