Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive
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00:00:00 -Mercredi 20 mars 2024, Mordy ni live numéro 1802.
00:00:08 Bonjour et bienvenue en direct à la Une.
00:00:11 Cette affaire sordide a vu le neuf sur l'hôte.
00:00:13 Un adolescent de 14 ans est soupçonné d'avoir violé une femme de 70 ans
00:00:18 en pleine rue le week-end dernier.
00:00:20 Rapidement interpellé, il a avoué, puis il a été remis en liberté.
00:00:25 Sous contrôle judiciaire, certes, mais il est libre aujourd'hui.
00:00:29 Et c'est ce qui pose question.
00:00:31 Nous allons y revenir dans un instant.
00:00:33 Depuis lundi, plusieurs bus avec des passagers sont pris pour cibles à Sevran.
00:00:36 Au moins trois lignes de bus sont ciblées par ceux qui correspondent à de vraies agressions,
00:00:41 mettant parfois en jeu la vie des passagers, obligés de se jeter au sol.
00:00:46 Et nous avons les images de ces attaques.
00:00:47 Regardez.
00:00:49 -Il est aux alentours de 21h30 quand ce chauffeur de bus filme un autre véhicule
00:00:53 pris à partie quelques minutes plus tôt.
00:00:57 Quelques secondes plus tard, plusieurs individus se dirigent en sa direction.
00:01:01 Il est lui aussi la cible de projectiles avec des voyageurs à l'intérieur de son autobus.
00:01:07 -Baissez-vous tout le monde.
00:01:09 Attachez-vous.
00:01:11 Ces agressions ont eu lieu dans le quartier des Beaudotte à Sevran.
00:01:14 Au total, plusieurs bus dégradés comme celui-ci, ainsi que du personnel pris à partie.
00:01:19 Ces agressions ne sont pas un phénomène nouveau.
00:01:22 Les habitants sont résignés face à l'insécurité constante dans le quartier.
00:01:25 -C'est pas nouveau, c'est tout le temps.
00:01:27 Je suis épuisée, c'est fatigant parce qu'on sait jamais si on va pouvoir rentrer chez soi.
00:01:30 Comme on va rentrer chez soi, je ne supporte pas la violence dans le coin.
00:01:34 -Au bout d'un moment, on n'aura plus de bus.
00:01:36 Parce que les chauffeurs vont en avoir marre.
00:01:37 Il y a déjà une pénurie de chauffeurs apparemment sur différentes lignes.
00:01:41 Hier soir, Ile-de-France Mobilité a décidé de dévier ses services
00:01:45 dans certains quartiers de Seine-Saint-Denis.
00:01:47 De 19h jusqu'à la fin de service.
00:01:50 -La lutte contre la drogue à Marseille.
00:01:52 Emmanuel Macron a fait une arrivée surprise hier à la cité de la Castellane.
00:01:55 Nous l'avons vécue en direct dans Morandini Live.
00:01:57 Entre ses rages de main, selfie et remarques sur Gaza,
00:02:01 était-ce une opération place nette XXL ou un plan de com XXL ?
00:02:07 -Une fois identifiés, nous avons mobilisé les forces.
00:02:09 Vous avez près de 900 forces de police, de gendarmerie et de douaniers
00:02:13 qui sont déployés depuis hier sur Marseille
00:02:15 et qui pendant des semaines vont justement pilonner le territoire
00:02:21 pour lutter contre ces dealers, ces trafiquants, ces réseaux de criminalité,
00:02:26 ces tueurs, ces trafiquants de voitures,
00:02:29 parce que ce sont tous ces trafics qui sont liés
00:02:31 et qui sont au cœur des affaires qui ont été identifiées.
00:02:34 Pendant plusieurs semaines, nous irons ainsi au travail et au contact.
00:02:40 Depuis hier, il y a déjà plus de 82 interpellations,
00:02:44 une soixantaine de garde à vue avec justement des personnes
00:02:47 qui étaient visées, qui sont, on le sait, des criminels très dangereux.
00:02:51 -Voilà, et nous ferons le bilan ensemble tout à l'heure, mais le vrai bilan.
00:02:55 L'accident de scooter, Robert Villiers continue d'alimenter la polémique.
00:02:58 Le scooter qui a été heurté, vous le savez, par une voiture de police.
00:03:02 Le passager du scooter qui lui a survécu
00:03:04 accuse désormais les policiers d'un acte volontaire,
00:03:07 contrairement aux premières constatations du parquet.
00:03:10 Écoutez-le, il était sur France 3 hier soir.
00:03:13 -Moi, j'étais un peu plus loin et quand j'étais conscient,
00:03:16 j'ai écrit qu'en gros, ils avaient réussi, ils l'ont renversé.
00:03:19 Ils ont dit qu'ils avaient réussi leur coup
00:03:22 et s'il n'y avait pas de caméra autour.
00:03:25 -Son avocat vient de déposer une double plainte pour lui
00:03:28 et au nom de la famille du conducteur décédé.
00:03:31 -Voilà, et on précise que ce n'est absolument pas
00:03:33 ce que montre l'enquête pour l'instant.
00:03:34 Mais cette affaire est récupérée par les députés insoumis
00:03:38 qui alimentent une fois de plus la haine contre la police.
00:03:40 Écoutez, sur BFM TV, par exemple, Thomas Porte,
00:03:43 qui affirme que ce sont des jeunes racisés
00:03:46 qui sont tout le temps visés.
00:03:47 "Jeunes racisés", c'est l'expression sur laquelle il insiste.
00:03:51 -Encore un jeune des quartiers populaires,
00:03:53 encore un jeune racisé qui fait une suite de longs décès
00:03:56 suite à des refus d'obtempérer.
00:03:57 Il y en a eu 15. -Pourquoi racisés ?
00:03:59 -Parce que c'était un jeune racisé et parce qu'aujourd'hui...
00:04:00 -Ça veut dire quoi quand vous dites "jeune racisé" ?
00:04:02 -Parce que c'est des jeunes des quartiers populaires
00:04:04 qui sont aujourd'hui ciblés sur des refus d'obtempérer.
00:04:07 Quand on regarde les profils des personnes qui sont décédées,
00:04:08 notamment depuis le 1er janvier 2021,
00:04:10 il y a eu 15 décès. -Il y a eu un jeune noir.
00:04:12 -Exactement. -Il a été visé parce qu'il était noir ?
00:04:14 -Il n'a pas été visé parce qu'il était noir,
00:04:15 mais aujourd'hui, les victimes des refus d'obtempérer
00:04:17 dans les quartiers populaires sont des gens qui sont
00:04:19 soit des Arabes, soit des Noirs, des jeunes qui sont racisés.
00:04:22 -Ce sont les habitants de ces quartiers.
00:04:22 -C'est une réalité.
00:04:24 -Voilà, on va en débattre bien évidemment,
00:04:25 vous l'avez entendu, il le dit clairement,
00:04:27 ce sont toujours les Noirs et les Arabes qui sont visés.
00:04:29 C'est en tout cas sa position.
00:04:31 Ces questions, maintenant, autour de la disparition du petit Emile.
00:04:35 En juillet dernier, on se souvient tous du visage de cet enfant.
00:04:38 Eh bien, les enquêteurs semblent s'intéresser désormais
00:04:41 au profil du grand-père maternel.
00:04:43 Alors que sait-on vraiment de lui ?
00:04:46 Une piste qui aurait intéressé les gendarmes
00:04:49 dès les premiers jours de l'enquête.
00:04:50 Le passé de Philippe Fay, le grand-père maternel du petit Emile,
00:04:54 a de quoi soulever quelques questions.
00:04:56 Le Parisien révèle que l'homme de 58 ans aurait appartenu,
00:04:59 dans les années 90, à la communauté traditionnaliste
00:05:03 de Rillaumont, dans le Pas-de-Calais,
00:05:05 où il travaillait comme encadrant au sein de l'internat.
00:05:07 D'anciens pensionnaires se souviennent d'un homme autoritaire.
00:05:11 Vêtu d'une robe de bure et chaussée de Rangers à bout coquet,
00:05:14 il est chargé de faire régner la discipline à l'internat.
00:05:17 Philippe Fay pouvait infliger des tartes mémorables.
00:05:20 Entre 2014 et 2017, toujours selon le Parisien,
00:05:23 plusieurs plaintes sont déposées par des anciens élèves
00:05:26 qui dénoncent des faits de maltraitance.
00:05:29 Le grand-père d'Emile est entendu en 2018
00:05:31 sous le statut de témoin assisté
00:05:33 et reconnaît seulement des punitions un peu sévères sur les enfants.
00:05:37 Le petit Emile, 2 ans et demi, a disparu depuis presque 9 mois.
00:05:41 Aucune piste n'est écartée par les enquêteurs.
00:05:44 Philippe Fay est constitué parti civil
00:05:46 aux côtés de son épouse et des parents du garçon.
00:05:50 Désormais, les EHPAD pourront accueillir les animaux de compagnie.
00:05:54 C'est dans le cadre d'un projet de loi sur le bien-vivre
00:05:56 qui a été adopté hier soir.
00:05:58 Une très bonne nouvelle pour les milliers de personnes âgées
00:06:01 qui ne veulent pas se séparer de leur compagnon à 4 pattes.
00:06:05 - Choupette, hop, allez.
00:06:08 Choupette accompagne Sylvain depuis maintenant 12 ans.
00:06:11 - Elle comprend bien.
00:06:13 Une responsabilité à temps plein.
00:06:15 - 4 heures, c'est dehors, le grand tour, enfin très grand tour.
00:06:20 Elle me fait marcher, on s'ennuie pas avec elle.
00:06:24 Elle fait la conquête de tout le monde.
00:06:28 Elle s'occupe de moi, je m'occupe d'elle.
00:06:30 Inséparable, Sylvain et Choupette déjeunent même ensemble
00:06:34 tous les midis.
00:06:35 - C'est la seule chose qu'elle n'aime pas, le poisson.
00:06:37 Et si Choupette n'aime pas le poisson,
00:06:40 c'est directement du jambon.
00:06:41 Elle peut compter sur son maître pour lui préparer un doggy bag.
00:06:45 - Voilà, Choupette qui est gâtée.
00:06:46 Un hommage national sera rendu aujourd'hui à 11h30
00:06:49 aux Invalides à Paris à l'amiral Philippe de Gaulle,
00:06:51 décédé la semaine dernière.
00:06:53 Hommage présidé par le président de la République,
00:06:55 France Info, ce matin.
00:06:58 De son père, Philippe de Gaulle a hérité de ses traits,
00:07:01 de sa manière de parler, de certaines de ses attitudes.
00:07:05 - Quand on est bâti d'une certaine façon,
00:07:08 les gestes sont les mêmes, naturellement.
00:07:12 Son unique geste de rébellion,
00:07:14 avoir choisi la marine farouchement antigaulliste.
00:07:17 - Voilà, hommage à 11h30.
00:07:19 L'ancien présentateur Sylvain Ogier est décédé ce week-end
00:07:22 à l'âge de 68 ans.
00:07:24 On l'a appris hier soir.
00:07:25 Sylvain Ogier est une figure phare des étés de France 3
00:07:28 dans les années 90.
00:07:30 Il animait l'émission "La carte au trésor",
00:07:32 mais aussi l'émission "Faut pas rêver".
00:07:34 Il avait été remercié par le service public en 2005.
00:07:37 On l'avait revu dans les médias l'année dernière,
00:07:39 car il avait levé le voile sur la maladie
00:07:41 dont il souffrait dans un ouvrage.
00:07:44 Il savait depuis des années qu'il était bipolaire,
00:07:47 mais n'avait jamais souhaité en parler jusque-là.
00:07:49 Une bipolarité qui l'avait poussé un jour à vouloir se suicider
00:07:53 en se mettant sur des rails face à un train qui arrivait.
00:07:58 - Quelle a été la chose la plus compliquée
00:08:00 avec votre bipolarité ?
00:08:02 Qu'est-ce qui a été le plus dur pour vous ?
00:08:05 - De gérer ce qu'on appelle les dépressions suicidaires.
00:08:08 - Donc l'envie de se foutre en l'air.
00:08:09 - Oui, complètement.
00:08:10 Pour que la souffrance disparaisse.
00:08:13 Et je l'ai fait.
00:08:14 J'ai voulu disparaître en me mettant devant un TGV.
00:08:17 Et puis j'ai eu tellement peur.
00:08:20 J'ai eu un flash en me disant que moi,
00:08:23 j'allais arrêter ma souffrance,
00:08:25 mais que j'allais créer la souffrance de ceux que j'aime.
00:08:28 Ma femme, mes enfants, mes amis.
00:08:30 Du coup, j'ai abandonné l'idée.
00:08:31 Je ne l'ai plus jamais refait.
00:08:34 Mais j'étais mal, quoi.
00:08:36 - Sylvain Rougier, vous l'avez vu avec Jordan Deluc,
00:08:38 s'était apparu très fatigué sur les plateaux télé.
00:08:40 Il évoquait justement sur le plateau de Jordan,
00:08:43 la mort, la maladie et la religion.
00:08:47 - Est-ce que vous aimeriez qu'on dise
00:08:49 "le jour où vous ne serez plus là", Sylvain ?
00:08:53 - Il aimait les autres.
00:08:55 - C'est important qu'on retienne cette phrase-là de vous ?
00:09:00 - Je pense que toute notre vie est dictée par l'amour
00:09:02 au fur et à mesure qu'on avance.
00:09:05 Donc, sir Emmanuel a été pour beaucoup,
00:09:07 l'abbé Pierre, monseigneur Lustiger, le père Jawed.
00:09:11 Ils m'ont appris l'existence de Dieu
00:09:15 bien plus grand que la religion.
00:09:18 Et je vis avec cette foi-là.
00:09:20 - Voilà, Sylvain Rougier qui est décédé hier,
00:09:23 à l'âge de 68 ans.
00:09:24 Les tops et les flops d'audience d'hier soir,
00:09:26 c'est avec Mister Audience.
00:09:27 Et là, c'est Kevin, bâton.
00:09:29 - En accès, la situation se complique pour Nagui sur France 2.
00:09:34 N'oubliez pas, les paroles restent sous les 3 millions.
00:09:36 Mais surtout, le feuilleton de TF1, "Demain nous appartient",
00:09:39 se rapproche dangereusement,
00:09:41 est à seulement 100 000 téléspectateurs derrière.
00:09:44 Le 19-20 de France 3 est à la 3e place.
00:09:46 Sur M6, la meilleure boulangerie de France
00:09:47 reste devant 7 à vaut sur France 5,
00:09:49 à presque 1,4 million.
00:09:54 Du côté des talk-show, bonne nouvelle pour TPMP,
00:09:56 puisque c'est Cyril Hanouna qui est arrivé en tête.
00:09:59 A près de 2 millions d'eux,
00:10:00 TPMP est suivi de près par Quotidien sur TMC.
00:10:02 Sur France 3, Ojeux Citoyens regagne du terrain à 1,3 million,
00:10:06 battant 7 à vaut la suite sur France 5,
00:10:08 qui reste toutefois au-dessus du million.
00:10:10 En prime time, Alex Hugo prouve une nouvelle fois
00:10:15 son succès sur France 3.
00:10:16 Avec une rediffusion, la série affiche tout de même
00:10:19 un très joli score à 4,5 millions,
00:10:21 permettant à la chaîne d'arriver en tête.
00:10:23 La Une fait 1 million de moins avec Ollanta.
00:10:25 Pour France 2 M6, la soirée est décevante.
00:10:28 Le magazine France Grand Format et la soirée spéciale
00:10:30 Scène de Ménage sont faibles à seulement 1,4 million.
00:10:33 Mister Audience vous dit à demain.
00:10:35 - Allez, je vous présente mes invités
00:10:38 qui vont m'accompagner en direct jusqu'à midi.
00:10:40 Pierre-Marie Sepp, bonjour.
00:10:41 - Bonjour.
00:10:41 - Merci d'être avec nous,
00:10:42 vous êtes directeur de l'Institut pour la Justice.
00:10:44 Maître Sarah Salman, bonjour.
00:10:45 - Bonjour Jean-Marc.
00:10:45 - Merci d'être avec nous, Rachid Akaoud, bonjour.
00:10:47 - Bonjour.
00:10:48 - Conseillère municipale Renaissance d'Ibris-sur-Seine,
00:10:50 majorité présidentielle.
00:10:51 Et puis Pierre-Henri, bonjour.
00:10:52 - Bonjour.
00:10:53 - Merci également d'être avec nous.
00:10:53 Ex-directeur général de France Terre d'Asile
00:10:56 et président de France Fraternité,
00:10:57 merci d'être sur ce plateau.
00:10:59 Je voulais qu'on commence avec ce fait divers
00:11:02 qui pose beaucoup de questions.
00:11:04 C'est ce qui s'est passé à Villeneuve-sur-Lot
00:11:06 où un adolescent de 14 ans est soupçonné
00:11:09 d'avoir violé une femme de 70 ans en pleine rue
00:11:11 le week-end dernier.
00:11:13 Rapidement interpellé, il a avoué le viol,
00:11:15 mais ensuite il a été remis en liberté.
00:11:18 C'est là que l'histoire interpelle,
00:11:20 puisqu'il est placé sous contrôle judiciaire, certes,
00:11:22 mais il est libre aujourd'hui
00:11:23 et beaucoup s'interrogent sur cette remise en liberté.
00:11:26 Alors que s'est-il passé ce jour-là ?
00:11:28 Eh bien nos confrères de Sud-Ouest expliquent
00:11:30 qu'après avoir passé une matinée
00:11:32 à regarder des vidéos porno,
00:11:33 le collégien est sorti,
00:11:35 il a aperçu cette dame de 70 ans,
00:11:38 il l'a abordée, puis l'a saisie par le bras
00:11:40 avant de l'entraîner dans un bosquet.
00:11:42 Il l'a alors violée en lui imposant une fellation.
00:11:45 La victime a réussi à prendre la fuite,
00:11:46 elle a alerté son mari,
00:11:48 le mari qui a retrouvé l'agresseur présumé,
00:11:50 qui a été ensuite interpellé,
00:11:52 placé en garde à vue, le collégien de 14 ans
00:11:54 est passé aux aveux,
00:11:55 indiquant avoir délibérément choisi une victime vulnérable.
00:11:59 C'est ce qu'il a raconté aux enquêteurs,
00:12:02 il a été remis en liberté sous contrôle judiciaire.
00:12:04 Et je voudrais qu'on regarde
00:12:05 quelles sont ses obligations du contrôle judiciaire,
00:12:07 parce que c'est intéressant également de voir ça.
00:12:10 Eh bien vous allez voir,
00:12:11 il a interdiction d'entrer en contact avec la victime,
00:12:15 une obligation de soins et un couvre-feu.
00:12:18 Voilà, tout simplement.
00:12:19 - Parce qu'il est mineur ?
00:12:20 - Parce qu'il est mineur,
00:12:21 mais malgré tout, il est violeur présumé également.
00:12:24 On est avec Maître Anthony Bem, bonjour Maître,
00:12:26 merci d'être en direct avec nous.
00:12:28 C'est vrai que ça interroge,
00:12:29 et depuis que cette affaire commence à circuler,
00:12:31 en tout cas dans les médias, on en parle assez peu,
00:12:33 mais c'est vrai que le grand public
00:12:35 qui est au courant de cette affaire
00:12:36 est un peu surpris par la remise en liberté de ce garçon,
00:12:39 qui est certes violeur présumé,
00:12:41 mais qui a avoué les faits également,
00:12:42 et qui aujourd'hui est dans la nature.
00:12:45 - Présumé innocent.
00:12:46 - En effet, le contrôle judiciaire est décidé par le juge
00:12:50 qui est chargé de l'enquête.
00:12:52 En fonction de la personnalité,
00:12:55 j'aimerais revenir sur ce que vous dites,
00:12:57 il est présumé avoir commis un viol.
00:12:58 Non, la présomption, c'est la présomption d'innocence,
00:13:02 qui est la règle et la culpabilité qui doit être démontrée.
00:13:05 En fonction des éléments qu'il y a dans le dossier,
00:13:07 de la personnalité de l'auteur,
00:13:09 le juge décide du contrôle judiciaire,
00:13:12 de savoir si la personne doit être gardée
00:13:14 sous les barreaux, ou peut-être libérée,
00:13:18 mais sous contrôle judiciaire,
00:13:19 en respectant des obligations.
00:13:21 Vous l'avez rappelé, en effet,
00:13:22 les mesures ici sont très light,
00:13:24 il faut le rappeler,
00:13:25 interdiction d'entrer en relation avec la victime,
00:13:28 obligation de soins et un couvre-feu.
00:13:30 Donc on peut dire que finalement,
00:13:32 on peut considérer que c'est comme s'il n'avait rien fait.
00:13:35 Et cela interpelle.
00:13:35 Néanmoins, il faut rappeler que la responsabilité pénale
00:13:38 de ce mineur peut être mise en jeu,
00:13:40 car il a plus de 13 ans.
00:13:42 Le code pénal, en effet, permet de mettre en jeu
00:13:44 la responsabilité pénale d'un mineur
00:13:46 à partir de 13 ans,
00:13:47 car c'est l'âge que le législateur a considéré
00:13:50 comme étant l'âge à partir duquel une personne, un mineur,
00:13:53 pouvait prendre conscience de la gravité
00:13:56 de ses faits, de ses gestes, de ses fautes
00:13:58 et des infractions pénales commises.
00:14:00 Donc là, il peut être, en effet,
00:14:02 poursuivi, voire même condamné.
00:14:04 Néanmoins, l'excuse de minorité
00:14:07 fait qu'il n'encourt pas 30 ans pour un crime,
00:14:10 mais il n'encourt que 20 ans.
00:14:11 C'est l'excuse de minorité qui fait qu'un juge
00:14:13 ne peut pas le condamner comme il condamnerait un majeur.
00:14:16 Mais maître, avec votre expérience,
00:14:18 est-ce que le fait qu'il soit remis en liberté
00:14:21 pour une personne qui aurait violé
00:14:25 une dame de 70 ans,
00:14:26 est-ce que pour vous c'est quelque chose de normal,
00:14:29 de classique, où on est dans un cas particulier,
00:14:31 justement parce qu'il a 14 ans ?
00:14:34 Il faut être très vigilant.
00:14:35 Il y a un juge qui a décidé de ses mesures
00:14:38 de contrôle judiciaire et du principe du contrôle judiciaire
00:14:42 qui, rappelons-le, est l'exception à l'incarcération.
00:14:45 Donc le juge a considéré d'une part que l'incarcération
00:14:48 n'était pas nécessaire,
00:14:50 donc c'est la première curiosité,
00:14:52 première anomalie pourront considérer certains,
00:14:55 et deuxième anomalie, c'est les mesures très light,
00:14:58 encore une fois très légères,
00:15:00 par rapport à la gravité des faits qui ont été commis.
00:15:03 Nous n'avons pas le dossier.
00:15:04 Nous ne connaissons pas, comme le juge,
00:15:06 les éléments qui permettraient de considérer
00:15:08 qu'il y a en effet une culpabilité de ce mineur.
00:15:11 Néanmoins, le juge a fait...
00:15:12 Il a reconnu les faits, Maître.
00:15:13 Il a reconnu les faits.
00:15:15 Il a reconnu les faits, il a même expliqué
00:15:16 qu'il avait choisi délibérément une victime vulnérable.
00:15:19 C'est ce qui m'a aussi choqué dans cette affaire,
00:15:21 c'est qu'il y a eu le choix de la victime.
00:15:24 Elle avait 70 ans, donc a priori, il s'est dit
00:15:26 que ça va être plus facile pour ce viol.
00:15:29 En tout cas, c'est ce qu'il explique aux enquêteurs.
00:15:31 Entendez-moi bien, je ne suis pas en train de vous dire
00:15:34 que c'est normal que le juge ait finalement pas décidé
00:15:37 de mesures d'incarcération,
00:15:39 voire même de mesures plus contraignantes
00:15:41 que ces simples mesures du contrôle judiciaire.
00:15:43 Parfois, la justice, vous savez, ne répond pas toujours présente
00:15:47 à la gravité des situations, à l'ampleur des situations,
00:15:50 à la réalité des situations.
00:15:52 Et ça peut être, en effet, dans ce cas précis,
00:15:55 en effet, une anomalie de ce contrôle judiciaire.
00:15:57 - Mais le problème, et ça sera ma dernière question,
00:15:59 Maître, le problème, c'est que, vous savez,
00:16:01 on entend beaucoup cette petite musique
00:16:03 qui dit que la justice est laxiste, etc.
00:16:05 Quand on voit un garçon de 14 ans qui reconnaît avoir violé
00:16:09 une dame de 70 ans, qui reconnaît l'avoir choisie
00:16:12 parce qu'elle était vulnérable, justement,
00:16:14 et qui, après avoir été interrogée par la police
00:16:16 et remis en liberté, comprenez que ça alimente un peu tout ça.
00:16:20 - Je comprends parfaitement, et en effet, encore une fois,
00:16:24 le juge, dont c'est le métier d'analyser en fonction
00:16:27 de la situation et de la personnalité,
00:16:29 est là, justement, pour défendre la société,
00:16:31 la collectivité de ce type d'auteurs d'infractions très graves.
00:16:36 Donc, je ne peux pas, et on ne peut pas se mettre
00:16:38 à la place du juge qui est, lui, en première ligne
00:16:41 et qui, lui, doit prendre les décisions qui s'imposent.
00:16:43 Donc, l'avenir nous dira si ça a été une mesure,
00:16:46 finalement, trop souple, trop légère
00:16:48 par rapport à la gravité de la situation.
00:16:51 Mais en tout état de cause, il faut laisser au juge
00:16:55 la compétence de devoir apprécier
00:16:57 de ces décisions lourdes de conséquences,
00:16:59 car il peut réitérer.
00:17:01 Certes, c'est un mineur de 14 ans, mais il peut réitérer.
00:17:04 Et j'espère que ce ne sera pas le cas, bien sûr.
00:17:07 Et malheureusement, c'est un message négatif,
00:17:09 encore une fois, qui peut passer dans l'opinion publique
00:17:12 compte tenu de la gravité des faits
00:17:14 et de la légèreté du contrôle judiciaire.
00:17:16 – Merci beaucoup, Maître Anthony Bem.
00:17:18 Merci d'avoir été en direct avec nous.
00:17:19 Encore une fois, nous, ce qu'on fait,
00:17:20 c'est qu'on essaie de comprendre.
00:17:21 Il ne s'agit pas de juger ce garçon,
00:17:22 mais il s'agit surtout d'essayer de comprendre
00:17:24 la mécanique judiciaire et d'essayer de comprendre
00:17:26 comment un garçon qui a 14 ans,
00:17:28 qui reconnaît un viol, se retrouve en liberté.
00:17:30 Pierre-Marie Sèvres, c'est vrai que,
00:17:32 vu de l'extérieur en tout cas,
00:17:33 et c'est vrai qu'on n'a pas le dossier,
00:17:35 et c'est vrai que, voilà, on n'est pas juge non plus,
00:17:38 mais malgré tout, il y a des choses dont on est sûr.
00:17:40 On est sûr qu'il a reconnu les faits,
00:17:41 on est sûr qu'il a dit qu'il avait choisi une victime vulnérable.
00:17:44 Voilà, c'est des éléments qui font qu'on se dit
00:17:45 aujourd'hui, il est dans la rue.
00:17:47 – Et qui s'ajoutent à des dizaines, des dizaines d'affaires.
00:17:51 Et puis, moi, je suis tout à fait d'accord
00:17:53 avec ce qu'a dit Maître Bem sur l'essentiel,
00:17:55 mais oui, le juge, on ne peut pas se mettre à sa place.
00:17:58 Mais ce n'est pas comme si les juges étaient,
00:18:01 évidemment pas tous les juges,
00:18:02 mais ce n'est pas comme si les juges,
00:18:03 dans leur ensemble, étaient tous irréprochables.
00:18:06 Je rappelle quand même des agissements très, très,
00:18:08 très polémiques et à raison du syndicat de la magistrature.
00:18:11 Moi, je sais, c'est quelque chose qui circule,
00:18:13 que dans les juges des libertés de la détention,
00:18:15 qui est le juge certainement qui a pris cette décision-là,
00:18:17 le syndicat de la magistrature a compris
00:18:19 que c'était un poste clé pour la détention.
00:18:22 – Vous voulez dire que ça peut être une décision politique ?
00:18:23 – Mais ça peut être une décision idéologique, oui.
00:18:26 Ça peut être une décision idéologique, comme il y en a plein.
00:18:28 Comme il y en a trop et comme l'écrasante majorité des Français
00:18:30 le savent qu'il y en a.
00:18:32 Et les JLD, le syndicat de la magistrature,
00:18:34 a investi les fonctions de JLD pour pouvoir être aux commandes
00:18:38 de toutes ces questions effectivement sensibles
00:18:41 de mise en détention d'Aminé Roupa.
00:18:42 Moi, je suis complètement sous le choc.
00:18:44 – Pierre-Henri ?
00:18:46 – D'abord, compassion pour la victime.
00:18:49 Première chose.
00:18:50 – Vous avez raison.
00:18:51 – Pour cette femme de 70 ans qui a subi cet assaut.
00:18:57 Deuxième élément, on ne rend pas la justice
00:19:00 sur les plateaux, M. Morandi.
00:19:01 – Non mais on essaie de la comprendre.
00:19:02 – Et donc ?
00:19:03 – C'est ce que j'ai dit tout à l'heure.
00:19:05 J'ai dit on n'est pas là, on n'a pas le dossier.
00:19:07 – La meute, le silégatement, la réégalité,
00:19:09 que se passe-t-il ?
00:19:11 – Juste, attendez, Pierre-Henri.
00:19:12 – Vous paraissez bien engagé, cher monsieur.
00:19:16 – La justice est rendue en mon nom, en votre nom.
00:19:20 J'ai le droit d'en discuter sur un plateau télé.
00:19:23 Nous avons le devoir d'en discuter.
00:19:24 – Vous êtes idéologiquement neutre, vous.
00:19:26 – Alors, rentrons juste à l'analyse.
00:19:30 Après, je crois qu'on aura le temps.
00:19:32 Vous aurez le temps de vous affronter.
00:19:34 – Il s'agit juste de comprendre.
00:19:37 – Ce jeune homme, moi, je n'ai pas le dossier, pas plus.
00:19:40 – C'est ce que j'ai dit aussi, je l'ai dit.
00:19:41 Je l'ai dit, si vous m'avez écouté.
00:19:43 – Donc, on n'est sûr de rien dans ce dossier.
00:19:46 Par contre, il y a un juge qui a eu le dossier,
00:19:49 qui a eu le jeune homme en face,
00:19:51 et qui sur la base de l'enquête de personnalité
00:19:56 a pris un certain nombre de mesures.
00:19:58 Apparemment, ce qui circule dans les médias
00:20:02 nous montre que ce jeune homme a vraiment besoin de soins
00:20:06 et que ça pose un problème d'accéder à des contenus pédopornographiques
00:20:13 de manière libre.
00:20:15 Ça, ça doit nous interpeller en tant qu'adultes.
00:20:19 C'est ça, c'est la vraie question.
00:20:22 Ensuite, j'imagine que ce jeune homme a une famille,
00:20:25 qui l'est encadré…
00:20:27 – Vous avez pas peur de la récidive, vous entendez ça ?
00:20:29 – Mais, attendez, je n'en sais rien, pas plus que vous.
00:20:32 Je n'en sais rien.
00:20:34 – Ah ben moi, ça m'interroge, pour un minor qui a potentiellement
00:20:36 violé une dame de 70 ans, qui avait des vidéos pornographiques
00:20:40 dans son téléphone, oui, ça m'interpelle.
00:20:42 – Eh bien, c'est ça qui m'interpelle.
00:20:44 Moi, ce qui m'interpelle, c'est que oui,
00:20:46 des jeunes adolescents puissent avoir accès à des contenus pédophornographiques
00:20:51 – Et un jeune adolescent qui aurait potentiellement violé une dame de 70 ans,
00:20:53 ça ne vous interpelle pas ?
00:20:55 – Mais ça, c'est la conséquence, madame.
00:20:57 C'est la conséquence de l'accès à la pornographie.
00:21:01 Mais si vous défendez la pornographie libre et gratuite…
00:21:03 – Mais pas du tout, ne me faites pas dire ce que j'ai pas dit, oh !
00:21:05 – Du calme, du calme, du calme, du calme, on se calme, on se calme.
00:21:09 – Mais vous aussi, vous racontez n'importe quoi, non ?
00:21:13 – On se calme, on se calme.
00:21:15 Moi, je n'ai pas de contrat à ces news, madame.
00:21:17 – Moi non plus.
00:21:19 – Si, vous en avez un.
00:21:21 – Elle me l'a dit en rentable.
00:21:23 – J'ai refusé de répondre à la question.
00:21:25 – C'est un autre débat, mais moi, je vous dis une chose, on ne la paye pas.
00:21:29 – Merci.
00:21:31 – Je ne sais pas ce que vous appelez avoir un contrat, moi, je vous dis…
00:21:33 – Elle est payée.
00:21:35 – Non, elle n'est pas payée.
00:21:37 – Je vous dis que non, ce n'est pas le sujet.
00:21:39 – Et puis, ça change quoi ?
00:21:41 – Ça change que…
00:21:43 – Attendez, juste parce qu'on change de sujet.
00:21:45 – Allez au bout de votre pensée, qu'est-ce que ça change ?
00:21:47 – En tout cas, moi, je vous dis qu'elle n'est pas payée.
00:21:49 – Très bien, monsieur Moran.
00:21:51 – Et juste en revient au sujet, parce que je crois qu'il y a une dame qui a été violée,
00:21:55 et c'est peut-être plus important que de savoir si maître Salmane a un contrat ou pas, alors qu'elle n'en a pas.
00:21:59 – Moi, je dis que la difficulté, c'est d'accéder pour les jeunes à des contenus pénaux par nos principes, vous êtes d'accord ?
00:22:07 – Je vous ai laissé le dire sans aucun problème.
00:22:09 – Et vous voulez protéger notre jeune âge.
00:22:11 – Exactement, vous avez tout à fait raison. Rachida Kaout.
00:22:13 – J'allais dire, l'heure est grave, et puis, aujourd'hui, ce qui nous interpelle, c'est surtout ce qui se passe.
00:22:17 Comment des adolescents de cet âge-là, en fait, se retrouvent à commettre des actes aussi odieux ?
00:22:21 – Vous me fixez comme ça.
00:22:23 – Compassion, bien sûr, avec la victime, et puis, aujourd'hui, je crois qu'il faut vraiment se reconcentrer sur l'essentiel.
00:22:27 Qu'est-ce qu'on va faire de cette jeunesse qui, aujourd'hui, est la proie à des réseaux sociaux,
00:22:32 est la proie aussi à des contenus pédaux, à caractère pédopornographique, et puis, qu'est-ce qu'on fait ?
00:22:39 Après, maintenant, la sanction n'a jamais été la solution.
00:22:43 Il faut éduquer, il faut réinvestir, si vous voulez, ce terrain qui est de combattre, en fait,
00:22:48 toute cette manipulation de notre jeunesse, et leur montrer une nouvelle voie
00:22:52 pour qu'ils puissent être des citoyens éclairés, engagés, et puis, qui évitent aussi de commettre ce type d'entre-ci.
00:22:58 – Exactement, un dernier mot là-dessus.
00:23:00 – On en est là, aujourd'hui.
00:23:02 – Le gouvernement, en tout cas, le parquet, a donné la réponse de qu'est-ce qu'il ferait de cette jeunesse.
00:23:08 Il a requis le contrôle judiciaire, il n'a pas requis la détention provisoire.
00:23:11 – Alors que la détention provisoire est possible, quand on a commis un crime à 14 ans.
00:23:15 – À 14 ans, c'est possible, oui, il est possible d'être en détention provisoire à 14 ans.
00:23:18 – Quand il y a un crime, on peut le placer en détention provisoire.
00:23:21 – Ou alors quand il ne respecte pas le contrôle judiciaire.
00:23:24 – Très bien, on va faire une pause, on va se retrouver dans un instant,
00:23:27 on va essayer de faire une émission calme, quand même, et pas de conflits personnels.
00:23:30 – Mais c'est pas possible, c'est pas pour eux.
00:23:32 – Non mais on peut débattre sur les idées. – C'est lui qui a commencé.
00:23:34 – Oui, mais on n'est pas à l'école non plus.
00:23:36 – On peut débattre sur les idées autant qu'on veut, mais voilà, pas d'attaque personnelle,
00:23:39 je trouve que c'est dommage et ça ne sert personne,
00:23:42 mais en tout cas, vous n'avez pas de contrat à CNews et vous n'êtes pas payé, ça c'est une certitude.
00:23:46 Le CNews Info, Sommeil Alhabidi.
00:23:48 [Musique]
00:23:51 – Une hausse inquiétante, augmentation de 32% des crimes et délits racistes,
00:23:56 xénophobes ou anti-religieux, avec 15 000 infractions enregistrées en 2023,
00:24:02 des actes en nette accélération depuis le 7 octobre.
00:24:06 Les agriculteurs européens obtiennent gain de cause,
00:24:09 l'Europe va plafonner les importations de certains produits ukrainiens,
00:24:13 mesure réclamée également par nos paysans, qui fustigeaient cette concurrence déloyale.
00:24:18 Et puis, une année record se félicite Christophe Béchut,
00:24:22 les émissions de gaz à effet de serre poursuivent leur recul en France
00:24:25 et enregistrent une baisse de 4,8% en 2023.
00:24:30 [Générique]
00:24:32 – 11h02 sur CNews, merci d'être avec nous.
00:24:35 Voilà, j'essaie d'établir le calme pendant la pause, c'est compliqué,
00:24:37 pas d'attaque personnelle, je le redis.
00:24:39 Bon, allez, on va parler de Marseille, ça c'est important,
00:24:41 ce qui se passe à Marseille, c'est important ce trafic de drogue,
00:24:43 parce qu'il y a des victimes, vous savez, il y a quasiment 50 victimes
00:24:46 l'année dernière concernant le trafic de drogue.
00:24:48 Et je voudrais commencer par un témoignage qui a été recueilli
00:24:50 par nos confrères de RMC ce matin, par Apolline de Malherbe,
00:24:53 qui a eu au téléphone un homme qui s'appelle Frédéric,
00:24:56 qui est un homme qui habite le Nord.
00:24:57 Et pourquoi je veux vous le faire écouter ?
00:24:59 Parce que cet homme est handicapé et il reçoit à peu près 560 euros par mois,
00:25:05 c'est son allocation de handicap.
00:25:07 Et il explique, vous allez l'entendre, il explique qu'il a été contacté
00:25:09 par les dealers de la cité voisine et il souhaite qu'ils le fassent nourrice,
00:25:12 c'est-à-dire qu'il lait la drogue stockée chez lui, c'est ça une nourrice,
00:25:16 et il lui propose 6 000 euros par mois pour être nourrice, les dealers.
00:25:22 Et il s'interroge, et forcément, enfin il a l'honnêteté de le dire,
00:25:25 il s'interroge quand on lui dit "avec 560 euros, il a du mal à vivre,
00:25:29 il s'en sort pas", mais là on lui propose 6 000 euros pour tenir la drogue.
00:25:33 Écoutez, c'était ce matin donc sur RMC.
00:25:35 - Oui, j'habite, bon, j'habite pas une cité chaude,
00:25:39 mais j'habite à côté d'une cité chaude.
00:25:41 Et ce qu'ils cherchent les dealers, c'est une nourrice.
00:25:44 Donc moi je suis en handicapé adulte depuis 3 ans, j'ai 508 euros par mois.
00:25:50 Et le dealer est venu me voir et il m'a dit "écoute, si tu veux nous faire la nourrice
00:25:54 de 10h du matin à 2h de l'après-midi, quand on vient rechercher le matériel à 2h,
00:26:00 on te donne entre 200 et 300 euros par jour, c'est-à-dire un an et demi de mon salaire que je touche".
00:26:07 C'est tentant ? - Ben oui.
00:26:10 - Alors pourquoi ? Pourquoi c'est tentant ?
00:26:13 Je suis tout seul, j'ai rien à perdre, j'ai du mal à vivre avec 508 euros par mois, c'est pas évident.
00:26:20 Et quand on vous propose presque 6 000 euros par mois, c'est vraiment tentant.
00:26:28 - C'est terrible d'entendre ça et j'ai voulu passer parce que c'est souvent ce que je dis
00:26:32 quand on parle avec des gens sur ce plateau qui viennent m'expliquer qu'il faut taper contre la drogue.
00:26:37 Je dis "mais qu'est-ce que vous répondez à un jeune à qui on va proposer 2 000 ou 3 000 euros par mois
00:26:41 pour être guetteur dans une cité, alors qu'on va lui dire "va travailler dans un fast-food
00:26:46 et tu vas gagner 1 000 euros".
00:26:48 Et là c'est encore plus flagrant, ce monsieur dit "je suis seul, j'ai rien à perdre, je suis handicapé,
00:26:53 je touche 160 euros, on m'en propose 6 000", il s'interroge.
00:26:57 - Bien sûr, je comprends tout à fait. Maintenant la solution qu'on peut apporter,
00:27:01 cette personne-là a fait un calcul tout à fait rationnel, c'est un an et demi de son salaire,
00:27:05 je comprends tout à fait. Mais la solution qu'on peut apporter c'est que dans le calcul rationnel
00:27:09 c'est que les risques judiciaires soient donc très importants, suffisamment importants
00:27:13 pour l'empêcher de participer à un trafic qui tue des gens.
00:27:16 Je rappelle tout de même les cas de suicides par an à Marseille, qu'il y en a dans toute la France,
00:27:21 donc il faut que les risques judiciaires soient à la hauteur de ça.
00:27:24 Aujourd'hui ce n'est absolument pas le cas, et en l'occurrence, cette personne-là a certainement
00:27:27 une chance sur 2, une chance sur 3, une chance sur 4 d'être attrapée si jamais elle faisait ça.
00:27:31 - Je ne suis pas sûr, nourris dans une cité à côté, on ne va pas l'encourager,
00:27:35 on ne dit pas ça pour l'encourager, attention à ce qu'on dit bien évidemment,
00:27:38 c'est hors la loi, c'est illégal, etc.
00:27:40 Mais si on est objectif, et j'essaie de l'être, moi je comprends que ce monsieur se pose la question.
00:27:45 - 20 milliards pour le trafic de drogue.
00:27:47 - Il ne faut pas le faire, mais Pierre-Henri, on comprend que ce monsieur se pose la question.
00:27:51 - On comprend que ce monsieur se pose la question, mais je crois que la vraie question,
00:27:57 c'est celle de la lutte contre le narcotrafic, contre le crime organisé,
00:28:05 et de ce point de vue, la lutte doit être communautaire.
00:28:11 Je vous rappelle que par exemple, aujourd'hui, dans l'Union Européenne,
00:28:16 ce sont notamment les ports du Nord de l'Europe qui ont connu une expansion considérable de l'arrivée de cocaïne.
00:28:27 Mais il ne faut pas confondre la lutte contre le narcotrafic avec la lutte contre les consommateurs de drogue.
00:28:38 - Mais entre les deux, il y a peut-être ce monsieur, il y a les choufs, ceux qui gâtent.
00:28:44 Mais moi c'est à eux, parce que eux c'est le quotidien.
00:28:46 C'est vrai qu'on parle souvent de la lutte au niveau national, au niveau européen,
00:28:50 c'est un fait, mettons-le de côté. On parle souvent des consommateurs, c'est un débat aussi.
00:28:56 - Jean-Marc Morandini, 900 000 consommateurs de drogue chaque jour en France.
00:29:02 Et donc ça pose une question sur la politique publique que l'on...
00:29:07 - Mais moi ma question c'est qu'est-ce qu'on dit à ce monsieur à qui on propose 6000 euros ?
00:29:10 - On se pose la mauvaise question.
00:29:12 - Qu'est-ce qu'on dit au gamin qui touche 3000 euros en faisant des choufs et à qui on leur dit...
00:29:17 - On leur dit c'est pas bien mais...
00:29:18 - Ouais c'est pas bien mais à part ça, ça suffira pas.
00:29:20 - Je dis à ce monsieur qui pense qu'en gagnant 6000 euros et en jouant le rôle de nourrice,
00:29:26 eh bien il est à l'abri de poursuites, etc.
00:29:30 Je lui dis faites très attention parce que justement il se pose la mauvaise question.
00:29:34 C'est pas qu'est-ce que j'ai à gagner en fait en faisant ça, c'est surtout tout ce que j'ai à perdre en faisant ça.
00:29:40 - Lui il dit je gagne 560 euros.
00:29:43 Ça aussi c'est un problème au fond, c'est qu'il est handicapé à 560 euros.
00:29:46 - C'est pénalement puni et en plus au-delà de tout ça, c'est quand même très dangereux
00:29:53 parce qu'il alimente un réseau qui aujourd'hui est l'un de nos combats majeurs.
00:29:58 Moi je remercie les forces de l'ordre tous les jours parce qu'ils sont sur le terrain
00:30:02 pour attaquer justement tous ces réseaux de nourrice mais aussi de chouffe, etc.
00:30:08 - Ce que vous dites, c'est ce qu'il dit sur les plateaux, c'est ce langage que j'essaie de casser,
00:30:13 c'est qu'on est dans la théorie.
00:30:14 Oui c'est pas bien, oui il y a des risques, à part que lui il a sa vie.
00:30:19 Sa vie c'est, il est dans une cité, il gagne 560 euros, il est handicapé à 560 euros.
00:30:26 Je vous dis la vérité, je ne sais pas comment on vit aujourd'hui avec 560 euros par mois.
00:30:31 Et moi je ne sais pas quoi lui dire à ce monsieur.
00:30:33 Je vais lui dire continuez à essayer de bouffer vos 5 mois.
00:30:35 - Vous devez tenir un discours qui est celui que l'on tient vis-à-vis d'une société.
00:30:40 - Bien sûr, on lui dit c'est illégal, on lui dit vous n'avez pas le droit mais on sait bien que ça suffira pas.
00:30:44 - Ensuite, il va arbitrer mais si il a appelé ce matin, c'est que manifestement il ne va pas tomber dans...
00:30:49 - Mais en fait, vous êtes tous en train de dire c'est pas bien, etc.
00:30:52 mais il y a un principe de réalité.
00:30:53 Vous avez quelqu'un qui gagne 560 euros, qui vit seul, il se dit qu'est-ce que j'ai à perdre ?
00:30:58 Et la dimension pécuniaire, elle est au cœur du trafic de stupéfiants.
00:31:01 Quand vous avez des jeunes, on leur dit c'est 35 heures, tu vas gagner 1200 euros
00:31:05 ou tu restes chez toi, tu vas gagner 6000 euros net d'impôt.
00:31:08 - Mais c'est la même histoire que la prostitution, c'est pareil.
00:31:11 - Ils se disent il y a un bénéfice-risque, le risque c'est de se prendre une balle ou de finir en prison.
00:31:16 Et ils acceptent ce risque puisqu'en prison, ils peuvent continuer leur trafic aussi.
00:31:20 Donc il faut arrêter avec c'est pas bien, on est tous d'accord.
00:31:23 - Heureusement que tous nos concitoyens ne sont pas comme ça, Mme Salmane.
00:31:26 - Tous nos concitoyens ne sont pas comme ça.
00:31:28 - Mais les jeunes, quand tu vois leur mère qui a fait sa réunion de femme de ménage pour 1200 euros,
00:31:31 elle galérait et on leur dit pourquoi tu vas gagner 6000 euros ?
00:31:34 - Laissez-la parler.
00:31:36 - Il y en a qui rentrent dans ce système-là malheureusement et il faut impérativement leur rappeler qu'effectivement...
00:31:41 - Et vous êtes dans la théorie, il y a aussi un principe de réalité où ces jeunes-là, ils font vivre toute leur famille.
00:31:46 Ils voient leur mère qui a été femme de ménage qui galère, leur père qui a été dans le bâtiment qui a mal au dos qui galère
00:31:50 et ils entretiennent toute leur famille.
00:31:53 - Vous avez raison, vous avez raison, on ne fait pas la promo de ça.
00:32:19 - 9 usagers sur 10 sont poursuivis aujourd'hui pénalement par la justice qui au passage n'est pas laxiste
00:32:31 parce que dès lors que l'on est impliqué dans un trafic de stupéfiants, les peines de prison sont assez lourdes aujourd'hui.
00:32:43 Donc nous sommes devant un problème qui est le suivant, la France a la législation la plus répressive en matière de lutte contre la drogue
00:32:54 et pourtant nous sommes le pays qui est le plus gros consommateur de drogue.
00:32:59 - Tiens, Marie-Sève, là-dessus parce que là vous avez un vrai regard, là-dessus une vraie expertise.
00:33:03 - Est-ce que la France est le pays le plus répressif en matière de drogue ?
00:33:07 - Bah oui.
00:33:08 - Regardez le Salvador, je crois que c'est un petit peu plus répressif mais pour le coup ça fonctionne.
00:33:11 - Je vous parle de l'Union Européenne.
00:33:13 - Très bien.
00:33:14 - La France a la législation la plus répressive et ça ne donne pas de...
00:33:20 - Qu'est-ce que vous voulez faire ?
00:33:21 - Eh bien avoir une vraie réflexion sur un narco-État.
00:33:26 - Alors c'est une vraie question ça justement, c'est pas une question de légaliser ou pas ?
00:33:28 - Les Pays-Bas sont un narco-État, on ne va pas légaliser la cocaïne, personne ne pense décemment qu'on va légaliser la cocaïne.
00:33:32 - C'est un narco-État.
00:33:33 - Ah bah attendez.
00:33:34 - C'est une plateforme logistique du crime organisé.
00:33:40 - Oui et la vie du roi des Pays-Bas est cloîtrée dans le colère royal parce que le ministre de la Justice belge ne peut plus sortir de chez lui, il habite dans un bunker depuis plusieurs années.
00:33:52 - Mais ne dites pas que c'est un narco-État.
00:33:54 - Mais évidemment.
00:33:55 - Bon allez, on va avancer justement sur la drogue.
00:33:58 - On va parler d'Emmanuel Macron qui était hier à Marseille, vous l'avez vu, on l'a vécu en direct d'ailleurs parce que sa visite était surprise et elle nous a surpris hier en direct pendant cette émission.
00:34:08 On a vécu ensemble à partir de 10h40 et je voudrais que vous écoutiez parce que c'est très intéressant ce que dit Marc Lamoela, il est ancien policier, auteur d'un livre et il explique ce qu'il a ressenti en voyant Emmanuel Macron débarquer à Marseille.
00:34:22 Et il dit autre chose qui aussi est une réalité dont personne ne parle normalement, il dit "il faut dire les choses, une partie des gens de cette cité vivent aussi du trafic de drogue"
00:34:32 et c'est peut-être pour ça qu'ils n'ont pas beaucoup parlé à Emmanuel Macron de ça, on les a entendu parler de ce qui se passait à Gaza, on les a vu faire des selfies avec le président,
00:34:41 on a vu le président signer des autographes sur des cahiers de correspondance, les gens n'ont pas beaucoup parlé de la drogue.
00:34:47 Alors écoutez, c'était Marc Lamoela ce matin sur CNews.
00:34:50 Ce qui concerne le coup de com' du président de la République, moi hier matin lorsque j'ai allumé la télé, j'ai cité entre Brad Pitt et Akan qui signaient des autographes et faisaient des selfies
00:34:59 et puis j'ai cru qu'à un moment donné c'était le pape, il a saisi un homme et une femme pour lui faire des bisous, non non c'était le président Macron qui brassait de l'air.
00:35:05 Voilà, le coup de com' bon c'est pas le premier à le faire et puis bon ce ne sera pas le dernier, les gens attendent autre chose de cela et puis,
00:35:16 alors je vais dire quelque chose qui peut-être va déranger mais on l'a vu d'ailleurs dans les propos des citoyens habitants sur place,
00:35:24 ils étaient plus intéressés par Gaza que par les trafics de stupéfiants.
00:35:27 Donc moi je vais dire, une réalité c'est qu'une bonne partie des gens qui résident à la Castellane vivent du trafic et créent une économie parallèle.
00:35:36 Donc voilà, ce qui a été fait en matière de procédure pénale et d'interpellation est évidemment une bonne chose,
00:35:43 même si les prises, vous le disiez, ne sont pas colossales.
00:35:46 – Alors on est en direct avec Denis Trossero, journaliste fédivère qui a écrit ce livre dont on a parlé il y a quelques jours avec lui d'ailleurs,
00:35:52 qui s'appelle "Règlement de comptes à Marseille" aux éditions Mareuille.
00:35:55 Bonjour Denis Trossero, merci d'être en direct avec nous.
00:35:57 D'abord, est-ce que c'est vrai ce que dit ce policier ?
00:36:00 Selon vous qu'une partie des gens de la Castellane vivent de ce trafic de drogue
00:36:04 et c'est peut-être pour ça qu'ils n'ont pas beaucoup interpellé Emmanuel Macron là-dessus.
00:36:07 – Oui, je crois que ça fait partie des fausses pudeurs, des choses qui ne se disent pas, mais il ne faut pas le nier.
00:36:17 On a longtemps caché sous le boisseau à Marseille cette réalité en disant que le trafic de drogue et que les banlieues n'explosaient pas,
00:36:28 en disant que c'était en partie dû au soleil, en partie dû à l'Olympique de Marseille,
00:36:33 en partie aussi dû à ce qui est une réalité à la densité du tissu social,
00:36:38 mais on oubliait de dire que des familles entières vivent du trafic de drogue.
00:36:43 Et que quand vous avez dans une famille des jeunes qui ne sont sans ropaire ni boussole,
00:36:48 qui n'ont pas le bac, qui n'ont aucune perspective professionnelle,
00:36:53 c'est vrai, comme vous le disiez tout à l'heure, qu'ils ont parfois la tentation de se réfugier dans le trafic de drogue.
00:36:59 Avec notre société de consommation qui nous abreuve de possibilités de se nourrir, de s'enrichir de diverses manières, d'acheter.
00:37:09 Et donc ça, on ne peut pas le nier. Mais est-ce que des ministres, est-ce qu'un président de la République peuvent le reconnaître ?
00:37:15 Non, je ne crois pas. Ce n'est pas de bon ton. Ce n'est pas politiquement correct.
00:37:20 – Alors vous qui vivez à Marseille depuis toujours, qui connaissez bien le trafic de drogue, qui connaissez bien ces quartiers,
00:37:25 est-ce que ce qui se passe à Marseille depuis lundi, c'est-à-dire cette opération Placenet XXL,
00:37:30 puisque c'est le nom qui a été donné, est-ce que c'est vraiment une opération Placenet XXL ?
00:37:34 Ou comme on le dit dans le synthé en bas de l'écran, un plan de com XXL ?
00:37:39 – Il y a un peu des deux, sincèrement. Moi, je trouve que c'est courageux.
00:37:43 Mais alors d'abord, tous les ministres qui viennent à Marseille, quels qu'ils soient,
00:37:48 et ça, je crois qu'en tant que journaliste, on peut le déplorer,
00:37:51 les visites ministérielles, c'est devenu quasi insupportable.
00:37:54 On est dans la com, dans la surcom et dans la recom XL et XXL.
00:37:58 Après, il faut reconnaître quand même que la cité de la Castellane fait partie,
00:38:02 si je devais faire un classement, je dirais qu'elle fait partie du top 3 ou du top 5 des cités les plus ciblées.
00:38:08 Il faut se souvenir qu'en 2015 déjà, M. Manuel Valls, Premier ministre,
00:38:13 était venu visiter la Castellane pour commenter les chiffres des trafics et de lutte
00:38:20 contre les trafics qui paraît-il étaient bons.
00:38:23 Pas de chance, il y avait eu deux heures plus tôt des coups de feu dans la cité.
00:38:27 Le directeur départemental de la Sécurité publique avait été ciblé.
00:38:31 Il y avait un réseau dans lequel un commando dirigé par des Kosovars et des Albanais
00:38:39 avait tenté de prendre le contrôle de la Tourca de la Castellane.
00:38:44 Donc vous voyez, ça c'était en 2015, quasiment il y a 10 ans.
00:38:47 Qu'est-ce qui a vraiment changé ? Je crois pas beaucoup de choses.
00:38:51 Je pense qu'on a perdu beaucoup de temps.
00:38:53 Après, on ne peut pas dire que ce ne soit pas une bonne initiative.
00:38:56 Il faut aussi voir ce qui a été fait sur l'année 2023.
00:39:00 Depuis le début de l'année 2024, il y a eu peu de règlements de comptes sur fonds de stup,
00:39:04 deux seulement, contre 49 l'année dernière.
00:39:07 Et la cité, la paternelle, qui était à l'origine de la rivalité entre les deux fameuses bandes rivales
00:39:12 que sont Yoda et des Z-Mafias, on est en train d'en voir le bout,
00:39:19 puisque la plupart, 90 de leurs membres, ont été interpellés et placés sous les verrous.
00:39:25 Et que les quatre points stup de la paternelle, dont on parlait beaucoup l'année dernière,
00:39:30 ont apparemment été démantelés.
00:39:33 Et quand je dis « apparemment », c'est vrai.
00:39:35 La difficulté, en fait, c'est qu'il va falloir pérenniser tout ça.
00:39:39 Et que les compagnies de CRS, les annonces de com', tout ça, c'est une chose.
00:39:44 Mais à la Castellane, le trafic va reprendre rapidement.
00:39:48 – Il paraît qu'il a déjà repris.
00:39:50 Denis, je ne sais pas si vous avez des informations,
00:39:52 mais il se dit que le trafic aurait repris dès le départ du président de la République
00:39:56 et que les dealers auraient déjà repris position.
00:40:00 – Je ne suis pas allé à la Castellane ce matin, mais c'est effectivement ce qui se dit.
00:40:04 Il s'adapte, il tente de trouver un nouveau lieu voisin
00:40:09 qui était différent de celui de la Castellane,
00:40:11 puisqu'on prêtait à cette cité, jusqu'à il y a quelques jours,
00:40:14 d'avoir cinq ou six points de deal, ce qui n'est pas négligeable.
00:40:18 Voilà, il ne faut pas oublier que la nature a horreur du vide
00:40:23 et que la nature criminelle, là, vient davantage encore.
00:40:26 Donc ce n'est pas négligeable.
00:40:29 C'est une guerre de territoire que la police et la justice doivent mener.
00:40:36 Et si M. Macron et les trois autres ministres ont été présents depuis lundi à Marseille,
00:40:40 c'est aussi, je crois, parce qu'ils ont été piqués au vif
00:40:42 par les déclarations des quatre magistrats le 5 mars
00:40:45 devant la commission d'enquête sénatoriale contre les narcotrafics,
00:40:48 qui ont brossé un portrait de Marseille qui est tout à fait vrai et argumenté.
00:40:54 Et ça, c'est insupportable pour la démocratie, c'est insupportable pour la France.
00:40:58 Je voulais juste vous poser une dernière question, Denis, sur le bilan.
00:41:01 Parce qu'on a eu un bilan de cette opération Place Nettix XL.
00:41:04 Je dois vous avouer que moi, je suis un peu tombé par terre en voyant ce bilan.
00:41:07 82 interpellations, c'est très bien.
00:41:10 63 gardes à vue, c'est très bien.
00:41:12 4 armes saisies, bon.
00:41:14 98 munitions saisies, bon.
00:41:17 8 kg de cannabis, c'est rien du tout.
00:41:19 340 g de cocaïne.
00:41:21 Je me suis demandé à un moment si c'était des grammes ou des kilos.
00:41:24 Et j'ai eu confirmation, c'est des grammes.
00:41:26 340 g de cocaïne, 385 000 euros et 12 véhicules saisis.
00:41:31 C'est une opération XXL, ça, pour vous ?
00:41:34 – Alors, le nombre d'interpellations a un peu grimpé.
00:41:38 On est à 91 interpellations ce matin.
00:41:40 – Effectivement, il m'arrive.
00:41:41 – 71 gardes à vue, mais vous avez raison.
00:41:43 330 g de cocaïne, c'est trois fois rien.
00:41:46 Et 8 kg de cannabis, c'est pas énorme non plus.
00:41:49 Il faut aussi songer qu'avec le déferlement médiatique et la venue des ministres,
00:41:53 je pense qu'ils avaient dû faire le ménage assez rapidement.
00:41:57 Et donc que c'était difficile de saisir des quantités importantes.
00:42:02 Mais ça a quand même le mérite d'exister.
00:42:05 Il faut songer que 71 gardes à vue,
00:42:08 ça va être compliqué à gérer aujourd'hui et demain et dans deux jours,
00:42:12 au terme de quand la garde à vue va s'achever
00:42:15 pour les services de police et de justice.
00:42:17 Voilà, on peut pas non plus critiquer en permanence.
00:42:21 – Non, non, je veux faire un bilan parce que…
00:42:23 – C'est vrai que c'est un peu comme un contrôle routier, si vous voulez.
00:42:25 Dans la demi-heure du contrôle routier,
00:42:27 tous les automobilistes savent qu'il y a des gendarmes ou des policiers à tel endroit.
00:42:31 Et donc les automobilistes font attention.
00:42:33 Les trafiquants de drogue avec leurs chouffes et leurs fameux criaras
00:42:37 sont capables d'alerter le réseau et de se mettre en situation de décamper
00:42:43 ou de déplacer le réseau et de faire disparaître
00:42:46 un certain nombre de pièces maîtresses dans des délais records.
00:42:50 – Effectivement, 119 interpellations chiffrées à l'instant
00:42:53 de la préfecture des Bouches-de-Roude.
00:42:54 Merci, Denis Trosserot, je rappelle votre livre "Règlement de comptes à Marseille".
00:42:58 C'est aux éditions Marrakech.
00:42:59 Merci d'avoir été en direct avec nous, Rachida Kaout.
00:43:01 Bon, c'est vrai que le bilan, c'est pas du XXL, c'est du L, on va dire.
00:43:05 – Moi j'entends tout le monde parler d'un plan de com',
00:43:09 ça n'est pas un plan de com'.
00:43:11 Emmanuel Macron, c'est le chef de guerre.
00:43:13 – Il avait signé des autographes hier, excusez-moi.
00:43:15 – Il met la guerre à tous les trafiquants de drogue.
00:43:18 – Ça fait 13 fois qu'il va à Marseille.
00:43:20 – On a mis le paquet, on continue et je vais vous dire…
00:43:23 – Vous n'êtes pas efficace.
00:43:24 – Je vais vous dire pourquoi ça n'est pas un plan de com'.
00:43:26 Parce qu'en réalité, la tête du réseau en collaboration avec le Maroc
00:43:30 a été justement arrêtée.
00:43:32 – Oui, tout à fait.
00:43:33 – La tête du réseau Yoda.
00:43:34 Donc vous avez deux grands à Marseille.
00:43:35 – Le réseau est tombé, les deux réseaux sont tombés.
00:43:37 – Mais alors, vous parlez de quoi ?
00:43:38 – Non mais là, je vous parle de ce qui se passe depuis lundi.
00:43:40 – Là, vous parlez de quelques grammes qui ont été effectivement retrouvés.
00:43:44 – L'opération Plastet, attendez, juste Rachida Kaout,
00:43:47 écoutez-moi, ne faites pas votre Sarah Salmane s'il vous plaît.
00:43:50 – Vous en faites pas moins, c'est le truc.
00:43:52 – Ecoutez-moi, juste l'opération Plastet, c'est l'opération qui a été lancée lundi matin.
00:43:55 – Non, depuis le grand matin.
00:43:57 – Non, depuis lundi matin, ça s'appelle opération XXL.
00:44:00 Ils ont même trouvé un nom de com', puisque c'est opération XXL,
00:44:03 c'est le nom qui est donné par les forces de l'ordre.
00:44:05 Emmanuel Macron, quand il est arrivé hier, on lui a présenté les plans,
00:44:07 il y avait écrit en énorme opération XXL.
00:44:09 Voilà, c'est ça, l'opération XXL.
00:44:11 Emmanuel Macron, il est allé faire quoi ?
00:44:13 Il n'est pas rentré dans un seul immeuble.
00:44:15 – C'est symbolique.
00:44:17 – Il est allé également soutenir les forces de l'ordre,
00:44:20 qui combattent tous les jours ces trafiquants, qui gangrènent les cartes,
00:44:23 qui tuent nos enfants.
00:44:25 Est-ce que vous imaginez ?
00:44:27 Donc il y a un moment, on fait, c'est pas bien, on fait pas, c'est pas bien.
00:44:30 – Non, je vous dis juste à quoi ça sert qu'Emmanuel Macron soit allé là-bas,
00:44:33 c'est ça ma question.
00:44:35 – Il faut prendre les choses différemment.
00:44:37 Il faut gagner le président de la République sur le terrain,
00:44:39 combattre les trafiquants, soutenir notre police,
00:44:41 apporter les moyens qu'il faut, avec tous les ministres,
00:44:44 que ce soit judiciaire, que ce soit le ministre de l'Intérieur.
00:44:46 Je suis désolée.
00:44:48 – Il leur a fait foirer leur visite à Darmanin, dites la vérité.
00:44:52 – Notre appui doit exister avec ou sans la visite.
00:44:55 – Écoutez, Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moretti organisent une visite.
00:45:00 Ils disparaissent dans leur visite,
00:45:02 parce qu'Emmanuel Macron décide d'arriver au dernier moment.
00:45:04 – La loi n'existe pas que depuis la visite d'Emmanuel Macron, enfin.
00:45:06 – C'est la question, c'est à quoi elle servit cette visite.
00:45:08 – Bilan de cette visite, on est allé demander aux habitants ce qu'ils en pensaient.
00:45:12 Regardez.
00:45:14 Sur les toits, au pied des tours, les forces de l'ordre ont pris d'assaut
00:45:18 la cité de la Castellane à Marseille.
00:45:20 Si cette présence policière laisse indifférent ce jeune du quartier…
00:45:24 – Je ne sais pas, il marchait dans la cité, je ne sais pas, il faisait quoi ?
00:45:26 – … d'autres la voient d'un bon œil.
00:45:28 Ce mineur vit sous la menace des dealers,
00:45:31 difficile pour lui de refuser leur demande de livraison.
00:45:34 – Par exemple, si un guettar me dit de passer à quelqu'un quelque chose,
00:45:37 des fois j'ai peur qu'il me fasse quelque chose si je refuse.
00:45:42 Ma mère m'a dit que c'est dangereux, du coup j'essaye vraiment d'éviter au maximum.
00:45:47 Elle a peur.
00:45:49 – Un autre adolescent du groupe s'inquiète lui pour son cousin,
00:45:52 un collégien devenu guetteur.
00:45:55 – Quand moi des fois ça tire et tout, du coup je m'inquiète pour mon petit cousin.
00:45:58 – À tout moment, il y a un autre collègue, il guette, il bat le père-dieu,
00:46:02 il meurt alors qu'il est très jeune.
00:46:04 – Une jeunesse bien différente de celle de cet habitant.
00:46:07 Selon lui, le départ de la police de proximité présente à son époque
00:46:11 a facilité l'installation des points de deal.
00:46:14 – Aujourd'hui, on a enlevé ces commissariats-là
00:46:16 et puis on y retrouve à la place des réseaux de revente de stupéfiants
00:46:20 ou d'autres choses, peu importe.
00:46:22 Avoir serré la ceinture comme ça au niveau des budgets quant à la sécurité,
00:46:28 et voilà, aujourd'hui quand on plante des pommes de terre,
00:46:32 on ne peut récolter que des pommes de terre, on ne peut pas récolter de carottes.
00:46:35 – Selon la préfecture de police, l'opération Plasnet XXL
00:46:38 a permis l'interpellation de 98 individus dans le département des Bouches-du-Rhône.
00:46:44 – Alors c'est intéressant parce qu'on est avec Hakim Mimoune
00:46:46 qui est fondateur de Génération France Forte,
00:46:48 qui a pu échanger avec Emmanuel Macron hier.
00:46:50 Bonjour Hakim Mimoune, merci d'être en direct avec nous.
00:46:53 Vous avez pu échanger avec le président de la République,
00:46:55 c'est-à-dire que vous soutenez plutôt cette visite,
00:46:58 vous avez le sentiment que c'était une bonne chose pour Marseille,
00:47:00 pour la Castellane et pour la lutte contre ces trafics de drogue ?
00:47:04 – Bonjour Jean-Marc, oui la bonne chose c'est que la communication a été bonne,
00:47:08 effectivement, après c'est vrai qu'aujourd'hui c'est un peu du copicolé,
00:47:11 c'est un plan Marshall qu'on a vu depuis pas mal d'années,
00:47:13 sur Marseille il y a à peu près 110 quartiers populaires,
00:47:16 sur le territoire national on n'écoute même plus,
00:47:18 le trafic de drogue il est malheureusement dans beaucoup de quartiers de France
00:47:21 et les résultats ne sont pas… malheureusement hier c'était un coup de com'
00:47:24 parce que derrière il n'y a pas eu de résultat positif,
00:47:26 on est arrivé à un plan où ces mamans, où ces enfants faisaient des selfies,
00:47:30 j'avais l'impression comme disait le politicien tout à l'heure,
00:47:33 que c'était une campagne électorale ou une visite de stars.
00:47:36 – Vous auriez aimé quoi, vous précisément ?
00:47:39 Qu'est-ce que vous attendez du président de la République ?
00:47:42 J'ai bien compris que ce qui s'est passé hier ce n'est pas votre tasse de thé,
00:47:44 qu'est-ce que vous auriez aimé ?
00:47:46 – Déjà un bilan qui puisse rencontrer les acteurs économiques du territoire,
00:47:51 les acteurs associatifs, plutôt que de faire un bal républicain,
00:47:56 parce que là aujourd'hui les forces de l'ordre se sont mis autour de lui
00:47:58 et ils ont très bien géré, ils ont été même très très corrects et cordiaux
00:48:02 avec la population, mais moi ce que je ne viens pas là,
00:48:04 c'est que depuis le début on attaque, on stigmatise ces populations
00:48:09 des quartiers populaires, on les traite, on les insulte, on les méprise,
00:48:12 on parle de la vaïa, on parle de musulmans, on parle d'exclusion,
00:48:14 on parle de tout ça et on mélange tout avec la drogue, on parle de l'islam
00:48:18 et hier on voit bien que les habitants sont très bien comportés,
00:48:21 même pire, trop bien comportés je veux dire,
00:48:23 je ne dis pas qu'il fallait le huer parce qu'on n'en est pas là,
00:48:25 c'est un président de la République, il aspire à être respecté et on le respecte,
00:48:29 mais ce qu'on ne veut pas dire là c'est qu'aujourd'hui,
00:48:31 quels étaient les milliards qui ont été éjectés pour la ville de Marseille ?
00:48:33 Le plan de transport, qu'en est-il ?
00:48:35 Les écoles à proximité, elles ont été rénovées, il y a plein de choses,
00:48:39 il y a plein d'activités, les logements, le plan de rue, où on en est ?
00:48:42 – Mais je dis ça Kimi Moune, ça c'est vrai que c'est un argument
00:48:44 qui est sorti à chaque fois et à un moment donné, je crois qu'il va peut-être falloir arrêter
00:48:49 parce que le problème des trafics en drogue,
00:48:51 ce n'est pas les écoles qui ne sont pas rénovées ou les immeubles qui ne sont pas rénovés,
00:48:54 ce n'est pas pour ça qu'il y a du trafic de drogue dans les cités.
00:48:57 – Je vous explique pourquoi, la Castellane, il y a à peu près 9000 habitants,
00:49:00 sur 9000 habitants, ce n'est pas 9000 dealers, ce n'est pas 9000 délégués,
00:49:04 la majorité, ils sont à peu près 8500 ou je ne sais pas combien ils sont,
00:49:07 peut-être plus de presque 9000, il y a une minorité qui vient de faire le "why"
00:49:10 en faisant un délégateur, il y a 5 points de deal,
00:49:12 pour la plupart ne sont pas martyrés, donc ils viennent de Nîmes, de Paris, de Lyon,
00:49:16 c'est des jeunes désœuvrés qui sont là, ils sont livrés à eux-mêmes,
00:49:19 malheureusement ils sont dans un engrenage.
00:49:21 Les forces de l'ordre, quand il y a des règlements de comptes, des assassinats,
00:49:24 le point de deal est remplacé par un autre clan,
00:49:26 quand les forces de l'ordre interpellent les interpellations comme hier soir,
00:49:29 hier matin, 82 interpellations, aujourd'hui ils ont repris avec une autre équipe,
00:49:33 donc ça veut dire que c'est une histoire sans fin,
00:49:35 ce qu'il faut faire c'est redonner goût aux habitants de vivre en sécurité,
00:49:38 la proximité il faut la remettre, hier j'ai entendu Stéphane Royal qui disait
00:49:41 il faut la remettre, mais elle a gouverné aussi avec Hollande, ils ne l'ont pas remise.
00:49:45 – Merci Hakimi Imoun, merci d'avoir été en direct avec nous,
00:49:48 c'était intéressant de vous avoir et d'avoir votre regard,
00:49:50 parce que vous êtes sur place, Pierre Maricelle,
00:49:52 ça fait plusieurs fois que ça revient la police de proximité,
00:49:54 que c'est l'expression, est-ce que ça, ça peut être une solution ?
00:49:57 – Ça peut être une solution, moi très franchement,
00:50:00 je pense que ça n'a pas duré longtemps la police de proximité,
00:50:03 ça a duré 4-5 ans, je pense que c'était plutôt une mesure
00:50:06 qu'on aurait dû continuer de tester, pourquoi pas la remettre en place.
00:50:09 Maintenant, de manière générale, sur la police de proximité,
00:50:12 ou là, la vitite d'Emmanuel Macron, qui pour moi était un plan de com',
00:50:15 j'ai l'impression d'être pris pour un imbécile, puisque c'est fait tous les ans.
00:50:18 – Là bon, quand vous avez la tête du réseau qui est arrêtée, c'est un plan de com'.
00:50:21 – Oui, mais écoutez, prenez un peu, je vous le dis, tout ça ce sont des mesurettes.
00:50:25 Aujourd'hui le tractionnement de Rome, c'est 50 morts à Marseille,
00:50:28 c'est des points de deal dans toute la France,
00:50:30 c'est des points de deal à New York, à Saint-Malo, à Vaud,
00:50:33 – Mais c'est partout dans le monde, et la France est gangrénée également.
00:50:37 – Non, non, non, c'est pas partout dans le monde,
00:50:39 il y a des pays où ce n'est pas du tout le cas.
00:50:41 – Ah bon ? La drogue n'existe pas dans le monde ?
00:50:43 – Plus on va à l'Est, de toute façon, moins il y a de trafic de drogue,
00:50:45 c'est l'Europe de l'Ouest qui est principalement touchée,
00:50:47 au Portugal il y a moins de trafic.
00:50:48 Bref, moi tout ce que je veux dire, c'est que des mesurettes,
00:50:51 là j'entendais Emmanuel Macron qui parlait du carrefour de l'entrepreneuriat,
00:50:54 mais ce n'est pas le carrefour de l'entrepreneuriat
00:50:56 qui va nous sortir de tout ce bazar, il nous faut une révolution pénale,
00:51:01 il nous faut une révolution à tous les niveaux,
00:51:03 il nous faut une révolution pénale, il faut réécrire le code pénal,
00:51:05 il faut réécrire le code de procès de pénal.
00:51:06 – On va mettre tout le monde en prison.
00:51:07 – Non, non, mais il y a aussi, Pierre-Henri, est-ce que vous êtes d'accord
00:51:11 pour dire quand même qu'il y a une économie parallèle dans tout ça,
00:51:14 et qu'au fond il y a une partie, malgré tout,
00:51:16 si tous les habitants de la Castellane ne sont pas des dealers,
00:51:19 ce qui est une évidence, une partie en vie.
00:51:21 – Et Jean-Marc Morandini, comment vous dirais-je le contraire ?
00:51:25 Bien sûr qu'il y a une économie parallèle, mais ce que je peux vous dire aussi,
00:51:30 c'est qu'il y aura d'autres opérations à Marseille que l'un des trois.
00:51:35 – Mais ça ne changera rien.
00:51:36 – Mais ça ne changera rien, comment pouvez-vous dire cela ?
00:51:40 Il y a une action qui est extrêmement compliquée,
00:51:44 avec une entrée permanente dans l'Europe de produits stupéfiants.
00:51:50 La lutte, elle n'est pas au niveau d'un seul pays,
00:51:53 elle est au niveau de lutte européenne.
00:51:57 Et ensuite, bien sûr vous pouvez qualifier de comme
00:52:01 la présence du Président de la République,
00:52:04 après tout il a un Premier ministre, il a un ministre de l'Intérieur,
00:52:07 c'est peut-être pas forcément utile qu'il s'expose sur tous les sujets,
00:52:12 mais cela étant, il y a eu 13 opérations, disiez-vous, depuis 2017.
00:52:18 – 13 visites du Président de la République à Marseille,
00:52:21 et depuis qu'il est là…
00:52:22 – Et il y en aura encore d'autres dans les deux ans.
00:52:24 – Mais moi j'ai une solution, excusez-moi,
00:52:26 à chaque fois, quelle solution ? Il y en a une de solution,
00:52:28 c'est là par exemple, vous avez entendu, à Marseille, il se dit,
00:52:31 alors moi je n'y suis pas allé, donc je ne peux pas confirmer,
00:52:34 mais il se dit que dès ce matin, le trafic a repris à la cité de la Castel.
00:52:37 La solution c'est laisser des forces de l'ordre,
00:52:40 et comme il n'y en a pas assez, c'est faire venir l'armée,
00:52:43 et l'armée non pas pour attaquer, pour faire la guerre,
00:52:45 mais l'armée en statique, comme l'armée nous protège aujourd'hui avec Vigipirate.
00:52:49 – C'est l'armée qui va arrêter le trafic de caméras.
00:52:54 – Ah bah ça peut être des efficaces.
00:52:56 – Mais bien sûr, mais comme c'est les policiers,
00:52:58 c'est la présence des policiers qui l'arrête aussi.
00:53:00 – Il n'y a pas de présence, ils vont reprendre du signe, vous le voyez.
00:53:02 – Par contre, le vrai débat que refuse pour l'instant la majorité,
00:53:07 c'est un débat autour de la dépénalisation, de la légalisation,
00:53:12 comme ça se fait dans d'autres pays.
00:53:15 – Mais d'abord, mettons l'armée dans les cités.
00:53:17 – Non, d'abord, discutons, nous sommes dans un thème de pratique.
00:53:20 – Mais arrêtons de discuter, on en a marre de discuter,
00:53:22 on en a marre de discuter, mais qu'est-ce qu'on fait ici ?
00:53:24 – Non mais on en a marre de…
00:53:26 – Non mais là…
00:53:27 – Moi je ne suis pas un politique, excusez-moi Pierre-Henri,
00:53:29 je ne suis pas un politique, c'est les politiques qui en a marre de discuter,
00:53:33 agissons et agissons, et c'est vrai que là il y a eu une action,
00:53:36 et ça je le reconnais, je reconnais ce que dit Rachid Akaout,
00:53:39 il y a eu une action, ils ont fait tomber deux réseaux à Marseille, bravo.
00:53:42 Mais maintenant dans les cités, ce n'est pas normal,
00:53:44 excusez-moi, ce n'est pas normal que le trafic reprenne dès ce matin la Castellane,
00:53:47 ce n'est pas normal.
00:53:49 – Bruno Pommard, Bruno Pommard en direct avec nous,
00:53:52 police de proximité ou l'armée ? Bruno Pommard avait défendu l'armée,
00:53:55 Bruno Pommard avait défendu la présence de l'armée,
00:53:57 une opération globale qui alliait plusieurs services,
00:54:00 c'est ça Bruno Pommard, bonjour.
00:54:01 – Oui bonjour Jean-Marc, écoutez, moi j'écoute depuis un moment
00:54:05 avec attention ce que tout le monde dit sur le plateau,
00:54:08 vous savez que je connais bien ces quartiers pour y être depuis 32 ans
00:54:11 et je suis beaucoup sur Marseille actuellement,
00:54:13 à travailler avec des associations de proximité,
00:54:15 alors c'est vrai qu'il y a un gros travail, un plan marchal à mener,
00:54:17 à deux niveaux, d'abord celui de la répression avec la justice évidemment,
00:54:21 mais les services de police, on l'a vu encore avec ces deux réseaux
00:54:24 qui ont été en partie démantelés, 82 interpellations,
00:54:27 sans compter évidemment les têtes de réseaux qui ont été incarcérées,
00:54:30 ça c'est une chose importante,
00:54:32 ce travail qui a été fait par la police a pris beaucoup,
00:54:35 beaucoup de temps, beaucoup de mois, entre 18 voire 2 ans,
00:54:38 voire 2 ans et demi, voire 3 ans même.
00:54:40 Les services de police, moi pour être en contact avec mes amis des stups de Marseille,
00:54:43 je peux vous assurer, travaillent 24h/24 sur le terrain
00:54:47 pour essayer de casser évidemment ces dispositifs.
00:54:49 Et on voit qu'effectivement, rien n'est facile,
00:54:52 et je pense effectivement, je vais dire plusieurs reflits,
00:54:54 j'ai fait une tribune à ce sujet,
00:54:56 et pourtant vous savez que je suis quelqu'un très branché sur la prévention,
00:54:58 parce que je trouve que c'est utile de le faire,
00:55:00 on ne peut pas ne faire que de la répression,
00:55:02 c'est vrai que je pense, si on ne veut pas devenir un pays de narcotrafiquants
00:55:06 comme on voit au Mexique et ailleurs,
00:55:08 attention ça va nous arriver, dans 5 ou 10 ans à mon avis,
00:55:11 on risque de retrouver ce qu'on voit dans d'autres pays d'Amérique du Sud,
00:55:13 c'est-à-dire des bandes armées très organisées,
00:55:16 qui vont faire front face à la police.
00:55:18 Alors je pense que, pourquoi ne pas utiliser dans les quartiers de reconquête républicaine,
00:55:22 il y en a 62, qui sont les quartiers les plus touchés,
00:55:24 les plus impactés par le trafic, par la prostitution, par tout ce qu'on peut imaginer,
00:55:27 de faire un test en faisant travailler de façon concomitante la police et l'armée.
00:55:32 Pourquoi je dis ça ?
00:55:33 Parce que nos policiers, vous savez qu'en France on a 150 000 policiers,
00:55:36 100 000 gendarmes, vous vous doutez bien qu'on ne peut pas couvrir des quartiers 24h/24,
00:55:40 parce que ce qui manque dans ces quartiers,
00:55:42 et moi je le sais pour y être allé il y a plus de temps,
00:55:44 j'étais au Flamand encore, à discuter avec les familles,
00:55:46 les familles ont besoin de voir du policier,
00:55:48 ont besoin de voir l'autorité et l'institution présente,
00:55:50 ça c'est un premier élément.
00:55:51 Le deuxième élément c'est le travail de fond que doivent mener l'OFAS,
00:55:54 l'EGIR, les fameux groupes interministériels de recherche,
00:55:57 ça c'est efficace, on l'a vu avec ces deux réseaux qui ont été démantelés.
00:56:00 Donc il y a un travail qui doit être mené par l'État,
00:56:03 sur ces réseaux avec des équipes de police bien structurées,
00:56:06 mais aussi le côté de la prévention, de la médiation qui est nécessaire.
00:56:11 Je n'ai pas entendu une seule fois sur les plateaux depuis bien longtemps,
00:56:15 encore une fois, la nécessité de se réapproprier les quartiers
00:56:18 avec les acteurs associatifs, avec la médiation.
00:56:21 On ne passera pas à côté la police, les blocs, comme on dit,
00:56:24 ne régleront pas tous les problèmes tout seuls.
00:56:26 – Juste Bruno Pomard, parce que je vois, pendant que vous parlez,
00:56:29 Pierre-Henri qui réagit sur l'armée, en particulier l'utilisation de l'armée.
00:56:32 Qu'est-ce que vous avez envie de dire à Bruno Pomard ?
00:56:34 – D'abord, ce que je retiens de ce que dit Bruno Pomard,
00:56:38 c'est qu'il y a la nécessité d'opération de médiation et de prévention
00:56:44 et qu'il ne l'exclut pas du tout.
00:56:46 Ça me paraît évident.
00:56:49 Et puis parce que les 64 quartiers prioritaires où on mettrait l'armée,
00:56:58 c'est évidemment stigmatiser une population,
00:57:02 mais surtout, je crois que ça serait totalement inefficace.
00:57:06 – Ce n'est surtout pas le rôle de l'armée.
00:57:08 – Pourquoi ? Parce que tout simplement, les réseaux,
00:57:11 ils ne sont pas complètement idiots, ils bougent.
00:57:14 Quand vous avez des opérations dans un certain nombre d'endroits,
00:57:18 et bien…
00:57:20 – Un mot Bruno Pomard, un mot de réponse et on fait la pause.
00:57:24 – Écoutez, encore une fois, moi je vous dis,
00:57:26 pour casser ce sentiment d'insécurité qu'ont besoin les gens dans ces quartiers,
00:57:30 j'étais il y a un mois à peine au Flamand, à Marseille,
00:57:33 les gens demandent de la présence du bleu ou du vert,
00:57:35 ce qu'on fait avec le plan Vigipirate,
00:57:37 donc je pense que c'est une nécessité,
00:57:39 pour autant, vous avez raison, le trafic peut se déplacer,
00:57:42 mais ce que recherchent les populations de ces quartiers,
00:57:45 qui ne vivent pas tous, parce que j'ai entendu certains
00:57:47 qui pensent que la Castellane entière vit des trafics, c'est faux.
00:57:50 Il y a 21 000 CDI, moi j'appelle ça,
00:57:52 et 240 000 en France, personnes qui vivent du stup.
00:57:56 Il faut savoir que les quartiers comptent des dizaines de milliers de personnes.
00:57:58 Il y a raison de le dire.
00:58:00 Arrêtons de stigmatiser l'ensemble des quartiers.
00:58:04 – Allez, on va faire une pause, merci Bruno Pomard,
00:58:06 président du Think Tank Initiative Sécurité Intérieure,
00:58:08 instructeur opérationnel du Rennes, merci d'avoir été avec nous.
00:58:12 On va faire une pause et après vous allez voir…
00:58:14 – Merci à vous. – S'il vous plaît !
00:58:16 On va faire une pause et ensuite on reparlera un peu,
00:58:19 je vais vous montrer un clip qui a été fait par la police nationale,
00:58:22 justement sur ces opérations Place Net, c'est intéressant
00:58:24 parce que maintenant la police communique sur les réseaux sociaux
00:58:26 et puis on parlera de Thomas Porte également, député LFI,
00:58:28 lui qui est revenu sur autre chose, c'est ce qui s'est passé à Argenteuil
00:58:32 avec la mort de ce garçon Ouinis, et vous allez voir que les insoumis
00:58:35 sont vent debout contre la police, c'est des salauds, c'est des pourris,
00:58:37 c'est la faute de la police, comme toujours.
00:58:39 Une pause, à tout de suite en direct.
00:58:41 [Générique]
00:58:44 – Nouveau bilan de l'opération Place Net à Marseille,
00:58:48 119 interpellations, 22 kilos de stupéfiants saisis
00:58:51 et plus de 400 000 euros confisqués,
00:58:53 selon le préfet de police des Bouches-du-Rhône
00:58:56 qui précise que l'opération est partie pour durer.
00:59:00 Hommage national à l'amiral Philippe de Gaulle,
00:59:02 fils aîné du général décédé la semaine dernière à l'âge de 102 ans
00:59:06 avec une cérémonie aux Invalides,
00:59:08 présidée par Emmanuel Macron en ce moment même.
00:59:11 Et puis le bonheur est ailleurs, et en l'occurrence,
00:59:14 il se trouve en Finlande, Finlande qui reste le pays
00:59:17 le plus heureux au monde pour la 7ème année consécutive
00:59:20 selon un rapport parrainé par l'ONU.
00:59:23 La Française arrive à la 27ème place.
00:59:26 – 11h38 sur CNews, merci d'être en direct avec nous.
00:59:31 Dans un instant on va parler de la France insoumise
00:59:33 qui est vent debout contre la police, mais ça c'est une habitude
00:59:35 parce qu'elle sert finalement son électorat,
00:59:38 en tout cas ce qu'elle croit être son électorat anti-police.
00:59:41 Auparavant, je veux juste vous montrer justement
00:59:43 l'opération Place Net vue par la police nationale
00:59:45 parce que ça c'est nouveau désormais quand vous allez
00:59:47 sur les résumés de la porte Youtube ou X de la police nationale,
00:59:50 ils font des clips sur les opérations.
00:59:52 Et hier soir, aux alentours de 19h-20h,
00:59:54 ils ont mis un clip sur l'opération à Marseille
00:59:56 qui résume un peu à leur façon l'opération à Marseille,
00:59:58 je me suis dit que c'était intéressant de vous le montrer.
01:00:00 [Générique]
01:00:03 – Cette semaine, les opérations Place Net entrent dans une nouvelle dimension.
01:00:06 À Marseille, une opération sans précédent a débuté lundi matin.
01:00:09 Appelée Place Net XXL, elle mobilisera de très nombreux policiers
01:00:13 sur toute la ville pendant plusieurs semaines.
01:00:15 Plus de 50 policiers et gendarmes ont investi
01:00:17 les quartiers sensibles de la ville et notamment la cité de la Castellane
01:00:20 connue pour ses nombreux points de deal.
01:00:22 L'objectif, les démanteler et empêcher les trafiquants de se réimplanter
01:00:25 en portant un coup d'arrêt durable pour une action durable.
01:00:28 Frapper plus fort, plus intensément, plus longtemps, d'où leur label XXL.
01:00:32 Objectif, remettre de la sécurité, de la sérénité et de l'ordre
01:00:36 partout où cela est nécessaire.
01:00:38 Policiers, gendarmes et douaniers sont mobilisés sur l'ensemble du département
01:00:41 pour une action conjointe, ciblée et préparée.
01:00:43 Il s'agit notamment de mettre la main sur les têtes de réseau
01:00:46 grâce à un travail de fond mené avec les magistrats.
01:00:49 Ainsi, les services spécialisés ont pu établir la liste
01:00:51 des 50 trafiquants les plus recherchés.
01:00:53 Les enquêteurs peuvent maintenant compter sur deux magistrats de liaison
01:00:57 tout juste implantés à Saint-Lucie dans les Caraïbes et à Dubaï.
01:01:00 Ce mardi, Emmanuel Macron, en visite à Marseille, a annoncé
01:01:03 que cette opération XXL avait déjà permis plus de 80 interpellations.
01:01:07 A terme, plusieurs dizaines de villes seront concernées par ces Place Net XXL.
01:01:11 Voilà, et je vous donne le dernier bilan des interpellations.
01:01:14 119 interpellations, il me parvient à l'instant,
01:01:16 119 interpellations, 87 gardes à vue, 22 kilos de cannabis saisi,
01:01:20 donc c'est un peu monté depuis tout à l'heure,
01:01:22 1 kilo de cocaïne, bon ça, ça reste un peu...
01:01:24 1 kilo de cocaïne, 4 armes, 13 véhicules et plus de 400 000 euros.
01:01:27 Juste un mot, Pierre-Marie Sève, puisque vous êtes directeur de l'Institut pour la justice,
01:01:30 comment vous jugez ce type de communication ?
01:01:32 Moi, honnêtement, je trouve ça pas mal.
01:01:34 Je trouve que c'est pas mal parce que c'est très didactique,
01:01:36 ça explique clairement, non mais ça vous apprend qu'il y a des magistrats spécialisés
01:01:39 qui sont positionnés. - C'est pédagogique.
01:01:41 C'est assez pédagogique, je trouve ça pas mal.
01:01:43 Moi, il y a une phrase qui me vient en tête, c'est
01:01:45 en politique, le travail c'est du temps perdu pour la carrière.
01:01:48 Voilà, la carrière politique c'est faire des coups de com' en permanence,
01:01:51 c'est de la com' en permanence, mais au bout d'un moment,
01:01:53 quand on étire un petit peu le peu de travail qui est derrière
01:01:56 et qu'on essaie de faire de la com' en permanence,
01:01:58 on arrive sur un niveau... - Les policiers font beaucoup de travail quand même.
01:02:00 Je suis complètement d'accord, mais les politiques ne font pas leur travail.
01:02:02 Les politiques ne font pas leur travail.
01:02:04 Les politiques, ça fait 40 ans qu'ils devraient régler les problèmes.
01:02:06 - Rachida Kaoud veut réagir. - Je suis d'accord avec vous, mais ça empille.
01:02:10 - Rachida Kaoud. - Vous ne pouvez pas vous permettre de cracher comme ça sur la police.
01:02:13 Je suis désolée. - Non, non, non.
01:02:15 - La police fait un travail exceptionnel. - Je ne peux absolument pas dire ce que je dis,
01:02:17 puisque je ne l'ai pas dit, je ne peux absolument pas cracher sur la police.
01:02:19 - Ils se mettent en danger tous les jours.
01:02:21 Est-ce que vous imaginez ? Si on ne les soutient pas.
01:02:23 C'est pour ça qu'un spot comme celui-ci, je suis désolée,
01:02:25 est un spot positif où ils expliquent ce qu'ils font.
01:02:28 Donc, ils méritent tout notre soutien. - Mais le spot, je n'ai rien contre le spot.
01:02:31 - Non, non, non, vous ne pouvez pas dire que c'est encore de la com'.
01:02:33 Ce n'est pas possible. - Non, non, absolument pas.
01:02:35 J'essaie de prendre de la hauteur et de dire que politiquement, ça ne me sert à rien.
01:02:39 - Sachant que la police aujourd'hui a besoin encore plus de moyens.
01:02:42 - On ne l'est pas là pour regarder des spots. On est là pour vivre sans trafic de drogue.
01:02:46 - Attendez, faites tout ça en même temps. - Est-ce que vous allez dans les commissariats ?
01:02:49 - Bien sûr, oui, oui. - Vous trouvez qu'en fait, ils ont besoin de plus de moyens ou pas ?
01:02:53 - Non, mais alors... - Comment ça, non ?
01:02:55 - Attendez, vous... - La police a besoin d'avoir encore plus de moyens.
01:02:59 - Je ne sais pas sur quel débat vous allez. Je ne critique absolument pas la police.
01:03:02 - Vous êtes en train de dire que c'est un com' encore, de la com' de la com' de la com' ?
01:03:04 - Juste, écoutez, pour écouter depuis longtemps Pierre Marissier, je ne peux pas dire que ce soit un anti-police.
01:03:11 - Non, on ne peut pas dire ça. - Loin de là, au contraire, il soutient beaucoup la police.
01:03:15 - L'opération générale... - Je pense qu'il y a un malentendu, parce que je pense qu'il parle des politiques.
01:03:19 Je pense qu'il parle des politiques et de ce que font les politiques. Pierre Henry, Sarah Salmane après.
01:03:23 - Oui, ben écoutez, c'est de la communication institutionnelle qui est plutôt très bien vue.
01:03:27 - Voilà. - Et qui rend hommage au travail des policiers, qui est un travail extrêmement compliqué.
01:03:36 Ensuite, on peut critiquer le politique, mais enfin, il n'y a pas de solution toute faite.
01:03:42 Il n'y a qu'à faut qu'on, monsieur. Franchement, dans votre Révolution Nationale, il y a sans doute de la place pour quelqu'un,
01:03:48 mais c'est totalement impubli. - On va continuer l'articulé de l'entreprenariat, mais vous avez raison.
01:03:50 - Maître Salmane ! - Non, très rapidement. - D'autres spots, il faudrait.
01:03:53 - Maître Salmane ! - Je m'exprime. - Je trouve que c'est un très bon spot. - C'est ça, ouais.
01:03:58 - Mais pourquoi c'est ça, ouais ? Non, non, mais... - Essayons d'avoir une seule conversation.
01:04:04 Vos critiques, donnez-les à Sarah Salmane. Au moins, on sait à qui vous parlez.
01:04:08 - Non, je pense que c'est un très bon spot. Il faut au contraire remercier la police, qui, chaque jour, est sur le terrain
01:04:13 et dans des conditions très difficiles. Ils sont, je le rappelle, assez mal payés, hués par une partie de la classe politique de l'extrême-gauche.
01:04:19 Donc, on doit les remercier. Ce qu'ils font, c'est des pédagogies qu'on comprend. Il y a des gens qui ne connaissent pas tout.
01:04:24 Donc, moi, je trouve que c'était bien et je le rappelle. - Alors, justement, vous parlez du rôle des policiers.
01:04:28 Les policiers, il y a une cible, en tout cas, que leur accroche sur le dos... - Les politiques ?
01:04:32 - Non, les policiers. Il y a une cible que leur accroche en permanence sur le dos. Certains politiques, c'est des insoumis,
01:04:37 qui disent qu'en gros, les policiers sont des pourris, sont des tueurs, sont des assassins. On en est là, aujourd'hui, en France, dans le débat.
01:04:44 Je voudrais qu'on écoute ce qui a été dit hier à l'Assemblée nationale, quand même, par Sébastien Delogu, qui est député de la France insoumise des Bouches-du-Rhône.
01:04:51 Et il est revenu en particulier sur la mort de Ouanis. Ouanis, vous savez, c'est ce garçon qui était sur un scooter, qui a été tué lors d'un choc frontal
01:04:58 avec une voiture de police. Et vous allez voir comment il parle des policiers. C'est surréaliste.
01:05:04 - La peine de mort est-elle abolie pour tout le monde dans notre pays ? Je veux commencer par rendre un hommage à Ouanis, 18 ans,
01:05:11 dont la vie a été fauchée par la police pour un refus d'obtempérer. Monsieur le Premier ministre, notre peuple a besoin que chaque citoyen
01:05:19 soit traité de façon identique pour trouver le chemin de la fraternité. Notre jeunesse a le droit à la dignité pour embrasser la promesse de l'égalité.
01:05:30 Notre République a besoin de la justice pour retrouver la paix. Nous réclamons la justice pour Nahel. Nous réclamons la justice pour Ouanis et pour tous les autres.
01:05:40 Allez-vous appliquer les principes fondateurs de notre République à tous ces enfants ? Ou souhaitez-vous être le marchepied du fascisme qui grandit
01:05:50 et qui menace l'unité du peuple dans notre pays ? - Pierre Henry, comment vous agissez quand vous entendez ça ? Est-ce que vous soutenez ce type de discours ?
01:05:58 - Écoutez, je crois que la responsabilité aujourd'hui, c'est d'abord d'appeler au calme. - C'est bien. - Et on a besoin de calme.
01:06:08 - C'est pas ce qui est fait là. Là, ça monte contre la force. - Oui, mais il faut arrêter ces instrumentalisations croisées. Ce que je veux dire, c'est que la justice s'est saisie de cette affaire.
01:06:23 Chacun d'entre nous a vu un certain nombre de vidéos sur le décès du jeune Yanis, qui est un drame en soi, qui est un drame absolu. Bon, la justice dira ce qu'il s'est passé.
01:06:37 Mais nous avons besoin aujourd'hui de calme. Il n'est pas acceptable que dans les quartiers, on aille tirer sur les commissariats.
01:06:50 Et en même temps, il faut, si j'ose dire, si j'ose emprunter cette expression, il faut aussi interroger la police sur ces méthodes d'intervention.
01:07:04 Je crois qu'il y a un débat serein, apaisé, qu'il faut avoir. Moi, j'ai besoin de la police républicaine. - Mais quand il y a envie de vous tempérer, vous devez vous arrêter.
01:07:15 - M. Salmane nous dit qu'il y a envie de vous tempérer, on arrête. - Si je me fais arrêter, je tempère. - Ben voilà, il n'y a pas de problème.
01:07:22 - Bien évidemment. Pour autant, Madame, il y a un certain nombre de jeunes gens qui, aujourd'hui, ne s'arrêtent pas. Pour autant, est-ce qu'ils doivent mourir ? Non.
01:07:35 - Mais ce n'est pas la question. S'ils étaient arrêtés. - Mais si, c'est la question. C'est aussi la question. - Le cœur de la question, c'est quand on vous demande de vous arrêter, vous vous arrêtez.
01:07:43 - Très bien. Il y en a un certain nombre qui ne s'arrête pas. Est-ce qu'ils doivent mourir ? Est-ce qu'ils doivent mourir ? - Non, ils ne doivent pas mourir, mais le problème, c'est qu'ils doivent s'arrêter.
01:07:51 - Merci. Donc, soutien aux forces de l'ordre. - Quand vous promettez un accident, vous vous arrêtez. - Soutien aux forces de l'ordre. Et derrière, réflexion sur les méthodes d'intervention de l'après-début.
01:08:02 - Et éducation de la jeunesse. On écoute la police. Quand la police vous dit de vous arrêter, vous vous arrêtez. - C'est ça qu'il y a seulement.
01:08:08 - Et souvent, ce sont les gens qui ont quelque chose à se reprocher qui ne s'arrêtent pas. Quand on n'a rien à se reprocher... - Une fois que vous avez dit ça, la réalité, elle est un peu plus compliquée que cela.
01:08:19 - Un dernier mot, puis on va réagir après. Mais est-ce que vous n'avez pas quand même le sentiment que les insoumis sont en train de diviser notre pays ? Ils sont en train d'augmenter la haine contre la police.
01:08:32 - Attendez. S'il n'y avait que les insoumis, ce serait... - Non, ce n'est pas vrai. Ils font du mal. Ils font du mal. - Mais il n'y a pas que les insoumis qui divisent.
01:08:45 - Aujourd'hui, vous avez fait une focale sur les insoumis en disant d'ailleurs... - Laissez-le parler. - En disant un certain nombre de propos qu'ils n'ont pas vraiment tenus. - Quoi, par exemple ? - En disant qu'ils stigmatisaient...
01:09:01 - Vous n'avez pas entendu ça, là ? - Mais je n'ai pas totalement entendu ça. - Ah, d'accord. On va vous le remplacer, peut-être, si vous voulez. - Non, ça va. Je n'ai pas besoin d'appareil auditif.
01:09:11 - On peut regarder le tweet de Louis Boyard, par exemple. Louis Boyard. « Rien n'a changé depuis la mort de Nahel. Ici, un préfet de police justifie le meurtre d'un jeune. » Un préfet de police justifie le meurtre d'un jeune.
01:09:23 « Rien ne justifie la peine de mort. Voilà pourquoi les crimes policiers... » Crimes. « Les crimes policiers s'enchaînent dans les quartiers. Toujours les mêmes drames, les mêmes deuils, toujours les mêmes excuses. »
01:09:33 - Je condamne ce point. Je condamne ce point. - Je vous en amène la preuve dans les 3 secondes. - Mais ce que je vous dis, Jean-Marc Morandini, c'est qu'il n'y a pas que elle et filles qui, aujourd'hui, vivent dans le pays. - Ce n'est pas une raison pour le passer sous silence. Rachez la clope.
01:09:46 - Le Rassemblement national n'est pas mal non plus. - Ils n'appellent pas à l'émeute. Moi, je ne vois personne d'autre appeler à l'émeute. - Trouvez-moi un autre. Vous avez un autre.
01:09:53 - Vous êtes sorti. - Au mois de juillet, qui a refusé de condamner ? - Vous sortez de votre cage, là. - Personne ne peut vous croire. Là, vous vous prenez tout le monde pour des imbéciles.
01:10:04 Je dis simplement, il y a un parti qui a refusé de condamner les émeutes en juillet. C'est qui ? C'est la France insoumise. Je ne vois aucun autre politique appeler à la violence comme l'a fait la France insoumise en juillet et comme est en train de commencer à le faire la France insoumise avec cette nouvelle justification pour des raisons électoralistes minables.
01:10:21 - Qui ont détruit les bâtiments publics dans lesquels ils avaient... - Ça n'a pas été fait. - Un dernier mot, Rassouda Kahout. - Je ne suis pas éléphie. - Non, vous n'êtes pas éléphie, mais vous êtes très à gauche.
01:10:39 - Comment ça, très à gauche ? - Vous êtes à gauche ? - Vous savez, aujourd'hui, être à gauche, ce n'est pas difficile. - Ce n'est pas difficile. - Ce n'est pas difficile. - Vu le déplacement général à droite, effectivement, je suis à gauche. Je vous le confie. - Ce n'est pas un reproche. C'est aussi pour ça que vous êtes là, pour établir l'équilibre sur ce plateau. Un mot rapide, Rassouda Kahout.
01:11:00 - Ma gauche, elle est républicaine, monsieur. - Nous sommes tous républicains sur ce plateau. - Aujourd'hui, en fait, c'est très important pour nous à chacun de nous, c'est de rappeler que c'est un véritable drame. Un jeune qui est mort est un drame. Aujourd'hui, en fait, le refus d'obtempérer, ça cause de nombreux problèmes. Ça cause, ça met en danger la police, la personne en elle-même et surtout les piétons aussi. Donc, il y a des règles.
01:11:25 - Respectons les règles. Merci beaucoup, Sonia Mabrouk. Dans un instant, merci à tous. Le débat va continuer sur le plateau. Nous, on se retrouve demain en direct à 10h35. À demain et d'ici là, soyez prudents.
01:11:34 [Musique]