Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive
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00:00:00 [Générique]
00:00:04 Lundi 20 mai, lundi de Pentecôte, Morandini Live en direct numéro 1441,
00:00:09 Morandini Live en version XL, vous le savez désormais jusqu'à 12h30, bonjour et bienvenue en direct.
00:00:15 A la une, cette information donnée il y a quelques minutes par Camille Chaise, la porte-parole du ministère de l'Intérieur,
00:00:21 qui annonce qu'il y a plusieurs dizaines de blessés parmi les forces de l'ordre qui interviennent en ce moment en Nouvelle-Calédonie.
00:00:28 Elle était chez nos confrères de BFMTV, écoutez.
00:00:32 – Oui, en courant plusieurs dizaines de blessés, il faut vraiment voir que la situation est tendue.
00:00:37 Des blessés par arme à feu, heureusement il y en a très peu,
00:00:40 on sait que dans ces cas-là, les blessures sont très graves, mais c'est une vigilance extrême,
00:00:47 il faut prendre en compte ce facteur, cette circulation d'armes importantes sur l'île,
00:00:52 dans les manœuvres opérationnelles qui sont dirigées.
00:00:54 – Voilà, plusieurs dizaines de blessés parmi les forces de l'ordre, nous allons y revenir dans un instant,
00:00:58 d'autant qu'il y a cette image bouleversante des deux cercueils des gendarmes tués en Nouvelle-Calédonie.
00:01:04 Ces deux cercueils qui sont arrivés sur la base d'Istre ce matin dans les bouches du Rhône,
00:01:08 c'était un peu avant 7h, deux cercueils qui ont ensuite été portés par leurs frères d'armes
00:01:13 avant un hommage et cette Marseillaise qui a retenti.
00:01:17 Et puis en Nouvelle-Calédonie, nous rejoindrons dans un instant les envois spéciaux de ces news sur place,
00:01:22 mais pour tous les journalistes qui arrivent à Nouvéa, ce qui frappe, ce sont les scènes de chaos
00:01:26 et cette ambiance que certains qualifient de guerre civile, France 2 hier soir.
00:01:32 – Ce qui frappe, ce sont d'abord des dizaines de commerces incendiés.
00:01:37 Certains quartiers restent aujourd'hui encore inaccessibles comme ici.
00:01:43 Soudain, nous croisons des policiers du RAID.
00:01:46 Ils se dirigent vers ce quartier populaire, visiblement pour une arrestation sous haute sécurité.
00:01:52 – Et sur place, la situation reste compliquée même si de nombreux barrages ont été démantelés,
00:01:56 comme explique Louis Lefranc, haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie.
00:02:01 – Une opération importante entre l'aéroport de la Tontouta et la ville de Nouméa
00:02:07 qui a permis de reprendre le contrôle de cet itinéraire
00:02:10 pour permettre des réapprovisionnements logistiques qui n'étaient plus possibles.
00:02:14 C'est environ une soixantaine de barrages très importants qui ont été disloqués
00:02:20 et que nous allons tenir pour éviter qu'ils soient reconstitués dans la nuit ou demain
00:02:27 pour garder le contrôle de cet itinéraire.
00:02:29 Donc ça nécessite d'importants moyens, moyens d'ailleurs qui ont été mis en œuvre
00:02:35 par les forces de l'ordre mais aussi par des entreprises calédoniennes qui nous ont bien aidé.
00:02:39 Je tiens vraiment à les en remercier pour enlever tous les déchets
00:02:43 occasionnés par le percement de ces différents barrages.
00:02:47 Donc nous allons continuer bien évidemment à maintenir le rétablissement de cet axe.
00:02:53 Ça va impliquer dès cette nuit un engagement des forces du GIGN
00:02:58 qui vont mener des actions de harcèlement en différents points.
00:03:02 Ces moyens vont nous permettre d'engager moyens de sécurité, de forces mobiles,
00:03:08 de police, CRS, gendarmerie, gendarmerie mobile, d'intervention spécialisée,
00:03:14 de reprendre le contrôle de tous ces secteurs.
00:03:17 Voilà, nous allons y revenir en détail dans un instant.
00:03:19 L'attaque de la synagogue de Rouen à Gérald Darmanin
00:03:23 qui devra arriver cet après-midi aux alentours de 15h à la préfecture de la Seine-Maritime
00:03:27 avant une prise de parole et la remise de décorations aux policiers et sapeurs-pompiers primo-intervenants.
00:03:32 En Rouen, après l'émotion, c'est la colère qui domine, surtout quand on découvre le profil de l'assaillant.
00:03:39 Il a déposé une demande en préfecture de Seine-Maritime en 2022
00:03:43 de titre de séjour étranger malade, ce qui permet à des citoyens étrangers
00:03:48 d'avoir un titre de séjour pour se faire soigner en France selon certaines pathologies.
00:03:52 Nous avons refusé ce titre de séjour étranger malade après consultation d'un médecin
00:03:57 qui ne dépend pas du ministère de l'Intérieur, de l'OFI.
00:04:00 Nous lui avons signifié qu'il ne pouvait pas avoir ce titre de séjour.
00:04:03 Et à propos d'antisémitisme, l'influenceuse Poupette Kainza qui avait tenu des propos antisémites
00:04:08 affirmant ne pas travailler avec des juifs, on vous en parlait vendredi,
00:04:12 elle a fini par présenter des excuses, mais surtout, elle a repris la parole,
00:04:15 et c'est presque pire qu'avant, puisqu'elle explique désormais ne pas comprendre
00:04:19 pourquoi ses propos font scandale.
00:04:21 Je me suis fait traiter de tous les noms après ma story.
00:04:24 Par... Je ne sais pas, je ne vais pas voir des sionistes, je ne sais pas, les filles.
00:04:29 Ils sont venus me traiter de tous les noms.
00:04:32 Mais ce par là, c'est trop bizarre parce que ça ne me fait rien.
00:04:34 Genre ça me blesserait plus que des sœurs de ma communauté rebelle m'insultent,
00:04:38 comme mes haters par exemple, que des gens comme ça.
00:04:40 Genre je m'en bats les reins, c'est pas des gens qui m'intéressent au quotidien.
00:04:45 Toute la journée, je me suis fait insulter mes morts.
00:04:47 On m'a même dit "ouais, à la p...
00:04:50 Je dépose plein de comptes toi, je sais pas quoi, j'ai dit... ah vas-y, tu fais ça".
00:04:53 Voilà, on aura également l'occasion d'en reparler puisque ça l'a fait rire,
00:04:56 visiblement, de tenir des propos antisémites.
00:04:59 Les attaques à la voiture-bélier concernées jusqu'à présent
00:05:02 aux seules des magasins de luxe ou des bijouteries,
00:05:03 mais désormais même de simples boulangeries,
00:05:05 sont attaquées ainsi.
00:05:07 Reportage et témoignage dans Lyon.
00:05:10 Des panneaux en guise de devanture.
00:05:12 Dans la nuit de jeudi à vendredi, vers 1h30 du matin,
00:05:16 une voiture percute l'entrée de cette boulangerie de Montreau-Follion, en Seine-et-Marne.
00:05:20 Les malfrats repartent ensuite avec la caisse du commerce.
00:05:24 C'est moi qui ouvre la boutique, donc quand je suis rentré,
00:05:27 j'ai vu plus de devanture enfoncée et puis le coffre arraché.
00:05:35 Nous on a un monnayeur et lui a été défait, enfin arraché,
00:05:40 et enlevé au niveau du boîtier pour pouvoir récupérer l'argent qu'il y avait à l'intérieur.
00:05:44 Un type de vol en forte hausse selon les informations d'Europe 1.
00:05:48 En 2023, dans la région Grand Est,
00:05:50 35 embryollages de monnayeurs de boulangerie ont été recensés.
00:05:53 La même année, ces 12 boulangeries d'Île-de-France
00:05:56 qui avaient été visitées par des malfaiteurs.
00:05:58 À Montreau, les habitants soutiennent la boulangerie,
00:06:01 mais font aussi part de leur colère.
00:06:03 Je suis étonné parce qu'il n'y a plus de sécurité dans la ville,
00:06:05 ce n'est pas la première fois que ce soit nos commerces préférés,
00:06:08 où on a nos habitudes, où les commerces viennent d'ouvrir.
00:06:11 Voilà, assez spectaculaire et impressionnant.
00:06:13 Et puisqu'on parle de braquage,
00:06:15 impressionnant également ce qui s'est passé à Vue Montaigne samedi à Paris
00:06:17 puisque des hommes armés ont attaqué une bijouterie
00:06:20 à quelques mètres seulement des Champs-Elysées.
00:06:22 Un braquage qui a été filmé par des témoins.
00:06:25 Sur ces images amateurs,
00:06:26 deux hommes vêtus de noir prennent la fuite à bord d'un deux-roues,
00:06:30 suivi par une seconde moto quelques instants plus tard.
00:06:33 Des témoins racontent ce qu'ils ont vu.
00:06:35 J'ai vu des gens qui couraient en face de moi,
00:06:37 donc je ne sais pas trop ce qui se passait.
00:06:39 Donc j'ai continué à avancer et j'ai vu juste quelqu'un, un monsieur,
00:06:43 donc qui avait, pour moi ce que j'interprète, une mitraillette,
00:06:46 qui était armé en tout cas.
00:06:47 Et puis les polices sont venus à nous, on habite là,
00:06:51 et puis ils ont dit "passez, partez, partez".
00:06:53 Alors le petit est allé les voir, il a dit "mais qu'est-ce qui s'est passé ?",
00:06:55 il a dit "mais vous ne voyez pas, il y a un braquage, surtout pas".
00:06:57 Alors on nous a poussés et il venait de partir.
00:07:00 L'appel au secours d'une agricultrice sur CNews,
00:07:03 c'est celui de la propriétaire de la ferme de Bérenice en Gironde,
00:07:06 au bord de la faillite et qui est en train de tout perdre.
00:07:08 Il faut dire qu'une de ses vaches a réagi positivement
00:07:11 au test de la tuberculose bovine transmise par la faune sauvage
00:07:15 et après de longues semaines d'attente sans aucune réponse,
00:07:18 l'administration a appris qu'elle devait abattre la totalité de son cheptel
00:07:23 et tout s'effondre pour elle.
00:07:25 J'aimerais conclure en vous remerciant,
00:07:27 en vous remerciant tous de votre soutien.
00:07:32 Mes clients au quotidien, mes fournisseurs, mes partenaires.
00:07:38 Durant toutes ces années,
00:07:40 j'ai toujours avancé avec l'ambition de bâtir un univers idéal de mon activité
00:07:46 pour la satisfaction de mes clients,
00:07:48 le respect des animaux et la préservation de l'environnement
00:07:50 qui me tient énormément à cœur.
00:07:53 Tout cela prend fin maintenant.
00:07:55 Je vais devoir trouver les ressources pour me relever
00:07:57 et ouvrir un nouveau chapitre de la ferme de Bérenice.
00:08:00 Merci.
00:08:02 Voilà, Bérenice qui a lancé cet appel sur les réseaux sociaux.
00:08:04 Elle sera en direct avec nous tout à l'heure à 11h30.
00:08:07 Attention si vous avez besoin de médicaments aujourd'hui
00:08:09 car non seulement c'est un jour férié,
00:08:11 mais en plus les pharmacies sont en grève pendant ce week-end prolongé.
00:08:15 Dans ce week-end de Pentecôte,
00:08:16 il vous sera plus difficile de trouver une pharmacie ouverte près de chez vous.
00:08:20 Les syndicats de pharmaciens appellent à une grève du 18 au 20 mai,
00:08:24 rémunération, pénurie de médicaments, vente en ligne,
00:08:27 réforme de troisième cycle des études de pharmacie,
00:08:30 les revendications sont nombreuses.
00:08:32 Dans cette pharmacie du 14e arrondissement,
00:08:34 ce sont les ruptures de stocks à répétition
00:08:36 qui restent le principal sujet d'inquiétude.
00:08:39 C'est de la chasse aux médicaments,
00:08:40 on va dire trois à quatre fois par jour avec des listes de ruptures.
00:08:44 Beaucoup de molécules en rupture dont des molécules essentielles.
00:08:46 Comme c'était une rupture nationale ou en tout cas régionale,
00:08:50 c'est très compliqué d'orienter les patients sur d'autres officines.
00:08:53 Après on est confronté à tout ce qui va être agressivité, incompréhension.
00:08:58 Malgré la grève, certaines pharmacies ont été réquisitionnées
00:09:01 par les préfectures et resteront ouvertes.
00:09:03 Les pharmacies de garde se sont décarrées des revistes
00:09:06 et du coup le gouvernement, ou par le biais de l'agence régionale de santé
00:09:11 ou par le biais de la préfecture, a réquisitionné ces pharmacies.
00:09:14 Donc pour les patients il n'y aura pas de changement.
00:09:15 Il ne faut surtout pas créer de panique,
00:09:17 les patients auront accès durant le week-end aux pharmaciens de garde.
00:09:20 Un autre préavis de grève a été déposé pour le 30 mai prochain.
00:09:24 Des manifestations sont prévues sur tout le territoire.
00:09:28 - Et puis en ce lundi de Pentecôte,
00:09:30 le pèlerinage entre Paris et Chartres a rarement remporté un tel succès.
00:09:33 Il y a des milliers à marcher, mais ce qui frappe surtout,
00:09:36 c'est la genèse des marcheurs que nous avons rencontrés.
00:09:40 - Ce qui motive, c'est le fait de voir tous ces catholiques
00:09:42 et de se dire on n'est pas seuls et ça fait du bien.
00:09:44 On dit souvent qu'un catholique seul est un catholique en danger.
00:09:47 Donc il y a déjà ça, cet esprit de corps.
00:09:48 La messe, quand on voit ces 20 000 pèlerins
00:09:51 qui sont silencieux devant la consécration, c'est admirable.
00:09:53 C'est quelque chose qu'on n'entendra jamais nulle part ailleurs.
00:09:56 - Moi ce qui me tient à venir, c'est qu'aujourd'hui,
00:09:58 Chartres, c'est vraiment le rendez-vous de l'année
00:10:00 où on peut retrouver tous nos amis déjà.
00:10:02 Et ensuite, ça nous rebooste pour le reste de l'année
00:10:04 à continuer à essayer d'évangéliser
00:10:06 dans un monde où c'est parfois difficile, surtout en ce moment.
00:10:08 Donc ça fait vraiment du bien de venir pour se ressourcer.
00:10:10 - Franchement, c'est une ambiance de fou qu'on ne voit pas souvent.
00:10:13 Et en ces temps compliqués aujourd'hui,
00:10:16 je pense que c'est confortable et ça donne espoir
00:10:19 de voir autant de catholiques présents.
00:10:22 - Voilà, il y a beaucoup de jeunes, on l'a dit et on l'a vu.
00:10:26 Les top LFM d'audience de ce week-end, c'était avec Mister Audience.
00:10:28 Et là, est-ce qu'Evyn, va-t'en ?
00:10:30 Vendredi soir, la star internationale annoncée en grand renfort de communication,
00:10:37 a-t-elle boosté les audiences de Messingers sur TF1 ?
00:10:40 Eh bien la réponse est non.
00:10:41 Malgré la participation de Gloria Gaynor,
00:10:43 le programme a encore une fois été très largement battu
00:10:46 par la série Policier de France de Tropique Criminel,
00:10:48 qui a attiré 4 300 000 téléspectateurs,
00:10:51 soit 1 200 000 de plus que la une.
00:10:53 Quant à France 3 et M6, elles ont été à la traîne.
00:10:56 Le grand concert des régions et le film L'Homme parfait
00:10:58 ont été à moins d'un million huit.
00:11:00 Samedi soir, coup de mou pour The Voice sur TF1,
00:11:05 avec moins de 2 800 000 téléspectateurs.
00:11:08 La demi-finale du programme a été très largement battue
00:11:10 par la fiction policière de France 3, Les Secrets du Finistère,
00:11:13 qui a rassemblé quasiment 4 millions de personnes.
00:11:16 Pour Nagui, la soirée a été très compliquée.
00:11:17 Sa spéciale de N'oubliez pas les paroles n'est qu'un million sept,
00:11:20 suivie de la série NCIS sur M6, également à la traîne.
00:11:23 Hier soir, peu de monde devant la télé.
00:11:28 TF1 est petit leader avec la rediffusion du film
00:11:31 Demain tout commence, avec notamment Omar Sy,
00:11:33 mais à seulement 2 millions et demi.
00:11:35 Quant aux autres chaînes, elles ne dépassent pas les 2 millions.
00:11:37 Le film Elvis sur France 2,
00:11:39 la série policière MacDonald & Dods sur France 3
00:11:42 et le magazine Zone Interdite sur M6
00:11:43 sont dans un mouchoir de poche autour d'un million neuf.
00:11:46 Mister Rodiante vous dit à demain.
00:11:48 - Je vous présente les invités qui vont m'accompagner en direct
00:11:51 jusqu'à midi et demi.
00:11:52 Vous le savez, nouvel horaire depuis mercredi,
00:11:54 on va jusqu'à midi et demi.
00:11:55 Victor Hérault, bonjour. - Bonjour à tous.
00:11:56 - Merci d'être avec nous, journaliste politique à Valeurs Actuelles.
00:11:58 Pierre Gentil, bonjour. - Bonjour.
00:11:59 - Avocat Martin Gagnon, bonjour également.
00:12:02 Vice-président du parti Renaissance des Hauts de Seine.
00:12:05 Et puis François Coque, bonjour. - Bonjour.
00:12:06 - Essayiste, analyste politique et ancien orateur de La France Insoumise.
00:12:10 On commence donc avec cette information
00:12:12 qui a été donnée il y a quelques instants par Camille Chèze,
00:12:14 la porte-parole du ministère de l'Intérieur,
00:12:17 qui annonce qu'il y a plusieurs dizaines de blessés
00:12:20 parmi les forces de l'ordre qui interviennent en ce moment en Nouvelle-Calédonie.
00:12:24 Plusieurs dizaines de blessés.
00:12:26 Elle ne précise pas le chiffre, elle explique simplement,
00:12:29 vous l'avez entendu il y a quelques instants également,
00:12:31 que fort heureusement, ce ne sont pas a priori des blessés par balle,
00:12:34 donc des blessures moins graves.
00:12:35 Mais malgré tout, c'est impressionnant d'avoir cette information.
00:12:39 Plusieurs dizaines de blessés parmi les forces de l'ordre.
00:12:41 On devrait avoir des détails dans les minutes qui viennent.
00:12:44 On va rejoindre tout de suite sur place en Nouvelle-Calédonie
00:12:46 l'envoyé spécial de CNews, Régine Delfour avec les images de Thibault Marcheteau.
00:12:50 Bonjour Régine, merci d'être avec nous en direct.
00:12:53 Je voulais savoir un peu quelle était l'ambiance sur place
00:12:56 parce que vous êtes arrivé il y a plusieurs heures maintenant,
00:12:59 vous parlez avec la population, vous parlez avec les gens qui sont là.
00:13:02 Quelle est l'ambiance ?
00:13:03 Est-ce que vous avez vraiment le sentiment que les choses se calment ?
00:13:08 Non absolument pas Jean-Marc, les choses ne se calment pas.
00:13:11 Nous sommes ici depuis moins d'une journée
00:13:14 et nous avons vu ce regain de tensions.
00:13:17 Vous l'avez dit, plusieurs gendarmes ont été blessés.
00:13:20 On a assisté à des affrontements, des indépendantistes radicaux
00:13:25 qui caillassaient notamment en notre direction,
00:13:28 c'était à l'aérodrome de Magenta
00:13:30 et il y a eu un face-à-face avec les gendarmes.
00:13:33 Nous avons pu aussi échanger avec des riverains.
00:13:39 Nous sommes allés dans un des quartiers sud, au sud de Nouméa,
00:13:43 où il faut savoir que dans tous ces quartiers résidentiels,
00:13:46 même dans certaines rues,
00:13:48 les riverains sont donc obligés de s'organiser,
00:13:50 de se barricader pour se protéger.
00:13:53 Cela se fait déjà depuis une semaine.
00:13:56 C'est monté en crescendo.
00:13:57 Alors au début, ils avaient des petites barricades
00:13:59 et ils ont dû prendre des choses qui étaient un peu du tout venant
00:14:03 pour se protéger de plus en plus.
00:14:05 On a rencontré des personnes extrêmement épuisées physiquement,
00:14:09 mais aussi moralement.
00:14:11 Ce sont des gens comme vous et moi,
00:14:13 ce sont des gens qui travaillent,
00:14:14 qui n'ont plus pour la plupart de travail.
00:14:16 Il y a des chefs d'entreprise qui ont tout perdu
00:14:19 puisque beaucoup d'entreprises ont été totalement brûlées,
00:14:22 des commerces, des concessions automobiles,
00:14:24 il y a des hôpitaux, des écoles.
00:14:26 On a vu aussi des mères de famille complètement désemparées.
00:14:30 Il faut aussi expliquer aux enfants ce qui se passe
00:14:32 sans trop les alarmer.
00:14:34 Ils ne savent pas comment cela va pouvoir continuer.
00:14:37 Certains nous ont dit avoir même caché des affaires dans les jardins
00:14:41 puisque s'il faut qu'ils se sauvent d'une façon immédiate,
00:14:45 il faut quand même qu'ils puissent emmener avec eux des affaires.
00:14:50 Merci beaucoup Régine Delfour.
00:14:52 En direct de Nouvelle-Calédonie,
00:14:53 on vous retrouvera bien évidemment d'ici la fin de cette émission
00:14:57 pour savoir si on a des précisions sur ces plusieurs dizaines de blessés
00:15:01 parmi les forces de l'or.
00:15:02 Je vous propose de regarder le résumé de la nuit,
00:15:05 nuit agitée, vous l'avez entendu,
00:15:06 Delphine vient de nous le répéter avec Thibaut Marcheteau.
00:15:10 Bruit de grenades, de désencerclement,
00:15:13 d'étonnations importantes entendues cette nuit.
00:15:15 Certains quartiers de Nouvelle-Calédonie,
00:15:17 notamment celui d'Auteuil à Doumbéa
00:15:19 ou en Corse de Magenta et Tuban dans la capitale,
00:15:22 ont de nouveau été le théâtre de tensions.
00:15:24 Une situation qui peine à se calmer.
00:15:27 Il ne reste plus grand-chose aujourd'hui à brûler.
00:15:33 De ce côté-là, on va dire que ça se calme un petit peu,
00:15:36 mais il y a quand même beaucoup de tensions.
00:15:39 Du côté des manifestants,
00:15:41 ils se sont aperçus de l'ampleur des choses
00:15:45 et du niveau dans lequel c'était monté.
00:15:49 Donc eux aussi, malgré tout, essaient d'appeler un peu au calme,
00:15:53 mais bon, c'est trop tard, c'est facile d'appeler au calme
00:15:57 une fois que tout est déjà brûlé et pillé.
00:16:01 Face à cette violence qui persiste,
00:16:03 une seule volonté est affichée par les autorités.
00:16:05 L'ordre républicain sera rétabli, quoi qu'il en coûte.
00:16:08 Une volonté qui apportait ses fruits cette nuit,
00:16:11 selon le haut-commissaire.
00:16:12 J'ai coordonné une opération visant à reprendre totalement
00:16:15 la maîtrise de l'axe principal reliant Nouméa à l'aéroport.
00:16:18 Cette opération est un succès avec 76 barrages neutralisés.
00:16:21 Mais malgré cette action, la route est restée encombrée
00:16:24 à de nombreux endroits de carcasses de voitures brûlées,
00:16:27 de ferraillés de bois entassés.
00:16:29 Les forces de l'ordre estiment le nombre des meutiers.
00:16:32 Voilà, un petit problème sur la fin du son,
00:16:36 mais les forces de l'ordre estiment le nombre des meutiers
00:16:39 à plusieurs milliers, on parle entre 2000 et 5000 meutiers
00:16:42 qui seraient sur place.
00:16:43 Je vous l'ai donné ce matin, la parole à Alain,
00:16:46 qui est commerçant en Nouvelle-Calédonie.
00:16:47 Alors Alain, il est passé dans cette émission jeudi
00:16:50 et je voulais qu'il nous raconte ce qui s'est passé
00:16:52 après son passage dans cette émission,
00:16:55 puisqu'il a été agressé.
00:16:57 Il est tombé dans un véritable guet-apens
00:16:58 après être passé en direct.
00:17:00 Bonjour Alain, merci d'être en direct avec nous,
00:17:02 vous êtes commerçant.
00:17:05 Racontez-nous ce qui s'est passé après que vous soyez intervenu
00:17:08 en direct dans cette émission.
00:17:10 - Ce n'est pas parce que je suis passé sur ces news
00:17:14 qu'ils m'ont agressé.
00:17:16 J'ai voulu aller en ville de chez moi
00:17:18 et j'ai passé les premiers barrages
00:17:21 et arrivé à un certain point,
00:17:24 je pensais que j'allais pouvoir passer.
00:17:26 Je savais que c'était un coin un peu dangereux.
00:17:29 Je n'ai vu personne et arrivé à un barrage,
00:17:32 ils sont tombés sur moi, ils sont sortis avec des battes,
00:17:35 avec des bouts de bois, avec ce qu'il fallait.
00:17:38 J'étais en moto, heureusement que j'avais mon casque
00:17:40 et puis j'étais équipé parce qu'ils m'ont tapé dessus, bien sûr.
00:17:44 Ils m'ont dit "tu laisses tout là et tu te casses,
00:17:47 rentre chez toi sale blanc"
00:17:49 et ils m'ont dit "si tu te barres pas maintenant".
00:17:51 Alors j'avais toutes mes affaires sur ma moto
00:17:53 et ils m'ont dit "tu laisses tout là et tu te casses".
00:17:56 Et en fin de compte, à la fin, ils m'ont dit
00:17:59 "si tu te casses pas de là, on te tire une balle".
00:18:02 Derrière moi, il y avait une ambulance qui a vu la scène
00:18:06 et qui m'a klaxonné, qui m'a dit de venir vite et de courir.
00:18:10 Donc je me suis sauvé, j'ai tout abandonné sur place
00:18:12 et puis je suis rentré avec l'ambulance
00:18:14 qui m'a déposé à un point sécurisé.
00:18:18 – Alors est-ce que c'est le genre de propos que vous aviez entendu
00:18:22 avant les émeutes qui se déroulent ?
00:18:23 C'est-à-dire, il y a longtemps que vous êtes en Nouvelle-Calédonie,
00:18:26 est-ce que vous aviez déjà entendu ce type de propos ?
00:18:28 "Sale blanc", "Casse-toi" ou alors c'est quelque chose de nouveau ?
00:18:33 – Mon voisin c'est amélanésien, franchement on est en bonne entente,
00:18:37 on se passe des choses.
00:18:38 L'autre jour, il est parti faire des courses,
00:18:41 il m'a dit "Alain, tu veux que je te ramène du tabac ou du pain ou quelque chose ?"
00:18:46 J'ai dit "Non, j'ai besoin de rien, ma femme elle est descendue,
00:18:49 donc elle va ramener ce qu'il faut,
00:18:50 ma femme elle a ramené du pain pour la maison,
00:18:53 elle lui en a donné aussi, ça se passe très bien".
00:18:55 Aujourd'hui j'étais avec elle, ils ne comprennent pas,
00:18:57 ils n'arrivent pas à tenir leur jeune.
00:18:59 – Vous avez le sentiment qu'il y a un racisme anti-blanc
00:19:02 qui est en train de monter parce que c'est quelque chose
00:19:04 qui est dit sur certains médias, mais on dit "mais non, vous exagérez"
00:19:07 et puis le racisme anti-blanc ça n'existe pas.
00:19:09 Est-ce que vous qui êtes sur place, parce que c'est vous qui savez,
00:19:11 c'est les gens qui sont sur place qui savent,
00:19:13 est-ce que vous qui êtes sur place,
00:19:14 vous avez le sentiment qu'il y a un racisme anti-blanc ?
00:19:18 – C'est une minorité, moi je n'ai jamais subi ça,
00:19:22 jamais, ça fait 28 ans, je suis incomménable,
00:19:24 je ne travaille qu'avec des mélanésiens beaucoup,
00:19:25 mélanésiens, walisiens, foutouniens, comme je vous ai dit jeudi,
00:19:29 je travaille avec toutes les ethnies de Nouvelle-Calédonie,
00:19:32 j'habite des mariés, donc tout le monde se marie,
00:19:36 donc je n'ai jamais eu de problème à ce niveau-là,
00:19:39 je m'entends bien avec tout le monde,
00:19:40 je n'ai jamais eu de problème, mais là c'était des jeunes,
00:19:43 le plus vieux devait avoir 22-23 ans, pas plus.
00:19:46 – Ce qui n'est pas une excuse en soi de toute façon
00:19:48 pour ce qu'ils ont fait et ce qu'ils vous ont dit, mais…
00:19:50 – Non, non, ce n'est pas une excuse, je sais que ce n'est pas une excuse,
00:19:55 on se protège comme on peut,
00:19:56 maintenant là où j'habite, dans le lotissement où j'habite,
00:19:59 c'est vrai que je suis dans un endroit stratégique
00:20:03 où il y a trois ronds-points, où c'est bloqué,
00:20:06 mais ça se passe plus ou moins bien,
00:20:08 et on arrive à… comment ça s'appelle ?
00:20:13 On arrive dans des endroits où on nous laisse passer plus ou moins,
00:20:15 on protège un endroit, en bas de chez moi,
00:20:19 il y a trois barrages sans arbre, on protège,
00:20:23 et puis au rond-point stratégique, en bas de chez moi,
00:20:27 il y a une pompe à essence, il y a un cabinet médical,
00:20:33 il y a une supérette, on la protège,
00:20:37 parce que c'est le seul endroit où on peut aller plus ou moins
00:20:40 pour pouvoir acheter deux, trois bricoles.
00:20:41 – Alain, dernière question, ils vous ont menacé en vous disant
00:20:45 "il faut partir sinon on va revenir, on va tirer une barbe dans la tête",
00:20:48 vous avez… – Non, non, non, non,
00:20:51 non, casse-toi de là, ils m'ont coincé, il n'y avait personne,
00:20:55 et quand je suis arrivé à ce barrage, ils sont sortis de nulle part,
00:20:58 et puis voilà, avec des bâtes, avec des bouts de bois,
00:21:02 et ils m'ont dit "tu laisses tout là et tu te casses,
00:21:04 tu te casses, tu te casses, on te tire une balle", voilà.
00:21:08 Alors, est-ce qu'ils étaient vraiment armés ?
00:21:10 Non, je n'ai pas vu, à part des bouts de bois et des bâtes,
00:21:13 mais c'était dans un endroit où ils pouvaient se cacher
00:21:15 et sortir sans qu'on les voit venir.
00:21:17 – Est-ce que vous allez quand même rester en Nouvelle-Calédonie
00:21:21 ou vous avez envie de partir là, ça va trop loin ?
00:21:24 – Non, je vais rester, pour l'instant je suis là,
00:21:27 j'ai toutes mes affaires ici, ma femme est installée là,
00:21:30 moi je suis installé là, j'ai des chiens, j'ai une maison où je vis bien,
00:21:35 on vit dans un beau pays, c'est un très beau pays, on est très bien ici.
00:21:39 Franchement, je ne vois pas pourquoi je partirais,
00:21:42 en tout cas pas dans l'immédiat.
00:21:44 – Merci beaucoup Alain, merci pour ce témoignage en direct,
00:21:47 bon courage à vous et surtout soyez prudent,
00:21:48 parce que visiblement vous l'avez quand même échappé belle,
00:21:51 s'ils avaient des bâtes, ils vous attendaient avec des bâtes,
00:21:53 ils disent qu'ils ont des armes à feu même si vous ne les avez pas vues,
00:21:56 donc voilà, surtout soyez prudent.
00:21:57 Martin Garagnon, puisque vous représentez la majorité ici,
00:22:01 la majorité présidentielle, on a quand même le sentiment
00:22:04 que l'ouvernement s'est mis dans un sacré bourbier.
00:22:05 En fait, tous les voyants étaient aux Rouges,
00:22:07 ils ont voulu passer en force et c'est la catastrophe.
00:22:10 Des dizaines de policiers blessés, on entend les témoignages à l'instant,
00:22:14 c'est la catastrophe ce qui est en train de se passer en Nouvelle-Calédonie.
00:22:16 – Ce qui se passe effectivement, ça a été très clairement dit
00:22:18 dans vos images et vos reportages, les témoignages,
00:22:20 l'urgence actuelle, elle est de rétablir l'ordre républicain en Nouvelle-Calédonie,
00:22:24 c'est la priorité, on déplore quand même deux décès parmi nos forces de l'ordre,
00:22:27 plus les dizaines de gendarmes blessés qui ont été évoqués par la joint-liste.
00:22:32 – Oui, par la porte-parole du ministère de l'Intérieur, Camille Chess.
00:22:35 – Voilà, et donc l'extrait que vous avez montré,
00:22:39 il y a eu des renformes qui ont été envoyées,
00:22:41 le président de la République, le ministre de l'Intérieur
00:22:44 sont au quotidien, heure par heure, suivent cette actualité-là,
00:22:47 la priorité c'est de rassurer la situation.
00:22:49 – Vous êtes passé à côté, en fait il ne fallait pas faire ça maintenant,
00:22:51 c'était ça ma question, ma question c'est que vous avez mis le feu,
00:22:55 même si ça ne justifie pas bien évidemment ce qui est en train de se passer,
00:22:58 mais vous avez mis le feu.
00:22:59 – C'est un sentiment que finalement ces actions-là sont légitimes.
00:23:01 – Non, mais on les attendait.
00:23:03 – On les attendait.
00:23:04 – On savait que ça allait arriver.
00:23:04 – La Nouvelle-Calédonie, il y a un processus qui est en cours depuis des décennies,
00:23:08 il y a eu des grandes étapes, on ne va pas refaire toute l'histoire,
00:23:10 il y a eu quand même des grandes étapes, il y a eu des moments d'embrasement,
00:23:13 c'était le cas à l'époque des Djibahou, etc. dans les années 80 et 90,
00:23:17 là il y a eu trois référendums consécutifs
00:23:20 dont les résultats ont été extrêmement clairs,
00:23:22 donc on peut refaire l'historique, on peut se dire que peut-être
00:23:25 il y a eu des propositions qui ont été faites sur des timings
00:23:28 qui n'étaient peut-être pas les bons,
00:23:29 mais la réalité historique sur la tendance longue de ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie,
00:23:33 c'est l'attachement à la République et à la France.
00:23:35 Donc ce qui se passe là, la priorité une fois de plus,
00:23:37 c'est le rétablissement de l'ordre républicain partout en Nouvelle-Calédonie.
00:23:40 – On va continuer à en parler dans un instant, on va faire le signe de la Nouvelle-Calédonie,
00:23:43 et puis on parlera donc de ces dizaines de forces de l'ordre qui ont été blessées,
00:23:47 annonce faite par la porte-parole du ministère de l'Intérieur,
00:23:49 on essaiera d'avoir de plus amples informations,
00:23:51 on retournera sur place également pour l'instant le CNews Info
00:23:54 et c'est avec Sommeil à l'habit.
00:23:56 [Musique]
00:23:58 – Vous en parliez à l'instant Jean-Marc,
00:24:00 malgré une nuit plus calme que les précédentes,
00:24:03 l'aéroport de Nouméa fermé aux vols commerciaux jusqu'à jeudi,
00:24:06 alors qu'Emmanuel Macron convoque un nouveau conseil de défense,
00:24:09 aujourd'hui à 18h30.
00:24:12 Cinq jours de deuil en Iran après la mort du président Raisi
00:24:15 et pas de perturbations dans l'administration du pays sur le gouvernement,
00:24:19 il va être remplacé par le premier vice-président Mohamed Mokhber
00:24:23 avant une élection présidentielle qui devrait se tenir dans les 50 jours.
00:24:28 Et puis un trafic fortement perturbé demain sur les RER et les Transiliens
00:24:32 puisque les cheminots sont appelés à faire grève,
00:24:35 au cœur de leur revendication,
00:24:36 une revalorisation des primes accordées pour les Jeux de Paris.
00:24:39 [Musique]
00:24:42 – 11h03 sur CNews, merci d'être en direct avec nous,
00:24:45 si vous nous rejoignez, je vous rappelle cette information
00:24:47 donnée par Camille Chaise, porte-parole du ministère de l'Intérieur
00:24:50 qui annonce qu'il y a plusieurs dizaines de blessés
00:24:52 parmi les forces de l'ordre qui interviennent en ce moment
00:24:54 en Nouvelle-Calédonie, annonce faite il y a quelques instants.
00:24:58 Victor Hérault, le risque bien évidemment c'est à nouveau des drames,
00:25:02 on sait qu'il y a deux gendarmes qui sont déjà morts,
00:25:04 il y a quatre civils qui sont décédés également,
00:25:07 c'est le risque, c'est qu'à tout moment ça peut à nouveau basculer dans le drame.
00:25:11 – Ça peut évidemment basculer dans le drame,
00:25:13 je ne sais pas si la question du timing est vraiment juste
00:25:17 parce que je pense que quoi qu'il arrive, on en est arrivé à cette situation-là,
00:25:20 je crois que ce qui se passe depuis les années 80 en fait
00:25:22 ne pouvait que mener à cela un moment ou un autre.
00:25:25 – Comment on en sort aujourd'hui ? Parce qu'en fait c'est ça la vraie question.
00:25:27 – C'est ça qui est la vraie question et je ne gèrerai même plus loin dans cette question.
00:25:30 Effectivement il y a eu les trois référendums qui étaient prévus
00:25:33 par l'accord de Matignon, qui ont été faits, qui ont été très clairs,
00:25:35 c'est non à l'indépendance totale, donc la Nouvelle-Calédonie est française,
00:25:38 ça ce n'est pas un sujet.
00:25:39 Maintenant je crois qu'à partir de cette base-là,
00:25:41 on peut considérer que le débat sur la colonisation ou la décolonisation
00:25:44 est un mauvais débat, c'est plus un débat migratoire.
00:25:47 En réalité la question au fond c'est,
00:25:48 est-ce qu'une immigration établie depuis une vingtaine d'années
00:25:52 a le droit de participer à nos élections ?
00:25:54 C'est ça la vraie question qui se pose au fond,
00:25:56 ce n'est pas une question de colonisation, c'est une question d'immigration.
00:25:59 La question c'est, est-ce que les Canacs peuvent accepter
00:26:01 que des Français qui sont devenus calédoniens
00:26:03 mais qui viennent de la métropole puissent voter à leurs élections ?
00:26:06 – Oui, alors c'est une immigration de France vers la France.
00:26:08 – C'est une immigration de France vers la France maintenant.
00:26:10 – Mais ça fait savoir qu'il y a une dimension raciale.
00:26:12 – Oui bien sûr, on a entendu tout à l'heure de toute façon Alain qui était avec nous
00:26:17 qui dit "on m'a traité de sale blanc".
00:26:18 – Mais avec une espèce de pudeur, on essaie de ne pas entendre
00:26:20 le sujet sous cet angle-là mais c'est la question raciale qui…
00:26:22 – François Coq, comment on sort de la situation ?
00:26:24 – D'abord on a la sensation, et c'est plus que la sensation,
00:26:26 aujourd'hui on a la confirmation que l'espèce d'amélioration
00:26:30 qu'on a voulu nous vendre depuis 36 heures n'a pas lieu.
00:26:33 Quand on nous a dit au début du week-end
00:26:35 que la route de l'aéroport commençait à être libérée,
00:26:37 que 60 barrages avaient été évacués,
00:26:40 on a bien compris qu'ils étaient reconstruits derrière
00:26:41 et aujourd'hui on a la confirmation par le gouvernement lui-même
00:26:44 que la situation n'est pas dans une dynamique de rétablissement de l'ordre.
00:26:48 C'est le premier point.
00:26:49 Je le dis parce que c'est en train de s'enquister.
00:26:51 J'ai entendu que l'aéroport de Nouméa ne sera pas rouvert au mieux
00:26:54 avant jeudi matin 9h.
00:26:56 Ce qui veut dire que ça pose quand même un problème pour la France
00:26:58 au regard du monde entier.
00:26:59 Quand la Nouvelle-Zélande, quand l'Australie réclament
00:27:01 de pouvoir récupérer leurs ressortissants,
00:27:03 nous autres, la France, on n'est pas capable d'assurer cette sécurité-là.
00:27:07 Ça c'est le premier point.
00:27:08 Pour aller dans votre sens, c'est vrai qu'il y a deux discours.
00:27:10 Il y a le discours qu'on entend ici à Paris,
00:27:12 c'est de nous dire "oui, c'est en train de s'améliorer, attention".
00:27:15 Et puis il y a le discours là-bas,
00:27:16 le discours là-bas c'est Allens et également malgré tout,
00:27:19 Camille Chesne du ministère de l'Intérieur qui dit
00:27:20 "il y a quand même".
00:27:21 Je ne comprends pas qu'honnêtement l'info passe comme ça.
00:27:24 Il y a plusieurs dizaines de forces de l'ordre blessées.
00:27:26 Imaginez, si c'était en France, tout le monde serait en édition spéciale.
00:27:29 Tout le monde.
00:27:30 Si c'était en France, je veux dire en métropole, pardon.
00:27:32 Si c'était en métropole, tout le monde serait en édition spéciale.
00:27:35 Là, parce que c'est loin, parce que c'est en Nouvelle-Calédonie,
00:27:37 mais c'est la France, voilà, l'info elle passe.
00:27:39 Bon ben oui, il y a plusieurs dizaines de blessés.
00:27:41 Il faut penser à ces gens-là qui sont blessés,
00:27:43 parfois sérieusement, parfois gravement,
00:27:44 parfois ils vont avoir des séquelles à vie,
00:27:46 et ça passe comme ça.
00:27:47 - Ensuite, je voudrais aborder la question de la responsabilité.
00:27:51 Sur trois temps, on a parlé du temps long
00:27:53 et la confirmation de l'attachement de la Nouvelle-Calédonie à la République.
00:27:58 Il n'y a pas de discussion là-dessus.
00:27:59 Le deuxième, ça c'est le temps long, de 40 ans.
00:28:01 Il y a un deuxième temps qui est plus court,
00:28:02 le temps des trois référendums.
00:28:04 Là, on est sur une période de 4 ou 5 ans,
00:28:05 où on voit quand même que le gouvernement
00:28:07 n'a pas pris en considération quand même tous les messages,
00:28:10 c'est-à-dire la baisse du taux d'accord
00:28:13 pour que la Nouvelle-Calédonie reste française
00:28:16 sur les deux premiers référendums,
00:28:17 la non-participation, qui est quand même très forte, au troisième.
00:28:19 Et puis les troisièmes signaux d'allège.
00:28:21 - Parce qu'il a été boycotté aussi par les parlementaires.
00:28:23 - Parce qu'il a été boycotté.
00:28:24 - Non, mais il faut rappeler que c'est pour ça aussi
00:28:26 que la participation était moins forte.
00:28:27 - Tout à fait, mais ça reste des signaux.
00:28:28 Mais puis il y a la troisième période,
00:28:30 c'est la période la plus récente, la plus neuve.
00:28:33 C'est celle qui a lieu depuis globalement le mois de février,
00:28:36 c'est-à-dire sur ces trois derniers mois,
00:28:37 où on a senti que le gouvernement n'arrivait pas
00:28:40 à mettre tout le monde en même temps autour de la table de négociation,
00:28:43 qu'il y avait donc une fragilité sur le processus.
00:28:45 Et là, je vous pose la question,
00:28:46 qu'est-ce qui préside au fait que le gouvernement
00:28:48 a voulu malgré tout passer,
00:28:50 allez, je vous dirai peut-être pas en force,
00:28:51 mais au moins très vite.
00:28:52 Quelle est la raison politique qui fait que le gouvernement,
00:28:55 à un moment donné, a voulu accélérer ?
00:28:57 Est-ce que c'est pour des raisons purement politiciennes
00:28:59 comme les Jeux olympiques ?
00:29:00 Est-ce que ça tient bassement à ça ?
00:29:02 Il y a bien une raison politique qui fait qu'à un moment donné,
00:29:04 ils ont voulu accélérer.
00:29:06 Moi, je vous interroge sur ce point parce qu'aujourd'hui,
00:29:08 soyons clairs, vous posez la question,
00:29:09 je m'arrête là du rétablissement de l'ordre.
00:29:12 Aujourd'hui, il ne se passe rien,
00:29:13 il ne peut rien se passer tant qu'il n'y a pas un signal politique
00:29:15 qui a été envoyé.
00:29:15 Et or, je constate aujourd'hui qu'aucun signal politique n'a été posé.
00:29:19 - Et vous posez la question à Martin Garagnon,
00:29:20 qui représente la majorité ici.
00:29:21 - Le principe de la démocratie, à un moment donné,
00:29:23 ce n'est pas de donner une prime aux extrémistes.
00:29:25 Il y a eu un mandat très clair des Calédoniens
00:29:28 sur ces différents référendums qui ont été,
00:29:30 vous l'avez dit, boycottés par les indépendantistes,
00:29:32 en tout cas par certains, parce qu'ils savaient qu'ils allaient le perdre.
00:29:35 Donc c'est très facile de ne pas participer à un référendum
00:29:37 pour pouvoir le délégitimer parce que vous savez
00:29:39 que vous anticipez votre défaite.
00:29:41 Donc ça, c'est aussi un point qu'il faut quand même donner.
00:29:43 - C'est une anime, c'est ce que vous voulez dire.
00:29:44 - Oui, c'est ça, c'est-à-dire que c'est la volonté de délégitimer
00:29:47 ce qui est proposé aux citoyens de Nouvelle-Calédonie
00:29:49 parce qu'ils savent qu'ils sont minoritaires.
00:29:50 Ils savent que, demain, vous organisez un référendum en Corse,
00:29:53 ce sera pareil, l'immense majorité des Corses
00:29:56 sont attachés à la France et à s'inscrire dans le droit français.
00:30:00 Donc ça, c'est une première chose.
00:30:01 Mais sur le temps court que vous évoquiez à l'instant,
00:30:05 à partir du moment où un mandat très clair est donné
00:30:07 par les citoyens de Nouvelle-Calédonie, avec ces référendums-là,
00:30:11 à quel titre est-ce que vous donneriez une prime aux extrémistes
00:30:14 qui refusent l'avancée du processus
00:30:16 en disant "on va geler le processus parce qu'on sait qu'il y a une partie extrémiste",
00:30:20 parce qu'une fois de plus, les indépendantistes ne sont pas tous en soutien.
00:30:25 - Non, effectivement, et là, sur les barrages,
00:30:28 ils sont à peu près de 2 000 à 5 000, c'est ce qui est donné comme information.
00:30:31 - Cela a été dit, ce sont des jeunes qui tiennent les barrages,
00:30:34 ce ne sont pas les anciens.
00:30:35 - Je voulais qu'on s'intéresse au profil.
00:30:37 On va s'y intéresser, justement.
00:30:39 On va s'intéresser au profil de ces jeunes.
00:30:42 Ce sont des jeunes qui ont en général entre 12 et 30 ans.
00:30:45 Le problème, c'est que beaucoup sont armés,
00:30:46 parce qu'en Nouvelle-Calédonie, il y a beaucoup d'armes.
00:30:48 Il y a à peu près un foyer sur quatre qui est armé,
00:30:50 ce qui explique également ce qui se passe.
00:30:52 On va regarder leur profil, le profil des émeutiers.
00:30:54 Vous allez voir, c'est un profil très particulier.
00:30:57 - Il serait entre 5 000 et 8 000 émeutiers,
00:31:00 selon le haut commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie.
00:31:04 Les plus jeunes auraient 12 ans, les plus âgés entre 25 et 30 ans.
00:31:07 La plupart sont kanaks, c'est-à-dire issus de la population autochtone,
00:31:11 explique Isabelle Merle, chercheuse au CNRS sur la Nouvelle-Calédonie.
00:31:15 - Ils sont issus des classes sociales les plus pauvres.
00:31:18 Ce sont des gamins qui n'ont rien à perdre.
00:31:20 Ils ont la rage.
00:31:21 Les inégalités sociales et économiques dans ce pays
00:31:23 sont les pires de l'ensemble des territoires de la République.
00:31:26 - Ce qui caractérise également ces émeutiers, c'est qu'ils sont armés.
00:31:29 La Nouvelle-Calédonie est connue pour le nombre conséquent d'armes
00:31:32 sur son territoire, en moyenne une arme à feu pour quatre habitants.
00:31:36 En ajoutant les armes détenues de manière illégale,
00:31:39 les services de l'État évoquent un total de 100 000 armes en circulation,
00:31:43 un chiffre très important au regard des 268 500 habitants de l'archipel.
00:31:48 Enfin, nombre de ces émeutiers auraient des liens avec la CCAT,
00:31:52 la cellule de coordination des actions de terrain,
00:31:55 créée très récemment par des indépendantistes kanaks
00:31:58 pour organiser les manifestations contre la réforme électorale.
00:32:01 Le gouvernement parle, lui, d'une organisation mafieuse et violente
00:32:05 qui manipule les émeutiers et les pousse à commettre des pillages.
00:32:09 Gérald Darmanin a fait assigner à résidence une trentaine de membres
00:32:12 de cette organisation dans le cadre de l'état d'urgence.
00:32:16 - Pierre Gentillet, pour vous, ces jeunes qui sont sur les barrages,
00:32:19 c'est quoi ? C'est vraiment des indépendantistes dans l'âme
00:32:21 ou ce sont plutôt des émeutiers, des profiteurs d'une situation
00:32:24 pour essayer de piller, de bloquer le pays ?
00:32:27 - L'un n'empêche pas l'autre.
00:32:28 Je pense qu'il y a à peu près les deux types de profils.
00:32:30 À mon avis, il y a clairement aussi des gens qui sont là pour...
00:32:34 On dit des raisons sociales.
00:32:35 C'est des gens qui viennent pour piller, qui profitent du chaos généralisé,
00:32:37 comme on a des pillards à des degrés bien moindres
00:32:40 en marge de certaines manifestations en France.
00:32:42 Je dis bien, pour faire une comparaison très, très lointaine,
00:32:45 mais c'est pour vous dire, il y a toujours des profiteurs
00:32:47 sur ce type de drame et sur ce système.
00:32:49 Maintenant, ce sur quoi il faut vraiment insister,
00:32:51 à mon avis, ça, ça n'a pas été assez dit, c'est 100 000 armes.
00:32:54 100 000 armes en circulation.
00:32:56 Moi, je vais vous dire une chose, il y a un point qu'on n'a pas assez posé
00:32:58 ici dans ce débat, de manière générale,
00:33:00 c'est la question des ingérences étrangères.
00:33:01 Vous savez, il y a une île qui est juste à côté, 600 kilomètres,
00:33:04 c'est à dire concrètement vraiment la porte à côté, le Vanuatu.
00:33:07 Le Vanuatu, c'est une île qui a été française
00:33:09 jusque, je crois, au début des années 80.
00:33:11 Cette île, c'est à peu près la même chose qui s'est passée.
00:33:13 En fait, des émeutes, il y a eu un moment d'indépendance.
00:33:17 Et qu'est ce que c'est devenu aujourd'hui une colonie chinoise ?
00:33:19 Aujourd'hui, il faut pointer la question des ingérences.
00:33:21 Azérie, on en a parlé, mais surtout, surtout des ingérences chinoises.
00:33:24 Moi, je voudrais savoir à quel point la Chine est impliquée,
00:33:27 par exemple, typiquement dans ce genre de livraison d'armes.
00:33:29 On sait qu'aujourd'hui, il y a une stratégie chinoise
00:33:31 d'extension sur le Pacifique.
00:33:33 Donc, c'est ça ce qu'il faut mettre aussi sur la table.
00:33:35 Donc, ça, c'est la première dimension.
00:33:36 Et la deuxième dimension, on en a un peu parlé,
00:33:37 mais elle est centrale, c'est la dimension raciale.
00:33:40 Qui attaque et qui attaque-t-on systématiquement ?
00:33:45 D'accord, ce sont des Européens et ces Européens,
00:33:47 on les désigne comme blancs.
00:33:49 Je suis très curieux de voir qu'en France, en métropole,
00:33:51 on a une gauche qui sanctuarise, qui défend les minorités.
00:33:54 Je vous rappelle que les Européens,
00:33:55 parce qu'il y a des statistiques ethniques, là-bas sont 20%.
00:33:59 Etrangement, la gauche ne les défend pas.
00:34:01 Etrangement, ces minorités-là, on ne les intéresse pas.
00:34:03 Or, pourtant, ce sont des émeutes à caractère racial.
00:34:05 Ce sont des agressions à caractère racial.
00:34:06 Pour vous, c'est des émeutes à caractère racial ?
00:34:07 C'est une évidence, parce qu'on attaque systématiquement
00:34:09 les mêmes...
00:34:10 Et pas simplement pour l'indépendance ?
00:34:11 C'est l'un et l'autre, parce que cette indépendance,
00:34:13 c'est l'indépendance des Canaks.
00:34:15 C'est l'indépendance des Canaks par rapport aux blancs colonisateurs.
00:34:18 C'est dans cet inconscient-là que se niche...
00:34:19 Donc, pour Acker, vous dites, c'est les blancs contre les noirs
00:34:22 et les noirs contre les blancs ?
00:34:23 C'est les Canaks, des indépendantistes...
00:34:26 Non, mais si vous dites que c'est racial, il faut aussi parler couleur.
00:34:28 Excusez-moi, c'est un peu simpliste, mais il faut aussi le dire clairement.
00:34:31 Mais qui désigne la couleur ?
00:34:32 Qui désigne la couleur ?
00:34:33 Ce sont ces indépendantistes Canaks, ces émeutiers-là,
00:34:36 qui s'en prennent à des blancs.
00:34:38 Là, étrangement, ces minorités-là, la gauche les intéresse.
00:34:41 Vous avez aussi le sentiment que c'est les noirs contre les blancs
00:34:44 ou les blancs contre les noirs ?
00:34:46 Disons que cette dimension ne peut pas être évacuée, mais je ne pense pas...
00:34:48 Parce qu'on en parle assez peu, quand même, de ça dans les médias.
00:34:50 On n'en parle quasiment pas.
00:34:52 Mais je ne pense pas qu'elle soit première.
00:34:53 Je ne pense pas que ce soit ça l'élément déclencheur.
00:34:55 L'élément déclencheur est un élément politique.
00:34:57 La question de l'indépendance, c'est ça, la centralité.
00:35:01 Mais là-dessus, ce greffe, vous avez raison, au regard de l'histoire de ce qu'est le Caillou,
00:35:06 ce greffe, cette dimension raciale.
00:35:08 Mais ce n'est pas elle qui fait tout exploser.
00:35:10 Ça ne part pas sur la question, sur l'étincelle de la dimension.
00:35:12 Quand on lui dit "sales blancs", on ne lui dit pas "sales colonisateurs".
00:35:18 On lui a dit "sales blancs".
00:35:20 - M. Morandini, c'est parce qu'on a laissé pourrir la situation politique
00:35:22 que la question raciale peut ressurgir.
00:35:25 Elle n'est pas prégnante.
00:35:26 - Victor Héro, est-ce qu'il y a une question raciale pour vous ?
00:35:28 Vous aussi, vous avez le sentiment qu'il y a une question raciale ?
00:35:30 - Évidemment, mais ce n'est même pas moi qui en ai le sentiment.
00:35:33 Ils l'avouent eux-mêmes.
00:35:34 Ils l'avouent eux-mêmes.
00:35:35 Il faut d'ailleurs voir, vous parliez effectivement de ce commerçant
00:35:37 qui nous a livré son témoignage tout à l'heure, il faut voir sa résilience.
00:35:39 Il nous explique quand même dans les yeux qu'il n'a jamais vécu de racisme en diplôme,
00:35:42 alors qu'on lui a dit hier "casse-toi sales blancs".
00:35:44 - Jusque là, c'est ce qu'il disait. Jusque là, il n'en avait jamais vécu.
00:35:47 - Il y a évidemment une question raciale derrière.
00:35:49 Et quand vous dites "ce ne sont pas les colons",
00:35:51 en fait, dans la tête de la gauche qui reprend ce combat,
00:35:54 ces problématiques-là, colons, blancs, envahis, c'est la même chose.
00:35:59 C'est-à-dire que c'est le même packaging, c'est le même, c'est le dominant sur le dominé, etc.
00:36:02 Sauf que vous l'aviez très bien dit, c'est très juste que vous dites
00:36:04 sur la minorité sur place, là-bas, la minorité est blanche.
00:36:07 Et la gauche ne défend pas cette minorité-là.
00:36:09 - C'est le grand paradoxe. Quand la minorité est gauloise, elle n'est pas défendue.
00:36:11 - Alors, on va écouter, si vous le voulez bien, le haut-commissaire de la Nouvelle-Calédonie
00:36:15 qui a fait un dernier point sur la situation.
00:36:18 Je vous propose de l'écouter. Il fait le point sur les barrages qui ont été levés.
00:36:21 Mais beaucoup disent, en tout cas d'habitants qu'on a pu avoir sur place,
00:36:24 disent que les barrages sont levés, mais ensuite, ils se reconstruisent derrière.
00:36:27 Vous allez voir donc ce point fait par Louis Lefranc, haut-commissaire de la Nouvelle-Calédonie.
00:36:32 - Une opération importante entre l'aéroport de la Tontouta et la ville de Nouméa
00:36:38 qui a permis de reprendre le contrôle de cet itinéraire
00:36:41 pour permettre des réapprovisionnements logistiques qui n'étaient plus possibles
00:36:45 d'environ une soixantaine de barrages très importants
00:36:49 qui ont été disloqués et que nous allons tenir
00:36:53 pour éviter qu'ils soient reconstitués dans la nuit ou demain
00:36:58 pour garder le contrôle de cet itinéraire.
00:37:00 Donc ça nécessite d'importants moyens, moyens d'ailleurs qui ont été mis en œuvre
00:37:05 par les forces de l'ordre, mais aussi par des entreprises calédoniennes
00:37:09 qui nous ont bien aidé et je tiens vraiment à les en remercier
00:37:12 pour enlever tous les déchets occasionnés par le percement de ces différents barrages.
00:37:18 Donc nous allons continuer bien évidemment à maintenir le rétablissement de cet axe.
00:37:24 Ça va impliquer dès cette nuit un engagement des forces du GIGN
00:37:29 qui vont mener des actions de harcèlement en différents points.
00:37:33 Ces moyens vont nous permettre d'engager moyens de sécurité,
00:37:38 de forces mobiles, de police, CRS, gendarmerie, gendarmerie mobile,
00:37:43 d'intervention spécialisée, de reprendre le contrôle de tous ces secteurs
00:37:48 qui sont la proie des émeutiers, qui n'hésitent pas à s'en prendre
00:37:53 à la population calédonienne, qui n'hésitent pas à s'en prendre
00:37:57 aux commerçants, aux chefs d'entreprise, aux salariés de ces entreprises.
00:38:01 Tout ça est intolérable, inadmissible.
00:38:04 Et donc je voulais dire à la population calédonienne qu'on fait de notre mieux
00:38:08 avec des moyens qui sont désormais conséquents et qui vont encore se renforcer
00:38:14 pour reprendre le contrôle de ce territoire.
00:38:17 Les forces dont je dispose, qui sont dirigées par le Général de Gendarmerie
00:38:21 et par le Directeur de la Police Nationale, vont nous permettre de rétablir la situation.
00:38:25 Je le dis à la population calédonienne, je le dis aussi à la population
00:38:29 des quatre villes de cette agglomération.
00:38:32 On va y arriver, je m'y engage auprès de vous tous. Merci.
00:38:36 Voilà Louis Lefranc qui espère qu'on va y arriver, comme il dit,
00:38:40 à rétablir la situation. Voilà ce qu'on pouvait dire à l'heure qu'il est.
00:38:43 On y reviendra tout à l'heure aux alentours de midi.
00:38:46 Je vous rappelle la dernière formation, c'est Camille Chès, porte-parole
00:38:49 du ministère de l'Intérieur, qui annonce plusieurs dizaines de blessés
00:38:52 parmi les forces de l'ordre qui interviennent en ce moment en Nouvelle-Calédonie.
00:38:56 On y reviendra tout à l'heure à partir de midi.
00:38:59 J'aurais maintenant qu'on revienne sur cette synagogue qui a été incendiée.
00:39:02 Ça s'est passé vendredi, on l'a vécu en direct ici,
00:39:06 synagogue incendié, et on a surtout appris le profil de l'homme
00:39:10 qui est passé à l'Axe, c'est un homme qui était sous OQTF,
00:39:13 et écoutez son profil, qui est décrit par Gérald Darmanin, l'UAM.
00:39:19 Il était inscrit au fichier des personnes recherchées depuis plusieurs semaines.
00:39:23 Youssef C. a été neutralisé ce matin après avoir incendié la synagogue de Rouen
00:39:28 et menacé des policiers avec un couteau.
00:39:31 Le ministre de l'Intérieur s'est exprimé et a détaillé le profil de l'assaillant.
00:39:35 Il a déposé une demande en préfecture de Seine-Maritime en 2022
00:39:40 de titre de séjour étranger malade, ce qui permet à des citoyens étrangers
00:39:44 d'avoir un titre de séjour pour se faire soigner en France
00:39:47 selon certaines pathologies, que nous avons refusé ce titre de séjour étranger malade
00:39:51 après consultation d'un médecin, qui ne dépend pas du ministère de l'Intérieur,
00:39:56 de l'OFI, et nous lui avons signifié qu'il ne pouvait pas avoir ce titre de séjour.
00:39:59 Il a alors fait l'objet d'un arrêté de reconduite à la frontière,
00:40:03 même s'il n'est connu ni des fichiers de renseignement pour radicalisation,
00:40:07 c'est-à-dire qu'il n'était pas fiché S, ni, je crois, en ce qui concerne
00:40:10 le ministère de l'Intérieur, connu des services de police,
00:40:12 mais je crois, M. le procureur, que vous avez précisé
00:40:14 qu'il n'était pas non plus connu pour des faits de justice.
00:40:17 Youssef Séhénais en 1995 en Algérie.
00:40:20 Il était sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français depuis un an.
00:40:25 Ce mandat n'a malgré tout pas pu être exécuté car l'individu avait engagé
00:40:29 un recours devant le tribunal administratif.
00:40:32 Depuis le début de l'année, 366 actes antisémites ont été recensés,
00:40:37 soit une hausse de 300% par rapport à l'année dernière.
00:40:40 Voilà donc le point sur la situation. On part tout de suite en direct à Rouen.
00:40:44 On rejoint Natacha Benahim qui est présidente de la communauté juive de Rouen,
00:40:47 qui est avec Shmuel Loubeki qui est le rabbin de Rouen.
00:40:49 Bonjour à tous les deux. Merci d'être avec nous.
00:40:51 On s'est parlé vendredi, on était en direct et tout le monde était sous le choc
00:40:54 de ce qui venait de se passer.
00:40:56 Quel est votre état d'esprit à l'heure qu'il est ?
00:40:59 Alors là, on réalise un peu plus si vous voulez, parce que c'est vrai que vendredi,
00:41:06 c'était sur le fait, donc évidemment on était choqués, on l'est toujours,
00:41:10 mais je veux dire, c'était sur le moment.
00:41:12 Maintenant, on réalise réellement qu'il y aurait pu y avoir bien pire finalement.
00:41:19 Bien pire parce qu'on s'est rendu compte que cet homme avait un couteau dans la poche arrière,
00:41:28 qu'il est monté sur le dessus de la synagogue et il est rentré dans la synagogue
00:41:36 puisqu'il avait apparemment dessoudé un vitrail et donc il pensait trouver du monde dans la synagogue.
00:41:44 Donc il a commencé à mettre le feu et il est rentré dans la synagogue.
00:41:48 Je veux dire, c'était vraiment pour tuer les juifs.
00:41:51 Et ce n'est pas un départ d'incendie ou une tentative, c'est un incendie.
00:41:56 La synagogue est dévastée, vraiment, elle est dévastée.
00:41:59 – C'est très grave ce que vous dites, parce que c'est vrai que c'est une information qu'on n'avait pas jusque-là.
00:42:04 Vous avez vraiment le sentiment qu'il voulait rentrer pour tuer des juifs
00:42:07 et pas simplement mettre le feu ?
00:42:09 – Bien sûr, c'est manifeste.
00:42:11 – Il était avec un couteau avec lui, donc c'est évident que c'était pour tuer des juifs.
00:42:17 Est-ce qu'on pense qu'il a dû rechercher sur Google l'heure de la prière du matin chez les juifs ?
00:42:22 Et l'heure de la prière du matin chez les juifs, c'est à partir de 6h du matin,
00:42:25 il a dû croire qu'il a dû avoir un fils,
00:42:27 et comme ça il pourrait attaquer des personnes en sortant de la synagogue.
00:42:30 – Oui.
00:42:31 – Vous êtes en quel état d'esprit aujourd'hui ?
00:42:33 C'est la peur, c'est la colère, qu'est-ce que vous avez en tête ?
00:42:38 – Alors, la peur, je veux dire, on l'a de toute façon au quotidien.
00:42:44 Et je pense que vous le savez, tous les juifs de France sont comme nous.
00:42:48 Maintenant, là, on est plutôt dans la colère et on se reconstruit.
00:42:53 Vous savez, on est un peuple solidaire,
00:42:56 et il est clair que j'ai voulu faire la prière du vendredi soir du shabbat
00:43:01 dans notre synagogue, dans la cour,
00:43:04 puisqu'il y avait, et il y avait encore des vapeurs toxiques,
00:43:09 j'ai voulu rester dans la synagogue pour la prière du shabbat.
00:43:12 Voilà, pour montrer qu'on va rester, on est là,
00:43:16 on est des citoyens français de confession juive,
00:43:20 par conséquent, on va rester dans nos synagogues,
00:43:23 on va continuer à prier et personne ne nous l'enlèvera.
00:43:26 Alors, ils peuvent monter, descendre, ça ne fonctionne pas, vraiment.
00:43:30 Mon état d'esprit, il est à rester debout.
00:43:33 – Vous nous disiez, ce fameux Youssef, qui est la personne qui est intervenue,
00:43:37 voulait tuer des juifs, est-ce qu'il y a des gens de la communauté juive
00:43:41 aujourd'hui qui se disent "c'est plus possible de rester en France, on veut partir" ?
00:43:45 – Bien sûr, bien sûr, beaucoup, beaucoup.
00:43:48 Je suis allée, j'ai fait un aller-retour à Paris hier,
00:43:51 je suis allée à l'agence juive pour justement le salon de l'Alia,
00:43:55 et ils me disaient qu'il y avait énormément de dossiers,
00:43:59 ils n'ont jamais vu ça, c'est énorme, énorme.
00:44:02 Maintenant, mon fils, le premier, puisqu'il est passé dans votre émission,
00:44:07 et c'est vrai qu'il n'a pas pu ce matin,
00:44:10 mais Nathan part a priori début septembre, et il s'en va.
00:44:15 Il ne se sent plus en sécurité en France, il n'y trouve plus d'intérêt, vraiment,
00:44:21 et c'est vraiment dommageable parce qu'il a 19 ans et demi.
00:44:24 – Monsieur le rabbin, qu'est-ce que vous avez envie de dire
00:44:27 aux gens de la communauté juive qui ont envie de partir de France,
00:44:32 est-ce que vous les comprenez ?
00:44:34 – Je comprends, mais c'est un pas qu'il faut le faire, réfléchir,
00:44:37 il ne faut pas le faire avec la peur, il faut le faire par conviction
00:44:40 si on veut partir en Israël.
00:44:42 Il faut savoir qu'on est en France, on est dans un pays républicain
00:44:46 qui doit défendre la liberté d'expression,
00:44:49 la liberté de pouvoir pratiquer notre judaïsme,
00:44:52 on doit tout faire pour pouvoir pratiquer notre judaïsme en France
00:44:55 et les autorités le font en sorte, font le maximum
00:44:58 pour qu'on puisse pratiquer notre judaïsme, donc il faut être confiant.
00:45:01 Lui, il y a des épreuves malheureusement, il y a des épreuves partout,
00:45:04 et il faut pouvoir surmonter ces épreuves, Dieu nous donne la force,
00:45:07 on va pouvoir surmonter ces épreuves, on va pouvoir encore reconstruire
00:45:10 la Gauve encore plus belle que ce qu'elle était,
00:45:12 et la communauté sera encore plus grande de ce qu'elle était.
00:45:14 – Exactement, et je voudrais aussi dire quelque chose Jean-Luc,
00:45:18 si vous me permettez, on a parlé, donc on décore ce policier,
00:45:23 c'est vraiment, voilà, je pense sincèrement que M. Darmanin
00:45:27 a fait ce qu'il fallait, maintenant il faut savoir une autre information,
00:45:31 c'est que quand ça s'est passé, la police n'était pas sur les lieux,
00:45:37 les pompiers n'étaient pas sur les lieux, les services de la ville,
00:45:41 c'est un éboueur, et vraiment j'aimerais le remercier,
00:45:44 j'ai vu M. Le Maire ce matin, je lui ai demandé une rencontre,
00:45:47 parce qu'il faut parler de lui, vraiment s'il n'avait pas été là,
00:45:51 la synagogue, je pense que ça aurait été d'une catastrophe,
00:45:56 vraiment ça aurait été vraiment pire, voyez ce que je veux dire,
00:46:00 et cet éboueur il a pris le téléphone, il a poussé son camion,
00:46:04 et il a téléphoné aux pompiers, il a fait ce qu'il fallait,
00:46:08 et vraiment je le remercie de tout cœur.
00:46:10 - Exactement, on a vu dans les vidéos maintenant que des personnes
00:46:13 sont passées pendant l'acte, l'acte a duré un long moment,
00:46:16 des personnes sont passées et n'ont rien fait, et cet éboueur a fait
00:46:20 un acte de civilité, il a téléphoné tout de suite à la police,
00:46:23 il a sauvé notre synagogue, il a sauvé peut-être de pire encore,
00:46:26 et on a toute notre gratitude envers lui, on le remercie énormément.
00:46:29 - Exactement.
00:46:30 - Si, beaucoup à tous les deux, merci également à cet éboueur,
00:46:32 vous avez raison de lui rendre hommage, j'espère qu'on pourra même
00:46:34 avoir un nom pour pouvoir lui rendre hommage clairement,
00:46:37 et dire quel est cet homme que vous remerciez, et avec raison.
00:46:41 Merci beaucoup Natacha Benhaim, et merci beaucoup monsieur le rabbin,
00:46:44 merci à tous les deux d'avoir été avec nous, Victor Heraud,
00:46:47 moi c'est assez glaçant d'entendre ces témoignages quand même,
00:46:50 et Natacha qui nous dit qu'il voulait tuer des juifs,
00:46:53 il est venu avec un couteau, il avait repéré l'heure de la première prière
00:46:56 parce qu'il voulait rentrer dans la synagogue, il voulait tuer des juifs.
00:46:59 - Moi ce qui me dérange le plus dans ce dossier c'est l'extrême générosité
00:47:03 de la France, mais même la générosité aveugle, il faut se donner les moyens
00:47:06 de sa générosité, là qu'est-ce qui se passe ?
00:47:08 Premièrement, on a un étranger qui arrive et qui dépose un dossier,
00:47:11 donc pour étranger malade, alors déjà c'était bien, comment dire,
00:47:15 c'était bien la peine de donner l'indépendance à l'Algérie,
00:47:18 si c'est pour que les Algériens viennent en France se faire soigner,
00:47:20 et en plus commettre ce genre d'actes, il dépose ce dossier, on l'accepte,
00:47:23 ensuite il dépose un autre dossier, on le refuse, et on le soumet
00:47:28 à une obligation de quitter le territoire, une obligation de quitter le territoire,
00:47:31 je répète le mot "obligation".
00:47:33 - Oui mais on sait bien que ça n'existe plus ça, ça n'existe pas !
00:47:35 Il n'y a plus d'obligation, il y a des demandes polies de bien vouloir quitter le territoire,
00:47:38 c'est plus des OQTF.
00:47:40 - Ce n'est même pas qu'on a oublié son OQTF ou qu'on ne l'a pas appliqué,
00:47:42 c'est qu'il a déposé un recours, et que ce recours est suspensif,
00:47:46 c'est-à-dire qu'on dit "on ne peut pas le renvoyer du pays
00:47:49 tant qu'effectivement on n'a pas décidé que c'était une bonne ou une mauvaise décision
00:47:53 de le renvoyer". Ce recours ne doit pas être suspensif, sinon ce n'est plus une obligation
00:47:57 de quitter le territoire, et la France n'est plus souveraine
00:48:01 si elle n'est pas capable de dire quand on te demande de partir, tu pars.
00:48:05 - François Coque, c'est vrai que c'est glaçant quand même les témoignages
00:48:09 qu'on a eus de Natacha Benhaim et du rabbin, parce que franchement,
00:48:13 il semble qu'on ait vraiment échappé à un drame.
00:48:15 - C'est glaçant, et en même temps, moi j'en tirerais une petite lueur d'espoir,
00:48:19 c'est que madame s'est définie, et j'ai bien noté ses termes,
00:48:22 comme une citoyenne française de confession juive.
00:48:26 Autrement dit, elle commence par son appartenance à la communauté politique
00:48:30 qui en France, depuis Rousseau, se construit sur l'arc républicain
00:48:33 par l'adhésion aux contrats sociaux. Et qu'est-ce qu'elle nous explique ?
00:48:36 Que finalement, dans ce pays, quand les gens voient quelqu'un qui est attaqué
00:48:40 pour la pratique de sa religion, les gens se dressent, ils se révoltent,
00:48:43 ils font ce qu'ils ont à faire, c'est l'exemple qu'elle a pris de cet éboueur.
00:48:46 Permettez-moi d'essayer de sauver quelque chose de cet exemple.
00:48:49 Par contre, moi je suis quand même très étonné des propos par lesquels
00:48:52 on a commencé, ceux du ministre Darmanin, qui nous explique ce qui se passe,
00:48:57 il nous décrit une situation, mais un petit peu comme s'il était spectateur de cela.
00:49:02 Vous savez, l'article 1 de la loi de 1905, à laquelle je suis extrêmement attaché,
00:49:07 la loi de séparation des églises et de l'Etat, commence, parce que la loi de 1905
00:49:11 est une loi, non pas de privation ou quoi que ce soit, c'est une loi de liberté,
00:49:14 commence par le fait de dire que la République assure la liberté de conscience
00:49:18 et garantit le libre exercice des cultes.
00:49:21 Or, qui est monsieur et qui est monsieur Darmanin, sinon le ministre de l'Intérieur et des cultes ?
00:49:25 Et là, il vient nous proposer des explications, finalement il dilue un petit peu l'information
00:49:29 sans qu'il y ait une responsabilité qui soit établie.
00:49:32 Il ferait mieux de poser la question de cette responsabilité.
00:49:34 Et j'en viens sur le troisième point, celui que vous évoquez,
00:49:37 il y a de fait, aujourd'hui, une défaillance sur la manière dont sont réalisées
00:49:41 ou non réalisées les OQTF.
00:49:43 Alors après, qu'il y ait des recours, que ces recours soient suspensifs,
00:49:46 ça fait partie du droit, mais peut-être qu'il faudrait quand même travailler...
00:49:49 - On peut le changer. - On peut le changer, mais on peut aussi faire en sorte
00:49:52 qu'il soit appliqué correctement, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, les délais,
00:49:55 qui sont ceux que l'on connaît parce qu'on ne met pas les moyens pour traiter les choses
00:49:58 en temps et en heure, font qu'il y a un engorgement.
00:50:01 - Ou que peut-être ces gens soient détenus quelque part pendant qu'il y a les procédures qui sont faites.
00:50:07 On va en parler dans un instant parce que ce qui est intéressant aussi,
00:50:09 c'est l'antisémitisme au fond, qui est en train de se banaliser,
00:50:12 et ça aussi c'est important.
00:50:13 Je voudrais juste vous donner une petite information qui nous parvient à l'instant,
00:50:17 c'est la mort de Jean-Claude Godin, l'ancien maire de Marseille, qui est décédé.
00:50:21 L'information est donnée par le président de la République, Emmanuel Macron,
00:50:24 qui vient de faire un tweet en disant "Jean-Claude Godin n'est plus,
00:50:27 il était Marseille, fait homme, de sa ville, sa passion, il avait l'accent, la fièvre, la fraternité.
00:50:33 Pour elle, cet enfant de Mazar, qui s'était hissé au plus haut poste de la République,
00:50:37 il a servi, je pense, à ses proches et aux Marseillais."
00:50:41 Jean-Claude Godin qui est décédé, il a été maire de Marseille pendant un quart de siècle,
00:50:46 il était âgé de 84 ans, maire de Marseille pendant 25 ans, donc de 1995.
00:50:53 Il a également été ministre, vous vous en souvenez, vice-président du Sénat,
00:50:58 il avait consacré toute sa vie à la politique.
00:51:01 La disparition de Jean-Claude Godin, donc annoncée à l'instant par le président de la République, Emmanuel Macron.
00:51:07 On aura l'occasion d'y revenir tout au long de la journée sur CNews.
00:51:10 On parlait de ce qui s'est passé dans cette synagogue et je voulais qu'on revienne justement sur cette influenceuse
00:51:16 dont on a parlé vendredi, qui s'appelle Poupette Kenza et qui avait fait des messages à caractère antisémite.
00:51:21 Ce qui est intéressant, c'est qu'on en a parlé vendredi, depuis elle a réagi,
00:51:24 et je vais vous dire, je trouve que ses réactions, c'est presque pire que ce qu'elle a dit.
00:51:28 On va d'abord réécouter, ça dure 20 secondes, ce qu'elle avait dit.
00:51:30 "Je ne travaille pas avec des Juifs, mes agences ne sont pas juives, surtout pas de Juifs autour de moi."
00:51:35 "Moi je vous dis, et moi c'est clair et net, je suis une pro-Palestine, une pro-Palestinienne,
00:51:40 je ne travaille pour aucune personne, voilà, sioniste ou juive, voilà, j'ai aucune marque avec qui je travaille, comme ça.
00:51:50 Je n'ai aucun partenaire, je n'ai aucun agent qui est juif ou quoi que ce soit."
00:51:54 Alors vous allez voir maintenant comment elle a réagi depuis que ça a fait polémique.
00:51:58 Alors elle a commencé par présenter des excuses, donc on s'est dit, elle a peut-être compris, mais au fond, elle n'a rien compris.
00:52:03 Premier extrait donc d'un message qu'elle a posté ce week-end.
00:52:06 "Même pas un millième de ce qui se dit tous les jours sur les musulmans du monde, sur tous les plateaux télé,
00:52:12 par tout le gouvernement, les députés.
00:52:15 Si vous vous imaginez, si nous on réagirait comme eux, ils ont réagi juste pour l'importance de leur mot,
00:52:21 comment ça aurait fait bouger les choses pour nous les musulmans, pour nous les rebeux, pour nous tout.
00:52:26 Vous savez pourquoi ? Eux ils ont le fort de parole parce qu'ils sont soudés, ils sont soudés.
00:52:30 Vous m'avez vu faire une gourde, vous avez très bien compris ce que je voulais dire. Il n'y a personne qui me soutient."
00:52:35 Elle n'a pas fait une gourde, elle est peut-être gourde, mais elle a fait une bourde avec un B.
00:52:40 Écoutez, deuxième extrait, elle explique qu'on m'a traité de tous les noms, mais c'est sans doute les sionistes qui m'attaquent.
00:52:45 "Je me suis fait traiter de tous les noms après ma story. Par, je ne sais pas, je ne vais pas voir des sionistes, je ne sais pas, les filles.
00:52:52 Ils sont venus me traiter de tous les noms. Mais ce par là, c'est trop bizarre parce que ça ne me fait rien.
00:52:58 Ça me blesserait plus que des sœurs de ma communauté rebeu m'insultent, comme mes haters par exemple, que des gens comme ça.
00:53:04 Je m'en bats les reins, ce ne sont pas des gens qui m'intéressent au quotidien.
00:53:08 Toute la journée, je me suis fait insulter mes morts. On m'a même dit, ouais, je dépose tant de comptes toi, je ne sais pas quoi.
00:53:15 J'ai dit, ah vas-y, vas-y."
00:53:17 Martin Garignon, ce qui est terrible, c'est qu'en fait, c'est ce qu'on appelle une influenceuse, c'est-à-dire qu'elle est suivie par plus d'un million de jeunes.
00:53:22 Il y a au moins un million de jeunes, il y en a même plus qui ont vu ces vidéos-là, mais qui la suivent, qui l'écoutent.
00:53:27 Et on a quelqu'un à l'antisémitisme décomplexé.
00:53:30 C'est-à-dire qu'elle s'excuse, mais en fait finalement, elle dit "bon, je m'excuse, mais parce qu'il faut s'excuser pour ne pas avoir de soucis".
00:53:34 Elle explique qu'elle a peur de rentrer en France parce qu'elle ne veut pas aller en garde à vue.
00:53:37 Mais il va falloir aller la chercher quoi, au pire.
00:53:39 Oui, et puis je note aussi que pas une seule phrase sans une faute de français, je trouve ça magnifique.
00:53:43 Quelqu'un qui est un modèle pour des jeunes, etc.
00:53:46 Pas une phrase sans une faute de français, à l'écrit en général, ça se fait même à l'oral.
00:53:50 Elle nous explique qu'elle a fait une gourde au lieu d'une bourde.
00:53:52 C'est le niveau zéro quoi.
00:53:54 Bref, on passe là-dessus parce que c'est affligeant.
00:53:58 Et ça c'est sur la forme, mais sur le fond, ça montre à quel point maintenant on a un antisémitisme complètement décomplexé.
00:54:04 Total.
00:54:05 Parce que ça fait aussi des mois et des années qu'on a une classe politique qui chauffe à blanc une partie de la jeunesse,
00:54:10 qui communautarise un certain nombre de sujets, notamment à l'attention de jeunes français, de confessions musulmanes.
00:54:16 Parce qu'il faut aussi à un moment donné pouvoir dire les choses.
00:54:18 Et ces propos-là, ça montre à quel point ça a totalement infusé et à quel point on a cherché à importer aussi sur le territoire national
00:54:25 des sujets qui ne relèvent absolument pas de sujets nationaux.
00:54:28 Elle fait du business, elle brasse des millions d'euros, etc.
00:54:32 Elle se permet, en pensant sûrement qu'elle est protégée par son statut d'influenceuse, de dire, de tenir des propos qui sont...
00:54:38 Mais je crois qu'elle est à Dubaï aussi, donc voilà, donc elle se dit "je suis tranquille".
00:54:43 Elle se rend compte que finalement, il y a eu des sanctions, parce que c'est quand même la France, et parce qu'on ne laisse pas faire tout et n'importe quoi ici.
00:54:49 Elle cherche à s'excuser par opportunisme, alors qu'en fait on voit bien, vous l'avez démontré avec l'encrement des propos,
00:54:54 que finalement elle n'en pense pas le moindre mot.
00:54:56 Et surtout, il y a le dernier point qui me choque aussi, c'est le recours à une communautarisation dans ses propos.
00:55:04 À vouloir monter les sionistes, donc on imagine, j'imagine que ce sont les français d'origine, enfin de confession juive, etc.
00:55:09 Face à sa communauté qu'elle appelle les rebeux, comme si c'était des corps qui étaient parfaitement constitués, parfaitement solidaires.
00:55:16 Et finalement que la communauté nationale, être français, c'était un deuxième plan.
00:55:20 On remet au premier plan des communautés de religion, d'ethnie, d'origine géographique, je trouve ça mais extrêmement...
00:55:27 Un mot François Coque, la suite rapide s'il vous plaît.
00:55:29 Oui, je suis d'accord sur le fond, j'y reviendrai peut-être tout à l'heure, mais sur la forme quand même.
00:55:33 Je me permets de vous donner un exemple, un retour de terrain.
00:55:35 Moi je suis enseignant, j'ai fait passer il y a quelques jours des oraux à des élèves d'une quinzaine d'années.
00:55:39 Et un des élèves nous présentait un sujet sur les fake news et les fausses informations.
00:55:44 Et dans son exposé il nous dit, ben voilà ce qu'on pourrait faire, on pourrait s'adresser aux jeunes pour les prévenir contre les fausses informations et les fake news.
00:55:51 Par exemple on pourrait faire venir dans les établissements scolaires des influenceurs et des influenceuses.
00:55:55 C'est-à-dire que ces gens-là sont pour nos adolescents les garants de la légitimité de l'information.
00:56:03 Mais c'est pour ça que j'en parle, parce que c'est vrai que les gens n'en parlent pas beaucoup, mais c'est un million de gens, c'est des influenceurs.
00:56:09 C'est terrible.
00:56:10 On a quelque chose qui est décisif pour l'assurance.
00:56:11 Effectivement. Bon voilà donc ce qu'on pouvait dire sur cette influenceuse.
00:56:15 Je rappelle l'information que je vous donnais il y a quelques instants, c'est la mort de Jean-Claude Godin, l'ancien maire de Marseille.
00:56:21 Jean-Claude Godin qui est décédé à l'âge de 84 ans.
00:56:25 C'est ce qu'ont appris nos confrères de France Bleu auprès de son secrétaire.
00:56:28 Il est décédé à Saint-Zachary dans le Var. Il a été maire de Marseille pendant 25 ans, de 1995 à 2020.
00:56:36 Ex-ministre, président de la région Métropole, vice-président du Sénat.
00:56:39 Il avait consacré sa vie à la politique.
00:56:41 Et puis cet hommage d'Emmanuel Macron qui a très vite réagi à la disparition de Jean-Claude Godin,
00:56:46 puisqu'Emmanuel Macron, vous le voyez, a écrit "Jean-Claude Godin n'est plus".
00:56:49 Il était Marseille fait homme de sa ville, sa passion, il avait l'accent, la fièvre, la fraternité.
00:56:54 Pour elle, cet enfant de Mazargue, c'était ici au plus haut poste de la République qui l'a servi, je pense, aux proches et aux Marseillais.
00:57:01 Donc disparition de Jean-Claude Godin.
00:57:03 On va faire une pause et puis on se retrouve dans un instant avec l'appel au secours d'une agricultrice.
00:57:06 Vous allez l'entendre, elle m'a bouleversé moi ce week-end.
00:57:08 Elle a lancé un appel sur les réseaux sociaux.
00:57:10 Elle sera en direct avec nous.
00:57:12 A tout de suite après la pub LC News Info.
00:57:20 On l'a appris il y a quelques minutes, Jean-Claude Godin, maire de Marseille, de 1995 à 2020.
00:57:25 Cet État à l'âge de 84 ans, il était Marseille fait homme, a réagi Emmanuel Macron sur X.
00:57:31 De sa ville, sa passion, il avait l'accent, la fièvre, la fraternité, je pense à ses proches et aux Marseillais, ajoute le chef de l'État.
00:57:40 Malgré une nuit plus calme que les précédentes, l'aéroport de Nouméa fermé aux vols commerciaux jusqu'à jeudi,
00:57:46 alors qu'Emmanuel Macron convoque un nouveau conseil de défense, aujourd'hui à 18h30.
00:57:51 Et puis, ils promettent une journée noire dans les aéroports.
00:57:54 Les agents parisiens sont appelés à se mettre en grève dès demain pour demander entre autres des embauches,
00:58:00 l'ouverture de négociations pour une revalorisation salariale
00:58:03 ou encore des gratifications homogènes pour les salariés mobilisés pendant les JO.
00:58:11 Bonjour, 37 sur CNews, merci d'être en direct avec nous. Dans un instant, nous reviendrons sur la disparition de Jean-Claude Godin.
00:58:16 Mais auparavant, je voulais qu'on écoute l'appel au secours d'une agricultrice ce week-end sur les réseaux sociaux.
00:58:22 C'est la propriétaire de la ferme de Bérenice en Gironde qui est au bord de la faillite
00:58:28 et qui est en train de tout perdre.
00:58:30 Une de ses vaches sur 200 a réagi positivement au test de la tuberculose bovine transmise par la faune sauvage.
00:58:36 On lui demande d'abattre la totalité de son cheptel.
00:58:40 On va écouter peut-être une réaction, justement, avant d'avoir Bérenice en direct avec nous, de Cédric.
00:58:46 Cédric, c'était un des visages pendant le conflit des agriculteurs
00:58:50 et Cédric a réagi à cet appel au secours en disant "il faut aider Bérenice".
00:58:54 On écoute Cédric et juste après, on sera avec Bérenice.
00:58:57 Je peux vous dire, j'en ai gros sur le cœur d'avoir entendu son témoignage
00:59:02 et surtout le traitement que lui réserve l'État face à la tragédie qu'elle traverse.
00:59:09 Comment peut-on laisser une personne comme ça dans le désoroi ?
00:59:13 Je vous explique. Bérenice, ça fait 6 mois qu'elle sait qu'elle a une vache positive.
00:59:17 6 mois qu'elle ne peut rien vendre.
00:59:20 6 mois que ses vaches sont bloquées dans les bâtiments.
00:59:22 6 mois que l'État ne lui répond pas.
00:59:25 6 mois qu'elle attend les indemnisations.
00:59:27 Mais vous voulez qu'elle fasse quoi, Bérenice ?
00:59:29 Elle a un camion qui est parti, deux camions.
00:59:32 On lui dit "le camion vient la semaine prochaine", il vient pas.
00:59:35 Elle a plus de foine pour nourrir ses animaux.
00:59:37 Elle a plus de paille pour les pailler.
00:59:39 Elle commence à les faire euthanasier.
00:59:41 Mais vous vous rendez compte dans l'état où elle se trouve, cette jeune femme ?
00:59:45 Mais c'est pas possible.
00:59:46 Monsieur Fainaut, vous l'avez rencontrée au mois de mars, cette fille,
00:59:49 et vous ne lui avez toujours pas répondu.
00:59:51 Mais vous attendez quoi ?
00:59:54 Mais c'est une catastrophe.
00:59:55 Aucun de vos services ne lui répond.
00:59:57 Rien. Elle n'a aucune indemnisation.
00:59:59 Elle n'a même plus de quoi nourrir ses animaux.
01:00:01 Et bientôt, elle n'aura plus rien pour manger, elle.
01:00:03 Mais c'est pas possible.
01:00:04 Oh, l'État français, là, vous réagissez ou quoi ?
01:00:07 - Alors, on est en direct avec Bérenice.
01:00:09 Bonjour Bérenice, merci d'être en direct avec nous.
01:00:12 On a un petit problème d'image, pour tout dire,
01:00:14 mais on vous a en son, donc c'est le principal.
01:00:17 Je voulais savoir d'abord où vous en êtes, à l'heure qu'il est.
01:00:19 Est-ce que vous avez eu une réaction de quelqu'un, une réaction des autorités ?
01:00:23 - Bonjour. Non, pour le moment, ce jour, j'ai aucune réaction.
01:00:29 J'ai énormément de messages de soutien.
01:00:31 La vidéo a fait énormément de vues, mais pour le moment, j'ai aucun retour.
01:00:37 - On vous demande, si j'ai bien compris, on vous demande d'abattre la totalité de votre cheptel,
01:00:41 parce qu'il y a cette fameuse maladie qui a été découverte.
01:00:45 Mais ça veut dire quoi ?
01:00:46 Ça veut dire que vous êtes obligés de détruire tout votre cheptel,
01:00:49 sans avoir la moindre indemnisation, sans argent, sans rien, c'est ça ?
01:00:52 - Alors, on est obligés de détruire tout notre cheptel.
01:00:55 On est indemnisés par l'État,
01:00:58 mais on n'est pas indemnisés à la juste valeur aujourd'hui de notre cheptel.
01:01:02 Moi, je suis installée depuis 13 ans.
01:01:04 Je viens de faire des très gros investissements dans mes bâtiments,
01:01:07 notamment pour favoriser le bien-être animal.
01:01:10 Je fais de la vente directe et j'ai surtout une spécificité,
01:01:12 c'est-à-dire que je fais des bœufs de 4 ans.
01:01:15 Donc, j'élève, je fais naître mes animaux, je castre les petits veaux
01:01:19 et je les élève jusqu'à 4 ans, parce que c'est vraiment une tradition dans la race bazadaise,
01:01:23 donc notre race qui est une race rustique et traditionnelle.
01:01:28 Et en fait, aujourd'hui, je suis indemnisée sur une perte d'à peine un an.
01:01:35 Et sauf que je suis incapable de re-commercialiser une bête avant 4 ans minimum,
01:01:41 le temps de reconstituer tout le cheptel.
01:01:43 Et en plus, comme on a une race à faible effectif,
01:01:46 je suis incapable aujourd'hui de racheter le nombre d'animaux que j'avais,
01:01:50 puisque ce sont des animaux qui ne sont pas disponibles, qui n'existent pas.
01:01:53 Donc, je suis obligée de revoir l'ensemble de mon système,
01:01:56 changer de race, changer de commercialisation.
01:01:59 - Et au quotidien, comment vous allez vivre ?
01:02:01 Parce qu'on entendait Cédric, qui était un des visages de la colère des agriculteurs,
01:02:05 qui s'inquiétait pour vous en vous disant "mais elle ne va même plus avoir de quoi vivre".
01:02:08 Est-ce que c'est le cas ?
01:02:10 - Alors, j'ai eu la chance d'avoir ma meilleure amie qui a ouvert une cagnotte sur l'Itchie.
01:02:14 Donc, ça va me permettre de continuer à faire quelques courses.
01:02:20 Mais c'est extrêmement difficile parce que ça fait six mois que ça dure.
01:02:23 Notre mâche est sortie positive en fin d'année dernière.
01:02:26 Et depuis, on n'a rien.
01:02:30 Depuis le début de l'année, je ne commercialise plus aucun animal.
01:02:34 Donc, je n'ai plus de rentrée d'argent.
01:02:36 J'ai quand même un salarié à temps plein.
01:02:38 Donc là, ça y est, j'ai réussi.
01:02:40 Ça ne date que d'il y a trois semaines d'avoir réussi à avoir une prise en charge en activité partielle pour mon salarié.
01:02:46 Mais ça a été extrêmement problématique.
01:02:48 Donc, voilà, je vis un jour après l'autre.
01:02:52 Ça fait déjà un mois et demi qu'on n'a plus de foin.
01:02:55 Alors, j'ai un agriculteur voisin qui me fournit du foin.
01:03:00 Mais voilà, je ne peux pas.
01:03:02 Pour le moment, il me le fournit.
01:03:03 Mais il va falloir que je lui paye.
01:03:05 Aujourd'hui, je ne sais pas comment je vais pouvoir lui payer.
01:03:07 On n'a plus de paille.
01:03:09 Il n'y a pas de paille disponible.
01:03:10 Lui, il n'en a pas.
01:03:11 Donc, on paye avec du foin.
01:03:12 Le fumier, aujourd'hui, ne se tient plus.
01:03:13 Donc, nos animaux sont dans de très mauvaises conditions maintenant.
01:03:16 Puisqu'on a des conditions météo qui ne nous permettent pas de curer nos bâtiments.
01:03:21 En plus, on a les animaux à l'intérieur.
01:03:23 Les éleveurs comprennent ce que c'est.
01:03:27 Ce n'est pas possible de curer un bâtiment avec une hauteur de fumier aussi importante et des animaux en présence.
01:03:32 C'est juste très dangereux.
01:03:34 Donc, voilà.
01:03:35 Aujourd'hui, mes animaux ne souffrent pas du tout de la tuberculose.
01:03:39 Je pense qu'elles seront toutes négatives à la fin.
01:03:43 Mais elles souffrent vraiment de la complexité, de l'attente, de la lenteur administrative.
01:03:51 Bérénice, quand on vous entend, on sent l'émotion.
01:03:54 Hélas, on ne vous voit pas parce qu'on a ce problème d'image.
01:03:56 Mais on sent l'émotion dans votre voix.
01:03:58 On sent votre voix tremblante.
01:04:00 Pour vous, c'est un moment difficile.
01:04:02 C'est un moment compliqué, bien évidemment.
01:04:04 Et on sent les nerfs également.
01:04:07 On sent que vous êtes à bout de nerfs.
01:04:09 Oui, oui.
01:04:10 Parce que cette vidéo, comme certains l'ont dit, c'est un cri du cœur.
01:04:16 Lundi, j'ai euthanasié une de mes vaches.
01:04:19 Et là, ça a été la goutte de trop.
01:04:21 Je l'ai euthanasié parce qu'elle était trop faible.
01:04:23 Et là, ça touche vraiment.
01:04:29 J'ai toujours fait, toute ma vie, j'ai toujours grandi.
01:04:32 J'aime profondément ce métier, profondément les animaux.
01:04:36 Quand on est éleveur, on aime nos animaux.
01:04:38 Même si on les amène jusqu'à l'abattoir.
01:04:40 Mais moi, je les amenais toutes à l'abattoir.
01:04:42 C'était des choix.
01:04:43 C'était des animaux qui...
01:04:45 On aime profondément nos animaux.
01:04:47 Là, on nous enlève tout d'un coup.
01:04:49 J'ai quand même assuré tous mes vélages.
01:04:52 Là, j'ai des petits veaux qu'on va charger séparément des vaches dans des camions.
01:04:56 Personne ne peut imaginer ce que c'est sans le vivre.
01:05:01 Là, on les soigne encore tous les jours, matin et soir,
01:05:06 sachant qu'on sait que depuis six mois, ils sont condamnés, tous.
01:05:09 Donc, la situation est difficile à vivre.
01:05:14 Et surtout, quand on n'a pas de réponse.
01:05:16 Comme le disait Cédric, j'ai rencontré M. Faineau à Paris au mois de mars.
01:05:22 Il devait me recontacter. Il ne m'a pas recontacté.
01:05:24 Je lui ai envoyé un courrier fin avril.
01:05:27 Il ne m'a toujours pas répondu.
01:05:28 Aujourd'hui, les autorités ne peuvent pas dire qu'ils ne sont pas au courant de ma situation.
01:05:32 J'espère que votre passage sur CNews va faire bouger les choses.
01:05:35 En tout cas, Bérenice, on pense très fort à vous.
01:05:37 On va continuer à suivre ce qui vous arrive.
01:05:39 Merci beaucoup d'avoir été en direct avec nous, Maître Pierre Gentil.
01:05:42 Je vous voyais à la fois ému et bouleversé par ce qui arrive à Bérenice.
01:05:46 C'est insupportable. Il faut quand même remettre un peu de cadre.
01:05:50 Il y a quelque chose que je ne comprends pas.
01:05:52 J'aimerais qu'on apporte une réponse.
01:05:53 Nous sommes le pays d'Europe qui a le plus haut taux de prélèvement obligatoire.
01:06:00 Le plus haut taux de prélèvement d'impôts, de tous les mots qu'on utilise pour tout ce qu'on nous prend comme argent pour nourrir l'Etat.
01:06:07 On a ce taux de prélèvement insupportable.
01:06:11 En même temps, on nous explique qu'on ne peut pas aider nos agriculteurs.
01:06:15 On nous explique qu'on laisse des agricultrices comme cette dame, Bérenice, sur le côté.
01:06:21 On marche sur la tête.
01:06:23 On a décrété il y a quelques années un état d'urgence sanitaire.
01:06:26 On s'est endetté à 25% du PIB.
01:06:29 Ça fait des mois, si ce n'est des années, que les agriculteurs alertent sur le fait qu'il y a une urgence agricole.
01:06:35 Et là, hormis des effets de com' et des effets de manche, on n'a rien de conséquent pour sauver et aider nos agriculteurs.
01:06:42 Je ne comprends pas.
01:06:43 On aurait des taux de prélèvement de 4, 5, 6, 8, 10% ou comme aux Etats-Unis.
01:06:47 Mais je vous dirais, bon, d'accord, c'est peut-être un peu différent.
01:06:50 Mais là, ce n'est pas possible.
01:06:51 Où va notre argent ?
01:06:52 Où va notre argent ?
01:06:54 Si ce n'est pour aider ces gens-là, c'est précisément là où on en a besoin.
01:06:57 Et typiquement, sur des sujets aussi exceptionnels, aussi fondamentaux que, typiquement, ces accidents qu'il y a avec ces maladies,
01:07:04 avec effectivement ces animaux qu'on doit abattre, c'est là où l'État, on doit l'attendre au premier chef.
01:07:09 Vous voyez, moi, je ne comprends pas.
01:07:11 – Mais personne ne comprend.
01:07:12 – Je ne comprends pas.
01:07:13 – Je crois que personne ne comprend.
01:07:14 Victor Hérault.
01:07:15 – Je partage tout ce qui vient d'être dit, la situation de Bérénice crève le cœur.
01:07:18 Il faut aussi songer à tous ceux qui vivent exactement la même situation qu'elle,
01:07:21 mais qui n'ont pas eu l'idée de faire cette vidéo, qui n'ont pas eu le soutien,
01:07:24 qui n'ont pas eu l'idée de la cagnotte Litchi ou qui n'ont pas eu le droit à la générosité.
01:07:27 – Elle n'est pas sortie d'auberge, c'est pas parce qu'elle a fait…
01:07:29 – Même avec ça, elle ne sortira pas.
01:07:30 Pensez à tous ceux qui n'ont même pas le droit à ça.
01:07:32 – C'est incroyable.
01:07:33 – L'État est incapable de lui fournir ce qu'il devrait lui fournir,
01:07:36 et donc elle va chercher auprès du citoyen qui est généreux et qui lui donne un petit peu…
01:07:39 Je rajoute très simplement la crise agricole qu'on croyait enfouie depuis quelques mois,
01:07:44 parce qu'une séquence médiatique ou politique en chasse l'autre.
01:07:47 Moi la question que je me pose, c'est qu'on voit très bien
01:07:49 que la situation ne s'est pas améliorée du tout,
01:07:51 que les coups de com' de M. Feneau n'ont pas arrangé le quotidien des personnes qui l'ont rencontré.
01:07:56 Moi je me demande, est-ce qu'il faut attendre le prochain Salon de l'agriculture
01:07:58 pour que la classe politique se remette à penser aux agriculteurs ?
01:08:01 – François Coq.
01:08:02 – Oui, parce que l'argent n'est rien sans impulsion politique.
01:08:05 Et je crois que le témoignage qui a été apporté le traduit très exactement.
01:08:09 Que l'État mette du temps à réagir, c'est un problème, ça devrait être réglé politiquement.
01:08:13 Mais que le politique lui-même ne réponde pas à l'interpellation, c'est quand même dingue.
01:08:17 – C'est ça qui est incroyable.
01:08:18 – Le ministre a été interpellé il y a quatre mois sur cette situation,
01:08:21 et que cette agricultrice n'a pas eu un seul retour, pas un retour du cabinet, du ministre,
01:08:26 pour lui dire "on a pris en compte votre situation, voilà ce qu'on va faire".
01:08:29 Rien, elle n'a pas un seul retour.
01:08:31 Donc on voit qu'on a quand même là des politiques qui sont promptes à faire des opérations de com',
01:08:36 mais qui ne règlent pas les questions sur le fond,
01:08:38 et qui sont pronts à essayer de servir l'agro-business,
01:08:40 mais pour ce qui est de l'excellence de l'agriculture française.
01:08:42 Parce que quand même, le bœuf de Bazas, le bœuf de Chanos,
01:08:45 tout ce qui fait la richesse de notre Sud-Ouest, et je passe tout le reste…
01:08:48 – Bien sûr, mais vous avez raison, mais vous avez raison, et elle en est obligée.
01:08:51 Vous voyez la vidéo à gauche, vous voyez la vidéo qu'elle a faite,
01:08:53 elle fait la vidéo, et en plus elle explique que ces animaux ils vont à l'abattoir,
01:08:57 mais en fait la viande elle est comestible.
01:08:59 Parce qu'en plus, la viande elle va pouvoir être mangée,
01:09:01 donc elle ne comprend pas pourquoi elle doit envoyer ces animaux à l'abattoir.
01:09:04 Elle ne comprend pas, elle ne comprend pas ce qui est en train de se passer,
01:09:06 elle n'a plus d'argent, elle nous l'explique.
01:09:08 Elle est obligée de prendre du foin chez son voisin, vous l'avez entendu en direct il y a quelques instants,
01:09:11 mais il va falloir le payer tout ça, et elle va le payer avec quoi ?
01:09:14 Avec quoi elle va payer ça, Martin Gargnon ?
01:09:16 – La situation de Bérenice, évidemment, moi je suis aussi ému et concerné par ce témoignage-là,
01:09:20 moi je viens d'un département rural et des paysans, j'en ai dans ma famille,
01:09:24 donc je connais très bien leurs problématiques.
01:09:26 La situation de Bérenice, elle est problématique parce qu'en fait on se rend compte
01:09:32 que c'est le projet d'une vie qui s'effondre pour elle,
01:09:34 parce que même si elle avait une indemnisation à la hauteur de ses pertes,
01:09:37 c'est la disponibilité même de la race qui…
01:09:39 Donc elle va, elle l'a dit d'ailleurs, elle va devoir modifier son projet de vie, son modèle économique,
01:09:43 parce qu'elle ne pourra plus, même si l'indemnité était là,
01:09:46 elle ne pourra plus continuer à faire ce qu'elle fait et ce qu'elle aime visiblement, elle adore faire.
01:09:50 Donc ça c'est déjà en soi un drame, et ce drame-là il est doublé d'une forme d'incurie,
01:09:54 parce que visiblement elle n'a pas été indemnisée à la hauteur de ce qui était engagé
01:09:58 et à la hauteur des promesses qui étaient faites.
01:10:00 On est dans ces situations-là, à la fois dans un système assurantiel et dans un système de solidarité nationale,
01:10:05 et où normalement on doit pouvoir subvenir justement à ce type de pertes.
01:10:08 On ne rappellera jamais assez la dureté de ces métiers-là,
01:10:11 parce que vous êtes finalement tributaire d'un virus pour vos animaux,
01:10:14 d'une intempérieux qui du jour au lendemain peut vous faire disparaître toute une récolte,
01:10:18 tout le travail d'une année, voire de plusieurs années comme c'est le cas.
01:10:21 Donc là-dessus en soi c'est un métier qui est toujours dépendant de facteurs extérieurs,
01:10:25 climatiques, sanitaires pour les animaux, etc.
01:10:28 Mais lorsque ça arrive, il faut pouvoir en effet pouvoir prendre soin.
01:10:31 Donc moi je lance un appel, et j'espère que le cabinet du ministre de l'Agriculture
01:10:35 va entendre aussi ce type de détresse, et va pouvoir apporter une réponse immédiate.
01:10:38 Mais vous voyez, ce qui est pénible en même temps, c'est qu'à chaque fois il faut passer par la télé,
01:10:42 alors tant mieux, parce qu'au moins on a le sentiment de servir à quelque chose.
01:10:45 Donc ça c'est plutôt pas mal, mais c'est pas normal.
01:10:48 - Vous savez ce qui est insupportable encore plus avec ce genre de situation,
01:10:51 c'est que j'ai repensé à son témoignage de tout début, il me semble qu'elle a dit qu'elle a fait des investissements,
01:10:55 parce qu'on dit qu'aujourd'hui... - Bien sûr, elle a dit qu'elle a fait de gros investissements.
01:10:58 - Elle a fait des investissements pour s'adapter à quoi ? Au bien-être animal,
01:11:00 qui dans mes souvenirs fait partie justement des prescriptions gouvernementales,
01:11:03 en plus des normes écologiques, etc. - Coup de pied, mensonges, c'est ça qu'on se defie aussi.
01:11:06 - Donc vous vous rendez compte qu'on a quand même quelqu'un, c'est le profil type "je ne connais pas cette dame, mais à l'entendre,
01:11:10 je peux deviner que c'est quelqu'un d'honnête, ça fait partie de la France qui paie bien ses impôts,
01:11:14 ça fait partie des gens qui aiment la France, ça fait partie des gens qui respectent, qui obéissent tout simplement à nos normes,
01:11:19 à nos lois, qui obéissent finalement à l'État, et l'État n'est pas au rendez-vous.
01:11:22 - Un mot, Victor Hérault ? - Et puis je rajoute juste une dernière chose,
01:11:24 parce que je sens le coup venir, je m'adresse à Marc Fesneau, ce n'est pas que Bérenis.
01:11:28 - Non, bien sûr. - Aussi toutes les Bérenis qui n'ont pas fait de vidéo.
01:11:30 - Mais commençons par elles et enchaînons ensuite avec les autres. - Mais ils veulent tous.
01:11:33 - Effectivement. Allez, on revient sur la disparition de Jean-Claude Godin.
01:11:37 On l'a appris il y a quelques instants, Jean-Claude Godin qui est décédé dans le Var.
01:11:41 Il était âgé de 84 ans. Dans un instant, on va en parler avec Elodie Uchard qui va nous rejoindre,
01:11:47 mais je vous propose de revenir sur cette carrière de Jean-Claude Godin, carrière à Marseille, mais également carrière au niveau national.
01:11:54 - Ce 27 janvier 2020, debout pour une standing ovation, même les adversaires de Jean-Claude Godin l'applaudissent.
01:12:02 Il salue le violon. Celui qui a passé 25 ans à la tête de Marseille préside son dernier conseil municipal.
01:12:09 - Nul ne peut arrêter l'horloge du temps. Elle sonne aujourd'hui pour moi l'heure du retrait.
01:12:18 Elle ne marquera jamais la fin de cette passion pour laquelle j'aurai donné le meilleur de moi-même.
01:12:26 Jean-Claude Godin est né à Marseille en 1939, issu d'un milieu modeste. Son père est artisan maçon, sa mère travaille dans les corderies.
01:12:34 Il gardera toujours l'accent dont il jouera tout au long de sa carrière.
01:12:38 - Nous allons gagner, mais pour gagner, il faut un peu se lever la peau.
01:12:42 Après des études d'histoire-géographie, il entre très vite en politique.
01:12:46 1965, il est élu au conseil municipal de Marseille sur la liste emmenée par le socialiste Gaston Deferre.
01:12:52 Il a 26 ans. 1973, changement de cap, il adhère au parti de Valéry Giscard d'Estaing.
01:12:58 C'est sous la bannière de l'UDF qu'il va être élu député des Bouches-du-Rhône.
01:13:02 Il sera ministre de l'aménagement du territoire, sénateur et président du conseil régional de PACA, qu'il dirige avec l'appui du Front National.
01:13:10 Mais Marseille reste dans sa ligne de mire. Il lui faudra s'y reprendre à trois fois avant d'emporter la ville en 1995.
01:13:16 Il ne la lâchera plus. En 2014, il se lance une nouvelle fois dans la bataille des municipales pour un quatrième et dernier mandat. Il a 74 ans.
01:13:26 Bien sûr que ma ville, ma vie, c'est ma passion. Je n'ai pas eu d'autre lobby qui m'aurait attiré ailleurs.
01:13:35 Bon, par conséquent, je pense qu'il y a encore des choses à faire pour cette ville.
01:13:39 Et comme je suis quand même en bonne santé, en pleine forme, je me dis que je peux le faire.
01:13:43 Son dernier mandat sera terni en novembre 2018 par la mort de huit personnes dans l'effondrement de plusieurs immeubles.
01:13:49 De plus, la ville est lourdement endettée et détient le triste record des règlements de comptes liés au trafic de drogue.
01:13:55 Un bilan en demi-teinte après un quart de siècle de règne.
01:13:58 Pourtant, sous l'air gaudin, l'image de Marseille a changé.
01:14:01 Télévision, cinéma, tourisme d'affaires, foot ont contribué à faire de la cité fosséenne une ville à la mode.
01:14:08 En 2013, Marseille était devenue capitale européenne de la culture.
01:14:13 Une grande fierté pour Jean-Claude Gaudin.
01:14:15 Célibataire et sans enfant, Jean-Claude Gaudin a toujours considéré Marseille comme sa seule famille.
01:14:21 Voilà, Marseille qui a été marquée, bien évidemment, par ses 25 années à la mairie de Jean-Claude Gaudin.
01:14:26 Élodie Huchard, bonjour, merci d'être avec nous.
01:14:29 C'est vrai qu'il incarnait Marseille à la fois par sa verve, par sa faconde, par son accent,
01:14:33 mais également par toutes les mesures qu'il a pu prendre pour Marseille.
01:14:37 Oui, vous le disiez, on le voit d'ailleurs dans les hommages,
01:14:40 en fait, évidemment, tout le monde associe Jean-Claude Gaudin et Marseille.
01:14:44 À commencer par le président de la République qui annonçait officiellement ce décès.
01:14:47 Il disait, je cite sur X, "Il était Marseille, fait homme, de sa ville, de sa passion,
01:14:51 il avait l'accent, la fièvre, la fraternité.
01:14:53 Pour elle, cet enfant de Mazargues était ici au plus haut poste de la République qu'il a servi."
01:14:57 Je pense à ses proches et aux Marseillais, parce qu'effectivement, Jean-Claude Gaudin,
01:15:00 il appartenait à cette génération de maires, comme par exemple Gérard Collomb à Lyon,
01:15:04 finalement, qu'on n'arrive pas à dissocier de sa ville.
01:15:07 Et pourtant, il faut quand même se rendre compte de certains chiffres qui sont vertigineux.
01:15:10 Jean-Claude Gaudin, si on additionne tous les mandats qu'il a faits, parfois, évidemment,
01:15:13 en même temps, on arrive à 120 années de mandats cumulés, tout poste confondu.
01:15:18 Évidemment, majoritairement des mandats locaux.
01:15:20 On vient de l'entendre, 25 ans, maire de Marseille, la première fois qu'il est élu,
01:15:23 c'est conseiller municipal en 1965. Il est alors le plus jeune élu à Marseille.
01:15:28 Et puis, il est devenu ministre pendant deux ans, de 1995 à 1997,
01:15:32 ministre de l'Aménagement du territoire, de la ville et de l'intégration.
01:15:35 Mais ce qu'on voit aussi dans sa carrière, c'est à quel point il a voulu servir la République depuis sa ville.
01:15:41 Et par exemple, en 2015, on lui propose un siège au Conseil constitutionnel et il le refuse.
01:15:45 Il dit ceci à l'époque, c'est un honneur, mais j'ai pesé les choses, mon corps, mon cœur et mon âme sont à Marseille.
01:15:51 On voit bien aussi à quel point pour les Marseillais, c'est très dur.
01:15:54 Et tous les hommages, que ce soit des membres du gouvernement ou évidemment des élus marseillais,
01:15:57 tous rappellent à quel point il a aussi transformé Marseille.
01:16:00 Emmanuel Macron a réagi très vite, c'est assez surprenant,
01:16:03 parce qu'il a réagi dans les secondes qui ont suivi l'annonce de sa disparition.
01:16:06 Il a tout de suite tweeté.
01:16:08 Oui, c'est quasiment finalement une annonce officielle faite par le président,
01:16:11 parce qu'il y avait des rumeurs notamment qui émanaient des médias locaux.
01:16:15 Mais la première réaction officielle, c'est celle du chef de l'État.
01:16:19 Alors, ça n'est pas étonnant, il arrive souvent que le chef de l'État fasse ses déclarations
01:16:23 quand c'est un grand homme qui a notamment servi la République.
01:16:25 Et puis, il y a aussi autre chose, on connaît la passion d'Emmanuel Macron pour Marseille.
01:16:29 On imagine donc que forcément pour lui, cela a une petite tristesse sans doute particulière.
01:16:33 Merci beaucoup Elodie Huchard.
01:16:35 On est en direct avec Jean-Pierre Foucault, figure de Marseille qui connaissait bien également Jean-Claude Godin.
01:16:40 Bonjour Jean-Pierre, merci beaucoup d'être en direct avec nous.
01:16:43 C'est vrai que la disparition de Jean-Claude Godin, c'est une partie de Marseille qui s'en va en même temps ?
01:16:48 C'est une partie de Marseille qui s'en va.
01:16:50 Vous savez, je dînais avec lui avant-hier.
01:16:52 Avant-hier, en sortant du restaurant avec mon épouse,
01:16:56 on a eu cet horrible pressentiment que c'était sans doute le dernier repas qu'on allait faire avec lui.
01:17:01 Il était très fatigué.
01:17:02 Sa tête fonctionnait très très bien, mais son corps ne suivait pas.
01:17:07 Il était fatigué, il n'avait plus la faconde que vous lui connaissez, Jean-Marc,
01:17:12 que nous lui connaissions à Marseille généralement.
01:17:14 Lorsque vous rencontriez le maire de Marseille, Jean-Claude Godin,
01:17:17 il vous racontait toujours quelques anecdotes.
01:17:19 Il était le leader, si vous voulez, de la soirée ou de la table, que ce soit politique ou pas.
01:17:25 Là, non.
01:17:26 Mais Marseille est en deuil.
01:17:29 Marseille, que vous soyez de droite, de gauche, d'extrême-gauche ou d'extrême-droite, peu importe.
01:17:34 Pour les Marseillais, Jean-Claude, tout simplement, c'était leur maire.
01:17:39 Vous savez, en sortant du restaurant avant-hier, il se tenait à la lombarde.
01:17:45 Il y avait une voiture qui passait, qui disait « Bonjour, Monsieur le maire ! »
01:17:48 Il était pour les Marseillais toujours le maire de Marseille.
01:17:52 C'est ainsi. Il est resté d'ailleurs pendant 26 ans.
01:17:55 Oui, et c'est vrai qu'il a marqué les Marseillais.
01:17:58 Moi, ce qui m'avait surpris aussi, c'est qu'il avait disparu totalement médiatiquement
01:18:02 quand il avait quitté le poste de maire.
01:18:04 Il avait choisi de se mettre dans l'ombre, en fait.
01:18:07 Il l'a souhaité.
01:18:08 Il l'a souhaité, mais il n'empêche que le sage qu'il était, était consulté en permanence.
01:18:13 C'est-à-dire que, il faisait parfois quelques confidences,
01:18:16 puisque nous nous connaissons depuis plus de 50 ans,
01:18:19 les politiques, même au plus haut niveau de l'État,
01:18:24 l'appelaient pour lui demander ceci ou cela.
01:18:27 Et ça, il en était conscient, il en était très fier,
01:18:30 parce qu'il n'avait qu'une seule passion.
01:18:32 Ne lui demandez pas s'il allait au cinéma, s'il regardait un film, s'il ouvrait un bouquin, etc.
01:18:35 Non, sa passion, c'était la politique.
01:18:38 Il avait décidé, bien sûr, lorsqu'il a quitté la mairie par une petite porte,
01:18:42 après ce drame hélas de la rue de Bagne,
01:18:45 après ces élections perdues pour Marseille, là aussi il en a été affecté,
01:18:48 il avait décidé de rester dans l'ombre,
01:18:50 mais les politiciens et les politiciennes l'appelaient toujours,
01:18:55 pour avoir ses conseils, car il était un homme de conseil,
01:19:01 comment dirais-je, attendu de la part de tous.
01:19:05 – Quand on pense à Marseille, quand on pense à la mairie de Marseille,
01:19:07 finalement, il y a deux noms qui reviennent,
01:19:09 il y a Gaston Defer et Jean-Claude Godin.
01:19:11 Les autres, enfin c'est terrible ce que je vais dire,
01:19:13 mais on les a oubliés, ils sont passés, quoi, simplement.
01:19:15 Il restera, je pense, en tout cas de cette partie-là de l'histoire,
01:19:18 Gaston Defer et Jean-Claude Godin, vous êtes d'accord avec ça Jean-Pierre ?
01:19:21 – Tout à fait, Gaston Defer et Jean-Claude Godin.
01:19:23 Jean-Claude Godin qui a été, au début de sa carrière,
01:19:27 le tout petit conseiller municipal indépendant paysan
01:19:31 avec un tout petit bureau à la mairie de Marseille sur la liste de Gaston Defer,
01:19:35 et qui n'avait qu'un seul rêve, c'était de s'asseoir dans son fauteuil.
01:19:38 Et bien ce rêve, il l'a réalisé quelques décennies plus tard,
01:19:42 et vous avez raison Jean-Marc.
01:19:44 A Gaston Defer et Jean-Claude Godin,
01:19:46 même s'il ne faut pas minimiser l'action des maires qui se sont succédés, bien sûr, à Marseille.
01:19:51 – Bien évidemment, merci beaucoup Jean-Pierre Foucault,
01:19:53 merci d'avoir été en direct avec nous,
01:19:55 pour rendre hommage à Jean-Claude Godin, avec qui vous dignez,
01:19:58 donc il y a 48 heures seulement, et Jean-Pierre Foucault nous le disait,
01:20:02 il avait eu ce pressentiment sur la disparition, hélas,
01:20:06 Martin Garagnon, c'est vrai que voilà, Jean-Claude Godin,
01:20:09 c'était une autre façon aussi de faire de la politique,
01:20:13 c'était qu'un maire, enfin moi je l'ai connu,
01:20:15 je l'ai rencontré à plusieurs reprises,
01:20:17 donc c'est vrai qu'il était très paternaliste,
01:20:19 c'est-à-dire que vous aviez l'impression tout de suite,
01:20:21 et très vite, d'être son ami, d'être un proche,
01:20:23 et puis il savait ce qu'il voulait,
01:20:25 il était, il ne faut pas beaucoup se dire,
01:20:27 "ah oui mais parce qu'il avait l'accent marseillais, c'était un comique",
01:20:30 non, il savait ce qu'il voulait, il savait où il voulait aller,
01:20:33 c'était un vrai politique.
01:20:35 – Il en jouait d'ailleurs beaucoup de cet accent,
01:20:37 justement pour faire passer des décisions qui parfois
01:20:39 pouvaient être contestées ou contestables,
01:20:41 il le faisait passer justement avec ce soleil dans la voix,
01:20:44 et cet accent.
01:20:45 Jean-Claude Godin, ça fait partie de cette génération de maires
01:20:48 qui donne vraiment toutes leurs lettres de noblesse
01:20:51 à la fonction de maire, quelqu'un d'investi au quotidien
01:20:54 pour sa ville, pour ses concitoyens,
01:20:56 c'est quelqu'un qui en plus a été très très digne,
01:20:58 parce qu'il est parti sur une défaite, au dernier municipal,
01:21:00 il aurait pu continuer à parasiter la vie politique locale
01:21:03 en sortant des petites phrases, en sortant dans les médias,
01:21:06 il s'en est abstenu, donc c'est tout à son honneur,
01:21:08 et pourtant quand on a vu ce qui s'est passé après son départ
01:21:10 à la mairie de Marseille avec l'élection de Michel Rubirola
01:21:12 et Benoît Payan, il aurait pu, il y aurait eu matière
01:21:15 à intervenir, et il a eu justement cette dignité
01:21:18 de pouvoir sortir de l'arène politique,
01:21:20 même s'il était très consulté et toujours très écouté,
01:21:23 mais il était très respectueux des institutions,
01:21:26 c'est un grand maire pour Marseille,
01:21:27 effectivement à Marseille il est adulé,
01:21:29 apprécié, quelle que soit sa couleur politique.
01:21:31 - Effectivement, un mot Pierre Gentier,
01:21:32 puis on va faire le signe de nos infos.
01:21:34 - Bon, évidemment, aujourd'hui Jean-Claude Godin est décédé,
01:21:37 et nos pensées effectivement vers sa famille,
01:21:39 avec un contestablement, je vous rejoins,
01:21:41 c'est une des figures, une des deux grandes figures
01:21:44 de Marseille pour le XXème siècle,
01:21:46 ça, ça ne fait pas l'ombre d'un doute.
01:21:48 Ensuite, on ne peut pas s'empêcher effectivement
01:21:50 de penser à cette ville, je veux bien qu'il y ait eu
01:21:52 quelques petites améliorations, mais malheureusement
01:21:54 le bilan, parce que c'est son action politique aussi,
01:21:56 parce qu'il a été maire, donc c'est de ça dont on parle,
01:21:58 elle ne fait pas tout à fait l'unanimité,
01:22:00 aujourd'hui Marseille c'est quand même une ville
01:22:02 où il ne fait pas spécialement bon vivre,
01:22:04 j'ai l'impression.
01:22:05 - C'est une ville compliquée, moi qui suis marseillais,
01:22:07 donc c'est vrai que c'est une ville compliquée.
01:22:09 - Le chiffre que j'ai en tête c'est quand même qu'il y a
01:22:11 un tiers des résidences à Marseille qui sont des résidences
01:22:13 surveillées, c'est-à-dire des résidences fermées.
01:22:15 Ça interroge quand même beaucoup sur l'état de l'insécurité
01:22:18 de cette ville. Voilà, ensuite, journée d'hommage
01:22:21 aujourd'hui, donc hommage à l'ancien maire de Marseille.
01:22:23 - Exactement, on aura l'occasion d'y revenir tout à l'heure,
01:22:26 pour l'instant on va faire le CNews Info,
01:22:28 et c'est avec Sommeil à la Bidi.
01:22:30 [Musique]
01:22:34 - Vous en parliez à l'instant, Jean-Marc, on l'a appris
01:22:39 il y a quelques minutes, décès de Jean-Claude Godin,
01:22:41 maire de Marseille de 1995 à 2020.
01:22:44 Il s'est éteint à l'âge de 84 ans.
01:22:46 Il était Marseille-fait homme mariagé, Emmanuel Macron,
01:22:49 sur X, de sa ville, sa passion, il avait l'accent,
01:22:53 la fièvre, la fraternité, je pense à ses proches
01:22:56 et aux Marseillais, ajoute le chef de l'État.
01:22:59 C'est l'autre information de la matinée, malgré une nuit
01:23:02 plus calme que les précédentes, l'aéroport de Noméa
01:23:05 fermé aux vols commerciaux jusqu'à jeudi,
01:23:07 alors qu'Emmanuel Macron convoque un nouveau Conseil de Défense
01:23:10 aujourd'hui à 18h30.
01:23:12 L'actualité internationale marquée par une pluie de réactions
01:23:16 après le décès du président iranien.
01:23:18 Le Hamas salue un soutien à la résistance palestinienne,
01:23:21 le Hezbollah en hommage, je cite,
01:23:23 "au protecteur des mouvements de résistance",
01:23:26 quand la Russie déclare avoir perdu un véritable ami.
01:23:29 D'ailleurs, 5 jours de deuil ont été décrétés dans tout le pays.
01:23:33 Direction la République démocratique du Congo,
01:23:37 à présent où la confusion règne après l'annonce
01:23:40 des autorités qui affirment avoir déjoué, je cite,
01:23:42 "une tentative de coup d'État à Kinshasa".
01:23:45 Un commando aurait attaqué un des palais présidentiels
01:23:48 et la résidence du ministre de l'Économie.
01:23:51 Et puis, il sera fixé sur son sort aujourd'hui,
01:23:54 Julian Assange extradé vers les États-Unis,
01:23:56 où, ultime sursis, une cour britannique
01:23:59 examine en ce moment même son dossier.
01:24:01 Je vous rappelle que le fondateur de Wikileaks
01:24:03 est poursuivi par les États-Unis pour avoir fait fuiter
01:24:06 une quantité massive de documents en 2010.
01:24:09 - On y arrive, finalement.
01:24:13 Merci d'être avec nous, il est midi 3, vous le savez désormais.
01:24:15 Bon, on y arrive, c'est tous les jours jusqu'à midi et demi.
01:24:17 On va parler tout à l'heure, on reviendra sur la disparition
01:24:20 de Jean-Claude Godin vers midi et quart,
01:24:22 mais pour l'instant, on va revenir sur la situation
01:24:24 en Nouvelle-Calédonie, bien évidemment,
01:24:26 avec ces informations qui ont été données par Camille Chèze,
01:24:29 la porte-parole du ministre de l'Intérieur.
01:24:31 On va l'entendre, c'était chez nos confrères de BFM.
01:24:33 Elle a expliqué que plusieurs dizaines de blessés
01:24:35 avaient été enregistrés parmi les forces de l'ordre.
01:24:38 On l'écoute.
01:24:39 - Oui, en courant plusieurs dizaines de blessés,
01:24:41 il faut vraiment voir que la situation est tendue.
01:24:44 Des blessés par arme à feu, heureusement,
01:24:46 il y en a très peu.
01:24:48 On sait que dans ces cas-là, les blessures sont très graves.
01:24:52 Mais c'est une vigilance extrême.
01:24:55 Il faut prendre en compte ce facteur,
01:24:57 cette circulation d'armes importantes sur l'île,
01:24:59 dans les manœuvres opérationnelles qui sont dirigées.
01:25:02 - Voilà, situation compliquée.
01:25:04 On n'a pas de chiffre exact, d'ailleurs,
01:25:06 concernant ce bilan qui est donné par Camille Chèze.
01:25:08 On devrait l'avoir sans doute dans la journée.
01:25:10 En tout cas, ce qu'on sait, c'est qu'il y a un convoi
01:25:12 de 600 gendarmes et policiers qui a été envoyé
01:25:14 en Nouvelle-Calédonie.
01:25:16 - Des blindés de la gendarmerie déployés
01:25:20 pour une opération de reprise de contrôle d'envergure.
01:25:23 Objectif prioritaire, récupérer la maîtrise
01:25:26 de l'axe routier principal qui sépare Nouméa
01:25:29 de son aéroport international.
01:25:31 Pour cette intervention, l'État français a mis les moyens,
01:25:34 un convoi de 600 gendarmes et policiers,
01:25:36 dont une centaine du GIGN, chargés de déblayer les barrages
01:25:40 et de libérer la route.
01:25:42 Un signal envoyé aux émeutiers, mais pas uniquement.
01:25:45 - C'est fait à la fois pour l'extérieur,
01:25:47 mais pour l'intérieur.
01:25:49 Si on perd la Calédonie en termes sociaux,
01:25:52 en termes de révolte, on perd la France.
01:25:55 C'est une façon de montrer en France
01:25:58 le pouvoir régalien et la force,
01:26:00 puisque ce pouvoir actuellement étant décrié
01:26:03 de par son inactivité, c'est une façon de répondre
01:26:06 aux critiques.
01:26:08 - En parallèle de cette offensive,
01:26:10 les mesures exceptionnelles de l'état d'urgence sont maintenues.
01:26:13 Couvre-feu, interdiction de rassemblement
01:26:16 et du transport d'armes, ainsi que le bannissement
01:26:18 de l'application TikTok.
01:26:20 Plusieurs centaines de forces de sécurité intérieure
01:26:23 et du soutien logistique sont également attendues sur place,
01:26:26 en plus des renforts déjà envoyés.
01:26:28 - On va rejoindre en direct sur place Régine Delfour,
01:26:31 en mai spécial de CNews, avec les images de Thibault Marcheteau.
01:26:34 Il fait une nuit en Nouvelle-Calédonie.
01:26:37 Est-ce que vous savez déjà comment la nuit s'est passée ?
01:26:40 Est-ce que vous avez entendu dire
01:26:42 que certains incidents s'étaient reproduits ?
01:26:47 - C'est le début, il est 21h en Nouvelle-Calédonie.
01:26:51 Il y a eu quelques opérations de sécurisation.
01:26:55 Là, il faut savoir qu'il y a un couvre-feu
01:26:58 de 18h à 6h du matin.
01:27:00 Nous sommes dans un quartier, pour des raisons de sécurité,
01:27:02 je ne peux pas vous dire à quel endroit nous sommes.
01:27:04 Nous sommes à un niveau d'un barrage fait par des riverains
01:27:08 qui sont obligés de se protéger, puisque depuis une semaine,
01:27:11 ils vivent des situations totalement chaotiques.
01:27:14 Il y a eu des scènes de guerre
01:27:16 et ces personnes qui sont comme vous et moi,
01:27:18 se retrouvent à sécuriser des lieux.
01:27:20 Ils viennent de tout horizon,
01:27:22 ils sont désespérés,
01:27:24 ils sont vraiment fatigués moralement,
01:27:27 physiquement, mais aussi moralement.
01:27:29 Il faut aussi savoir que de l'autre côté,
01:27:31 ce sont des gens avec lesquels ils ont l'habitude de vivre,
01:27:34 qu'ils connaissent, ils se demandent
01:27:36 comment ils vont pouvoir, dans les semaines après,
01:27:38 comment tout cela va pouvoir se reconstruire,
01:27:41 comment ils vont pouvoir aussi continuer à vivre ensemble.
01:27:44 Il faut vraiment connaître et comprendre
01:27:47 cette détresse qu'il y a en Nouvelle-Calédonie.
01:27:49 Là, on n'a pas encore entendu d'affrontement,
01:27:52 on entend des insultes,
01:27:54 mais pour l'instant, c'est assez calme pour le moment, Jean-Marc.
01:27:57 - Merci beaucoup, Régine Delfour,
01:27:59 envoyée spéciale de CNews avec Thibault Marcheteau,
01:28:01 envoyé spécial de CNews en Nouvelle-Calédonie.
01:28:03 On est en direct avec Mila Koulho,
01:28:05 Tukumwili, président du parti indépendantiste
01:28:07 L'Éveil Océanien.
01:28:09 Bonjour, merci beaucoup d'être en direct avec nous.
01:28:11 D'abord, qu'est-ce que vous pensez, vous,
01:28:13 de la situation telle qu'elle est en ce moment en Nouvelle-Calédonie ?
01:28:17 - Bonsoir, je voudrais faire une petite correction,
01:28:21 une grande correction.
01:28:22 Je ne suis pas un parti indépendantiste
01:28:24 ni un parti non-indépendantiste,
01:28:26 je suis un parti plutôt progressiste.
01:28:28 La situation qu'on vient de décrire, votre collègue,
01:28:31 est la même depuis maintenant une semaine.
01:28:34 La situation est totalement insurrectionnelle
01:28:37 et malgré les renforts qui ont été envoyés
01:28:39 par le président de la République et le gouvernement central,
01:28:42 les choses n'ont pas beaucoup évolué.
01:28:45 Nous avons du mal à avoir des chiffres,
01:28:47 heure après heure, jour après jour,
01:28:49 sur les effectifs de police qui sont blessés,
01:28:52 ainsi que le nombre de blessés et de morts dans la population.
01:28:57 Les Calédoniens commencent vraiment à se poser des questions
01:28:59 de la manière dont on pourrait trouver une issue politique à cette situation.
01:29:05 Le président de la République ou le gouvernement central
01:29:07 doit se positionner normalement dès le début de cette semaine
01:29:10 pour regarder quelles sont les perspectives de cette sortie de crise.
01:29:14 De mon point de vue, concernant le maintien de l'ordre,
01:29:18 il me semble qu'on est au moins parti dans l'ordre de une à deux semaines
01:29:23 avant que l'ordre soit rétabli en Nouvelle-Calédonie.
01:29:27 Et quand bien même cet ordre a été rétabli,
01:29:29 il faut pour cela que les acteurs politiques calédoniens
01:29:33 puissent se donner des perspectives d'avenir,
01:29:36 c'est-à-dire trouver une solution politique à cette histoire.
01:29:40 Par quoi la solution politique pour vous ?
01:29:42 Juste, Michel Oukoulho, elle passe par quoi pour vous, la solution politique ?
01:29:47 Elle passe par un nouveau référendum, par exemple,
01:29:49 comme on l'entend murmurer parfois ?
01:29:52 Je pense qu'on va trop loin déjà.
01:29:54 Ce qui a embrasé le pays, c'est l'approche du vote
01:29:58 par l'Assemblée nationale du projet de loi constitutionnelle.
01:30:01 La manière la plus simple de ramener la paix dans notre pays,
01:30:05 c'est de retirer ce projet de réforme constitutionnelle.
01:30:09 D'ailleurs, le président de la République,
01:30:11 qui nous a envoyé un courrier peu avant le vote à l'Assemblée nationale,
01:30:14 nous informe qu'il ne convoquera pas le Congrès de Versailles
01:30:17 pour enteriner cette réforme constitutionnelle.
01:30:20 Alors, à partir de ce moment-là, je pense que si on peut se faire du bien
01:30:23 et de manière intelligente, la première chose à faire,
01:30:26 c'est de retirer ce projet de loi constitutionnelle
01:30:28 afin que l'ensemble des barrages en Nouvelle-Calédonie soient levés,
01:30:32 qu'il n'y ait pas de plus de blessés,
01:30:34 parce qu'une fois qu'on a dépassé la ligne rouge,
01:30:36 c'est-à-dire qu'on perd des enfants,
01:30:38 ce sont des choses qu'on perd à jamais.
01:30:40 Donc, retirons le projet de loi constitutionnelle,
01:30:43 que la tension redescende et que le maintien de l'ordre soit revenu,
01:30:46 et puis ensuite, discutons.
01:30:48 La solution ne peut plus venir de Paris.
01:30:50 C'est aux acteurs politiques calédoniens de la trouver.
01:30:52 Pour pouvoir le faire, il faut simplement nous donner un peu plus de temps.
01:30:56 C'est ce que nous préconisons aujourd'hui.
01:30:58 – Et une fois qu'on aura levé les barrages,
01:31:00 si ce que vous dites est fait, qu'est-ce qu'on fait ?
01:31:03 On se remet autour du table et on rediscute à nouveau,
01:31:05 mais ça fait des années qu'on fait ça, j'ai envie de dire,
01:31:07 et on n'arrive pas à s'en sortir.
01:31:09 – Non mais je crois qu'il faut essayer de comprendre ce qui s'est passé.
01:31:12 Je crois que l'ensemble des partenaires n'ont pas été à la hauteur.
01:31:15 Le gouvernement et l'État n'ont pas été à la hauteur,
01:31:18 les responsables politiques calédoniens n'ont pas été aussi à la hauteur,
01:31:22 mais je crois que nous avons franchi la ligne rouge.
01:31:24 L'insurrection qui est dans notre pays depuis plus d'une semaine,
01:31:28 avec des enfants qui meurent tous les jours,
01:31:30 et des forces de police qui sont blessées et qui sont tuées aussi,
01:31:33 nous avons atteint la limite.
01:31:35 Aujourd'hui, je crois qu'il y a une certaine maturité
01:31:37 dans l'esprit des responsables politiques calédoniens,
01:31:40 afin de se mettre autour de la table et de trouver une solution,
01:31:43 un consensus politique pour offrir des perspectives aux Calédoniens.
01:31:46 Ce que nous ne pouvons pas faire aujourd'hui,
01:31:48 vu l'insurrection, à cause du projet de loi constitutionnelle.
01:31:51 L'équation est simple, selon nous.
01:31:53 – Est-ce que vous appelez à la levée des barrages,
01:31:55 vous dites que les barrages ne seront levés que quand le projet sera retiré ?
01:31:58 – Mais tout le monde appelle à la levée des barrages
01:32:01 depuis plus d'une semaine, mais cela ne fonctionne pas.
01:32:04 Il faut modifier l'équation.
01:32:07 La folie c'est de répéter les mêmes choses
01:32:09 en espérant un résultat différent, ça ne marche pas.
01:32:13 Et plus de police ne réglera pas le problème.
01:32:15 Il faut qu'il y ait un message différent.
01:32:17 Ce qui a embrasé le pays, c'est le projet de loi constitutionnelle,
01:32:19 donc enlevant-le et demandant à la population de lever les barrages,
01:32:24 et mettons-nous autour de la table.
01:32:26 C'est tout ce que nous avons.
01:32:27 – Je vous repose la question, parce qu'autour de la table,
01:32:29 on me dit que vous n'avez pas répondu clairement.
01:32:31 Est-ce que vous voulez un nouveau référendum ?
01:32:34 – Les trois consultations prévues par l'accord de Nouméa sont passées.
01:32:39 Maintenant, si l'accord que les responsables politiques calédoniens
01:32:43 doivent trouver nécessite de faire un nouveau référendum,
01:32:46 la question est posée, mais sur quelles questions ?
01:32:49 Et là, il faut qu'on se mette autour de la table pour décider.
01:32:52 Les indépendantistes demandent, parce que le troisième référendum,
01:32:55 c'était un référendum volé selon eux, demandent à le refaire.
01:32:59 Les non-indépendantistes disent "non, on a déjà fait les trois référendums,
01:33:01 il faut sortir".
01:33:02 Je crois que l'ensemble des partenaires politiques,
01:33:04 et même le gouvernement central, ont dit une chose claire.
01:33:07 Le droit à l'autodétermination, le droit de s'autodéterminer,
01:33:11 c'est un droit que tout le monde respecte,
01:33:12 aussi bien le gouvernement que les responsables politiques calédoniens.
01:33:16 Maintenant, nous avons déjà fait trois référendums,
01:33:18 la situation économique est délétère depuis quatre ans maintenant.
01:33:23 Je crois que faire un référendum aujourd'hui serait contre-productif.
01:33:27 Bien sûr qu'il faut faire un référendum, mais pas aujourd'hui.
01:33:30 Il faut maintenant définir sur quel projet d'avenir il faut faire ce référendum.
01:33:33 Merci beaucoup.
01:33:34 Merci, excusez-moi de vous avoir coupé, je croyais que vous aviez fini.
01:33:37 Merci d'avoir été en direct avec nous.
01:33:39 Je rappelle que vous êtes président du parti Léveille-Austinien.
01:33:41 Pierre Gentil, je vous voyais réagir en l'écoutant.
01:33:44 Oui, c'était bien d'avoir une position claire là-dessus,
01:33:47 parce qu'il y a déjà eu trois référendums.
01:33:49 Je veux bien qu'effectivement le troisième se soit déroulé
01:33:51 dans des conditions où la participation était basse,
01:33:52 mais c'est parce qu'il faut le rappeler.
01:33:53 C'était le choix des indépendantistes de ne pas y participer.
01:33:56 On doit utiliser ce référendum.
01:33:57 Maintenant, ce qu'on aimerait bien, effectivement,
01:33:59 c'est avoir des messages un peu plus clairs.
01:34:01 Que le gouvernement ait fait des fautes, écoutez, pourquoi pas.
01:34:04 Moi, je pense que là, pour le coup, je vais peut-être un petit peu dédouaner,
01:34:07 excusez-moi, le gouvernement.
01:34:08 Mais cette affaire-là, ce n'est pas que l'affaire du gouvernement Macron,
01:34:11 c'est l'affaire de tous les gouvernements depuis les années 80.
01:34:13 Il y a un processus.
01:34:14 L'État et les indépendantistes et les locaux sur place se sont mis d'accord.
01:34:19 Encore une chose, un point important aussi.
01:34:21 Il disait qu'il faut que les, je ne sais pas si ils disaient ça, les canards,
01:34:24 mais en tout cas, les néo-calédoniens prennent leur destin en main.
01:34:26 J'aurais quand même rappelé quelque chose qu'on dit assez peu.
01:34:28 C'est que la Nouvelle-Calédonie a plus encore que la Corse,
01:34:32 beaucoup plus encore que la Corse, un statut à part.
01:34:34 Ils ont quasiment un gouvernement, une assemblée, deux assemblées,
01:34:38 même je crois, je ne vais pas dire de bêtise, mais en tout cas,
01:34:40 au moins une assemblée en Nouvelle-Calédonie.
01:34:42 Ils ont des marges de manœuvre, une manière de, comment dirais-je,
01:34:47 une latitude quasi-gouvernementale qui fait qu'aujourd'hui,
01:34:50 je ne vois pas très bien ce qu'ils veulent de plus,
01:34:52 hormis justement l'indépendance.
01:34:53 Mais leur culture est préservée.
01:34:55 Les canards, si on parle d'eux, restent majoritaires.
01:34:58 Je vous rappelle les statistiques ethniques, 40%, c'est une majorité,
01:35:01 mais c'est la part la plus haute, ce sont des canards,
01:35:04 après 20% les Européens.
01:35:05 Je ne vois pas trop ce qu'ils veulent de plus.
01:35:07 - François Coq, est-ce que vous comprenez ce qu'ils veulent de plus ?
01:35:09 Puisque c'est la question que pose Pierre Gentry, qu'est-ce qu'ils veulent de plus ?
01:35:11 - En tout cas, on a entendu un projet de sortie de crise qui se dessine,
01:35:14 qui est cohérent en plus, qui est très cohérent.
01:35:17 On a besoin que tous les acteurs soient assis ensemble autour de la table.
01:35:21 Or, qu'est-ce qui se passe depuis le mois de février ?
01:35:23 On voit que ce n'est plus le cas.
01:35:24 Les lois idéalistes d'un côté et les indépendantistes de l'autre
01:35:26 ne veulent pas siéger ensemble.
01:35:28 Et c'est ce qui a fait qu'en voulant passer en force,
01:35:30 le gouvernement a mis le feu aux poudres là-dessus.
01:35:33 Donc on a cette difficulté-là.
01:35:34 Il faut en sortir, pour en sortir, peut-être que le préalable,
01:35:37 et c'est ce que disait Monsieur avant le référendum,
01:35:39 il y a un préalable, c'est qu'à un moment donné,
01:35:40 il faut sortir de la situation de crise actuelle,
01:35:41 et ça passe par le retrait du projet de loi constitutionnel.
01:35:45 Mais, une fois qu'on a dit ça,
01:35:48 comment fait-on ensuite pour trouver une issue ?
01:35:51 Moi ce que j'entends, c'est que la situation est bloquée depuis une semaine,
01:35:54 et que le temps joue contre la France et la République en réalité.
01:35:57 Il y a un géopolitologue qui est intervenu il y a quelques instants
01:35:59 pour nous dire que ça nous parlait à nous, Français,
01:36:01 de notre situation au niveau national.
01:36:03 Mais je suis désolé, ça parle aussi de la situation de la France dans le monde.
01:36:06 Je vous ai parlé tout à l'heure de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande.
01:36:08 Quand vous avez évoqué tout à l'heure les influences étrangères,
01:36:10 la Zerbaïdjan, je pense que c'est en partie quantité négligeable,
01:36:13 mais de la Chine, celle-là c'est la plus importante.
01:36:15 Notamment sur la filière du nickel, qui est si prégnante dans l'économie.
01:36:19 25% des réserves de nickel au monde, avec les vues qu'ont les Chinois là-dessus.
01:36:23 C'est la perte d'influence de la France finalement,
01:36:25 et on est en train de se faire boucler partout.
01:36:27 Et les nouvelles routes de la soie sur le lithium, regardez les enjeux stratégiques de la Nouvelle-Calédonie.
01:36:30 Vous avez raison, mais merci beaucoup.
01:36:31 Voilà ce qu'on pouvait dire sur la Nouvelle-Calédonie.
01:36:33 On revient sur la disparition de Jean-Claude Godin, maire de Marseille.
01:36:35 Vous le savez, on a appris sa disparition en direct.
01:36:38 On est avec Samia Ghali, qui est avec nous.
01:36:40 Bonjour Samia Ghali, merci d'être avec nous.
01:36:43 On le disait tout à l'heure avec Jean-Pierre Foucault, qui était avec nous également.
01:36:46 C'est vrai que Jean-Claude Godin, ça représente aussi Marseille.
01:36:49 Bien sûr, Jean-Claude Godin représente Marseille.
01:36:51 C'est quelqu'un qui aimait sa ville, on ne peut pas lui enlever.
01:36:54 Même si je ne partageais pas les mêmes opinions et la même vision de la ville,
01:36:57 c'est quelqu'un qui aimait la ville indéniablement.
01:37:00 Il en était fier, et il était fier d'être ce qu'il était, c'est-à-dire maire de Marseille.
01:37:05 Jean-Claude Godin, on le dit, c'est vrai, vous ne partagez pas ses idées.
01:37:09 Il a marqué Marseille.
01:37:11 Ça représentait quoi pour vous, finalement, Jean-Claude Godin ?
01:37:14 C'est simplement un opposant politique ou c'est plus que ça ?
01:37:17 Non, c'était une bête politique.
01:37:19 C'est quelqu'un qui a un demi-siècle de vie politique,
01:37:22 quelqu'un qui aimait la politique.
01:37:24 Moi, même dans l'opposition, c'est quelqu'un que je côtoyais dans les échanges.
01:37:28 Et je peux vous dire qu'il aimait sa ville, il aimait la politique profondément.
01:37:32 Il avait un respect pour la République qui était impressionnant.
01:37:35 C'est-à-dire que pour lui, le mandat d'élu était quelque chose de très important.
01:37:40 Et donc, la représentation publique était aussi importante pour lui.
01:37:45 Et donc, il avait ce respect-là.
01:37:47 Il aimait la fonction de maire, il aimait sa ville.
01:37:50 Il le faisait savoir, surtout quand il était à Paris, au Sénat.
01:37:54 Moi, je l'ai côtoyé au Sénat, je l'ai côtoyé quand il était maire de Marseille,
01:37:58 et je l'ai côtoyé au Sénat.
01:38:00 Et je peux vous dire que, oui, au Sénat, il défendait sa ville le plus qu'il pouvait.
01:38:04 – Certains disent qu'il a fait un mandat de trop, Jean-Claude Godin.
01:38:07 C'est vrai qu'on a le souvenir de la fin de son mandat, où ça a été très compliqué.
01:38:11 Il a perdu beaucoup de sa superbe, finalement,
01:38:13 avec tous les problèmes qu'a rencontré Marseille à ce moment-là.
01:38:16 Vous avez ce sentiment aussi qu'il y a eu le mandat de trop ?
01:38:19 – Ah mais complètement, ça c'est une réalité.
01:38:21 Mais je pense que Jean-Claude Godin avait du mal à accepter de vivre sans sa ville.
01:38:25 C'est quelqu'un qui a donné sa vie à la politique et à la ville de Marseille.
01:38:29 C'est quelqu'un qui n'a pas construit sa vie personnelle.
01:38:32 Il n'a pas d'enfant, donc c'était important.
01:38:35 Donc aujourd'hui, sa ville, c'était le combat politique et la ville de Marseille,
01:38:39 pour lui, c'était sa première famille.
01:38:41 – Est-ce que vous savez, Samia Ghali,
01:38:43 si la mairie de Marseille va rendre un hommage officiel à Jean-Claude Godin ?
01:38:47 – Écoutez, je laisse le maire de Marseille en décider
01:38:50 et de voir dans quelles conditions on doit le faire.
01:38:54 Et en fonction, bien sûr, avec ses proches,
01:38:57 pour savoir ce que ses proches souhaitent dans ces funérailles.
01:39:01 C'est une affaire privée, familiale,
01:39:04 et seule la famille pourra décider de ce qu'on pourra ou pas faire.
01:39:07 – Merci beaucoup Samia Ghali, merci d'avoir été en direct avec nous
01:39:11 pour cet hommage à Jean-Claude Godin, qui est décédé,
01:39:15 on l'a appris il y a quelques instants.
01:39:17 Et puis vous avez entendu également l'hommage de Jean-Pierre Foucault
01:39:20 qui était avec nous, Jean-Pierre Foucault,
01:39:22 qui avait dîné avec Jean-Claude Godin 48 heures avant
01:39:25 et qui avait vu un Jean-Claude Godin fatigué,
01:39:27 nous écrivait Jean-Claude Godin qui se tenait à la rambarde,
01:39:30 d'ailleurs en sortant du restaurant,
01:39:32 Jean-Claude Godin qui était une des figures de Marseille
01:39:35 et qui est donc décédé après avoir passé 25 ans à la mairie de Marseille,
01:39:39 plus des fonctions nationales également.
01:39:41 Merci de nous avoir suivis, Thierry Cabane c'est dans un instant,
01:39:43 nous on se retrouve demain en direct à partir de 10h35.
01:39:46 A demain et d'ici là, soyez prudents.
01:39:49 – Et oui bonjour, merci mon cher Jean-Marc.
01:39:51 Midi News c'est la fin.