• il y a 8 mois
Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive

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00:00:00 [Générique]
00:00:04 Vendredi 22 mars 2024, Morandini Live numéro 1404.
00:00:08 Bonjour et bienvenue en direct à la Une.
00:00:10 Cette information révélée il y a quelques instants par nos confrères de RMC,
00:00:14 les collèges de Seine et Marne sont visés à leur tour ce matin par des menaces d'attentats.
00:00:19 Au moins une dizaine de collèges seraient concernés.
00:00:21 La police a immédiatement été prévenue.
00:00:24 L'auteur affirme appartenir à l'État islamique
00:00:27 et il dit que les collèges ont explosé aujourd'hui vendredi en fin de matinée.
00:00:31 Et je cite toujours selon nos confrères de RMC qu'il n'y a rien à faire
00:00:34 car les bombes sont déjà installées.
00:00:36 L'auteur insulte également les incroyants.
00:00:39 Dès hier matin, Gabriel Attal a pris la parole sur les premières menaces qui étaient arrivées.
00:00:45 Une enquête est ouverte, qu'elle suit son cours
00:00:49 et qu'évidemment tout est mis en œuvre pour retrouver le ou les auteurs de ces menaces
00:00:54 et évidemment pour les punir le plus sévèrement.
00:00:57 Je le rappelle ici à ces auteurs,
00:01:01 ils pensent rester anonymes mais nous les traquons.
00:01:04 Ils pensent être à l'abri mais nous les sanctionnons.
00:01:08 On reviendra tout à l'heure sur cette information des dernières minutes,
00:01:11 ces nouvelles menaces contre des lycées et des collèges ce matin.
00:01:15 L'appel à l'aide des maires des petites villes de France
00:01:17 face à la montée en puissance des trafics de drogue.
00:01:20 Hier, c'est le maire de Porteboucq qui a fait part de son exaspération
00:01:23 face à la situation.
00:01:25 Porteboucq, c'est une petite ville de 15 000 habitants à 50 km de Marseille
00:01:29 et avec les opérations policières et les guerres de gangs dans la cité phocéenne,
00:01:33 le trafic s'est déplacé depuis plusieurs mois dans la ville.
00:01:36 Les habitants n'en peuvent plus et c'est le maire de Porteboucq lui-même
00:01:40 qui le disait hier sur Radio Maritima.
00:01:43 Ils n'en peuvent plus, ils y veulent un enfer.
00:01:45 À partir de 10-11 heures du matin, sortir les enfants dans le quartier,
00:01:49 ça devient compliqué, les activités.
00:01:51 Il y a même des médecins ou des professions libérales
00:01:54 qui n'arrivent plus à rentrer dans un immeuble
00:01:56 parce qu'on les empêche d'aller soigner les gens.
00:01:59 C'est vraiment un enfer qu'ils sont en train de vivre.
00:02:04 Donc tout ça, on n'en veut plus.
00:02:05 On veut vivre tranquillement parce que la population travaille,
00:02:09 veut s'en sortir, veut que ses enfants réussissent à l'école
00:02:11 et nous, nous sommes là pour les aider,
00:02:13 pour mettre tous les dispositifs en place.
00:02:15 Voilà, on reviendra également tout à l'heure sur ces petites villes gangrénées par la drogue.
00:02:20 Plus d'une centaine de caravanes et de mobil-hommes
00:02:22 sont partis en fumée hier près de Perpignan
00:02:24 et il pourrait s'agir d'un acte criminel
00:02:27 puisqu'un bidon d'essence a été découvert sur place, France 2, hier soir.
00:02:32 Un incendie spectaculaire et une intervention complexe
00:02:35 pour les 75 pompiers du secteur de Perpignan.
00:02:38 Sur ce parking sont gardés à l'année des centaines de caravanes et mobil-hommes
00:02:42 qui s'embrassent subitement les uns après les autres.
00:02:46 La gérante qui réside sur place a juste eu le temps de se mettre à l'abri.
00:02:50 Fort heureusement, il n'y a pas eu de victime.
00:02:52 Le président de la commission d'enquête sur l'attribution des fréquences TNT,
00:02:56 le député Quentin Bataillon, a annoncé que Yann Barthez de TMC
00:03:00 serait interrogé au Sénat sur le respect du pluralisme dans l'émission "Quotidien".
00:03:04 Cette demande avait été formulée par le Rassemblement national.
00:03:07 Après avoir entendu le chroniqueur de l'émission sur Sud Radio, Julien Belvert,
00:03:11 se félicitait du fait que "Quotidien" ne recevait aucun membre du Rassemblement national.
00:03:17 – Est-ce qu'on ne reçoit pas les personnalités de l'extrême droite ?
00:03:20 – Aucun. – Aucun.
00:03:21 – Vous n'avez jamais reçu Marine Le Pen ?
00:03:23 – Jamais. Enfin, le petit journal à l'époque de la présidentielle,
00:03:25 de la première présidentielle d'Emmanuel Macron, Marine Le Pen avait été reçue.
00:03:29 Mais lors de la dernière campagne, on n'a reçu aucune personnalité.
00:03:31 – Vous pouvez vous reprocher que ce n'est pas très démocratique ?
00:03:33 – On n'est pas un service public, vous le savez, on est sur une chaîne privée.
00:03:36 Donc on fait un petit peu ce qu'on veut.
00:03:37 – Voilà, on fait un petit peu ce qu'on veut, disait-il. Et on se souvient
00:03:40 que l'ancien ministre Olivier Véran avait félicité les équipes de "Quotidien"
00:03:43 qui ne recevaient pas le Rassemblement national,
00:03:46 des propos qui avaient été vivement critiqués.
00:03:49 C'est en effet une étrange façon de défendre la démocratie et la pluralité.
00:03:53 On interrompt ce zapping pour aller tout de suite en direct à Chassieu,
00:03:57 c'est près de Lyon où se trouve Gérald Darmanin
00:03:59 qui est en train d'inaugurer la CRS 83 qui est une unité.
00:04:05 Et Gérald Darmanin qui prend la parole en direct sur CNews.
00:04:08 – Monsieur le ministre, vous avez rencontré le maire de Villermine
00:04:11 ce matin à cause de moyens policiers face à l'équipe de drogue
00:04:14 et des animaux en guérement.
00:04:16 Est-ce qu'on va provoquer des menaces supplémentaires ?
00:04:18 Et deuxième question, vous n'avez pas vu le maire de Lyon ?
00:04:22 – Bien, donc je suis heureux aujourd'hui d'être dans le Rhône depuis hier.
00:04:26 D'abord parce que j'ai rencontré les agents de la préfecture du Rhône
00:04:29 que je remercie, notamment dans leur application de la loi immigration
00:04:32 qui vient d'être adoptée par le Parlement comme vous l'avez vu
00:04:35 et qui permet de lutter contre une immigration irrégulière et délinquante
00:04:38 et aider les étrangers qui ne posent pas de problème à la République
00:04:40 d'être plus facilement intégrés sur le territoire.
00:04:43 Pour tenir des réunions de sécurité avec les services de police,
00:04:45 de gendarmerie, de renseignement avec la préfète et le procureur de la République
00:04:48 que je remercie, l'arrivée de la flamme, plus les Jeux olympiques
00:04:51 dans cette agglomération lyonnaise, mais aussi pour préparer
00:04:54 les futures opérations de lutte anti-drogue que va connaître
00:04:57 votre département, votre agglomération.
00:05:00 Il y a ici un trafic de drogue important et même si la police nationale,
00:05:03 la gendarmerie nationale ont des efforts qui sont couronnés de succès
00:05:08 avec les enquêtes encore très récentes que vous avez dû connaître,
00:05:11 on doit taper encore plus fort, si j'ose dire, à la Marseillaise
00:05:15 ici dans l'agglomération lyonnaise et donc je suis venu pour finaliser
00:05:18 ces projets d'opération.
00:05:20 Et puis j'ai rencontré en effet ce matin M. le maire de Villeurbanne,
00:05:24 je veux lui apporter mon soutien comme tous les maires des villes populaires
00:05:27 quelles que soient les couleurs politiques, étant ici moi-même d'une ville populaire,
00:05:31 et ses habitants notamment du quartier du Tonquin pour leur dire
00:05:34 que nous n'allons pas lâcher et au contraire nous allons intensifier
00:05:37 les opérations contre la drogue de manière inédite.
00:05:39 Ça s'accompagnera en effet de moyens exceptionnels,
00:05:43 mais aussi de moyens pérennes.
00:05:44 Et donc j'ai dit à M. le maire de Villeurbanne que puisque c'était sa demande,
00:05:48 nous allons lui octroyer 500 000 euros cette année de plus
00:05:52 pour pouvoir installer des caméras de vidéoprotection.
00:05:54 Donc ce sera 50 caméras supplémentaires par rapport au travail qu'il fait déjà.
00:05:58 Et je remercie le maire de Villeurbanne parce qu'il a été un maire à l'écoute de l'État
00:06:01 lorsqu'on lui a demandé de connecter ces caméras à la police nationale,
00:06:04 ce qui rend une plus grande efficacité de travail pour les policiers.
00:06:07 Et puis par ailleurs, il souhaitait des brigades supplémentaires,
00:06:10 notamment de proximité, de lutte contre la drogue,
00:06:15 ce qu'on appelle la BST dans le langage policier.
00:06:17 Donc c'est 12 fonctionnaires supplémentaires
00:06:19 qu'effectivement j'annonce à Villeurbanne
00:06:21 pour avoir des patrouilles de police supplémentaires.
00:06:24 Je reviendrai d'ailleurs à Villeurbanne dans les prochaines semaines
00:06:28 pour faire le point sur les opérations de police
00:06:31 et sur le travail de lutte contre la drogue,
00:06:33 notamment dans le quartier du Tonquin,
00:06:34 sur lequel nous allons mettre d'énormes moyens.
00:06:37 Mais il n'y aura pas que le quartier du Tonquin, bien évidemment, d'agglomération.
00:06:40 Et puis par ailleurs, j'ai vu monsieur le maire de Lyon hier lors de l'IFTAR.
00:06:43 On a eu l'occasion d'échanger.
00:06:44 Et moi, je veux me réjouir que la promesse que j'ai faite,
00:06:47 maintenant ça fait quatre ans que je suis mis à l'intérieur, voilà trois ans, est tenue.
00:06:50 Il y a 680 policiers et gendarmes de plus dans le Rhône depuis 2017,
00:06:55 depuis l'arrivée du président de la République,
00:06:56 singulièrement depuis quatre ans,
00:06:58 avec 280 policiers dans les commissariats supplémentaires.
00:07:02 C'est un effort inédit qui n'a d'équivalent que Marseille.
00:07:04 Il n'y a pas d'autres agglomérations qui connaissent cet effort.
00:07:07 Et je suis aujourd'hui, vous avez vu, à Chassieu,
00:07:08 dans une nouvelle création d'unité de CRS qui est directement utilisée,
00:07:12 on l'a encore vu ces derniers jours,
00:07:14 pour Lyon et pour les communes aux alentours de Lyon.
00:07:16 Il y a donc 680 forces de l'ordre supplémentaires à Lyon,
00:07:21 dans le Rhône depuis quatre ans.
00:07:24 Je pense qu'on peut souligner ce travail très important
00:07:27 fait par le président de la République, par les parlementaires,
00:07:28 que je remercie d'avoir voté ces crédits, madame la députée,
00:07:31 qui permettent de tenir notre promesse.
00:07:32 Moi, je souhaite désormais que tout le monde tienne ses promesses,
00:07:35 comme le maire de Villeurbanne l'a fait.
00:07:36 Moi, je veux le remercier,
00:07:37 même si on ne partage pas la même couleur politique.
00:07:40 Il n'y a pas d'idéologie à avoir sur la sécurité.
00:07:42 Il faut des caméras en plus.
00:07:43 Ça, c'est une compétence des villes.
00:07:44 Et il faut que les centres de supervision urbain
00:07:46 soient connectés avec la police nationale.
00:07:48 Aujourd'hui, je regrette qu'à Lyon, par exemple,
00:07:50 on en a parlé avec monsieur le maire hier de Lyon,
00:07:53 qu'il faut connecter le centre de caméra aux policiers nationaux.
00:07:56 Sinon, évidemment, ils sont aveugles lorsqu'ils interviennent.
00:07:59 Et on l'a vu, ça peut porter des préjudices, notamment à Lyon,
00:08:02 lorsqu'il y a des émeutes, comme c'est le cas l'année dernière.
00:08:04 Malgré les opérations place nette de ces dernières semaines,
00:08:06 les points de deal existent toujours au même endroit,
00:08:08 tenus par des gens différents, venus de Marseille ou d'ailleurs.
00:08:10 Qu'est-ce qui manque dans la réponse pour s'en débarrasser pour de bon ?
00:08:14 Alors d'abord, ce qu'il faut souligner,
00:08:16 c'est que nous portons des coups très durs contre la drogue.
00:08:17 Il y a un quart de points de deal en moins dans l'agglomération lyonnaise
00:08:21 qu'il y en avait il y a quatre ans, mais il y en a encore beaucoup.
00:08:23 Et parfois, elles se reconstituent.
00:08:24 Vous avez parfaitement raison, ce n'est pas le cas partout.
00:08:26 Ce matin, d'ailleurs, au Tonkin, les habitants témoignaient
00:08:28 du fait que certains avaient disparu ou étaient moins denses,
00:08:31 et puis que d'autres étaient toujours aussi forts.
00:08:33 Donc, effectivement, il faut aussi remettre en cause nos propres interventions.
00:08:37 C'est pour cela que le président de la République nous a demandé de réfléchir
00:08:39 à un fonctionnement différent, ce que nous avons fait à Marseille,
00:08:42 qui a montré son efficacité, puisque avant la grande opération
00:08:45 que vous avez vue à la Castellane,
00:08:46 il y a eu il y a six mois l'opération à la Paternelle,
00:08:48 qui était une cité de Marseille complètement engrainée par la drogue,
00:08:50 et aujourd'hui, il n'y a plus de point de deal du tout,
00:08:52 des mois après les interventions que nous avons faites.
00:08:56 Je prendrai un exemple, qui est un exemple évidemment important,
00:09:00 pour montrer que c'est un appartement témoin,
00:09:02 parce que ça veut dire que nous travaillons un peu différemment
00:09:04 avec une préjudiciarisation.
00:09:05 Nous travaillons avec les procureurs de la République et les juges d'instruction,
00:09:08 avec le garde des Sceaux, pour pouvoir d'abord judiciariser les personnes,
00:09:11 puis ensuite les interpeller,
00:09:13 alors que jusqu'à présent, nous interpellions
00:09:14 et ensuite nous présentions à la justice.
00:09:17 Et donc, quand nous avons judiciarisé,
00:09:18 quand on a mis les gens sur les coups de téléphonique,
00:09:20 sous l'autorité des magistrats,
00:09:21 lorsque l'on a pu avoir des renseignements
00:09:25 sur les sources de financement, de blanchiment,
00:09:27 dans les commerces illégaux, dans l'achat d'immobilier,
00:09:29 dans le financement de la prostitution,
00:09:31 quand on a compris qui étaient les têtes de réseau,
00:09:33 parce que ceux qui tiennent la drogue à Lyon,
00:09:34 ils habitent souvent ailleurs qu'à Lyon,
00:09:36 et pas simplement dans notre région française, parfois à l'étranger,
00:09:39 nous avons un très gros travail international à faire
00:09:41 pour arrêter ces délinquants,
00:09:43 et bien quand nous arrêtons ces personnes,
00:09:44 comme c'est le cas à Marseille,
00:09:45 on est désormais à 190 interpellations,
00:09:48 à Marseille, au moment où je vous parle, en 4 jours,
00:09:51 nous les mettons en garde à vue, puis nous les défairons,
00:09:52 puis mandat de dépôt, c'est décidé par la justice,
00:09:55 c'est beaucoup plus efficace,
00:09:56 et en parallèle, il y a le travail d'occupation
00:09:59 par les policiers de voie publique.
00:10:00 Alors, c'est ce que nous devons faire
00:10:02 dans l'agglomération lyonnaise et dans d'autres agglomérations,
00:10:04 donc ce sera le cas dans les prochains temps.
00:10:06 Ça, c'est un changement très radical,
00:10:08 la façon dont la police travaille,
00:10:10 pour aller faire les têtes de réseau,
00:10:12 et en même temps pouvoir être présent
00:10:14 pour pas que ces points de dîle soient remplacés par d'autres,
00:10:16 comme vous l'avez dit vous-même,
00:10:17 les points de dîle lyonnais sont parfois remplacés par d'autres,
00:10:19 notamment qui viennent de Marseille,
00:10:21 et ce qui crée les règlements de compte que vous avez vus.
00:10:23 Les règlements de compte, c'est la conséquence du travail de la police,
00:10:25 qui a mis en prison des personnes,
00:10:27 mais comme le point de dîle est rémunérateur
00:10:28 à 50 000, 60 000 euros d'argent liquide,
00:10:31 et bien on vient reprendre ce commerce, je mets des guillemets,
00:10:33 et ça crée ces règlements de compte meurtriers.
00:10:35 Donc il faut faire un travail beaucoup plus intense,
00:10:38 ce que nous avons entrepris grâce aux effectifs supplémentaires,
00:10:41 l'agglomération lyonnaise va les connaître dans les prochains temps,
00:10:44 et un travail parallèle, très important me semble-t-il,
00:10:47 de lutte contre le blanchiment d'argent.
00:10:49 Et en parallèle des opérations de points de dîle que nous faisons habituellement,
00:10:53 nous sommes extrêmement attentifs avec le fisc,
00:10:56 de faire des enquêtes financières pour pouvoir taper les commerces illégaux,
00:11:01 mais aussi le blanchiment,
00:11:02 qui touche une agglomération comme Lyon de manière assez considérable.
00:11:07 Enfin je voudrais dire, puisqu'il y a des caméras ici,
00:11:09 et que vous avez la chance de faire votre travail de journaliste,
00:11:13 et de pouvoir porter les échos si vous le souhaitez de ce que je peux éventuellement dire,
00:11:16 la responsabilité est aussi chez le consommateur.
00:11:19 S'il n'y avait pas de consommateur,
00:11:20 si les gens ne fumaient pas de joint, ne prenaient pas leur petit rail de coke,
00:11:23 qui est parfois un peu qualifié de récréatif,
00:11:26 souvent d'ailleurs dans les beaux quartiers,
00:11:29 voilà c'est les quartiers populaires qui subissent la consommation des beaux quartiers,
00:11:33 il n'y aurait pas de points de dîle.
00:11:35 Et le garde des Sceaux a eu parfaitement raison de dire,
00:11:37 en des termes certes fleuris, mais extrêmement efficaces,
00:11:39 que quand on fume son joint, quand on prend son rail de coke,
00:11:42 on est responsable du point de dîle,
00:11:44 on est responsable du règlement de compte,
00:11:46 de l'exploitation des mineurs, des enfants,
00:11:47 qui sont parfois torturés dans des caves parce qu'ils ne rendent pas l'argent à temps,
00:11:51 de l'exploitation d'étrangers en situation irrégulière,
00:11:53 et bien évidemment de financement d'autres systèmes mafieux,
00:11:57 comme la prostitution, comme la contrebande de tabac, ou comme le terrorisme.
00:12:01 Donc c'est le consommateur qui fait naître le point de dîle.
00:12:04 Et il faut donc tous se dire que la consommation doit être particulièrement pourchassée dans notre pays.
00:12:10 Nous avons commencé à le faire avec les amendes forfaitaires délectuelles,
00:12:13 mais sans doute n'est-ce pas assez.
00:12:15 Et donc on va continuer à augmenter l'arsenal pour lutter contre la consommation,
00:12:19 parce que la drogue, elle pourrit des familles,
00:12:21 elle pourrit la vie de jeunes enfants,
00:12:22 elle pourrit la vie de mamans qui essayent d'élever leurs enfants dans des règles,
00:12:25 et puis elle crée, me semble-t-il, quelque chose qui est terrible,
00:12:29 c'est l'idée de l'argent facile et du fait que la hiérarchie de la société est renversée.
00:12:33 Et donc la lutte contre la drogue, c'est une lutte extrêmement importante pour une société, pour un État.
00:12:37 [Bruits de la télé]
00:12:46 – Voilà, Gérald Darmanin, qui est en direct de Chassieu, c'est dans la banlieue lyonnaise,
00:12:51 il inaugure la CRS 83.
00:12:53 La CRS 83, c'est une unité mobile qui est faite un peu sur le même modèle que la CRS 8,
00:12:59 c'est-à-dire c'est une unité qui peut se déplacer rapidement,
00:13:02 qui officiellement est mobilisable en une dizaine de minutes.
00:13:05 Donc voilà, c'est une nouvelle unité qui se rend en place et qui intervient.
00:13:09 Déjà, en fait, c'est une inauguration, mais elle est déjà intervenue à plusieurs reprises,
00:13:12 là c'est l'inauguration officielle, et vous avez entendu Gérald Darmanin
00:13:15 qui faisait également le point sur l'opération Place Net qui s'est déroulée à Marseille.
00:13:19 On y reviendra d'ailleurs dans cette émission,
00:13:21 parce que c'est intéressant de savoir quel est le bilan.
00:13:23 Et dans un instant, on va également revenir sur le trafic de drogue
00:13:25 qui s'est déplacé dans des petites villes, voire des villes moyennes,
00:13:29 on va y revenir dans un instant.
00:13:30 Mais je vous présente mes invités, Victor Hérault, bonjour.
00:13:32 – Bonjour.
00:13:33 – Merci d'être avec nous, journaliste politique à Valeurs Actuelles,
00:13:36 Christine Kelly, bonjour, journaliste et présentatrice de Face à l'Info sur CNews,
00:13:41 Jean-Marc Sylvestre également est avec nous,
00:13:43 journaliste économique et éditorialiste chez Attentico,
00:13:45 et puis Gamal Abina, bonjour, cofondateur du mouvement des droits civiques.
00:13:50 On va donc continuer à rester sur le sujet qu'évoquait à l'instant Gérald Darmanin
00:13:54 en direct sur CNews, c'est-à-dire la drogue, et on va partir à Porte de Bouc.
00:13:59 Alors, Porte de Bouc, c'est une petite ville de 16 000 habitants,
00:14:03 une petite ville, et hier le maire de cette ville a interpellé justement Gérald Darmanin
00:14:09 puisqu'il veut que sa ville devienne un quartier de reconquête
00:14:12 en raison de la présence des dealers, importante présence des dealers.
00:14:17 Porte de Bouc, c'est à 50 km de Marseille à peu près,
00:14:19 et ça veut dire que les dealers qui sont en train d'être chassés à Marseille,
00:14:21 ils sont en train aujourd'hui d'aller dans des villes comme celle-là.
00:14:24 Je vous propose de regarder cet extrait.
00:14:26 Hier soir, ce sont nos confrères de TF1 qui ont découvert à Porte de Bouc
00:14:31 des quartiers qui sont gangrénés, là encore, par les dealers comme à Marseille.
00:14:36 Un point de deal au milieu du quartier.
00:14:41 Cannabis et autres stupéfiants.
00:14:43 En 15 minutes, une dizaine de ventes.
00:14:46 Pour les habitants, un calvaire.
00:14:49 Voilà donc pour cet extrait avec ces habitants qui sont là.
00:14:53 Et ce n'est pas la première fois que ça arrive à Porte de Bouc.
00:14:54 Souvenez-vous, février 2023, les équipes de CNews étaient déjà là-bas.
00:14:59 Rassemblés devant la mairie, ces habitants de Porte de Bouc demandent le retour à la tranquillité.
00:15:05 Depuis plusieurs mois, quatre quartiers de la ville subissent des violences urbaines et des intimidations.
00:15:11 Je veux également m'adresser à vous en tant qu'habitant du quartier Tassif.
00:15:15 Le trafic de drogue prend une telle ampleur dans le quotidien qu'il en devient irrespirable.
00:15:19 L'irrespect ambiant, le trafic et le sentiment d'insécurité minent la vie de notre quartier.
00:15:25 La drogue dans tous les quartiers, pratiquement.
00:15:28 On a peur quand même, déjà pour nous, pour nos enfants, pour la suite.
00:15:32 Donc il va falloir trouver une solution pour régler tout ça.
00:15:35 Voilà, Porte de Bouc qui a 15 000 habitants.
00:15:36 Vous vous rendez compte, 15 000 habitants et ces cités qui sont gangrénées, Victor Heraud.
00:15:39 C'est vrai qu'on sent finalement ce trafic qui est en train d'être chassé de façon plus ou moins efficace.
00:15:44 Après, chacun a son avis des grandes villes et en particulier de Marseille.
00:15:47 Puis ça est en train de se déplacer vers des villes moyennes, des petites villes.
00:15:50 Ils sont en train de s'installer ailleurs, en fait.
00:15:51 – Oui, pourquoi ils ne le feraient pas ?
00:15:53 Tout simplement, pourquoi ils ne le feraient pas ?
00:15:54 Moi, je pense non plus, ça va dans le sens aussi du souhait d'Emmanuel Macron
00:15:58 qui était de répartir l'immigration et les populations paupièrisées dans les campagnes.
00:16:03 C'est exactement ce qui est en train de se produire.
00:16:05 C'est-à-dire que les problèmes qu'on trouvait dans les banlieues…
00:16:07 – Vous faites un lien entre immigration et drogue, vous, tout de suite ?
00:16:08 – Oui. – D'accord.
00:16:10 – Je ne fais pas un lien intrinsèque dans le sens…
00:16:13 il n'y a que les personnes issues de l'immigration qui dealent de la drogue
00:16:16 et tous les dealers de drogue sont des personnes issues de l'immigration.
00:16:18 Je ne fais pas ce lien-là.
00:16:19 Maintenant, oui, je fais le lien entre les personnes issues de banlieue,
00:16:22 les personnes immigrées paupiérisées justement,
00:16:24 parce qu'ils n'ont pas d'emplois, qu'ils sont dans une situation paupiérisée.
00:16:29 Ils vont trouver un trafic qui est très lucratif,
00:16:31 qui rapporte énormément d'argent très vite.
00:16:32 On en revient toujours à l'histoire aussi des mineurs
00:16:34 qui sont immédiatement engrainés dans ces trafics-là.
00:16:38 Ces gens-là, du coup, sont chassés des villes.
00:16:41 Et encore, c'est quand ils n'y reviennent pas, indirectement.
00:16:42 On a vu tout à l'heure ce monsieur qui posait la question de l'opération PlaceNet.
00:16:47 OK, mais au bout de 48 heures, les dealers reviennent.
00:16:50 Bon, donc il faudrait que les policiers restent sur place immédiatement.
00:16:54 - Indéfiniment. - Indéfiniment, merci beaucoup.
00:16:56 Et en fait, oui, les dealers n'ont qu'à se déplacer d'un endroit
00:17:00 et aller dans des villes ou des villages où, en plus,
00:17:02 il y a beaucoup moins de force de l'ordre,
00:17:04 il y a beaucoup moins de sécurité, il y a beaucoup moins de surveillance.
00:17:07 Donc, en fait, le trafic fleurit là-bas.
00:17:08 - Gamal Abina, vous avez vu, le lien est fait tout de suite entre immigration.
00:17:12 Il y a un lien pour vous entre l'immigration et le trafic de drogue ?
00:17:16 - Non, il n'y a pas de lien. Ce n'est pas le lien direct.
00:17:18 Le vrai lien, c'est une question de paupérisation, ça a été dit.
00:17:21 C'est une question, effectivement, de trafiquants qui ne sont pas nécessairement,
00:17:24 et loin s'en fout, français.
00:17:26 C'est une question de méthode et d'approche.
00:17:27 C'est-à-dire que là, on parle d'approche répressive policière qui ne mène nulle part.
00:17:31 Je veux dire, vous pouvez taper du matin au soir sur les petits vendeurs.
00:17:34 Le réseau, le rhizome, j'allais dire, qui vient de l'international
00:17:36 et qui alimente tous ces quartiers, va alimenter la drogue.
00:17:39 Après, pour la question de déporter ces dealers dans les petites villes,
00:17:43 alors ça n'a rien à voir avec ce que Macron a fait,
00:17:44 il n'a pas envoyé les pauvres de banlieue vers les provinces, ce n'est pas tout à fait vrai,
00:17:48 mais ce qui est certain, c'est qu'ils vont se déporter provisoirement,
00:17:51 parce que les consommateurs ne sont pas dans les petites villes,
00:17:53 ils sont dans les grandes villes.
00:17:53 Donc, il y a une logique, encore une fois, commerciale,
00:17:55 qui fait qu'effectivement, quand j'entends M. Darmanin, tout à l'heure,
00:17:58 nous expliquer qu'il va créer une nouvelle CRS complètement inutile,
00:18:00 il est à côté de la plaque.
00:18:01 - Ah non, c'est utile, la CRS 83, comme la CRS 8.
00:18:03 - C'est totalement inutile.
00:18:04 - C'est des coups de poing, en fait.
00:18:06 - Non, c'est des coups de poing qui sont donnés dans des endroits où il y a des problèmes.
00:18:10 - Vous avez un petit galérien, un petit trincaille qui va vendre de la drogue,
00:18:15 on peut le remplacer en deux minutes.
00:18:16 Par contre, le système qui conduit à vendre de la drogue,
00:18:19 mettre des enquêteurs, démonter les filières, faire un travail en amont,
00:18:22 casser l'alimentation, vous aurez plus de vendeurs à l'aval.
00:18:25 - Oui, mais ça renforce les unités, parce que cette CRS 83,
00:18:28 en fait, elle vient à l'appui de la CRS 8,
00:18:30 il y a déjà la CRS 81, qui est basée à Marseille,
00:18:33 c'est ça, opération coup de poing, la CRS 82 qui est à Saint-Herblain,
00:18:37 donc en fait, on est en train de construire des forces d'intervention
00:18:40 qui arrivent dans les quartiers.
00:18:41 Alors, le problème, c'est qu'elles repartent après, ça je suis d'accord avec vous.
00:18:43 - Non, c'est pire que ça.
00:18:44 - Mais au moins, elles arrivent et elles donnent un coup de pied dans la fourmilière pendant trois jours.
00:18:48 - Le ministre de l'Intérieur semble oublier que la compagnie républicaine de sécurité
00:18:53 est là pour assurer la sécurité dans des grands événements, des manifestations,
00:18:56 ils sont là pour taper, ils sont là pour refaire reculer les manifestations,
00:18:59 ça n'a rien à voir avec le travail de...
00:19:00 - Ils ne sont pas là que pour ça.
00:19:01 - Non, la première raison pour laquelle on a créé ce De Gaulle, c'est ça.
00:19:05 - Vous savez que le temps a passé depuis De Gaulle.
00:19:06 - Non, ce qui se passe, c'est qu'il faut utiliser des gens qui ont une compétence.
00:19:09 Ces gens-là ne sont pas compétents sur ce terrain-là, il faut les policiers.
00:19:11 - Ils sont formés, c'est pour ça qu'on forme la CRS 8, la CRS 81,
00:19:15 ils sont spécialement...
00:19:16 - Ils viennent d'école de CRS.
00:19:17 - Ils sont spécialement là pour intervenir et faire des opérations coup de poing.
00:19:21 - Les opérations coup de poing, c'est du spectacle.
00:19:22 - On va revenir à Porte de Boucle parce que c'est intéressant,
00:19:24 parce que c'est une petite ville, alors à chaque fois, on nous dit
00:19:26 mais vous faites, il y a d'autres villes, bien évidemment il y a d'autres villes,
00:19:28 mais moi, vous le savez, je trouve toujours intéressant d'être sur du concret
00:19:31 et pas juste d'être dans des grandes phrases et dans des chiffres.
00:19:34 Donc le concret aujourd'hui, c'est Porte de Boucle.
00:19:36 Écoutez, le maire de Porte de Boucle, il était hier sur Radio Maritima,
00:19:39 qui est une radio locale, le maire s'appelle Laurent Bessola,
00:19:42 il est maire communiste de Porte de Boucle,
00:19:44 et il dit "les habitants n'en peuvent plus".
00:19:46 Les habitants n'en peuvent plus, regardez.
00:19:48 - Ils n'en peuvent plus, ils y venent en fer.
00:19:51 À partir de 10-11 heures du matin, sortir les enfants dans le quartier,
00:19:55 ça devient compliqué, les activités,
00:19:57 il y a même des médecins ou des professions libérales
00:20:00 qui n'arrivent plus à rentrer dans un immeuble
00:20:02 parce qu'on les empêche d'aller soigner les gens.
00:20:05 C'est vraiment un enfer qu'ils sont en train de vivre.
00:20:09 Donc tout ça, on n'en veut plus, on veut vivre tranquillement
00:20:12 parce que la population travaille, veut s'en sortir,
00:20:15 veut que ses enfants réussissent à l'école,
00:20:17 et nous, nous sommes là pour les aider,
00:20:19 pour mettre tous les dispositifs en place.
00:20:21 - Christine Kelly, c'est intéressant ça.
00:20:23 C'est vrai que même les maires,
00:20:25 enfin, maire communiste, on ne peut pas dire
00:20:27 que c'est un maire qui est dur et qui est extrémiste.
00:20:31 En tout cas, sur l'autorité, le maire communiste dit
00:20:33 "les habitants n'en peuvent plus".
00:20:35 - Mais c'est intéressant de voir que tout le monde a le discours.
00:20:37 C'est-à-dire les enfants, les jeunes, les parents, les familles, les maires.
00:20:42 Ce qui fait de la peine quand même dans ce qu'on vient d'entendre,
00:20:44 c'est qu'un maire, il a quand même un pouvoir local.
00:20:46 Et la façon dont il parle, on sent qu'il est sans pouvoir.
00:20:49 On sent qu'il n'a pas les moyens.
00:20:51 Et que le ministre lui-même appelle au secours.
00:20:53 Et c'est là où ça interpelle.
00:20:55 Et lorsqu'on a à la fois les policiers qui disent eux aussi "on n'en peut plus",
00:21:00 lorsqu'on a les magistrats qui disent eux aussi "on n'en peut plus",
00:21:04 et qu'on a un ministre de la Justice qui lui va, comment dirais-je,
00:21:09 engueuler, si vous permettez l'expression, les magistrats,
00:21:11 qui vont dire devant la commission "voilà notre travail au quotidien,
00:21:15 on ne peut pas gérer le trafic de drogue",
00:21:17 et que le ministre de la Justice va les engueuler en leur disant
00:21:20 "mais non, vous n'avez pas le droit de dire ça,
00:21:22 vous n'avez pas le droit d'être défaitiste alors que c'est la réalité",
00:21:25 on est en train de tourner en rond,
00:21:27 on est en train d'avoir un serpent qui se mord la queue,
00:21:29 et on est en train de taire toute cette voix qu'on vient d'entendre
00:21:32 des femmes, des enfants, des mères qui appellent au secours.
00:21:35 Et c'est pour ça qu'on les diffuse, parce que c'est important de les écouter.
00:21:38 Encore une fois, il n'y a pas d'étiquette politique, on le voit,
00:21:40 et vous avez raison Christine, il n'y a pas d'étiquette politique.
00:21:42 Parce que là, encore une fois, un maire communiste qui vient dire
00:21:44 "les habitants n'en peuvent plus".
00:21:46 Non, parce qu'il défend finalement les habitants de ce quartier
00:21:49 qui sont à bout, ces habitants qui sont les premières victimes,
00:21:51 et ça ce n'est pas faute de le dire sur ce plateau,
00:21:53 à chaque fois des trafics de drogue, c'est eux les premières victimes.
00:21:56 Jean-Marc Sylvestre, est-ce que c'est possible de lutter
00:21:58 contre ce trafic de drogue, avec la CRS 83
00:22:01 qui inaugurait il y a quelques instants Gérald Darmanin,
00:22:04 avec ses opérations PlastNet par exemple ?
00:22:06 Écoutez, la réponse est non.
00:22:08 Ce n'est pas à la mesure de l'ampleur du problème.
00:22:11 On est face à une multinationale.
00:22:13 C'est une multinationale de la drogue.
00:22:15 Et elle fonctionne comme toutes les multinationales.
00:22:17 C'est un business, j'allais dire presque comme les autres.
00:22:20 Mais oui, donc ils se développent,
00:22:22 et ils vont chercher des marchés là où ils sont.
00:22:24 Alors, dans les grandes villes, oui, dans les villes moyennes, oui,
00:22:26 ils sont organisés avec des réseaux, des agents commerciaux,
00:22:29 des voyageurs, des passeurs, tout ça.
00:22:31 Ça représente un chiffre d'affaires colossal,
00:22:33 une cinquantaine de milliards au niveau des pays occidentaux.
00:22:36 Rien que pour la France, c'est 4 à 5 milliards.
00:22:38 Donc derrière ça, il y a une société qui s'est créée,
00:22:42 qui est en train de se développer,
00:22:44 qui, j'allais dire entre guillemets, a besoin finalement de ce commerce.
00:22:46 Donc quand on vient faire de la com'
00:22:48 comme le gouvernement fait avec des places nettes,
00:22:51 oui c'est bien, bon ça va nettoyer pendant deux jours,
00:22:54 que le ministre de l'Intérieur intervienne,
00:22:56 oui c'est bien, mais derrière tout ça,
00:22:59 on voit bien qu'il manque de moyens.
00:23:01 Il manque de moyens, pourquoi ?
00:23:02 Parce que ce pays n'a plus d'argent.
00:23:04 Oui mais vous voyez, on crée des unités de CRS supplémentaires,
00:23:06 vous avez Gamal Abina qui vous dit que ça ne sert à rien.
00:23:08 Non mais ce pays, ce qu'il faut savoir,
00:23:10 Jean-Marc, c'est que ce pays n'a plus d'argent.
00:23:12 Nous sommes en déficit depuis des années.
00:23:14 Parfois on est le pays qui paye le plus d'impôts.
00:23:16 Excusez-moi, on n'arrête pas de payer les impôts.
00:23:18 Il va où l'argent ? Où va l'argent ?
00:23:20 Vous posez la vraie question, à savoir,
00:23:22 quels sont les arbitrages budgétaires qu'il faut faire
00:23:24 pour pouvoir mettre le paquet sur ce fléau.
00:23:28 Parce qu'il faut mettre le paquet sur ce fléau,
00:23:30 exactement comme Jacques Chirac l'avait fait pour le tabac.
00:23:32 Action, prioriser la lutte contre la droite.
00:23:36 Excusez-moi, mais moi, je vais vous dire un truc,
00:23:38 je paye beaucoup d'impôts et je suis très heureux.
00:23:40 Je suis très heureux.
00:23:42 Vous n'avez ni de prix ni d'argent ?
00:23:44 C'est normal de payer des impôts quand on gagne de l'argent.
00:23:46 Oui, parce qu'on a, vous comme moi,
00:23:48 on a des vies agréables.
00:23:50 Non, non, mais on a des vies agréables.
00:23:52 Par rapport à beaucoup de gens, on est déprimés,
00:23:54 on est déprimés d'avoir ces vies-là,
00:23:56 il faut le dire, on paye beaucoup d'impôts.
00:23:58 Mais moi, j'en ai marre d'avoir des écoles qui tombent en lambeaux,
00:24:00 d'avoir des fuites dans les écoles,
00:24:02 d'avoir des commissariats où ils n'arrivent pas à travailler.
00:24:06 C'est ça qui est insupportable.
00:24:08 On ne peut pas payer des impôts, oui, mais il faut que ça se voie.
00:24:10 J'en remarque. Pardon, pardon.
00:24:12 Deux secondes. C'est une question de moyens,
00:24:14 c'est une question d'affectation de moyens.
00:24:16 Il faut donc avoir un courage politique.
00:24:18 L'argent, il est là.
00:24:20 Oui, on sait très bien, il faut l'affecter différemment.
00:24:22 Et c'est aussi une question de management.
00:24:24 L'État ne sait pas manager ses services.
00:24:26 L'État ne sait pas manager ses administrations.
00:24:28 Juste un mot, Christine Kelly,
00:24:30 et puis je veux qu'on écoute un petit son sur Fort-de-Bouc.
00:24:32 Deux choses par rapport à monsieur Casquette-Economie.
00:24:34 Je comprends très bien.
00:24:36 Monsieur, comment tu...
00:24:38 Monsieur Casquette-Economie.
00:24:40 Que vous puissiez tout de suite, effectivement, faire le lien
00:24:42 avec le fait qu'on n'ait pas d'argent.
00:24:44 Attention, c'est-à-dire que pour l'instant, ce qu'on voit,
00:24:46 ça sera pire. Soyons clairs.
00:24:48 C'est-à-dire le manque d'argent pour les hôpitaux, pour les écoles,
00:24:50 que ça soit clair, avec plus de 3 000 milliards de dettes,
00:24:52 ça sera pire demain.
00:24:54 Je ferme la parenthèse. Pour revenir...
00:24:56 Revenons sur Fort-de-Bouc, parce que...
00:24:58 Et après, on fait le signe d'impôt à l'égalisation.
00:25:00 C'est moins une question de quantité d'argent
00:25:02 que de qualité d'économie.
00:25:04 Et pour revenir sur la drogue,
00:25:06 moi, je vous trouve un peu tous durs
00:25:08 par rapport à ce que fait Gérald Darmanin.
00:25:10 Ça ne suffit pas. C'est pas suffisant. On est d'accord.
00:25:12 Mais il faut quand même le s'allier.
00:25:14 Je pense qu'il faut...
00:25:16 Parce que moi, je vais vous dire,
00:25:18 il y a des pays où les membres du gouvernement
00:25:20 ne peuvent même plus parler comme ça.
00:25:22 Ne peuvent même plus agir.
00:25:24 Parce que leurs enfants sont menacés.
00:25:26 Parce que le gouvernement est menacé.
00:25:28 Donc, pour l'instant,
00:25:30 on est encore, peut-être, le dernier moment
00:25:32 où on peut encore faire quelque chose.
00:25:34 – On reviendra tout à l'heure sur la drogue.
00:25:36 Je veux juste vous faire écouter un petit témoignage
00:25:38 sur Porte de Bouc, toujours.
00:25:40 Les équipes de TF1 ont interrogé un dealer.
00:25:42 Il explique pourquoi il est à Porte de Bouc.
00:25:44 Il dit "Parce qu'à Marseille, c'est le bordel en ce moment.
00:25:46 Il y a des policiers, donc je suis installé à Porte de Bouc".
00:25:48 Et il le dit à la caméra. Regardez.
00:25:50 – Ici, c'est tranquille. C'est pas comme les autres quartiers.
00:25:52 Marseille, c'est le bordel.
00:25:54 Ça tire des fois. Même la police, et tout.
00:25:56 – Voilà. Enfin, c'est incroyable.
00:25:58 Ils vont dans les petites villes
00:26:00 parce qu'aujourd'hui, c'est calme.
00:26:02 On y reviendra dans un instant.
00:26:04 Jean-Marc Sibert, soyez discipliné.
00:26:06 On y reviendra dans un instant, tout à l'heure.
00:26:08 – Ah oui, j'ai répondu bien.
00:26:10 – Oui, vous lui direz tout à l'heure qu'elle a raison
00:26:12 et vous ferez des bisous après.
00:26:14 Dans un instant, on va vous parler de cette information
00:26:16 de confrères de RMC, qui affirment que de nouveaux collèges
00:26:18 de Seine et Marne sont visés ce matin par des menaces d'attentat.
00:26:20 On y revient juste après le CNews Info
00:26:22 qui a signé "Sommeil à l'abidi".
00:26:24 [Musique]
00:26:26 – Vous en parliez à l'instant, Jean-Marc.
00:26:28 Bilan de l'opération Placenet à Vénitieux.
00:26:30 59 interpellations, 31 kilos de drogue et plus de 58 000 euros saisis.
00:26:36 Opération qui a nécessité la mobilisation de 110 fonctionnaires.
00:26:40 Une reconstitution près de 9 mois après la disparition du jeune Émile.
00:26:44 La famille et l'ensemble des habitants du Hamon du Haut-Vernay
00:26:48 sont convoqués par les juges d'instruction
00:26:50 pour une mise en situation.
00:26:52 Mise en situation qui aura lieu la semaine prochaine.
00:26:54 Et puis, une enquête édifiante du Figaro,
00:26:56 le taux de réussite au brevet gonflé par l'érectorat.
00:27:00 6 points dans l'académie de Créteil, 5 points à Nice et Versailles.
00:27:04 Une pratique courante à laquelle Gabriel Attal compte mettre fin.
00:27:08 [Musique]
00:27:10 – 11h05 sur CNews, merci d'être en direct avec nous.
00:27:12 On va revenir sur cette info que je vous donnais tout à l'heure
00:27:16 dans notre zapping info signée de nos confrères de RMC
00:27:19 qui ont annoncé il y a quelques instants que des collèges de Seine et Marne
00:27:22 étaient visés ce matin par des menaces d'attentat
00:27:24 comme ça a été le cas hier dans d'autres collèges.
00:27:28 Cette fois, alors il n'y a pas de vidéo de décapitation qui a été envoyée
00:27:31 mais une dizaine de collèges au moins seraient concernés
00:27:34 à nouveau sur les espaces numériques de ces collèges.
00:27:37 La police a été immédiatement prévenue.
00:27:39 Les directeurs du collège vont porter plainte dans la journée.
00:27:42 Cette fois encore, l'auteur affirme appartenir à l'État islamique.
00:27:46 Il dit que les collèges vont exploser en fin de matinée,
00:27:48 qu'il n'y a rien à faire car les bons sont déjà installés.
00:27:52 Et il insulte également les étudiants, il insulte les incroyants,
00:27:55 il menace de venir dans les établissements vendredi après-midi,
00:27:58 donc cet après-midi, avant de conclure par un verset du Coran.
00:28:01 Victor Hérault, vous êtes journaliste politique à Valeurs Actuelles.
00:28:04 Comment vous analysez ça ? C'est plutôt de l'intimidation pour vous aujourd'hui ?
00:28:08 – Vous voulez dire du point de vue de l'élève ? – Oui.
00:28:10 – Je ne sais pas si c'est de l'intimidation, en fait, je me demande même
00:28:13 si pour certains ce n'est pas un jeu, tout simplement.
00:28:15 C'est-à-dire que je me demande même s'ils réalisent pleinement
00:28:17 ce qu'ils sont en train de faire et si ce n'est pas pour se sentir pousser des ailes,
00:28:21 se sentir vivre et faire…
00:28:22 – Est-ce que c'est des menaces d'attentat sérieuses ou pas pour vous ?
00:28:25 – Il ne faut jamais sous-estimer une menace d'attentat,
00:28:27 il ne faut jamais se dire que ça n'arrivera, enfin que ça ne donnera rien.
00:28:29 Maintenant, je ne pense pas qu'elle soit sérieuse pour la plupart d'entre elles.
00:28:32 Maintenant, ce qui est intéressant politiquement aussi,
00:28:34 c'est que pour le coup, là où on doutait sur l'efficacité des mesures
00:28:38 de M. Gérald Darmanin, Gabriel Attal, c'est un sujet qui le préoccupe énormément.
00:28:42 Lundi, non pas dernier, mais lundi 11 mars, c'était la journée des dommages
00:28:47 aux victimes du terrorisme et d'habitude ça se passe toujours à Paris, à Métignon.
00:28:50 Là, Gabriel Attal est parti à Arras, dans le Lyon, on l'a vécu en direct.
00:28:55 Juste, on va écouter justement Gabriel Attal, parce que suite aux menaces d'hier,
00:28:58 je vous rappelle que ce matin, c'est des nouvelles menaces,
00:29:00 mais suite aux menaces d'hier, il a pris la parole et il a dit clairement
00:29:03 à ceux qui font ces menaces, on va vous chercher, on va vous traquer,
00:29:06 on va venir vous chercher, écoutez-le.
00:29:08 – Une enquête est ouverte, qu'elle suit son cours,
00:29:12 et qu'évidemment, tout est mis en œuvre pour retrouver le ou les auteurs
00:29:17 de ces menaces et évidemment pour les punir le plus sévèrement.
00:29:21 Je le rappelle ici à ces auteurs, ils pensent rester anonymes,
00:29:26 mais nous les traquons.
00:29:28 Ils pensent être à l'abri, mais nous les sanctionnons.
00:29:32 – Christine Kelly, vous êtes maman, en plus, quand vous entendez
00:29:35 des menaces comme ça, est-ce que vous, vous avez peur ?
00:29:38 – Non, parce que je suis habituée de la fille, je suis habituée à en avoir
00:29:41 personnellement, mais en fait, moi ce qui m'interpelle, c'est le fait
00:29:44 que le terrorisme s'est semé la terreur, et même si c'est peut-être
00:29:49 des menaces qui ne viendront jamais à exécution, ça sème la terreur.
00:29:54 Des parents n'emmènent pas leurs enfants à l'école,
00:29:56 des enseignants ne viennent pas à l'école, ça sème la terreur
00:29:58 dans la tête des gens, et là, le but est atteint.
00:30:01 Et je pense qu'il y a une tentative de déstabilisation à tout niveau,
00:30:06 en France, que ce soit au niveau des cyber-attaques,
00:30:09 en passant justement par ce qui se passe aujourd'hui,
00:30:12 tous les services de l'État qui ont été attaqués la semaine dernière,
00:30:15 il y a une dizaine de jours, le service du Premier ministre,
00:30:17 tous les ministères, etc., il y a une vraie tentative de déstabilisation
00:30:21 à tous les niveaux de l'État, et je pense que c'est bien,
00:30:24 ce qu'il dit Gambray-Alatane, mais il faut vraiment aller encore plus loin
00:30:28 et prendre ces menaces très au sérieux.
00:30:30 – Mais moi je suis très surpris quand même, je suis très surpris
00:30:32 qu'il y a eu ces menaces hier, tout le monde a dit "oh là là,
00:30:34 oh là là, comment ça se fait qu'ils aient réussi à rentrer dans le système"
00:30:36 – Ça recommence.
00:30:37 – Ça recommence ce matin, il y a une faiblesse, il y a un problème quelque part,
00:30:41 alors ce qu'on nous dit ce matin, ce que disent nos confrères,
00:30:43 c'est qu'il n'y a pas de vidéo de décapitation cette fois
00:30:45 dans les menaces encore, qui ont été envoyées ce matin,
00:30:47 mais c'est vrai que beaucoup d'élèves ont été choqués,
00:30:49 parce qu'ils ont ouvert le lien, ils ne savaient pas ce qu'il y avait dessus,
00:30:52 ils se sont retrouvés avec des gens en train d'être décapités,
00:30:55 on est en direct avec Stéphane Clerget qui est pays de psychiatre,
00:30:57 bonjour Stéphane, merci d'être en direct avec nous,
00:31:00 et c'est vrai qu'on a entendu hier, beaucoup d'élèves qui nous ont dit
00:31:04 "on est totalement tétanisé par ce qu'on a vu, par ces images de violence
00:31:08 qu'on ne souhaitait pas voir", mais on a cliqué sur le lien
00:31:11 parce qu'on ne savait pas ce que c'était, et on s'est retrouvé
00:31:13 face à ces images-là, qu'est-ce que vous pouvez dire à ces élèves
00:31:16 ou à leurs parents qui se sont retrouvés face à ces images
00:31:19 d'une violence inouïe ?
00:31:21 Déjà, ne pas être surpris d'être choqué, parce que d'abord,
00:31:24 on ne s'y attend pas, et ensuite, on a le sentiment,
00:31:27 à raison sans doute, que ce sont des images réelles,
00:31:30 et non pas de la fiction, on fait bien la différence
00:31:33 entre des images de fiction et des images réelles,
00:31:36 et évidemment, le contenu des images réelles, de décapitation,
00:31:39 c'est un caractère particulièrement traumatisant,
00:31:43 surtout que là, c'est complètement hors contexte.
00:31:46 Donc, la seule solution pour évacuer ce traumatisme-là,
00:31:50 on n'a rien inventé de mieux que la parole, et il ne faut effectivement
00:31:54 pas rester tout seul avec ces images et en parler avec, soit ses camarades,
00:31:57 soit ses parents, soit ses professeurs, mais c'est la ventilation verbale
00:32:02 qui va nous permettre de nous soulager de l'éventuel traumatisme psychique
00:32:07 que ces images ont pu générer chez le cerveau un peu fragile,
00:32:12 évidemment, d'un adolescent.
00:32:14 Si des parents de ces élèves nous écoutent et que leur fils ou leur fille
00:32:19 leur dit "je suis tombé sur ces images", qu'est-ce que vous leur conseillez
00:32:22 de dire aux enfants ?
00:32:24 D'en parler, que l'adolescent nous dise ce qu'il a ressenti,
00:32:27 ce qu'il a imaginé, quel impact ça a eu sur lui,
00:32:30 c'est-à-dire que l'adolescent décrypte véritablement comment il a vécu ces images.
00:32:37 Et qu'en tant que parent, on essaie de contextualiser et ensuite d'aller
00:32:42 un peu au-delà en disant quelle était la motivation de la personne
00:32:45 qui les a envoyées et comment justement se protéger, se défaire
00:32:51 de cet impact-là souhaité par l'agresseur, parce qu'on peut parler d'agresseur
00:32:56 quand on envoie des images comme ça, c'est évidemment pour agresser,
00:33:00 pour effrayer, pour faire mal.
00:33:02 C'est une vraie agression, en fait, c'est une forme...
00:33:04 Certains emploient l'expression, alors je ne sais pas si vous,
00:33:07 en tant que pédopsychiatre, vous allez la valider,
00:33:09 mais certains emploient l'expression d'attentat psychologique.
00:33:12 Oui, ça peut être considéré comme... oui, je trouve ça intéressant
00:33:19 comme formule, oui, c'est parlant.
00:33:22 Merci beaucoup, Dr Stéphane Clarget, pédopsychiatre.
00:33:25 Merci d'avoir été en direct avec nous.
00:33:28 Jean-Marc Sylvestre, c'est vrai qu'on est dans une situation compliquée,
00:33:31 aujourd'hui les attaques se font dans tous les sens contre notre pays.
00:33:34 Et vous aussi, vous avez le sentiment que c'est une déstabilisation qui est souhaitée ?
00:33:38 Je ne sais pas par qui elle est organisée.
00:33:40 C'est pour ça que j'ai dit qu'elle est souhaitée, je n'ai pas cité de personne.
00:33:42 Je ne sais pas si elle est souhaitée.
00:33:44 Ce que je crois quand même, c'est que le terreau est favorable
00:33:47 et facilite les choses, dans la mesure où, on le disait, il n'y a pas d'argent,
00:33:51 dans la mesure où il y a une situation politique qui est très incertaine,
00:33:56 très disparate, quand on voit ce qui se passe au Parlement,
00:33:59 quand on voit ce qui se passe au Sénat, même encore récemment,
00:34:02 j'ai le sentiment qu'il n'y a pas de stratégie ou pas de gouvernance très forte.
00:34:08 On est en urgence de déclarer la lutte contre le terrorisme comme une priorité nationale,
00:34:15 on est en urgence de déclarer la lutte contre la drogue comme priorité nationale,
00:34:20 et on ne le fait pas.
00:34:22 On ne le fait pas.
00:34:23 On sent bien que...
00:34:24 C'est pour ça que ce que Darmanin a fait ce matin, je suis d'accord avec Christine Kili.
00:34:28 C'est intéressant, parce qu'il a élargi son spectre, en parlant des consommateurs,
00:34:34 mais il y a une urgence de sécurité, il y a aussi une urgence de santé publique,
00:34:39 la santé psychologique des étudiants, mais la santé aussi physique de tous les consommateurs.
00:34:43 Il y a entre 800 000 et 1 500 000 de clients de la drogue dont il faut s'occuper.
00:34:49 Alors mélangeons pas tout. Là, restons sur les menaces contre les collèges élitistes et Victor Hérault.
00:34:53 J'avais mené il y a quelques mois une enquête sur les menaces d'attentats sur les réseaux sociaux
00:34:57 au lendemain du 7 octobre, à partir du 7 octobre, qui avait complètement explosé.
00:35:00 Il faut savoir que ça engorge complètement les services de régulation des réseaux sociaux,
00:35:03 qui font un très bon boulot, mais il y a tellement de menaces sur les réseaux sociaux
00:35:06 que c'est impossible de tout réguler.
00:35:08 Et deuxièmement, ça prend du temps à beaucoup d'agents de police qui surveillent tout ça,
00:35:11 parce qu'on ne sait jamais, encore une fois, si une menace d'attentat va donner quelque chose ou pas,
00:35:14 et on ne peut pas se permettre de se dire que ça ne donnera rien.
00:35:16 Et puis, il y a deux cas de figure, je vais très vite là-dessus,
00:35:18 deux cas de figure qui m'avaient interpellé, symbolisés par deux, caprices si vraiment,
00:35:21 un qui faisait une menace en disant "je vais me faire sauter, garde le loin", etc.,
00:35:24 et c'était juste pour draguer une fille sur Snapchat qui ne lui répondait plus,
00:35:27 et pour faire le malin, et un autre qui était en fait un étudiant complètement paumé,
00:35:30 et dont la mère sentait qu'il se radicalisait, qu'il n'écoutait plus de musique,
00:35:33 qu'il ne serrait plus la main aux filles, etc., etc.,
00:35:35 et qui un jour, sur Twitter, a dit "je vais me faire sauter".
00:35:37 Et en fait, c'est deux cas de figure, le paumé qui se radicalise,
00:35:40 et le type qui essaye de faire le malin, et qui ne pense pas du tout ce qu'il va dire.
00:35:44 - C'est-à-dire un problème de santé publique. - Exactement. Christine Kelly.
00:35:46 - Je pense que ce n'est pas anodin que l'éducation nationale soit constamment visée.
00:35:51 L'éducation veut dire intelligence, culture, discernement, bon sens, savoir,
00:35:58 et l'éducation nationale est la cible de plusieurs attaques, on le voit,
00:36:04 depuis ces derniers temps, et ça n'est pas pour rien, à mon avis.
00:36:07 - Et justement, encore une fois, je reviens à ce que je disais tout à l'heure,
00:36:10 c'est surprenant de voir qu'au deuxième jour, finalement, les menaces d'attaques continuent.
00:36:15 - Même pas peur, même pas mal. - C'est ça, ils n'en ont rien à faire
00:36:18 avec ces nouvelles menaces contre ces collèges de Seine-et-Marne.
00:36:21 On est avec Denis Jacopini, qui est expert judiciaire, spécialisé en cybercriminalité,
00:36:25 en protection des données. Bonjour, merci beaucoup d'être en direct avec nous.
00:36:29 C'est vrai que moi, je suis un peu surpris de voir à nouveau des menaces, ce matin,
00:36:32 circuler, cette fois, contre des lycées et des collèges de Seine-et-Marne.
00:36:36 Est-ce que ces réseaux informatiques, parce que ça passe par ces réseaux internes,
00:36:39 informatiques aux écoles, aux lycées, aux collèges, est-ce que c'est aussi facile que ça à pirater ?
00:36:44 - Bonjour Jean-Marc, bonjour à tous.
00:36:47 En fait, ce que l'on voit, c'est le résultat d'attaques et de vols d'informations
00:36:54 qui datent de plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
00:36:57 Et du coup, ce qui s'est passé avant va faire l'objet d'une enquête interne
00:37:03 que doivent réaliser les informaticiens.
00:37:07 Et à ce stade, on se rend compte, et surtout lorsque je fais des audits de systèmes de sécurité,
00:37:13 même chez des professionnels de l'informatique,
00:37:15 je me rends compte que des règles de base ne sont pas toujours respectées
00:37:20 et qu'une bonne sécurité informatique, en fait, ce n'est pas mettre en place
00:37:25 un gros portail ou un gros cadenas, c'est mettre en place une succession d'obstacles
00:37:31 qui vont compliquer le travail des pirates et si possible,
00:37:34 ces obstacles devront pouvoir détecter des anomalies et les remonter.
00:37:40 À ce stade-là, il semblerait, au vu de l'actualité passée,
00:37:45 depuis mars 2022, il y avait eu déjà une attaque du site de l'ENT,
00:37:52 il y a en juin 2023 une autre attaque qui avait eu lieu,
00:37:57 ça doit servir normalement aux équipes techniques pour s'améliorer, voir les points faibles,
00:38:03 mais en fait, ce qui est très difficile pour les équipes techniques,
00:38:07 c'est de connaître tous les points faibles que peuvent avoir leurs systèmes.
00:38:11 La grande différence qu'il y a entre une attaque et une défense,
00:38:16 c'est qu'en fait, l'attaquant a tout son temps pour préparer l'attaque,
00:38:20 alors que celui qui est victime, lui, il a quelques misères,
00:38:26 il a quelques jours pour faire le point, parce qu'en règle générale,
00:38:29 il y a l'effet de surprise qui fait qu'on n'est pas du tout préparé à une attaque de cet ordre-là.
00:38:34 Donc oui, c'est facile pour des gens qui ont tout le temps et qui ont les compétences au pour,
00:38:40 maintenant, normalement, c'est censé être plus compliqué
00:38:45 lorsqu'on multiplie, comme je disais, les obstacles.
00:38:49 – Oui, parce que là, quand même, alors moi, je ne suis pas un pro de l'informatique,
00:38:52 mais j'ai depuis plusieurs années un site internet,
00:38:54 et donc on le protège également contre les attaques,
00:38:57 mais là, ce qui me surprend quand même sur ce qui se passe depuis hier,
00:38:59 c'est-à-dire ce qui s'est passé hier, ce qui s'est passé aujourd'hui,
00:39:01 c'est que non seulement il y a quelqu'un qui arrive éventuellement,
00:39:04 d'après ce qu'on nous explique, à voler les identifiants d'un jeune,
00:39:07 ça, pourquoi pas, à la limite, mais ce qui m'étonne,
00:39:10 c'est qu'il arrive à rentrer dans le système, du système, il arrive à écrire à tout le monde,
00:39:13 c'est-à-dire qu'il arrive à envoyer des messages à des lycées,
00:39:16 des collèges nombreux auxquels il n'appartient pas, avec lesquels il n'a pas lien,
00:39:20 et en plus, il joint une lettre de menace,
00:39:23 donc ça veut dire qu'il n'y a aucun mot-clé qui est détecté,
00:39:25 rien n'est détecté dans ce système,
00:39:27 et il joint une vidéo qui est une vidéo de décapitation,
00:39:29 et il peut l'envoyer à tout le monde.
00:39:31 Enfin, il y a énormément de failles quand même, dans ce que j'explique.
00:39:34 - Ce que vous présentez, la situation en fait qui s'est produite,
00:39:40 eh bien, c'est une multiplicité d'utilisations de failles.
00:39:44 Au départ, si les bases de données qui ont été utilisées étaient mal protégées,
00:39:49 eh bien du coup, les bases de données des étudiants se retrouvent aspirées et piratées.
00:39:54 Eh bien, ça c'est la première étape qui est absolument invisible,
00:39:57 qui s'est passée auparavant,
00:39:59 et avec ces éléments-là, eh bien, l'attaquant,
00:40:02 il a tout loisir, soit de se connecter avec l'identité de qui il veut,
00:40:07 mais également d'envoyer des mails à qui il veut,
00:40:09 puisqu'en fait, il a l'ensemble des informations qui ont été volées,
00:40:12 et en plus, il a piégé des utilisateurs.
00:40:16 En fait, ça reste malgré tout un problème humain,
00:40:21 où au départ, un utilisateur se fait piéger, va donner ses identifiants,
00:40:26 et en règle générale, c'est la porte d'entrée d'une attaque informatique.
00:40:30 - Dernière question rapide, Denis Jacopini.
00:40:32 Malgré tout, ça s'est passé hier,
00:40:34 donc moi, je suppose, enfin, je pense que si c'est une société normale,
00:40:38 à ce moment-là, on coupe tous les accès, on bloque tout,
00:40:41 et on apprend ce matin que des collèges de Seine-et-Marne sont à nouveau visés par des menaces.
00:40:45 Donc, ça veut dire que même la réaction n'est pas à la hauteur.
00:40:49 - Alors, la réaction immédiate que l'on doit avoir, c'est la coupure, en fait, du système
00:40:54 qui est à l'origine de l'envoi de mail.
00:40:56 Aujourd'hui, il a été coupé partiellement, puisqu'il n'est plus accessible de l'extérieur.
00:41:00 Par contre, quelqu'un qui a des accès déjà internes,
00:41:03 eh bien, peut continuer à envoyer de tels messages.
00:41:06 Mais c'est un peu comme un corbeau, en fait.
00:41:08 À partir du moment où il a les adresses de millions de destinataires,
00:41:12 eh bien, il peut envoyer des lettres de menaces à des millions de personnes.
00:41:15 Et on a beau faire ce que l'on veut, on ne peut pas empêcher quelqu'un
00:41:19 d'envoyer des messages de ce type, à partir du moment où on a des adresses de destinataires.
00:41:24 - Merci beaucoup, Denis Jacobyni.
00:41:26 Je rappelle votre livre, ça s'appelle "Cyber-arnaque".
00:41:28 C'est un livre, donc, justement, sur tout ce qui se passe sur Internet.
00:41:32 Et c'est paru aux éditions Plon, le voici, "S'informer pour mieux se protéger".
00:41:37 Et on en a plus que besoin, à ce moment.
00:41:38 Merci d'avoir été en direct avec nous.
00:41:40 Christine Kelly ?
00:41:41 - Oui, je voulais dire que dimanche dernier, j'ai fait une enquête sur les cyber-attaques
00:41:45 pour le journal du dimanche, qu'on peut retrouver sur le JDD.fr.
00:41:48 Et justement, parmi toutes les attaques qui ont eu lieu ces derniers temps,
00:41:51 France Travail, le ministère de l'écologie, de la santé, etc.,
00:41:55 qui ont eu lieu ces derniers temps, ça a été revendiqué par le groupe Anonymous Soudan.
00:41:59 Un groupe qui se bat pour... qui attaque tous les ennemis de la Russie
00:42:04 et tous les ennemis de l'Islam.
00:42:06 Lorsque ce groupe, par exemple, d'hackers idéologiques, récupère les données,
00:42:10 ils ont tout leur temps, par exemple, pour donner à d'autres types de hackers,
00:42:13 des escrocs, eux, qui vont récupérer de l'argent.
00:42:16 Donc, en ce moment même, nos prénoms, adresses, le dossier de santé médical
00:42:20 de chacun d'entre nous, quasiment, est disponible.
00:42:24 Et il faut le savoir, c'est-à-dire qu'ils ont tout leur temps,
00:42:26 comme le disait le monsieur tout à l'heure, pour pouvoir attaquer d'une façon ou d'une autre.
00:42:30 Et très sincèrement, aujourd'hui, nous, la France, on est complètement démunis.
00:42:34 Ça prend un temps fou.
00:42:35 La seule chose qu'on peut dire aux gens, c'est réfléchissez par deux fois avant de cliquer.
00:42:39 Mais à un moment, tout ou tard, on sera tous victimes.
00:42:42 – Oui, mais vous imaginez, pour les élèves, ils sont sur le site qui est normalement sécurisé.
00:42:47 Ce site-là, qui est accessible aux élèves, qui est accessible aux profs,
00:42:50 il devait être hyper sécurisé.
00:42:52 Et encore une fois, moi, je suis sidéré des failles qui ont été montrées hier
00:42:55 et que ça recommence aujourd'hui.
00:42:57 Enfin, à un moment, coupez tout, arrêtez.
00:42:59 Coupez tout, vérifiez, regardez où il y a des failles
00:43:02 et à ce moment-là, après, vous le remettrez en barre.
00:43:04 – Je ne sais pas si vous avez remarqué, parce que lorsqu'on voit,
00:43:06 effectivement, là, ce sont des sites très sécurisés,
00:43:08 mais les attaques dont je vous parle, c'est les services du Premier ministre,
00:43:10 les ministères, France Travail, des hôpitaux, aéroports de Paris.
00:43:15 – Il y a deux choses, il y a deux choses qu'il ne faut pas mélanger.
00:43:19 Il y a des attaques des sites institutionnels hors scolaire,
00:43:22 parce que celui-là, je comprends comment il a fait.
00:43:24 Au niveau des institutionnels, c'est des questions d'État à État.
00:43:26 – Non, non, pas forcément d'État à État.
00:43:28 – C'est bien des professionnels, parce qu'il y a des tensions dans le monde,
00:43:31 qui attaquent effectivement les institutions françaises.
00:43:33 Ce n'est pas par hasard que c'est la France qui soit priorisée dans les attaques.
00:43:36 On voit bien les sorties de Macron, derrière moi, qui ont peut-être accéléré ça.
00:43:39 Ensuite, il y a la question de ce petit voyou, cette racaille, cette vermine,
00:43:42 on va l'appeler comme on veut, qui a la bassesse d'attaquer les enfants.
00:43:45 Et ça, c'est intolérable.
00:43:46 Et moi, j'allais dire simplement, c'est que ce n'est pas très compliqué
00:43:48 de récupérer des mails.
00:43:49 J'ai l'impression qu'ils en font tout un baratin.
00:43:51 Il y a des logiciels qui font de la captation de mails,
00:43:53 c'est des aspirateurs de mails, vous les avez en cinq minutes.
00:43:55 C'est très facile à avoir.
00:43:56 - Là, c'est un peu plus que des mails, en fait.
00:43:58 C'est un système...
00:43:59 - Je ne suis pas sûr de ça.
00:44:00 - Victor Héron, ça fonctionne comment ?
00:44:02 Parce que vous, vous étiez en train de dire...
00:44:04 Je l'avais à l'université, c'est-à-dire il y a deux mois.
00:44:06 - Je ne sais pas si c'est le même ENT, mais en tous les cas...
00:44:08 [Rires]
00:44:12 - Je ne sais pas, je ne sais rien.
00:44:13 - Vous l'avez à l'université, ça fonctionne comment, en fait ?
00:44:16 - Il y a quelques années, mais...
00:44:17 Non, non, l'ENT, c'est un site...
00:44:18 Enfin, franchement, si c'est le même ENT, encore une fois,
00:44:20 je ne sais pas si c'est le même, c'est archaïque comme site.
00:44:24 Je ne suis pas très compliqué à...
00:44:26 Je ne suis pas hacker du tout.
00:44:27 A mon avis, ce n'est pas très compliqué à hacker.
00:44:29 - J'ai remarqué, Sylvestre, on est démuni face à tout ça ?
00:44:32 - Mais non seulement on était démuni, mais on est en état de guerre.
00:44:34 Il faut quand même reconnaître que ça vienne de la Russie,
00:44:38 que ça vienne d'ailleurs, que ça vienne de groupes terroristes.
00:44:40 On est en état de guerre.
00:44:41 Donc, il faut prendre conscience que dans un état de guerre,
00:44:44 il faut se mettre en position de lutte contre ça.
00:44:46 - On ne l'est pas.
00:44:47 - Et ça, c'est très difficile.
00:44:48 - On ne l'est pas et je ne suis pas sûr que la classe politique
00:44:50 soit incline à passer dans cette situation
00:44:53 pour vraiment se défendre et considérer que c'est une action prioritaire.
00:44:57 Je voudrais ajouter à ce que vous dites là,
00:44:59 c'est que vous parlez des affaires qu'on connaît, qui sortent.
00:45:02 Mais vous avez toute une partie invisible de l'iceberg.
00:45:05 Ce sont les grandes entreprises qui, elles, sont hackées,
00:45:07 qui n'ont pas intérêt du tout à le dire
00:45:10 parce qu'elles cassent la confiance qu'elles ont avec leurs salariés ou leurs clients,
00:45:16 mais qui se battent tous les jours.
00:45:18 Deuxième chose, c'est le prix, c'est le coût le plus important
00:45:22 chez les assureurs aujourd'hui, les assureurs du monde entier.
00:45:25 Les assureurs du monde entier considèrent que le risque cyber
00:45:28 est un risque qui est bien supérieur à tous les autres risques.
00:45:31 - La prochaine crise sera cyber.
00:45:33 - Elle l'est déjà.
00:45:34 - Elle l'est, on y est.
00:45:36 Bon, voilà ce qu'on pouvait vous dire sur ces nouvelles menaces
00:45:38 reçues aujourd'hui par des collèges de Seine-et-Marne,
00:45:40 visées par des menaces d'attentat aujourd'hui, vendredi.
00:45:43 Je vous rappelle qu'heureusement, cette fois,
00:45:45 aucune vidéo de décapitation n'a été associée à l'envoi du mail.
00:45:48 Il y a une dizaine de collèges au minimum qui sont concernés,
00:45:51 mais ce sont les espaces numériques qui ont immédiatement été fermés,
00:45:54 mais trop tard, visiblement, pour ces collèges de Seine-et-Marne
00:45:57 qui ont été fermés lors des investigations.
00:45:59 La police a été prévenue par les directeurs de collèges de Seine-et-Marne
00:46:02 qui vont porter plainte.
00:46:03 En fait, c'est exactement le même scénario que celui d'hier
00:46:06 qui est en train de se reproduire.
00:46:07 Les menaces sont quasiment les mêmes.
00:46:09 C'est une personne qui affirme appartenir à l'État islamique
00:46:13 qui a posté ces menaces, qui dit que les collèges vont exploser
00:46:16 en fin de matinée, qu'il n'y a rien à faire,
00:46:18 que les bons sont déjà installés, et qui insulte les étudiants
00:46:20 et les incroyants, et menace de venir dans les établissements.
00:46:24 Les services de police sont prévenus, les services de police enquêtent,
00:46:27 et on espère surtout que ça va s'arrêter, qu'ils vont débrancher ce système
00:46:30 qui, visiblement, a des failles dans tous les sens,
00:46:32 qu'ils vont débrancher, qu'ils remettront en marche
00:46:34 quand il sera enfin sécurisé.
00:46:37 On revient à la drogue, et on revient à Uber Cheat.
00:46:40 Alors Uber Cheat, c'est, vous savez, ce service de livraison à domicile.
00:46:45 C'est-à-dire, vous appelez, vous avez besoin d'un rail de coke ou de cheat,
00:46:49 et bien vous appelez, vous êtes livré en 30 minutes, c'est comme les pizzas.
00:46:53 Et regardez ce reportage où on nous explique que le gouvernement
00:46:57 a décidé de lancer la guerre contre Uber Cheat.
00:46:59 Pour Gérald Darmanin, la voiture numérique et cyber de l'État
00:47:03 doit rouler plus rapidement que celle des trafiquants.
00:47:06 Pour cela, le ministre de l'Intérieur demande au préfet
00:47:09 de mener des actions régulières et visibles pour entraver
00:47:12 la vente de drogue à domicile ou encore sur les réseaux sociaux.
00:47:15 Parmi elles, développer très largement la présence et la veille numérique
00:47:19 par des cyberpatrouilles, avoir recours aux enquêtes sous pseudonyme
00:47:23 et aux coups d'achat sur les réseaux sociaux,
00:47:25 ou encore contrôler et surveiller des secteurs connus
00:47:28 pour être des lieux de livraison.
00:47:30 Un cadre salué par le syndicat SGP Police,
00:47:33 ces actions vont permettre de s'adapter aux habitudes de très jeunes dealers.
00:47:37 Ils ont même embauché des livreurs qui n'ont pas le profil type
00:47:42 pour essayer de se noyer dans la masse.
00:47:44 C'est des gens qui, avec les outils de leur époque,
00:47:46 ont communiqué pour ce genre d'actes importants
00:47:48 pour pouvoir essayer de se rapprocher au plus près des consommateurs.
00:47:53 Cet expert en cybersécurité doute de l'efficacité de telles actions.
00:47:57 Les dealers trouveront toujours un plan B,
00:47:59 même si des applications comme Telegram venaient à être décryptées.
00:48:03 Malheureusement, il n'y a pas vraiment de solution miracle
00:48:06 pour lutter contre la clandestinité sur le net.
00:48:08 Si une messagerie casse son chiffrement,
00:48:10 les criminels changeront tout simplement de messagerie.
00:48:13 Des messageries cryptées utilisées par les dealers
00:48:15 de la cité de la Castellana, Marseille,
00:48:17 pour échanger avec leurs clients,
00:48:19 et ce, en pleine opération Placenet XXL.
00:48:22 Christine Kelly, c'est intéressant là encore,
00:48:24 parce qu'on en revient finalement au sujet d'avant,
00:48:26 sur le fait que le gouvernement court après la technologie,
00:48:29 les autorités courent après la technologie.
00:48:31 Comme si elle n'avait pas vu arriver le fait que désormais,
00:48:34 on peut commander sur des messageries cryptées.
00:48:38 Oui, et je trouve qu'on est vraiment en retard.
00:48:40 Cela dit, j'ai beaucoup discuté avec des gendarmes
00:48:42 qui travaillent sur le cyber...
00:48:43 Regardez ça, c'est intéressant.
00:48:44 C'est dommage, si on peut remettre juste l'image qu'on a eu avant,
00:48:46 où il y avait écrit "menu" et "tarif".
00:48:48 Si on peut nous remettre juste l'image, c'est fou.
00:48:53 C'est complètement dingue.
00:48:55 Et qui sont, et qui cherchent à être en pointe, etc.
00:48:58 Regardez "commande", "commande",
00:49:00 regardez "comment faire" pour passer votre commande.
00:49:02 C'est quand même surréaliste.
00:49:06 Vous avez raison, c'est Amazon qui a été parodié.
00:49:11 C'est dingue.
00:49:12 Oui, et voilà, je trouve que ça rejoint tout ce qu'on se disait.
00:49:14 On a l'impression qu'on est démuni.
00:49:16 Comme disait Jean-Marc Sylvain tout à l'heure,
00:49:18 on a l'impression que notre Etat est en recul par rapport à tout ça,
00:49:21 en retrait par rapport à tout ça,
00:49:22 qui n'a pas suffisamment de moyens,
00:49:23 qui n'a pas les moyens d'agir, de réagir,
00:49:26 qui est en retard.
00:49:27 Et tout ça, ça fait peur.
00:49:29 Et moi je pense, peut-être même contrairement à ce que vous dites,
00:49:33 que tous les sujets sont liés.
00:49:34 Même les cyberattaques, même la drogue.
00:49:38 Pour moi, tout est lié.
00:49:40 Je le crois aussi,
00:49:41 mais je ne suis pas sûr que la classe politique soit homogène là-dessus.
00:49:44 Elle est très visible.
00:49:46 Sur la volonté de combattre ?
00:49:48 Sur la volonté, oui.
00:49:49 Parce que quoi ? Parce que c'est une économie qui fait travailler des gens ?
00:49:52 Parce que c'est une économie qui fait travailler les gens.
00:49:54 Parce qu'il y a des problèmes de conflits sociaux,
00:49:58 il y a aussi des problèmes d'éducation très importants.
00:50:01 Ça touche aux services publics,
00:50:03 ça touche à toutes ces mécaniques-là.
00:50:05 Je ne suis pas sûr.
00:50:06 Alors on va écouter Christophe Fradier,
00:50:08 qui est délégué départemental de l'UNSA
00:50:10 et qui dit que les opérations Place Net qui ont lieu en ce moment,
00:50:12 ça devrait être toute l'année et pas deux mois par an.
00:50:15 Et pour lui, c'est une opération de communication.
00:50:17 C'est juste de la com' qu'il fait en ce moment. Écoutez-le.
00:50:20 Les opérations Place Net, pour nous, c'est une évidence.
00:50:23 C'est pas deux mois par an, ça devrait être toute l'année qu'on les fait.
00:50:26 Voilà, c'est comme ça que ça devrait fonctionner.
00:50:28 Malheureusement, aujourd'hui, on a l'impression quand même qu'on est en pleine communication.
00:50:31 On est en train de faire ça quelques mois avant les élections ou je ne sais pas pourquoi.
00:50:35 En tout cas, ça va durer deux mois et ensuite, on a l'impression qu'on va tout arrêter
00:50:38 et que plus rien ne va se faire.
00:50:39 Donc si on met ces opérations Place Net en place, c'est bien, il faut le faire.
00:50:42 Effectivement, ça rapporte, ça vaut le coup.
00:50:44 Même si derrière, la justice, malheureusement, n'est jamais assez sévère, du moins à notre goût en tout cas.
00:50:50 Mais quoi qu'il en soit, oui, ça vaut le coup de le faire.
00:50:52 - Victor Hérault, c'est de la com', tout ça ?
00:50:54 - C'est évidemment de la communication.
00:50:55 D'ailleurs, celui qui est monté au créneau, c'est M. Eric Dupond-Moretti
00:50:58 qui a immédiatement dit que c'était scandaleux de crier à l'opération de communication.
00:51:02 Mais enfin, ils sont en train de communiquer sur une opération ponctuelle.
00:51:05 Alors que le rôle de l'État...
00:51:06 - Ah, ils ont dit que ça allait durer plusieurs semaines.
00:51:08 Et Emmanuel Macron, quand il était à Marseille, il a dit "ça va durer pendant plusieurs semaines".
00:51:13 - Ça devrait durer 52 semaines, oui.
00:51:15 - D'accord, ça devrait être permanent.
00:51:17 - Oui, il y a un truc que je ne comprends pas.
00:51:18 - Gamal Abida.
00:51:19 - Je comprends la logique.
00:51:20 C'est quand même incroyable, l'impression d'être chez les fous.
00:51:22 C'est pas parce qu'on envoie des CRS visibles et tout de suite repérables et les gars vont se barrer
00:51:26 que ça va changer les choses.
00:51:27 Il faut être très clair.
00:51:28 Si on ne démantèle pas les filières, si on ne fait pas d'enquête,
00:51:30 si on n'envoie pas des flics en civil, c'est pas compliqué,
00:51:32 qui se font passer pour les consommateurs, pour choper le type,
00:51:34 et après on remonte au fur et à mesure au réseau pour couper le robinet...
00:51:37 Non, ils ne le font pas, ils ne font pas ce travail-là parce qu'on sait très bien d'où ça vient.
00:51:39 Déjà, il y a les frontières, ça arrive sur les frontières d'Afrique, d'Amérique du Sud, d'Afghanistan.
00:51:45 - Avec Uber Eats, c'est encore plus dur parce qu'il n'y a plus de four, ce qu'on appelle,
00:51:48 c'est plus le consommateur qui va vers...
00:51:50 - Oui, mais l'alimentation de cette économie de 5 milliards, c'est vrai, ça peut presque être chiffré,
00:51:53 elle se fait de l'extérieur.
00:51:54 Donc déjà, si on coupe les frontières, ça commence.
00:51:56 Ensuite, si on veut les choper, c'est pas compliqué.
00:51:58 - Vous voyez qu'il y a un lien avec l'immigration, quand même.
00:52:00 - Non, pas l'immigration, avec l'importation.
00:52:02 L'importation sur les frontières.
00:52:03 Ce que je veux dire sincèrement, par rapport à ça, Sarkozy, par exemple, en 90,
00:52:06 j'ai pris cet exemple la dernière fois, il y avait la question du krach à Stalingrad.
00:52:10 C'était une catastrophe.
00:52:11 On avait des aiguilles partout, des seringues, c'était vraiment l'horreur.
00:52:14 Il a pris une décision dans les années 90-2000, il s'est mis à attaquer le krach et ça a fonctionné.
00:52:18 Ça a été nettoyé en deux minutes, mais pas avec des CRS visibles.
00:52:21 Il a envoyé des flics en civil, il a envoyé des enquêteurs,
00:52:23 il a envoyé des policiers spécialisés, des gens qui sont spécialisés sur le rogne.
00:52:26 - Alors là, on dit qu'il y a eu, c'est ce qu'a annoncé Gérald Darmanin il y a quelques instants,
00:52:29 il a dit 190 interpellations à Marseille.
00:52:32 - Mais c'est rien, c'est le bas de l'échelle.
00:52:34 - Juste que c'est une plateforme.
00:52:36 Regardez ce panneau, là.
00:52:37 C'est les horaires de livraison.
00:52:38 Tournée 1, tournée 2, tournée 3, les tournées quotidiennes.
00:52:42 - Non, mais c'est pas vrai.
00:52:44 - Je vous promets que c'est vrai, Jean-Marc Sylvain.
00:52:47 C'est pour ça que je veux qu'on s'arrête un instant dessus.
00:52:49 - Mais elle est où, cette source ?
00:52:50 - Ben, c'est vos sources.
00:52:52 - Non, mais pourquoi personne ne ferme ça ?
00:52:54 - Parce que c'est sur les télégrammes, c'est sur les boucles télégrammes, etc.
00:52:59 Et vous voyez, vous avez tout le planning avec les horaires,
00:53:02 14h30, horaire de départ, 15h, livraison estimée entre 15h15 et 17h.
00:53:07 Donc, vous choisissez votre tournée, vous choisissez votre produit.
00:53:10 - On ne peut pas à la fois lutter sur le terrain et laisser ce genre de site à disposition.
00:53:16 - C'est pas des sites, c'est des boucles télégrammes.
00:53:19 - C'est pas des sites, c'est des boucles télégrammes.
00:53:20 - C'est pas des sites sur Snapchat, sur Télégramme.
00:53:22 - Ça, ce sont des choses qu'il faut absolument dénoncer.
00:53:25 - Et vous voyez en haut, il y a écrit "inscris-toi sur une tournée,
00:53:27 choisis d'opter autrement pour la livraison express".
00:53:30 En fait, vous avez les options, comme on citait Amazon tout à l'heure,
00:53:34 mais c'est pour ça qu'ils ont parodié Amazon.
00:53:36 C'est exactement pareil.
00:53:37 - Mais ça, c'est accessible à tous, les policiers peuvent l'avoir, ça aussi.
00:53:39 - Ah ben bien sûr.
00:53:40 - Donc, il ne faut pas le travail.
00:53:41 - Et par rapport aux 190 interpellations, juste petite parenthèse,
00:53:44 ça serait bien, Jean-Marc, faites-moi un petit plaisir.
00:53:47 La semaine prochaine, dites-moi ce que sont devenus ces sites.
00:53:49 - Ah ben on vous le dira, on va suivre, bien évidemment.
00:53:51 - Mais on va voir s'ils sont liés vraiment au travail.
00:53:55 - On va faire une pause, on va faire la pub, c'est nos infos,
00:53:59 et quand on revient, on va vous parler de la Villette.
00:54:00 Alors, on est exactement dans le même système.
00:54:01 Le krach est de retour à la Villette, et c'est une horreur.
00:54:04 On était à l'aîne, on avait fait une émission en direct de là-bas,
00:54:06 on avait vu, alors ça avait fait du bruit, il y avait eu un déferlement médiatique,
00:54:10 et du coup, on les avait déplacés, ils étaient partis, etc.
00:54:13 Et là, ils sont en train de revenir jour après jour.
00:54:15 Et puis on vous parlera d'Aubervilliers aussi, puisqu'hier, il y a le frère de Ouinis.
00:54:19 Vous savez, c'est ce garçon qui a été tué.
00:54:21 Le frère de Ouinis qui a pris la parole et qui a à nouveau accusé la police,
00:54:24 puisqu'il dit "mon petit frère a été tué par la police".
00:54:27 C'est cette police qui a décidé de lui ôter la vie injustement.
00:54:30 Qui a décidé de lui ôter la vie injustement.
00:54:32 On sera avec un policier et on va en débattre.
00:54:34 Le programme est chargé, restez avec nous, on dirait que sur CNews, à tout de suite.
00:54:37 [Générique]
00:54:43 Inauguration en grande pompe, Gérald Darmanin lance officiellement la CRS 83,
00:54:48 compagnie de CRS dédiée aux violences urbaines et au trafic de drogue.
00:54:52 La responsabilité est aussi chez le consommateur,
00:54:55 a tenu à rappeler le ministre de l'Intérieur lors de ce déplacement.
00:54:59 Plus de réactions après le décès de Frédéric Mitterrand,
00:55:03 ces légendaires "bonsoir" vont nous manquer à commenter Emmanuel Macron sur X.
00:55:07 L'ancien ministre de la Culture et homme de télévision s'est éteint hier,
00:55:11 à l'âge de 76 ans, des suites d'un cancer.
00:55:15 Et puis au moins deux morts en Ukraine après une attaque massive cette nuit.
00:55:19 90 missiles et 60 drones explosifs russes ont visé des infrastructures énergétiques de la capitale.
00:55:26 Et revoilà les toxicomanes. 11h34 sur CNews, revoilà les toxicomanes à la Villette.
00:55:33 Ils avaient disparu pendant quelques semaines, voire quelques mois.
00:55:38 Ils sont de retour et autant vous le dire tout de suite,
00:55:41 tous les habitants de la Villette qu'on a en ligne et avec qui on parle sont désespérés de voir ce retour.
00:55:45 Ils pensaient que c'était réglé. Ben non, les revoilà.
00:55:48 Regardez cette enquête des équipes de CNews.
00:55:50 Martine est au bord des larmes.
00:55:53 Après le démantèlement du camp de Forceval en octobre 2022,
00:55:57 elle pensait pouvoir enfin revivre sereinement dans son quartier.
00:56:00 Mais depuis deux mois...
00:56:02 On est empêchés de rentrer dans nos immeubles,
00:56:04 on est agressés sur les trottoirs, agressés dans les restaurants,
00:56:07 agressés sur les terrasses.
00:56:09 C'est usant, ça fait depuis 2021 qu'on subit ça
00:56:13 et on n'arrive pas à comprendre comment on peut laisser des populations à vivre tout ça.
00:56:19 C'est intolérable, intolérable.
00:56:21 Les consommateurs de craques de retour portent de la Villette
00:56:24 sont prêts à tout pour acheter leur dose.
00:56:27 Riverains mais aussi commerçants comme Marie redoublent de vigilance.
00:56:31 Justement dans la rue où je suis,
00:56:33 ils cassent les voitures pour prendre tout et n'importe quoi,
00:56:36 que ce soit un bonnet qui traîne ou un câble d'iPhone ou de téléphone, une recharge.
00:56:42 Ils cassent.
00:56:43 Le matin quand je viens, je regarde devant, derrière, à droite, à gauche, je regarde où je vais.
00:56:48 Samir se sent abandonné par les autorités.
00:56:51 Restaurateur, son chiffre d'affaires a fortement chuté.
00:56:55 Notre business ne marche plus à cause de ces gens-là.
00:56:58 Les gens nous fuient parce qu'ils ont peur de se faire agresser.
00:57:01 Le problème, c'est mes clients.
00:57:03 On n'est pas à l'abri qu'il y ait vraiment une vraie agression
00:57:05 parce que ces gens-là, ils ont quand même des couteaux, ils ont quand même des couteaux.
00:57:09 Ils ne viennent pas comme ça les mains vides.
00:57:11 Les terrasses restent désespérément vides.
00:57:14 De nombreux commerces ont mis la clé sous la porte.
00:57:17 Christine Kelly, il y a une chose intéressante aussi dans ce sujet
00:57:19 quand on le regarde avec un peu de recul, vous qui êtes journaliste,
00:57:22 c'est qu'en fait, tout le monde témoigne anonymement.
00:57:24 C'est-à-dire que les gens ont peur.
00:57:27 C'est intéressant à noter quand même.
00:57:28 C'est-à-dire qu'ils sont prêts à parler, mais il ne faut pas voir leur visage
00:57:30 parce qu'ils ont peur de représailles.
00:57:32 On en est là dans ces quartiers-là.
00:57:34 Le niveau de la terreur, le niveau de la terreur,
00:57:36 le niveau de ce que les gens vivent au quotidien
00:57:38 et comment ils ne savent pas justement qui peut regarder les menacés.
00:57:42 Après, ils ont peur des menaces.
00:57:43 Et ça montre quoi ?
00:57:44 Ça montre qu'ils savent qu'ils ne sont pas protégés.
00:57:46 Non seulement qu'ils ont peur, mais qu'ils savent qu'ils ne sont pas protégés.
00:57:50 Si tu sais que tu es protégé, tu montes ton visage.
00:57:52 Et tu sais que la police va t'aider.
00:57:55 Sincèrement, c'est pas pour ça qu'ils montent par le visage.
00:57:57 C'est pourquoi alors ?
00:57:58 C'est un restaurateur ?
00:58:00 Non, c'était une maman.
00:58:02 Vous aviez une maman ?
00:58:03 Oui, mais il n'y a personne qui a montré son visage.
00:58:05 Aucune des 3 ou 4 personnes qui parlent dans ce reportage ne le montrent.
00:58:08 J'ai les fans dans la rue parce qu'ils vont être interpellés, je suis d'accord.
00:58:11 Ces restaurateurs, je les connais, ils sont juste en face de la Ville.
00:58:13 Mais ils ont peur. Les gens ont peur là-bas.
00:58:15 Oui, c'est normal parce que la question qui se pose,
00:58:16 tout à l'heure on parlait du shit.
00:58:17 Le shit, ce ne sont pas les gens violents qui vont prendre du shit en général.
00:58:19 Ça se passe bien.
00:58:20 Le problème du crack, c'est que le type qui en manque, il est extrêmement violent.
00:58:22 Et si vous avez déjà eu un type en manque en face de vous, il faut y aller très fort pour le stopper.
00:58:27 Mais excusez-moi, comment ces gens-là on les laisse dans la rue ?
00:58:29 Parce que nos équipes vivant, elles les filment.
00:58:32 Ils sont filmés, donc on peut les trouver ces gens-là.
00:58:34 On peut les arrêter, on peut les interpeller.
00:58:37 Vous savez comment ça se passe ?
00:58:38 Sinon on est capable de le faire, la police, regardez ce monsieur-là.
00:58:41 Ils ne savent pas quoi en faire.
00:58:42 On ne s'est pas vu, mais bon.
00:58:43 Ça fait des années qu'on nous dit ça, à un moment, trouvons des solutions.
00:58:46 La solution ce serait de les mettre dans un centre de stratification.
00:58:48 Bien sûr, mais bien sûr.
00:58:49 Vous savez comment ça se passe ?
00:58:50 Et de force.
00:58:51 Vous avez la Villette qui est sur Paris, donc avec la cité, la géode, c'est quand même un coin très touristique à l'origine,
00:58:56 qui s'est dégradé largement.
00:58:57 Ils les ont déportés pour les emmener à Aubervilliers-Pantin.
00:58:59 Les deux maires n'ont pas apprécié du tout.
00:59:01 Ils ont été à nouveau déportés de l'autre côté.
00:59:02 On les passe d'un mur à l'autre.
00:59:04 Et en vérité, la problématique qui se pose, c'est qu'on ne traite pas le mal à la racine,
00:59:07 à savoir qu'il faut les désintoxiquer.
00:59:08 Et il faut en finir avec ces filières en faisant des enquêtes.
00:59:11 Aujourd'hui, il n'y a plus d'enquêteurs.
00:59:12 On veut mettre des CRS pour la décoration.
00:59:14 On les retire. Le lendemain, ça revient.
00:59:15 – Victor, c'est terrible quand on regarde ce monsieur-là.
00:59:17 Ça fait plusieurs fois qu'on voit cette image, mais qui est en train de errer totalement sur le trottoir.
00:59:22 Il y en a d'autres qui sont sur les murs.
00:59:24 Ils sont allongés par terre.
00:59:25 Voilà.
00:59:26 Non mais à un moment donné, il va falloir faire quelque chose.
00:59:28 Ça fait des mois que ça existe.
00:59:29 Ça fait des mois qu'il y a cette situation.
00:59:31 Ils sont allongés par terre.
00:59:32 On les voit au fond de l'image.
00:59:33 Regardez.
00:59:34 – Il peut dire des années.
00:59:35 – Voir des années.
00:59:36 Et à chaque fois, on est sur les plateaux.
00:59:37 On dit "Ah ben oui, il faut faire quelque chose".
00:59:39 Et au bout d'un moment, je comprends que ces gens soient exaspérés.
00:59:41 Et à un moment, il y en a un qui va péter les plombs.
00:59:43 Et je ne le souhaite pas.
00:59:44 – C'est déjà arrivé.
00:59:45 – Mais il y en a un qui va péter les plombs, qui va descendre avec une barre de fer
00:59:47 et qui va les massacrer dans le meilleur des cas.
00:59:49 – Je ne vais pas aller dans la projection, mais je vais aller en revanche dans la rétrospective.
00:59:51 Je remonte en 2021, où j'avais interrogé justement des employés.
00:59:54 Vous savez, il y a une annexe du ministère de la Justice
00:59:57 qui se trouve à la Villette justement, où il y a 3 000 employés là-bas.
01:00:00 Monsieur Dupond-Moraty, on en a parlé tout à l'heure.
01:00:02 Il y a eu un sentiment d'insécurité. En gros, l'insécurité n'existe pas.
01:00:04 Eh bien qu'il aille demander à ces 3 000 employés-là, parce que moi je les ai interrogés.
01:00:07 Et il y a une femme notamment qui m'expliquait qu'elle allait le sorter systématiquement
01:00:10 avec des pièces de 20 centimes, 1 euro, 2 euros, pour pouvoir donner de l'argent.
01:00:14 C'était un droit de passage, pour pouvoir donner de l'argent à un craquette
01:00:16 pour ne pas se faire emmerder.
01:00:18 Et le ministère, cette annexe du ministère de la Justice,
01:00:22 a engagé des services de sécurité privés pour encadrer le quartier et pour sécuriser ses employés.
01:00:27 – L'annexe du ministère de la Justice, emploi de la justice.
01:00:29 – Emploi de la sécurité privée pour protéger ses propres employés.
01:00:33 Si ça, ce n'est pas un aveu de faiblesse, c'est un aveu d'abandon.
01:00:36 – Jean-Marc Sylvestre, qu'est-ce qu'on peut faire contre ça ?
01:00:38 Contre ces situations ? On laisse pourrir en fait.
01:00:40 Parce qu'aujourd'hui, c'est ce qui se passe en réalité.
01:00:42 – Non mais il va falloir qu'il y ait un réveil.
01:00:44 – Oui, ben là pour l'instant…
01:00:45 – Il va falloir déclarer cette cause comme priorité nationale, je suis désolé.
01:00:48 – Ça en fait beaucoup des priorités, excusez-moi, au bout d'un moment.
01:00:52 L'éducation c'est une priorité, la santé c'est une priorité, la drogue c'est une priorité.
01:00:56 – Les fous et les drogués sont à liberté et nous petit à petit, sécurité privée,
01:01:00 on va rouler dans des voitures blindées, on s'enferme, on va pas se mentir.
01:01:03 – Mon grand âge me donne le privilège d'avoir assisté et participé
01:01:08 à la lutte contre le tabagisme et l'alcoolisme.
01:01:11 – C'est pas pareil.
01:01:12 – Ça a été une opération d'ampleur nationale, sur tous les domaines,
01:01:16 financiers, fiscales, policiers, sécuritaires et santé.
01:01:20 Les médecins doivent intervenir et publicitaires.
01:01:23 – Mais vous croyez que ces gens-là, ils vont écouter les médecins ?
01:01:25 – Ecoutez, je me souviens de ce qu'on disait quand on commençait les campagnes anti-tabac.
01:01:30 – Moi je vais vous dire, il faut faire des décents de police,
01:01:33 il faut les prendre de force, il faut les mettre dans des centres médicaux
01:01:37 et il faut les soigner, tant qu'ils ne sont pas soignés, ils ne sortent pas.
01:01:40 Mais il faut le faire de force, à des tribunaux, il faut que ce soit les tribunaux.
01:01:44 – Agir sur tous les points.
01:01:45 – Mais j'en marquais à ce discours-là aujourd'hui, personne ?
01:01:46 – Personne.
01:01:47 – Mais agir sur tous les points.
01:01:48 – Mais quand on dit ça, on est d'extrême droite quand on dit ça,
01:01:51 excusez-moi, à ce moment-là on devient d'extrême droite alors, c'est bon.
01:01:54 – Mais agir sur tous les points, oui, vous avez raison, comme pour le tabac,
01:01:57 en revanche quand quelqu'un fume une cigarette,
01:01:59 elle n'est pas dangereuse comme quelqu'un prend de la drogue.
01:02:01 – Un petit peu quand même pour ceux qui sont à côté.
01:02:03 – Non mais quand même, quelqu'un qui prend de la Dutrac, comme on parlait tout à l'heure,
01:02:07 moi je parle par exemple de ma famille en Guadeloupe, regardez en Guadeloupe,
01:02:11 il y a des Dutrac de la drogue qui arrivent, des armes qui arrivent,
01:02:14 la Guadeloupe ne produit pas de drogue, la Guadeloupe ne produit pas d'armes,
01:02:18 mais alors ayez juste une altercation dans les rues de Pointe-à-Pitre,
01:02:21 vous allez voir comment ils vont sortir tout le délire.
01:02:23 – Mais ça c'est l'année dernière les CAC, c'était porté en Guadeloupe.
01:02:25 – C'est la France, pour information.
01:02:27 – Non, non, ça a commencé très tôt chez moi.
01:02:28 – Oui, mais c'est la France, c'est intéressant de voir qu'il n'y a pas suffisamment de douaniers,
01:02:31 tous les politiques locaux par exemple en Guadeloupe demandent des douaniers
01:02:34 pour surveiller les côtes, on ne surveille pas les côtes.
01:02:36 Et puis là on vient nous dire hier, vend-hier, bah tiens on a trouvé un gros cargo de tonnes
01:02:39 qui vient de la Guadeloupe, bah oui, commencez par surveiller les côtes,
01:02:42 normalement en Guadeloupe, et allez un seul instant,
01:02:45 parce que moi j'ai vécu ça avec ma famille, avoir quelqu'un sur votre terrain qui est drogué
01:02:51 et que vous allez essayer de faire partir, un jour il prend du cran,
01:02:54 vous appelez la police, la gendarmerie, vous avez la gendarmerie qui vient une fois, deux fois,
01:02:58 dix ans, vingt ans plus tard, c'est toujours le même scénario,
01:03:01 c'est-à-dire qu'on va le mettre dans des intoxications, ce dont on parlait tout à l'heure,
01:03:05 et bien il ressort après.
01:03:07 – Il faut les incarcerer de force, on ne parle pas de canalization,
01:03:09 on parle de force, de force, non parce qu'on les soigne au bout d'un moment,
01:03:12 ce sont des intoxications de force, de force.
01:03:15 – C'est très difficile d'en sortir, très difficile.
01:03:17 – Je suis sûr que les salles de shit qu'on avait ouvert un peu plus tôt, elles ont réussi.
01:03:20 – Oui mais on ne parle pas de canalisation.
01:03:22 – Ce n'est pas du canalisation, c'est du crack, c'est dur.
01:03:24 Bon, on va aller juste à côté de la Villette, on va aller à Aubert-Villiers,
01:03:27 cette fois on change de sujet, mais pas vraiment de lieu,
01:03:30 on va à Aubert-Villiers, puisque plusieurs centaines de personnes,
01:03:32 et vous voyez les images, ont participé hier après-midi à la Courneuve,
01:03:35 à Sainte-Sédenny au départ, une marche en hommage à Ouinise,
01:03:38 18 ans, qui a été tuée la semaine dernière dans une collision
01:03:42 avec une voiture de police, donc à Aubert-Villiers.
01:03:44 Vous le savez, c'était suite à un délit de fuite organisé par la famille.
01:03:48 Le cortège est parti du parvis de l'hôtel de ville, un peu après 16h30,
01:03:52 en direction des lieux du drame, situés à 2 km de là.
01:03:56 Face à une nuée de caméras, son frère aîné a pris la parole,
01:04:00 alors il a fait plusieurs déclarations, vous allez en écouter un bout.
01:04:03 Il a entre autres déclaré que son petit frère a été tué par la police,
01:04:07 cette police qui, je cite, "a décidé", c'est le mot "décidé" qui est fort là-dedans,
01:04:11 parce que tout montre que c'est un accident a priori, mais selon lui,
01:04:15 la police a décidé de lui ôter la vie injustement,
01:04:17 le frère qui était avec des lunettes noires et qui masquait une partie de son visage.
01:04:21 Écoutez-le.
01:04:22 Il ne faut pas rester les bras croisés à regarder, il faut se mobiliser pour que tout cela cesse.
01:04:27 Personne ne mérite de mourir d'une bavure policière ou d'un refus d'obtempérer.
01:04:32 Je tiens à rajouter que nous cherchons que justice, pas de violence, pas de débordement, ni buzz.
01:04:38 Seulement une justice, une justice indépendante en dehors de Bobigny.
01:04:42 Voilà, et on précise que la marche blanche s'est déroulée dans le calme,
01:04:46 il n'y a eu aucun incident, c'est important de le dire,
01:04:48 et malgré tout, il y a ce soupçon permanent contre la police,
01:04:51 chaque fois qu'un jeune est tué, y compris quand c'est des délits de fuite,
01:04:55 on dit "c'est la faute de la police".
01:04:56 Axel Ronde, bonjour, merci d'être en direct avec nous, vous êtes porte-parole CFTC Police.
01:05:00 Au bout d'un moment, c'est vrai qu'entendre en permanence les policiers accusés de tuer,
01:05:05 c'est quasi volontaire, parce que là, quand même, sa phrase exacte,
01:05:08 c'est "cette police a décidé de lui ôter la vie injustement".
01:05:11 Au bout d'un moment, ça devient compliqué pour la police.
01:05:14 Oui, encore, quand c'est la famille, on peut comprendre l'émotion,
01:05:19 mais quand ce sont des formations politiques, des partis politiques,
01:05:22 qui représentent normalement la République,
01:05:25 accusent la police républicaine de tous les maux...
01:05:30 On a un petit problème de liaison avec vous, on a essayé de récupérer tout ça,
01:05:36 et c'est vrai que les jeunes qui ont été interrogés,
01:05:38 il y a une espèce de haine contre la police dans ces quartiers-là,
01:05:41 il faut dire les choses, puisqu'ils expliquent qu'un des jeunes interrogés,
01:05:44 par exemple par nos confrères de l'AFP, dit "les policiers ont banalisé
01:05:47 le fait de tuer des gens comme ça, de tuer des jeunes, gamma labina".
01:05:51 Pourquoi cette haine de la police ?
01:05:52 C'est marrant, parce que c'est toujours un truc qui me fait délirer.
01:05:55 On a l'impression qu'il y a 5 à 6 millions de gens d'origine étrangère
01:05:58 qui sont des dingos, c'est tous des malades qui disent la même chose.
01:06:00 Quand 6 millions de personnes ont le même sentiment, c'est qu'il y a peut-être un problème.
01:06:03 Là, on parle de la BAC, c'est une police spéciale.
01:06:05 Je ne dis pas la police, parce que généraliser la police n'a aucun sens.
01:06:08 Tous les policiers ne sont pas pourris, et tous les policiers ne sont pas parfaits.
01:06:11 Donc la BAC, qui a des méthodes, j'ai déjà subi une fois une interpellation de la BAC qui était gratuite,
01:06:15 on dit que ce jeune qui était tué était connu par la police.
01:06:18 J'étais connu par la police parce qu'ils m'ont interpellé dans mon véhicule, alors j'attendais d'aller au cinéma,
01:06:22 et ils ont vu dans mon véhicule une matraque.
01:06:24 J'étais donc fiché à cause de ça.
01:06:26 Je n'ai rien fait.
01:06:27 Les gars étaient très excités, très agressifs, parce qu'ils sont formés à ça malheureusement.
01:06:30 Et parce qu'ils sont souvent agressés ?
01:06:32 Non, non, non, à la BAC...
01:06:33 Pourquoi vous avez une matraque ?
01:06:35 Non, c'est parce que je fais du sport de combat, donc je transporte de ma salle à la...
01:06:39 Restons sur la...
01:06:41 Globalement, oui.
01:06:42 Je vous donne le contexte, je fais du sport de combat, donc...
01:06:44 Non, mais c'est intéressant.
01:06:45 J'étais interpellé pour rien, quoi.
01:06:47 Mais ils étaient très énervés, et ce qu'il se passe, c'est qu'on a quoi ?
01:06:49 On a à la BAC "Brigade anti-criminalité".
01:06:51 Déjà, le terme est douteux, parce que ce ne sont pas des criminels qui vont voir, mais des délinquants.
01:06:55 C'est ça. Donc on ne peut pas mélanger les deux ordres.
01:06:57 Ensuite, deuxième chose.
01:06:58 Vous savez d'où vient le mot "bavure" ?
01:06:59 Pour donner un petit peu un cadre historique, pour donner un sentiment général.
01:07:02 "Bavure", ça vient d'une brigade qui avait été créée à l'époque sous Papon,
01:07:05 qui s'appelait la BAV, B-A-V.
01:07:07 Brigade contre l'agression et les violences.
01:07:09 Ça a été créé pendant la guerre d'Algérie, contre les populations maghrébines algériennes.
01:07:13 Alors, je vous explique...
01:07:14 Oui, mais ne mélangeons pas tout, là. Vous mélangez tout, là.
01:07:16 Non, c'est important.
01:07:17 Non, mais là, on est sur un gamin qui fait un délit de fuite.
01:07:20 Il y a la voiture de police.
01:07:22 Il rentre dans la police. Arrêtons de dire que les policiers...
01:07:24 Non, il ne rentre pas dans la police. J'ai vu les images.
01:07:25 Mais oui, on les a tous vues, les images.
01:07:27 Non, alors, les images, c'est que les policiers sont sur la voie. Ils se déportent.
01:07:30 Pour éviter un taxi ?
01:07:31 Non, oui.
01:07:32 Pourquoi devait éviter le taxi ?
01:07:33 Parce qu'ils ne voulaient pas lui rentrer dedans, excusez-moi.
01:07:35 Ils pouvaient s'arrêter.
01:07:36 Non, mais vous savez bien...
01:07:38 Et en scooter, ils ne pouvaient pas s'arrêter ?
01:07:40 Juste Gamalabina en scooter, ils ne pouvaient pas s'arrêter ?
01:07:42 Non, ils ne pouvaient pas, ils ne l'ont pas vue.
01:07:44 Ils ne pouvaient pas s'arrêter, les scooters ?
01:07:46 Ils devaient s'arrêter, les scooters.
01:07:48 Le scooter refuse de s'arrêter à la demande des policiers.
01:07:51 Si vous acceptez d'écouter la psychologie des gens...
01:07:52 Non, on va prendre Axel Ronde. Je vous donne la parole parce qu'on l'a retrouvée.
01:07:55 Axel Ronde, porte-parole de CFTC Police.
01:07:57 Axel, en plus, je crois que vous écoutez Gamalabina depuis tout à l'heure, vous avez envie de réagir.
01:08:00 On l'a déjà écrit une fois.
01:08:02 Oui, écoutez, effectivement, c'est toujours le même scénario.
01:08:06 On accuse en permanence les fonctionnaires de police,
01:08:08 même quand le procureur de la République donne les premières constatations
01:08:11 et montre les vidéos, on voit bien qu'effectivement,
01:08:13 le véhicule de police essaye d'éviter un accident pour ne pas rentrer dans le taxi.
01:08:19 Il ne voit pas qu'il y a un scooter qui arrive à 80 km/h,
01:08:22 entre 80 et 90 km/h.
01:08:24 Donc, c'est une manœuvre d'évitement en urgence qu'il a mis en place
01:08:29 et malheureusement, le scooter, ils se sont rentrés dedans.
01:08:34 Donc, l'enquête déterminera exactement les faits,
01:08:37 mais là, pour le moment, on voit bien que c'est un accident.
01:08:40 Malheureusement, cet individu est déjà connu pour deux refus d'obtempérer par le passé,
01:08:46 puisque c'est le ministre de l'Intérieur qui l'a déclaré,
01:08:49 et pour 40 faits au niveau de la police nationale.
01:08:53 Donc, ce n'est pas quelqu'un qui est continué des faits,
01:08:56 qui connaît finalement, on va dire, la musique,
01:08:59 qui sait très bien les risques qu'il prenait en faisant ces refus d'obtempérer.
01:09:03 Donc, ces refus d'obtempérer, il va falloir peut-être vraiment
01:09:06 les condamner fermement au niveau de la justice,
01:09:10 parce que finalement, ça ne les dissuade pas et ils continuent toujours là-dedans.
01:09:14 Puisque je vous dis, il va y en avoir fait deux aux refus d'obtempérer.
01:09:17 La dernière fois qu'il y a eu un enfant qui a été tué de 16 ans,
01:09:21 c'était il y a trois mois, c'est le mois de septembre, le 7 septembre.
01:09:24 Je vais bien l'entendre.
01:09:25 - Encore un refus d'obtempérer ?
01:09:26 - Oui, bien sûr.
01:09:27 - Alors qu'il s'arrête un moment, excusez-moi, il ne mérite pas la mort,
01:09:30 il ne mérite pas de mourir, mais à un moment, on écoute la police,
01:09:32 la police vous dit de vous arrêter, vous vous arrêtez.
01:09:35 - Vous avez des policiers qui vous agressent verbalement,
01:09:37 mais celui-là, il va dire que le contraire,
01:09:39 on en a déjà eu un débat une fois sur notre chaîne, donc je connais la musique.
01:09:41 Le problème, c'est que quand vous avez un policier en face de vous,
01:09:44 il y a tout de suite un rapport de force qui s'installe la nuit, je ne parle pas le jour.
01:09:47 - Donc vous vous arrêtez.
01:09:48 - Non, ce n'est pas on s'arrête, c'est que très souvent on est provoqué.
01:09:50 - Oh, mais arrêtez ! La victimisation, arrêtez !
01:09:54 On vous demande de vous arrêter, vous vous arrêtez, excusez-moi.
01:09:57 Vous, quand vous avez été interpellé par un policier,
01:09:58 vous n'avez pas sorti votre batracle, vous ne lui avez pas d'appel dessus.
01:10:01 - Il m'a rentré dedans, il m'a bloqué contre le dos.
01:10:02 - Est-ce que vous avez sorti votre batracle ?
01:10:03 - Vous savez qu'il a déjà été braqué par un policier ?
01:10:05 - Mais vous savez, c'est de l'éducation.
01:10:06 - Mais ce n'est pas de l'éducation.
01:10:07 - Excusez-moi, c'est de l'éducation.
01:10:08 - On vous éduque à être toujours dans une revue.
01:10:10 - On vous éduque, on vous éduque normalement.
01:10:12 - Vous avez déjà été braqué par un policier ?
01:10:13 - Pourquoi le policier ne vous a pas tué ?
01:10:14 - Pourquoi le policier ne vous a pas tué ?
01:10:15 - Oui, quand j'étais plus jeune.
01:10:16 - Moi, j'étais braqué.
01:10:17 - Mais la police, c'est nous qui la passons.
01:10:18 - Excusez-moi, quand on est bien éduqué, on vous apprend à écouter la police.
01:10:23 On vous apprend à vous arrêter quand la police vous dit de vous arrêter.
01:10:25 - Je suis bien éduqué.
01:10:26 - Et vous l'avez fait.
01:10:27 - Vous savez pourquoi j'étais braqué ? Parce que j'étais dans la rue d'un quartier difficile.
01:10:30 - D'accord, mais vous arrêtez.
01:10:31 Vous vous arrêtez.
01:10:32 Vous n'allez pas vous mettre à courir quand un policier vous dit de vous arrêter.
01:10:36 C'est siphon.
01:10:37 - Il y a des boulards.
01:10:38 Les enfants ont été brûlés dans un système électrique.
01:10:41 Pourquoi ? Parce qu'ils ont peur de la police, parce que c'est une logique de quartier.
01:10:44 Donc, on a peur.
01:10:45 - Donc, ça prend la légalité.
01:10:46 - On a un sentiment d'insécurité.
01:10:47 - Juste un dernier mot.
01:10:48 Je suis désolé que mon ordinateur ait été coupé.
01:10:49 Vous avez peu parlé, mais allez-y.
01:10:50 - Et puis, au final, puisque de toute façon, la justice les libère.
01:10:53 Vous voyez bien, cet individu avait déjà fait deux refus d'obtempérer, 40 faits, alors qu'il est un jeune adulte.
01:11:00 Donc, il faut arrêter de dire que les policiers sont méchants.
01:11:03 C'est totalement faux.
01:11:04 Ces personnes-là n'ont pas envie de perdre leur temps.
01:11:07 Ils sont dans le business, souvent.
01:11:09 Alors, je ne parle pas pour eux, mais en général.
01:11:11 On voit bien que le trafic de drogue explose dans notre pays.
01:11:14 On voit bien tous les règlements de compte qui s'y déroulent.
01:11:17 Pourquoi on fait ces contrôles de police ?
01:11:19 Pour éviter justement ces affrontements que ces individus transportent des armes.
01:11:24 Parce qu'on sait très bien que quand ils vont faire des règlements de compte, ils ont des couteaux sur eux.
01:11:28 Donc, quand on fait des contrôles de police, c'est pour faire des palpations,
01:11:30 pour enlever ces couteaux, pour voir qu'ils ont des couteaux ou des armes à feu.
01:11:33 Puisqu'on voit bien de plus en plus des tirs de Kalachnikov.
01:11:36 Il y a eu plus de...
01:11:38 Entre Truand, 480 morts entre Truand.
01:11:40 Ils se sont entretués.
01:11:42 Donc, vous imaginez bien que c'était avec des armes.
01:11:44 - Merci, merci beaucoup.
01:11:45 Désolé, j'ai désolé, mais comme on a été coupé, c'est plus court.
01:11:47 On aura l'occasion de reparler avec vous.
01:11:49 Mais Gamal Aminah, votre premier discours, ça devrait être quand la police vous dit de vous arrêter.
01:11:52 On s'arrête.
01:11:53 Il faut commencer par là.
01:11:54 On commence par là.
01:11:55 Il n'y aurait pas ces drames.
01:11:56 Merci en tout cas à tous.
01:11:57 Je voudrais juste vous rappeler que c'est le site d'action.
01:11:59 Pendant ce week-end, vous appelez le 110-site-action.org.
01:12:03 Vous pouvez aussi faire des dons de 10 euros en envoyant "don" par SMS au 92-110-site-action.org.
01:12:09 Ces news sont partenaires, bien évidemment.
01:12:11 Dans un instant, Thierry Cabane.
01:12:12 Merci à tous les quatre.
01:12:13 On se retrouve lundi en direct à partir de 10h35 sur CNews.
01:12:16 A lundi et d'ici là, soyez prudents.
01:12:18 ♪ ♪ ♪