• il y a 7 mois

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd'hui il reçoit Henri Dès à l'occasion de la sortie de son album « Autrement 3 : En avant Toutes ! ».
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Transcription
00:00 Europain Pascal Praud
00:02 (Musique)
00:08 Alors nous avons Émilie Dez sur ce plateau et nous avons Henri Dez sur ce plateau et nous avons également Géraldine Amon.
00:15 Mais vous êtes deux jeunes mamans avec des enfants qui sont encore très jeunes.
00:20 Et ces enfants, il faut peut-être leur raconter une histoire ou leur chanter des chansons de temps en temps.
00:24 Tout à fait, avant qu'on ne les petite.
00:27 Henri Dez, quelles sont les chansons qui vous réclament le plus souvent les parents pour leurs enfants ?
00:35 Ecoutez, j'en ai écrit 250.
00:37 Donc je choisis pour mon spectacle que je donne pour le jeune public, un spectacle qui s'appelle "En Solo".
00:44 Je donne 23 chansons. Je pourrais donner les 23, je pourrais en mettre 23 autres, ça serait la même chose.
00:49 Tout le monde les connaît par cœur parce qu'ils ont tous baigné dans ce que j'ai fait.
00:54 Et puis c'est tout à fait exceptionnel de voir ça.
00:57 Je commence à chanter au début du spectacle, toute la salle chante jusqu'à la... pendant 1h20.
01:02 Et ce qui est tout à fait extraordinaire, c'est que vous avez un succès.
01:05 On écoutera une ou deux archives qui datent de plus de 50 ans.
01:08 Vous avez un succès qui ne s'est jamais quasiment démenti en 50 ans,
01:12 sans passer par exemple chez Michel Drucker une seule fois ou faire un prime time de télévision.
01:18 Vous êtes peut-être passé une ou deux fois ?
01:20 Non, j'ai fait deux fois avec Jacques Martin dans son émission, mais Drucker non.
01:26 Mais comment vous expliquez par exemple que vous ne soyez jamais passé en prime time à la télévision française ?
01:32 Je pense qu'ils ont un format qui ne convient pas, j'imagine.
01:35 Il faut leur demander à eux pourquoi ça ne les intéresse pas.
01:38 Parce que mon succès s'est fait un peu par le bouche à oreille pendant toutes ces années-là.
01:45 Et le bouche à oreille, on ne peut pas l'enlever comme ça.
01:47 On ne peut pas aller chez les gens pour leur dire "il ne faut pas aimer ça".
01:50 Oui mais c'est étonnant parce que ça marcherait tout simplement, puisque ça marche dans les salles.
01:54 Et dans les écoles on apprend encore du chantier du Henriès ?
01:57 Ça c'est dans les écoles, oui.
01:58 Il y a même des écoles qui portent votre nom ?
02:01 Il y en a 33, oui.
02:02 Mais à chaque fois qu'une école porte votre nom, vous êtes allé l'inaugurer ?
02:10 Chaque fois, chaque fois.
02:11 C'est un cadeau.
02:12 Oui, mais j'imagine.
02:13 Elles sont où ces écoles ? Elles sont en Suisse ? Parce que vous habitez en Suisse ?
02:16 Non, il y en a 31 en France et 2 en Suisse.
02:21 Il y en a une à Paris par exemple ?
02:23 Non, il n'y en a pas à Paris. Dans la région parisienne.
02:25 Enfin, je n'ai pas tout ça en tête, mais il y en a 32.
02:29 Et qui décide d'ailleurs ? C'est le conseil régional j'imagine ?
02:34 Non, je crois que c'est les parents d'élèves, c'est les enseignants, ils votent à l'intérieur de l'école.
02:40 Alors à la fin, ça doit être validé sans doute par le conseil régional, parce que les lycées, les collèges, d'ailleurs c'est des écoles maternelles j'imagine ?
02:45 C'est des écoles maternelles, c'est des écoles, c'est des crèches, c'est des écoles simplement élémentaires.
02:51 Et ça vous touche évidemment. Et pourquoi les parents ont envie qu'une école s'appelle Henri Dès ?
02:56 Ben, je ne sais pas, peut-être qu'ils préfèrent avoir mon nom qu'un autre.
03:01 Quand je disais que votre carrière ne s'est pas démentie depuis de nombreuses années, je voulais qu'on écoute peut-être une archive du 16 octobre 1966.
03:12 Alors je ne suis pas sûr évidemment que vous vous souveniez de ça. C'est Musicorama avec Robert Marcy.
03:18 Et vous chantez à l'Olympia et vous êtes en tout début de carrière. Écoutez.
03:22 Nous sommes en compagnie d'Henri Dès, c'est-à-dire en bonne compagnie, je crois.
03:41 Vous chantez toujours cette chanson ?
03:42 Non, non, bien sûr que non. C'est une très très vieille chanson pour adultes que j'ai faite à mes débuts.
03:47 Parce qu'au début quand je chantais, j'ai commencé par chanter pour les grands.
03:51 Et c'est quand mon fils est né que j'ai eu envie d'aller dans cette direction.
03:56 Et quand sa petite sœur est arrivée au monde, j'ai fait une chanson et cette chanson m'a donné envie de faire toutes les autres.
04:02 Et donc j'ai arrêté ma carrière pour adultes parce que je ne peux pas mélanger les deux, c'est très difficile.
04:06 D'ailleurs j'ai un disque pour adultes que je vous ai apporté là.
04:10 Autrement 3 en avant-toutes.
04:13 Et c'est un vinyle à l'ancienne, donc ça nous fait plaisir.
04:16 Oui, en noir-blanc.
04:17 Mais je ne mélange pas les deux, c'est impossible, je ne peux pas, ça serait très confusant pour le public.
04:22 Imaginez que je vienne sur scène et que je chante certaines de ses chansons,
04:25 que ce sont des chansons finalement assez sociétales.
04:28 Je raconte la vie de quelqu'un qui a un certain âge, qui a pu vivre certaines choses.
04:34 Et c'est moi, et je raconte tout ça dans ces disques-là.
04:37 Parmi les succès, je citais tout à l'heure le facteur, mon hippopotame, un éléphant, mon doudou,
04:43 C'est le printemps, ça peut être pas mal.
04:47 Hier j'ai posté une petite vidéo sur mon Facebook, ça s'appelle C'est le printemps.
04:53 C'est quelqu'un qui a installé des personnages qui sautillent comme ça, c'est extraordinaire.
04:58 Je lui reçois des centaines et des centaines de mots adorables.
05:02 Ça, tout le monde connaît cette chanson, on l'écoute quelques secondes.
05:05 C'est cosy, je te sens cœur, le matin, le matin, le rythme plus avec chagrin.
05:10 À midi, à midi, le lendemain...
05:12 - Ça, ça date de quelle année, C'est le printemps ? - Je sais pas.
05:14 J'ai commencé, c'est peut-être dans le troisième disque ou le quatrième, 85-86 comme ça.
05:24 - Et monsieur Olivier Guedec ? - Non, j'ai vu sur Facebook, il y a une communauté encore très présente,
05:30 et qui aime Henri Dès. C'est vrai, très très présente sur les réseaux.
05:33 - Je vois en tout cas que... - Il y a beaucoup de commentaires, etc.
05:35 - Je vois qu'en régie, beaucoup de grands enfants sont venus, Dona Vidal-Revel.
05:40 Mais on est tous des enfants, on est plongés immédiatement dans un univers qui nous rappelle l'enfance.
05:45 C'est ça les chansons, une chanson c'est une connexion.
05:47 Et ces chansons qu'on a écoutées à 5, 6, 7 ans, elles sont toujours...
05:52 - Vous savez, j'ai une amie qui est professeure à Auchuve, à Lausanne,
05:59 une grande professeure qui s'occupe du cerveau des enfants.
06:03 Et je suis allé manger chez elle, et sa fille, d'un coup elle est arrivée, cette fille avait 26 ans,
06:08 elle est arrivée avec une pile de vinyles, puis elle commençait à chanter celle-ci,
06:11 et à chanter celle-là, et à chanter celle-là. Je dis "mais comment vous savez tout ça ?"
06:14 Et sa maman m'a dit "vous savez, entre 2 ans et 5, 6 ans, les enfants ont un cerveau
06:21 qui absorbe absolument tout à vie, ça reste accroché à vie.
06:26 C'est-à-dire que si vous avez écouté mes chansons à cet âge-là,
06:30 vous oubliez mon parcours pendant tout le temps que vous passez dans l'adolescence, etc.
06:37 À un moment donné vous venez parent, vous allez au spectacle et vous chantez tout par coeur.
06:41 Ça revient immédiatement. - Et c'est vrai.
06:43 Vous êtes venu avec votre guitare, et peut-être souhaitez-vous, nous souhaitons surtout nous d'ailleurs,
06:48 vous écouter chanter une chanson ?
06:51 - Oui, je vais vous chanter une chanson de cet album qui vient de sortir, qui s'appelle "Autrement".
06:54 Si je l'ai appelé "Autrement", c'est parce que c'est vraiment autrement.
06:57 Et j'ai écrit une chanson, parce qu'un jour j'ai entendu un journaliste qui posait la question à un petit jeune.
07:05 Il dit "tu ferais quoi plus tard ? Qu'est-ce que tu veux faire ?"
07:07 Puis l'autre il a fait "moi ? Moi je veux faire connu".
07:10 Voilà, il voulait faire connu. Pour lui un métier c'est faire connu.
07:14 Donc j'ai fait une chanson qui s'appelle "Je veux faire connu".
07:17 Je vous la fais maintenant ? - Ah oui, avec plaisir.
07:22 Plus tard c'est tout vu, je veux faire connu.
07:26 J'aurai des amis à plus savoir que faire, j'en aurai partout et sur la terre entière.
07:34 Ma mère dirait comme je suis fier de lui, regardez-moi ça comme il a bien grandi.
07:41 Je voyagerai, je prendrai des avions, et je partirai dans toutes les directions.
07:52 Et je roulerai dans de belles voitures, j'en aurai plusieurs une par jour, c'est plus sûr.
07:59 Plus tard c'est tout vu, je veux faire connu.
08:06 Et mon compte en banque serait bien garni, je mettrai tous mes sous dans mes petits paradis.
08:17 J'aurai le plus gros yacht de Saint-Tropez, avec des larbins qui me feraient à dîner.
08:24 Enverrai ma tête à la télévision, où je chanterai de très belles chansons,
08:33 qui s'arracheraient par centaines de milliers.
08:38 Ce serait le plus gros succès de toute l'année.
08:42 Plus tard c'est tout vu,
08:46 je veux faire connu.
08:50 Et dans tous les journaux on parlerait de moi,
08:55 on dirait mon âge, ma pointure et mon poids.
09:00 Que j'aurai rencontré l'amour de ma vie,
09:04 que deux jours après ça serait déjà fini.
09:08 J'aimerais que le monde se retourne sur moi,
09:13 qu'on me fasse un signe, un sourire quand on me voit.
09:17 Je voudrais être dans l'éclairage,
09:21 que les gens me saluent sur mon passage.
09:26 Plus tard c'est tout vu, je veux faire connu.
09:33 Et puis parfois j'en aurai un petit peu mal,
09:38 qu'on me reconnaisse, je mettrai des lunettes noires.
09:43 Et je me ferai la coupe de cheveux,
09:46 supérerai la mode, le truc avantageux.
09:50 J'aimerais qu'on me dise, mon Dieu, qu'il est beau,
09:54 qu'on me dise celui-là, il est vraiment trop.
09:58 Y'a le cousin de la tante d'un copain,
10:02 qu'il a un peu connu et ça c'est pas rien.
10:07 Plus tard c'est tout vu, je veux faire connu.
10:12 Mais voilà, je ne suis qu'un de parmi les gens,
10:17 je serai toujours aux abonnés absents.
10:21 Je suis celui qu'on ne remarquera pas,
10:25 un dans la foule que personne ne voit.
10:29 Mais voilà, je ne suis qu'un de parmi les gens,
10:35 je serai toujours aux abonnés absents.
10:38 Malheureusement ma place au Panthéon,
10:42 c'est anonyme, inconnu,
10:46 au bataillon.
10:49 - Bravo, bravo Rédap.
10:53 C'est vrai que c'est une folie qui traverse la jeunesse aujourd'hui,
10:57 cet désir de notoriété, la notoriété est une valeur.
11:02 Tout le temps l'excellence était synonyme de notoriété,
11:07 et maintenant la notoriété est vécue comme une excellence.
11:13 Très belle chanson, que me dit notre ami Fabrice Laffitte ?
11:18 - Il nous reste une petite minute.
11:21 - D'abord pour dire ce qu'on avait dit en début de l'émission,
11:25 vous revenez quasiment de rivages
11:30 généralement desquels on ne revient pas, c'était en 2019,
11:32 vous faites un infarctus, c'est en novembre 2019,
11:35 et c'est votre compagne Nathalie qui fait un massage cardiaque,
11:39 qui vous sauve en attendant les pompiers j'imagine,
11:43 parce qu'autrement si il n'y a pas ce massage cardiaque ça peut être plus compliqué.
11:46 - Ah ben si elle n'avait pas été là je serais mort,
11:48 je ne pourrais rien faire.
11:50 Et je n'ai rien senti, c'est ça qui est terrible.
11:52 J'étais déjà en bonne santé à ce moment-là,
11:54 j'ai eu déjà une vie assez saine disons.
11:59 Donc je n'étais pas du tout prédestiné à ça,
12:01 on ne peut pas imaginer ça,
12:03 il y a tant de gens qui ont foutu la trousse.
12:05 - Mais vous n'avez rien senti ?
12:07 - Rien du tout, il paraît qu'une semaine avant j'avais plus ou moins dit
12:10 que j'avais un petit peu mal au dos,
12:12 mais bon à mon âge, d'avoir mal au dos...
12:15 - Merci en tout cas puisqu'on est très en retard à 12h47,
12:19 on va marquer une pause, que voulez-vous dire Olivier ?
12:21 - Très rapidement, Elise Dustandard elle a vu Henri Dès très petite en concert,
12:25 j'ai trouvé l'histoire belle.
12:28 - Elle n'est pas très grande non plus,
12:29 elle est toute jeune.
12:31 Vous l'avez vue où Emilie ?
12:33 - Elle s'appelle Elise.
12:35 - Je l'ai vue à Bergerac quand j'avais 6 ans.
12:38 - Eh bien écoutez, venez nous dire un petit bonjour.
12:41 Et puis nous allons être avec Laurent Tessy pour le débrief.
12:45 - Le grand débrief !
12:47 - Merci Henri Dès.
12:49 - A tout de suite sur Europe 1.
12:51 Appelez Pascal Pro au 01 80 20 39 21.

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