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Source
Emmanuel Prados https://www.youtube.com/watch?v=1dgjIeR5DBY
Musique https://www.youtube.com/watch?v=39PVEaSytpo

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Réponses au quiz de fin :

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Quelle est la définition d'un effondrement selon le rapport Meadows ?
Diminution de la production industrielle, production agricole et population.

Quels sont les trois ingrédients à un effondrement ?
Croissance, limites, et inertie.

Pouvez-vous citer 5 types d'obstacles à l'action et aux changements ?
Obstacles cognitifs et anthropologiques, obstacles moraux, obstacles idéologiques, obstacles politiques, obstacles institutionnels, verrous socio-techniques, complexité.

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Catégorie

📚
Éducation
Transcription
00:00 [Musique]
00:08 Alors maintenant on va basculer sur les effondrements biophysiques.
00:11 On va essayer de comprendre les phénomènes qu'il y a derrière et les mécanismes.
00:14 Alors les meilleurs travaux de notre point de vue qui permettent de comprendre ça,
00:19 c'est les travaux du club de Rome, le fameux rapport Meadows.
00:22 Alors ça c'est donc des travaux qui ont été dirigés par Denis Meadows,
00:26 qui était chercheur au MIT.
00:28 Donc ça consistait d'abord à...
00:30 Ils ont élaboré d'abord un modèle, un modèle numérique,
00:33 qui représentait le monde avec les différentes classes.
00:35 Donc il y avait les populations, la production industrielle, la production agricole.
00:39 Il y avait la pollution et les ressources.
00:41 Et donc ces grandes variables interagissaient entre elles.
00:43 Bien entendu elles étaient désagrégées, elles étaient à des échelles plus fines,
00:46 mais là donc ça c'est les versions, les variables agrégées de ce système.
00:50 Et il est sorti un livre dans les années 70,
00:54 un rapport qui a été publié, qui a fait beaucoup de bruit.
00:58 Il est sorti en 12 millions d'exemplaires, en 37 langues.
01:01 Donc c'est vraiment quelque chose qui a eu un impact important à l'époque.
01:05 Et c'est un travail qui a été mis à jour relativement récemment, en 2004.
01:10 Alors quels sont les...
01:13 On va dire pour nous l'élément le plus saillant,
01:16 l'analyse la plus saillante là-dedans,
01:18 c'est le fait qu'on peut identifier trois ingrédients dans ces effondrements biophysiques.
01:25 Alors tout d'abord on a la croissance, il faut qu'il y ait un phénomène de croissance.
01:29 Derrière on a des limites, le système a un certain nombre de limites.
01:34 Et que le système a aussi de l'inertie.
01:36 Et lorsqu'on a ces trois ingrédients, le système a tendance à dépasser ses capacités.
01:41 Et derrière on érode les limites et on arrive à un effondrement du système.
01:46 Alors donc, là j'ai donné l'exemple d'une courbe,
01:49 donc ça peut être n'importe quelle des variables que j'ai citées tout à l'heure,
01:52 et la limite donne la capacité de charge du système, de la variable.
01:56 Alors ce qu'on pourrait penser c'est que le système, lorsqu'il y a une limite,
01:59 il va s'arrêter doucement à la limite.
02:01 Mais en fait, le système qui est lié à nos sociétés,
02:06 il n'est pas comme ça, tout simplement parce qu'on peut dépasser les limites.
02:09 Et donc c'est par exemple le cas actuellement.
02:11 Déjà en 2007, on consommait 1,3 planète par an.
02:15 Donc ça c'était l'empreinte mondiale de l'humanité
02:18 qui est donnée par le Global Food Print Network.
02:20 Alors comment est-ce possible de consommer une planète,
02:24 probablement aujourd'hui c'est une planète et demie,
02:26 comment c'est possible de consommer une planète et demie par an ?
02:29 Alors en fait, ça vient du fait qu'on a des flux et des stocks.
02:33 Alors pour illustrer ça, je vais prendre l'exemple des poissons.
02:36 Donc là on a, par exemple dans l'Atlantique, on avait un certain stock de poissons.
02:42 Et donc on pouvait pêcher autant que ce que les animaux se reproduisaient,
02:45 on n'affectait pas le stock.
02:47 Donc on a un flux qui correspond à la quantité de poissons qu'on va pêcher.
02:51 Donc on va avoir une limite sur le flux.
02:54 Et tant qu'on ne pêche pas plus que ce qu'il y a de poissons qui naissent,
02:57 il n'y a pas de problème.
02:59 Mais par contre on peut le faire, c'est-à-dire que vu qu'il y a du stock,
03:01 on va pouvoir pêcher beaucoup plus.
03:03 Mais par contre quand on va pêcher dans le stock,
03:05 on aura une population de poissons moins importante,
03:08 et du coup le taux de reproduction,
03:10 le nombre de poissons disponibles lors de la reproduction, il sera inférieur.
03:13 Et donc du coup derrière, on va éroder la limite.
03:18 Et le problème c'est qu'une fois qu'on a érodé la limite,
03:21 ce n'est plus possible d'arriver à refaire un atterrissage en douceur.
03:24 On va devoir aller beaucoup plus bas.
03:26 Et donc derrière, par inertie, on descend même encore plus bas que ce que la limite existe.
03:31 Et donc on a vraiment ce phénomène d'effondrement.
03:34 Alors, donc l'Occlub de Rome n'a pas seulement fourni des analyses.
03:39 En fait, il y avait le modèle World Free qui avait été élaboré.
03:41 Donc ce modèle, c'est un modèle numérique qui a permis de faire des simulations.
03:45 Alors voilà donc un résultat type de ce qui est sorti du modèle World Free.
03:52 Donc là ici, je représente les cinq grosses variables que j'ai décrites tout à l'heure.
03:57 Donc les ressources, la nourriture, les populations, la pollution et la production industrielle.
04:03 Et donc l'Occlub de Rome avait travaillé dans les années 70.
04:06 Donc là, j'ai affiché les données.
04:10 C'était les données qu'ils avaient utilisées à l'époque.
04:12 Donc après, ils peuvent faire tourner leur modèle.
04:15 Donc ici, c'est dans le cas du scénario Business as usual, le scénario de référence.
04:19 On ne change pas de politique, on garde les politiques qu'on avait avant.
04:23 Et donc derrière, on a toutes ces variables, globalement, qui montent.
04:28 Et puis quand on continue un tout petit peu plus loin, tout qui s'effondre.
04:35 Alors bon, globalement, on a un effondrement autour de 2020, 2030, selon les cas, selon le scénario.
04:41 Ce qu'il faut voir, c'est que ces outils-là, ils ne permettent pas de faire de la prédiction.
04:46 Ils n'ont pas la prétention de faire de la prédiction.
04:48 L'objectif, c'est d'arriver à comprendre qu'est-ce qui se passe.
04:52 C'est de comprendre les mécaniques et puis aussi, ça permet d'imaginer des scénarios.
04:56 Alors le genre de scénario qu'ils ont exploré, par exemple, c'est donc de dire,
05:00 on va probablement découvrir de nouvelles ressources.
05:03 Par exemple, on a découvert, et c'est vrai, plein de ressources fossiles.
05:06 Mais on avait quand même le système qui s'effondrait derrière,
05:10 à cause principalement de crises de pollution derrière.
05:13 Alors, on a tendance à croire aussi que la technologie va nous sauver.
05:18 Donc eux, ils ont aussi essayé des scénarios qu'on appelle hyper technologiques.
05:24 Et donc là, ils avaient vraiment une volonté d'essayer de voir si on est capable,
05:28 s'ils étaient capables d'arriver à trouver des scénarios dans lesquels
05:31 il n'y avait pas un effondrement mais une stabilisation de la population.
05:37 Donc ils ont quand même réussi, mais ça a été assez dur, visiblement.
05:41 Mais donc ils y arrivent dans un cas où ils font des hypothèses de ressources abondantes.
05:45 Et en plus, des hypothèses hyper optimistes,
05:49 où on arrive à inventer les technologies qu'il faut,
05:52 et puis surtout à les développer, à les déployer dans les temps qu'il faut, etc.
05:57 Alors dans ce genre de modèle, ils arrivent à stabiliser la population,
06:00 même si c'est laborieux.
06:02 Par contre, on remarque qu'on a quand même une chute de la production.
06:05 Donc il y a quand même une chute de la production industrielle,
06:07 c'est-à-dire qu'il y a une baisse du niveau de vie, entre guillemets.
06:10 Et surtout, il y a une explosion des coûts, en fait, qui n'apparaissent pas ici.
06:14 Ces genres de modèles ont des limites.
06:17 Et ces limites-là, en fait, ce modèle-là,
06:21 il ne prend pas vraiment en compte les phénomènes d'effondrement
06:24 que définit Tainter, d'effondrement structurel lié à la complexité.
06:28 Et on peut clairement imaginer que dans une telle configuration,
06:31 on se retrouve dans un cas où les mécanismes décrits par Tainter pourraient se déclencher
06:36 et on arriverait de toute façon à un effondrement de type structurel.
06:39 Donc voilà, ces modèles ne sont pas censés prédire l'avenir.
06:43 Ils sont censés nous donner un ensemble de choix.
06:47 Par contre, ils permettent de voir ce qui est peu probable.
06:50 On est incapable de voir, on se rend compte si les scénarios sont probables ou pas.
06:54 Et malheureusement, la conclusion de tout ça, c'est qu'il sera peu probable
06:58 qu'on arrive à éviter un effondrement, c'est-à-dire une diminution très forte
07:03 de la production industrielle, production agricole et de la population au cours du 21e siècle.
07:07 Alors, où en sommes-nous ?
07:12 Alors, on va commencer d'abord par l'effondrement biophysique.
07:22 On a dit qu'il y avait trois ingrédients, la croissance, la limite et l'inertie.
07:26 Alors, la croissance, je crois qu'il n'y a pas grand-chose à dire, c'est la population humaine,
07:33 elle a explosé, c'est plus qu'exponentiel.
07:35 Aujourd'hui, on est à 7,4 milliards, on est encore bien plus haut.
07:39 Mais en fait, presque tous les indicateurs de ce qu'on a consommé, ça a vraiment explosé
07:44 dans ce dernier siècle, à commencer par l'énergie.
07:48 L'énergie primaire a été multipliée par 7 en un siècle et par personne.
07:53 Et ce, malgré le fait qu'on ait augmenté l'efficacité,
07:58 c'est-à-dire que l'efficacité a été globalement augmentée par 3, grossièrement.
08:03 Et à la fin, on arrive à ce que, en termes de services énergétiques,
08:08 on a augmenté notre capacité par 100 en un siècle, lorsqu'on multiplie tout ça,
08:13 ce qui est colossal.
08:14 Et du coup, ça a permis de faire quoi ? Ça a permis de raser des forêts,
08:18 ça a permis de faire des maisons, des routes, des aéroports,
08:21 de transporter tout à travers le monde, avec des cargos, des avions, tout ce qu'on voulait.
08:26 Donc cette énergie est colossale et elle nous a permis de consommer aussi
08:29 de toutes sortes de choses et d'augmenter cette croissance.
08:31 Par exemple, la consommation de métaux a été multipliée entre 10 et 15 en un siècle,
08:35 la consommation de viande a été multipliée par 2 en 50 ans par personne,
08:39 la consommation de céréales a été multipliée par 3,5 en 50 ans.
08:44 Donc, on est vraiment sur un phénomène de croissance.
08:47 On pourrait multiplier les indicateurs, je pense que ça suffit, c'est suffisamment convaincant.
08:52 Alors, la question des limites et de leur érosion.
08:59 En fait, aujourd'hui, on a déjà largement entamé les fondements de la civilisation humaine,
09:08 en particulier l'eau.
09:11 Il y a une partie très large du globe aujourd'hui qui est en stress hydrique.
09:15 On a en particulier 50% de la population mondiale qui vit dans des régions
09:19 où les réserves d'eau diminuent à cause d'une exploitation trop importante des nappas kiffers.
09:25 On a 70% des récoltes aujourd'hui qui sont destinées à l'irrigation
09:30 et 40% des récoltes mondiales qui proviennent des terres irriguées.
09:33 Autrement dit, la marge de manœuvre est très faible
09:35 et le jour où on aura vraiment des problèmes en eau, ça va tout de suite se répercuter sur les récoltes.
09:41 Le substrat le plus important quelque part aussi, c'est le sol.
09:44 Il faut bien voir que la qualité de nos sols, le fait qu'ils soient fertiles,
09:49 c'est lié à l'existence d'une couche très fine de terre qui s'appelle l'humus,
09:52 qui mesure à peu près une trentaine de centimètres
09:54 et qui a mis plusieurs centaines de milliers d'années pour se créer.
09:57 Aujourd'hui, cette terre est en train de partir, cette couche d'humus est en train de disparaître
10:02 et on a 25% de la surface continentale qui est en désertification.
10:08 Ça menace la vie quotidienne de plus d'un milliard de personnes,
10:10 que ce soit des agriculteurs, des éleveurs, et ça dans plus d'une centaine de pays.
10:14 Il y a les déserts qui progressent aussi, l'accélération est alarmante.
10:19 Dans les années 60, les déserts ont augmenté de 1500 kilomètres par an.
10:23 Aujourd'hui, on est autour de 3600 kilomètres par an d'extinction des déserts.
10:28 Ça ne touche pas que les zones désertiques, ça nous touche aussi.
10:35 Et ça touche aussi l'agriculture directement, parce qu'aujourd'hui,
10:39 dans le monde, on a un tiers des terres agricoles qui sont soumises à l'érosion excessive.
10:44 Des scientifiques ont démontré que chaque fois qu'on perd un centimètre de couche de terre arable,
10:48 derrière, on avait le rendement qui baissait de 2,5%, en particulier pour un certain type de céréales.
10:54 Ça nous touche en Europe et en France.
10:59 Et en France, on a 20% des terres agricoles dont 2 tonnes de terre par hectare disparaissent dans les rivières.
11:06 On peut rajouter à ça tout ce qui est artificialisation du sol.
11:10 En gros, on bétonne aussi entre les parkings, les maisons et les routes.
11:14 Il y a à peu près un département qui disparaît tous les 10 ans, qui est bétonné.
11:25 Troisième élément, c'est le climat.
11:29 Je pense que tout le monde connaît le problème du changement climatique aujourd'hui.
11:35 On sait très bien que ça va avoir un impact en termes de changement de pluviométrie.
11:40 On va avoir des événements extrêmes qui seront plus fréquents et beaucoup plus intenses.
11:47 Et ça va avoir un impact sur notre agriculture.
11:50 Par contre, ce qu'on sait moins, c'est que les impacts les plus importants du changement climatique,
11:54 ce sera les impacts indirects et en particulier les impacts liés à l'élévation du niveau de la mer.
11:58 Quand on lit les analyses de Lester Born, il spécifie par exemple que l'élévation d'un mètre du niveau de la mer
12:05 impliquerait que 50% des rizières du Bangladesh seraient submergées.
12:09 Au Vietnam, le delta du Mekong serait submergé.
12:12 Dans ce delta, on produit 50% du riz qui est produit dans le Vietnam.
12:16 Le Vietnam est le deuxième exportateur mondial de riz.
12:20 Un mètre, c'est un exemple gentil parce que ça pourrait aller de 6 à 12 mètres.
12:27 Mais l'élément le plus important sur le climat, c'est la fonte des glaciers.
12:33 La fonte des glaciers va avoir un impact colossal pour la sécurité alimentaire mondiale
12:38 parce que ces glaciers vont alimenter les fleuves pendant les saisons sèches.
12:43 Du fait que les nappes phréatiques baissent, on peut imaginer que dans l'avenir,
12:48 ça va être très difficile en période de saisons sèches pour l'agriculture.
12:51 Il faut avoir en tête qu'aujourd'hui, il y a un milliard d'individus en Chine et en Inde
12:57 qui dépendent directement de ce système hydrique qui est alimenté par les glaciers de l'Himalaya.
13:02 Ça, ça nous affectera aussi parce que par exemple, les Alpes, tous les glaciers du monde sont concernés.
13:09 Ils sont en train de fondre presque à vue d'œil.
13:12 Et donc, ça va nous toucher aussi en Europe et en France.
13:16 Il y a encore d'autres éléments qui sont extrêmement importants, qu'il faudrait mentionner,
13:21 comme l'effondrement de la biodiversité.
13:23 Aujourd'hui, l'extinction des espèces est 100 à 1000 fois plus importante que l'extinction normale
13:30 qu'il y a eu à long terme.
13:33 Il n'y a plus de poissons dans les mers, il y a des polluants de toutes sortes aujourd'hui partout.
13:37 Je vais m'arrêter là.
13:39 Vous pouvez jeter un œil aux différents livres de Lester Brown qui font des bilans très bien faits
13:44 de l'état du monde et de ce genre de choses.
13:48 Là, on a vu les deux premiers ingrédients, la croissance et la question des limites.
13:54 Maintenant, la question de l'inertie.
13:56 Est-ce qu'on va être capable d'agir ? Est-ce qu'on est capable d'agir ?
13:59 Il y a un certain nombre d'obstacles qui sont très importants, qui nous empêchent d'agir.
14:05 Les premiers obstacles sont d'ordre cognitif et d'ordre anthropologique.
14:10 Par exemple, nos sens ne sont pas équipés pour capturer les changements globaux.
14:16 Que ce soit le climat ou la biodiversité, on a beaucoup de mal à capturer ces changements globaux.
14:20 Les scientifiques peuvent nous aider, ils sont là, ils nous apportent de l'information.
14:24 Mais malgré ça, on a beaucoup de difficultés à comprendre les phénomènes qu'il y a derrière
14:28 qui sont exponentiels en général, qui sont non linéaires.
14:32 Et aussi, on a beaucoup de mal à comprendre les événements à faible probabilité.
14:37 Ces fameux signes noirs, ce sont des choses qu'on a du mal à assimiler,
14:41 du fait qu'ils freinent notre action là-dedans.
14:43 Après, en plus, on est un peu codé pour réagir aux dangers immédiats
14:47 et pas forcément à ce qui est lointain, dans le temps ou dans l'espace.
14:52 Il y a des obstacles aussi moraux qui sont liés au fait qu'on a du mal à cerner notre responsabilité.
14:58 Si je me sentais responsable, j'agirais, alors que là, vu que ma responsabilité est complètement noyée,
15:04 c'est extrêmement difficile d'agir.
15:07 Par exemple, est-ce que le monde serait différent si je n'étais pas né ?
15:10 Ça, c'est clair qu'il serait probablement exactement le même.
15:13 Et si je ne prenais pas ma voiture, le jour qu'il y a un pic de pollution,
15:17 je pense que ça ne changerait pas grand-chose.
15:19 Il y a un certain nombre d'obstacles idéologiques.
15:23 Là, je donnerais juste le fait qu'on a cru, on croit tous dans l'avenir,
15:26 on croit dans les technologies, on croit dans le progrès.
15:29 Il y a des obstacles politiques qui sont très importants.
15:32 Évidemment, tout le monde n'a pas intérêt à ce qu'on se batte, par exemple, contre le changement climatique.
15:38 Il y a aussi des verrous sociotechniques qui sont extrêmement importants.
15:43 Alors là, je référerais au très bon livre de Servigne.
15:47 Je donne un exemple de verrou sociotechnique, c'est la voiture.
15:51 On a installé des systèmes, donc il est très difficile de sortir.
15:55 Aujourd'hui, on a utilisé la mobilité qui est la voiture, on a installé des infrastructures.
16:00 Nos villes sont organisées pour être compatibles avec la voiture.
16:04 Et c'est très difficile d'organiser maintenant des nouveaux transports en commun,
16:07 de repenser nos sociétés, nos villes.
16:10 De changer ce système-là, c'est extrêmement difficile.
16:14 Il y a des obstacles institutionnels, par exemple politiques.
16:19 Nos institutions politiques, par exemple, favorisent le court terme.
16:23 Il y a aussi des obstacles sur les institutions économiques.
16:28 Il y a une situation où on est enfermé dans une logique de croissance,
16:33 à laquelle il est très difficile de s'affranchir.
16:37 Et enfin, la complexité qui est là derrière.
16:40 C'est-à-dire que tout est hyper complexe.
16:42 Il y a une multiplicité des acteurs qui ont des intérêts différents.
16:46 C'est extrêmement difficile et compliqué.
16:49 Il faut toujours prendre en compte beaucoup de choses,
16:51 ce qui fait qu'à la fin, on ne s'en sort jamais.
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