Nous reviendrons ce soir sur l’avenir de Julian Assange. Le lanceur d’alerte pourra bien faire appel de la décision d’extradition aux Etats-Unis. Le journaliste Didier Maïsto réagira à cette annonce dans ce journal.
Nous évoquerons ensuite la possible résurgence du terrorisme en France. Quelques jours après l’attentat de Moscou, nos dirigeants agitent la menace dans la perspective des Jeux olympiques. Nous en profiterons pour demander aux Parisiens leur vision de cet événement sportif.
Et puis nous irons ensuite aux Pays-Bas, où malgré sa victoire aux élections législatives il y a plus de 4 mois, Geert Wilders échoue à devenir premier ministre et à constituer un gouvernement.
Nous évoquerons ensuite la possible résurgence du terrorisme en France. Quelques jours après l’attentat de Moscou, nos dirigeants agitent la menace dans la perspective des Jeux olympiques. Nous en profiterons pour demander aux Parisiens leur vision de cet événement sportif.
Et puis nous irons ensuite aux Pays-Bas, où malgré sa victoire aux élections législatives il y a plus de 4 mois, Geert Wilders échoue à devenir premier ministre et à constituer un gouvernement.
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00:00 [Musique]
00:14 Madame, Monsieur, bonsoir.
00:16 Je suis ravie de vous retrouver pour cette nouvelle édition
00:19 que je vous invite à relayer et à agrémenter d'un pouce en l'air.
00:23 Nous reviendrons ce soir sur l'avenir de Julian Assange.
00:26 Le lanceur d'alerte pourra bien faire appel de la décision d'extradition aux États-Unis.
00:31 Le journaliste Didier Maisto réagira à cette annonce dans le journal.
00:36 Nous évoquerons ensuite la possible résurgence du terrorisme en France.
00:39 Quelques jours après l'attentat de Moscou,
00:41 nos dirigeants agitent la menace dans la perspective des Jeux olympiques.
00:45 Nous en profiterons d'ailleurs pour demander aux Parisiens leur vision de cet événement sportif.
00:50 Et puis nous irons ensuite aux Pays-Bas où, malgré sa victoire aux élections législatives
00:54 il y a plus de quatre mois, Gerd Wilders échoue à devenir Premier ministre
00:59 et à constituer un gouvernement.
01:01 Julian Assange pourra faire appel de son extradition vers les États-Unis.
01:10 Contre toute attente, la justice britannique a donné gain de cause au lanceur d'alerte ce mardi.
01:15 Un jugement qui n'éclaircit pas pour autant l'avenir du fondateur de Wikileaks.
01:19 Le récit de Rémi Tell.
01:21 Sursis pour Julian Assange dans une décision particulièrement attendue,
01:25 la haute cour de Londres a accordé le droit au lanceur d'alerte de faire appel de son extradition vers les États-Unis
01:32 où il encourt jusqu'à 175 ans de prison.
01:35 Trois motifs ont notamment été retenus en sa faveur.
01:39 Le risque, en cas d'extradition, de violation du droit à la liberté d'expression.
01:44 Le risque de préjudice en raison de sa nationalité australienne.
01:48 Mais également la possibilité qu'il soit condamné à mort une fois sur le sol américain.
01:52 Le jugement a été accueilli avec un certain soulagement parmi les soutiens de Julian Assange
01:58 comme en témoigne le journaliste Didier Maisto.
02:00 Assange a été un des plus grands lanceurs d'alerte
02:04 qui nous a expliqué d'ailleurs comment naissaient les guerres,
02:07 comment elles étaient entretenues et pourquoi si on avait de véritables médias,
02:11 évidemment les gens seraient beaucoup moins favorables aux guerres.
02:15 Mais c'est déjà une petite victoire dans la mesure où il peut faire appel.
02:20 Nous sommes nombreux à nous mobiliser depuis des années un peu partout en France et à l'étranger
02:26 avec le comité Assange.
02:28 On a organisé des soirées, des projections, des colloques, des manifestations,
02:34 les opinions publiques relaient.
02:37 Et donc voilà, la porte n'est pas complètement enfermée.
02:40 Il faut voir que s'il est extradé, il risque des dizaines voire des centaines d'années de prison.
02:45 Donc c'est une demi-bonne nouvelle et je me concentre sur la bonne nouvelle.
02:49 Cependant, rien n'est encore gagné pour Julian Assange
02:53 qui pourrait voir son extradition vers les Etats-Unis confirmée en appel.
02:57 Les magistrats ont demandé à la justice américaine d'apporter, sous trois semaines,
03:01 des garanties sur la procédure à laquelle serait soumis le fondateur de Wikileaks
03:05 dans l'hypothèse d'un transfert outre-Atlantique.
03:08 En cas de garanties insuffisantes, une nouvelle audience sera organisée par la justice britannique
03:14 pour débattre de la demande d'appel de Julian Assange.
03:17 Mais si les garanties apparaissent solides, une décision sur le fond sera prononcée.
03:22 Si cette dernière validait la requête des autorités américaines,
03:26 il resterait un ultime recours à Julian Assange porter son dossier
03:30 devant la Cour européenne des droits de l'homme.
03:32 Dans l'attente des éléments fournis par les juges américains,
03:36 la Haute Cour de Londres a maintenu Julian Assange en détention
03:39 dans la prison de très haute sécurité de Belmarsh.
03:42 Enfermé depuis cinq ans, il y vivrait dans des conditions déplorables.
03:46 Le côté sombre, je dirais, c'est que peut-être les autorités judiciaires britanniques
03:53 ont choisi de ne pas trop faire de vagues et malheureusement de le laisser mourir en prison.
03:59 Parce que ça fait maintenant plusieurs années qu'il est enfermé d'abord dans une ambassade
04:04 puis en prison dans des cellules minuscules,
04:08 songé qu'il doit avoir, je ne sais pas, moins de deux heures par jour en dehors de sa cellule.
04:15 Et je ne sais pas même où il trouve la ressource pour vivre de cette façon complètement recue.
04:23 Donc effectivement, ça c'est le côté sombre.
04:26 Il est dans un état psychologique déplorable.
04:30 Tous les gens qui l'ont vu, il connaît des gens proches qui l'ont vu, qui ont pu discuter.
04:37 Il est dans un état de santé alarmant.
04:40 Une incarcération venue couronner des années de persécutions judiciaires.
04:45 En liberté surveillée depuis 2010, Julian Assange s'est réfugié à l'ambassade d'Équateur,
04:50 pays qui a accepté sa naturalisation à Londres en 2012.
04:54 Mais le 11 avril 2019, Julian Assange a été subitement déchu de sa nationalité équatorienne
05:01 à l'occasion d'un changement de pouvoir aquito visiblement plus ouvert aux exigences américaines.
05:07 Arrêté par la police londonienne et incarcéré, Julian Assange avait été inculpé le 23 mai 2019
05:13 par les USA pour espionnage.
05:16 La justice américaine reproche à Julian Assange d'avoir publié, à partir de 2010,
05:21 pas moins de 700 000 documents confidentiels mettant en cause les agissements militaires et diplomatiques
05:27 des USA et de leurs alliés de l'OTAN.
05:29 Des documents dévoilant plusieurs crimes de guerre commis par l'oncle Sam,
05:32 comme l'assassinat de civils en Irak à l'été 2007.
05:36 "C'est toujours la même histoire, si vous voulez, quand les différents états,
05:41 qui sont les grandes démocraties censées éclairer le monde,
05:45 quand il y a des gens qui dévoilent leurs pratiques, leurs pratiques réelles,
05:53 ils crient à la sécurité nationale ou au complot.
05:56 Donc je ne crois pas qu'en démocratie il y ait des choses à cacher.
06:02 Évidemment il ne faut pas tout dévoiler, mais on peut toujours ensuite accuser d'instrumentalisation.
06:10 Assange et WikiLeaks n'ont jamais fait de politique, ça a toujours été clair.
06:17 Donc voilà, c'est toujours facile quand on veut accuser son chien, on dit qu'il a la rage."
06:24 Depuis, Julian Assange est devenu un symbole de la traque menée par l'Occident contre les lanceurs d'alerte.
06:30 Dans une intervention récente, son épouse Stella a même accusé les Etats-Unis d'avoir songé à l'assassiner.
06:36 "Les Etats-Unis abusent leur système légal pour harcèler, prosecuter et vous intimider.
06:44 Ce qui est à leur faute, c'est l'abilité de publier les vérités et d'exposer les crimes commis par les Etats.
06:56 L'objet de ce récit aujourd'hui va le faire clair, le niveau de la couverture.
07:11 Je ne vais même pas parler de la paix à ce stade, car le pays qui essaie d'extraditer lui a ploté de l'assassinat."
07:26 Un étau contre les lanceurs d'alerte qui se resserre aussi en France, comme le rappelle Didier Maisto.
07:31 "Il y a un cadre général qui est devenu européen, qui est le DSA, Digital Service Act.
07:38 Et là, l'étau se resserre encore plus, parce que si vous voulez, ils sont en train de recruter des équipes au niveau de la Commission européenne
07:49 pour contraindre les réseaux sociaux, mais aussi les médias.
07:55 L'Arkom est une des courroies de transmission à veiller et à trier entre le bon grain et l'ivré,
08:02 qui décide ce qui est bien, ce qui est mal, qui décide à partir de quels éléments, ce que vous avez dans la tête,
08:10 puisque maintenant on est déjà affiché en fonction de nos opinions.
08:16 Ce n'est pas seulement ce qu'on va dire, ou ce qu'on a dit, ou ce qu'on a écrit, c'est ce que, par rapport à notre profil, on pourrait dire.
08:26 Comme disait Roland Barthes, le fascisme, ce n'est pas empêché de dire, c'est obligé à dire.
08:32 Et donc, nous sommes dans ce système très sophistiqué, en apparence magnifique, avec plein d'institutions qui ne vous empêchent pas de dire, mais qui vous obligent à dire."
08:43 Derrière le cas Assange se joue donc aussi l'avenir du modèle démocratique occidental.
08:48 Si la décision de la Haute Cour de Londres consacre un début de reconnaissance pour le plus célèbre des lanceurs d'alerte,
08:54 il se pourrait qu'elle ne suffise pas à empêcher l'Europe et les États-Unis de sombrer dans l'autoritarisme.
09:00 La sécurité et le terrorisme, nouvelle priorité affichée du gouvernement.
09:08 L'attentat en Russie a permis de remettre le sujet sur la table, non sans arrière-pensée politique.
09:14 Explication de Renaud de Bourleuf.
09:17 "Le gouvernement français saute sur le risque terroriste.
09:19 L'ampleur de l'attentat perpétré à Moscou est l'occasion pour nos dirigeants de rappeler une menace que les Français avaient presque oubliée.
09:25 Dimanche, un conseil de défense spécialement dédié à la menace terroriste s'est tenu à l'Élysée.
09:29 Dans la soirée, le plan Vigipirate était relevé à son niveau d'alerte maximum, urgence à d'entats.
09:34 Concrètement, 4000 militaires supplémentaires sont placés en alerte, en plus des 3000 déjà déployés dans le cadre de l'opération Sentinelle.
09:40 Début mars, Céline Berton, directrice générale de la Sécurité Intérieure, décrivait, devant la Commission des Lois du Sénat,
09:46 une menace terroriste à la hausse depuis maintenant un peu plus d'un an.
09:49 Elle évoquait aussi la cible que peut représenter un événement comme les Jeux Olympiques, qui vont s'ouvrir le 26 juillet dans la capitale.
09:55 La tuerie de masse à Moscou, qui rappelle les événements du Bataclan, ne laisse rien présager de bon quant à la tenue de la cérémonie d'ouverture.
10:02 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui avait déjà promis des moyens de sécurité décuplés,
10:06 a déclaré lundi que la police, les gendarmes, les préfets et les renseignements seront prêts pour l'événement.
10:12 Avec son autosatisfaction habituelle, il affirme que ses services empêchent des attentats de se dérouler quasiment tous les mois.
10:17 Lundi soir, il s'est exprimé sur ce sujet au journal de France 2.
10:20 L'État islamique est capable désormais de pouvoir enclencher des attentats à distance.
10:25 Il était temps qu'il le sache.
10:27 Depuis 2015, des attentats sur le sol français ont été revendiqués par l'État islamique et auraient donc été préparés à distance.
10:32 De son côté, le même jour, le Premier ministre, Gabriel Attal, se rendait à la gare Saint-Lazare,
10:36 dans le 8e arrondissement de la capitale, pour y rencontrer les forces de police.
10:39 L'islamisme n'est pas une religion. Ce n'est même pas une simple idéologie.
10:44 C'est une spirale, un mangronnage de la haine qui se nourrit de notre naïveté et qui veut tuer la République.
10:50 Des propos qui laisseraient penser que c'est donc la République qui a été attaquée à Moscou.
10:54 Quoi qu'il en soit, les événements en Russie obligent, paradoxalement, l'exécutif à afficher une certaine forme de compassion en désignant un ennemi commun.
11:01 Emmanuel Macron est allé jusqu'à indiquer que l'État islamique au Khorasan,
11:05 province de Daesh basée en Afghanistan, à l'origine d'un communiqué revendiquant la péderinité de l'attentat de Moscou,
11:10 avait menacé plusieurs fois la France.
11:12 Ce groupe particulier qui est impliqué, semble-t-il, dans cet attentat,
11:17 avait conduit ces derniers mois plusieurs tentatives sur notre propre sol.
11:22 Donc c'est une mesure qui est cohérente compte tenu de la revendication de cet attentat
11:26 et du fait que ce groupe a plusieurs fois tenté de toucher le sol français.
11:30 De quoi penser à une manœuvre d'Emmanuel Macron pour éliminer tout soupçon
11:33 alors que Vladimir Poutine a fustigé ceux qui, depuis 2014, combattent la Russie à travers le régime de Kiev,
11:39 laissant entendre que les services occidentaux auraient utilisé les Ukrainiens
11:43 qui, à leur tour, auraient utilisé des djihadistes pour perpétrer l'attentat de Moscou.
11:47 Et malgré ces risques, les Jeux Olympiques parisiens se rapprochent,
11:54 mais ils ne font pas l'unanimité.
11:56 Nous sommes allés à la rencontre des Parisiens pour leur demander
11:58 comment ils appréhendaient cet événement des propos recueillis par Rémi Baud.
12:02 C'est super les Jeux Olympiques, c'est bien de les accueillir chez nous en France.
12:05 C'est une tradition, on oublie que ça fait des milliers d'années.
12:08 C'est une manière d'aller tous ensemble vers le même but
12:13 et on est très fiers que ça soit en France et à Paris.
12:16 Moi je suis un très grand fan des compétitions sportives,
12:20 donc également bien sûr des Jeux Olympiques.
12:23 Par contre ça pose énormément de problèmes aux villes où ils ont lieu.
12:30 Moi je pense que dans une ville qu'est que Paris,
12:33 c'était pas une idée parce qu'il y a déjà tellement de monde
12:36 que ça ne va faire qu'empirer les choses.
12:41 Le transport en commun, le transport public,
12:43 c'est déjà une catastrophe à Paris en général.
12:46 Alors imaginez-vous avec tous ces gens qui vont venir,
12:49 alors pas seulement les sportifs, mais également bien sûr les spectateurs.
12:53 On avait été promis la gratuité des transports pour les métros par exemple.
12:59 Mais au lieu de ça, on a carrément un doublement du prix.
13:03 Bon apparemment ça va être que pour les touristes,
13:05 mais j'ai un doute sur comment ça va être géré,
13:08 de faire payer le double uniquement aux touristes.
13:10 Je pense que les prix, ça va être plein pot pour tout le monde
13:13 et qu'il y a moyen qu'on les garde même post-JO.
13:16 Entre les transports qui vont coûter plus cher
13:18 et le fait que ça va être blindé de partout,
13:20 ça va être une ambiance, mais ça va être pas facile à vivre.
13:23 Et puis les étudiants qui ont dû quitter leur logement aussi,
13:25 ça, ça doit être quelque chose.
13:26 Pendant les JO de Londres, il y a eu une grosse partie du budget
13:29 qui était alloué à déplacer les centres domiciles fixes
13:32 et les populations assez pauvres.
13:34 Ce qui fait que même encore aujourd'hui,
13:36 il y a vraiment des quartiers très pauvres qui ont été créés autour de Londres.
13:39 Tout genre de personnes qui n'ont pas vraiment un lieu correct pour habiter
13:46 parce que tout est trop cher.
13:48 Déjà les gens sont chassés des centres-villes.
13:51 C'est simple, je crois que de toute façon, je ne vais pas rester à Paris.
13:55 [Musique]
13:58 Malgré sa victoire aux législatives en novembre dernier,
14:01 Gert Wilders a officiellement annoncé qu'il ne deviendra pas
14:05 Premier ministre des Pays-Bas en raison de l'opposition
14:08 des autres potentiels partenaires de coalition.
14:11 Les explications de Nicolas de Lambertery et de Lionel Balland.
14:15 Gert Wilders ne sera pas Premier ministre,
14:17 du moins pas tout de suite, avec l'actuel Parlement néerlandais.
14:21 C'est ce que le dirigeant populiste vainqueur des dernières législatives
14:25 a annoncé il y a quelques jours sur Twitter.
14:27 En effet, en raison du mode de scrutin néerlandais,
14:30 avec une proportionnelle intégrale sans seuil minimal,
14:33 le Parlement néerlandais est généralement très éclaté
14:36 et même le parti vainqueur doit composer avec plusieurs autres partis
14:39 en vue de constituer un gouvernement.
14:41 Un scénario de coalition de quatre parties de centre-droite et de droite
14:44 est à l'étude depuis plusieurs mois,
14:46 mais l'idée que Gert Wilders lui-même devienne chef du gouvernement
14:49 rencontre la tièdeur du VVD et l'opposition franche de Peter Homsik,
14:53 chef de file du NSC.
14:55 Les négociations entre les quatre parties se poursuivent.
14:59 Le BBB était d'accord avec le fait que Gert Wilders,
15:02 dont le parti a gagné les élections,
15:04 obtienne le poste de Premier ministre.
15:06 Les libéraux de droite, nettement moins,
15:08 et Peter Homsik y étaient totalement opposés.
15:11 En conséquence, le gouvernement ne sera pas composé
15:14 des quatre chefs de file de ces partis
15:17 qui resteront députés et dirigeront leur groupe de députés respectifs.
15:21 Un gouvernement composé d'autres personnes devrait voir le jour.
15:24 Ce serait un gouvernement extra-parlementaire
15:27 qui réunirait des personnes non élues députées.
15:29 Un tel gouvernement peut voir le jour,
15:31 mais risque de sombrer face aux écueils
15:33 qui peuvent apparaître lors de la législature.
15:35 Soit ces ministres seront des marionnettes des dirigeants des quatre parties,
15:38 soit ils tenteront de prendre leur indépendance
15:40 et entreront alors en conflit avec les dirigeants de ces parties.
15:44 Cette situation rappelle l'aventure du gouvernement autrichien
15:47 formé en l'an 2000, qui avait vu Jorkaider être empêché,
15:50 sous la pression internationale,
15:52 d'occuper la fonction de chancelier d'Autriche,
15:55 auquel il avait droit.
15:56 Le problème pour Geert Wilders,
15:58 c'est qu'il doit monter une coalition avec des gens
16:00 qui vont jusqu'aux alliés d'Emmanuel Macron au Parlement européen.
16:04 Autant dire un grand écart incroyablement difficile et périlleux.
16:07 Les amendements de Wilders sur certaines de ses positions,
16:10 que ce soit sur certaines propositions totalement irréalistes,
16:14 comme interdire le Coran,
16:15 ou que ce soit sur la critique du soutien à l'Ukraine,
16:18 laissent entrevoir un virage à la mélanie,
16:21 mais s'expliquent aussi par un contexte de négociations très difficile.
16:24 Les quatre parties tentent de rapprocher leurs points de vue.
16:27 Ainsi, le PVV de Geert Wilders a mis de l'eau dans son vin
16:31 en étant moins favorable à la défense des droits des animaux de ferme,
16:34 afin de ne pas être en contradiction à ce propos
16:37 avec le parti des agriculteurs.
16:39 Geert Wilders a été contraint d'avaler des couleuvres
16:42 afin de tenter de former un gouvernement.
16:44 Il est difficile d'imaginer qu'un pays d'Europe occidentale,
16:47 membre de l'OTAN, puisse refuser de soutenir militairement l'Ukraine
16:51 et seulement lui apporter un soutien moral.
16:54 Cela impliquerait des tensions,
16:56 comme celles que connaissent la Hongrie de M. Orban
16:58 et la Slovaquie de M. Fico.
17:00 Tous les deux sont mis sous pression par les instances internationales
17:04 à cause de leur position peu martiale dans le cadre du conflit ukrainien
17:08 qui se déroule au port de leurs pays respectifs.
17:11 La différence entre d'une part M. Orban et M. Fico
17:16 et d'autre part Geert Wilders
17:18 est que ce dernier doit s'allier à des partenaires
17:21 qui ont d'autres idées que lui sur la question.
17:24 De plus, le premier ministre sortant des Pays-Bas, Marc Rutte,
17:27 du Parti libéral de droite VVD,
17:29 désire entamer une carrière internationale
17:31 et se voit diriger l'OTAN.
17:33 Il est difficile de concevoir que son parti puisse prendre part
17:36 à un gouvernement qui ne soutiendrait pas militairement l'Ukraine.
17:39 Les négociations se poursuivent.
17:41 Il est donc difficile de savoir quel parti du programme du PVV
17:44 sera accepté par les trois autres partis.
17:46 De plus, il est à noter que le PVV n'a qu'un membre,
17:49 Geert Wilders.
17:51 Les structures du PVV sont donc faibles
17:53 et prendre part à un gouvernement avec des partenaires instables
17:56 ne sera pas facile.
17:57 Notons également que si le gouvernement de coalition de droite
18:00 venait à ne pas se constituer,
18:02 une coalition de gauche, emmenée par les Verts
18:04 et les travaillistes derrière Franz Timmermans,
18:06 pourrait voir le jour.
18:08 C'est la raison pour laquelle Geert Wilders a tout intérêt
18:10 à continuer de donner l'image d'un rassembleur
18:12 et d'un constructeur auprès de l'opinion publique néerlandaise
18:16 et doit à tout prix éviter de donner le sentiment
18:19 qu'il pourrait être responsable de l'échec de la constitution
18:22 d'un gouvernement de droite avec le PVV
18:24 comme parti dominant de la coalition.
18:26 Cette image de rassembleur de Wilders,
18:28 fut sopprie de reniements programmatiques,
18:30 lui réussit pour le moment particulièrement bien
18:32 puisqu'en cas de législative anticipée,
18:34 il serait cette fois donné à 49 sièges sur 150,
18:38 tandis que pour les européennes,
18:40 le PVV obtiendrait plus de 20% des suffrages,
18:42 soit 9 sièges sur les 31 à pourvoir pour le quota néerlandais,
18:46 ce qui constituerait une performance très élevée
18:48 pour les standards des Pays-Bas.
18:50 En attendant, le prochain gouvernement néerlandais
18:52 n'est probablement pas prêt de voir le jour
18:54 avant au moins l'été, voire l'automne 2024.
18:58 [Générique]
19:02 Et partons à présent faire le tour de l'actualité en bref,
19:04 en compagnie de Rémi Beau.
19:06 [Générique]
19:08 De Mozart à Tocard.
19:10 Ce mardi, comme nous l'avions déjà annoncé la semaine dernière,
19:13 Bercy a publié le déficit des comptes publics en 2023.
19:16 Verdict 5,5%, soit 154 milliards d'euros.
19:19 Un chiffre très au-dessus du 4,9%
19:21 consenti du bout des lèvres de Bruno Le Maire
19:23 il y a quelques jours.
19:24 Cette révision du déficit fait de la France
19:26 du tandem Le Maire-Macron l'un des plus mauvais élèves de la zone euro.
19:29 La douloureuse devrait tomber en deux temps.
19:31 En effet, d'ici fin avril, les principales agences
19:33 de notation standard and poor's et Fitch
19:35 devraient en toute logique dégrader la note de notre pays.
19:38 De quoi maintenir les taux d'emprunt à un niveau élevé.
19:40 Selon Bruno Le Maire, une augmentation des impôts
19:42 est exclue à l'heure actuelle au profit des coupes budgétaires.
19:45 Probablement dans le viseur, les APL
19:47 et les prises en charge des maladies de longue durée.
19:50 Un militant catholique condamné pour avoir défendu la foi.
19:54 Lundi, le tribunal correctionnel de Lorient
19:56 a condamné à cinq mois de prison avec sursis
19:58 un membre de Civitas, association religieuse dissoute en octobre 2023.
20:02 Le délit reproché, avoir participé à des manifestations
20:05 pour empêcher un concert de l'organiste américaine Kelly Maylon
20:08 dans une église de Carnac, dans le Morbihan, en mai 2023.
20:11 Certains morceaux de l'artiste, comme le titre "Sacchar Profanare"
20:15 se traduisant par "Profanez le Sacré"
20:17 étaient une offense envers la foi catholique
20:19 et n'avaient pas leur place dans une église.
20:21 Le militant a été jugé coupable d'entraves concertées
20:23 avec menace à l'exercice de la liberté d'expression.
20:25 Un administrateur provisoire à Sciences Po.
20:28 Après la démission, mi-mars, du directeur de l'école Mathias Vichra
20:32 pour des faits de violences conjugales,
20:34 Jean Bassière, l'ancien directeur général de Pôle emploi,
20:36 va être chargé d'assurer l'intérim.
20:38 Cette nomination, décidée par la ministre de l'Enseignement supérieur,
20:41 Sylvie Ratheio, prendra effet dès le mercredi 27 mars.
20:44 Jean Bassière sera notamment chargé de veiller au bon déroulement
20:47 de la procédure de nomination du prochain directeur
20:50 de l'Institut d'études politiques de Paris.
20:52 Mais aussi, je cite,
20:54 "de poursuivre les actions engagées pour le respect des principes de la République
20:57 au sein de l'établissement".
20:58 Ce dernier a en effet été accusé par l'Union des étudiants juifs de France
21:01 de laisser prospérer l'antisémitisme
21:03 dans le contexte du soutien de certains étudiants à la cause palestinienne.
21:06 Un drame qui aurait pu être évité.
21:10 Il y a 3 ans, à Nantes, Anthony, 24 ans,
21:12 étudiant en 6e année de médecine, mourait d'une thrombose
21:15 après avoir reçu une injection d'AstraZeneca contre le Covid-19.
21:18 Les parents du jeune homme, soucieux de faire la lumière
21:21 à la cause subite du décès de leur fils,
21:23 ont découvert que le lot du produit incriminé
21:25 avait été retiré en Autriche après la mort d'une infirmière de 49 ans.
21:28 Pire, cet autre pays avait déjà fait le choix d'écarter ce lot de produits.
21:31 Une nouvelle démonstration des défaillances totales
21:34 de la pharmacovigilance dans le dossier du Covid-19,
21:36 plus encore que dans les autres.
21:38 Les parents d'Anthony ont porté plainte contre X pour homicide involontaire.
21:41 Deux juges d'instruction du Pôle santé à Paris
21:43 suivent en théorie ce dossier.
21:45 De TikTok à la tête du gouvernement irlandais.
21:49 Dimanche, à Dublin, le parti du centre Fingal a nommé Simon Harris
21:53 pour succéder au premier ministre démissionnaire, Léo Varagdar.
21:56 Actuellement ministre de l'enseignement supérieur,
21:58 Simon Harris sera investi premier ministre d'Irlande le 9 avril.
22:02 L'homme politique doit sa notoriété au réseau social TikTok
22:05 avec ses vidéos présentant ses propositions de réforme,
22:07 mais lui permettant aussi de raconter sa vie privée.
22:10 Il s'est fait connaître en 2016 en tant que ministre de la Santé,
22:13 poste qu'il avait occupé jusqu'en juin 2020,
22:15 c'est-à-dire pendant la crise du Covid.
22:17 L'Irlande avait alors imposé le confinement le plus long d'Europe,
22:20 notamment dans le secteur de l'hôtellerie et du commerce de détail
22:22 avec six mois de fermeture.
22:24 Des mesures qui ont provoqué une grave récession
22:26 et une hausse sans précédent du chômage.
22:28 Un taux de 4,8% en janvier 2020,
22:30 passé à 28% en avril de la même année.
22:32 Rebondissement dans l'affaire Trump.
22:35 L'ex-président a gagné son procès en appel et a obtenu lundi
22:37 la suspension de son jugement pour fraude civile
22:39 s'il versait 175 millions de dollars au lieu de 454 millions dans les dix jours.
22:44 Une offre inespérée pour l'ex-président
22:46 reconnu coupable d'avoir surévalué ses biens
22:48 pour obtenir des prêts plus avantageux auprès des institutions financières.
22:51 Une victoire juridique mais aussi politique
22:53 alors que Donald Trump prépare déjà sa réélection.
22:56 L'ancien président sauve ainsi son image d'homme d'affaires
22:58 toujours en réussite auprès de ses électeurs.
23:00 Séisme politique au Sénégal.
23:03 L'opposant Bassirou Diomayfeï, libéré de prison il y a seulement dix jours,
23:06 a remporté l'élection présidentielle dès le premier tour.
23:09 C'est la première fois qu'un tel scénario se produit dans le pays,
23:11 en pro-tension depuis plusieurs mois.
23:13 L'ancien chef de l'État Mike Kisale,
23:15 proche d'Emmanuel Macron,
23:16 avait entamé début février un coup de force
23:18 contre la démocratie sénégalaise
23:20 annonçant décalé de plusieurs semaines le scrutin présidentiel.
23:23 Cette manœuvre n'aura visiblement pas suffi à affaiblir l'opposition.
23:26 Si l'adversaire emblématique du camp sale,
23:28 Ousmane Sonko,
23:29 n'a pas pu concourir en raison de condamnations judiciaires,
23:32 c'est donc son poulain,
23:33 Bassirou Diomayfeï,
23:34 qui a réuni les suffrages d'une majorité de votants.
23:37 Dans son discours de victoire,
23:38 M. Fey a assuré que le Sénégal
23:40 resterait un pays ami pour tous les partenaires respectueux.
23:43 Une forme d'avertissement à la France.
23:45 Il a également annoncé trois chantiers prioritaires,
23:47 la réconciliation nationale,
23:49 la réforme des institutions
23:50 et l'allégement du coût de la vie.
23:52 Un squatteur se suicide après son expulsion.
23:55 Mardi dernier, à Sabadell, en Catalogne,
23:57 un homme âgé de 70 ans a mis fin à ses jours
23:59 après avoir été chassé de l'appartement
24:01 où il vivait depuis une trentaine d'années,
24:03 en compagnie de sa femme, malade et constamment alité.
24:05 En proie de graves problèmes financiers,
24:07 le couple ne pouvait plus payer son loyer depuis deux ans.
24:09 Le propriétaire a donc porté plainte,
24:11 provoquant leur expulsion,
24:12 à l'issue de laquelle Alex s'est donné la mort
24:14 dans un parc voisin,
24:15 tandis que sa femme a été acheminée à l'hôpital.
24:17 Une efficacité rarement observée
24:19 quand les squatteurs sont bien portants
24:20 et en pleine force de l'âge.
24:21 La municipalité s'est toutefois engagée
24:23 à reloger la femme d'Alex.
24:25 Et voilà, nous approchons déjà de la fin de cette édition,
24:32 dans un instant le Zoom du jour.
24:33 Le professeur Philippe Conrad présente
24:35 le colloque de l'Institut Iliad
24:37 le samedi 6 avril à Paris,
24:39 sur l'avenir de l'Europe.
24:40 Nous sommes à beaucoup d'égards
24:42 à un tournant concernant cette question européenne.
24:45 Le système bruxellois,
24:47 qui est tout sauf l'Europe,
24:49 a déçu évidemment les peuples
24:52 qui se rebellent aujourd'hui
24:54 contre cette direction technocratique
24:58 acquise à toutes les idéologies mondialistes,
25:01 progressistes que l'on sait.
25:04 Et donc il est important de s'interroger
25:06 sur ce qu'est l'Europe à laquelle nous croyons,
25:09 celle à laquelle nous tenons,
25:11 telle qu'elle a existé dans l'histoire.
25:14 Également au programme de votre soirée,
25:16 un nouveau numéro de Passé Présent.
25:18 Guillaume Fiquet reçoit l'historien Patrice Guenifray
25:20 pour son ouvrage "Les derniers jours des rois".
25:23 À présent, c'est le moment de retrouver
25:25 le directeur de l'Observatoire des journalistes,
25:27 Claude Chollet, pour "Le portrait piquant"
25:29 de Guillaume Meurice, un chroniqueur sur France Inter.
25:32 C'est à présent la fin de ce journal.
25:34 Merci à tous pour votre fidélité.
25:35 On se retrouve demain.
25:36 Bonsoir et portez-vous bien.
25:38 ...
25:55 ...