Retour sur la commission d'enquête qui agite le paysage audiovisuel français.
Retrouvez l'édito média de Cyril Lacarrière sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-chronique-mediatique
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00:00 L'édito-média série de la carrière ce matin, retour sur la commission d'enquête
00:05 qui agite le paysage audiovisuel français.
00:08 Commission qui va bientôt boucler ses travaux, rendre ses conclusions, faire des propositions,
00:12 on verra ce qu'elles deviennent.
00:13 Quand cette commission sur les conditions d'attribution des fréquences de la TNT s'est
00:17 lancée, j'avais dit que c'était mieux que la politique se tienne à l'écart des
00:20 sujets industriels des médias.
00:21 Je n'ai évidemment pas changé d'avis.
00:24 Ce qu'on a vu depuis près de 4 mois, ce sont surtout des querelles politiques et franchement,
00:28 pas grand-chose qui permettent de répondre aux véritables enjeux de la régulation.
00:32 Et à vos yeux, ça a encore été le cas hier.
00:34 Oui, car hier matin, la commission présidée par le député Renaissance Quentin Bataillon
00:39 a reçu l'équipe de quotidien, le présentateur Yann Barthez, le producteur Laurent Bouin
00:42 et même Julien Belvert, chroniqueur de l'émission.
00:45 C'est la première fois que la commission auditionne un simple chroniqueur.
00:48 Rien de péjoratif, au mot simple, moi aussi je suis un simple chroniqueur de cette matinale.
00:52 C'est juste pour illustrer l'absurdité de sa convocation.
00:56 Hier soir, par exemple, sur CNews, Gilles William Gollnadel grattait à l'époque de
01:01 Minute un véritable journal d'investigation.
01:03 Mais lui, il n'a pas été auditionné.
01:05 Et la présence de ce trio de quotidien illustre exactement ce que je vous disais.
01:10 Cette commission était là pour régler des comptes politiques.
01:12 Elle a été voulue par un député LFI qui voulait se farcir Vincent Bolloré et Cyril
01:17 Hanouna.
01:18 Et si l'équipe de quotidien a été entendue hier, c'est parce que 5 députés RN ont
01:22 fait pression sur le président de la commission et qu'il a cédé.
01:26 Vous aimez ou vous n'aimez pas à quotidien, mais cette émission, c'est bien.
01:29 Zéro procédure de sanction, zéro amende, zéro mise en demeure de l'ARCOM, zéro
01:34 mise en garde et aucune procédure en diffamation.
01:37 Donc oui, quand un bataillon a cédé à l'extrême droite.
01:39 Il en est quand même ressorti quelque chose ?
01:42 Non Nicolas, car d'un côté vous aviez des gens qui tentent d'expliquer ce qu'est
01:45 leur émission, et ils n'aiment pas le faire.
01:48 Et de l'autre, des députés, côté France Insoumise qui critique certaines méthodes,
01:51 et côté Rassemblement National qui se plaignent de ne pas être traités comme les autres.
01:55 En gros, de ne pas être invité dans quotidiens émissions que par ailleurs ils abordent.
01:59 Tiens d'ailleurs, scène amusante, étonnante, décevante hier, Yann Barthez a voulu demander
02:05 aux députés RN pourquoi ils veulent venir dans une émission qu'ils n'aiment pas.
02:08 Il s'est fait rappeler à l'ordre, interdiction de poser des questions.
02:11 Et l'audition a quand même été très commentée.
02:13 Et c'est même allé très vite.
02:14 Dès le début de l'audition, CNews a affiché un bandeau lors de l'émission de Pascal
02:18 Praud, Yann Barthez perdu dans ses notes, car l'animateur a égaré quelques instants
02:23 la fin de son propos liminaire.
02:24 Vous imaginez, ça fait un titre de bandeau sur une chaîne d'info en continu.
02:29 Ça dit tellement de choses du niveau du débat en ce moment.
02:32 Et ça illustre ce que je vous disais en commençant cet édito.
02:34 Cette commission, ça aura été de l'instrumentalisation politique et rien d'autre.
02:38 Mais il pourrait quand même y avoir une conséquence.
02:41 Oui, car mardi soir, Quotidien a ouvert une série d'émissions avec les têtes de liste
02:45 des européennes.
02:46 Dans ces conditions, ça sera compliqué de ne pas recevoir Jordan Bardella qui écrase
02:50 les intentions de vote.
02:51 Et à la fin, ce sera un nouveau territoire de conquis pour le RN.