Notes de musique ou de parfum, là est la réponse - C'est Excellent

  • il y a 6 mois
Dans C'est excellent, Judith Beller reçoit le trompettiste libanais Ibrahim Maalouf pour son album "Capacity to love" et Jean Jacques, le nez de Caron.
---

Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

☀️ Et pour plus de vidéo du Grand Matin Sud Radio : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDRJgbMndsvDtzg5_BXFM7X_

##C_EST_EXCELLENT-2024-03-31##

Category

🗞
News
Transcript
00:00 Shiva, le spécialiste du ménage et repassage à domicile depuis 20 ans, présente...
00:04 Sud Radio, c'est excellent, Judith Beller.
00:08 Bonjour à tous, c'est excellent, votre rendez-vous avec les parcours d'exception qui font briller la France,
00:13 comme tous les dimanches à 19h sur Sud Radio. Et ce soir, on se fait plaisir.
00:18 (Musique)
00:32 Ah, ça grouve !
00:34 "Capacity to love", Ibrahim Malouf et Grégory Porter sur Sud Radio.
00:40 Alors pour vous, pas de limite à l'expression artistique, Ibrahim.
00:43 Vous vous essayez d'ailleurs pour la première fois en tant que comédien,
00:45 aux côtés de Thibaut de Montalembert en ce moment.
00:47 Enfin, vous venez de terminer aujourd'hui d'ailleurs, dans "Un homme qui boit rêve toujours d'un homme qui écoute".
00:52 C'était au Théâtre du 13e Art dont la dernière, donc je viens de le dire, était aujourd'hui.
00:56 Sans compter votre concert à venir du 17 avril au Grand Rex, qui est déjà complet, Ibrahim Malouf.
01:01 Et celui qui suit dans un lieu surprise, peut-être que vous ne le dévoilerez, on va le savoir, le dévoiler ou pas.
01:07 Et puis votre tournée aux Etats-Unis qui arrive aussi, sans oublier Ibrahim, que vous êtes le premier instrumentiste libanais nommé aux Grammy Awards,
01:13 il y a peu, grâce à votre album "Queen of Sheba" avec Angélique Kidjo.
01:17 Bravo, c'est excellent, bienvenue.
01:19 - Merci. - Avec plaisir.
01:21 Depuis les premiers pas de Caron dans l'univers des parfums en 1904,
01:24 la maison a su préserver son héritage tout en se renouvelant grâce à des nés talentueux.
01:29 Et c'est celui de Jean-Jacques qu'elle a choisi désormais, celui qui se fait réveiller la nuit par ses idées de création.
01:35 Il voyage autour du monde pour rapporter des senteurs audacieux à l'origine de nouveaux parfums emblématiques.
01:41 Voici un univers de finesse et de précision qui incarne l'excellence, il va sans dire.
01:45 Vous allez nous raconter tout cela et plus encore, on l'espère, Jean-Jacques, bienvenue sur Sud Radio.
01:49 - Merci. - Et puis, c'est excellent, chers auditeurs, bienvenue chez vous.
01:53 Alors Ibrahim Malouf, comme je le disais en introduction, vous êtes sur scène, enfin vous avez été sur scène, vous venez de terminer aujourd'hui,
02:00 c'était pour la première fois, vous étiez comédien aux côtés de Thibaut de Montalembert, dans "Un homme qui boit rêve toujours d'un homme qui écoute".
02:06 C'était au Théâtre du 13e Art, ça s'est terminé là et on écoute un des petits films annonces un peu rigolo.
02:11 "Un homme qui boit rêve toujours d'un homme qui écoute".
02:15 - Le titre ? - Quoi ?
02:19 C'est un peu long quand même, genre "un homme qui..." le truc il s'arrête jamais.
02:24 - Maintenant que tu le dis, ouais, je sais pas. - Ça va Ibrahim ? - Oui, super, super.
02:28 "Un homme qui boit rêve toujours d'un homme qui l'écoute", c'est donc un titre très long, Ibrahim Malouf, pourquoi ce titre ? Est-ce que vous le savez déjà ?
02:35 C'est un extrait d'un des livres, je sais plus lequel, mais de Kamel Daoud.
02:40 Et cette pièce écrite et mise en scène par Denise Chalem est très très fortement inspirée des textes et des chroniques de voyages de Kamel Daoud.
02:48 Alors justement, Kamel Daoud c'est quand même le prix Goncourt du premier roman, et ses chroniques elles étaient publiées au point.
02:54 Puis Denise Chalem, c'est pas n'importe qui non plus, elle te met aux enceines, elle a eu grand prix du Théâtre de l'Académie française, Molière du meilleur spectacle de création française.
03:01 Donc elle a en fait à partir de ses chroniques écrit cette histoire d'amitié profonde entre un français et un algérien, que tout sépare, origine, métier, géographie.
03:10 C'est bien sur scène, là cette fois-ci, que la création du lien hors frontière, hors préjugé, se joue, et ça c'est toute la pièce en fait, Ibrahim Malouf, c'est ça le message.
03:20 C'est un peu ça, et puis bon moi j'aime bien aussi l'idée que Thibaut de Montalemberg est quand même conte, il faut savoir qu'il est conte vraiment, il est conte de Montalemberg.
03:29 Et moi, donc Ibrahim, ben en fait on a inversé les rôles, donc je joue moi le français qui s'appelle Pierre, et lui il joue l'algérien qui s'appelle Zireg.
03:38 Donc j'aimais bien l'idée que Denise a eu de nous donner cette occasion de nous mettre dans la peau de l'autre.
03:50 Je trouve qu'on est à une époque où on manque beaucoup d'empathie, et que d'un seul coup, de jouer sur ça, à une époque aussi où tout est un peu clivant.
04:00 Un arabe qui joue un français, c'est le français qui joue l'arabe, c'est un peu facile comme ça, mais en réalité ça devient de plus en plus compliqué de faire ce genre de choix aujourd'hui.
04:10 Et donc j'ai trouvé ça assez gonflé de sa part, et ça m'a plu.
04:14 - On plonge donc dans l'intimité des deux personnages. Pierre, le musicien qui souffre de ne pas pouvoir faire hurler sa trompette, que vous jouez dans son petit appartement parisien.
04:23 Puis Zireg, son ami écrivain, qui est joué par Thibaud de Montalemberg, et qui l'invite à venir s'isoler dans sa maison d'enfance pour se parler et s'opposer.
04:30 Alors cette réflexion, pour continuer sur l'idée des liens qui unissent les êtres, elle reflète aussi la majorité de vos créations, Ibrahim Alouf.
04:37 C'est peut-être pour ça que vous êtes reconnu dans cette histoire, parce que vous créez le lien, vous êtes pour l'amour, vous avez un message très positif.
04:45 - Peut-on être contre l'amour ? Je sais pas. Peut-on être contre le fait de connecter des liens ? Non.
04:50 - Il y a des gens qui sont pas forcément pour, vous savez.
04:54 - On va dire qu'il y a des gens qui sont pas doués pour, mais je ne peux pas imaginer un seul instant qu'on n'ait pas la volonté.
05:00 On arrive sur une planète de naissance, par définition, on crée un lien avec nos parents, avec des jeunes qui ont notre âge, etc.
05:09 Puis on évolue à travers ce lien. Après on peut être dégoûté par ce lien et puis avoir envie de le détruire, mais ça c'est un autre débat.
05:16 Mais l'idée qu'il y a quand même un peu derrière cette pièce, elle me parle beaucoup parce qu'on est, et là je me répète un peu, je radote un peu...
05:26 - Parce qu'on est pas clivés.
05:28 - Ce clivage qui consiste aujourd'hui à nécessairement être obligé, être sommé d'avoir un avis sur tout, et surtout sur la politique, sur la religion,
05:38 sur des sujets un peu compliqués, d'être obligé d'avoir un avis, d'être obligé de se positionner, ou alors si on dit rien c'est qu'en fait on est pour ou qu'on est contre.
05:48 Cette époque-là, elle est un peu inquiétante, je trouve.
05:52 Ça a été exacerbé par les réseaux sociaux parce que tu peux pas donner un avis en 140 caractères, tout est beaucoup plus compliqué que ça.
05:59 Si tu résumes tout en trois phrases, c'est nécessairement que tu vas ou bien essentialiser, donc faire des amalgames, ou bien décontextualiser,
06:08 donc prendre un élément, le mettre parce que ça t'arrange, mais en fait en réalité c'est quand même beaucoup plus compliqué que ça.
06:12 Donc cette pièce en fait, elle remet un peu en avant la nécessité de débattre, et donc ces deux amis qui se respectent beaucoup, qui parlent comme des amis,
06:22 et qui se disent tout, et qui se disent tout.
06:25 - Ils sont pas toujours d'accord.
06:26 - Voilà, alors c'est pas le débat avec ce côté très intellectuel, mais c'est une discussion à trois moments différents de leur vie,
06:33 entre deux amis qui osent se dire des choses de manière très franche parfois, et qui sont d'accord de ne pas être d'accord.
06:40 C'est quelque chose qui se perd aujourd'hui je trouve.
06:42 - C'est joli mon D.
06:43 Et on imagine que travailler avec un comédien aguerri tel que Thibaut de Montalembert, c'est comme faire une prépa comédien en avance rapide quoi.
06:50 - Mais c'est tellement ça !
06:52 Ce que je leur dis c'est que vous m'avez fait une sorte de formation rapide en un mois et demi, deux mois.
06:56 Mais bon, j'avais envie, parce que Denise m'a vraiment donné envie de faire cette expérience là,
07:01 parce que Thibaut c'est quand même pas n'importe qui, comédie française aussi, très grand acteur, très grand comédien,
07:07 il a tout fait dans sa vie, du doublage à des rôles hyper populaires, et même à dimension internationale.
07:14 Aujourd'hui il joue avec Michael Douglas, c'est quand même quelqu'un qui sait absolument tout sur ce qu'est la comédie,
07:20 le cinéma, les séries, la télévision, etc.
07:23 Donc être formé pour une première expérience par quelqu'un comme lui, c'est juste extraordinaire.
07:29 - Oui bien sûr.
07:30 Et puis les thèmes que vous abordez c'est aussi l'introspection, la recherche de soi, vous vous mettez comme à nu,
07:35 vous êtes votre propre inspiration, comment est-ce que vous abordez ça ?
07:38 Parce que c'est pas tout à fait la même chose que la musique, de jouer la comédie.
07:41 - Je découvre, je pourrais pas donner de...
07:45 - Vous avez le trac par exemple ?
07:47 - Oui, j'ai le trac.
07:48 - Plus qu'en montant sur scène, c'est pas la même chose.
07:51 - De moins en moins évidemment au fur et à mesure qu'on a joué la pièce,
07:53 et que j'étais rassuré par certaines choses qui m'inquiétaient.
07:55 Moi par exemple il y a une chose qui m'inquiétait énormément avant qu'on joue la pièce,
07:59 bien que Denise et Thibaut, et d'ailleurs il y a également une actrice qui est avec nous,
08:04 une comédienne qui s'appelle Sarah Jensoff-Grin, qui est extraordinaire,
08:06 mais tous m'ont beaucoup rassuré en me disant "mais t'inquiète pas pour l'histoire de la mémoire,
08:09 tu n'oublieras pas ton texte".
08:11 Mais j'avais quand même cette crainte-là, parce que j'ai jamais joué de texte avant.
08:14 Et donc en effet ils m'ont rassuré.
08:17 Bon, non, le trac est là, mais au fur et à mesure quand même on finit par voir que bon, ça va,
08:23 il y a un moment où c'est bon, on maîtrise un tout petit peu le...
08:25 - Vous traînez votre espace sur scène aussi,
08:27 vous accaparez l'espace qui n'est pas tout à fait le même aussi que quand on joue un instrument forcément.
08:31 - Ah ben ouais, ça peut ressembler quand même à certains égards,
08:34 mais c'est vrai que là par exemple la scène du théâtre du 13e art
08:36 est quand même gigantesque pour une scène de théâtre,
08:39 vraiment très très très grande.
08:41 Alors moi j'ai l'habitude même en concert de faire des scènes deux fois plus grandes,
08:45 mais quand j'ai ma trompette dans mes mains je cours dans tous les sens et je suis partout.
08:48 Mais là quand on doit jouer un rôle, de devoir occuper tout cet espace...
08:53 - Et puis se souvenir aussi de la place, du positionnement...
08:56 - Ça on finit par s'y habituer.
08:58 - Alors je l'ai dit, Ibrahim Malouf, vous êtes en plateau avec l'incroyable nez de la Maison Caron,
09:02 Jean-Jacques, alors Jean, le lien de ce soir il est tout créé,
09:05 dans l'émission qui crée le lien entre vous et Ibrahim Malouf,
09:07 puisque vous écoutez avec grand bonheur sa musique, et depuis longtemps, si j'ai bien compris.
09:11 - Même pour Rienci j'ai écouté.
09:13 - Alors c'est quoi votre album préféré ?
09:15 - Je ne suis pas assez précis pour ça, mais je me rappelle plus, c'était SN quelque chose...
09:21 - S3NS.
09:23 - S3NS, elle était incroyable, j'étais sur mon scooter et j'étais...
09:27 - C'est ça en fait, c'est le pouvoir de la musique d'Ibrahim et de sa trompette
09:32 de vous emmener voyager, vous qui aimez tant voyager en fait.
09:35 - Il y a une dimension très poétique et elle fait voyager comme les parfums ou les odeurs.
09:40 C'est vrai que là-dessus, la musique ne me fait pas souvent voyager,
09:44 beaucoup plus les odeurs et évidemment les ingrédients de parfumerie,
09:47 mais celle d'Ibrahim, oui j'avoue, elle me fait bien voyager.
09:50 - Elle est propice aux rêves.
09:52 - Alors pour revenir à ce qu'on disait tout à l'heure sur votre engageant Ibrahim Malouf,
09:56 votre musique est souvent associée quand même à des messages de paix, d'unité,
09:59 ce que vous faites aussi en tant que comédien, on vient de le dire en ce moment.
10:02 C'est ça le rôle aussi de la musique, de l'art en général pour vous,
10:07 c'est de souligner aussi la beauté des choses.
10:09 - C'est une sorte de mise en relief à travers le prisme de l'émotion.
10:13 Comment regarder les choses avec de l'empathie.
10:15 Regarder aujourd'hui par exemple ce qui se passe au Moyen-Orient, c'est tellement terrible,
10:19 mais si on devait raisonner avec notre cerveau,
10:22 on pourrait presque trouver des excuses à ce qui se passe,
10:24 on pourrait presque donner raison à des choses que dans l'absolu,
10:29 on serait complètement contre.
10:31 Et ce qui permet de retrouver un peu de raison, c'est l'émotion.
10:37 Et c'est comme au cinéma en fait, un film, si vous enlevez la musique,
10:40 tout est hyper pragmatique, hyper carré,
10:43 la musique va venir appuyer certaines émotions, aller chercher des trucs dans le cœur,
10:48 que les mots ne vont pas vous dire,
10:50 des choses pour lesquelles vous n'êtes pas forcément tout de suite éveillé,
10:53 et il faut un petit trigger, un petit déclencheur.
10:56 Et c'est cette émotion-là que la musique est la seule, à mon sens,
11:01 à être capable d'aller chercher,
11:02 mais je suis sûr que Jean-Jacques va dire que les odeurs aussi.
11:05 - Eh bien justement, merci pour le lancement !
11:08 Quelle transition !
11:10 Allez, on vous réécoute un petit peu avant de faire une pause.
11:13 - Ibrahim Malouf, sur Sud Radio.
11:25 On va revenir tout de suite avec le nez de Caron, Jean-Jacques et Ibrahim Malouf, vous l'aurez compris.
11:29 C'est excellent, sur Sud Radio, à tout de suite.
11:31 - Shiva, le spécialiste du ménage et repassage à domicile depuis 20 ans, présente...
11:42 - Sud Radio, c'est excellent, Judith Beller.
11:47 - Merci d'avoir choisi Sud Radio, c'est un bon choix, je dirais même plus.
11:50 C'est excellent. Avec moi ce soir, le virtuose de la trompette Ibrahim Malouf,
11:53 et le virtuose des senteurs, le nez de Caron, Jean-Jacques.
11:57 Alors Jean-Jacques, quand même, on va citer quelques-unes de vos créations.
12:02 Il y en a une qui m'a interpellé, c'est le tabac noir et tabac exquis.
12:06 C'est un thème cher à la maison Caron,
12:09 que vous, vous avez dû associer à une certaine forme de décadence, c'est ce qu'ils disent.
12:13 Il y a ce terme-là sur le site de la maison.
12:16 Alors c'est quoi l'odeur qui s'associe à ce mot pour vous, du coup ?
12:19 - À la décadence ? - Oui, c'est ce qu'ils disent sur le site.
12:22 Ils disent que le tabac a un côté très riche et très décadent.
12:25 Vous n'aviez pas lu le pitch ?
12:28 - Non, mais dans le tabac noir, on se base beaucoup sur le tabac, mais sur le patchouli.
12:33 Et le patchouli, il y a un truc un peu décadent dans le patchouli.
12:37 Il y a un truc vraiment très sensuel, on sent que ça peut déraper.
12:40 - C'est à base de patchouli ? - Oui, de patchouli.
12:43 - D'accord. Et quand vous créez un parfum, on a envie de savoir un petit peu,
12:48 est-ce que vous associez le mot à l'odeur ? Est-ce que c'est une image ?
12:51 Qu'est-ce qui vous vient en premier ?
12:53 - Tabac noir, oui. Je voulais faire un tabac noir.
12:56 Je voulais faire un tabac très oriental, très cuiré,
12:59 et c'est pour ça que je suis parti sur cette overdose de patchouli.
13:03 Tabac esky, l'histoire est complètement dingue,
13:05 parce que c'est une espèce de boule d'herbe que j'ai sentie en Afrique,
13:09 dans une rivière asséchée au Mozambique.
13:12 Un voyage absolument incroyable. - Oui, c'est un beau pays.
13:14 - Et je me baladais dans une rivière asséchée,
13:17 je vois cette espèce de boule d'herbe, je la renifle,
13:20 et ça sentait le cigare et le chocolat.
13:22 C'était dingue. Et je me suis dit "Waouh, je vais faire un tabac au chocolat, ça va être trop bien".
13:26 - Et donc c'est le chocolat la base de l'esky, quoi.
13:28 - Oui. - En même temps, ça va bien avec, on a entendu dire.
13:30 - Oui, bien sûr. Alors moi je l'avais appelé tabac au chocolat,
13:33 mais après nous, chez Caron, on a décidé de l'appeler tabac esky,
13:36 parce qu'on ne voulait pas être trop littéral, chocolat,
13:38 et laisser deviner le truc.
13:40 Même si, j'essaye de faire ce que j'appelle une parfumerie honnête,
13:43 et donc j'essaye de faire en sorte que les parfums sentent ce que je dis.
13:47 Donc si vous sentez tabac esky, si vous voulez, vous viendrez à la boutique chez nous,
13:51 ça sentira le chocolat, et ça sentira le tabac, vous verrez.
13:54 - Alors il y en a deux autres aussi qui m'ont interpellé,
13:56 bon évidemment la rose de Caron, puis le rose intense,
13:59 mais la différence d'odeur entre deux roses, c'est ça ?
14:01 Ou qu'est-ce que c'est la nuance en fait ?
14:03 Comment est-ce que vous faites varier ces odeurs pour arriver à souligner leur nom justement aussi ?
14:07 - Alors la rose c'est particulier, parce que la rose,
14:09 il y a tellement de variétés différentes,
14:11 si vous allez à Roserey, au Bois de Boulogne, vous verrez,
14:14 c'est incroyable la diversité d'odeurs de roses qu'il peut y avoir,
14:17 donc on peut aller chercher des roses très intenses,
14:19 vraiment, jusqu'à des roses très fruitées,
14:22 jusqu'à des roses extrêmement végétales,
14:24 enfin vraiment, je pense que c'est la fleur
14:27 la plus ouverte dans sa diversité,
14:30 vraiment on peut aller, et du coup l'idée à chaque fois,
14:33 c'est d'aller capturer un aspect de cette rose-là,
14:36 de cette diversité, et de le mettre en exerbe,
14:38 de pousser ça, donc par exemple,
14:40 on a une rose croquante, où j'ai fait une rose concombre,
14:42 pour travailler sur la végétalité,
14:45 la fraîcheur et le côté très aqueux.
14:47 - Ouais, et alors cette nuance dont vous parlez,
14:50 entre ces différentes roses, est-ce que c'est accessible à tout le monde
14:52 si on se concentre vraiment, ou est-ce qu'il faut avoir un nez à guérir ?
14:55 - Moi je crois, ouais.
14:58 Franchement, aller dans une roseraie, vous verrez, c'est passionnant,
15:01 vraiment, on peut passer des heures et toutes les sentir,
15:04 et en plus de ça, quand on compare, on sent mieux les différences.
15:08 Moi je fais partie d'un club de néologie,
15:11 et on goûte toujours les vins par deux,
15:13 parce que justement, en comparant,
15:15 on repère bien mieux les différences, tout simple.
15:18 Donc si on va dans une roseraie, et qu'on sent 15 roses,
15:21 on verra très bien les différences, oui, bien sûr.
15:23 - Mais bon, quand même, vous sentez minutieusement les petites choses de la vie,
15:25 les odeurs que nous, le commun,
15:27 alors peut-être qu'on les sent, mais on n'y fait pas forcément attention.
15:29 C'est ça votre savoir-faire, c'est de savoir repérer les odeurs,
15:33 comme peut-être Ibrahim sait aller chercher les notes,
15:36 d'une manière très particulière.
15:38 - Quand j'étais à l'école, j'avais un de mes profs qui nous avait dit
15:42 "les gens entendent les odeurs, et les parfumeurs les écoutent".
15:45 Et je trouve que c'est un peu, c'est assez exact, je trouve.
15:49 On est à l'écoute du monde olfactif qui nous entoure,
15:52 beaucoup plus que les autres, c'est normal,
15:54 parce que c'est notre métier, et puis aussi parce qu'on cherche toujours des idées.
15:57 Donc du coup, dans ce qu'on mange, carrément,
16:01 mais même en marchant dans la rue, en sentant un vieux parfum,
16:04 ça peut nous donner une idée d'un nouveau parfum, vous voyez.
16:07 Donc oui, je pense que la différence entre les parfumeurs et les autres,
16:11 c'est qu'on écoute les odeurs.
16:14 - Et alors ce qui est intéressant, je suis obligée de rebondir avec vous,
16:17 Ibrahim Manouf, quand on écoute Jean-Jacques, il nous dit qu'il écoute les odeurs,
16:20 est-ce que vous, vous pouvez, la musique elle a une odeur pour vous,
16:23 est-ce que vous pouvez sentir la musique ?
16:25 - Oui, mais c'est la grande comparaison par rapport à ce que dit Jean-Jacques,
16:29 c'est l'harmonie en fait.
16:32 C'est-à-dire que quelqu'un qui écoute de la musique,
16:36 c'est vrai que dans la musique on n'utilise pas les mêmes vocabulaires,
16:41 mais la différence entre quelqu'un qui aime bien la musique, simplement,
16:44 parce que c'est sympa d'avoir de la musique,
16:46 et la personne qui veut vraiment entendre les harmonies, c'est ça en fait.
16:48 C'est qu'on va entendre la différence qu'il y a dans toutes les notes qui sont proposées,
16:52 pour avoir été associées, pour donner cette note générale qu'est l'harmonie.
16:56 Et en fait c'est pour ça que moi souvent je dis aussi,
16:59 que pour savoir si on est juste quand on est en train de jouer,
17:01 il faut écouter deux notes, pas juste une.
17:03 C'est un peu la même chose, c'est comme l'onologie,
17:05 l'exemple que donnait Jean-Jacques avec le vin,
17:08 goûter deux vins, pour vraiment pouvoir les comparer,
17:11 pour savoir l'une par rapport à l'autre.
17:13 Parce que si tu en goûtes un tout seul, t'as pas l'harmonie qu'il y a avec.
17:16 - C'est comme ça que vous faites, vous comparez les notes en fait.
17:18 - Et pour savoir si on est juste ou pas,
17:20 si tu joues une note toute seule, tu peux jamais savoir si elle est juste ou pas.
17:23 Et il faut en jouer une autre, pour pouvoir écouter l'harmonie et savoir si elle est juste.
17:27 - La mettre en contexte. - Oui voilà, exactement, la mettre en contexte.
17:30 - Et alors comment est-ce que vous percevez vous, Jean-Jacques,
17:34 le lien entre les souvenirs, les émotions, les parfums, c'est très lié tout ça chez vous.
17:39 - Ah bah oui, l'odorat c'est le sens qui nous fait le plus facilement voyager dans le temps.
17:45 Alors peut-être qu'Ivrain va dire que la musique plus, mais...
17:48 - En fait c'est les deux je crois. - Mais les deux, ouais ouais.
17:50 Mais bon après, pareil, quand j'étais à l'école de parfumerie,
17:54 on nous avait expliqué que vraiment le centre émotionnel était le plus proche du bulle olfactif.
17:59 Donc réellement, même anatomiquement,
18:03 il y a vraiment une connexion entre les émotions et le bulle olfactif.
18:08 Donc moi je pense quand même que l'odorat et l'olfaction,
18:13 c'est ce qui est le plus capable de nous révéler des émotions d'une intensité incroyable
18:19 en une simple inspiration, vraiment en un fragment de seconde.
18:22 Peut-être qu'il faut un peu plus de temps dans la musique pour se rentrer dans le morceau.
18:26 - Attends, on va débattre.
18:29 - Et alors, ce que vous dites, moi ça me fait penser à Marcel Proust,
18:33 la Madeleine de Proust forcément, dans la recherche du temps perdu.
18:37 - À tous comme Madeleine.
18:39 - Voilà, parce qu'on a tous une odeur qui nous rappelle quelque chose de notre enfance.
18:43 Donc, quelle est la vôtre par exemple ?
18:46 - C'est marrant, j'en parlais hier.
18:48 C'est le jardin qui était derrière la maison qu'on louait tous les étés avec mes parents.
18:54 C'était en Bretagne, à côté de Quiberon, et il y avait des pins maritimes.
18:58 Et j'adorais aller là-bas et je touchais les arbres,
19:01 et souvent j'avais la résine qui restait collée sur mes doigts.
19:04 Et du coup, quand on s'était à côté de la plage,
19:07 d'ailleurs je me suis dit "c'est incroyable, j'ai jamais fait un parfum là-dessus"
19:10 alors que c'est vraiment une idée géniale de parfum.
19:12 Mais ce mélange d'odeur de la mer, des algues,
19:16 parce que c'est la Bretagne, donc ça sent bien les algues et tout.
19:19 Le sable, bien sûr, évidemment, ce côté comme ça.
19:22 Et puis cette odeur de pin, de résine, enfin vraiment,
19:25 c'est un boulevard pour faire un parfum, et je ne l'ai pas fait, c'est fou.
19:28 - Bah voilà, c'est votre prochain projet.
19:30 Et vous alors, Ibrahim, les odeurs du pays peut-être ?
19:33 Du Liban, de la maison, de la cuisine de votre mère ?
19:36 - J'ai plein plein plein d'odeurs, je pourrais vous parler des heures.
19:39 Mais il y en a une en particulier, alors je vais vraiment faire un scoop familial,
19:43 parce que je ne l'ai jamais dit à personne,
19:45 mais quand ma grand-mère est décédée il y a deux ans et demi,
19:48 j'ai récupéré quelques affaires à elle, parce qu'elle habitait chez moi à la maison.
19:52 Et parmi ces affaires, il y avait un parfum, je ne citerai pas la marque,
19:55 il y avait un parfum qui était à elle, et c'est vraiment son parfum depuis toujours.
19:59 Et comme elle avait 99 ans, son odeur était devenue indispensable à nous tous.
20:03 Son odeur était un pilier de la famille en fait.
20:05 Et maintenant, parce que j'ai ce parfum avec moi,
20:08 il m'arrive parfois, mais je ne le dis à personne, quand je suis tout seul,
20:11 j'ai besoin qu'elle soit à mes côtés,
20:13 parce que c'est une femme qui a énormément compté dans ma vie,
20:16 je ferme les yeux, je sens cette odeur,
20:18 et je ferme les yeux, je reste avec elle comme ça pendant 15-20 minutes.
20:21 - Que c'est joli !
20:22 - Et je repose. Mais ça, vraiment, dans ma famille, personne n'est au courant.
20:25 - Et bah voilà, ils le sauront maintenant !
20:27 - On espère qu'ils vous écoutent quand même !
20:29 - C'est hyper amouvant.
20:31 - C'est-à-dire, c'est ce que j'allais dire en fait,
20:33 c'est que finalement, qu'on parle de notes de parfum, de notes de musique,
20:36 on inscrit les émotions en fait. C'est ça, Jean-Jacques ?
20:39 - Oui, c'est ça, on inscrit les émotions, on les matérialise par une odeur,
20:43 par des molécules, par un vent, par fumer.
20:46 - Moi je dis toujours que les mélodies, c'est des souvenirs.
20:49 Et je pense que les odeurs aussi, c'est des souvenirs.
20:51 Et en fait, quand une mélodie vous accompagne à une période de votre vie,
20:56 même si elle est tombée là par hasard, même si vous ne l'avez pas choisie,
20:59 - Ad vitam, on s'en souviendra.
21:02 - Elle est imprimée à cette époque-là de votre vie, ou à ce moment-là,
21:05 à cette aventure où vous vivez, une histoire d'amour,
21:08 une grossesse, la perte de quelqu'un de cher, des vacances,
21:12 peu importe, le jardin en Bretagne, je sais.
21:15 La mélodie va être printée, imprimée, gravée définitivement à ce moment-là.
21:22 Donc quand vous l'écoutez, vous replongez dans le souvenir.
21:24 Je pense que les odeurs, c'est exactement pareil.
21:26 - C'est deux sens que sont l'ouïe et l'odorat, effectivement.
21:29 Alors vous, Jean-Jacques, assez rapidement, on en parle quand même, c'est important,
21:33 vous faites aussi des parfums sur mesure.
21:35 - Ça peut vous arriver, ouais.
21:37 - Et alors là, par exemple, c'est intéressant, quand vous avez quelqu'un en face de vous,
21:41 c'est quoi les premiers détails qui vont vous emmener sur le chemin d'une odeur ou d'une autre ?
21:46 - Les souvenirs d'enfance, les odeurs importantes de sa vie.
21:50 Donc du coup, je demande à Imaïm, c'était quoi le parfum de sa grand-mère ?
21:53 - Un parfum sur mesure qui va se créer, on l'adore !
21:56 - Et puis les parfums qu'ils ont portés aussi, ça parle pas mal des goûts qu'on a.
22:02 J'essaie du coup, peut-être, de voir s'il y a des ingrédients communs à ça.
22:07 Et puis surtout, ce qu'ils ont envie, ce qu'ils ont envie de sentir,
22:09 et ce qu'ils ont envie de raconter, parce que le parfum, ça parle de soi.
22:13 Il y a un rapport à l'âme dans le parfum.
22:15 Donc je pense vraiment que le parfum parle de qui on est.
22:19 Donc du coup, je vais leur demander d'abord, qu'est-ce que tu as envie de raconter dans cette odeur-là ?
22:25 Parce que quelque part, bien sûr, il y a le regard et les vêtements,
22:30 mais c'est un des premiers, en tout cas quand on arrive assez proche des gens,
22:36 le parfum, c'est une des premières choses qui parle vraiment de son intimité.
22:40 Donc c'est important quand même.
22:42 - Donc c'est vraiment une plongée au cœur des gens.
22:44 Il n'y a même pas de l'intimité, c'est au cœur d'eux.
22:46 - Moi je crois qu'il y a un rapport à l'âme avec le parfum.
22:48 Je pense vraiment que les parfums parlent de nous.
22:50 - D'accord.
22:51 - Vraiment.
22:52 - Donc en fonction du parfum qu'une personne porte,
22:54 vous allez savoir comment elle se positionne aussi dans la vie,
22:56 sans forcément lui faire un parfum sur mesure pour le coup.
22:58 C'est une information pour vous sur la personne que vous avez en face de vous.
23:03 - Oui, oui. Après, je ne suis pas...
23:05 - Oui, d'accord.
23:06 - Je suis ouvert d'esprit à la base.
23:07 - Oui, on espère bien.
23:08 - Je suis très ouvert.
23:09 - Mais quand même, c'est un indice intéressant.
23:11 - Oui, quand même.
23:13 - Ne serait-ce que s'il est très connu,
23:15 ou si c'est une curiosité,
23:17 s'il y a quelque chose de vraiment intéressant,
23:19 ou si par exemple c'est un parfum pour homme qui est porté par une femme,
23:22 ça dit quelque chose quand même.
23:24 - Oui, c'est sûr.
23:25 Je vous poserai des questions en l'antenne, Jean-Jacques.
23:27 - Ou inversement, d'ailleurs.
23:28 Un homme qui porte un parfum de femme, c'est vachement intéressant,
23:30 et c'est tout à fait possible.
23:32 - Il y a des parfums mixtes aussi.
23:34 - Mais nous, nos parfums aujourd'hui,
23:36 moi je ne fais pas un parfum en me disant
23:38 je le fais pour un homme ou pour une femme.
23:39 Moi je raconte une histoire parfumée.
23:41 - Et après c'est la marque qui décide où elle le casse.
23:43 - Mais non, mais même pas.
23:45 Notre collection de hautes parfumeries,
23:47 elle n'est pas genrée.
23:49 - D'accord. Ça c'est bien.
23:50 - Imaginez faire une musique pour les femmes et une musique pour les hommes.
23:52 - Mais voilà, exactement.
23:53 - C'est ça qui est génial.
23:54 - En fait, le parfum, il est...
23:55 - C'est vrai ? On n'y pense pas ?
23:56 - Mais oui, bien sûr.
23:57 Il est genré à partir du moment où il est porté,
24:00 où il est incarné par quelqu'un.
24:02 - D'accord.
24:03 - C'est forcément une alchimie entre l'aura personnelle de la personne
24:06 et ce qu'elle sent.
24:07 - Oui.
24:08 Eh bien c'est excellent ce soir sur Sud Radio.
24:11 C'est la radio où les voix se font entendre
24:13 et on peut aussi les sentir ce soir.
24:16 On est avec le musicien engagé pour la beauté,
24:18 Ibrahim Malouf et l'incroyable nez de la maison Caron-Jean-Jacques.
24:21 Vous restez là surtout.
24:23 [Musique]
24:29 Shiva, le spécialiste du ménage et repassage à domicile depuis 20 ans, présente...
24:34 [Musique]
24:35 - Sud Radio, c'est excellent. Judith Beller.
24:38 - Vous êtes sur Sud Radio et vous êtes tous ici chez vous, bien évidemment.
24:41 C'est excellent avec le trompettiste Ibrahim Malouf et le nez de la maison Caron-Jean-Jacques.
24:46 Et on écoute encore un peu de son.
24:47 [Musique]
24:52 [Musique]
25:19 - Ibrahim Malouf et son album "Capacity to Love" sur Sud Radio.
25:23 Il y a deux titres qu'on vient d'entendre.
25:25 Le titre, Ibrahim, que vous avez fait avec Sharon Stone, qui s'appelle "Our Flag",
25:29 pour "Notre drapeau".
25:31 Et puis un titre un peu hommage, Charlie Chaplin, "Speechless",
25:35 qui reprend un de ses textes.
25:37 C'est le 15e album que vous avez sorti.
25:40 C'est un hymne à l'inclusion, au partage et à l'identité.
25:43 Ce que vous disiez tout à l'heure, dans un monde où revendiquer sa différence est devenu clivant.
25:47 "C'est le pitch, c'est votre conviction", ça vous nous l'avez bien dit.
25:51 Alors sur cette première chanson avec Sharon Stone,
25:55 elle dit "la destination a besoin de vacances,
25:59 on en a marre des négociations de campagne".
26:01 Puis elle dit aussi un peu plus tard, et pas dans cet extrait,
26:04 "ne t'éloigne pas garçon, nous avons quelque chose à dire, garçon, notre pays n'est pas un jouet".
26:07 C'est une chanson anti-Trump ?
26:09 - Si vous demandez à Sharon Stone, oui.
26:13 - C'est elle qui a écrit le texte ?
26:14 - C'est elle qui a écrit le texte, oui.
26:15 - C'est elle qui a écrit pour la musique.
26:17 Moi je lui avais demandé, en gros,
26:21 j'ouvre mon album "Capacity to Love" avec le discours de Charlie Chaplin,
26:25 qui est issu du film "Le dictateur", où il arrive à la fin,
26:28 et au lieu de faire un discours de dictateur, il fait un discours de réconciliation.
26:33 Et tout le monde l'applaudit, alors qu'ils s'attendaient tous à applaudir un dictateur.
26:37 Comme quoi, en gros, si on choisit les bons mots,
26:40 on peut convaincre des gens qui sont complètement à l'opposé de vous.
26:44 Et comme je démarrais cet album avec le cinéma,
26:47 je me suis dit "je veux le finir avec le cinéma",
26:48 et je voulais un discours qui raconte la même chose, mais avec des mots d'aujourd'hui.
26:53 Et Sharon Stone, c'est une femme qui n'a pas sa langue dans sa poche,
26:55 et qui, en général, quand elle a un truc à dire, elle le dit,
26:57 et elle n'en a rien à faire de ce que les gens pensent.
26:59 Et j'aimais bien cette idée-là,
27:01 et comme j'ai su qu'elle aimait ma musique et qu'elle m'écoutait beaucoup,
27:04 je suis allé la voir, je lui ai proposé,
27:06 et elle a écrit ce texte comme un écho, mais très actuel,
27:10 du discours qui date maintenant de plus de 80 et quelques années de Charlie Chaplin.
27:14 Et c'est le même message qu'il y a derrière.
27:17 Alors on peut l'associer à Trump, parce qu'on parle, selon elle,
27:20 en tout cas, d'une forme de dictature.
27:23 - Oui, des extrêmes en tout cas.
27:25 - Mais moi, par exemple, ça faisait écho pour moi à plein d'autres dictatures du Moyen-Orient,
27:29 notamment au Liban, où on se retrouve dans un état où en fait il n'y a plus personne de dirigeant du tout,
27:34 il n'y a plus de droit, il n'y a plus d'état de droit, il n'y a plus de gouvernement,
27:36 il n'y a plus d'économie, il n'y a plus rien,
27:37 qui est aussi une dictature par l'absurde.
27:40 Et donc c'était une manière aussi de faire écho un peu à ces nouvelles formes de dictature.
27:46 - Et alors comme vous le dites, Sharon Stone, c'est une icône,
27:49 cette actrice engagée, elle n'a pas du tout sa langue dans sa poche,
27:51 c'est une femme incarnée.
27:53 Et vous aimez beaucoup ce genre de profil de femme, d'artiste féminine aussi,
27:57 parce que vous aimez leur puissance en fait.
27:59 C'est comme si vous faisiez une ode aussi souvent à travers vos textes à la puissance de ces femmes.
28:03 - J'ai été élevée par des femmes et par des femmes aux personnalités diverses et variées,
28:08 certaines très grandes gueules, d'autres très discrètes,
28:11 mais toutes fortes et toutes avec des convictions très très impressionnantes en fait
28:16 pour le jeune garçon que j'étais à l'époque,
28:18 qui s'identifiait peut-être dans une forme de...
28:23 Moi je voyais mon père, je voyais les hommes de ma famille, etc.
28:26 Puis en fait j'ai compris que c'était pas du tout eux qui dirigeaient,
28:28 qui réglaient les problèmes et qui organisaient un peu la vie.
28:31 C'était les femmes de ma famille, j'ai donc ma grand-mère Odette,
28:35 dont je parlais en hors antenne, qui nous a quittées il y a deux ans à l'âge de presque un siècle.
28:41 - On en avait parlé tout à l'heure de son odeur.
28:44 - Ah oui c'est vrai, j'en ai parlé en ligne.
28:47 - En ligne !
28:49 - En antenne.
28:50 Et voilà, et ma mère, mes tantes, mes soeurs, ma soeur, mes soeurs,
28:55 elles ont un rôle fondamental et donc en effet,
28:59 l'homme que je suis aujourd'hui ne peut plus imaginer créer
29:04 sans rendre hommage à ces femmes qui m'ont aidé à m'exprimer.
29:11 C'est toujours les femmes de ma famille qui m'ont sauvé
29:14 de toutes les situations dans lesquelles j'étais dans ma vie.
29:16 Ça a toujours été des femmes d'ailleurs qui m'ont sauvé.
29:18 Alors certaines personnes vont dire "c'est sexiste de dire ça, ça sert à rien"
29:22 mais dans mon cas c'est la vérité.
29:24 - On a le droit de dire ce qu'on veut sur Sud Radio, c'est le parle en vrai.
29:27 Alors "Speechless", justement pour reprendre sur le texte de Chaplin dans "Le Dictateur",
29:31 effectivement c'est un texte qui nous explique aussi que tout passe,
29:33 même la haine, même les dictateurs,
29:35 et que nous avons le pouvoir de créer de la joie, de l'amour en fait.
29:39 Votre musique c'est aussi une ode à la résistance par l'amour en fait.
29:42 C'est ça, c'est une résistance pour vous, c'est une forme de résistance.
29:44 - Ça a toujours été ma philosophie, je pense que...
29:48 Vous savez juste avant de venir à cette émission, j'étais avec Claude Lelouch,
29:51 avec qui j'ai travaillé pour son prochain film.
29:54 Et c'est quelqu'un qui m'inspire beaucoup aussi, je trouve.
29:58 Alors on n'a pas le même âge, il a 40 ans de plus que moi,
30:01 mais... même plus, il a 50 ans de plus que moi en fait.
30:05 Non, il a 40 ans de plus que moi, pardon.
30:09 Et il y a cette idée que, quelque part, c'est lorsqu'on perd espoir,
30:17 et notamment l'espoir de l'amour, que tout se perd.
30:21 Et que tant qu'on sait que quelque part...
30:25 On ne se connaît pas par exemple, on ne s'était jamais rencontrés avant.
30:29 Mais moi je suis d'accord...
30:31 - Vous êtes déjà venu dans cet excellent Ibrahim.
30:33 - Avec vous ? - Oui.
30:35 - C'est vrai ? - Oui, c'était dans un autre studio.
30:37 C'est pas grave.
30:39 - On m'enlève pas ? - On garde, on garde !
30:41 - Je me suis affiché ! Merde ! C'est trop tard, je ne peux plus revenir en arrière.
30:45 - C'est pas grave. - Je suis désolé.
30:47 C'est vrai qu'on fait beaucoup d'interviews, donc des fois je sais pas...
30:49 - Pardon, mais bien sûr que je me rappelle de vous, évidemment !
30:52 Je ne peux pas oublier votre odeur !
30:54 - Oula ! - C'est pas ça que je voulais dire.
30:56 - On faisait des questions après ! - D'ailleurs votre parfum c'était...
30:58 Non non mais, il y a...
31:00 Ah oui, alors pour ceux qui viennent tout juste d'arriver dans l'émission,
31:03 j'ai dit ça parce qu'il y a Jean-Jacques qui est le nez de Caro.
31:06 Non mais, en fait, à partir du moment où l'amour est là,
31:09 et qu'on a une volonté de créer un lien,
31:11 alors rien ne peut nous emmerder,
31:14 et nous empêcher d'être liés.
31:16 C'est ça que ça veut dire.
31:18 On pourrait même être en désaccord sur tout,
31:20 si on a envie de passer un bon moment ensemble,
31:22 et qu'on a envie de faire une belle émission,
31:24 qu'on a envie de boire un coup,
31:26 qu'on a envie juste d'écouter de la musique ensemble,
31:28 et bien en fait on pourrait, et il n'y a pas de problème, c'est pas grave.
31:30 C'est pour ça que l'amour, pour moi,
31:32 est un peu la seule solution qui nous reste.
31:34 - C'est vrai. Alors vous Jean-Jacques, vous avez des petites obsessions.
31:37 On change un peu de sujet, vous avez des duos de matière première
31:40 qui peuplent les murs de votre bureau sous forme de post-it.
31:43 - Mais comment vous savez ça ?
31:45 - Clannés lors de vos voyages autour du monde.
31:47 - Une anecdote par exemple sur votre passion pour l'oud.
31:49 Alors j'ai découvert ce que c'était l'oud, vous allez pouvoir expliquer.
31:51 - Oui, surtout que je rends des voyages.
31:53 - Ça vient d'Inde ça.
31:55 Qu'est-ce que c'est l'oud ?
31:57 - L'oud, c'est un bois
31:59 qui est très utilisé au Moyen-Orient.
32:02 La plupart du temps, il est brûlé.
32:04 - D'accord, qui fait un sang en fait.
32:06 - Comment ? - C'est comme un encent.
32:08 - Et quand il brûle, l'essence qui est contenue dans le bois boue,
32:13 et ça sent très fort.
32:15 C'est un bois magnifique.
32:17 Il faut 25 ans en gros pour pouvoir faire une essence de oud.
32:22 Puisqu'en fait, à la base, l'arbre est blanc.
32:25 À la base, il était attaqué par un insecte
32:27 et il développait une résine noire.
32:29 Et c'est cette résine qui sent fort.
32:31 Mais c'est un processus très très long.
32:33 - Donc c'est un parfum rare.
32:35 - C'est très rare, c'est très cher l'essence de bois de oud.
32:37 Les deux grandes régions du monde
32:39 où on fait de l'essence de bois de oud,
32:41 c'est l'Inde et l'Asie.
32:43 Et là je rentre du Vietnam où j'ai été pour le oud.
32:46 Et c'était un voyage complètement dingue.
32:49 Parce que, déjà, j'adore l'Asie.
32:51 Alors pour le coup, en Asie, il y a de l'amour.
32:53 Vraiment, vraiment, vraiment.
32:54 Les gens sont d'une gentillesse.
32:56 Il y a vraiment une ouverture d'esprit incroyable.
32:58 - En général, ils sont bouddhistes.
33:00 - Ah oui, bah plus de la moitié des gens au Vietnam sont bouddhistes.
33:04 Et donc ils brûlent ce bois là.
33:07 Mais dans le processus de fabrication des morceaux de bois qu'on brûle,
33:11 on récupère les sures et on les distille pour faire de l'essence de bois de oud.
33:16 - Et ça, vous l'avez mis sur un post-it au-dessus de votre bureau ?
33:18 - Oui, je cherchais...
33:20 - J'adore cette petite anecdote.
33:22 - Je suis un peu un obsédé de l'amour aussi.
33:24 Je fais des parfums sur des histoires d'amour impossibles.
33:26 - D'accord. Vous parlez de vous ?
33:28 - Oui, ça résume.
33:30 Mais j'adore cette idée de la belle et la bête.
33:33 J'adore cette idée de deux ingrédients qui ne sont pas d'accord,
33:37 qui sont d'accord sur rien.
33:39 - Et que vous allez en mettre ensemble.
33:41 - Le eau et le café.
33:43 Mais peut-être que s'ils se parlent, ils vont s'aimer.
33:46 - Ah, c'est beau aussi.
33:47 - Et moi j'aime bien faire ça, l'eau de café, la rose de concombre,
33:51 la tumereuse de gingembre, le tabac, le chocolat.
33:55 - Et alors ce qui est intéressant, pour continuer sur ce que vous dites,
33:58 c'est qu'à chaque pays son odeur, il y a le vétiver de Haïti,
34:00 il y a le maniola de Chine.
34:02 C'est des éléments que vous allez justement assembler,
34:04 comme vous venez de le dire, parfois pour créer le jus de parfum.
34:07 Et vous aussi comme Ibrahim, vous liez le monde, mais alors dans un flacon.
34:11 C'est ça que vous faites.
34:12 Parce que finalement il n'y a pas de frontière dans un parfum.
34:15 - Il n'y a pas de frontière, non, tout le monde.
34:17 D'abord on les vend partout, et puis surtout tout le monde peut...
34:20 C'est tellement personnel un parfum que dans n'importe quel coin du monde,
34:24 on pourra aimer un parfum.
34:26 C'est très universel, oui, pour le coup.
34:29 Alors il y a des goûts, bien sûr.
34:31 Au Moyen-Orient il y a certains goûts, en Asie il y en a d'autres.
34:35 Mais quand même on est de plus en plus dans une espèce d'universalité.
34:40 Et comme les parfums se vendent partout dans le monde,
34:42 finalement tout le monde aime tous les parfums.
34:45 Et le houde par exemple, qui il y a 10 ans ou 15 ans,
34:47 était essentiellement porté au Moyen-Orient.
34:50 Aujourd'hui il y a beaucoup de gens en Occident, en France,
34:53 et un peu partout dans le monde, il y a beaucoup de gens
34:55 qui portent des parfums à base de houde, et c'est très bien.
34:57 - Donc on parle d'universalité, on est d'accord.
34:59 - Mais complètement, complètement.
35:00 - Finalement pour tous les deux, c'est le fait de plonger
35:04 dans des univers sensoriels, l'un et l'autre,
35:07 qui vous ouvrent la voie des œuvres uniques,
35:09 qui créent l'unicité de votre création.
35:11 - Oui, c'est l'émotion en notes, portée par le vent,
35:14 notes de musique ou notes olfactives.
35:17 - Ibrahim Malouf.
35:19 - J'étais en train de réfléchir à ce que vous étiez en train de raconter,
35:23 et à "L'amour impossible", et je me disais,
35:26 ce que j'essaie de mettre en musique souvent,
35:27 c'est ce que je n'arrive pas à vivre,
35:29 ce qui n'existe pas véritablement sous mes yeux,
35:32 et je le mets en musique pour qu'on puisse se projeter déjà,
35:35 que ce soit une partie déjà possible.
35:38 Et pour moi, les odeurs, c'est un peu la même chose.
35:40 Je parlais de l'odeur de ma grand-mère,
35:41 si j'aime autant l'odeur, c'est parce que je ne peux plus être avec elle,
35:44 mais plus légèrement.
35:46 Moi j'adore l'odeur du café, alors que je n'en bois pas du tout,
35:49 mais si j'aime cette odeur, c'est parce que ça me rappelle
35:51 toute mon enfance, lorsque les gens dans ma famille buvaient le café,
35:54 moi j'étais tout petit, je jouais à côté,
35:56 cette odeur-là reste, et donc c'est l'impossibilité de revenir dans l'enfance,
36:00 mais que je vis à travers cette odeur-là.
36:02 Donc il y a souvent, pour moi, les odeurs et la musique sont là
36:05 pour nous aider à nous replonger dans tout ce qui n'est plus possible de vivre,
36:08 ou qui n'est pas encore possible de vivre.
36:10 - Donc c'est un peu de l'art du fantasme en fait aussi, c'est ça ?
36:13 - Oui, le fantasme, oui. - C'est beau.
36:15 Eh bien merci à vous qui écoutez cette excellente Chine de Chura Vie ce soir,
36:18 j'espère que vous aussi, on est sur Sud Radio avec le virtuose de la trompette
36:21 Ibrahim Malouf et le virtuose des senteurs, je l'ai dit tout à l'heure,
36:24 le nez de Caron, Jean-Jacques. Vous restez là, on revient.
36:27 C'est excellent sur Sud Radio, on approche de l'heure de se quitter,
36:45 mais ne vous inquiétez pas, ce n'est pas encore la fin,
36:47 on a encore quelques minutes ensemble pour explorer davantage
36:49 les parcours du trompettiste Ibrahim Malouf
36:51 et du nez de la maison Caron, Jean-Jacques.
36:54 Allez, on joue avec plaisir.
36:56 - C'est un clavier ?
37:02 - Bon, c'était Ibrahim Malouf qui parle sur sa propre musique,
37:08 donc tout va bien ? - Non, c'était pas volontaire.
37:10 Pardon, je suis dissipé.
37:12 - Est-ce qu'on peut remonter un peu le son que les auditeurs entendent ?
37:16 - C'est un peu comme ça.
37:18 - Alors, je ne sais pas comment le prononcer,
37:23 donc vous allez peut-être m'aider, "Au bain rin" en français ?
37:26 - "Au bine rin"
37:28 - De Ibrahim Malouf, c'est avec Angélie Kidjo,
37:30 c'est l'album "Queen of Sheba" sur Sud Radio.
37:32 Alors Ibrahim, forcément, j'ai choisi ce titre,
37:34 car grâce à cet album, vous êtes le premier instrumentiste libanais
37:37 à avoir été nommé aux Grammy Awards.
37:39 J'ai envie de dire bravo, c'est excellent.
37:41 Quelles consécrations, vous n'y auriez pas pensé, ça, au début de votre carrière ?
37:44 - Jusque-là, c'est quand même un truc de fou.
37:46 - Et surtout, et ce n'est pas pour me vanter,
37:48 mais surtout que j'ai été nommé deux années de suite aux Grammys.
37:50 Et ça, c'est complètement fou.
37:52 La première année, c'était en effet, il y a deux ans,
37:54 avec l'album avec Angélie Kidjo.
37:56 Et donc je me disais, bon, c'est parce que c'est Angélie Kidjo, etc.
37:58 Puis cette année, avec mon album, sans Angélie Kidjo.
38:01 - Il y a du bon monde sur votre album,
38:03 mais c'est quand même, vous, l'essentiel.
38:05 - Après, il y a des feats, il y a des invités.
38:07 - Oui, c'est ce que je dis.
38:09 - Mais non, c'est quand même fou.
38:11 Vivre ça vraiment.
38:13 En tout cas, je l'ai vécu de tout mon cœur, avec beaucoup de passion.
38:15 Et bon, je n'ai pas gagné le Grammy,
38:17 mais en même temps, d'être nommé, c'est quand même déjà un peu fou.
38:19 Pour un musicien français et libanais.
38:21 Pas que libanais, mais français aussi.
38:23 Je faisais partie des rares avec Guetta et je ne sais plus qui.
38:26 - Alors, j'ai dit libanais parce que j'ai copié-collé de votre site.
38:28 Je vous le dis très objectivement aux auditeurs,
38:31 pour ne pas qu'ils croient que je fais mal mon travail.
38:33 - Ah oui, parce que vous créez du débat.
38:36 - Ah oui, c'est ça.
38:38 Alors, on va revenir un peu aux origines.
38:40 Comment est-ce que vous vous êtes trouvé avec une trompette dans les mains, Ibrahim El Oud ?
38:43 - Alors, c'est vraiment pas original. Je suis vraiment désolé.
38:45 C'est très cliché. Mon père est trompettiste, ma mère est pianiste.
38:47 Et je fais du piano et de la trompette.
38:49 - OK.
38:50 - Voilà, comme papa et maman.
38:51 - Vous n'avez pas eu le choix ?
38:52 - Euh, si.
38:54 Parce que je voulais faire de l'architecture, moi, au départ.
38:56 - OK.
38:58 - Le piano, c'est vraiment le plaisir.
39:00 Le piano était là, je me suis amusé.
39:02 Vraiment extraordinaire.
39:04 C'est un instrument à la fois harmonique, mélodique.
39:08 Et c'est de l'apercu, en fait.
39:10 Parce que c'est des marteaux qui tapent sur des cordes, donc c'est rythmique.
39:12 - La trompette, c'est différent, quand même.
39:14 - La trompette, c'était...
39:16 - Ça est rien, quoi, justement.
39:18 - Oui, c'est très mélodique, tout ça.
39:20 Mais c'est surtout que j'ai eu envie d'en jouer pour me rapprocher de mon père,
39:22 qui était un...
39:24 qui est toujours, d'ailleurs, un peu moins maintenant.
39:26 Mais qui était quelqu'un de très sévère, très dur.
39:28 Qui avait une éducation à l'ancienne.
39:30 Pas très très joyeux à la maison, on va dire.
39:32 - Donc c'était un lien avec votre papa, quoi.
39:34 - Voilà, ça m'aidait à créer...
39:36 - C'est vrai que c'était un peu...
39:38 - C'est vrai que c'était un peu...
39:40 - C'est vrai que c'était un peu...
39:42 - C'est vrai que c'était un peu...
39:44 - C'est vrai que c'était un peu...
39:46 - C'est vrai que c'était un peu...
39:48 - C'est vrai que c'était un peu...
39:50 - C'est vrai que c'était un peu...
39:52 - C'est vrai que c'était un peu...
39:54 - C'est vrai que c'était un peu...
39:56 - C'est vrai que c'était un peu...
39:58 - C'est vrai que c'était un peu...
40:00 - C'est vrai que c'était un peu...
40:02 - C'est vrai que c'était un peu...
40:04 - C'est vrai que c'était un peu...
40:06 - C'est vrai que c'était un peu...
40:08 - C'est vrai que c'était un peu...
40:10 - C'est vrai que c'était un peu...
40:12 - C'est vrai que c'était un peu...
40:14 - C'est vrai que c'était un peu...
40:16 - C'est vrai que c'était un peu...
40:18 - C'est vrai que c'était un peu...
40:20 - C'est vrai que c'était un peu...
40:22 - C'est vrai que c'était un peu...
40:24 - C'est vrai que c'était un peu...
40:26 - C'est vrai que c'était un peu...
40:28 - C'est vrai que c'était un peu...
40:30 - C'est vrai que c'était un peu...
40:32 - C'est vrai que c'était un peu...
40:34 - C'est vrai que c'était un peu...
40:36 - C'est vrai que c'était un peu...
40:38 - C'est vrai que c'était un peu...
40:40 - C'est vrai que c'était un peu...
40:42 - C'est vrai que c'était un peu...
40:44 - C'est vrai que c'était un peu...
40:46 - C'est vrai que c'était un peu...
40:48 - C'est vrai que c'était un peu...
40:50 - C'est vrai que c'était un peu...
40:52 - C'est vrai que c'était un peu...
40:54 - C'est vrai que c'était un peu...
40:56 - C'est vrai que c'était un peu...
40:58 - C'est vrai que c'était un peu...
41:00 - C'est vrai que c'était un peu...
41:02 - C'est vrai que c'était un peu...
41:04 - C'est vrai que c'était un peu...
41:06 - C'est vrai que c'était un peu...
41:08 - C'est vrai que c'était un peu...
41:10 - C'est vrai que c'était un peu...
41:12 - C'est vrai que c'était un peu...
41:14 - C'est vrai que c'était un peu...
41:16 - C'est vrai que c'était un peu...
41:18 - C'est vrai que c'était un peu...
41:20 - C'est vrai que c'était un peu...
41:22 - C'est vrai que c'était un peu...
41:24 - C'est vrai que c'était un peu...
41:26 - C'est vrai que c'était un peu...
41:28 - C'est vrai que c'était un peu...
41:30 - C'est vrai que c'était un peu...
41:32 - C'est vrai que c'était un peu...
41:34 - C'est vrai que c'était un peu...
41:36 - C'est vrai que c'était un peu...
41:38 - C'est vrai que c'était un peu...
41:40 - C'est vrai que c'était un peu...
41:42 - C'est vrai que c'était un peu...
41:44 - C'est vrai que c'était un peu...
41:46 - C'est vrai que c'était un peu...
41:48 - C'est vrai que c'était un peu...
41:50 - C'est vrai que c'était un peu...
41:52 - C'est vrai que c'était un peu...
41:54 - C'est vrai que c'était un peu...
41:56 - Les grandes œuvres, il y en a plein.
41:58 Moi je me souviens très bien encore
42:00 le jour où j'ai découvert le 19 de Chanel.
42:02 En me disant "mais c'est quoi cette merveille ?"
42:04 En me disant "mais c'est quoi cette merveille ?"
42:06 C'était incroyable,
42:08 entre le poudré, la note verte...
42:10 C'était dingue !
42:12 Je me disais "mais comment on a pu penser faire ça ?"
42:14 Donc oui, il y a plein de grandes œuvres
42:16 en parfumerie.
42:18 - Qui nous racontent notre histoire en fait.
42:20 - Qui nous racontent notre histoire en fait.
42:22 - Oui, qui ont marqué le temps.
42:24 Les grandes œuvres restent en fait
42:26 dures pour le coup.
42:28 Mais il y a des très très bons parfums
42:30 qui ont malheureusement disparu.
42:32 Mais évidemment,
42:34 un parfum c'est une œuvre, pour moi.
42:36 - Allez, on se fait encore un petit peu plaisir
42:38 avant de se quitter avec Ibrahim Malouf et le
42:40 Red and Black Light album en live aux Aignies-de-Nantes.
42:42 Ça date de 2016 et c'est très beau à écouter.
42:44 C'est parti !
42:46 *Musique*
43:02 Le Red and Black Light album.
43:06 C'était pour continuer à se dire
43:08 on va bientôt se quitter
43:10 mais on a encore quelques minutes pour dire que
43:12 finalement c'est quand même aussi ça, c'est une ode à la femme
43:14 pour vous Ibrahim, pour rester dans votre idée.
43:16 C'est son rôle fondateur, fondamental
43:18 pour espérer un avenir meilleur et l'avenir
43:20 le meilleur, ça sera pas réel que ça passera, c'est ça que vous nous dites.
43:22 - Oui, après dans les musiques, il y a toujours
43:24 plusieurs lectures.
43:26 Il y a toujours plusieurs lectures. Il y a la lecture
43:28 premier degré.
43:30 J'allais regarder encore Jean-Jacques et dire
43:32 j'imagine que pour les odeurs c'est la même chose. Il y a toujours
43:34 un premier degré, c'est-à-dire la première impression,
43:36 comme quand on regarde un film et qu'on
43:38 aime bien l'histoire qu'il y a.
43:40 Après il y a toutes les autres
43:42 lectures, la philosophie qu'il y a derrière,
43:44 est-ce que ça peut raconter de mon histoire,
43:46 est-ce que ça pourrait transmettre
43:48 à la première... etc. etc. etc. Red and Black Light,
43:50 il y a aussi derrière une
43:52 philosophie qui est de dire que tout n'est pas
43:54 tout noir ou tout blanc,
43:56 c'est un peu plus compliqué que ça.
43:58 Finalement c'est le même sujet
44:00 que j'aborde de projet en projet,
44:02 mais là aussi c'était déjà le cas.
44:04 Et que lorsqu'on regarde une personne
44:06 avec une lumière
44:08 rouge ou avec une lumière noire,
44:10 on ne voit pas la même chose.
44:12 La lumière rouge rend
44:14 les corps très beaux, la lumière
44:16 noire révèle
44:18 tout ce qui est blanc.
44:20 Donc en fait l'idée qu'il y avait derrière
44:22 aussi c'est de dire voilà, arrêtons
44:24 d'essayer de regarder avec sa
44:26 propre vision,
44:28 essayons de se placer un peu
44:30 tout autour. Et c'est pour ça que
44:32 cette musique a quelque chose
44:34 d'assez épique, d'assez grand ou de grandiose,
44:36 c'est parce qu'il est nécessaire de se dire
44:38 on doit avoir une big picture comme disent les Américains,
44:40 c'est-à-dire voir les choses dans une forme
44:42 de globalité et l'accepter.
44:44 - Ça fait du bien !
44:46 C'est aussi beau en paroles
44:48 qu'en musique ! Bravo Ibrahim Malouf !
44:50 - On le ressent quand on l'écoute ça !
44:52 - Ouais c'est ça, ça met des frissons !
44:54 Ah mais vraiment, ce solo il est incroyable !
44:56 Juste pour finir sur cette femme
44:58 dont nous parle Ibrahim Malouf,
45:00 cette femme qui se parfume et à qui vous offrez
45:02 votre poésie quand même, parce qu'on dit que les parfums sont pas
45:04 genrés mais quand même les femmes se parfument
45:06 avec un grand plaisir. - C'est une beauté !
45:08 - Oui, mais j'ai l'impression que c'est pas le même rapport à la bouteille.
45:10 - Je sais pas !
45:12 - J'ai l'impression que vous leur faites hommage quand même avec certaines
45:14 de vos odeurs, en tout cas c'est comme ça que moi je le reçois
45:16 en tant que femme. - C'est gentil, bah oui
45:18 on essaye de tout faire pour qu'elle soit
45:20 plus belle ou en tout cas qu'elle se sente plus belle
45:22 ou
45:24 que le parfum mette en exerbe
45:26 une facette qu'elle a envie de montrer.
45:28 C'est chouette. Ou cachée
45:30 d'ailleurs, c'est assez intéressant parce que le parfum
45:32 peut aussi cacher quelque chose qu'elle ne peut pas montrer.
45:34 - Par exemple ? - Bah, l'hypersensualité
45:36 on va mettre quelque chose de très frais
45:38 très végétal parce qu'on veut pas montrer l'hypersensualité
45:40 ou sa partie même peut-être sexuelle
45:42 parce qu'on considère
45:44 que c'est quelque chose d'ultra intime
45:46 et que du coup on veut mettre une barrière.
45:48 Ou même la prise de pouvoir, on peut
45:50 mettre un parfum très puissant
45:52 pour justement prendre le pouvoir sur les gens
45:54 pour se protéger des autres
45:56 comme une espèce de carapace.
45:58 Encore une fois, le parfum ça parle vraiment de soi, de son intimité.
46:00 - Eh bien, nos
46:02 500 c'était en éveil ce soir sur Sud Radio
46:04 alors évidemment en partie
46:06 l'oreille, en partie le nez
46:08 mais tous les autres aussi. On va
46:10 écouter un petit peu encore avant de se quitter
46:12 de l'Ibrahim Malouf.
46:14 - Tous Illumine avec
46:26 M et Chelea, Ibrahim Malouf
46:28 sur Sud Radio. Ils se montrent
46:30 des trucs qui sont pas du tout sages mes invités ce soir.
46:32 Je vous remercie d'être venus
46:34 par ici tous les deux. Merci Ibrahim Malouf
46:36 Merci Jean-Jacques. C'était une
46:38 excellente émission. - Merci à vous. On est un peu dissipés.
46:40 - Vous m'oublierez pas cette fois-ci Ibrahim.
46:42 - Vous savez que j'étais en train d'écrire plein de mots
46:44 que je voudrais donner à Jean-Jacques pour un futur
46:46 parfum. - Oh là là, trop bien.
46:48 - Le lien a été créé.
46:50 Alors,
46:52 Ibrahim Malouf il est en concert, vous êtes en
46:54 concert bientôt, le 17 avril prochain
46:56 et là c'est complet, ça sera
46:58 au Grand Rex, mais restez branchés
47:00 chers auditeurs, il y en a un qui suit à minuit,
47:02 dans un lieu surprise. - Le soir même.
47:04 - Vous allez peut-être pouvoir aller le voir
47:06 ça. C'est où ? C'est sur votre
47:08 site que ça sera annoncé Ibrahim Malouf ? - C'est annoncé
47:10 et les gens peuvent
47:12 prendre déjà leur billet mais en effet c'est un concert,
47:14 c'est une avant-première, c'est comme une énorme
47:16 surprise où je ne dis absolument rien
47:18 je n'explique pas ce qui va se passer
47:20 ce qu'il va y avoir et c'est dans un
47:22 lieu tenu secret et c'est là aussi une avant-première
47:24 d'un de mes prochains projets. - Eh bien
47:26 on sera là. Toutes les créations
47:28 de l'excellent nez de la Maison Caron, c'est à retrouver
47:30 sur le site de la maison, tout simplement.
47:32 www.parfum
47:34 caron
47:36 Allez, on se quitte en musique
47:38 merci à mon réalisateur Thomas
47:40 merci à Sud Radio, ses équipes
47:42 à vous chers auditeurs pour votre fidélité, on approche
47:44 des 900 000 abonnés sur Youtube
47:46 certains jours on frôle aussi
47:48 les 1 million d'écoutes, sans vous, rien
47:50 n'est possible et rien n'est impossible
47:52 surtout à dimanche prochain
47:54 je vous embrasse
47:56 Avec Chiva, le spécialiste du ménage et repassage à domicile depuis 20 ans
47:58 Avec Chiva, le spécialiste du ménage et repassage à domicile depuis 20 ans
48:00 Avec Chiva, le spécialiste du ménage et repassage à domicile depuis 20 ans
48:02 à domicile depuis 20 ans.
48:04 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

Recommandée