• l’année dernière
Réduire la qualité de la vidéo.

S'abonner à la chaîne https://www.youtube.com/@AltrimentiVideo

Pour changer le système :
Réclamer le RIC constituant : https://petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/i-2082
Changer de banque: https://www.lanef.com/ https://change-de-banque.org/particulier/
Passer à l'action militante: https://extinctionrebellion.fr/ https://ripostealimentaire.fr/
Changer de travail : https://jobs.makesense.org/fr

Source
Gilles Raveaud https://www.youtube.com/watch?v=v5VhrLyoKHQ
Musique https://www.youtube.com/watch?v=39PVEaSytpo

Réponses au quiz de fin :

/!\ Description à ne pas lire avant d'avoir vu la vidéo entièrement
/!\

/!\

/!\
/!\

Quels sont les deux problèmes lié à l'indice des prix ?
1/ part du logement : les gens qui achètent leur logement sont sortis de l'indice des prix.
2/ effet qualité : la prise en compte total de cet effet est aberrant.

Combien de jeunes français sortent sans compétences ni qualifications par an ?
100 000 par an.

Quelle est la caractéristique économique de l'UE ?
C'est quasiment une zone fermée car 80% des biens et services produits y sont vendus.

#raveaud #économie #salaire #pouvoirdachat #giletjaune #GJ #RIC #emploi #UE #unioneuropéenne #conférence #allemagne #austérité #servicepublic #extrait #ethiqueettac

Catégorie

📚
Éducation
Transcription
00:00 [Musique]
00:08 Par contre, là où la situation s'aggrave, et ce qui constituerait un des aspects de la sortie de crise pour les Gilets jaunes en France,
00:16 malheureusement n'est pas accessible à court terme, et ça c'est un énorme problème social et économique,
00:20 c'est que la mondialisation conduit à une polarisation des emplois.
00:25 C'est-à-dire qu'on a de plus en plus des emplois qui se rétrécissent au milieu du niveau de qualification,
00:32 et qui se développent de plus en plus, soit du côté des emplois très qualifiés,
00:36 les emplois dans la recherche, dans la publicité, dans le marketing, dans les conceptions des systèmes de logistique, de transport, etc.
00:44 Soit d'un autre côté, du côté des emplois les moins qualifiés, c'est-à-dire les emplois de serveuses, de vendeuses,
00:51 beaucoup d'emplois féminins, de services à la personne, de manutentionnaires chez Amazon, etc.
00:57 C'est aussi une conséquence du progrès technique, dont on parle à mon avis beaucoup trop peu,
01:02 puisque le progrès technique est à l'origine de la majorité de la destruction des emplois, plus que la mondialisation.
01:08 Pensez typiquement à Amazon. Amazon, ça détruit des emplois qualifiés de libraire,
01:13 pour créer des emplois déqualifiés de manutentionnaires dans les entrepôts.
01:18 Et donc, avec l'effondrement des emplois intermédiaires, c'est la classe moyenne qui est attaquée.
01:25 Et ça, ça pose un problème politique, ça pose un problème social majeur,
01:28 parce qu'il y a plein de gens qui se retrouvent sans emploi.
01:32 Et ça pose un problème politique aussi, parce que la classe moyenne, historiquement,
01:35 c'est celle qui a soutenu l'État-providence et la démocratie.
01:39 Je vous donne juste un aperçu pour la France.
01:43 En France, depuis 2008, on a plus d'un million de personnes pauvres en plus.
01:48 Un million de personnes pauvres en plus depuis 2008 en France.
01:52 Donc là, la crise de 2008, on n'a pas fini d'en payer les conséquences.
01:55 Et on pourrait relire d'ailleurs comme ça la crise des Gilets jaunes
01:57 comme étant une conséquence de la crise de 2008.
01:59 Mais en fait, il y a encore pire que ça.
02:01 C'est un article de Denis Clair que je cite.
02:04 C'est que la structure des emplois, elle se déforme en permanence.
02:07 Une espèce de révolution silencieuse que personne ne voit, mais qui est fondamentale.
02:10 C'est que depuis 2008, en France, il n'y a quasiment pas eu d'emplois qui ont été créés.
02:15 Il n'y a quasiment pas eu d'emplois qui ont été créés en France depuis 2008.
02:17 Un petit peu ces dernières années, mais très peu.
02:20 Mais les emplois qui sont créés sont des emplois qualifiés,
02:23 sont des emplois intermédiaires ou des emplois de cadre.
02:26 Et les emplois qui sont détruits sont des emplois non qualifiés.
02:29 Ce qui veut dire que si vous n'avez pas un niveau de compétence minimale en France aujourd'hui
02:33 et que vous avez le malheur d'avoir 40 ou 45 ans ou 50 ans
02:36 pour retrouver un emploi, c'est statistiquement impossible.
02:40 Or, il se trouve qu'une des grandes faiblesses de la France, c'est le système éducatif.
02:45 C'est régulièrement pointé par les études, là aussi, de l'OCDE.
02:48 Et en France, nous avons 100 000 jeunes qui sortent du système éducatif
02:51 sans compétence ni qualification tous les ans.
02:54 C'est l'échec principal de la société française aujourd'hui.
02:57 Or, que vont devenir ces jeunes dans les années qui viennent
03:00 à mesure que les emplois se complexifient ?
03:03 Je lisais un article, pour être chauffeur routier aujourd'hui,
03:07 il faut maîtriser la lecture et l'utilisation d'un certain nombre d'outils numériques,
03:12 de gestion du carburant, de gestion du trafic, de gestion des commandes, etc.
03:16 Donc, même pour être chauffeur routier, il faut avoir des compétences minimales
03:20 en termes de lecture, de mémoire, de capacité d'analyse, de synthèse, etc.
03:25 Si on ne les a pas acquises en sortant de l'école, il y a un vrai problème.
03:29 Et donc, parce que ça serait ça, la meilleure sortie de crise pour les Gilets jaunes,
03:35 ce serait de donner de meilleurs emplois que ceux que les gens occupent.
03:39 Mais ces emplois-là, en fait, on ne les a pas. On ne les a pas.
03:44 Et en fait, vous n'avez que deux façons.
03:50 Il y a un article de Jean Gadret, toujours, qui était paru il y a plus d'une dizaine d'années,
03:57 qui expliquait qu'en fait, il n'y a que deux façons d'avoir un niveau d'emploi très élevé.
04:02 Il n'y en a que deux dans les pays développés.
04:06 Et il nous dit qu'à chaque fois, ça joue dans les services.
04:09 Parce que c'est dans les services que travaillent les deux tiers des gens.
04:12 Ce n'est pas dans l'agriculture et c'est assez peu dans l'industrie.
04:17 Il dit soit vous faites une économie de petits boulots à l'américaine,
04:21 qui repose sur de très fortes inégalités, et c'est ce qu'on a tous remarqué
04:25 aux États-Unis. Il y a un vigile devant chaque magasin.
04:29 Vous allez dans le moindre café, il y a quatre serveuses.
04:31 Là, il y en aurait une en France, etc.
04:34 Chacun, dès que vous gagnez un peu d'argent, vous avez des baby-sitters, jardiniers, etc.
04:39 Donc c'est une économie de serviteurs, en fait, où les écarts de revenus
04:44 permettent aux gens qui sont très qualifiés d'embaucher beaucoup d'autres personnes,
04:48 soit directement, soit indirectement, en allant très souvent en restaurant, etc.
04:52 J'en garderai, nous dit l'autre système, c'est le système suédois.
04:57 Alors tel qu'il existait dans les années 90, et comme il existe beaucoup moins maintenant,
05:01 c'est d'avoir un secteur public extrêmement développé,
05:05 avec des emplois très qualifiés dans la santé et dans l'éducation,
05:09 qui permettent là aussi d'offrir des conditions d'emploi aux femmes.
05:13 Mais au lieu que les femmes soient serveuses ou vendeuses comme aux États-Unis,
05:16 elles sont cadres administratifs, elles sont médecins, elles sont profs
05:20 dans le système suédois, et le système suédois, effectivement,
05:23 nécessite d'avoir des impôts beaucoup plus élevés,
05:26 mais la qualité des services publics permet à l'économie d'être extrêmement efficace.
05:30 Donc par exemple, en Suède, il n'y a quasiment pas de personnes analfabètes.
05:33 Il y a une efficacité extraordinaire du système éducatif,
05:36 qui permet d'avoir une économie très très compétitive,
05:39 et là, pour le coup, entièrement tournée vers les exportations,
05:42 avec des produits à haute valeur ajoutée.
05:44 Donc vous avez ces deux extrêmes, soit d'un côté une économie très libérale,
05:49 avec beaucoup d'emplois de très mauvaise qualité,
05:52 soit au contraire une économie très social-démocrate,
05:56 avec une qualité des emplois très supérieure
05:58 et un niveau de formation moyen beaucoup plus élevé.
06:01 Et la France, en fait, est prise entre ces deux modèles,
06:04 et évidemment, il y a une résistance sociale et politique
06:07 à aller vers le modèle américain, ce qui n'est pas possible de toute façon,
06:11 en France, vu le niveau des taxes et des emplois et des cotisations sociales.
06:17 On ne peut pas avoir l'écart de revenu qui existe aux États-Unis
06:20 entre la femme de ménage et le cadre,
06:24 mais on n'arrive pas non plus à avoir le niveau de qualité des services publics
06:28 et de compétitivité des pays scandinaves.
06:30 Alors, est-ce qu'on peut augmenter les salaires en Europe ?
06:39 Donc là, si on regarde cette question-là,
06:43 il faut bien comprendre que la réponse très précise, c'est ça dépend,
06:48 et ça dépend de deux choses.
06:50 Donc ça, c'est la seule réponse qui soit intellectuellement honnête,
06:52 c'est ça dépend, parce que quand vous augmentez les salaires,
06:54 vous avez deux effets.
06:56 Vous avez un effet bénéfique sur l'emploi par la hausse de la consommation,
06:59 c'est-à-dire que lorsque les salaires augmentent,
07:01 les gens peuvent consommer plus, et donc ça soutient l'emploi.
07:05 Alors, pas à 100 %, parce qu'il y a une partie qui est perdue en importation,
07:09 mais vous avez un effet négatif de la hausse des salaires,
07:12 c'est que, évidemment, ça augmente les coûts de production des entreprises,
07:15 donc ça réduit la compétitivité des entreprises,
07:18 donc vous perdez des emplois parce que vous êtes moins compétitif
07:21 sur le marché international.
07:23 Donc la réponse dépend des pays.
07:26 Et il y a un économiste que j'aime beaucoup,
07:31 je crois qu'il est autrichien d'origine,
07:33 qui s'appelle Engelbert Stockhamer,
07:35 qui a fait beaucoup d'études empiriques
07:37 pour voir si on pouvait augmenter les salaires en Europe.
07:40 Et il dit, par exemple, effectivement,
07:43 la hausse des salaires est néfaste pour certains pays.
07:46 Alors, il cite l'exemple de l'Autriche, de la Belgique, du Danemark et de l'Irlande,
07:51 et il nous dit, dans ces quatre petits pays
07:54 qui sont très tournés vers les exportations,
07:56 l'effet négatif de la hausse des salaires l'emporte sur l'effet positif.
08:00 Mais par contre, il nous dit, dans les autres pays de la zone euro,
08:04 c'est l'inverse, la hausse des salaires a des effets positifs et des effets négatifs,
08:09 et les effets positifs l'emportent sur les effets négatifs,
08:13 et donc on peut augmenter les salaires.
08:15 Et surtout, il nous dit, évidemment, si on réfléchissait à une politique européenne
08:19 dans la perspective des élections à venir,
08:22 si on augmente les salaires dans tous les pays de la zone euro,
08:26 et bien là, c'est très bénéfique pour la zone euro,
08:29 parce qu'il y a un effet, évidemment, de demande accrue,
08:32 dont bénéficient chacun des pays de la zone euro,
08:34 puisque, au sein de la zone euro,
08:36 les échanges se font très majoritairement entre pays membres de la zone euro.
08:40 C'est-à-dire que la zone euro est une zone, en fait, presque fermée.
08:45 C'est comme les États-Unis, c'est presque une économie fermée.
08:49 Bon, ça, c'est un truc assez simple.
08:51 Plus vous êtes une zone géographique étendue,
08:54 plus les échanges se déroulent à l'intérieur de votre zone,
08:57 et donc 80% des importations et 80% des exportations de la zone euro
09:03 proviennent de la zone euro.
09:05 Et ça pourrait, en théorie,
09:06 mais ça, c'est un truc de tableau noir d'économiste,
09:08 si on augmente les salaires dans tous les pays de la zone euro,
09:11 ça bénéficie très largement aux économies de la zone euro.
09:16 Mais on sait que ça ne se passe pas comme ça.
09:18 On sait qu'en fait, au contraire, on a une concurrence fiscale et sociale
09:22 qui est très forte au sein de la zone euro.
09:24 Il n'y a pas du tout de coordination des politiques sociales, des politiques fiscales.
09:28 On sait notamment que l'Allemagne,
09:30 alors ce n'est pas parce que c'est l'Allemagne,
09:31 mais c'est parce que c'est la première économie de la zone euro
09:34 qui a complètement massacré les salariés de l'ensemble du continent
09:38 par une politique d'excessive modération salariale
09:41 qui a été menée, comme toujours,
09:43 par le camarade social-démocrate Gerhard Schroder,
09:46 qui a consisté à un recul sans précédent
09:52 de la part des salaires dans la richesse nationale en Allemagne.
09:55 Vous avez une explosion de la pauvreté en Allemagne qui est absolument délirante.
09:58 Vous avez 20% de travailleurs pauvres.
10:00 Vous avez des millions de retraités pauvres
10:02 qui sont obligés de recommencer à travailler
10:04 parce qu'ils ne s'en sortent absolument pas.
10:06 Il y a un recul social en Allemagne qui est complètement vertigineux,
10:09 alors que c'est un pays qui accumule des excédents commerciaux.
10:13 C'est un pays maintenant qui est en excédent budgétaire,
10:16 mais qui a martyrisé ses employés et ses salariés depuis les années 2000.
10:28 Et donc ça, ça a eu un double effet.
10:30 C'est que comme l'Allemagne est le premier marché de la zone euro,
10:34 évidemment, ça a réduit la demande pour les autres pays,
10:38 puisque vous ne pouviez pas exporter en Allemagne,
10:40 parce qu'il n'y avait pas de demande en Allemagne puisque les salaires stagnaient.
10:42 Et d'autre part, évidemment, ça a exercé une pression à la baisse très forte
10:47 sur les salaires des autres pays,
10:49 parce que pour être concurrentiel vis-à-vis des produits allemands,
10:51 vous ne pouviez pas vous non plus augmenter les salaires,
10:53 puisque les salaires stagnaient en Allemagne.
10:55 Donc l'Allemagne a complètement, en fait, activement abîmé
11:01 le modèle social européen ces dernières années.
11:05 Ce qui n'empêche pas, notamment en France,
11:07 tous les discours délirants sur le fameux couple franco-allemand,
11:11 qui évidemment n'existe pas, puisque c'est l'Allemagne qui domine,
11:13 mais on a un petit peu de mal à se la mettre en France,
11:15 donc on préfère parler du couple franco-allemand.
11:19 Et tous les appels sur la construction européenne
11:21 qui est en train de déconstruire nos états sociaux année après année.
11:26 Donc juste pour vous donner...
11:29 Là aussi, je cite une étude, par exemple, dans les services.
11:34 Il y a une étude qui a montré que dans les services en Allemagne,
11:37 entre 1996 et 2012, il y a une stagnation complète du niveau des salaires.
11:42 C'est-à-dire que pendant 20 ans, le salaire n'augmente pas du tout.
11:47 Donc vous, vous avez de l'inflation, vous avez une baisse de pouvoir d'achat.
11:50 Donc on a réussi...
11:52 Quand on parle actuellement des difficultés sociales des gens,
11:54 ce n'est pas simplement que leur pouvoir d'achat n'augmente pas,
11:56 c'est que le pouvoir d'achat baisse.
11:58 Et en France en particulier, moi j'ai longtemps fait cette erreur
12:02 d'enseigner à mes étudiants qu'il y avait une hausse du pouvoir d'achat
12:05 d'à peu près 1% par an, et en fait, je me rends compte que c'est faux,
12:09 parce qu'il y a deux problèmes dans la mesure de l'indice des prix.
12:13 Parce que le pouvoir d'achat, on ne mesure pas le pouvoir d'achat.
12:16 Ce qu'on mesure, c'est la hausse des salaires,
12:18 ce qu'on mesure, c'est la hausse des prix,
12:20 et le pouvoir d'achat, c'est la différence entre les deux.
12:22 Mais on ne mesure pas la hausse des prix.
12:24 Il n'y a pas quelque part quelqu'un qui nous dit
12:28 que la hausse des prix s'est construite, c'est l'indice des prix qui est construit.
12:31 Or, il y a deux énormes problèmes dans la construction de l'indice des prix en France,
12:34 un que je connaissais et un autre que je connaissais moins.
12:38 Le premier, c'est la part du logement.
12:41 C'est-à-dire que l'Institut Statistique Français
12:44 considère que quand vous achetez vos logements,
12:47 à crédit évidemment, vous faites un investissement
12:50 et que ce n'est pas une dépense de consommation.
12:52 Donc les gens qui achètent leurs logements,
12:55 les dépenses qui correspondent à ça sont sorties de l'indice des prix.
12:59 Ce qui fait que, dans l'indice des prix de l'INSEE,
13:04 la part qui va au logement est de 6%,
13:08 puisqu'on ne prend en compte que les locataires.
13:11 Donc c'est complètement débile.
13:13 On fait comme si, en moyenne, les Français consacraient
13:16 6% de leurs dépenses au logement,
13:18 alors que dans la réalité, c'est 25%.
13:21 Or, j'ai cru comprendre que c'était un léger sujet ici aussi,
13:26 les prix du logement ont très fortement augmenté en France
13:28 ces dernières années, et pas que à Paris.
13:31 Donc là, il y a un énorme problème de mesure.
13:35 Il y a un deuxième problème de mesure.
13:38 C'est ce qu'on appelle l'effet qualité.
13:42 C'est que, pour l'INSEE, si un ordinateur coûte 1 000 euros aujourd'hui,
13:50 mais qu'il est 10 fois plus puissant qu'un ordinateur
13:54 qui coûtait 1 000 euros il y a 10 ans,
13:57 l'INSEE va considérer que l'ordinateur actuel coûte 100 euros,
14:01 pour prendre en compte l'augmentation de la qualité.
14:05 Donc là, on voit bien que c'est aussi...
14:07 Alors, je ne sais pas quelle est la bonne réponse,
14:09 parce que ce n'est pas absurde de prendre en compte l'effet qualité,
14:11 mais le prendre en compte de façon totale, comme ça, c'est débile,
14:15 puisque, évidemment, d'une part, on a besoin d'avoir un ordinateur
14:19 10 fois plus puissant aujourd'hui pour traiter les images,
14:22 pour pouvoir ouvrir de lourds fichiers, etc.
14:25 Et que, d'autre part, la consommation,
14:28 ce que nous rappellent les gilets jaunes,
14:30 la consommation, c'est un phénomène social.
14:32 Vous n'achetez pas un ordinateur que pour des compétences techniques,
14:35 ou un téléphone portable, ou une voiture.
14:37 Il y a un niveau de consommation qui nous est martelé chaque jour
14:40 par la publicité et auquel on souhaite aspirer.
14:43 Donc, il faudrait avoir une réflexion sociale,
14:45 il faudrait avoir un indice de prix social sur la consommation.
14:48 On ne mettrait pas, évidemment, les biens les plus chers,
14:50 mais il faudrait définir ce qu'il y a...
14:52 Alors, évidemment, c'est compliqué, il faudrait travailler avec des sociologues,
14:54 mais je ne pense pas que ce soit impossible.
14:56 Il faudrait définir socialement ce qu'est le niveau de consommation
14:58 qui est considéré comme normal ou moyen,
15:00 et voir comment évolue le prix de ce panier.
15:02 Parce que le problème, c'est que,
15:04 pourquoi est-ce que l'indice des prix augmente aussi peu dans les pays riches ?
15:07 Vous avez des prix qui augmentent et des prix qui baissent.
15:10 Et les prix qui baissent, c'est justement ceux de l'informatique.
15:13 Et à chaque fois, on nous dit que les prix de l'informatique s'effondrent.
15:16 Mais on voit bien que, nous, nos ordinateurs,
15:18 ou le prix de nos téléphones portables, ils ne s'effondrent pas tant que ça.
15:21 Mais c'est parce qu'à qualité constante, effectivement, le prix s'effondre.
15:23 Puisque nos ordinateurs portables, aujourd'hui,
15:25 ils ont plus de mémoire que n'en avaient les fusées Apollo
15:29 qui ont atterri sur la Lune, etc.
15:31 Bon, c'est bien, mais ça ne nous permet pas non plus d'aller sur la Lune.
15:35 Donc, il y a vraiment un problème.
15:38 Et donc, là, je me rends compte, et c'est un problème, en fait,
15:40 aussi de pilotage fondamental pour les dirigeants politiques,
15:43 c'est qu'ils ont cru les chiffres de l'INSEE,
15:45 et ils ont cru, effectivement, tous les ans, on nous répétait qu'en France,
15:48 en gros, le pouvoir d'achat augmentait de 1% par an.
15:50 Et là, clairement, c'est faux.
15:52 Et clairement, il y a des millions de gens en France pour que le pouvoir d'achat,
15:54 non seulement, stagne, ce qui est déjà inacceptable,
15:57 parce que dans nos sociétés basées sur la consommation,
15:59 on veut que notre pouvoir d'achat augmente tous les ans,
16:02 ce qui, effectivement, est un énorme problème.
16:04 Mais il y a aussi des millions de gens pour qui, clairement,
16:06 le pouvoir d'achat a baissé ces dernières années.
16:09 Et c'est ça qu'expriment les Gilets jaunes.
16:13 [Musique]
16:17 [Musique]
16:21 [Musique]
16:24 [Musique]
16:30 [Musique]
16:37 [Musique]
16:43 [Musique]
16:49 ♪ ♪ ♪

Recommandations