• il y a 7 mois
Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Le garçon de 2 ans et demi a été recherché depuis le mois de juillet.
00:04 La gendarmerie va entreprendre des recherches complémentaires dans la zone de découverte.
00:09 De son côté, l'institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale va poursuivre ses analyses sur les ossements
00:15 pour tenter de préciser les circonstances de la mort de l'enfant.
00:19 Il est quasiment 20h sur CNews, on fait le transfert de plateau.
00:25 Philippe Guibert arrive sur le plateau, Paul Melun est déjà là, merci d'être avec nous dans un instant.
00:30 Geoffroy Lejeune et Véronique Jacquier seront sur ce plateau.
00:36 On est en direct également avec Jacques Dalley, ancien procureur général de Grenoble,
00:40 qui a pu écrire "Merci d'être avec nous en direct", "Cold case", "Magistrat", "Enquête".
00:45 Je me tourne tout de suite vers vous Jacques Dalley.
00:49 Quel regard portez-vous sur cette information qui est tombée ce dimanche midi,
00:54 à savoir la découverte d'ossements appartenant donc aux petites Émile,
00:59 portées disparues depuis quasiment 9 mois à proximité du Hameau du Vernet ?
01:05 Oui, c'est malheureusement un dimanche de Pâques d'une grande tristesse,
01:10 puisqu'on retrouve l'enfant décédé.
01:14 Alors évidemment, c'était à craindre depuis sa disparition, qui remonte maintenant à de nombreux mois.
01:19 Malheureusement, lorsqu'un enfant disparaît, et ça peut être aussi le cas d'un adulte aussi longtemps,
01:24 la pire des hypothèses doit être envisagée.
01:28 Mais maintenant, c'est une nouvelle enquête d'une certaine manière qui se met en place,
01:32 c'est-à-dire de déterminer, de tenter de déterminer les causes exactes du décès,
01:37 de savoir si l'enfant est mort en s'égarant, qu'il est mort de faim ou de froid,
01:43 ou si une tierce personne est intervenue.
01:46 Et ça, c'est un examen approfondi des restes humains qui ont été retrouvés,
01:50 examen médico-légal, examen des végétaux, etc.,
01:53 pour savoir si on a pu transporter ces ossements, ou au contraire, s'ils étaient là depuis très longtemps.
01:59 Donc c'est vraiment un travail de longue haleine,
02:02 et c'est là-dessus que vont travailler maintenant, que travaillent déjà les enquêteurs et les juges d'instruction.
02:07 Vous restez avec nous, monsieur Dallais, justement, pour apporter cette expertise,
02:11 cet éclairage indispensable dans une période où tout le monde voit flou depuis maintenant midi et ce dimanche.
02:19 On va écouter le maire de la ville qui a réagi, c'était il y a quelques minutes,
02:23 et qui explique que tout avait déjà été fouillé, notamment cette zone.
02:28 Ça avait été fouillé par les bénévoles, par les gendarmes, par les hélicoptères, par les drones,
02:38 par la gendarmerie, tout avait été vu.
02:41 L'enquête, c'est l'autorité judiciaire, je n'ai pas d'appréciation,
02:46 j'attends l'évolution de l'enquête, qui sans doute va prendre peut-être d'autres tournures,
02:53 s'accélérer, de nouvelles pistes, et je suis comme vous, je suis dans la tente.
02:59 François Balik, qui a également parlé de la tristesse, du choc provoqué par cette nouvelle dans la commune,
03:06 et qui lance un appel à ce que cette population ne soit pas harcelée,
03:10 parce qu'évidemment tous les regards sont portés sur ce hameau,
03:16 parfois des regards indiscrets, parfois malveillants,
03:20 et parfois on frise le voyeurisme dans ces cas-là.
03:23 Vous êtes maire d'une commune, il y a quelqu'un qui disparaît, un enfant de deux ans et demi,
03:31 donc qui maintenant est décédé, je pense à lui, à sa mémoire,
03:36 et je pense également très fort à ses parents, parce que c'est...
03:41 perdre un petit enfant, c'est difficile,
03:45 et pour le maire d'une commune c'est une des choses les plus difficiles qui soit,
03:50 de mettre la disparition d'un enfant dans la commune.
03:54 Les circonstances et la cause, on les saura,
03:58 je veux encore une fois rendre hommage à la gendarmerie pour le travail qu'ils effectuent.
04:03 Je ne veux pas que la population soit harcelée par les curieux, les qui se promènent,
04:08 la presse peut tenter, la population depuis huit mois a besoin d'être tranquille,
04:14 j'ai tout fait pour qu'elle soit tranquille, donc je continue, je suis toujours dans la même lignée.
04:20 Il n'y a pas besoin du petit maire, du petit village du Vernet,
04:24 pour mener des investigations dans les meilleures conditions qu'ils estiment devoir organiser.
04:31 C'est l'une des déclarations les plus importantes, pourquoi ?
04:35 Parce que ce maire, c'est un petit hameau, quelques dizaines d'habitants,
04:40 qui demandent juste une chose, c'est dans ce moment absolument dramatique,
04:44 d'avoir un semblant de sérénité, de laisser les gendarmes opérer,
04:49 alors qu'aujourd'hui on sait très peu de choses sur ce qui s'est passé.
04:54 Donc on est tous choqués par cette nouvelle,
04:57 on a tous cette image du garçonnet avec cette chevelure blonde et cette petite fleur sur l'oreille,
05:04 on pense aux proches, la famille a communiqué,
05:08 elle parle d'un leurre et de deuil au recueillement et à la prière en ce dimanche de la résurrection,
05:12 et mille veilles sur eux dans la lumière et la tendresse de Dieu.
05:16 Je vous donne la parole dans un instant, mais juste je voudrais vous faire écouter un dernier témoignage,
05:21 c'est l'un des habitants du Auvergnay, jeudi il y a eu une reconstitution de ce qui s'était passé,
05:26 et l'un des habitants en disant "écoutez, on vit dans la douleur depuis huit mois,
05:32 donc en quelque sorte, laissez-nous un peu tranquille".
05:36 Ça nous tue ces rumeurs, ça nous tue, et je le dis là devant tout le monde,
05:41 il ne faut pas apporter des rumeurs supplémentaires,
05:47 c'est très dur pour nous et pour les gens qui sont victimes de ces rumeurs.
05:52 Ces rumeurs ont apporté beaucoup de suspicions, et on en souffre,
05:57 on sent bien que dans le village, il y a des gens qui sont parfois un peu réticents à vous parler
06:03 parce que vous fréquentez telle ou telle personne, et ça il faut arrêter les rumeurs.
06:09 Et c'est pour ça que j'ai beaucoup d'espoir d'avoir des réponses ce soir.
06:14 Qu'est-ce qu'on peut dire ce soir ?
06:16 En tout cas, vous avez bien fait de choisir ces deux témoignages, Elliot,
06:20 parce qu'ils sont extrêmement forts, le témoignage du maire juste avant et de ce monsieur,
06:23 parce que je crois qu'il y a un devoir collectif, par-delà l'émotion, par-delà le drame,
06:29 par-delà la tragédie, par-delà la douleur que chacun peut avoir,
06:32 à respecter une forme de décence, de dignité, de discrétion à l'égard des habitants de ce hameau,
06:38 et surtout à l'égard des proches, d'Emile, ses parents, ses grands-parents.
06:42 Et je pense que le voyeurisme, dans son volet le plus morbide, n'a pas sa place face à tout cela,
06:51 et que tant que nous n'avons pas davantage d'informations, tant que nous n'en sommes qu'à des hypothèses,
06:58 accidentelles, meurtres, criminels, pour le moment, on ne peut que faire une chose,
07:03 c'est faire part de notre profonde compassion, de notre profonde affliction,
07:07 et être prudent, et observer, je trouve, un délai de dignité,
07:12 et de préservation de l'intimité de la famille, et même plus généralement de l'intimité de ceux qui ont vécu autour du lieu de ce drame.
07:22 Et je pense que ça c'est un devoir de l'esprit, un devoir de moralité, qu'on devrait tous observer ce soir,
07:28 et aujourd'hui depuis cette nouvelle, qui bien sûr fait l'effet d'une onde de choc pour beaucoup de nos compatriotes.
07:34 - Mais Paul, on pourrait vous répondre, mais vous plaisantez, vous êtes les premiers à commenter des informations dramatiques,
07:42 parfois faire des heures de spécial, que ce soit pour des attentats, pour des faits que certains pourraient considérer d'effets divers,
07:50 la petite Lola, Crépole...
07:53 - Ce qui s'est passé à Crépole avec la petite Lola ne sont pas d'effets divers selon moi.
07:57 - Et donc ce serait ça votre réponse, c'est-à-dire qu'il y a des moments où on a besoin de se poser des questions...
08:01 - Pour ce qui était par exemple de la petite Lola, moi je faisais partie de ceux qui disaient qu'il ne fallait pas être dans une dynamique de récupération
08:07 ou de discussion dans la seconde où on avait une information, qu'il fallait attendre un peu, un délai normal,
08:11 et qu'après on pouvait naturellement, parce qu'après c'est le débat politique qui prend sa place, débattre du fait politique.
08:16 Il se trouve que pour la petite Lola, il y avait la question des OQTS, la question des violences et de l'insécurité, du climat d'ensauvagement de ce pays,
08:24 et ça je peux en parler avec vous, et on en parle à ce micro régulièrement, et c'est important,
08:28 parce que je pense qu'il y a un besoin de nos compatriotes à avoir des informations sur la base de ces phrases.
08:32 - Vous avez bien compris que je me fais la vocation. - Bien sûr.
08:34 - Mais il y a un autre élément qui est très important, c'est que depuis midi et demi, il n'y a aucune nouvelle information.
08:42 C'est-à-dire que ça fait quasiment 8 heures qu'on sait la même chose, entre midi et 20 heures, rien n'a changé.
08:52 Le hameau est bouclé, on le sait, les ossements ont été retrouvés à proximité du hameau.
09:00 On ne sait pas si c'est la piste criminelle ou la piste accidentelle qui est privilégiée.
09:06 On sait que cette zone a été fouillée. Voilà les 4 éléments qu'on connaît à cette heure-ci.
09:11 - On a quand même eu une prise de parole de la part de la gendarmerie, qui a quand même accrédité les faits dont on entendait parler.
09:18 - Oui, c'est ce que je viens de vous dire. Mais c'est la seule chose qu'on... Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise de plus ?
09:23 - Comment, de quelle façon on va faire parler les ossements de ce petit garçon ?
09:27 Moi, je trouve que c'est important. Moi, j'ai appris des choses cet après-midi.
09:29 Ensuite, il me paraît quand même normal, non pas d'extrapoler sur ce qui est arrivé, puisque nous n'en savons strictement rien,
09:36 mais quelque part d'être dans un état de sidération par rapport à la découverte du corps de cet enfant,
09:41 surtout dans un endroit qui avait été fouillé et refouillé.
09:44 Maintenant, ce jour de Pâques, je trouve ça très symbolique, la découverte du corps de ce petit garçon,
09:49 qui est issu d'une famille très croyante, très catholique.
09:53 Et cette famille, d'ailleurs, n'a jamais cessé de prier, d'appeler à la prière pour cet enfant.
09:58 Donc aujourd'hui, c'est la sidération, c'est le deuil, mais il y a quelque chose de très paradoxal,
10:04 parce que c'est aussi un soulagement d'avoir retrouvé ce petit corps.
10:07 - Ah, voilà. - Voilà, c'est un petit corps qui va parler.
10:10 Donc on va savoir si c'est accidentel, si c'est criminel, et à mon avis, dans les 48 heures, nous aurons des informations.
10:16 - Je poserai la question dans un instant à Jacques Dallais. Dans le communiqué, justement,
10:19 il y a cette phrase qui est déchirante, en ce dimanche de la résurrection.
10:23 "Émile veille sur eux en parlant des parents dans la lumière et la tendresse de Dieu."
10:28 C'est dans cet esprit de résilience et d'espérance.
10:31 - Oui, la première pensée qu'on peut avoir, c'est effectivement pour les parents,
10:36 qui ont été, j'allais dire, d'une remarquable discrétion dans une situation la pire qu'on puisse imaginer.
10:44 Et moi, c'est d'abord pour eux que j'ai une pensée, parce que, comme le disait très bien Véronique,
10:51 il y a peut-être une forme de début de soulagement, de possibilité de faire son deuil dans le fait qu'on ait retrouvé le corps,
10:57 et le fait que maintenant, on sait qu'on va savoir.
11:00 On ne le sait pas aujourd'hui, on ne va pas faire de supplications, mais on sait qu'on va savoir.
11:05 - Je me permets de le dire, mais moi je suis très mal à l'aise à l'idée de dire ça,
11:09 c'est simplement que toutes les pistes peuvent être abordées, et certains vous répondraient.
11:13 Vous parlez des parents aujourd'hui, Philippe Guibert, mais vous savez que, voilà,
11:18 dans tout le hameau, toute personne doit être suspectée.
11:21 - Oui, je vois ce que vous voulez dire, d'accord.
11:23 - C'est pas ce que je pense non plus.
11:25 - Ma première question est de penser aux parents.
11:28 - Évidemment, si vous pensez à la famille, aux parents, c'est un horreur.
11:31 Certains sont allés fouiller, si vous voulez, dans toute la famille,
11:35 il faut savoir s'ils étaient... tiens, ils sont quand même très très proches de Dieu,
11:39 à tel point qu'ils seraient même presque d'extrême droite.
11:41 - Que ce soit croyant ou pas croyant, qu'est-ce qu'il y a de plus terrible que de perdre un enfant ?
11:44 Enfin, qu'est-ce qu'il y a de plus terrible que de perdre un enfant ?
11:46 - Bien sûr, bien sûr.
11:47 - Je ne suis pas sûr qu'il y ait des épreuves plus douloureuses pour une famille, pour un couple, pour des parents.
11:52 - Vous avez absolument raison, Philippe.
11:53 - Pensons à eux.
11:54 - Jacques Dalet est encore avec nous, aussi un procureur général de Grenoble.
11:57 Véronique, Jackie a dit quelque chose d'intéressant, peut-être que les téléspectateurs...
12:01 C'est une question que les téléspectateurs se posent également.
12:03 Elle a dit dans les prochaines heures, les 48 prochaines heures, on pourrait avoir de plus amples informations.
12:10 Est-ce qu'effectivement, à court terme, à très court terme,
12:13 on pourrait savoir si c'est la piste accidentelle ou la piste criminelle qui est privilégiée, M. Dalet ?
12:20 - Ah, je crains que ce soit un peu trop rapide comme délai.
12:25 On ne sait d'ailleurs pas précisément en quoi consistent les ossements.
12:29 J'ai lu qu'on parlait de la découverte d'un crâne seulement.
12:32 Donc, est-ce qu'on a affaire à un corps complet ?
12:35 Est-ce qu'il ne faut pas ?
12:37 Et je pense que c'est ce que font les gendarmes, rechercher les autres parties du corps,
12:41 puisque c'est en fonction de ces éléments, si on les a, qu'on pourra en savoir plus sur les causes du décès.
12:47 Alors, ce genre d'investigation, suppose qu'on ait retrouvé le corps,
12:52 qui est réduit malheureusement à des ossements,
12:56 de faire un travail de reconstitution, de savoir ce qui a pu se passer.
13:00 Et donc, il faudra vérifier l'état de ces os, l'état du crâne,
13:04 est-ce qu'il comporte des fractures, un choc ?
13:07 Est-ce qu'on retrouve des traces faisant penser à une agression extérieure ?
13:12 Il faut être prudent parce que, vous le savez, lorsqu'on découvre un corps en montagne ou dans la nature,
13:18 des mois après, les intempéries, les mouvements de terrain, les animaux sauvages,
13:22 rongeurs, rapaces, peuvent aussi jouer sur le corps, si je puis dire,
13:26 laisser des traces.
13:28 Il faut distinguer ces éléments naturels de ce qui peut être une intervention humaine.
13:33 Ce sera vraiment l'objectif de ce travail médico-légal approfondi qui va être fait,
13:38 en parallèle au travail de l'hôpital des petits visagers.
13:42 Est-ce qu'en quelques jours, on pourrait avoir la réponse à cela, M. Dallais ?
13:46 Je crains que ce ne soit pas le cas.
13:48 Je crains qu'il faille un peu plus de temps.
13:50 C'est un travail d'expertise assez approfondi.
13:53 À la différence de l'ADN, on peut très vite identifier l'ADN.
13:56 Ça a été le cas pour le petit Émile, on peut le remettre en évidence très vite.
14:00 C'est moins le cas pour ces investigations médico-légales.
14:03 J'entends. Merci de nous apporter cette précision.
14:06 Je vous propose, et je le dis en régie, on va écouter Bernard Bouleau,
14:10 qui est un avocat spécialiste des disparitions.
14:14 Il s'est posé très rapidement cette question,
14:17 c'est comment on a pu passer à côté d'un corps
14:21 alors que cette zone a été vue, revue, fouillée, millimétrée quasiment ?
14:28 Moi, ce qui m'étonne, c'est que, d'après ce que j'ai compris,
14:32 c'est un lieu de passage, c'est un lieu de randonnée.
14:35 D'ailleurs, c'est une randonneuse ou un randonneur qui a trouvé l'enfant.
14:39 Et c'est à un kilomètre.
14:41 Comment, avec toutes les recherches qu'on a pu faire,
14:44 toutes les investigations qui ont pu être faites par drone,
14:47 notamment par hélicoptère, les battues,
14:50 on se soit passé à côté de ce chemin de randonnée et à côté du corps ?
14:55 Il ne faut pas oublier qu'un corps, c'est dur ce que je vais dire,
14:59 mais au bout de quelques jours, quelques semaines,
15:02 il est en état de putréfaction.
15:04 On était en plein été, on était au mois de juillet.
15:07 Il est étonnant que personne n'ait ressenti l'odeur de décomposition du corps d'Émile.
15:14 Et une dernière déclaration, celle de Julie Riguelet,
15:17 qui est la rédactrice en chef de Nouveaux Détectives,
15:20 là aussi sur le fait que la zone ait été fouillée.
15:23 C'est une zone qui avait été très largement ratissée au moment de sa disparition.
15:27 Je me souviens qu'il y avait eu 90 hectares de la zone
15:30 qui avait été fouillée en long, en large et en travers.
15:33 Il y avait eu des drones thermiques, il y avait eu des hélicos,
15:36 il y avait eu des chiens centubaires qui sont quand même très réputés.
15:39 Et à l'époque, on n'avait rien trouvé.
15:41 Donc la question, c'est de se poser, on se demande aujourd'hui,
15:44 est-ce que c'est quelqu'un qui a déplacé le corps,
15:46 qui l'a remis là en se disant de toute façon,
15:48 on est passé là mille fois, on ne va pas repasser par là.
15:51 En tout cas, le maire du Hameau a déclaré tout à l'heure
15:55 que non seulement la zone avait été extrêmement fouillée,
15:58 mais en plus, des travaux forestiers ont été effectués à l'automne.
16:02 Donc lui, il s'étonne qu'on retrouve ces ossements aujourd'hui.
16:06 Voilà pour ces déclarations.
16:09 Salut Geoffroy Lejeune qui nous rejoigne sur le plateau.
16:11 Véronique, vous vouliez rajouter quelque chose ?
16:13 Oui, je voulais dire que cette affaire ressemble à celle
16:16 de l'adolescent Lucas Tronche qui avait disparu en 2015 dans le Gard.
16:22 Et toute la zone autour de chez lui avait été ratissée, re-ratissée, etc.
16:27 Et en fait, on a retrouvé son corps, ses ossements,
16:30 six ans plus tard, à seulement un kilomètre de chez lui
16:33 et la zone avait été fouillée et refouillée.
16:36 On va remercier Monsieur Jacques Dallest,
16:39 ancien procureur général de Grenoble.
16:41 Et je rappelle votre livre "Cold Case", un magistrat en quête.
16:45 Est-ce que je peux vous donner rendez-vous demain matin
16:47 entre 10h30 et midi pour en profondir un peu plus ce sujet-là avec vous ?
16:53 Eh bien, écoutez, prenons rendez-vous pour demain matin.
16:56 Merci beaucoup pour votre témoignage.
16:58 Je retourne vers vous Geoffroy Lejeune.
17:01 On est face à un fait divers absolument dramatique.
17:04 On est tous sidérés par cette découverte ce midi,
17:12 tout en sachant qu'après huit mois de disparition,
17:15 il fallait un miracle pour qu'une nouvelle, une bonne nouvelle
17:20 parvienne du côté de Yo Verney.
17:24 Et d'ailleurs, ce sont les mots de la famille
17:27 qui parlent d'une nouvelle déchirante mais redoutée.
17:29 – Vous avez tout dit en fait.
17:32 Que dire après ça ?
17:34 C'est très compliqué de vous répondre.
17:37 Si ce n'est que moi, ce qui me frappe particulièrement,
17:41 c'est que j'essaie de mettre du point de vue des parents.
17:44 En fait, ce sont les seuls qu'on a entendus depuis le début.
17:46 C'est-à-dire que cette enquête a été,
17:49 l'enquête criminelle a été très protégée.
17:55 Il n'y a pas eu beaucoup de révélations, beaucoup de fuites, etc.
17:58 Et les parents se sont exprimés, je crois, à deux reprises
18:00 et notamment une fois récemment dans le journal "Famille chrétienne".
18:03 Et ils avaient demandé, vous savez, ils avaient presque imploré en réalité,
18:08 en s'adressant au potentiel ravisseur de leur fils,
18:12 de donner des nouvelles, de donner une indication.
18:14 Ils voulaient en fait presque plus retrouver leur fils,
18:17 mais au moins avoir la vérité.
18:18 Évidemment, le retrouver dans l'absolu,
18:20 mais avoir la vérité parce qu'ils disaient que l'incertitude était pire que tout.
18:24 J'ai envie de dire aujourd'hui,
18:26 et c'est absolument atroce de le ressentir comme ça,
18:29 mais qu'au moins le fait qu'il soit retrouvé,
18:32 ce n'est pas une bonne nouvelle, mais au moins c'est une nouvelle.
18:35 C'est la fin de l'incertitude.
18:37 C'est ça, c'est la fin.
18:39 - Le deuil. - Et voilà.
18:40 Et ça permet le deuil.
18:41 - Vous parliez justement de la maman
18:43 qui est intervenue également dans "Famille chrétienne",
18:46 si elle avait lancé un appel au lendemain de l'anniversaire de son fils,
18:49 en novembre dernier.
18:50 - C'était relayé également par "Famille chrétienne" d'ailleurs.
18:52 - Écoutez, c'était la maman, donc, qui parlait.
18:56 - Depuis le 8 juillet, nous vivons entre l'espoir et l'abattement.
19:01 Après l'avoir cherché en vain pendant des semaines,
19:04 compte tenu de la configuration des lieux,
19:07 nous avons acquis la certitude
19:09 que notre petit Émile a été victime d'un enlèvement ou d'un accident.
19:14 Par pitié, s'il est vivant, ne nous laissez pas vivre sans lui.
19:19 Rendez-le-nous.
19:21 Par pitié, s'il est mort, dites-nous où il se trouve.
19:25 Rendez-le-nous.
19:27 Ne nous laissez pas sans une tombe pour nous recueillir.
19:30 Nous vous en supplions, dites-nous où il se trouve.
19:33 Rendez-nous, Émile.
19:35 - Il se témoigna que cette déclaration, évidemment,
19:38 est d'autant plus triste, douloureuse, 4 mois plus tard,
19:41 puisqu'il y a cette découverte aux abords du Hameau,
19:45 avec, je le dis aux téléspectateurs,
19:48 une sorte de rayon qui a été fait de 2 km
19:51 pour sécuriser la zone,
19:53 afin que les gendarmes, ils sont plusieurs dizaines, regardez,
19:56 alors là c'est un rayon d'un kilomètre,
19:58 mais il s'avère qu'il est encore plus grand.
20:00 C'est un rayon de 2 km qui a été fait désormais
20:03 pour que, eh bien, on puisse intensifier les recherches
20:08 dans cette partie-là, avec un mot qui est complètement bouclé
20:12 et qui est interdit d'accès.
20:14 Je pense pas qu'il faille, je crois qu'on a tout dit,
20:17 et qu'il ne faille pas en dire plus.
20:19 On aura juste à 20h30 Georges Fenech,
20:21 qui est notre spécialiste sur les questions judiciaires,
20:24 et je voulais vraiment avoir son regard,
20:26 il sera l'invité de ce soir info aux alentours de 23h,
20:29 mais je voulais la voir à 20h30 pour savoir
20:31 ce que lui en pensait très rapidement.
20:34 C'est difficile de changer de sujet,
20:38 ce n'était pas facile dans la précédente émission,
20:40 ça ne le sera pas maintenant également.
20:42 Pensez évidemment à la famille d'Émile et à ce hameau
20:46 qui est en deuil.
20:48 Dans l'actualité également, et là ça vous concerne,
20:50 Geoffroy Lejeune, c'est la une du journal du dimanche,
20:53 joyeux Pâques bien sûr, mais vous avez un homme
20:56 qui n'a pas l'air d'apprécier votre une,
20:59 qui s'en moque, qui rit de votre...
21:01 - Il parlait de notre ami...
21:03 - De notre ami Jean-Michel Apathy,
21:04 qui avait déjà eu une difficulté concernant
21:06 le conte de Noël de Philippe de Villiers,
21:09 il s'en était moqué.
21:10 Le Grinch, le pape de la bien-pensance a refrappé.
21:13 Jean-Michel Apathy, j'avoue j'ai ri,
21:15 en voyant votre une, joyeux Pâques,
21:17 étonnant non.
21:19 Quelle réponse vous apportez ?
21:21 Vous avez envie de dire quelque chose à M. Apathy ou pas ?
21:23 - Je suis désolé, Ayot, vous venez de faire
21:25 une transition difficile entre l'affaire d'Émile
21:27 et la une du journal du dimanche,
21:29 mais je vais revenir dans la question d'Émile,
21:32 c'est qu'en fait, cette période est très particulière
21:35 pour tous les chrétiens, et je crois aussi
21:37 pour toute l'humanité, c'est-à-dire qu'en fait,
21:39 qu'on soit croyant ou pas,
21:41 même les non-croyants savent qu'il y a
21:43 une partie de l'humanité aujourd'hui,
21:45 en ce moment, ce week-end,
21:47 qui se penche vers le cas de cette résurrection,
21:52 de cette espérance, de cette transcendance,
21:55 qui frappe une partie de l'humanité.
21:57 Et en fait, même si on n'y croit pas,
22:00 on est capable de se laisser toucher
22:02 par quelque chose d'assez proche de ça.
22:04 Moi, j'ai vécu ce week-end Pascal
22:06 de manière un peu particulière,
22:08 notamment parce que dans le journal du dimanche,
22:10 on parlait des conversions d'adultes et des baptêmes,
22:12 et ce sont des gens qui ne sont pas croyants,
22:14 qui se laissent toucher par la grâce,
22:16 et c'est quelque chose de très, très, très émouvant.
22:19 Et ça m'a fait de la peine, en fait,
22:21 ce tweet de Jean-Michel Apathy,
22:23 parce que, vous avez dit le grinch,
22:25 c'est à la fois drôle et en même temps bien vu.
22:27 C'est-à-dire que c'est celui qui refuse
22:29 de se laisser toucher.
22:31 Et à la fin, d'ailleurs, de l'histoire du grinch,
22:33 le grinch se laisse toucher,
22:35 et en fait, il finit par succomber,
22:37 comme tout le monde, à la magie de Noël.
22:39 Et je pense, je suis désolé de le dire comme ça,
22:42 mais l'affaire d'Emile,
22:44 qu'on soit croyant ou pas, les parents,
22:46 je le dis parce que les parents d'Emile sont croyants,
22:48 les parents d'Emile ont beaucoup parlé de ça,
22:50 ont fait le lien entre cette disparition,
22:52 le fait qu'il la vivait,
22:54 qu'il la supportait avec la foi.
22:56 En fait, on est tout petit devant ce genre de choses,
23:00 et il faut, comment dire,
23:03 il faut rester très humble, en fait.
23:05 Et je ne veux pas demander à tout le monde
23:08 de devenir croyant ce week-end, c'est pas le sujet.
23:10 C'est juste que...
23:12 En fait, tout n'est pas...
23:17 On ne peut pas tout réduire au ricanement.
23:20 On ne peut pas tout...
23:22 - Il faut avoir une certaine pudeur.
23:24 - Réduire en dérision.
23:26 - Mais oui, bien sûr, il faut avoir un certain respect.
23:28 Il faut avoir un respect à géométrie variable.
23:30 Parce qu'il n'y a aucun courage à se moquer d'une religion.
23:33 - Et honnêtement...
23:35 - Il faut avoir un respect à le faire,
23:37 mais en tous les cas, de cette manière-là,
23:39 c'est peut-être triste.
23:41 - Mais ce que je trouve extraordinaire
23:43 avec Jean-Michel Lepatty,
23:45 c'est qu'il y ait des désaccords politiques,
23:47 tout ça est bien normal,
23:49 mais même quand on parle religion,
23:51 Jean-Michel Lepatty prouve le besoin
23:53 de marquer une différence,
23:56 une critique, une arrière-pensée.
23:59 Et ça me fait de la peine pour lui, en fait.
24:03 Parce que ne pas être capable
24:06 de prendre un tout petit peu de recul...
24:08 - En fait, pardonnez-moi de préciser,
24:10 parce que j'ai dit qu'il n'y a aucun courage
24:12 à se moquer d'une religion,
24:14 il n'y a aucun courage à se moquer que d'une religion.
24:16 - Accessoirement, parce qu'il est évident
24:18 qu'avec une autre religion...
24:20 - Jean-Michel Lepatty n'aurait certainement
24:22 pas fait ce tweet.
24:24 - Il ne ferait pas ça.
24:26 - Je trouve que le sectarisme, ça va très loin,
24:28 ça va beaucoup trop loin.
24:30 Le sectarisme, ça va beaucoup trop loin
24:32 parce qu'on peut être non-croyant,
24:34 on peut même ne pas aimer les religions.
24:36 Eh bien, on passe son chemin.
24:38 Et pourquoi avoir besoin d'aller ricaner
24:40 de la religion ?
24:42 - Mais c'est très intéressant,
24:44 c'est parce qu'en fait, Jean-Michel Lepatty,
24:46 comme il est maintenant hors sujet,
24:50 que, politiquement,
24:52 pendant 30 ans,
24:54 il a fait sa loi
24:56 sur les interviews politiques.
24:58 C'était le pape de la Médiapolitan,
25:00 c'est lui qui bénissait le politique
25:02 qui allait sur son plateau
25:04 et qui allait dire "Vous êtes un grand politique,
25:06 je m'entretiens avec vous de cette manière-là",
25:08 et puis il va ensuite porter en dérésion d'autres.
25:10 Mais aujourd'hui, malheureusement pour lui,
25:12 c'est triste,
25:14 il ne représente plus grand-chose.
25:16 Il frappe souvent à côté,
25:18 on l'a déjà dit,
25:20 et donc c'est pour ça qu'il y a une forme d'aigreur,
25:22 de rancœur. Je rappelle qu'en août 2021,
25:24 je l'ai déjà dit tout à l'heure,
25:26 il nous expliquait qu'Anne Hidalgo allait être
25:28 présidente de la République.
25:30 Il a fait un édito de 7 minutes pour nous expliquer
25:32 qu'Anne Hidalgo, en fait, il a déjà vu la Vierge.
25:34 Il est mal avec la religion aujourd'hui.
25:36 - Moi, je trouve qu'il représente
25:38 quand même quelque chose, je trouve qu'il représente
25:40 quelque chose, pour le coup, qui n'est pas du tout subversif.
25:42 Il se veut subversif, en se moquant,
25:44 en riant, notamment, vis-à-vis de nos traditions
25:46 ou de la religion chrétienne, mais en fait,
25:48 il est extrêmement conformiste, c'est-à-dire qu'il
25:50 se croit anticonformiste
25:52 alors que c'est le pire conformiste depuis des années.
25:54 Il incarne une forme
25:56 de, comment dirais-je, de ricanement mondain
25:58 à l'égard de nos... ça a été très
26:00 bien dit par Philippe et par Geoffroy, d'ailleurs, à l'égard
26:02 de tout ce qui est sacré dans notre pays,
26:04 de notre religion, notre culture,
26:06 et ce ricanement mondain
26:08 qui accourt sur certaines radios,
26:10 sur certains médias, est devenu extrêmement
26:12 banal, en fait, et ne témoigne
26:14 d'absolument aucun courage
26:16 si ce n'est celui de vouloir continuer à s'auto-arroger
26:18 la présence dans le camp du bien
26:20 et à dire "je suis dans le camp du bien,
26:22 je me fiche des traditions..."
26:24 - La bien-pensance. - Mais en fait, tout ça
26:26 existe depuis mai 1968,
26:28 il y a des gens qui tournent en boucle
26:30 comme un vieux disque rayé, Jean-Michel Apathy
26:32 en fait partie, ça ne témoigne d'aucune
26:34 créativité, ça ne témoigne d'aucun
26:36 courage, et ça ne témoigne
26:38 que d'une détestation de nous-mêmes
26:40 et une espèce de galophobie, quasiment,
26:42 si vous voulez, qui confine
26:44 à quelque chose de navrant, vraiment de navrant.
26:46 Donc moi, je le plains plutôt,
26:48 et quand j'ai vu tout à l'heure cet après-midi,
26:50 j'ai vu son tweet, j'ai dit "bah oui, rien de nouveau
26:52 sous le soleil, quoi". - Oui, mais c'est pour ça qu'on ne va pas
26:54 en faire trois heures non plus, parce que
26:56 c'est... - Sans réflexion et sans talent.
26:58 - C'est quand même une actualité futile
27:00 par rapport à l'actualité qu'on avait traité
27:02 juste avant, et l'actualité qu'on traitera
27:04 après dans cette émission. - C'est grave.
27:06 - Si simplement c'est un climat, une couleur...
27:08 - Voilà, ça dit quand même... - Et vous avez parlé de courage,
27:10 mais il y a aussi une question de conviction.
27:12 C'est-à-dire que Jean-Michel Lapati, il avait fait la promesse
27:14 de quitter Twitter avec
27:16 ses amis de quotidien.
27:18 - Bien sûr, mais... - Bon, bah écoutez,
27:20 on attend son départ, non pas avec impatience,
27:22 mais moi je suis très content, je l'apprécie beaucoup,
27:24 Jean-Michel Lapati. - La première, c'est que c'est très
27:26 à la mode d'être en permanence sarcastique
27:28 ou d'user du ricanement,
27:30 et ça n'a absolument rien de drôle,
27:32 et le vrai rire, ce n'est pas ça.
27:34 Voilà, on dit même que le sarcasme, c'est le rire du diable,
27:36 donc ça veut un petit peu tout dire.
27:38 La deuxième chose, c'est que Jean-Michel Lapati
27:40 est quand même journaliste, et qu'il devrait
27:42 s'interroger, il devrait s'étonner
27:44 sur ce qui est à la une du journal du dimanche,
27:46 et sur les bonnes infos qu'on le portait
27:48 en ce dimanche de Pâques à la une du dimanche,
27:50 pour une fois qu'il y a de l'espérance dans le monde dans lequel nous vivons,
27:52 à savoir qu'il y a quand même eu
27:54 12 000 baptêmes,
27:56 dont 7 135
27:58 d'adultes, et 5 000
28:00 d'adolescents,
28:02 50, plus 50%,
28:04 rien que pour les adolescents, 30% pour les adultes,
28:06 il devrait se dire, tiens,
28:08 même moi qui suis loin de l'église, même moi qui suis
28:10 loin du christianisme, c'est une info
28:12 qui m'intéresse. Qu'est-ce que ça veut dire ?
28:14 Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi ? Pourquoi
28:16 il y a 12 000 personnes qui se font baptiser
28:18 lors de la vigile pascale en France ?
28:20 Voilà, c'est quand même un phénomène.
28:22 Lui, le premier, en tant que vieux briscard
28:24 du journalisme, devrait s'interroger et faire son boulot.
28:26 Plutôt que de...
28:28 d'alimenter une certaine rancœur sur les réseaux sociaux,
28:30 il ferait mieux,
28:32 par exemple,
28:34 d'expliquer pourquoi aujourd'hui,
28:36 et ça va être le sujet qu'on va traiter juste après,
28:38 on est contraints, forcés,
28:40 de mettre des...
28:42 forces de l'ordre, des policiers,
28:44 des brigades devant la plupart
28:46 des lieux de culte. Et d'ailleurs, c'est tous les lieux
28:48 de culte.
28:50 Ce week-end, ce sont les églises qui sont
28:52 particulièrement surveillées
28:54 et d'ailleurs,
28:56 Gérald Darmanin était sur place
28:58 ce matin. Regardez le sujet, c'était à Pontoise.
29:02 Des policiers au milieu des fidèles.
29:04 Ce matin de Pâques, les forces de l'ordre
29:06 sont particulièrement présentes autour
29:08 des églises catholiques et temples protestants.
29:10 Le ministre de l'Intérieur
29:12 a rappelé le niveau très élevé de la menace
29:14 terroriste et l'important dispositif
29:16 policier déployé.
29:18 Il y a 13 500 policiers,
29:20 gendarmes et militaires de Sentinelles
29:22 qui sont déployés ce matin sur 4 350
29:24 lieux de culte
29:26 chrétiens, protestants
29:28 et catholiques, partout en France,
29:30 en Hexagone et en Outre-mer.
29:32 Je voudrais remercier ces policiers, ces gendarmes,
29:34 ces militaires de protéger
29:36 l'ensemble des édifices religieux
29:38 pour que le week-end de Pâques se passe le mieux possible.
29:40 Pour les fidèles, cette présence
29:42 rassure mais réveille aussi une
29:44 inquiétude plus profonde.
29:46 On ne se sent pas rassurés, on n'est pas tranquilles.
29:48 On a l'impression d'être
29:50 dans un lieu où
29:52 il se passe quelque chose forcément.
29:54 Alors, on est inquiets.
29:56 Présentes depuis vendredi,
29:58 les forces de l'ordre resteront mobilisées
30:00 jusqu'à lundi pour assurer
30:02 la sécurité des offices religieux.
30:04 Peut-être une idée d'édito pour
30:08 Jean-Michel Apathy qui est un excellent
30:10 éditorialiste pour les prochains jours
30:12 sur la sécurisation des lieux de culte
30:14 et pas seulement des églises.
30:16 Il ne faut pas oublier qu'il y a déjà eu des attentats dans des lieux de culte.
30:18 A commencer par l'égorgement du Père Hamel.
30:20 A commencer par la mort de
30:22 trois catholiques dans leur église
30:24 au sein de la cathédrale de Nice.
30:26 Donc, il ne faudrait quand même pas
30:28 oublier tout ce qui s'est passé.
30:30 Je rappelle par ailleurs que les catholiques de par le monde
30:32 sont les premières cibles de l'État islamique.
30:34 A savoir qu'à Pâques,
30:36 il y a en 2019,
30:38 je crois, 2019 ou 2018,
30:40 il y a eu
30:42 au Sri Lanka
30:44 toute une série d'attentats
30:46 suicides commis
30:48 dans des églises en pleine messe.
30:50 A l'époque, on n'en avait pas beaucoup parlé en France.
30:52 Donc, ce qui se passe partout ailleurs
30:54 est chez nous.
30:56 - Philippe. - Ensuite, on ira voir Georges Fenech
30:58 sur la disparition des mines.
31:00 - Il faut quand même se dire que de vivre dans un pays
31:02 où les lieux de culte,
31:04 particulièrement les églises catholiques ce week-end,
31:06 sont sous surveillance étroite,
31:08 ce n'est pas normal.
31:10 D'une certaine manière,
31:12 ça ne devrait pas être acceptable.
31:14 Et j'ajoute, au lieu de culte,
31:16 le nombre croissant
31:18 de personnalités publiques qui prennent la parole,
31:20 qu'on voit accompagnées par des officiers
31:22 de sécurité,
31:24 on en connaît un certain nombre
31:26 à CNews, mais en dehors
31:28 de CNews aussi.
31:30 Et donc, on arrive dans un pays
31:32 où pratiquer sa religion,
31:34 où prendre la parole
31:36 dans les milliards,
31:38 peut entraîner
31:40 une obligation de protection.
31:42 Je ne sais pas si on se rend compte de la folie...
31:44 - Mais attendez, parfois...
31:46 Vous avez dit "en dehors de CNews", mais parfois,
31:48 ce sont des journalistes, quand vous parlez des journalistes,
31:50 je pense à Raoult El-Kriyef,
31:52 qui ont été la cible de responsables politiques.
31:54 Et c'est cette cible-là qui a été posée
31:56 par des politiques,
31:58 qui ont entrainé, par exemple, le placement
32:00 sous surveillance policière.
32:02 Voilà dans lequel monde on vit aujourd'hui.
32:04 - La réflexion que je me fais,
32:06 en forme de question,
32:08 combien de temps supportera-t-on ça ?
32:10 - Et puis des précisions qui menacent à chaque fois,
32:12 accessoirement, c'est-à-dire l'islam politique.
32:14 Dans tout ce que tu décris, Philippe,
32:16 à chaque fois, le responsable en assurance
32:18 c'est l'islam politique.
32:20 Parce que la stratégie des islamistes, c'est précisément
32:22 la terreur sur les populations, la terreur sur les intellectuels,
32:24 la terreur sur tous ceux et celles
32:26 qui pourraient, par leur prise de parole
32:28 ou par leur courage, à la différence de Jean-Michel Paty,
32:30 eux sont courageux, être des lanceurs d'alerte
32:32 ou critiquer
32:34 la place des fanatiques en Europe.
32:36 Et dès lors que vous faites ça, vous savez
32:38 que vous vous exposez à la mort ou à la violence.
32:40 - Juste un mot,
32:42 on avait il y a 40 ans Salman Roudjidi,
32:44 on a eu,
32:46 tragiquement en France, Charlie Hebdo.
32:48 On constate qu'aujourd'hui,
32:50 le phénomène de la surveillance et de la protection
32:52 est un phénomène qui s'étend
32:54 à de plus en plus de lieux et de personnalités.
32:56 À un moment donné, on n'acceptera
32:58 plus ça. Enfin, je veux dire, il y a un moment
33:00 où la société française n'acceptera
33:02 plus ça de vivre sous surveillance
33:04 parce qu'il y a des fanatiques
33:06 de l'islam, de l'islam politique,
33:08 qui ont décidé
33:10 de faire taire les gens.
33:12 Enfin, je veux dire, c'est profondément
33:14 le contraire de l'âme de ce pays.
33:16 - Il est un peu plus... - Contraire à la vocation de notre pays.
33:18 - On continuera d'en parler dans un instant.
33:20 On est ensemble jusqu'à 21h.
33:22 Il est un peu plus de 20h30.
33:24 Si vous nous rejoignez sur C-News,
33:26 évidemment, on apparaît
33:28 en début d'émission de la découverte macabre
33:30 des ossements du petit Émile
33:32 après 8 mois et demi
33:34 d'attente, d'inquiétude,
33:36 de recherche, portée disparue.
33:38 Début juillet
33:40 dans le Haut-Vernay,
33:42 dans cette même zone, dans ce même hameau,
33:44 à quelques encablures du hameau,
33:46 que ces ossements ont été découverts.
33:48 Retour sur ces 9 mois
33:50 de mystère, d'inquiétude, avec Audrey Berthaud.
33:52 On ira voir Georges Fenech
33:54 juste après.
33:56 - Le 8 juillet
33:58 2023, Émile,
34:00 2 ans et demi, disparaît au Haut-Vernay.
34:02 Rapidement,
34:04 une enquête judiciaire est ouverte.
34:06 Un important dispositif de recherche
34:08 est lancé. Toutes les maisons du hameau
34:10 où vivait le petit garçon sont fouillées.
34:12 Le 12 juillet,
34:14 le parquet de Digne annonce
34:16 que l'enquête bascule sous le régime de l'enquête
34:18 préliminaire. Fin août,
34:20 elle est élargie aux faits criminels
34:22 d'enlèvement et de séquestration.
34:24 Les parents de l'enfant prennent alors
34:26 la parole pour la première fois.
34:28 Dans les domaines d'air famille chrétienne,
34:30 ils déclarent n'avoir rien à cacher
34:32 tout en continuant d'espérer.
34:34 Dans le même magazine, fin novembre,
34:36 à l'occasion des 3 ans d'Émile,
34:38 sa mère diffuse un appel poignant.
34:40 Depuis le 8 juillet,
34:42 nous vivons entre l'espoir et l'abattement.
34:44 Après l'avoir
34:46 cherché en vain pendant des semaines,
34:48 compte tenu de la configuration
34:50 des lieux, nous avons acquis
34:52 la certitude que notre petit
34:54 Émile a été victime d'un enlèvement
34:56 ou d'un accident.
34:58 Par pitié, s'il est vivant,
35:00 ne nous laissez pas vivre sans lui.
35:02 Rendez-le-nous.
35:04 Jeudi, près de 9 mois
35:06 après la disparition d'Émile,
35:08 sa famille, des voisins et d'autres témoins
35:10 ont été réunis pour une mise en situation.
35:12 Ce samedi,
35:14 des ossements du petit garçon sont retrouvés.
35:16 La cause et les circonstances
35:18 de sa mort restent toujours inconnues.
35:20 - Georges Fenech, merci d'être
35:22 en direct avec nous.
35:24 Vous serez l'invité d'Olivier Caronflech dans
35:26 Soir Info. Je voulais vraiment avoir votre regard,
35:28 votre analyse très rapide sur ce qu'il se passait.
35:30 La nouvelle
35:32 qui nous est tombée ce midi,
35:34 actualité évidemment dramatique,
35:36 très lourde,
35:38 avec deux possibilités,
35:40 la piste criminelle ou la piste accidentelle.
35:42 Mais en l'état
35:44 aujourd'hui, on est incapable
35:46 de déterminer quelle est la piste
35:48 la plus certaine.
35:50 - Oui, d'abord
35:52 permettez-moi de dire que
35:54 lorsque les juridictions le décideront,
35:56 ils rendront les restes
35:58 de ce petit enfant à la famille qui pourra
36:00 procéder à l'inhumation
36:02 de cet enfant. Et ça, c'est important
36:04 pour la famille, tout le monde le comprend.
36:06 Je rappelle en ce qui concerne
36:08 les faits qu'ils ont été
36:10 requalifiés par le parquet
36:12 d'Aix-en-Provence, quand ils ont été saisis,
36:14 de faits criminels,
36:16 d'enlèvement et séquestration.
36:18 Et je n'imagine pas
36:20 que demain, après la découverte du corps,
36:22 on disqualifie en simple
36:24 recherche des causes de l'âme, probablement qu'il y aura
36:26 un réquisitoire nouveau
36:28 de requalification en
36:30 enlèvement, séquestration, suivi de mort.
36:32 Ce qui est la réclusion
36:34 criminelle à perpétuité.
36:36 Mais, comme l'avait bien dit le procureur adjoint
36:38 d'Aix-en-Provence, cette qualification
36:40 criminelle offre un cadre
36:42 juridique plus complet pour
36:44 enquêter sur cette affaire. Ça ne veut pas dire
36:46 qu'on ait de véritables soupçons
36:48 sur une nature criminelle. Donc, les deux
36:50 pistes que vous évoquez, Eliott, sont
36:52 ouvertes. C'est-à-dire, s'agit-il d'un crime
36:54 ou s'agit-il d'un
36:56 accident ? Lecrane va
36:58 parler. Évidemment, l'étude anthropologique
37:00 par les experts va parler. Soit
37:02 on découvre effectivement des traumatismes
37:04 crâniens, ce qui, à ce moment-là,
37:06 ne laissera plus aucun doute
37:08 sur l'origine criminelle. Soit
37:10 on ne trouve rien sur
37:12 les ossements du crâne. Mais ça ne veut pas dire, pour autant,
37:14 que ça n'est pas une affaire criminelle
37:16 car l'enfant aurait pu être tué
37:18 d'autres manières, par arme blanche
37:20 par exemple, ou par strangulation.
37:22 Donc, on en est toujours à cette
37:24 hypothèse. Ce qu'il faut espérer,
37:26 vraiment, pour qu'il y ait une évolution
37:28 de l'enquête, qui n'a jamais cessé,
37:30 rappelons cette mise en situation
37:32 qui est très importante, qui permet
37:34 des vérifications, à partir
37:36 de la masse de données très importantes
37:38 qu'ont recueillies les enquêteurs,
37:40 on pense à toutes les données numériques
37:42 notamment, mais ce qu'il faut espérer
37:44 surtout, c'est qu'on découvre
37:46 dans le lieu, la scène
37:48 de découverte des restes
37:50 de l'enfant, d'autres
37:52 matières, d'autres objets, peut-être des
37:54 vêtements, peut-être les chaussures, et
37:56 peut-être que s'il s'agit,
37:58 il faut être très prudent, s'il s'agit
38:00 d'une affaire criminelle, que l'auteur ait pu
38:02 laisser une trace ADN lui-même
38:04 qui pourrait faire évoluer
38:06 fortement l'enquête. Donc, on en est qu'au début
38:08 d'une nouvelle enquête, maintenant,
38:10 et rien ne peut à ce stade dire
38:12 crime ou accident.
38:14 Mais je rappelle, les enquêteurs
38:16 travaillent sur le mode criminel
38:18 en ce moment.
38:19 Merci pour cette précision, Georges Fenech.
38:21 Rendez-vous avec Olivier
38:23 de Caire-en-Flech à 22h,
38:25 si je ne m'abuse, 23h peut-être, ce soir.
38:27 23h.
38:28 23h pour nous apporter toutes
38:30 ces précisions-là. Cher Georges, un grand
38:32 merci pour
38:34 votre analyse.
38:36 Comme j'ai pu dire
38:38 dans la précédente émission,
38:40 toutes les informations,
38:42 les toutes nouvelles informations qui nous parviennent, je vous
38:44 les donnerai. Étant donné qu'il n'y en a pas,
38:46 je préfère qu'on avance
38:48 sur l'actualité, parce que, comme
38:50 vous avez pu le dire, Paul, il y a
38:52 peut-être une décence à avoir, un moment de recueil
38:54 également. Et si de nouvelles informations
38:56 tombent, je vous les donnerai sur ce sujet-là.
38:58 Dans l'actualité, également,
39:00 cette semaine, c'était
39:02 ce proviseur de Maurice Ravel
39:04 qui a décidé de claquer la porte parce que menacé
39:06 de mort, parce qu'il y a un
39:08 mois, il avait demandé à une de ses élèves
39:10 de ôter son voile.
39:12 Un mois plus tard, il claque la porte.
39:14 Le rectorat
39:16 a parlé de convenance personnelle.
39:18 Le lycée a précisé
39:20 que c'était pour des raisons de sécurité.
39:22 Son avocat également.
39:24 Il y a une déclaration d'Aurore Berger, qui était l'invité
39:26 ce matin de Sonia Mabrouk,
39:28 qui m'a marqué, puisqu'elle parlait de défaite
39:30 pour tous.
39:32 Est-ce que c'est une défaite pour tous ou non ?
39:34 Écoutez.
39:36 Quand un enseignant est menacé,
39:38 c'est insupportable et c'est une défaite
39:40 pour tous, si ce n'est encore une fois
39:42 pour ceux qui ont mis une cible
39:44 dans son dos. Et ceux qui ont mis une cible dans son dos,
39:46 ils sont de plusieurs natures. C'est à la fois
39:48 l'élève qui, vraisemblablement,
39:50 a menti sur la situation,
39:52 c'est ensuite ceux qui l'ont menacé,
39:54 et puis c'est ensuite, notamment,
39:56 une députée LFI qui a cru bon,
39:58 relayée, et qui, à l'heure où je parle ce matin,
40:00 n'a toujours pas retiré son tweet.
40:02 Elle continue, quand même, à accréditer une thèse
40:04 dont on sait aujourd'hui qu'elle est fausse,
40:06 et qui a conduit à la demande de retrait
40:08 du proviseur. J'espère que
40:10 la mobilisation qu'il voit,
40:12 la mobilisation qui est celle de l'Etat,
40:14 la mobilisation qui est celle du gouvernement,
40:16 fera qu'il se sentira suffisamment
40:18 en sécurité.
40:20 C'est une défaite pour tous, Geoffroy Lejeune,
40:22 mais on a quand même parlé de victoire pour les islamistes cette semaine.
40:24 Absolument. En fait, je me suis...
40:28 Je ne veux pas donner l'impression de donner
40:30 des leçons aux gens qui ont été
40:32 aux manettes dans cette histoire, mais je pense
40:34 que sans réintégration
40:36 dans ces fonctions du proviseur,
40:38 qui donc maintenant est parti en anticipant
40:40 en quelque sorte sa retraite,
40:42 je pense que sans cela,
40:44 en fait, c'est une défaite
40:46 pour nous tous et une victoire pour les islamistes.
40:48 C'est-à-dire qu'en réalité,
40:50 je ne jette pas la faute
40:52 sur Gabriel Attal, mais
40:54 si j'avais été à sa place,
40:56 j'aurais dit au proviseur,
40:58 quand il l'a reçu, "il faut que vous reprenez votre place,
41:00 quoi qu'il arrive". - Mais c'est possible qu'il lui ait dit.
41:02 C'est possible qu'ils aient eu
41:04 un échange. - C'est absolument possible.
41:06 - Mais c'est possible que Gabriel Attal l'ait reçu
41:08 peut-être un peu trop tard.
41:10 C'était il y a un mois qu'il a été menacé.
41:12 Enfin, ça fait un mois qu'il est menacé.
41:14 - C'est possible que le proviseur n'ait pas voulu aussi.
41:16 - Mais c'est fort probable.
41:18 Ça, c'est une hypothèse qu'on ne doit pas
41:20 écarter.
41:22 En revanche, ce proviseur,
41:24 ça fait un mois qu'il est victime de menaces.
41:26 Ça fait un mois qu'il subit cette situation.
41:28 S'il claque la porte aujourd'hui,
41:30 si le Premier ministre le reçoit,
41:32 si la ministre de l'Éducation nationale se réveille,
41:34 c'est parce que les médias
41:36 en ont parlé. Alors certes,
41:38 la ministre s'était déplacée, je crois.
41:40 - Oui, mais attendez, ce n'est pas qu'un déplacement.
41:42 Moi, je peux vous dire, vous allez voir,
41:44 vous vous déplacez, vous assurez
41:46 à cet homme qui aura
41:48 une sécurité XXL autour de
41:50 l'établissement, qui aura une sécurité XXL
41:52 pour sa vie privée.
41:54 - Peut-être, celui-là le tient le dit.
41:56 - Non, il n'est même pas sous protection policière,
41:58 je l'ai précisé cette semaine.
42:00 Il a un appel direct
42:02 pour sa sécurité,
42:04 mais il n'a pas de protection policière
42:06 en l'état, ce qu'a dit la ministre.
42:08 - Tout à fait.
42:10 - Tout ça pour dire qu'à la fin,
42:12 les gens qui... En fait, comment fonctionnent
42:14 les islamistes ? Les islamistes ont besoin
42:16 de gens qui menacent,
42:18 font peur, intimident sur les réseaux sociaux.
42:20 Ça, ils les ont, il n'y a pas besoin
42:22 d'aller les chercher très loin. Ils ont besoin
42:24 de ça, ils ont besoin d'une communauté un peu
42:26 soudée, un peu énervée pour
42:28 intimider, et ils ont
42:30 besoin que nous ne réagissions
42:32 pas plus que ça. Et donc, ce qui est intéressant,
42:34 c'est que, en fait, c'est une victoire gigantesque
42:36 pour eux. On ne réalise pas à quel point
42:38 aujourd'hui, ils doivent être,
42:40 j'allais dire, au champagne. Malheureusement, ils ne boivent pas de champagne,
42:42 mais ils doivent être en train de faire la fête,
42:44 de fêter cette nouvelle.
42:46 - C'est une défaite pour tous. C'est pour ça que je vous ai
42:48 demandé, vraiment, parce qu'il y a les islamistes qui
42:50 sont victorieux ce soir, mais c'est aussi
42:52 peut-être une défaite pour nous tous, mais on n'est pas
42:54 tous responsables. - C'est ça, oui. - Moi, j'ai pensé
42:56 quand elle a dit "c'est une défaite pour tous", j'ai pensé à la phrase
42:58 de Gérard Larcher, vous savez, "on est tous un peu
43:00 responsables de la situation dans laquelle on est".
43:02 Ben, pas vraiment, pardonnez-moi.
43:04 Il y a des strates, il y a des
43:06 responsabilités plus importantes que d'autres.
43:08 Et j'aimerais bien que la semaine prochaine, le recteur
43:10 de Paris, qui a pondu le communiqué
43:12 pour expliquer que c'était des convenances personnelles,
43:14 il précise un peu ses propos.
43:16 Ou il démente, peut-être. C'est peut-être une fake news.
43:18 - Elle est gênante, la phrase de la ministre.
43:20 C'est-à-dire que quand vous dites "c'est une défaite pour tous",
43:22 c'est très imprécis. Et elle
43:24 ne peut pas se permettre le luxe de l'imprécision.
43:26 Si elle fait la généalogie du départ de ce
43:28 proviseur, il faut réfléchir à tous
43:30 les événements en cascade qui ont
43:32 mis ce proviseur dans une situation d'insécurité,
43:34 et qui, plus généralement,
43:36 ont mis de nombreux professeurs dans une
43:38 situation d'insécurité, jusqu'à ce qu'il y ait des morts.
43:40 Rappelons-le Dominique Bernard et Samuel Paty.
43:42 Par conséquent, non, c'est pas une défaite pour
43:44 tous. C'est une défaite d'un
43:46 certain nombre d'acteurs qui, depuis
43:48 un certain nombre d'années, n'ont pas su
43:50 prendre à bras le corps le problème dont nous
43:52 parlions tout à l'heure, à savoir celui de l'islamisme
43:54 et de la terreur qu'occasionne
43:56 l'islamisme en France, en
43:58 Europe de l'Ouest et dans l'Occident. Et face
44:00 à cela, effectivement, un certain nombre
44:02 d'acteurs n'ont pas été au rendez-vous, et quand on
44:04 dit "défaite pour tous", on ne peut pas
44:06 cibler précisément ce
44:08 qui a fait défaillance dans notre système pour
44:10 en arriver à ce point de non-retour qui fait
44:12 qu'aujourd'hui, un proviseur est contraint à
44:14 partir sous la pression de la meute. Donc,
44:16 on ne peut pas dire "défaite pour tous", il faudrait préciser
44:18 qui a occasionné, depuis
44:20 plusieurs années, depuis plusieurs décennies,
44:22 la situation dans laquelle nous arrivons là,
44:24 pointer les responsabilités de l'immigration
44:26 massive, pointer les responsabilités
44:28 de notre défaite sur le terrain de la laïcité,
44:30 de notre défaite sur le terrain des valeurs,
44:32 notre absence de patriotisme à certains égards
44:34 face à l'antrisme islamiste, etc.
44:36 Mais ça, de fait, ça demande une analyse
44:38 qui mettrait peut-être mal à l'aise
44:40 la ministre. - Avançons, je voulais
44:42 vous faire écouter Bertrand
44:44 Noé, mais on n'aura pas le temps. Il y a un autre
44:46 sujet dans l'actualité, quand même, qui est intéressant,
44:48 qui est complètement sous-traité depuis
44:50 72 heures. J'ai vu,
44:52 à l'IA, tout casser trois articles web,
44:54 et on est les seuls à
44:56 relayer cette déclaration
44:58 d'une certaine Chloé Drama,
45:00 grande chroniqueuse de France Inter.
45:02 J'ai appris, grâce à William Golnadel,
45:04 qu'elle fait partie de la fine équipe de
45:06 Vanneker. C'est-à-dire que vous avez Vanneker,
45:08 Chloé Drama,
45:10 et
45:12 Guillaume Meurice. - Meurice. - Mao Drama, pardon.
45:14 Moi, je dis Chloé Drama. Mao Drama, c'est le trio
45:16 magique. Et donc, cette
45:18 Mao Drama, militante,
45:20 qui est également passée par
45:22 les quotidiens, a expliqué lors d'une
45:24 table ronde organisée lors du
45:26 festival Mediapart Festival,
45:28 table ronde sur l'extrême droite,
45:30 que, eh bien,
45:32 elle, elle ne sait pas se battre. Mais si en 2027,
45:34 Marine Le Pen est
45:36 présidente de la République, si
45:38 il y en a certains qui veulent prendre les armes, qui veulent
45:40 se battre, elle ne peut que les
45:42 encourager. Le sujet.
45:44 - Le 16 mars
45:46 dernier, lors du Mediapart Festival,
45:48 l'humoriste de 30 ans participait
45:50 à un débat sur le thème "Comment lutter
45:52 contre l'extrême droite". - Est-ce que
45:54 nous aussi, on a des factions armées ? On se prépare
45:56 à leur répondre. Est-ce que l'on doit être radicaux
45:58 jusqu'à ce point-là ? Est-ce qu'on
46:00 doit faire la révolution ? Je ne
46:02 pose que des questions, mais je trouve qu'elles se posent
46:04 vraiment. - Avant de viser
46:06 directement le Rassemblement National et Marine
46:08 Le Pen, en imaginant une victoire
46:10 du RN à l'élection présidentielle de
46:12 2027. - S'il y a l'accession
46:14 au pouvoir de Marine Le Pen, on ne pourra pas juste
46:16 continuer à mettre des affiches
46:18 en disant "Patriarcaca". Je ne sais
46:20 pas me battre, je ne suis pas courageuse
46:22 à ce point-là, mais si certains le sont,
46:24 je ne peux que les encourager.
46:26 - Une déclaration contre le Rassemblement National
46:28 qui a fait réagir la députée
46:30 du Var, Laure Lavalette, ce samedi
46:32 sur X. - Devant ces propos
46:34 d'une extrême gravité diffusés par Mediapart,
46:36 je saisis le procureur de la République
46:38 sur le fondement de l'article 40 du
46:40 Code de procédure pénale. - L'incitation
46:42 publique à la violence est un délit
46:44 passible d'un an d'emprisonnement
46:46 et de 45 000 euros d'amende.
46:48 - Ce qui va être
46:50 intéressant, c'est que va faire France Inter.
46:52 Parce que là, c'était pas...
46:54 Elle était pas en stand-up
46:56 lors d'un...
46:58 C'était pas le Jamel Comedy Club
47:00 ou c'était pas le Point Virgule. C'est-à-dire qu'elle était
47:02 dans un débat sérieux où elle a expliqué
47:04 qu'il fallait si
47:06 demain... Ah oui, c'est une thèse ! - Ça va passer
47:08 comme une lettre à la Poste. - Pourquoi ça passerait comme une lettre
47:10 à la Poste ? - Parce qu'il n'est rien arrivé
47:12 à Guillaume Meurice, pardon, à vérifier. - C'est
47:14 extrême, quoi. - Oui, mais
47:16 Guillaume Meurice est différent. Parce que Guillaume Meurice, il a
47:18 dit que c'était une blague.
47:20 C'est pas la même chose. Là, on est face à une humoriste
47:22 qui prend la parole en tant qu'humoriste
47:24 et journaliste également.
47:26 - Nous, on a compris qu'elle ne faisait pas de l'humour
47:28 mais elle peut toujours se cacher en disant
47:30 que si, si, finalement... - Ah non, elle a dit ça...
47:32 - Si, si, si, Véronique a raison.
47:34 - Elle a dit que c'était de l'humour. - Moi, je pense qu'elle va pas
47:36 risquer grand-chose.
47:38 - Bon, bah d'accord. Donc, on peut
47:40 à peine prendre les armes en cas de... - On en reparlera.
47:42 - C'est une nouvelle notion de la démocratie.
47:44 - Mais non, parce que, quelque part,
47:46 elle exprime un fantasme
47:48 qu'elle n'est pas seule à partager, d'ailleurs.
47:50 La preuve, puisqu'elle parle quand même
47:52 vraiment à coeur ouvert, sans se rendre compte
47:54 qu'elle dit une énormité. C'est bien pour ça
47:56 que moi, je dis qu'elle ne risque rien.
47:58 Et ses camarades, ils ne la reprennent pas.
48:00 C'est encore pire, parce que
48:02 s'il faut voir la séquence
48:04 qui ne nous a pas été offerte, en quelque sorte,
48:06 ni même... Parce qu'on a demandé
48:08 à Mediapart de vous la montrer, Mediapart ne veut pas.
48:10 Surprenant. Il faut la regarder
48:12 dans son entièreté, parce que
48:14 elle dit, justement, cette phrase, "Je ne sais pas
48:16 me battre, je ne suis pas courageuse à ce point-là, mais
48:18 si certains le sont, je ne peux que les encourager."
48:20 Et elle va pour se reprendre
48:22 et elle dit "Non, je m'arrête là."
48:24 Donc, elle sait qu'en disant ça,
48:26 ça allait faire polémique. Mais elle l'assume.
48:28 Et tant mieux, d'ailleurs.
48:30 Maintenant, il faut répondre devant la justice.
48:32 Peut-être qu'à un moment donné, ces braves militants et militantes,
48:34 comme on dit dans le langage
48:36 convenu... - C'est heureux, Philippe,
48:38 soyons poursuis. - C'est dans le sens
48:40 "Militantes et militants". - Tu as raison.
48:42 - Pardon. - Est-ce qu'un jour,
48:44 ils vont prendre conscience que les
48:46 grosses bêtises qu'ils disent profitent
48:48 à Marine Le Pen ?
48:50 Ça victimise tellement Marine Le Pen,
48:52 à chaque fois, que c'est une sorte de campagne
48:54 de promotion permanente.
48:56 Pourquoi on dit des énormités
48:58 comme ça ? Il faudrait quand même qu'elle relise
49:00 nos textes fondamentaux. Si Marine Le Pen
49:02 arrive au pouvoir, c'est qu'elle a été élue.
49:04 Donc, on est dans le cadre de la démocratie.
49:06 - Mais ce sont des révolutionnaires.
49:08 - Oui, mais... Pardonnez-moi,
49:10 je trouve que vous leur faites cadeau
49:12 d'un mot qui a eu sa noblesse.
49:14 - C'est comme ça qu'ils se présentent.
49:16 - C'est un mot qui a eu une certaine noblesse
49:18 et que moi, je ne leur donnerais pas, parce que c'est des révolutionnaires
49:20 de salon, si vous voulez.
49:22 C'est des gens qui, comme le disait
49:24 Véronique, se fantasment révolutionnaires,
49:26 mais qui n'ont jamais révolutionné quoi que ce soit.
49:28 Donc, ne leur donnons pas, ne leur faisons pas
49:30 cadeau de ce mot.
49:32 Et j'aimerais qu'ils prennent conscience
49:34 un jour que de diaboliser
49:36 à ce point Marine Le Pen en eux-mêmes
49:38 étant plus radicaux, bien plus
49:40 radicaux qu'elle, il lui rend un service
49:42 formidable. Et je ne sais pas
49:44 si ces personnes sont
49:46 accessibles à l'intelligence politique un jour.
49:48 - En tout cas, pour le moment,
49:50 ce qu'ils font, c'est qu'ils s'abordent aussi la gauche.
49:52 C'est-à-dire que les représentants,
49:54 leur histoire de patrière caca ou je ne sais quoi,
49:56 à chaque fois... - C'est d'un grotesque.
49:58 - Ils sont tous plus grotesques les uns que les autres.
50:00 Vous allumez les réseaux sociaux,
50:02 vous voyez leur réflexion, vous n'avez plus envie d'être de gauche.
50:04 C'est un truc qui est terrible, notamment,
50:06 on le sait, Philippe, sur les électeurs de gauche,
50:08 il y a beaucoup de gens qui disent "mais on n'en peut plus".
50:10 On peut dire ce que l'on veut
50:12 d'un certain nombre de personnes qui étaient
50:14 au gouvernement sous François Hollande, comme Bernard Cazeneuve
50:16 ou quoi. Au moins, c'était des gens
50:18 qui avaient un respect pour la parole publique,
50:20 des gens pondérés. - À tel point qu'ils représentent 1,75%.
50:22 - Et le problème, c'est que cette gauche-là,
50:24 elle a été complètement ensevelie
50:26 sous une montagne de gauchisme culturel
50:28 complètement stupide, à l'instar
50:30 de cette personne dont d'ailleurs j'ignorais totalement
50:32 l'existence, tout comme cet événement organisé
50:34 par Mediapart. Ceci dit, on leur fait un joli
50:36 coup de pub, puisqu'à mon avis, je ne sais pas
50:38 si la vidéo en question a été très regardée,
50:40 cette humoriste que je ne connaissais pas,
50:42 il ne me semble pas, sans lui faire offense, qu'elle soit très connue,
50:44 et cet événement de Mediapart est un truc
50:46 aussi assez epsilonesque
50:48 et ce n'est pas non plus un festival
50:50 international du humour et de l'énergie.
50:52 - Je suis un peu enrhumé.
50:54 Et je sens que demain, je ne
50:56 ne prononcerai pas le M, mais je le dirai
50:58 enrhumé. J'espère pas, parce que demain
51:00 matin, on se retrouve également. - On vous voit en forme demain,
51:02 Edith. - On sera toujours en pleine forme, ne vous inquiétez pas.
51:04 Mais détrompez-vous, parce que
51:06 à l'inverse, si...
51:08 Je l'ai dit tout à l'heure encore une fois,
51:10 je me répète un peu, mais je pense
51:12 que c'est subjectif, évidemment.
51:14 Cet humoriste n'a pas la racine carrée du talent
51:16 de Gaspard Proust. Mais si
51:18 demain, Gaspard Proust
51:20 prend la parole dans un débat
51:22 - C'est déjà arrivé, excusez-moi, mais c'est déjà
51:24 arrivé. Je sais ce que vous allez dire. - Allez-y.
51:26 - Mais en fait, Gaspard Proust, il a fait
51:28 une fois une chose qui lui a été
51:30 reprochée par le système. - Débat des valeurs.
51:32 - Il est allé au débat de Valeurs Actuelles. À l'époque, je dirigeais
51:34 Valeurs Actuelles. J'ai vu de très
51:36 près la manière dont le système
51:38 médiatico-humoristique
51:40 lui est tombé dessus,
51:42 et ça aurait pu être considéré comme une
51:44 excommunication. - Une mort sociale et
51:46 professionnelle. - Comme Jean-François Aquiline.
51:48 - Paul a raison,
51:50 il a survécu à ça parce qu'il a beaucoup de
51:52 talent. C'est-à-dire que d'autres sont allés le chercher
51:54 pour le faire travailler parce qu'il était intelligent.
51:56 Et parce qu'il était drôle. - Oui, mais sauf que, attendez,
51:58 pendant le débat des valeurs, il n'a pas dit "Prenez les armes
52:00 contre Jean-Luc Mélenchon". - C'est ça qui est horrible.
52:02 - Non, mais c'est pour ça que je vous dis, si demain
52:04 un Gaspard Proust,
52:06 dans un débat, dit "Prenez les armes
52:08 pour lutter contre Jean-Luc Mélenchon", vous avez
52:10 tous les médias qui en parlent.
52:12 - Oui. - Et la tête de Gaspard Proust,
52:14 ce sera demandé. - Maudrama,
52:16 très peu en parle.
52:18 Et pourtant, elle est chroniqueuse
52:20 sur France Inter, elle va souvent,
52:22 en tous les cas, l'éter sur Quotidien, très fière d'y être.
52:24 Reçue en majesté.
52:26 - La fin est qui vous fait dire.
52:28 - Moi j'ai dit c'est la massia,
52:30 France Inter. Merci à tous les quatre.
52:32 Dans un instant, c'est
52:34 enquête d'esprit.
52:36 - En cette belle fête de pâtes. - Bah oui, en cette fête de pâtes.
52:38 - Honneur, justement, à tous ceux qui ont été
52:40 baptisés hier soir. - Et l'info
52:42 se poursuit bien sûr sur Cegneau,
52:44 les tout derniers éléments concernant
52:46 la disparition d'Émile et
52:48 les ossements retrouvés. Ce sera à
52:50 23h avec notre excellent
52:52 journaliste Olivier de Caronflech.
52:54 A demain matin.
52:56 [SILENCE]

Recommandations