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00:00 *Musique*
00:07 Bonjour Thierry Marx !
00:08 Bonjour !
00:08 Bonjour !
00:09 C'est lundi de Pâques et ce week-end les enfants se sont mis à chercher des œufs en chocolat un peu partout,
00:13 sauf que ces œufs, ils ont coûté plus cher cette année Thierry Marx, 5% de plus par rapport à l'année dernière.
00:19 Comment vous l'expliquez ?
00:20 Il y a plusieurs explications et finalement il y a le phénomène climatique,
00:24 et puis il y a la hausse des besoins, donc l'industrie a mobilisé un peu beaucoup d'argent là-dessus pour bloquer un peu des stocks,
00:33 et puis vraiment c'est des coûts qui ont explosé dû surtout à ces problèmes de climat.
00:40 Donc aujourd'hui le chocolat, c'est moins vrai pour les artisans qui eux, stockent beaucoup moins,
00:47 ont besoin de beaucoup moins bloquer de réserve.
00:50 Ça veut dire que si on a acheté beaucoup plus tôt, le chocolat a coûté beaucoup plus cher ?
00:54 Exactement, et donc il y a des stocks comme ça qui ont fait flamber un peu les prix,
00:59 et puis il y a aussi la fabrication pour ces chocolatiers, l'augmentation de leur coût de personnel,
01:04 leur augmentation de coût d'énergie, on a l'impression que ça ne toucherait que les restaurateurs ou les hôteliers,
01:08 mais ça touche aussi l'artisanat qui est obligé de répercuter un petit peu ces coûts de production.
01:13 Ça vaut pour le chocolat, ça vaut pour d'autres prix alimentaires ?
01:18 Alors on parle de la fin de l'inflation, vous le sentez chez les restaurateurs, le fait que les prix vont stagner ?
01:26 Oui parce qu'on parle toujours de l'inflation, il y a un pic,
01:30 et puis finalement on ne descend pas sous ce pic, on va rester sur ce pic des coûts des matières premières.
01:36 Mais il est vrai que pour l'artisanat, le coût des matières premières, on s'est à peu près maîtrisé.
01:41 Vraiment, je ne dis pas que ça gêne dans nos coûts de production, ça gêne évidemment nos coûts de production,
01:45 mais vraiment c'est un peu mieux maîtrisé.
01:49 Mais l'inflation fait mal, elle fait mal partout, elle fait mal sur le coût des matières premières bien évidemment,
01:54 mais le pire est le coût de l'énergie.
01:55 Et ça, ça se répercute forcément ?
01:57 Oui parce que ça devient entre 7 et 8% de votre assiette.
02:01 Si vous regardez votre assiette, il n'y a que de l'énergie, entre 5 et 6% c'est de l'énergie,
02:06 le reste c'est l'augmentation des coûts des matières premières,
02:08 et puis l'augmentation, et c'est assez normal, du coût du travail aussi,
02:13 ça c'est une inflation qui a été forte.
02:15 Nos métiers ont augmenté de 16% les minimas dans nos corporations.
02:21 On va revenir sur le coût du travail justement Thierry Marx,
02:24 mais en décembre il y a eu un coup de frein sur la fréquentation des restaurants,
02:27 elle a stagné alors qu'elle augmentait en moyenne de 6% chaque mois depuis l'été.
02:32 Ça se confirme là, en ce début d'année, vous voyez les gens éviter d'aller au restaurant quand ils le peuvent ?
02:39 - Ça se confirme bien évidemment, il y a des arbitrages,
02:43 restaurant ou week-end, peut-être que ce sera week-end et pas restaurant,
02:47 et même sur la consommation, quand le client est dans le restaurant,
02:52 c'est des arbitrages sur le vin, sur un plat en plus ou un plat en moins,
02:56 évidemment il y a des arbitrages qui sont faits, donc les résultats ne sont pas au rendez-vous.
03:00 - Ça se traduit sur l'addition moyenne ?
03:02 - Oui bien sûr, on a une perte du ticket moyen.
03:05 - De quel ordre ?
03:06 - Il y a des pertes jusqu'à 15 à 20%.
03:09 - Depuis la fin de l'année dernière ?
03:11 - Exactement, et il ne faut pas oublier que déjà à la fin de l'année dernière,
03:13 c'était 7600 entreprises qui ont fermé,
03:16 qui étaient déjà en grande difficulté certes, mais qui ont mis la clé sous la porte.
03:20 - Et là encore aujourd'hui, avec cette inflation qui diminue,
03:23 vous avez encore des restaurateurs qui vous appellent et qui vous disent
03:26 "on est dans le rouge, là on n'arrive pas à s'en sortir malgré cette baisse de l'inflation".
03:30 - Il y a énormément d'instaurateurs et d'hôteliers qui nous appellent en disant
03:32 "oui on est dans le rouge" et surtout "on a brûlé notre trésorerie".
03:37 C'est-à-dire qu'on a tellement payé sur l'énergie que notre trésorerie n'est plus là.
03:41 Donc le moindre écart, la moindre turbulence fait que l'entreprise est dans le rouge.
03:48 Et ça c'est inquiétant.
03:50 C'est inquiétant parce qu'on ne voit pas le bout du tunnel.
03:54 - Et vous ne pouvez pas vraiment compter sur les pouvoirs publics en ce moment
03:56 parce que l'ambiance n'est pas vraiment à distribuer des aides.
03:58 - On a bien compris.
03:59 Le message est très clair mais en même temps on se dit qu'il y a quand même des opportunités
04:05 d'aller chercher des fois des taxes qui nous sont imposées nous, hôteliers et restaurateurs
04:10 et qui ne sont peut-être pas imposées aux meubles touristiques.
04:13 - Il y a un sujet de débat sur lequel il faut qu'on vienne.
04:16 Il n'y aura finalement pas d'obligation de mentionner si un plat est fait maison
04:20 ou bien issu d'un fournisseur industriel dans un restaurant.
04:23 Et là il faut que vous nous expliquiez Thierry Marx parce que vous, vous étiez contre
04:26 et on a un peu de mal à comprendre pourquoi.
04:28 On a le sentiment que c'est plutôt une bonne chose pour le client, pour le consommateur.
04:32 Faites être transparent.
04:33 - Je vais vous répondre.
04:34 D'abord on va arrêter de dire Thierry Marx.
04:36 Thierry Marx est pour le fait maison.
04:38 Ça fait 40 ans que je défends le fait du guide Michelin
04:42 et de différents guides qui m'ont soutenu dans ma démarche.
04:45 - Mais alors vous êtes un tirailler.
04:47 - Je vais vous répondre clairement.
04:48 On est pour le fait maison, bien évidemment, dans une loi cadre.
04:54 Dans une loi cadre, écoutez-moi bien.
04:56 Et finalement, les gens qui disent entre le fait maison et le pas fait maison,
05:00 nous on dit le pas fait maison c'est stigmatisant.
05:02 Ramenons tout le monde dans le fait maison.
05:05 Je vous rappelle qu'il y a un décret de 2015
05:07 qui avait déjà clairement établi un terme de choses.
05:10 On a continué à travailler avec la DGCRF, les organismes de contrôle,
05:15 pour arriver au bout du fait maison.
05:16 Maintenant en volte-face, on dit non non, le fait maison ne nous intéresse plus,
05:20 on veut le non fait maison.
05:21 Excusez-moi, je vous donne juste un exemple.
05:23 Vous prenez une carte de restaurant
05:25 où il y a le logo fait maison en face de chaque plat.
05:28 Les plats où il n'y a pas le logo fait maison, c'est quoi ?
05:30 - C'est du surgelé, c'est ça ?
05:33 - C'est le fondant au chocolat qui va être surgelé.
05:37 - Aujourd'hui, je dis au gouvernement, j'ai écrit même au député M. Ramos,
05:41 je lui ai dit on a 600 000 entreprises aujourd'hui qui sont d'accord,
05:46 écoutez-moi bien, 600 000 pour aller sur le fait maison.
05:49 Quand on parle de ça, on ne parle pas que des restaurateurs,
05:51 on parle de l'ensemble des métiers de bouche qui vous garantiraient
05:55 que le produit est fait maison.
05:57 Ça protège quoi ? Deux mots restaurant et ça protège surtout l'artisanat.
06:01 - Si on comprend bien, vous êtes ok pour inscrire fait maison,
06:04 mais ne pas forcément indiquer quand ce n'est pas le cas.
06:07 - Exactement, mais par définition, on défend la même chose.
06:11 - Oui, mais alors justement, est-ce qu'on ment pas un peu par omission
06:15 aux consommateurs quand on ne leur dit pas ce qu'ils mangent ?
06:17 - D'abord, très honnêtement, quand tu auras marqué fait maison partout,
06:20 dans une loi cadre, c'est-à-dire qu'il y a un affichage dans le restaurant
06:23 qui vous garantit que c'est respecté par la loi,
06:26 et si le restaurateur ne le fait pas ou l'artisan ne le fait pas,
06:29 il est condamnable, c'est quand même une avancée incroyable.
06:31 Vous avez 600 000 entreprises aujourd'hui qui disent "on veut du fait maison,
06:35 ça va faire de l'attractivité pour nos métiers, pour nos établissements".
06:39 Donc nous, on est pour le fait maison, et quand les gens me parlent du non fait maison,
06:42 mais pourquoi se volte-face au dernier moment ?
06:44 On était prêts tous à signer pour une loi, je répète, pour une loi cadre,
06:49 c'est-à-dire qui soumet à un contrôle très fort des pouvoirs publics
06:53 sur cet affichage.
06:55 C'est jamais arrivé d'avoir tous les syndicats alignés,
06:59 en disant "on est d'accord, on y va".
07:00 Oui mais sauf que même au sein de l'UMI, au sein de votre syndicat,
07:03 tout le monde n'est pas d'accord, Stéphane Manigault qui est votre ancien concurrent
07:06 pour la présidence de l'UMI justement, il vous accuse d'être à la solde des industriels.
07:10 Lesquels ? Lesquels ? Quand vous...
07:12 Vous faites de la grobisesse.
07:14 Il ne faut pas confondre opposition et calomnie, ce n'est pas la même chose.
07:18 Donc, je connais ce monsieur, il était en face de moi,
07:22 personne n'a voulu qu'il soit élu à mon poste.
07:25 J'y peux rien.
07:26 Maintenant, quand on parle d'industriels, lesquels ?
07:29 Quel industriel, prouvez-le-moi, est intéressé par la restauration ?
07:33 - Mais ceux qui fournissent, par exemple, tous ces plats
07:37 qui sont pour les uns surgelés, qui sont préparés à l'avance,
07:39 c'est ça qu'il y a derrière, maintenant, il faut nous expliquer,
07:41 c'est tout ce qui est préparé, quoi.
07:42 - D'accord, mais si vous avez un logo "Fait maison" dans une loi cadre,
07:47 vous protégez le consommateur.
07:49 - D'un côté comme de l'autre.
07:51 - L'obligation d'inscription du "Fait maison" va obliger, du coup,
07:54 les restaurateurs à faire du "Fait maison" véritablement.
07:57 - On est bien d'accord.
07:58 - Et donc, pour les industriels, ça peut être compliqué.
08:01 - Mais en tout cas, je vous donne, et ma parole d'honneur,
08:06 que vous pouvez venir en tant que journaliste à l'UMI,
08:10 voir si des industriels pèsent sur nos comptes.
08:13 Je vous assure que dans l'état actuel de nos comptes,
08:15 personne ne pèse sur nos comptes et nous propose quoi que ce soit
08:18 pour faire pression.
08:19 Encore une fois, le "Fait maison" protégera l'artisanat,
08:23 protégera l'assiette et la transparence de l'assiette.
08:25 - Et alors, juste une petite question subsidiaire,
08:26 c'est parce qu'en Italie, eux, ils doivent inscrire
08:28 quand il y a des produits surgelés.
08:30 Ça, là-dessus aussi, vous êtes contre ?
08:32 - Non, pas du tout. Entièrement d'accord
08:34 pour défendre le "Fait maison" dans une loi cadre.
08:37 Et ce qui me gêne un peu là-dedans, c'est d'abord, un, ce volte-face,
08:40 2015, il y a un décret sur lequel on a mobilisé quand même
08:43 beaucoup de fonctionnaires, on a mobilisé beaucoup de temps,
08:47 on a eu des réunions il y a un mois à Bercy,
08:50 où on était tous très mobilisés et enfin,
08:52 on a aligné tous les syndicats,
08:55 mais pas simplement les syndicats de l'hôtellerie et restauration,
08:57 y compris les syndicats qui représentent l'artisanat.
09:01 C'est quand même énorme, c'est quand même énorme.
09:03 - Thierry Marx, vous êtes avec nous jusqu'à 9h sur France Info,
09:05 on va laisser passer le fil info, on va parler des problèmes de recrutement.
09:08 Juste après, pour le moment, il est 8h42, Mathilde Romagnon.
09:11 - À partir d'aujourd'hui, afficher votre vignette d'assurance
09:15 sur votre pare-brise n'est plus obligatoire.
09:17 Plus besoin non plus de garder l'attestation d'assurance dans le véhicule,
09:21 mais il est toujours obligatoire d'être assuré.
09:24 Les forces de l'ordre pourront le contrôler grâce à votre plaque d'immatriculation.
09:29 Une centaine de gendarmes déployés aujourd'hui au Haut-Vernay-le-Hameau,
09:32 des Alpes-de-Haute-Provence,
09:34 et bouclés toute la semaine après la découverte d'ossements
09:37 portant l'ADN d'Emile, le petit garçon de 2 ans et demi,
09:41 avait disparu en juillet dernier.
09:43 L'égalisation à partir d'aujourd'hui du cannabis récréatif en Allemagne à la vente
09:47 sera faite par des associations à but non lucratif.
09:50 C'est le troisième pays européen à le faire, après le Luxembourg et Malte.
09:55 Le département de l'Inde-Réloi, toujours en vigilance rouge pour risque de crues,
09:59 le pic était attendu dans la nuit.
10:01 10 départements sont désormais en vigilance orange,
10:04 eux face à la montée des eaux dans le sud-ouest, le centre et dans la région PACA.
10:13 Le 8.30, France Info, Jérôme Chapuis, Salia Braklia.
10:17 Et nous sommes toujours avec le chef étoilé Thierry Marx,
10:19 président de l'UMI, l'union des métiers de l'hôtellerie et de la restauration.
10:24 200 000 postes vacants dans votre secteur, 200 000 postes,
10:29 une entreprise sur deux a des problèmes de recrutement.
10:32 Est-ce que c'est parce que vous payez trop mal ?
10:34 Non, d'abord on fait partie des professions qui avons augmenté les salaires, 16%,
10:40 c'est quand même pas rien.
10:41 Nous l'avons fait à la sortie du Covid, dans une posture où dans laquelle on n'était pas...
10:45 Non, non, je pense que les problèmes de recrutement sont liés d'abord à une démographie
10:51 qui va s'accélérer, 2027 c'est le pic du déclin démographique en France, c'est ce que l'on dit.
10:56 Et puis, il y a aussi le problème de logement.
10:59 Et puis de s'interroger sur le fond, pourquoi le travail n'émancipe plus depuis 40 ans en France.
11:04 Là aussi, il y a un sujet, la taxation du travail.
11:07 Vous savez, quand on donne 200 euros ou 100 euros à un collaborateur,
11:12 finalement, nous, ça nous coûtera 300 quasiment, et lui, il en percevra 40.
11:16 Donc à un moment donné, la valeur...
11:18 Commençons donc d'abord par les 16% d'augmentation dont vous parliez,
11:22 dans le même temps, il y a eu plus de 20% d'inflation alimentaire.
11:25 Est-ce que c'était suffisant ?
11:26 Est-ce que le pouvoir d'achat dans votre secteur n'a pas un peu diminué ?
11:31 Alors, je vais vous répondre, je vais vous donner un chiffre tout bête.
11:34 100 000 euros de chiffre d'affaires, vous voyez ce que ça représente pour un petit cafetier.
11:37 100 000 euros de chiffre d'affaires, il lui reste 2 000 euros à la fin du mois.
11:41 Donc sur cette base-là, il n'est pas doublement...
11:43 Il n'a pas de partage de la valeur possible.
11:45 Donc à un moment donné, aujourd'hui, le revenu d'un restaurateur, il n'est des fois pas suffisant
11:50 pour pouvoir permettre, un, l'augmentation de l'énergie, l'augmentation des coût-matières premières,
11:54 plus l'augmentation des salaires.
11:56 À un moment donné, il faut regarder dans le détail.
11:58 Je pense qu'on n'est pas sur un problème conjoncturel,
12:00 on est sur un problème structurel de nos sociétés.
12:03 Aujourd'hui, énormément de mécanismes ne fonctionnent plus.
12:06 Et quand je pense aux mécanismes du coût du travail, il y a une dérégulation là-dessus.
12:10 Quand vous voyez qu'il s'installe une ubérisation du travail,
12:14 eh bien il faut s'interroger pourquoi la personne qui travaille veut percevoir son salaire brut
12:19 pour pouvoir jouir de son salaire brut et ne plus rentrer dans un modèle qui soit lié à l'entreprise.
12:26 Avec tout le dérèglement.
12:27 - Quand vous parlez d'ubérisation, c'est que ceux qui étaient salariés
12:30 se mettent maintenant à leur compte en statut d'auto-entrepreneur pour ne pas dépendre d'un employeur.
12:34 - Pour ne pas dépendre d'un employeur, pour planifier aussi leur vie,
12:37 mais aussi se dire "eh bien avec mon salaire brut, je vais opérer comme je veux mon budget".
12:44 Et là, il y a un sujet de fond sur le fait que quelqu'un,
12:48 quand il va rentrer dans notre métier, va être environ entre 1 800 et 2 000 euros,
12:52 pourquoi il lui reste 1 400 euros ?
12:53 On peut lui expliquer que c'est la solidarité nationale et que ça fonctionne comme ça.
12:57 Mais 13 aujourd'hui, ça ne lui permet pas de se loger,
12:59 ça ne lui permet pas la mobilité, et le 10 du mois, il est à découvert.
13:03 - En fait, vous dites comme Bruno Le Maire...
13:04 - Je vais finir le propos là-dessus, c'est que ça ne concerne pas que les métiers de l'hôtellerie-restauration.
13:09 C'est ça qu'il faut se dire.
13:10 C'est qu'à un moment donné, on a un problème structurel et pas conjoncturel.
13:13 Ça concerne le bâtiment, ça concerne toutes les industries, ça concerne le monde de la santé,
13:18 et à chaque fois, on m'interroge, et c'est normal, je suis le président de l'UMI,
13:21 sur uniquement le phénomène qui serait lié à l'hôtellerie-restauration.
13:25 Mais c'est général.
13:27 Donc à un moment donné, il faut élever le débat et de s'interroger pourquoi les mécanismes ne fonctionnent plus.
13:32 - Vous dites comme Bruno Le Maire, en fait, le ministre de l'Économie,
13:34 l'écart entre le salaire brut et le salaire net est trop grand maintenant.
13:38 Il faut assumer de le rétrécir, quitte à mettre de côté des cotisations
13:43 qui, justement, alimentent notre système de solidarité, notre système social ?
13:46 - Encore une fois, je le redis, et je ne reprends pas les propos du ministre,
13:52 mais la voiture balaie du SMIC, c'est un sujet.
13:56 Aujourd'hui, beaucoup de gens la voient, cette voiture balaie, le SMIC qui augmente très bien,
13:59 mais ramène des personnes qui disent "mais, attendez, moi je suis un ouvrier qualifié, pourquoi je me retrouve au SMIC ?"
14:04 - Vous constatez ça, la smicardisation de vos employés ?
14:06 - Ah oui, bien sûr, bien sûr.
14:07 À un moment donné, il ne faut pas avoir peur des mots, il faut juste avoir un débat apaisé pour se dire
14:12 "on avait un modèle qui fonctionnait dans le XXe siècle, qui commençait très sérieusement à se déréguler,
14:17 on est dans le XXIe, qu'est-ce qu'on fait ?"
14:19 Et on l'a vu avec cette crise de la groupe culture.
14:21 - Justement, qu'est-ce qu'on fait ? On enlève des...
14:22 Par exemple, il y avait l'idée, selon Bruno Le Maire, encore une fois, puisqu'il a écrit un livre en ce sens,
14:27 est-ce qu'il faut, par exemple, baisser des points de la CSG,
14:31 et permettre de relier le gros tonnette ?
14:34 - Entre les organismes syndicaux salariés,
14:37 les organismes syndicaux professionnels et l'État, il faut élever le débat,
14:43 et se dire "quelle société on veut pour dans 10 ans ?"
14:45 C'est pas le sujet.
14:46 Sinon, on va ne vivre que des crises successives.
14:49 Regardez l'agriculture.
14:50 On s'est dit "bon, on va faire des lois égalites,
14:52 on répond à des crises par des placebo, finalement."
14:55 À un moment donné, c'est quoi le problème ?
14:56 Il faut projeter. Il faut à un moment donné
14:58 que cette société se mette en capacité de faire des forecasts,
15:01 faire des prévisions, pour mettre les bacs, les étapes en face...
15:05 - Et vous faites partie de ceux qui disent que le système social est trop généreux en France, ou pas ?
15:09 - Ah non. - D'accord.
15:09 - Non, non, non. - Parce qu'il faut le financer.
15:11 - Il faut le... Mais voilà !
15:12 Encore une fois, je dis pas que...
15:14 Moi, je vois 2 millions de gens à l'aide alimentaire,
15:17 je vois énormément de gens qui sont dans des minimas sociaux,
15:19 qui sont insupportables,
15:20 je ne veux pas aller...
15:21 Je dis, il faut projeter, il faut élever le débat.
15:24 Si on fait que des rhétoriques,
15:26 et ce que je suis en train de faire, pardon,
15:27 que des rhétoriques de plateau,
15:29 eh bien, ça sert à rien.
15:30 Il faut élever le débat et être en capacité
15:32 de projeter le modèle de société que nous voulons.
15:35 - Il y a des sujets dont vous parlez...
15:36 Enfin, parmi les sujets, il y a le problème du logement.
15:38 Vous disiez que le logement, le coût du logement a fortement augmenté.
15:41 Ça vous empêche de recruter dans les zones touristiques ?
15:45 - Complètement.
15:45 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, la dérégulation totale du logement en France,
15:51 1) une raréfaction,
15:52 2) l'arrivée de ces meublés touristiques,
15:54 que je ne conteste pas, elles sont là.
15:56 Et aujourd'hui, quand vous...
15:57 - Je ne sais pas, mais en même temps,
15:58 vous représentez les métiers de l'hôtellerie,
15:59 et ça vous apporte quelques problèmes.
16:00 - Donc, je pourrais même en débattre là-dessus.
16:02 Mais aujourd'hui, le meublé touristique, évidemment,
16:04 est venu télescoper le logement saisonnier,
16:07 et aujourd'hui, il n'y a plus de logement saisonnier.
16:08 Nous avons passé à l'UMI des accords avec des organismes
16:12 comme Action Logement,
16:13 pour aller regarder un petit peu ce qu'il y a comme immeubles à rénover
16:16 pour pouvoir loger nos saisonniers.
16:18 Il y a une nouvelle forme de saisonnalité aussi,
16:20 des gens qui s'intéressent de travailler que de façon saisonnière,
16:24 et on a là aussi besoin de les loger.
16:26 Mais en tout cas, c'est un vrai sujet,
16:27 et c'est télescopé évidemment par une dérégulation totale de notre société.
16:31 - En attendant, on entendait ce matin sur France Info,
16:34 à la mairie de Honfleur, par exemple, en Normandie,
16:37 petite ville touristique,
16:39 on loge les saisonniers dans l'internat de l'école cet été.
16:42 Ça, c'est un placebo typiquement ?
16:44 - Oui, c'est pas durable.
16:46 Clairement, c'est un placebo.
16:48 Il faut réfléchir là aussi à la construction de logements sociaux,
16:52 parce que nous avons besoin de logements saisonniers.
16:54 Encore une fois, je réponds, nous l'avons fait avec Action Logement
16:57 pour récupérer des choses que ne pourrait pas financer une ville
17:01 pour qu'on puisse les remettre sur le marché.
17:03 Parce qu'encore une fois, quand on parle de saisonnier,
17:04 on ne parle pas simplement de nos personnels de service
17:07 ou de notre personnel de cuisine.
17:08 Il y a tous les saisonniers de l'agriculture,
17:11 il y a les saisonniers du monde de la pêche,
17:12 les saisonniers du bâtiment,
17:13 qui ont besoin aussi de se loger.
17:16 Aujourd'hui, c'est un vrai sujet et on y travaille.
17:18 Et encore une fois, ça ne se fera pas sur deux saisons.
17:20 Il y a eu une belle avancée d'ailleurs,
17:22 grâce à la ministre Olivia Grégoire sur la loi qu'elle a fait passer,
17:26 la réglementation qu'elle a fait passer l'année dernière.
17:28 Mais il faut aller plus loin.
17:29 Encore une fois, c'est une question de regard sur du long terme
17:32 et pas sur du court terme.
17:33 Thierry Marx, on vous retrouve juste après le Fil info.
17:35 Il est 8h50, Mathilde Romagnan.
17:38 Une centaine de gendarmes déployés aujourd'hui au Haut-Vernay,
17:41 le hameau des Alpes-de-Haute-Provence,
17:43 est bouclé toute la semaine après la découverte d'osement portant l'ADN d'Emile,
17:48 le petit garçon de 2 ans et demi avait disparu en juillet dernier.
17:53 Dès aujourd'hui, la consommation de cannabis à usage récréatif personnel
17:57 est autorisée en Allemagne.
17:58 Il sera vendu par des associations à but non lucratif.
18:02 L'Allemagne est le troisième pays européen à le faire,
18:05 après Malte et le Luxembourg.
18:07 La France attend de la Chine qu'elle passe des messages très clairs à la Russie
18:13 face à la guerre en Ukraine.
18:14 Le ministre français des Affaires étrangères l'a dit aujourd'hui en déplacement à Pékin.
18:19 La Chine est l'allié le plus proche de Moscou.
18:22 Le tennisman italien Yannick Siner devient aujourd'hui le nouveau numéro 2 mondial.
18:26 Après avoir remporté hier le tournoi de Miami aux Etats-Unis,
18:30 il prend la place de l'Espagnol Carlos Alcaraz.
18:36 France Info
18:37 Le 8.30, France Info, Jérôme Chapuis, Salia Brakia.
18:42 Toujours avec Thierry Marx, le président de l'UMI, l'Union des métiers de l'hôtellerie et de la restauration.
18:47 Pour les JO de Paris, on s'attend à voir venir près de 7 millions de visiteurs dans la capitale.
18:52 Alors les prix des chambres d'hôtels vont être multipliés par 3 pendant les JO.
18:55 Une hausse de plus de 220% des tarifs dans la nuit de la cérémonie d'ouverture dans certains établissements.
19:01 Est-ce que vous trouvez ça normal ?
19:03 Alors c'est pas anormal en tout cas.
19:04 C'est-à-dire que quand il y a une offre qui est forte,
19:06 et bien finalement le commerce fait que vous avez des prix qui augmentent.
19:10 Mais globalement, beaucoup d'hôtels ne sont pas complets.
19:13 Sur un pic comme une cérémonie d'ouverture, ce sera ma quatrième Olympiade.
19:18 Donc j'ai remarqué ça partout.
19:19 En gros, on se dirige vers un taux d'occupation de 70-72%.
19:24 C'est beaucoup ou pas ?
19:25 C'est très très bien pour juillet-août.
19:29 C'est vraiment très très bien.
19:30 Mais pour des JO ?
19:31 Ce ne sera pas plus.
19:32 Et après, vous avez effectivement des périodes où les prix ont flambé peut-être un petit peu,
19:37 et un petit peu trop.
19:38 Mais en même temps, on parle des hôtels.
19:39 Donc les hôtels qui ont dû faire face à une augmentation très forte de leur énergie,
19:45 une augmentation due aussi aux plateformes qui sont un intermédiaire entre le client et l'hôtelier.
19:54 Donc tout ça fait qu'il faut à un moment le répercuter.
19:56 Mais croyez-moi, il y a des périodes où même pendant les jeux, les prix vont baisser.
20:00 Et on regarde toujours à la loupe, mais vraiment, je veux dire, là c'est grossissante,
20:05 vraiment très grossissante, une loupe très grossissante.
20:07 L'hôtellerie, on ne parle pas des meublés touristiques qui eux, très discrètement, ne payent pas de charges.
20:13 Ils sont une niche fiscale et qui se disent "nous tout va bien, on engrange et on vient télescoper, on dérégule".
20:23 Quand vous entendez justement des propriétaires congédier leurs locataires pour pouvoir louer leurs biens meublés pendant les JO,
20:28 comment vous réagissez ?
20:30 Merci de le faire constater sur un plateau parce que voilà, alors encore une fois, j'ai rien contre rien.
20:36 C'est une dérégulation.
20:38 Quand Bercy nous dit "on cherche beaucoup d'argent", regardez un petit peu de ce côté-là.
20:42 Il y a une société qui se dérégule complètement.
20:44 Et aujourd'hui, quand vous regardez ce que payent simplement les hôteliers sur la taxe de séjour, plus de 500 millions d'euros,
20:50 et combien payent de taxes de séjour ces meublés touristiques, il y a...
20:55 Mais c'est pas un Delta, c'est un gouffre.
20:58 C'est de la concurrence déloyale ?
20:59 C'est de la concurrence totalement déloyale, bien sûr.
21:01 Alors on va quand même rappeler qu'à l'Assemblée Nationale, une taxation plus importante a été votée sur les meublés touristiques,
21:06 ce qu'on appelle les "Airbnb".
21:08 Le texte va passer au Sénat, vous appelez les sénateurs à la voter aussi cette taxation ?
21:12 Mais bien sûr, au moins, regardez dans le détail pourquoi on accepte cette dérégulation.
21:15 S'il faut l'accepter, vous verrez qu'énormément d'hôtels vont se transformer sinon.
21:19 Mais il faut... Si on veut accepter que ces hôtels vivent, payent leur taxe,
21:25 croyez-moi, elle a lourdement, lourdement augmenté, et notamment cette taxe de séjour pour payer des infrastructures.
21:32 Donc là, on fait preuve de résilience encore une fois.
21:35 Et dès qu'il y a un pic de consommation, on peut un petit peu faire du chiffre.
21:39 Et là, on serait coupable de quoi ?
21:41 Donc à un moment donné, il faut regarder les choses avec un petit peu de hauteur,
21:45 et de se mettre à se dire "il y a peut-être une dérégulation du système qui est trop importante aujourd'hui".
21:50 Thierry Marx, je reparle d'un main-d'oeuvre pour les Jeux Olympiques à Paris.
21:54 On y est ? Le compte est bon en termes de main-d'oeuvre dans les hôtels et les restaurants ?
21:58 Non, non, non, non. Il nous manque encore des collaborateurs.
22:00 Quand vous annoncez des périodes où on est en tension, là on se rend en tension, même sur Paris d'habitude,
22:06 on est un peu moins en tension parce que le marché est un peu décroissant sur juillet-août,
22:11 et c'est normal dans une ville comme Paris ou d'autres grandes villes.
22:14 Mais globalement, là, pour la période des Jeux, il nous manque encore des personnels.
22:17 Combien ?
22:18 J'ai pas le chiffre exact, mais on est toujours, comme on a parlé de 200 000 postes à pourvoir sur l'ensemble de la France,
22:25 aujourd'hui, l'ensemble de la France est en manque. Donc pensez bien que Paris, c'est la même chose.
22:30 Et vous, vous allez libérer un nouveau poste en plus, parce que vous avez annoncé votre départ du Mandarin Oriental
22:34 après 14 ans de bons et loyaux services. Pourquoi vous partez ?
22:37 Pourquoi je pars ? Parce que d'abord, 14 ans, c'est beaucoup.
22:40 Et puis je suis parti en 2023 parce que j'ai adoré cette compagnie.
22:45 J'ai travaillé sur la zone France, bien sûr, et sur la zone Asie.
22:48 Donc c'était une vraie rencontre avec des personnes qui, à l'époque, pilotaient ce groupe.
22:52 J'ai une pensée pour eux à chaque fois, mais qui ne sont plus dans le groupe.
22:55 Ils ont quitté le groupe pour la limite d'âge ou d'autres raisons.
22:59 Et donc, voilà, je me retrouvais plus dans ce petit noyau assez fort,
23:05 qui était une des valeurs que je partageais avec les dirigeants de l'époque.
23:09 Vous voulez vous focaliser sur votre restaurant au Nord ?
23:12 Oui, au Nord, parce que c'est un restaurant qui est dans une économie,
23:15 dans une entreprise à mission, qui aboutit à ces 10 écoles d'inclusion et d'insertion que nous avons montées.
23:21 Et puis la grande chance pour nous, c'est d'avoir été reconnu cette année au Guide Michelin.
23:25 Donc ça aide beaucoup dans notre action de regarder un petit peu les croissances d'entreprise autrement,
23:32 des croissances qu'on sait mesurer avec des normes de mesure d'entreprise,
23:36 mais aussi mesurer son impact social et son impact environnemental.
23:40 Et vous avez déjà un label, Bleu Blanqueur, qui définit ce qui est un bon produit,
23:45 son impact social, environnemental, nutritionnel.
23:47 C'est une manière de soutenir les agriculteurs dont on parlait tout à l'heure.
23:50 C'est surtout une super manière de soutenir les agriculteurs.
23:52 Je rappelle que ce n'est pas une industrie.
23:54 J'ai vu que j'étais attaqué sur un plateau.
23:55 Il est payé par l'industrie.
23:57 Non, non, c'est un label où je suis totalement bénévole.
23:59 Ça fait 20 ans, plus que ça, 24 ans que ce label existe.
24:02 Et en même temps, il part d'un constat assez simple.
24:05 Qualité des sols, donc pas d'intrants, qualité de la plante, bien-être animal.
24:11 Et on s'aperçoit que ça nourrit correctement l'homme.
24:14 Tout ça, un bon produit pour tous.
24:16 Mesurer, je dis bien mesurer, le mot est important, l'impact social,
24:20 la rémunération, l'impact environnemental et l'impact nutritionnel du produit.
24:25 Et ça, vous le trouvez dans une épicerie très chic dans les grandes villes,
24:29 mais aussi dans vos systèmes de distribution.
24:32 - Responsabilité environnementale, responsabilité sociale aussi que vous mettez en avant.
24:37 Parce que c'est pour ça que vous allez ouvrir une école à Marseille
24:40 pour former de grands chefs, des personnes éloignées de l'emploi,
24:44 au métier de bouche, de l'hôtellerie et de la restauration.
24:46 - Alors, il est vrai que nous avons 10 écoles d'inclusion professionnelle,
24:51 d'insertion professionnelle pour des personnes qui, des fois,
24:53 ont été éloignées d'un projet métier.
24:54 Et puis, on s'est dit il y a quelques années,
24:57 il faut aussi former les futurs managers et les futurs chefs d'entreprise
25:01 à se dire "je suis capable de mesurer les résultats économiques de mon entreprise,
25:06 sa croissance, mais il faut développer l'idée de la croissance en conscience".
25:11 Donc, vous, vous avez les outils de mesure économique,
25:13 mais aussi les outils de mesure de l'impact social environnemental.
25:17 - Et c'est la manière de motiver les jeunes dont on a vu qu'il n'était pas facile de les recruter en ce moment ?
25:21 - Alors, il n'est pas facile de les recruter, c'est vrai,
25:23 mais il est très facile parce qu'ils n'ont finalement pas besoin de notre motivation.
25:26 Ils sont motivés.
25:28 On refuse du monde dans nos formations parce que ces jeunes gens se disent
25:31 "non, non, non, c'est comme ça que j'entrevois de faire ma boîte à moi".
25:34 Merci beaucoup Thierry Marx, président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie,
25:38 d'avoir été ce matin dans le 8.30 de France Info.
25:40 Je vais vous laisser en compagnie de Salia Braklia, le programme des informés.
25:43 Dans cinq minutes, Salia.
25:43 - On change totalement de sujet.
25:44 La France en économie de guerre, c'est la volonté du gouvernement face au contexte géopolitique.
25:49 Qu'est-ce que ça veut dire ? Comment y parvenir ?
25:52 Et puis, l'Allemagne a choisi la légalisation, là où la France préfère la répression.
25:56 Je parle du cannabis. Pourquoi cette différence d'approche ?
25:59 Quel risque et quel résultat pour les deux politiques ?
26:01 On en parle dans un instant avec Bérangère Bonte et les informés.
26:04 A tout de suite sur France Info.
26:05 [Musique]