• il y a 6 mois
Avec Béatrice Brugère, secrétaire générale Unité magistrat et auteure de "Justice : la colère qui monte” éd. de l’Observatoire et William Lowenstein, interniste-addictologue, président de SOS Addictions

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##PARLONS_VRAI_CHEZ_BOURDIN-2024-04-02##

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News
Transcription
00:00 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
00:02 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de devis gratuits.
00:06 Vérissure présente...
00:08 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
00:13 Malte en 2021, le Luxembourg l'année dernière,
00:17 et maintenant l'Allemagne depuis hier.
00:19 L'Allemagne qui légalise l'usage récréatif du cannabis,
00:25 pour en parler, la France doit-elle imiter l'Allemagne ?
00:29 Eh bien, pour en parler, avec nous, Béatrice Brugère,
00:32 qui est secrétaire générale, unité magistrat et auteur de "Justice, la colère"
00:37 qui monte aux éditions de l'Observatoire.
00:40 Béatrice Brugère, bonjour.
00:41 - Bonjour. - Merci d'être avec nous.
00:43 Et William Loewenstein, qui est interniste, addictologue,
00:47 président de SOS Addiction, bonjour.
00:49 - Bonjour. - Merci d'être là tous les deux.
00:51 Alors, est-ce que la France doit imiter l'Allemagne, Béatrice Brugère ?
00:57 - Je pense que déjà, nous n'avons aucune obligation à l'imitation,
01:01 on a une singularité propre,
01:03 même si les pays peuvent avoir quand même des similitudes,
01:06 ne serait-ce qu'en population, en taille et peut-être en économie.
01:10 Mais ceci dit, la France a une singularité par rapport aux addictions.
01:14 Je ne connais pas assez l'Allemagne pour porter un jugement,
01:17 mais ce qui est sûr, c'est que la France a des records
01:21 qui sont des tristes records sur les addictions,
01:23 puisqu'on parle de plus de 5 millions de personnes qui consommeraient du cannabis.
01:30 Je crois que c'est en plus un chiffre qui doit être sans doute sous-évalué,
01:34 puisque c'est du déclaratif.
01:36 Et donc, il faut déjà s'interroger avant de vouloir imiter,
01:40 je pense qu'il faut déjà s'interroger sur ce que fait la France
01:43 ou ce que ne fait pas la France sur ses échecs,
01:46 et avoir une approche loin des idéologies,
01:51 des pressions des lobbies, des enjeux économiques, etc.
01:56 - Mais quelles sont les raisons pour lesquelles vous n'êtes pas favorable à la légalisation ?
02:00 D'abord, il faut bien faire la différence entre la légalisation et la dépénalisation.
02:05 - Alors en réalité, ce qui est gênant dans le débat, c'est la manière dont il est posé.
02:10 C'est-à-dire qu'on entend des termes comme "cannabis récréatif",
02:14 et je suis assez curieuse de voir ce que le docteur Levenstein va nous dire là-dessus.
02:21 Moi quand j'entends "cannabis récréatif", ça me fait penser,
02:23 mais c'est parce que je suis âgée à Dorothée, vous savez, récré à deux.
02:27 Non mais c'est un peu du storytelling pour les enfants,
02:30 on a l'impression qu'on va parler aux enfants et que tout ça est très sympathique.
02:34 Or la réalité, en tout cas c'est le point de vue d'une magistrate pénaliste depuis 20 ans,
02:38 qui a beaucoup travaillé sur la communauté organisée et les stupéfiants,
02:42 la réalité est beaucoup plus sordide que ça et beaucoup plus triste que ça.
02:45 C'est-à-dire que poser le débat, déjà dans ces termes-là,
02:49 me semble le poser de façon assez biaisée,
02:52 puisqu'on le sait aujourd'hui, sous le terme de cannabis, il y a des réalités très différentes.
02:56 Vous avez le cannabis, même thérapeutique, qui je crois existe,
03:02 même s'il est très marginal, exactement,
03:04 qui n'a rien à voir avec du cannabis aujourd'hui,
03:08 tel qu'on peut le trouver sur certains trafics qui sont extrêmement concentrés,
03:12 qui font mentir aussi la différence entre ce qu'on appelait avant
03:16 les drogues douces et les drogues dures.
03:18 Donc on est encore sur des débats qui sont posés de façon un peu biaisée,
03:22 c'est-à-dire le cannabis est sympathique, c'est une drogue douce,
03:25 tout ça est faux aujourd'hui, les usagers de cannabis sont parfois malheureusement
03:30 polyaddicts, enfin comme on dit, qui ont plusieurs drogues,
03:34 polyconsommateurs, et en fait la question c'est la question non pas tellement de l'usage mais de l'addiction,
03:41 et ce que révèle aussi l'addiction,
03:44 et en termes de débat, déjà faut-il le poser au bon endroit.
03:48 Il y a plusieurs façons de le poser, il y a un enjeu pour la médecine,
03:52 il y a un enjeu pour le pénal, il y a un enjeu de société,
03:55 qu'est-ce qu'on a envie d'interdire, de ne pas interdire,
03:57 mais il y a aussi des enjeux économiques, parce que la légalisation par exemple,
04:01 c'est changer d'opérateur ou en tout cas mettre de la concurrence dans d'autres opérateurs,
04:06 l'État deviendrait un nouvel opérateur,
04:08 il y a une manne financière extrêmement...
04:10 - En fait la volonté c'est contrôler le trafic, Dr. Loewenstein.
04:14 - Oui, dans les objectifs, alors je vais essayer un moment d'ouverture,
04:17 parce que là vous avez balayé très large différents sujets,
04:21 et ça mériterait évidemment à chaque fois des précisions.
04:24 Une société sans drogue, à notre connaissance, ça n'existe pas.
04:29 Donc comment on fait pour réduire les méfaits, les dommages de ces drogues,
04:35 quelle stratégie est adaptée ?
04:36 De façon là aussi globale, et je vous prie de m'en excuser,
04:40 on a trouvé que trois hypothèses.
04:43 La prohibition, et là on a l'expérience de 53 ans maintenant,
04:47 et on voit ce que ça donne,
04:49 et comme le dit justement l'ambassadeur d'Allemagne en France,
04:52 très diplomatiquement,
04:54 on change de logiciel parce que la prohibition a montré ses limites.
05:00 Donc un, la prohibition, deux, la dépénalisation,
05:04 qui est une solution terriblement hypocrite quand on la regarde,
05:08 parce qu'on laisse au réseau mafieux le rôle de distributeur, fournisseur et vendeur,
05:16 et puis la légalisation, qui évidemment ne saurait être une baguette magique,
05:23 mais qui va essayer de dire "on va faire autrement" pour parler très très simplement.
05:29 Alors sur l'usage "cannabis récréatif", je vous avoue que je suis d'accord avec vous,
05:34 c'est pas l'expression que je préfère, elle a été créée pour différencier d'un sujet qui nous importait,
05:41 qui était celui du cannabis médical.
05:44 Donc à la limite on pourrait peut-être dire "cannabis non médical" ou "cannabis non thérapeutique".
05:51 Ensuite sur la dangerosité du cannabis,
05:53 alors on a l'impression que les 20 000 études qui sont parues depuis 2017,
06:00 j'ai pas regardé avant, n'étaient toujours pas lues,
06:03 parce que parler de drogue dure ou de drogue douce,
06:08 ce qui nous intéresse évidemment sont les usages durs ou les usages doux qui sont faits.
06:14 Il y a différentes échelles de dangerosité,
06:19 et sur le cannabis il y a un point fondamental que j'entends jamais,
06:23 c'est-à-dire que la problématique est absolument pas la même
06:27 si on considère l'usage chez l'adulte et l'usage chez la personne jeune.
06:33 Et un des buts de la légalisation, et ça a été atteint par le Québec,
06:37 c'est de retarder les âges du premier usage,
06:40 parce que ce sont ceux-là pour le cannabis qui peuvent être le plus toxiques sur le développement cérébral.
06:46 - Alors là, docteur Lovent-Jan, moi j'ai deux questions,
06:49 et j'aimerais avoir, parce que vous êtes des experts,
06:52 vous connaissez tout cela bien mieux que moi,
06:55 il faut bien, et je pense beaucoup à nos auditrices et à nos auditeurs,
06:58 la première question c'est la différence entre la légalisation et la dépénalisation.
07:04 Là je m'adresse à vous, vous êtes magistrate, quelle est la différence ?
07:07 Expliquez-nous clairement quelle est la différence entre légalisation et dépénalisation.
07:12 - La différence est extrêmement importante,
07:14 et en fait elle n'est pas que juridique, elle est très symbolique,
07:18 elle est même quasiment sociétale.
07:21 C'est ce qu'une société interdit ou n'interdit pas,
07:24 déjà vous savez c'est ce que tu as le droit de faire et ce que tu n'as pas le droit de faire,
07:28 donc symboliquement elle est extrêmement importante.
07:31 - Symboliquement c'est important, concrètement.
07:33 - Mais c'est très important, parce que c'est un peu comme si vous interdisez ou pas le meurtre,
07:38 donc symboliquement la question n'est pas celle de l'efficacité de la répression,
07:41 la question est celle de l'interdit dans une société qui structure une société.
07:46 Donc ça veut dire, et le message n'est pas anodin,
07:48 qu'une société envoie comme message qu'une drogue peut être nocive pour un individu,
07:55 et c'est pour ça qu'on l'interdit, ça c'est le symbolique.
07:57 - La dépénalisation c'est en réalité, et c'est ce qui se passe aujourd'hui,
08:03 on parle aujourd'hui d'ailleurs d'un échec des politiques,
08:06 parce qu'on dit voilà, regardez...
08:08 - Répressive !
08:09 - Oui, on dit on a un système extrêmement répressif, en fait c'est faux.
08:15 C'est-à-dire que, je m'explique, c'est intéressant,
08:17 parce que le débat il est biaisé à cause de ça,
08:19 on dit voilà en France on est un des systèmes les plus répressifs,
08:22 et regardez ça n'a pas marché, la prohibition est un échec,
08:25 ça c'est le discours ambiant.
08:26 En vrai, sur le papier, c'est pas faux,
08:29 c'est-à-dire que sur le papier on a un des systèmes les plus répressifs.
08:32 En vrai, et vous le savez puisque c'est toute la difficulté française,
08:36 c'est qu'on est inefficace, et on est aussi inefficace dans la répression.
08:39 En vrai on n'applique pas cette répression,
08:42 c'est-à-dire qu'aujourd'hui sur 5 millions de consommateurs,
08:45 il y a très peu, je le sais parce que moi j'ai fait 20 ans de pénal,
08:50 il y a très peu de poursuites, en fait, sur la masse.
08:52 - Donc on n'applique pas la loi ?
08:54 - Non mais bien sûr que non !
08:56 C'est pas qu'on ne l'applique pas,
08:57 c'est qu'on l'applique de manière extrêmement marginale en réalité.
09:00 C'est-à-dire qu'on n'est même pas sur un dixième des consommateurs dans l'application.
09:04 Et en plus cette loi, on avait une loi qui s'appelait la loi de 70,
09:07 qui était une loi un peu hybride d'ailleurs,
09:10 qui est quasiment abandonnée.
09:11 - Du 31 décembre 1970, qui avait été faite essentiellement,
09:15 vous vous en souvenez, pour lutter contre le trafic d'héroïne,
09:19 la fameuse French Connection,
09:21 il y avait très peu d'idées de lutte efficace contre le cannabis
09:25 dans la loi de 70.
09:27 - En réalité, elle est très peu, malheureusement, appliquée,
09:29 parce que d'ailleurs le côté médical n'a pas été investi à la hauteur des enjeux,
09:34 et le côté judiciaire non plus.
09:35 Mais elle n'était pas inintéressante cette loi en réalité,
09:37 parce qu'elle donnait une contrainte pour obliger quelqu'un à se soigner.
09:41 Mais surtout aujourd'hui, on a baissé d'un cran,
09:43 c'est-à-dire qu'on a encore plus dépénalisé,
09:45 puisque l'usage n'est plus un délit, mais vous savez, une contravention.
09:50 Donc on descend, et de fait en réalité...
09:54 - On a quelques poursuites aujourd'hui, très peu, parce qu'en fait même les chiffres...
10:00 - Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'on a dépénalisé sans le dire ?
10:03 On a dépénalisé sans le dire ?
10:05 - Tout à fait.
10:06 - Donc dans ces conditions, mieux vaut légaliser ?
10:08 - Non, parce que c'est pas la même logique.
10:10 - Alors justement...
10:11 - C'est pour ça que je vous pose la question.
10:13 - Parce que sur le plan symbolique, la légalisation, c'est l'État qui dit
10:17 "vous pouvez prendre ce produit sans explication, et en disant que ce n'est pas grave".
10:23 La dépénalisation, c'est ce que vous...
10:26 En fait, est-ce que la justice est efficace ?
10:29 - Oui.
10:29 - Mais ça c'est un autre sujet.
10:30 - Donc aujourd'hui nous vivons une forme de dépénalisation...
10:33 - Mais en réalité, en termes de criminalité et de lutte contre le trafic,
10:38 ce qu'il faut voir c'est que la dépénalisation, et ça personne n'en parle,
10:41 parce qu'il faut être, pour le coup, un magistrat sur le narcotrafic,
10:46 la dépénalisation de l'usager a été quelque chose d'affaiblissant
10:52 pour la lutte contre le trafic d'instructions.
10:54 - Alors c'est pas...
10:55 - Parce qu'en fait...
10:56 - En l'exemple de dépénalisation...
10:57 - Parce que ça nous permettait de remonter les réseaux.
10:59 - D'abord c'est difficile d'avoir des généralités absolues et des conclusions simples.
11:04 Le Portugal, en quelque sorte, a dépénalisé, il a décriminalisé, et ce depuis une vingtaine d'années.
11:11 - C'est un échec.
11:12 - D'accord ? C'est absolument pas un échec.
11:14 Je pense que les lectures, si vous voulez, des stratégies méritent parfois plus
11:18 que des discussions un peu lapidaires sur les plaintes.
11:21 Il faut comme ça, parce que le sujet est vraiment complexe.
11:25 Donc, dépénalisation, le problème, encore une fois, puisque vous posiez la question,
11:29 c'est de laisser le marché, la production, au réseau mafieux.
11:33 Et on sait bien, depuis 50 ans, notamment avec la prohibition qu'elle soit plus ou moins appliquée,
11:38 que ça enrichit Mafia sans frontières comme il n'est pas permis.
11:42 Et on le regrette en voyant tous les problèmes de corruption, de narco-état, de narco-ville.
11:48 Donc c'est pour ça, encore une fois, que changer de logiciel et ne pas aller vers la dépénalisation
11:53 qui laisserait ce marché aux réseaux mafieux s'impose.
11:58 À partir de l'instant où prohibition, comme le dit un certain nombre de réunions
12:03 de l'Assemblée Nationale, du Conseil Économique et Social, je ne vais pas toutes vous les nommer,
12:07 est un échec cuisant, il nous reste des pénalisations, on a dit, plus que bof pour Libocrisy.
12:14 Et donc, l'écalisation, je préfère appeler régulation.
12:17 C'est-à-dire, par exemple, encore une fois au Canada, on suit ça depuis 2018,
12:22 ils n'y sont pas revenus, et je conseille à tous nos auditeurs, si je puis me permettre Jean-Gene,
12:27 de taper simplement "légalisation, cannabis, Canada" pour voir ce que dit le gouvernement canadien lui-même
12:35 sur ce qui marche et ce qui ne marche pas, parce que tout le monde va aller chercher un exemple en disant
12:39 "Regardez, ça ne marche pas".
12:41 Moi, ce qui m'intéresse, je le répète, au Québec, ce que j'ai vu,
12:44 c'est que l'âge des premières consommations, qui est fondamental pour éviter les plus grandes dépendances,
12:50 les plus grands dommages, a été reculé depuis la légalisation.
12:55 Et c'est un argument pour le médecin que je suis, qui me touche réellement, pour la protection.
13:00 - Bien, on va continuer, on va poursuivre, je voudrais observer une petite page de pub, il est 9h46,
13:05 et je poserai aussi une question, est-ce que la légalisation, parce que ça aussi c'est une question que les auditeurs se posent,
13:11 encouragerait la consommation ? C'est aussi une question de base.
13:15 9h47.
13:17 - Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
13:21 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
13:25 Vérissure présente...
13:27 - Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
13:32 - Bien, pour parler du cannabis, faut-il légaliser le cannabis ?
13:37 - Béatrice Brugère qui est magistrate, auteure de "Justice, la colère qui monte",
13:42 aux éditions de l'Observatoire, et William Neuvenstein qui est médecin,
13:45 interniste, addictologue, président de SOS Addiction.
13:49 Je sais que vous n'êtes pas d'accord sur la dangerosité du cannabis,
13:54 mais je voudrais vous poser cette question, est-ce que légaliser encouragerait la consommation ?
13:59 - Oui, d'ailleurs c'est ce qui est démontré maintenant aujourd'hui au Portugal,
14:04 parce qu'on aura peut-être pas la même analyse, mais on cite le Portugal comme quelque chose de vertueux,
14:10 en réalité au Portugal on s'aperçoit qu'il y a plus de consommateurs qu'avant.
14:13 On a aussi l'exemple des Pays-Bas, qui est un véritable...
14:16 parce que c'est vrai que le Canada, c'est peut-être autre chose...
14:19 - Alors Pays-Bas, c'est pas une légalisation ?
14:21 - Les Pays-Bas ont permis avec les coffee shops, en fait, une banalisation,
14:26 parce que c'est un peu le sens de votre question, c'est-à-dire une possibilité de consommation dans les coffee shops.
14:31 - Mais aujourd'hui la consommation est banalisée, on peut boire du cannabis partout.
14:36 - Mais ils ont moins... - Enfin j'aime bien parce que les Pays-Bas ont moins de consommateurs que nous de cannabis.
14:42 Vous allez regarder les chiffres. - Attendez, je voulais finir ma phrase...
14:45 - Avant que vous la finissiez, est-ce que les Pays-Bas ont plus de consommateurs que nous ?
14:49 - Les Pays-Bas... - Est-ce que les Pays-Bas ont plus de consommateurs que nous ?
14:53 - Les Pays-Bas, en banalisant, sont devenus aujourd'hui un état narcotrafic.
14:56 - Non, ça c'est leur port qui pose son cible, comme la Belgique, le Havre et Marseille.
15:01 - Bien sûr, parce qu'en réalité, là où on est un peu naïf, c'est qu'on croit qu'en légalisant,
15:07 en réalité on va stopper le trafic parallèle des narcotrafics.
15:12 Pas vrai ! C'est pas vrai du tout, c'est une manne financière absolument exceptionnelle,
15:16 et aujourd'hui ça n'a pas stoppé, c'est ça en fait, c'est ça que je voulais dire, ça n'a pas stoppé en parallèle.
15:22 En fait la question de la légalisation, c'est la question de quel est l'objectif ?
15:26 Quand on légalise, c'est quoi l'objectif ? - Ben l'objectif, ça oui.
15:28 - Parce qu'en fait, si on ne pose pas cette question au départ... - C'est de limiter la consommation !
15:31 - Voilà, donc... - Et de consommer des produits moins dangereux, bien sûr.
15:34 - Donc, et ben voilà, et donc... - Je ne sais pas, en ce que là, je vis sous le sommet.
15:37 - Et donc cet objectif n'est pas atteint. - Pardonnez-moi, l'OMS et l'ONU ont promu la stratégie
15:43 sous l'impulsion américaine, la guerre à la drogue.
15:46 - Oui. - C'est dévoyé en guerre aux drogués, comme d'habitude, la guerre à la pauvreté,
15:50 la guerre aux pauvres, la guerre à l'immigration, la guerre aux immigrés, etc.
15:54 Quand les États-Unis et l'ONU et l'OMS déclarent la guerre à la drogue,
16:00 ils se donnent des objectifs qui sont la baisse de la consommation et l'amélioration de la sécurité publique.
16:05 Est-ce qu'on peut faire le bilan 50 ans après pour savoir si ces objectifs ont été atteints ?
16:11 La réponse de tous les spécialistes, ou presque, honnête, est non.
16:16 Maintenant, qu'est-ce qui reste comme système ? Encore une fois, dépénalisation,
16:20 on l'a balayé, je crois, tous les deux de la main, on était d'accord là-dessus...
16:23 - Dépénalisation, il y a une dépénalisation sous-jacente dont on ne parle pas.
16:28 - L'hypocrisie sur les plateaux, tout le monde est droit dans ses bottes,
16:32 et ne dit pas que la morale est devenue immorale parce que contre-productive
16:36 et n'a protégé ni l'individu ni la société. Donc la légalisation qui doit être encadrée,
16:42 encadrée, régulée, reste notre seul système. Donc ma question c'est,
16:46 qu'est-ce que vous proposez à l'heure actuelle, après un échec,
16:50 ne pas rentrer dans une voie encore plus hypocrite, qu'est-ce que vous proposez ?
16:54 - En réalité, si on part du modèle allemand, puisque c'est celui qui est dans l'actualité
16:58 actuellement comme modèle, et c'est votre question, le système proposé par l'Allemagne
17:02 est d'une hypocrisie fantastique et totalement inapplicable en France.
17:06 - De l'air. - Parce que ce que propose l'Allemagne, c'est une forme de contrôle
17:10 à 25 grammes, avec des endroits où vous n'avez pas le droit de fumer, à 500 mètres, etc.
17:15 C'est une vaste plaisanterie quand on connaît aujourd'hui nos capacités de contrôle en France,
17:19 déjà de ce qui est interdit, d'aller imaginer un instant qu'on va commencer à contrôler
17:24 ce genre de choses, trois plans chez soi, etc. Donc en fait, le système de l'Allemagne
17:28 est une véritable légalisation sans organisation de contrôle.
17:32 - Ne faisons pas comme l'Allemagne, si je vous écoute. - C'est une légalisation, point.
17:35 - C'est comme en condamner un projet avant qu'il ait eu lieu et ne pas condamner 50 ans d'échec.
17:41 C'est marrant comme inversion. - Et en réalité, attendez, juste le contrôle sur les mineurs
17:45 - L'autoculture, qu'est-ce que vous pensez de l'autoculture ? - L'autoculture, c'est la capacité
17:49 à dire aux gens "faites vous-même votre production", c'est ça, tout simplement.
17:53 - Ça, je vous remercie pour la définition. - Non mais, donc, c'est bien d'encourager l'autoculture,
17:58 mais pas à faire vivre l'autoculture ? - Vous accompagnez la consommation, c'est tout,
18:02 puisque vous allez pouvoir vous-même être producteur. - Et vous préférez qu'elle soit toujours
18:05 la consommation en provenance des réseaux massifs, avec toute la dangerosité démocratique
18:11 qu'on observe actuellement, en termes de représentants de la justice, ça vous inquiète pas ?
18:17 Paris, Lyon, Marseille, Le Havre ? - Ce que je préfère, merci, c'est que l'État
18:21 prenne ses responsabilités sans hypocrisie, à savoir mettre en place une vraie politique
18:26 de santé publique, ce qui n'est pas le cas, c'est-à-dire de prévention, d'expliquer la dangerosité
18:31 des produits, de faire de la prévention dans les écoles, puisqu'aujourd'hui on a une consommation
18:36 extrêmement jeune, et de lutter de façon efficace contre le trafic de stupéfiants.
18:41 - Est-ce qu'on peut pas légaliser et expliquer les dangers, en même temps faire de la prévention ?
18:45 - C'est hypocrite, c'est-à-dire que vous dites d'un autre côté, parce que encore une fois
18:49 votre question est intéressante sur la dépénalisation et la légalisation, c'est pas tout à fait
18:53 la même chose, c'est-à-dire autant la dépénalisation, on peut en discuter sur son efficacité,
18:58 autant dire qu'un produit qui est dangereux pour des enfants peut être en vente libre,
19:03 c'est une autre attitude. - Mais tous les produits sont dangereux pour les enfants, l'alcool en premier.
19:07 - Oui, mais c'est pour ça que je vous contres. - Et franchement, le jour où on voudrait être sérieux,
19:11 est-ce qu'on peut distinguer nos discussions sur l'usage d'une substance psychoactive chez l'adulte
19:17 et l'usage d'une substance psychoactive chez les adolescents ? - C'est pas la prochaine, actuellement.
19:21 - Et là, même la légalisation, je vous l'accorde, gardera le problème entier, s'il n'y a pas de prévention.
19:27 - Mais c'est ce que je dis, c'est bien ça, mais le problème est le même, ça nous règle qu'il y a un problème.
19:31 - Les gens qui nous écoutent le savent bien, et les politiques d'ailleurs les plus hypocrites,
19:36 qui sont dans les soucis avec leurs enfants, prennent des positions,
19:41 et disent "il faut envoyer tout le monde en prison, il faut être encore heureux, se donner le contrôle".
19:45 - Mais personne va en prison aujourd'hui quand on est usagé, donc c'est pas vrai.
19:48 Donc on est sur un faux débat, c'est-à-dire qu'on est sur un débat où le cannabis est sympathique,
19:52 où on met les gens en prison, ce qui n'est pas vrai, ou c'est une drogue d'homme, ce qui n'est pas vrai.
19:55 - Non, non, non, c'est pas sympathique du tout, il faut arrêter avec ça, et c'est justement pour le dire.
19:59 - Justement la manière dont il est posé.
20:01 - Parce que si vous demandez à la prohibition de faire de la prévention, vous avez vu ce que ça donne,
20:04 donc prenons nos responsabilités.
20:06 - Je suis obligé d'interrompre notre débat qui était passionnant, on pourrait en parler avec passion,
20:11 et avec des arguments recevables, vraiment, et très intéressants.
20:15 Je vous remercie tous les deux d'être venus nous voir.
20:17 - Merci à vous.
20:18 - Merci d'en avoir parlé sur l'antenne de Sud Radio ce matin, il est 9h57.
20:22 Dans un instant, nous serons avec Valérie Expert et Gilles Gansman,
20:26 qui reçoivent les comédiens Claire Bourotra et Vincent Piguet.
20:31 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
20:37 - Avec Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
20:40 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de devis gratuits.

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