Yoann Usaï reçoit Prisca Thevenot, porte-parole du gouvernement

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Aujourd'hui dans "Punchline", Yoann Usaï et ses invités reçoivent Prisca Thevenot, porte-parole du gouvernement.
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00:00 18h19, Yoann Usahi sur CNews et Europe 1.
00:05 18h35, merci d'être avec nous en direct sur CNews et sur Europe 1.
00:08 Bonsoir Priska Tevno.
00:09 Bonsoir.
00:10 Vous êtes porte-parole du gouvernement, on va évidemment évoquer avec vous l'ensemble
00:14 des sujets d'actualité.
00:15 Avant cela, vous avez annoncé à la mi-journée qu'un attentat avait été déjoué sur notre
00:19 sol le week-end dernier, le week-end de Pâques.
00:21 Donc avant de rétropédaler quelques minutes plus tard, est-ce que vous pouvez nous dire
00:26 ce qui s'est passé ?
00:27 Je vais effectivement vous rappeler ce que j'ai rappelé ce matin en compte-rendu du
00:31 Conseil des ministres, c'est que ce week-end, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin
00:36 était sur une chaîne d'informations en continu et a précisé qu'il y avait un passage à
00:41 l'acte qui avait été déjoué en début de mois dernier.
00:45 Donc c'est l'ensemble des journalistes qui ont mal compris ce que vous aviez dit ?
00:50 Je ne me suis pas permise de dire ça.
00:52 Vous m'aviez demandé de rappeler ce qu'il en était, je vous ai rappelé ce qu'il en
00:55 était, mais je ne me permettrais pas de venir juger le travail journalistique.
00:59 Ça ne me ressemble pas et je ne commencerai pas à le faire.
01:02 Vous avez été mal comprise, c'est ce que vous voulez dire ?
01:03 J'ai précisé l'information et je pense que c'est important de le faire.
01:06 Mais encore une fois, je tiens à le dire.
01:08 Il n'y a pas eu de maladresse de votre part ? C'est la question que je veux vous poser.
01:11 J'ai précisé l'information et je pense que c'est important aujourd'hui de rappeler
01:14 une information qui doit être précisée.
01:16 Point.
01:17 Alors la réforme de l'assurance chômage annoncée par le Premier ministre suscite
01:20 une levée de boucliers, y compris au sein de la majorité.
01:23 L'idée plébiscitée par Gabriel Attal est de réduire la durée d'indemnisation des
01:28 demandeurs d'emploi pour les inciter à reprendre un travail.
01:31 Yael Brown-Pivet est la présidente de l'Assemblée nationale.
01:35 Sacha Houllier qui préside la Commission des lois.
01:37 Clément Bonne, l'ancien ministre des Transports, sont contre.
01:40 S'il y a des frondeurs au sein de la majorité, c'est peut-être que cette réforme n'est
01:44 pas si bonne que ça.
01:45 Je n'ai pas l'impression qu'il y ait des frondeurs au sein de la majorité présidentielle.
01:48 Et pour en parler en connaissance de cause, j'étais hier en réunion de groupe Renaissance
01:54 avec les députés lors de l'échange entre les députés de la majorité présidentielle
01:58 et le Premier ministre Gabriel Attal.
01:59 Et je n'ai pas eu le sentiment ni l'impression qu'il y avait eu des frondeurs.
02:02 En tout cas, des poids lourds de la majorité sont ouvertement contre cette réforme.
02:06 Tous les députés sont des poids lourds de la majorité, je tiens à le dire.
02:09 Et en tant qu'ancienne parlementaire, je tiens à le préciser aussi.
02:11 Tous les députés de la majorité sont importants et ont leur mot à dire.
02:14 Et justement, il y a de la nuance.
02:16 Il y a du débat au sein de la majorité sur une ligne qui est quand même assez connue
02:20 depuis pas 2022, mais depuis 2017.
02:22 C'est celle que nous voulons inlassablement lutter contre le chômage.
02:26 Il y a le chômage de masse sur lequel aujourd'hui, force est de constater, nous n'en parlons plus.
02:30 Même si nous devons toujours être en alerte, mais il y a un chômage qui continue à exister
02:34 au-dessus de 7%.
02:35 Il y a encore du chômage de masse parce que Gabriel Attal à l'Assemblée nationale
02:38 redit aujourd'hui qu'il n'y a plus de chômage de masse.
02:39 Non, justement, c'est bien ce que je viens de vous dire.
02:41 Permettez-moi de préciser, c'est bien ce que je viens de dire.
02:43 Nous avons lutté contre le chômage de masse dès 2017, mais force est de constater qu'il
02:47 reste encore un chômage qui est au-dessus de 7% et on doit continuer inlassablement
02:52 à faire en sorte qu'il ne soit plus une question d'hommes et de femmes qui sont empêchés
02:56 chaque jour.
02:57 Parce que la réalité derrière tout ça, quand on parle comme ça sur les plateaux
03:00 télé en se disant "mais c'est horrible, c'est etc.", est-ce que c'est horrible de dire qu'on
03:03 doit continuer à se mobiliser collectivement pour faire en sorte que des femmes, des hommes
03:07 qui se retrouvent au chômage, qui sont dans des situations très compliquées, qui sont
03:10 dans des situations subies, eh bien on doit pouvoir les accompagner pour se former, pour
03:14 se reconvertir par moment et trouver un travail, un travail qui paye bien et un travail qui
03:20 ne met pas en danger sa propre santé.
03:22 Et vous avez une idée de l'impact de cette réforme ? Ça permettrait à combien de demandeurs
03:25 d'emploi de retourner vers l'emploi précisément ?
03:28 L'impact de la réforme, c'est justement de permettre de faire en sorte qu'aujourd'hui
03:31 nous avons 400 000 entreprises qui recherchent à recruter, qui ont besoin de recruter et
03:36 que nous avons ce chômage qui continue à rester autour, au-dessus plutôt de 7% et
03:41 donc nous devons pouvoir y répondre.
03:42 Et donc ça passe par de la formation, ça passe par de l'accompagnement, au travers
03:46 aussi de France Travail dont nous avons beaucoup parlé l'année dernière je crois.
03:50 Le projet de loi agriculture a été présenté ce matin en Conseil des ministres.
03:56 Est-ce que vous avez le sentiment d'avoir répondu aux demandes des agriculteurs ?
04:00 Il fait partie de la réponse.
04:02 Et j'insiste sur "il fait partie de la réponse".
04:04 C'était un enjeu attendu sur différents aspects, la capacité de former des jeunes
04:09 et moins jeunes aussi vers les métiers du monde agricole avec notamment un bachelor
04:13 agri qui va être mis en place, qui avait été demandé, mais aussi cette capacité
04:16 à faire découvrir les métiers du monde agricole.
04:18 Il y a aussi le deuxième volet au-delà de former, c'est cette capacité à installer
04:23 et à permettre à transmettre parce qu'aujourd'hui nous devons aussi revoir le modèle de transmission.
04:29 On ne transmet plus forcément à ses enfants et donc ça aussi on doit pouvoir le regarder.
04:33 Et puis enfin, simplifier.
04:35 Simplifier au niveau national et au niveau local un certain nombre de mesures qui faisaient
04:40 perdre du sens au métier de nos agriculteurs et de nos éleveurs.
04:43 Ensuite, il y a un deuxième volet, j'y viens tout de suite, ou peut-être je vous laisse
04:47 le dire, mais il y a le sujet du revenu.
04:49 Et le sujet du revenu aussi, nous pouvons y en parler et c'est notamment l'objet
04:54 des lois Egalim 1 et Egalim 2 sur lesquelles il y a un travail parlementaire qui est en
04:58 cours en ce moment avec la parlementaire Babau et le parlementaire Isard qui vont remettre
05:03 leurs conclusions et qui pourront faire avancer sur ce sujet aussi.
05:06 Alors je prends le jeune à une question à vous poser.
05:08 Oui, aujourd'hui, le Premier ministre Gabriel Attal a décidé de répondre seul aux questions
05:12 au gouvernement dans un exercice un peu inédit.
05:14 Vous êtes ministre, vous avez été parlementaire, donc je voulais vous demander, à l'aune
05:19 de la crise démocratique que je pense qu'on peut s'accorder sur le diagnostic, sur le
05:23 fait que les Français s'abstiennent de plus en plus, sur le fait qu'on vit une période
05:27 compliquée, nos institutions sont malmenées, etc.
05:29 Est-ce que vous pensez que ce n'est pas un peu artificiel ? Est-ce que ça suffit ? Je
05:32 sais que Gabriel Attal a été nommé un peu pour rajeunir, parce qu'il frappait l'opinion
05:37 aussi, son passage au ministère de l'Éducation nationale l'avait prouvé.
05:39 Est-ce que ce n'est pas un peu léger comme réponse ?
05:41 Gabriel Attal a été nommé parce qu'il agit, et qu'il agit avec fermeté et qu'il n'a
05:46 pas peur de dire les choses.
05:48 Et dire les choses, je pense que c'est aussi important, parce que mal nommer les choses,
05:51 c'est être en incapacité d'agir correctement sur un certain nombre de sujets.
05:54 Maintenant, à force d'être constaté, c'est que oui, il y a un enjeu démocratique.
05:58 Et effectivement, je suis porte-parole du gouvernement, mais je suis aussi en charge
06:01 du renouveau démocratique.
06:02 Sur le premier enjeu, c'est que Yael Broun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale,
06:07 déjà en fin d'année dernière, alors que Gabriel Attal était ministre de l'Éducation
06:11 nationale, avait soumis cette idée d'avoir une séance de questions au gouvernement,
06:15 parce qu'il y en a deux à l'Assemblée nationale, mardi et mercredi, d'avoir celle
06:18 du mercredi dédiée autour du Premier ministre ou de la Première ministre à l'époque.
06:23 Ça n'avait pas finalement abouti.
06:25 Et là, ça a été redécidé, mais c'est une demande de l'Assemblée nationale.
06:28 Et donc, le gouvernement est chargé de venir répondre à cette demande, donc le Premier
06:33 ministre, en l'occurrence.
06:34 Mais sur d'un mot, le sujet du renouveau démocratique, oui, il n'y a pas que ça.
06:38 Nous devons répondre devant la représentation nationale.
06:40 Mais il y a aussi cette capacité à donner, à voir concrètement dans le quotidien des
06:44 gens ce que les politiques publiques permettent dans la vie des gens au quotidien.
06:49 Et donc, moi, en parallèle, j'ai mis en place un tour de France des régions pour
06:53 justement aller voir préfecture par préfecture auprès des îles locaux de tous bords confondus
06:58 pour regarder là où les politiques ont été mises en place, celles qui ont été correctement
07:02 menées et celles où nous devons continuer à avancer, à ajuster pour justement donner
07:06 aussi ce sens de l'action politique.
07:08 Priska Tevno, on va revenir aux économiques, que soit réalisé le gouvernement.
07:12 Est-ce que vous pouvez nous dire si le gouvernement envisage d'augmenter le nombre de jours
07:17 de carence en cas d'arrêt maladie ?
07:18 J'ai vu un certain nombre de sujets arriver dessus, mais je pense qu'on est encore en
07:22 train de découvrir, et c'est très bien, le fonctionnement aussi de l'Assemblée nationale
07:26 et des textes qui arrivent en fin d'année.
07:28 On parle beaucoup des textes budgétaires quand ils arrivent, mais en réalité les
07:30 textes budgétaires, ils se préparent.
07:32 Et à cette période-là, chaque année, alors ça se fait normalement sans qu'on en parle
07:35 sur les plateaux, mais tant mieux si on le fait aujourd'hui, il y a une revue des dépenses.
07:39 Donc la revue des dépenses a lieu avec ce cap, c'est le cap de réduire et de désendetter
07:44 la dette de la France, et avec une méthode, c'est celle de continuer à consulter les
07:48 parlementaires, la société civile.
07:50 Et l'horizon, c'est au mois de juin où l'ensemble des propositions seront faites
07:54 par le Premier ministre.
07:55 C'est une piste parmi d'autres, mais c'est une piste qui est envisagée.
07:58 La revue des dépenses se fait de façon globale, mais ça ne veut pas dire que celle-ci sera
08:03 retenue par rapport à une autre et qu'une autre sera abandonnée.
08:06 Je pense qu'il faut aussi garder en cohérence.
08:07 Tout repose sur une logique globale aussi de politique publique.
08:11 C'est intéressant, parce que c'est exactement la question que j'allais vous poser.
08:15 Vos mesures éparsent pour faire des économies.
08:19 Je ne suis pas nécessairement contre.
08:21 La question du jour de 40, ça peut s'entendre.
08:24 La question de l'assurance chômage aussi, mais on peine à discerner.
08:29 Moi, je trouve une vision globale.
08:31 On a l'impression que dans la précipitation, le gouvernement essaie de faire des économies
08:36 par-ci, par-là, y compris sur les taxis conventionnés qui vont devoir faire du convoiturage.
08:43 Ce sont des mesures très technocratiques.
08:45 Et moi, je trouve qu'il manque un peu une vision d'ensemble.
08:49 On sait que c'est dans la dépense sociale, par exemple, 700 milliards, qu'on peut aller
08:52 chercher de fortes économies et que le gouvernement, par exemple, ne s'attaque pas vraiment à
08:59 ce sujet-là.
09:00 Donc, on a quelque chose de très ponctuel, mais pas forcément une vision pour d'abord
09:06 se désentêter tout en continuant à produire et à investir.
09:11 Pardon, mais si, en réalité, la vision, celle que nous portons depuis 2017, parce
09:14 qu'on a l'impression qu'on parle d'un fantasme et d'un objectif qui ne sera pas atteint.
09:19 2017-2018, les premières années de la présidence d'Emmanuel Macron, nous sommes passés sous
09:23 les 3%.
09:24 Pourquoi ? Avec cette démarche qui est simple et qu'on réaffirme aujourd'hui inlassablement.
09:28 C'est celle d'être en capacité d'être une nation puissante économiquement.
09:32 Parce qu'en étant une nation puissante économiquement, on pourra continuer à investir,
09:36 à faire par exemple de l'école le premier budget de l'État encore une fois cette année,
09:40 de continuer à réarmer nos services publics dans leur globalité, soutenir nos forces
09:44 de l'ordre, pouvoir accueillir une fierté nationale.
09:47 Je l'espère que seront les Jeux olympiques et paralympiques.
09:50 Et en même temps, continuer à réduire notre dette.
09:53 Je veux dire, encore une fois, il faut regarder d'où on vient aussi.
09:56 Comment on peut la réduire ? Prisca Thévenot, vous parlez de continuer
10:01 à réduire la dette.
10:02 Cette dette, elle a augmenté de 900 milliards depuis 2017.
10:05 Est-ce que vous êtes crédible quand vous dites que vous voulez désendetter la France,
10:08 alors même qu'elle n'a jamais autant augmenté que depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron ?
10:12 Mais cette dette, c'est quoi ? Non mais cette dette, c'est quoi ?
10:15 Aujourd'hui, je suis porte-parole du gouvernement.
10:18 J'étais hier porte-parole du groupe de députés et avant-hier, j'étais porte-parole du mouvement
10:23 En Marche.
10:24 Et j'ai été sur différents plateaux, aussi bien ici qu'ailleurs, et on nous disait
10:29 à l'époque, faites-en plus.
10:31 Faites-en plus par rapport à quoi ? Par rapport à la crise Covid.
10:33 Oui, il fallait permettre...
10:35 400 milliards.
10:36 Il fallait permettre, oui.
10:37 Ensuite, sur le bouclier énergétique.
10:39 Il ne fallait pas le faire ? Il ne fallait pas permettre de préserver le pouvoir d'achat
10:44 des Français ?
10:45 Non, mais c'est pour ça que je dis attention aujourd'hui à vouloir essayer de réécrire
10:48 l'histoire.
10:49 Une fois qu'on a lu le livre, oui, nous avons fait des choix en responsabilité pour protéger
10:52 les Français.
10:53 Vous referiez les mêmes choix ? 900 milliards d'euros de dette ?
10:55 Je vous pose la question.
10:56 C'est le choix que nous avons fait.
10:58 Mais je vous pose la question.
10:59 Est-ce qu'on aurait dû laisser des personnes sans chômage partiel ?
11:03 Laisser des entreprises couler ?
11:04 Est-ce qu'on aurait dû se dire que finalement, la crise Covid, chacun se débrouille comme
11:08 il veut ?
11:09 Sur 900 milliards, il n'y a aucune mauvaise décision qui aurait été prise.
11:12 Vous assumez tout.
11:13 Non mais est-ce que...
11:14 Je vous réponds.
11:15 Est-ce qu'on aurait dû aussi ne rien faire sur le paque-pouvoir d'achat à l'été 2022 ?
11:20 On n'aurait pas dû mettre en place la remise carburant, les boucliers tarifaires ?
11:24 Moi, je me souviens, à cette époque, j'étais parlementaire et au contraire, c'était plutôt
11:27 plein de personnes, aussi bien dans l'hémicycle qu'ailleurs, nous disaient "il faut en faire
11:31 plus, il faut en faire plus, il faut en faire plus".
11:33 Donc oui, nous avons fait le choix de protéger les Français et aujourd'hui, en responsabilité,
11:37 les crises étant passées, nous devons aussi pouvoir avoir une gestion, pardon de le dire
11:42 comme ça, mais de bon père ou de bonne mère de famille.
11:44 Et regarder là où on peut économiser mais continuer à investir là où on doit.
11:48 Alors vous parlez de responsabilité.
11:50 Je vais vous montrer ce sondage à présent.
11:51 Il concerne l'insécurité.
11:53 92% des Français estiment que l'insécurité a progressé au cours de ces dernières années.
11:59 Est-ce que vous partagez ce constat ?
12:00 Moi, je ne suis pas là pour remettre en cause le sentiment des Français.
12:04 Le plus important pour nous en responsabilité politique, c'est de répondre aux enjeux
12:09 de sécurité.
12:10 Partout.
12:11 Partout.
12:12 Et donc c'est la raison pour laquelle on a tout de suite réinvesti aussi bien dans
12:15 les forces de l'ordre, parce que parler de sécurité comme ça, sans parler d'investissement
12:19 en moyens humains et matériels, ça ne veut rien dire.
12:21 Donc oui, on a investi auprès des forces de l'ordre avec 10 000 agents supplémentaires,
12:26 mais aussi, parce que sinon ça ne veut rien dire aussi, au point de vue de la justice,
12:29 sur des moyens, mais également sur des techs législatifs pour faire avancer notre droit
12:34 au regard des enjeux qui sont les nôtres.
12:36 Vous parlez de sentiment des Français.
12:38 Vous dites "je ne suis pas là pour remettre en cause le sentiment des Français".
12:40 C'est un sondage.
12:41 Bien sûr.
12:42 Est-ce que l'insécurité, c'est un sentiment ou c'est pour vous une réalité ?
12:45 Non, il y a une réalité.
12:46 C'est pour ça que je vous dis que je ne suis pas là pour vous dire "non, circulez,
12:49 il n'y a rien à voir".
12:50 Attendez, je veux dire, on ne vit pas sur les plateaux télé.
12:52 Moi, j'emmène mes enfants à l'école.
12:54 Je vous ai dit que je fais un tour de France et donc je vais partout, partout sur le territoire.
12:59 Et donc c'est pour ça que je vous dis que je ne suis pas là pour venir contredire
13:01 des propos que vous venez me relater.
13:03 Je suis là pour y répondre.
13:04 Mais vous, à titre personnel, vous arrivez à ressentir l'insécurité ?
13:06 Je suis responsable politique.
13:10 Vous me parlez à titre personnel, donc c'est rare que je le fasse, mais je me permets.
13:13 Je suis responsable politique, porte-parole du gouvernement.
13:17 Je viens souvent sur des plateaux, etc.
13:19 Est-ce que je ressens l'insécurité ?
13:21 Oui, ça m'arrive.
13:22 Et même sur les réseaux sociaux, ça peut paraître anodin, mais d'avoir des insultes
13:25 et du mépris et voir de temps en temps au-delà de ça, oui, c'est aussi par ça que ça passe.
13:30 Et donc c'est pour ça que je dois le dire.
13:32 Nous devons inlassablement, collectivement, avoir une voix unie et soudée à cet endroit
13:36 et politiquement aussi avoir une voix unie et soudée à l'endroit de celles et ceux
13:40 qui nous protègent au quotidien.
13:41 Je parle bien évidemment de nos forces de l'ordre.
13:43 Depuis lundi, Priska Tevno, l'Allemagne autorise la consommation et la culture du
13:47 cannabis dans un cadre récréatif.
13:49 Faut-il faire, selon vous, la même chose en France ?
13:52 Je vous le dis vraiment, je pense que légaliser, c'est renoncer.
13:56 Légaliser, je suis aussi mère de famille, légaliser, c'est renoncer à se dire que
14:01 finalement, ça serait beaucoup plus simple de légaliser que de continuer à mener la
14:05 vie dure à ce fléau qui abîme les esprits et les corps.
14:09 Et c'est pour ça que le ministre de l'Intérieur a mis en place ces grandes opérations Place
14:13 Net qui ont permis plus de 1700 interpellations qui ont eu lieu dans 120 endroits du territoire
14:20 national, qui ont permis des saisies records, aussi bien en termes de cannabis que d'héroïne
14:25 et de cocaïne.
14:26 Et nous devons inlassablement continuer.
14:28 Et c'est aussi renoncer peut-être à une démarche de bon sens.
14:31 Ce n'est pas simplement en luttant contre le cannabis, les points de deal, il y a du
14:36 cannabis mais aussi tout autre type de drogue.
14:38 Donc je pense qu'aujourd'hui, nous devons pouvoir regarder ça avec responsabilité.
14:41 J'entends qu'il y a un débat qui pourrait peut-être se mettre en place à l'Assemblée
14:44 nationale.
14:45 C'est sain d'avoir un débat, il y en avait déjà eu un il y a quelques années.
14:49 Sur ça, la liberté parlementaire est pleine et entière.
14:51 Autre sondage à présent, il concerne les élections européennes qui auront lieu le
14:56 9 juin prochain.
14:57 D'après ce sondage, le Rassemblement national arriverait largement en tête avec 29% des
15:03 suffrages, suivi par la majorité présidentielle.
15:06 La liste de Valérie Hayé à 19%, loin derrière le Parti socialiste Place publique à 9%,
15:12 la France insoumise à 8%, les Républicains et les écologistes également 8%.
15:17 Le Rassemblement national 10 points devant la majorité présidentielle.
15:21 Est-ce que vous y voyez un vote sanction contre le président de la République et le gouvernement?
15:25 Si c'est un vote sanction, c'est triste pour Jordan Bardella quand même.
15:28 Ça veut dire qu'il n'incarne qu'une sanction?
15:31 C'est un peu triste.
15:32 Je pense que là, on est sur un scrutin important.
15:34 Permettez-moi de le rappeler, c'est le 9 juin.
15:36 Il n'y aura qu'un seul tour, il n'y a pas de tour de rattrapage.
15:39 Et si on en est réduit à dire aujourd'hui que Jordan Bardella représente un vote sanction,
15:43 ça veut bien dire une chose, c'est qu'il ne représente rien d'autre que cela.
15:46 Il ne porte pas de projet pour l'Europe, si j'en crois cela.
15:49 Il ne porte pas de bilan au niveau du Parlement européen.
15:51 Si on compte de la majorité à mi-mandat et 10 points derrière la liste qui arrive en tête,
15:56 on se dit quand même que ça peut être un vote sanction contre le président de la République.
15:59 Je pense qu'aujourd'hui, on doit pouvoir aussi rentrer...
16:01 Je ne suis pas là, moi je suis là pour...
16:03 Vous savez, au-delà d'être porte-parole du gouvernement,
16:06 le week-end, je suis aussi militante et je continue à militer.
16:09 Et l'enjeu que nous avons pour cette date importante du 9 juin,
16:13 avec des enjeux extrêmement importants aujourd'hui sur la place de l'Europe
16:16 et la place de la France dans l'Europe,
16:18 c'est de défendre un projet pour, et vraiment inlassablement pour,
16:22 sur la base d'un bilan que nous menons et que nous portons.
16:24 Et ce que nous devons aussi regarder en ce moment,
16:26 et parce que la campagne, ça y est, est bien lancée,
16:29 c'est les débats, ces moments aussi qui seront importants,
16:31 des débats télévisés que toutes les têtes de liste pourront avoir.
16:33 Et donc là aussi, nous allons pouvoir confronter les idées,
16:35 des idées pas simplement pour nous, pour nous faire plaisir sur les plateaux télé,
16:39 mais pour les Françaises et les Français,
16:40 qui seront amenées à se prononcer bientôt.
16:42 Merci beaucoup, Prisca, d'être venue en direct sur CNews et sur Europe 1.
16:46 Je rappelle que vous êtes porte-parole du gouvernement.
16:49 Merci à vous.
16:49 Merci à vous.
16:50 Et bonne soirée.
16:52 On va à présent partir à l'Assemblée nationale,
16:54 où pour la première fois, le Premier ministre, Gabriel Attal,
16:57 était seul en scène, seul en tout cas dans l'hémicycle,
17:00 pour répondre aux questions des parlementaires.
17:02 Michael Dos Santos.
17:04 Je suis ravi de pouvoir expérimenter ce nouveau format.
17:07 Pour son premier seul en scène face aux députés,
17:09 Gabriel Attal a fait le show.
17:11 Dès les premières minutes,
17:12 après une attaque du député du Rassemblement national Sébastien Chenu
17:16 sur le déficit public,
17:18 le Premier ministre fait appel à l'art de la formule.
17:21 L'air de flûte que vous nous jouez, que vous jouez aux Français,
17:23 n'a rien d'enchanté pour les Mozart de la finance.
17:26 Vous nous parlez de Mozart de la finance,
17:28 avec vous, ce serait le crépuscule des retraites et la dette enchantée.
17:31 C'est ça le programme du Rassemblement national.
17:34 La tension monte d'un cran avec les députés de la France insoumise.
17:38 Ceux que j'entends en permanence.
17:41 Face aux huées et aux cris dans l'hémicycle,
17:43 Gabriel Attal lâche les coups.
17:45 Ce n'est pas la peine d'essayer de hurler pour m'empêcher de parler.
17:47 Ça ne marche pas avec moi.
17:49 Donc économisez plutôt votre voix pour aller crier ailleurs,
17:53 je ne sais où, dans des manifestations ou autres.
17:55 Mais ici, ça n'aura pas d'impact sur mon expression.
17:58 C'est tout.
17:59 Quelques minutes plus tard, face à Adrien Quatennens,
18:01 le chef du gouvernement tente d'inverser les rôles.
18:04 Avant de répondre à votre question, je vais vous en poser une autre.
18:07 Sinon, comment expliquez-vous que le chômage est autant baissé,
18:10 si ce n'est par l'activité et par la politique de ce gouvernement ?
18:14 Le député de la France Insoumise fait la sourde oreille.
18:17 Gabriel Attal enfonce le clou.
18:19 Vous n'avez pas répondu, c'est donc que vous reconnaissez
18:21 que c'est l'action de cette majorité qui a permis la baisse historique du chômage ?
18:25 N'est jamais trop tard pour changer d'avis.
18:28 Cette nouvelle formule sera expérimentée
18:30 pendant les cinq prochaines séances à l'Assemblée nationale,
18:32 jusqu'au 29 mai prochain.
18:34 S'il vous plaît, un peu de silence.
18:36 Alors Geoffroy, le jeune exercice réussi pour le Premier ministre ou pas ?
18:39 Alors, moi, c'est un exercice qui me dérange.
18:41 Je suis désolé, je vais peut-être paraître un peu vieux jeu,
18:43 mais en fait, je peux reconnaître toutes les qualités oratoires du monde à Gabriel Attal.
18:47 Que l'exercice soit inédit, que ce soit amusant, etc.
18:50 Mais en fait, je pense que le Parlement n'est pas là pour ça.
18:53 Je pense qu'on vit un moment de notre démocratie un peu compliqué, en réalité,
18:57 où je pense que notre système ne fonctionne plus.
19:00 Nos institutions ont été abîmées, parfois détournées.
19:02 On a vécu des longues périodes où le gouvernement,
19:04 le président de la République, gouvernait dans un cabinet de défense relativement opaque,
19:08 où on ne connaissait pas les ressorts de la prise de décision.
19:10 Normalement, notre système, il est censé fonctionner avec un Parlement, un gouvernement.
19:13 Chacun a des missions bien définies, etc.
19:15 Aujourd'hui, on est en train de faire sortir dans un contexte,
19:17 pour ça que je posais la question après ce qu'il y a eu à Thévenaud tout à l'heure,
19:19 de la crise démocratique, dans un contexte où les gens se détournent de la politique,
19:22 ne votent plus, se sentent de plus en plus loin de ces institutions.
19:25 Et on est en train de détourner une institution, le Parlement,
19:27 qui est quand même globalement encore assez légitime aux yeux des gens,
19:30 pour la transformer en un sénacle pour une opération de communication,
19:34 peut-être très réussie, mais en fait, moi, je trouve ça dangereux.
19:37 Alexandre de Vecchio.
19:38 Non, effectivement, et en gros, c'est aussi un désaveu pour les autres membres du gouvernement.
19:43 Ça veut dire finalement que Gabriel Attal n'a pas confiance en sa propre équipe.
19:47 Donc, ça dit des choses.
19:50 Ce n'est pas extrêmement rassurant pour le gouvernement de la France.
19:54 Et puis, c'est une tendance du macroniste, j'ai envie de dire.
19:58 On a parfois l'impression qu'Emmanuel Macron n'a confiance qu'en lui-même
20:01 et que ses ministres n'existent pas.
20:04 Alors là, il y a une tête qui dépasse, c'est Gabriel Attal,
20:06 mais lui-même reproduit le même système qu'Emmanuel Macron,
20:09 en muselant tous les autres.
20:11 Ça a un côté amusant parce que voir Gérald Darmanin et Bruno Le Maire,
20:15 je pense qu'ils sont très énervés de voir se taire
20:20 parce que ce sont des ministres qui ont beaucoup d'expérience.
20:22 Mais effectivement, c'est un système qui ne fonctionne plus, je crois.
20:25 Merci beaucoup, Alexandre de Vecchio.
20:27 Merci, je crois, à la jeune de m'avoir accompagné durant cette émission.
20:30 Merci à vous de nous avoir suivis.
20:32 Dans un instant, vous avez rendez-vous sur CNews avec Élodie Huchard
20:35 dans Face à l'info, Hélène Zellany dans Europe 1 soir sur Europe 1.
20:40 Quant à moi, je vous retrouve évidemment demain.
20:41 Très belle soirée à tous. Merci.
20:43 Ça, c'est le mot.
20:45 18h-19h sur CNews et Europe 1.
20:48 Punchline.

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