Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de la censure du gouvernement Barnier.
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00:00Générique
00:0918h19 sur CNews et sur Europe 1, on écoute tout de suite Marine Le Pen, elle sera l'invitée de Christine Kelly à 19h.
00:16Écoutez ce qu'elle dit sur le fait qu'il va falloir pour le prochain Premier ministre co-construire avec toutes les forces politiques en présence, écoutez.
00:24Ce Premier ministre va être nommé, nous le laisserons travailler, il va retravailler un nouveau budget parce qu'on ne va pas rester avec le budget de 2024 du coup pendant des mois et nous allons co-construire,
00:36pas seulement avec le Rassemblement national, avec l'ensemble des forces encore une fois présentes à l'Assemblée nationale, co-construire un budget qui soit acceptable pour tous.
00:46Nous voulons que nos électeurs soient respectés, c'est quand même la moindre des choses, ils sont 11 millions et deuxièmement être respecté ça ne veut pas seulement dire être poli avec eux,
00:56ça veut dire entendre leurs revendications parce que dans une démocratie si l'on n'entend pas 11 millions alors on ne respecte pas la démocratie.
01:06Elle remet des lignes rouges la Marine Le Pen. En français ce que fait Marine Le Pen, elle explique que ce qui a fait tomber Michel Barnier peut d'ores et déjà faire tomber son successeur.
01:14Et elle maintient le fait que si les exigences qu'elle a posées ne sont pas dans le projet de loi de finances de sécurité sociale et pas dans le projet de loi de finances qui devait être étudié bientôt,
01:24et bien ce sera la même issue et donc la censure. Et elle montre aussi d'une certaine manière, et ça c'est le fait politique quand même qui est positif pour elle,
01:33c'est que désormais plus personne ne peut se dire qu'elle bluffe. Tout le monde la prend au sérieux et tout le monde tremble quand elle brandit une menace.
01:41Elle est devenue un peu déhérage, c'est elle qui décide. Et si demain Emmanuel Macron la sonde, parce que c'est ce qui est en train de se passer, ce qui s'est passé la dernière fois avec Michel Barnier,
01:49d'ailleurs elle avait mis le pouce vers le bas pour Xavier Bertrand. C'est pour ça que je pense que Xavier Bertrand, qui fait partie des gens dont on cite le nom, ne sera pas le prochain Premier ministre.
01:57C'est tout simplement parce qu'elle l'a fait une première fois, elle le refera une deuxième fois. Et donc il y a des émissaires qui sont en train de discuter avec le RN et qui disent
02:04« Bon alors, si on propose tel nom, mais c'est elle la déhérage politique de la République aujourd'hui en ce moment. »
02:11Non mais où Michel Barnier a mal évalué et mal calculé Mme Le Pen, c'est qu'ils étaient en relation constante avec des proches de Marine Le Pen.
02:22Et donc ils avaient un langage comme ça et ils avaient l'impression qu'il y avait une entente, qu'il proposait pouvait lui agréer tout ça.
02:28Et moi je crois que Mme Le Pen, après ce qui lui est arrivé, la façon dont au moment de la dissolution elle a été traitée par la Macronie,
02:37où on l'a présentée comme l'ennemi numéro un, où on a été tout à fait discourtois et injurieux avec elle, je crois qu'elle a eu un ras-le-bol terrible.
02:44Au moment où elle sortait de cette condamnation, enfin non, la réquisition et qu'elle était mal à l'aise, elle avait besoin d'un peu de considération et qu'on la traite en tête à tête.
02:56Et ça, elle ne l'a pas supportée. Et donc là aujourd'hui, parce qu'elle a 11 millions de citoyens qui ont voté pour elle, elle peut appliquer ce que voulait faire son père.
03:06Vous savez, au début où il a commencé, où il faisait des scores qui n'étaient pas très importants, il dénonçait toujours la bande des 4.
03:12Et la bande des 4, c'était le PS, le PC, le RPR et l'UDF. Et il disait qu'avec ces gens-là, il faudrait les balayer dehors.
03:18Mais il n'en avait pas… il appelait ça aussi l'établissement, ce qui était la version française de l'établissement.
03:23Il n'avait qu'une envie, c'est de les balayer. Et là, je pense que tout ce ras-le-bol accumulé, tout ce manque de considération,
03:30elle a tenté le coup. Elle a dit tant pis, on casse tout et je peux être aussi révolutionnaire que Mélenchon si on le veut, évidemment en roulant pour elle.
03:38Le problème, est-ce que ce qui est un coup d'éclat qu'elle habille maintenant de respectabilité, de pensant à ses électeurs,
03:45est-ce que ça va lui favoriser l'avenir, si à condition qu'elle puisse être candidate, ce qu'on ne sait pas encore,
03:54parce qu'il y a toute une frange d'électeurs de LR, parce qu'ils n'étaient pas contents, dans le fond, de l'offre qui leur était faite dans les partis,
04:09étaient assez séduits par cette femme qui savait tenir ses troupes au Parlement, qui s'était respectabilisée, qui s'était embourgeoisée.
04:17Et là, je ne sais pas si, comme elle ajoute l'achet en lit à l'achet en lit, je ne sais pas si elle ne vient pas de faire une faute qui peut lui être très injustifiable.
04:28C'est intéressant.
04:29Ce que dit Catherine, c'est ce qui est le plus intéressant politiquement, parce qu'il y a quelques mois, les responsables du RN vous disaient
04:37notre objectif exclusif maintenant, c'est de toucher les électeurs du deuxième tour de la prochaine présidentielle.
04:43Donc des gens qui n'ont jamais voté pour Marine Le Pen et qui pourraient, pour la première fois, le faire.
04:47Et effectivement...
04:48Et on rencontrait beaucoup de gens qui, oui, commençaient à dire...
04:50Dans les milieux financiers.
04:51Dans les milieux financiers, oui, oui, oui.
04:52On sait ce que plus elles ont choisi pour schématiser.
04:54Les patrons trouvaient que Bardella était plus proche d'eux que Marine.
04:57Exactement.
04:58Et je trouve que ce serait une question intéressante qu'on pourrait lui poser tout à l'heure.
05:02Je crois qu'elle est invitée...
05:03Christine Kelly, à 19h.
05:04Christine Kelly.
05:05Ou alors, peut-être que Marine Le Pen a déjà franchi le pas d'après.
05:09Elle a peut-être considéré d'emblée qu'au deuxième tour de la prochaine élection présidentielle,
05:14elle se retrouvera face à Jean-Luc Mélenchon et que, de toute façon, quoi qu'il arrive,
05:18cet électorat bourgeois, par peur de Jean-Luc Mélenchon, il n'y a même pas besoin de le séduire,
05:22il votera mécaniquement pour elle.
05:24Jean-Sébastien Fardieu.
05:25Alors, sur ce point-là, oui, je crois qu'elle s'est tirée une énorme balle dans le pied,
05:28parce que la marge qui lui monte pour arriver au 50,01 pour Jean-Luc Mélenchon,
05:32il sait qu'il lui manque 600 000 électeurs, il va les chercher dans les quartiers.
05:35Marine Le Pen, je ne sais pas bien où elle peut les trouver ailleurs
05:37que dans les rangs de la droite libérale et conservatrice.
05:39Il s'est passé autre chose.
05:40La notion politique majeure de cette motion de censure,
05:43ce n'est pas juste que c'est la première fois depuis 60 et quelques années
05:47qu'il y en a une qui a été adoptée.
05:49C'est que, souvenez-vous, Michel Rocard l'avait dit sur la question des retraites,
05:52il y a de quoi de faire tomber 3, 4, 5 gouvernements.
05:54Mais là, je pense que ça sera beaucoup plus que ça.
05:57C'est la première fois où un gouvernement essayait de faire quelque chose
06:01pour les finances publiques en demandant aux retraités
06:04de bien vouloir participer à l'effort national de redressement des finances publiques,
06:08et il est tombé parce que la désindexation partielle des retraites, c'est ça.
06:11En résumé, Michel Barnil est tombé parce que les retraités aisés,
06:14c'est Gwélène Royal qui veut revenir ou d'autres,
06:16ils vont avoir 40 ou 50 euros en plus sur leur retraite.
06:19C'est ça, je ne sais pas si c'est une immense conquête sociale.
06:22Il ne s'agit pas du tout de remettre en cause les retraités eux-mêmes.
06:25Les personnes ne sont pas responsables des règles du système
06:27parce que les fameux chefs d'entreprise,
06:29les fameux gens qui entreprennent dans le pays,
06:31ils savent très bien que le poids de ce système-là,
06:33par la masse des ordres de grandeur,
06:35deux tiers des dépenses publiques françaises, ce sont les retraites,
06:37les dépenses sociales et la masse salariale publique.
06:39Si nous ne nous attaquons pas à ça,
06:42nous ne réglerons jamais la trajectoire budgétaire française.
06:45Et ça, la leçon politique majeure,
06:47c'est que le premier gouvernement qui a eu le courage de s'attaquer à cette question-là,
06:51il est tombé.
06:52Il y en aura-t-il d'autres qui oseront derrière tenter de répéter ?
06:55Oui, pour devenir premier ministre,
06:57c'est quand même une question qu'il faut bien qu'on se pose ce soir,
06:59même si on n'aura peut-être pas le nom de l'heureux élu.
07:02On l'aura ?
07:03On ne l'aura pas.
07:04On n'aura pas ce soir.
07:05Très bien.
07:06Florian Tardif, information CNews.
07:09Il ne veut pas le dire ce soir.
07:12Non, mais ça paraissait un petit peu juste quand même.
07:14Donc ça veut dire que…
07:16Compte tenu de l'équation qu'on présentait tout à l'heure.
07:18Alors nous, on nous dit que non, ce n'est pas un problème d'équation,
07:21ça ne coince pas.
07:22Ça ne coince pas, mais voilà.
07:24Il ne veut pas forcément le dire ce soir.
07:27Oui, c'était où ça tombait à 15h ?
07:29Je pense que c'était assez compliqué, oui.
07:31Plus le temps passe pour Emmanuel Macron,
07:33plus l'onde de choc arrive directement sur lui.
07:35Alors, les macronis, certains veulent y voir,
07:37mais je ne vois pas comment.
07:38Mais c'est génial, il se recentre.
07:40Mais non, il ne se recentre pas,
07:41il se prend toute la foudre en pleine figure.
07:43C'est ça qui est en train de se passer.
07:44Et donc, il a tout intérêt à nommer immédiatement quelqu'un
07:47qui va attirer un peu plus l'attention.
07:49Et il ne le fait pas aujourd'hui, Louis.
07:50Alors, attendez, monsieur Lecornu,
07:51ça serait possible, monsieur Lecornu ?
07:53C'est la plus probable.
07:54C'est la plus probable.
07:55J'ai pas compris, ce matin, il était,
07:57j'ai vu des extraits sur RTL,
07:59où il dit que son rêve, c'est de faire venir à lui
08:01des socialistes pour venir avec lui.
08:03Moi, je trouve que c'était le jour
08:04où il ne fallait pas dire ça.
08:05Je veux dire, c'est parce qu'on lui demande,
08:06s'il doit être le président.
08:08Là, je me suis dit, quand même,
08:09tous ces gens ont une absence de sens politique.
08:12Quand même, c'est assez, vous voyez,
08:14c'est comme la dissolution.
08:16Choisir de redonner la parole au peuple
08:18alors que le peuple vient de donner une fessée.
08:19Moi, je trouve ça extraordinaire.
08:21Donc, Lecornu, on a dit non.
08:22Non, non, non.
08:23On n'a pas dit non.
08:24C'est peut-être pas la bonne approche
08:26dans son discours.
08:27C'est probable.
08:28J'ai pas dit non, mais je m'inquiète
08:30sur son sens politique.
08:31Vous ne dites pas aujourd'hui,
08:32alors que c'est Marine Le Pen
08:34qui voudrait mieux essayer de calmer
08:35et qui a les moyens,
08:36de dire, on va dire aux socialistes,
08:39on va les détacher de Mélenchon,
08:42alors qu'eux, ils se disent,
08:44bon, le gouvernement va sauter
08:45et s'il y a une dissolution,
08:46il vaut mieux rester avec lui.
08:47Ils ne bougeront pas.
08:49Éric Nolot, vous avez un favori ?
08:51C'est plutôt par élimination.
08:52Ça peut pas être la gauche.
08:53Ça peut pas être Lucie Castex.
08:54Ça commence à être drôle, d'ailleurs,
08:55ce sketch de Lucie Castex.
08:56Oui, c'est très drôle.
08:57Qui est invitée en majesté
08:59comme étant une future première ministre.
09:01Elle ferait mieux de relire
09:02Le Petit Chaperon Rouge.
09:03Oui, c'est très étrange.
09:05C'est un personnage unique.
09:07C'est un nouveau personnage
09:08qui est candidate pour l'éternité
09:10au poste de premier ministre.
09:11Ça peut pas être la gauche non plus,
09:12parce que même s'il donne
09:14des petits signes d'assouplissement,
09:17je vois mal quand même
09:18que le Parti socialiste, maintenant,
09:20se décroche des Mélenchonistes,
09:21surtout vu la dissolution
09:23qui se prépare dans quelques mois.
09:25Alors, ça peut être, à mon avis,
09:27c'est la droite en essayant, en effet,
09:28de trouver quelqu'un
09:30qui peut un tout petit peu
09:32compter sur la compréhension
09:34un peu à droite, un peu à gauche.
09:36Tout ça, ce sera du bricolage.
09:37On cherche tous des noms.
09:39Tout ça, c'est du bricolage.
09:41Ce jour-là, à la marche,
09:42ce sera la même chose.
09:43Il tombera dans quelques mois.
09:44Voilà, on peut gagner du temps.
09:46On sait que ce ne sera pas
09:47M. Xavier Bertrand,
09:48ce ne sera pas M. Darmanin.
09:50M. Retailleau ?
09:51Pourquoi pas Bruno Retailleau ?
09:52Pourquoi pas ?
09:53Mais il vient d'accorder
09:54un entretien au Figaro
09:55dans lequel il explique
09:56qu'il veut continuer sa mission.
09:57À l'intérieur ?
09:58Je pense que c'est quelqu'un
09:59de plutôt sincère.
10:00Je pense qu'il a admis
10:01le fait que...
10:02Il est très bien vu à l'Élysée.
10:03Il est très bien vu à l'Élysée
10:04et Emmanuel Macron a confiance en lui.
10:06C'est très sensible,
10:07le ministère de l'Intérieur,
10:08pour le président de la République.
10:09Donc, il préfère que ce soit
10:10la raison profonde
10:11pour laquelle je pense
10:12qu'Emmanuel Macron
10:13ne choisira pas
10:14de Premier ministre
10:15issu de la gauche
10:16ou du Nouveau Front Populaire.
10:17Oui, vous me l'avez dit,
10:18c'est à cause de l'Intérieur.
10:19Mais c'est parce que
10:20vous mettez un insoumis
10:21ou un communiste
10:22au ministère de l'Intérieur.
10:23Le ministre de l'Intérieur,
10:24il a une connaissance
10:25quasiment totale
10:26de votre vie privée,
10:27de tout ce que vous faites.
10:29Les escortes présidentielles,
10:30tout ça,
10:31ça remonte au ministère de l'Intérieur.
10:32Donc, vous êtes obligé
10:33d'avoir quelqu'un
10:34en qui vous avez
10:35un minimum de confiance.
10:36Les voitures ?
10:37Oui.
10:38Vous avez des insinuations.
10:39Oui, enfin,
10:40Louis, vous choquez Catherine.
10:41Pourquoi je vous choque ?
10:42Comment ?
10:43Non, ça ne me choque pas,
10:44mais je ne sais pas.
10:45Vous avez l'air
10:46d'en savoir plus que nous.
10:47Non, mais pas du tout.
10:48Mais ça,
10:49on peut le comprendre.
10:50Le président de la République,
10:51il est...
10:52Le ministre du budget,
10:53c'est tout des mœurs fiscales.
10:54Je dis de la même manière
10:55qu'un ministre du budget,
10:56c'est tout des affaires d'argent
10:57des autres élus de la République.
10:58C'est ultra sensible.
10:59Ultra sensible.
11:00Non, mais quand vous êtes
11:01une personnalité,
11:02vous êtes le président
11:03de la République,
11:04vos moindres faits et gestes
11:05sont scrutés de très près.
11:06Si vous avez
11:07un ministre de l'Intérieur
11:08qui...
11:09Parfois, je ne sais pas,
11:10vous avez envie d'être tranquille
11:11une après-midi,
11:12d'aller vous promener
11:13au parc du château de Versailles,
11:14par exemple,
11:15ce qui peut arriver,
11:16eh bien,
11:17vous n'avez pas envie
11:18d'avoir un ministre de l'Intérieur
11:19qui fait flûter
11:20tout ce que vous faites
11:21dans votre vie privée.
11:22Attendez, juste 18h30,
11:23le rappel d'Équipe de l'actualité,
11:24c'est News Europe 1
11:25avec Maureen Vidal.
11:26Maureen.