Punchline - Gouvernement Barnier : c'est pour quand ?

  • avant-hier

Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de la situation politique actuelle.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

Category

🗞
News
Transcript
00:0018h21, nous avons fait pendant la pause pub le nouveau gouvernement, mais nous ne pourrons rien en plus en dire avec mes invités, vu qu'on ne sait toujours rien.
00:10Alors tournée manège, c'est donc reparti pour un tour de consultation à l'hôtel de Matignon, où se trouve toujours Michel Barnier.
00:16On fait le point avec notre ami Thomas Bonnet et Audrey Le Gray. Alors qu'est-ce qu'il se passe aujourd'hui ? Expliquez-nous.
00:22Michel Barnier a ouvert ce lundi une nouvelle semaine de consultation. Il a reçu sa famille politique à Matignon pour la deuxième fois depuis sa nomination.
00:30Il s'est entretenu avec Laurent Wauquiez, Gérard Larcher et Bruno Retailleau. Vous serez toujours les bienvenus à Matignon.
00:36Leur avait-il d'ailleurs lancé lors des journées parlementaires Les Républicains en Haute-Savoie la semaine dernière.
00:42Michel Barnier, qui s'est également entretenu ce lundi avec son prédécesseur à Matignon, Gabriel Attal, désormais président du groupe Ensemble pour la République à l'Assemblée nationale.
00:51Et puis son entourage nous indique que tout au long du week-end, il s'est entretenu par téléphone avec des représentants du centre, de droite, mais aussi de gauche.
01:00Un député du camp présidentiel me confiait qu'il fallait prendre son temps, ne pas se tromper. On n'est plus à une semaine près, me confiait ce député.
01:08Et c'est donc dans l'optique de la composition de son gouvernement que Michel Barnier va poursuivre les consultations.
01:13Ce mardi, il recevra la visite des représentants du Parti communiste français, emmenés par Fabien Roussel.
01:19Alors, Joséphe Mazet-Scarron, je me tourne vers vous comme l'oracle. Non, en réalité, maintenant, on sait que c'est reparti pour un tour, qui va falloir consulter.
01:27La gauche va venir, on va avoir le balai à nouveau des chefs de parti qui vont venir voir Michel Barnier ?
01:34Il va y avoir le balai, oui, et puis on en parlait justement en aparté, c'est-à-dire que ce n'est pas simplement l'équilibre est tel à trouver entre l'ex-majorité présidentielle,
01:44en effet, les LR et puis peut-être des éléments de gauche, qu'on en est aujourd'hui parfois à descendre jusqu'au secrétaire d'État.
01:54C'est-à-dire pour essayer de trouver, donc, vraisemblablement, pas avant la fin de la semaine.
01:59Ce que je dis là, d'autres le disent, il n'y a aucune originalité.
02:02Est-ce que ça a un vrai impact, François Pipponi, ou est-ce qu'on peut continuer encore comme ça, après tout, une semaine de plus, 15 ans de plus ?
02:07C'est ça qui est impressionnant dans ce que fait avoir le président et puis maintenant le Premier ministre.
02:11C'est qu'en fait, le président est en train de démontrer qu'on peut vivre sans gouvernement, sans institution, sans parlement, et que, ma foi, le pays continue.
02:20Bon an, mal an, ça va.
02:22Il ne faut pas avoir de crise grave.
02:24Mais aujourd'hui, personne n'aurait pu imaginer un jour que la loi de finances ne serait pas prête pour le 15 septembre, présentée au Parlement, pour que le pays fonctionne.
02:33Eh bien oui, on peut.
02:34Donc, en fait, ce qu'est en train de montrer le président, c'est que...
02:37Ça va.
02:38Ça va, ça fonctionne.
02:40Il était super content, il a fêté les champions samedi.
02:44Maintenant, normalement, il faudra que l'actualité nous rattrape.
02:47Il faudra bien payer les fonctionnaires, payer les dépenses, faire vivre le pays.
02:51Et si on ne vote pas la loi de finances, c'est compliqué.
02:53Là où, effectivement, ça va se contraindre, c'est que...
02:57Rappelez-vous, il faut faire un gouvernement, vérifier auprès de Bercy et auprès de la Haute Autorité
03:03que toutes les personnes présélectionnées rentrent bien dans les clous,
03:06qu'il n'y ait pas de problèmes fiscaux, de problèmes de justice, tout ce qu'on veut.
03:09Donc, il y a des contrôles.
03:11Et comme l'équilibre est compliqué, dès qu'on touche un nom, qu'on en aide pour trouver un autre.
03:15Donc, ça prend plus de temps aussi.
03:17Sarah Doraghi, le pays peut continuer comme ça, de toute façon.
03:20Oui, c'est sympathique.
03:22C'est-à-dire que quand on regarde, en fait, on a l'impression que c'est des petits problèmes
03:25parce qu'ils sont tous plus ou moins compétents.
03:27Mais ce qu'on voit quand Barnier va serrer les mains, etc.,
03:30c'est l'enthousiasme et l'excitation de ceux qui veulent en être.
03:33Il va se passer quelque chose, il va y avoir des gens sympas, etc.
03:37Bonants, malants, ils vont trouver une solution.
03:39Bien sûr.
03:40Là, on tise, en fait, à la fois des gens chez Emmanuel Macron et à gauche,
03:45c'est qu'il y a un État LR, Alexandre David, qu'on voit revenir l'État LR, la droite.
03:51Oui, oui, mais ce ne sera probablement pas le cas,
03:54parce que je ne vois pas Michel Barnier imposer ce rapport de force-là au président de la République.
04:00Le fait qu'il y ait des tractations comme ça montre que non.
04:03Et je vais vous parler d'autre chose que du gouvernement, mais qui est significatif.
04:07C'est ce qui s'est passé en Europe aujourd'hui,
04:10avec le commissaire Breton qui est remplacé par le commissaire Sejourner.
04:14Donc, vous voyez bien que...
04:15Alors, attendez, on va expliquer à notre éditeur.
04:17Thierry Breton a démissionné.
04:19C'était la faute d'Ursula von der Leyen.
04:21Et Michel Barnier a nommé Stéphane Sejourner,
04:24qui est un proche d'Emmanuel Macron,
04:25l'actuel ministre des Affaires étrangères, à sa place.
04:27Exactement. Donc, vous voyez qu'il faut que tout change pour que rien ne change.
04:30C'est ce que je dis depuis la nomination de Michel Barnier.
04:33On va continuer, je pense, en même temps.
04:36Louis Dragnel, votre analyse percutante ?
04:38Non, pas percutante.
04:39Moi, ce qui me désole un tout petit peu, c'est qu'à chaque semaine,
04:41on franchit des nouveaux paliers qu'on pensait infranchissables
04:44du point de vue de la pratique des institutions.
04:46Et en fait, c'est cette situation qui crée la crise de régime.
04:50Et donc, forcément, ça nourrit la bête de tous ceux
04:55qui veulent changer de système politique, changer de régime politique.
04:58Et en réalité, si vous prenez le système politique tel qu'il existait
05:03il y a encore cinq ans, il était certes imparfait,
05:05mais il fonctionnait quand même.
05:06Toujours mieux avant avec vous.
05:08Mais si, vous avez bien vécu dans le passé.
05:11En fait, j'entends de plus en plus la petite musique
05:14selon laquelle la Ve République est à bout de souffle,
05:16le système ne fonctionne plus.
05:17Ce n'est pas le système, c'est les hommes qui s'en servent mal,
05:20qui en font n'importe quoi.
05:21Et in fine, on se dit, il n'y a plus rien qui fonctionne.
05:24Du coup, il faut tout changer.
05:25Mais le système fonctionne.
05:26Oui, mais attendez.
05:27Qu'à un cas.
05:28Il y a une crise grave.
05:30Les fonctionnaires continuent à travailler.
05:32Mais il n'y a pas d'orientation politique.
05:34Il n'y a pas de crise majeure.
05:38En temps de paix, ça fonctionne bien.
05:39Il y a des décisions très importantes à prendre.
05:41Quand tout va bien, ça fonctionne.
05:42Alors, pas tous en même temps, les garçons.
05:44Pendant ce temps-là, la France insoumise continue à demander
05:47la destitution du président Macron.
05:49Écoutez juste un petit extrait de Mathilde Panot,
05:50puis on parle de ce qui se passe entre M. Ruffin et M. Mélenchon.
05:54Il est extrêmement choquant d'avoir un président de la République
05:56qui a lui-même demandé la dissolution sur demande du RN.
06:00Il a lui-même demandé la dissolution.
06:02Il y a une mobilisation dans les urnes
06:05qui est exceptionnelle, du jamais vu depuis des décennies.
06:08Et le résultat des élections ne compte plus.
06:10Je rappelle que dans ce pays,
06:12on ne tient pas compte du résultat des élections.
06:15On obéit au suffrage universel.
06:17Donc Emmanuel Macron devrait retrouver le goût de la démocratie.
06:21Et cette procédure de destitution est aussi une réponse à cela.
06:24Aucune chance qu'elle aboutisse, évidemment.
06:26Tant de faits...
06:28Il a pris la parole, là.
06:30Tant de faits faux, d'accord.
06:32En deux, trois phrases, je trouve que c'est absolument...
06:35C'est totalement extravagant.
06:37C'est totalement extravagant.
06:38C'est-à-dire...
06:40Déjà, vous avez des indignations à tiroir.
06:43Sur la participation, depuis des décennies,
06:45il y a eu des participations meilleures législatives,
06:48qu'au dernier législatif, etc.
06:50Et non, ils n'ont pas...
06:52Pardon, il va falloir quand même le redire.
06:54D'ailleurs, c'est vrai que les journalistes
06:56ont une responsabilité sur ce sujet.
06:59Mais non, ils n'ont pas gagné.
07:01C'est-à-dire que quand vous gagnez une élection,
07:03c'est que vous êtes...
07:04Vous avez une majorité.
07:06Vous avez une majorité.
07:08En revanche...
07:10On fondue avec les Jeux olympiques,
07:12ou Paralympiques, plutôt.
07:13Mais simplement, le problème,
07:15c'est que quand vous franchissez une ligne d'arrivée...
07:17Attention, mon cher Joseph, ne dépassez pas les lignes.
07:20Attention à la ligne rouge.
07:22C'est tellement excessif que plus personne ne les écoute.
07:25Là, ils demandent la destitution du président.
07:27Et j'ai l'air, entre guillemets,
07:28tout le monde s'en fout, maintenant.
07:29Ça continue à fonctionner.
07:30Et donc, effectivement, la seule chose...
07:32Oui, mais dans l'esprit des gens...
07:33Mais c'est le terminus.
07:35Ce qui m'inquiète, c'est qu'à la fin,
07:37nos institutions de fait vont être abîmées.
07:40Je vais quand même me faire l'avocat du diable.
07:42Effectivement, LFI n'a pas gagné les élections.
07:45On en est tous sûrs.
07:46Mais je pense que dans l'esprit des Français,
07:48c'est quand même compliqué aussi
07:50de voir la situation actuelle,
07:51avec finalement...
07:52Et moi, je suis plutôt de droite.
07:54Un groupe qui a fait 7,5 %
07:58a dirigé le pays.
08:00C'est pas non plus...
08:02On est dans une situation totalement inédite
08:04liée à une décision...
08:06La décision Folle, c'était dissous
08:08dans ces conditions-là.
08:10Mais la gauche aurait pu accepter Cas9.
08:12Oui, mais il n'y a pas que la gauche.
08:14Il y a les électeurs de l'URN aussi
08:16qui ne sont pas du tout représentés,
08:17qui ont été virés de tous les postes à l'Assemblée.
08:21Il y a un ensemble de choses qui fait
08:23qu'il peut y avoir un parfum dans le pays
08:25de défiance à l'égard des élites
08:27et de le sentiment que la démocratie française
08:29fonctionne mal.
08:31François, du coup, ça vous laisse quoi ?
08:33Les institutions vont être extrêmement abîmées
08:35à la fin des deux quinquennats d'Emmanuel Macron.
08:38Les institutions, mais sincèrement,
08:40je pense que c'est ce qu'il veut vraiment.
08:42C'est dire que tout ça, ça ne fonctionne pas en fait.
08:44Si on me laisse moi diriger, ça se passera mieux.
08:47Mais depuis le début, il a une défiance.
08:49On aura la 6e république.
08:51Des institutions depuis le début.
08:52Et donc là, il est juste en train de démontrer,
08:54de mettre en oeuvre ce qu'il pense vraiment.
08:56Et le réfugié entre François Ruffin,
08:57Jean-Luc Mélenchon, c'est quoi ?
08:59Non, mais c'est...
09:00C'est grave ? Pas grave ?
09:01Non, c'est pas grave.
09:02C'est peut-être grave pour Ruffin,
09:04parce que Ruffin, il va en prendre plein la figure.
09:06Mais ce qui est très grave,
09:08c'est qu'au sein de la Nouvelle Fronte populaire,
09:10dès qu'il y en a un qui lève le doigt
09:12pour dire que je ne suis pas d'accord avec le chef...
09:13La guillotine !
09:14C'est très stalinien, tout ça.
09:15La guillotine qui tombe.
09:16Ce que j'ai trouvé le plus grave,
09:18et là, je reviens à ce que disait
09:20Alexandre de Vécutre, justement,
09:22il faut que rien ne change, etc.
09:23Ce que j'ai trouvé le plus grave,
09:25ce n'est pas l'épisode Ruffin, Arnaud, etc.
09:27Je vais vous dire ce que j'ai trouvé le plus grave.
09:29C'est la présence de M. Patrick Martin, patron du MEDEF.
09:32Pourquoi il n'a pas le droit d'aller à la fête de l'Humain, M. Macron ?
09:35Je vais vous dire quelque chose,
09:37qu'un certain nombre d'observateurs politiques
09:39refusent de voir.
09:41Totalement.
09:42C'est que l'Humain aujourd'hui, la fête de l'Humain,
09:44n'est pas la fête de l'Humain d'il y a 5 ans ou 10 ans.
09:47Ce n'est pas du tout la même chose.
09:48Ce n'est pas lié au Parti communiste français.
09:51L'Humain aujourd'hui, c'est la courroie de transmission
09:54des pires éléments de la LFI.
09:56Des pires éléments de la LFI.
09:57Et plutôt des NPA.
09:59Quitte d'ailleurs à siffler le patron du PCF.
10:02Que M. Patrick Martin,
10:04qui apparemment n'a pas revu ses fiches,
10:05n'est pas enseigné,
10:06va se dire « Je vais aller draguer », etc.
10:09Franchement, ça me fait un peu peur
10:12que le MEDEF soit à ce niveau de non-information.

Recommandée