Ukraine, attentat de Moscou... Appel entre les ministres français et russe de la Défense, les versions divergent
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00:00 - 13h51, on est ensemble jusqu'à 14h. L'autre sujet dont j'aurais aimé vous parler,
00:05 dont je vais vous parler, c'est ce premier coup de fil depuis octobre 2022,
00:08 et le premier couac diplomatique, on peut le dire, le ministre français des armées Sébastien Lecornu
00:14 qui s'est entretenu hier soir au téléphone avec son homologue russe, Sergei Choyou,
00:18 dont les deux capitales ont offert dans la soirée des comptes-rendus totalement divergents.
00:24 - Diamétralement opposés.
00:25 - Alors effectivement, c'était notamment pour parler de la sécurité autour des Jeux Olympiques,
00:29 avec la menace terroriste. Olivier Dardigolle, comment est-ce que vous interprétez ces comptes-rendus ?
00:34 - D'abord, c'est un entretien de haut niveau et ils sont très rares entre les occidentaux soutiens de l'Ukraine
00:38 et les responsables russes. Donc c'est quelque chose d'important sur le plan diplomatique
00:45 que d'établir des liens, de discuter, quand bien même c'est pour acter des désaccords.
00:50 Il y a bien sûr ce qui s'est passé avec le Bataclan russe le 22 mars,
00:54 et nécessiter à ce que les services de renseignement travaillent en bonne intelligence,
00:59 et ça intéresse au combien la France au regard de rendez-vous qu'a rappelé tout à l'heure Jean-Claude concernant l'Egio.
01:06 Reste qu'il y a bien sûr un désaccord complet frontal sur le dossier ukrainien.
01:13 - Mais c'est Farid qui appelle Moscou, on le rappelle quand même, qui a sollicité, qui a enclenché le dialogue en fait.
01:20 - Oui, oui, bien sûr. Et on a, mais ça c'est le jeu diplomatique et politique,
01:24 on a deux comptes rendus qui ne regardent pas dans la même direction concernant cet échange qui a duré une heure.
01:29 - Et ça c'est la partie publique, c'est celle qu'on a bien voulu nous concéder.
01:33 Moi je suis optimiste sur... optimiste, c'est pas le mot.
01:37 Mais je le disais d'ailleurs, je l'ai dit je crois à ce micro il y a quelques jours,
01:42 je pense qu'en dépit de toutes les divergences qui sont réelles et nombreuses,
01:45 notamment sur la situation en Ukraine, l'attitude de Poutine qui est très discutable, pour ne pas dire condamnable,
01:52 je pense que les services, entre guillemets, dits "services secrets" continuent de se parler.
01:58 Pourquoi ? Mais parce que la Russie avec tous ses défauts, la société russe,
02:02 elle est confrontée à la même difficulté que nous, à savoir un énorme attentat
02:08 qui a fait des dizaines et des dizaines de morts, on a connu, tu l'as appelé d'ailleurs,
02:12 à l'instant le Bataclan de Moscou et tu n'as pas tort.
02:14 Je veux dire, quand on est confronté à la même poussée islamiste,
02:18 avec des fous capables de faire ce qu'ils font, on se parle quand on est dans les services secrets.
02:23 Ça n'a rien à voir avec la diplomatie et ça n'a évidemment rien à voir avec les positions politiques
02:29 du président Poutine et du président Macron.
02:31 Néanmoins, et c'est souhaitable, je pense que dans la perspective des jeux notamment,
02:35 on continue de se parler entre services secrets.
02:38 - Jean-Claude, en fait c'est Paris qui a appelé Moscou pour demander de l'aide, pour sécuriser les jeux de société.
02:44 - Sans doute, sans doute.
02:45 - C'est la France qui est un peu...
02:47 - Parfait, mais d'ailleurs vous n'en savez pas grand-chose.
02:49 - Qui est un peu larguée là sur le terrorisme.
02:51 - C'est terroriste, état islamiste, canal, j'ai envie de dire, Asie centrale,
02:56 c'est très précisément aujourd'hui ce même groupe que la DGSI a pointé
03:01 comme étant le spectre haut du danger que nous concernons.
03:05 - Donc il n'est quand même pas anormal que votre service secret
03:07 - C'est normal qu'on puisse en parler.
03:09 - A savoir un contact, je ne dis pas qu'ils se parlent tous les jours,
03:11 je dis que quand même, ils peuvent échanger et ça fait des boutons que ça dure.
03:15 Et même avec les américains, je suis convaincu qu'on continue de se parler.
03:19 - Parce que Macron qui dénonce des propos baroques et menaçants des russes.
03:22 - Mais ça c'est de la politique.
03:23 - Voilà, c'est de la politique. Il dit qu'il y a une manipulation de l'information dans le compte-rendu qui est fait par Moscou.
03:27 Effectivement il y a eu des sous-entendus de la Russie selon lequel
03:30 les services secrets français pourraient être impliqués dans la tâte de Moscou.
03:32 - L'essentiel n'est pas ce qu'on en dit, l'essentiel c'est ce qu'ils se sont dit.
03:35 - C'est tellement ridicule ça. Il ne faut même pas s'arrêter à ça parce que c'est ridicule du côté des russes
03:41 et la réaction de Macron est superfétatoire, ça ne sert à rien.
03:45 Je maintiens que l'essentiel c'est qu'on se parle pour essayer d'échanger quelques renseignements
03:49 sur les islamistes radicaux et les terroristes.