Chaque jour, Céline Géraud et ses invités font un point complet sur l'actualité.
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00:00En attendant, il y a une candidature qui fait polémique, c'est celle de Raphaël Arnault, Fiché S, je le rappelle, qui provoque le trouble.
00:07Et le président du PCF, Fabien Roussel, demande tout simplement le retrait de la candidature de Raphaël Arnault, le lyonnais antifasciste Fiché S, investi par le nouveau Front Populaire. On l'écoute.
00:17Je comprends, je l'entends, et je vous le dis, nous avons demandé à la France Insoumise de retirer ces candidatures.
00:22Parce qu'elles sont pour nous contraires.
00:26Voilà, et la réponse tout de suite de Manon Aubry, c'était ce matin lors de la grande interview avec Laurence Ferrari.
00:31Il n'est coupable de rien, c'est un militant antifasciste, comme il y en a plein dans le pays.
00:36Je veux réussir à nous extraire de cette espèce d'arnière dans laquelle on essaie de nous enfermer.
00:42Je suis fière, oui, d'avoir un militant antifasciste à l'heure où le fascisme risque de revenir dans notre pays,
00:48à l'heure où le Rassemblement National présente des candidates et des candidats qui se sont opposés ouvertement à l'avortement
00:54et qui ont présenté l'IVG comme un génocide.
00:57Voilà, Manon Aubry, ce matin sur Europe 1, fière d'avoir dans ses rangs un candidat antifasciste.
01:03Il y a beaucoup de confusion déjà dans la déclaration de Manon Aubry, elle invite beaucoup de sujets qui n'ont pas grand-chose à voir avec la question initiale.
01:09Mais le vrai sujet sur Raphaël Arnaud, c'est les propositions qu'il fait, et c'est le recours à la violence comme outil politique.
01:19Parce que la fiche S, là où Manon Aubry a raison, c'est qu'il n'y a pas de condamnation directement.
01:24Les trois fiches S sont certes renouvelées, mais c'est un fichage administratif qui ne dit rien, en effet, d'une condamnation.
01:31Ça c'est beaucoup plus significatif à mon avis, c'est qu'il est connu sous sept identités différentes.
01:35Est-ce qu'il laisse imaginer qu'il a des activités, notamment politiques, qui nécessitent de changer d'identité autant de fois ?
01:40C'est étonnant, mais c'est déclaration surtout.
01:42Alors évidemment, et elle le dit elle-même, je suis fière du badge antifasciste.
01:46Évidemment, si vous prenez au sérieux, là encore une fois, les mots, elle a raison d'être fière d'un engagement antifasciste.
01:52Mais que veut dire antifa aujourd'hui, si ce n'est en effet accéder à la rue et à la violence pour lutter contre tout ce que l'on identifie au fascisme ?
02:02Et ça commence très tôt chez les antifas.
02:04Souvenez-vous, pendant les manifestations, ce sont aussi des antifas qui ont empêché même les manifestants de dire leur colère normalement, dans la rue, sans casque.
02:15Donc ils ont pourri la vie même de gens qu'ils prétendaient défendre.
02:18Donc c'est vraiment ça. Et là encore une fois, on se paye deux mots.
02:21Elles se cachent derrière un mot en le jugeant glorieux.
02:25Et le mot seul suffit à effacer tout le recours.
02:28Mais quand vous avez la France insoumise elle-même qui explique que le troisième tour à l'époque se fera dans la rue, finalement on n'est pas loin d'une proposition assez similaire.
02:35Alexandre Malafoy, que vous inspire cette...
02:38On pouvait espérer que quand même la France insoumise, après avoir conclu ce pacte avec les autres forces de gauche, envoie des signaux positifs pour dire
02:47bon, ce qui s'est passé jusqu'au 9 juin, pendant la campagne des européennes, depuis des mois et des mois, on le laisse de côté et on reconstruit quelque chose en dynamique,
02:56peut-être de gouvernement en tout cas, de reconstruction de la gauche, et en faisant attention à ce qu'on fait.
03:00Mais pas du tout.
03:01Il renvoie tout de suite des signaux extrêmement négatifs, parce que ce choix-là, comme celui de M. Poutou, c'est la même chose, ce sont des messages qui sont très négatifs, très chargés,
03:09évidemment, sur lesquels on peut aller héberger beaucoup de choses, y compris bien sûr l'antisémitisme, le recours à la violence,
03:15et je pense que ça laissera, là encore, ça laisse des traces.
03:19Les français n'ont pas une mémoire de poisson rouge quand il s'agit de ces questions-là, parce que là pour le coup...
03:23Et je pense que ça obscurcit une partie de l'avenir de toutes les forces de gauche qui auraient pu espérer, à un moment donné, dire bon ok, on prépare l'avenir,
03:30mais là ils ne peuvent pas le préparer avec cette tâche-là, je pense que c'est très compliqué.
03:33Et les électeurs, ils ont l'embarras du choix, mais ils sont surtout dans l'embarras.
03:36Les électeurs de gauche, comment vont-ils faire ? Selon vous, où vont se reporter ces voix ?
03:42Les gens qui ne veulent pas de ça, justement.
03:44Je crains qu'une partie de ceux qui votaient traditionnellement pour l'EPS se retrouvent à voter, peut-être, alors pour Emmanuel Macron, très bien, c'est un bon choix,
03:54peut-être s'abstenir, ou après carrément basculer de l'autre côté en forme de réaction.
03:59Je pense que pour beaucoup d'entre eux, compliqué d'imaginer ce qu'ils vont faire, mais pour beaucoup d'entre eux, ce sera un répulsif.
04:04D'autant plus s'ils sont dans une circonscription où en effet il y a un candidat de cette nature-là.
04:09C'est même absurde. Le bruit et la fureur, à un moment donné, en termes de modèle et de projet politique, ça touche forcément ses limites.
04:17Il faut mettre un peu de raison, il faut dépassionner au contraire, et je ne comprends pas cette volonté de...