L'Heure des Pros 2 (Émission du 09/04/2024)

  • il y a 5 mois
Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.

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Transcript
00:00 Bonsoir à tous, Elisabeth Lévy, Olivier Dardigolle, Philippe Belger et Jérôme Béglé menacent sur la Ligue des champions, alors que doit se tenir demain le quart de finale, les quart de finale, allez, de la Ligue des champions, opposant notamment le PSG à Barcelone et ce sera sur Canal.
00:14 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé le renforcement de la sécurité dans la capitale en raison d'une menace de Daech.
00:20 Vous allez peut-être voir d'ailleurs une affiche qui appelle au meurtre, si j'ose dire, "Kill them all", tuer les tous, alors on ne la montre pas pour tout vous dire, cette affiche, me dit Benjamin Nau.
00:31 Et c'est vrai que cette menace, sans doute, il faut la prendre au sérieux, c'est ce que fait en tout cas le ministre de l'Intérieur. Je vous propose d'écouter Gérald Darmanin.
00:39 Il est évident que s'agissant d'un moment important comme la Ligue des champions pour le football, nous avons une discussion avec nos partenaires.
00:47 J'ai demandé ce matin à la directrice générale de la sécurité intérieure de communiquer les informations que nous avions aux autres services des autres pays qui accueillent les quarts de finale.
00:55 Pour ce qui concerne le match qui aura lieu en région parisienne, le préfet de police avec lequel je me suis entretenu très tôt ce matin a renforcé considérablement les moyens de sécurité.
01:04 Et la DGSI est particulièrement à pied d'oeuvre, sans rentrer dans le détail, pour évidemment être au rendez-vous d'un renseignement préventif, ou s'il le faudrait, curatif.
01:16 Jean-Charles Brizard, il est spécialiste de la sécurité. Dans plusieurs messages diffusés ces dernières heures, la branche médiatique de l'État islamique en Afghanistan appelle à cibler les stades accueillant la compétition,
01:26 dont le Parc des Princes, avec ce slogan "Recréer la gloire du Raid de Paris en 2015".
01:32 Jean-Charles Brizard, et cette menace est prise tellement au sérieux qu'il y a une réunion ce soir au ministère de l'Intérieur qui va se tenir sur cette Ligue des champions.
01:42 Cette affiche, évidemment, qui est de la propagande de Daesh, nous ne la montrons pas pour des raisons qui sont évidentes.
01:49 Les menaces interviennent après la récente attaque cinglante revendiquée par l'organisation le 22 mars dernier dans une grande salle du conseiller de Moscou.
01:56 Vous le savez, il n'y a pas beaucoup de commentaires à faire.
01:59 Il y a quatre stades menacés, Londres, deux à Madrid et le Parc des Princes. Dans ces messages, le dernier message est la photo du Parc des Princes, avec en effet ce rappel du 13 novembre.
02:12 - Vous avez pourtant été rassuré il y a quelques jours par Mme Oudéa Castella qui avait indiqué qu'il n'y avait aucune menace sur les Jeux olympiques.
02:22 - Tout le monde sait qu'il y a des menaces, forcément, et elles sont déjouées.
02:28 Après, la sécurité française est efficace et le ministre de l'Intérieur prend la mesure de cela, manifestement.
02:35 - Ce qui est intéressant, c'est qu'on peut dire qu'on a une double offensive. On a quand même une offensive en tous les cas en termes de communication militaire, des groupes de l'État islamique qui reviennent.
02:44 Ça faisait quand même un moment qu'ils étaient un peu à l'arrière de la scène. Et une offensive idéologique dont on a beaucoup parlé dans les écoles et dans mille endroits.
02:52 On a les deux. Et c'est quand même assez inquiétant sur l'état de notre pays.
02:57 - Oui, mais ce n'est pas du tout les mêmes, Elisabeth.
03:00 - Je pense que l'un aurait l'autre. Je pense que les deux sont liés.
03:04 L'offensive idéologique et la menace terroriste sont liées.
03:07 - Oui, mais je pense par exemple à l'assassinat du jeune de 15 ans. Ça n'a rigoureusement rien à voir.
03:13 - Non, je parlais de l'offensive islamiste dans les écoles. Les Abaya, Maurice Rabel.
03:19 - Chaque soir, nous vous proposons un tour d'horizon sur toutes les actualités.
03:23 Et elles sont évidemment très différentes, mais elles témoignent de la réalité de notre époque, du moment.
03:29 Celle dont je vais parler à l'instant, évidemment, on saute du coq à l'âne, si j'ose dire.
03:34 Puisque ça n'a rien à voir avec ce dont on parlait.
03:36 Et c'est infiniment dérisoire par rapport à ce que nous venons de dire.
03:40 Mais ça fait sens. Ça fait sens. Et c'est pourquoi j'ai voulu vous entendre sur ce sujet.
03:46 Sandrine Rousseau. Aujourd'hui, on a appris que Michel Sardou allait recevoir une médaille.
03:52 La médaille du mérite qui lui sera remise au mois de juin, sans doute par Emmanuel Macron.
04:00 Et il y a eu ce tweet sidérant qui montre l'état dans lequel nous sommes aujourd'hui.
04:06 On entendra tout à l'heure ce qui s'est passé également à l'Assemblée nationale aujourd'hui avec M. Louis Boyard.
04:10 On a des hommes politiques qu'on n'a jamais vus en France, qui sont sur un registre qu'on n'a jamais connu.
04:16 Sandrine Rousseau en fait partie. Le patriarcat va tomber. Il vacille déjà.
04:20 Mais ils se décoreront tous mutuellement avant.
04:24 Et elle a répondu à cette information. Emmanuel Macron va décorer Michel Sardou à l'Élysée en juin.
04:28 Il a su diagnostiquer des décennies avant Michel Houellebecq le mal-être masculin dans ses textes.
04:33 Dit un proche du président. Je peux imaginer d'ailleurs qui est ce proche du président que nous citons de temps en temps.
04:41 C'est saud. C'est pas inclué d'autres. C'est saud. C'est stupide. C'est méchant.
04:47 C'est exact. Parce que j'ai assisté à deux concerts de la condamnation de Michel Sardou.
04:51 Et à chaque fois, il a rendu hommage en des termes très appuyés à sa femme Anne-Marie Perrier au début du concert.
04:56 Pour dire à quel point elle était importante, à quel point elle l'avait sauvée.
05:00 Et à quel point sans elle, il n'aurait pas refait cette tournée.
05:04 Donc le patriarcat, c'est pas ça. Par ailleurs, vous allez m'expliquer en quoi les chansons et l'oeuvre du Michel Sardou
05:10 est le symbole atroce d'un patriarcat qu'il faudrait faire tomber coup de coco parce qu'il est un danger pour la société.
05:16 Je veux bien qu'on trouve à Michel Sardou le défaut d'être un chanteur de droite.
05:21 Encore quand on a extrêmement son oeuvre. C'est pas vrai.
05:24 Quand il fait l'Offrance ou quand il fait Je suis contre. C'est une sottise. C'est une bédise.
05:30 Alors Michel Sardou rend hommage à Sandrine Rousseau dans ses concerts.
05:36 Il a un petit couplet parlé pour elle. Très gentil.
05:40 Mais au second degré.
05:42 Et la chanson Femmes des années 80, on en pense ce qu'on veut, mais c'est une chanson qui est extraordinairement engagante.
05:52 Je dirais même féministe. Mais évidemment, par celui qui la chante, par ses paroles et par la période.
05:57 Une belle distinction entre Sardou et Sandrine Rousseau.
06:00 Sandrine Rousseau n'a jamais de second degré.
06:02 Mais non, mais c'est pas possible. C'est des gardes rouges. Des gardes verts. Des gardes rouges.
06:12 Non mais ce qui est intéressant, c'est que c'est quelqu'un qui est capable de dire j'ai fait des bêtises, des conneries, etc.
06:17 Il y a une dérision. Il y a un humour. Il y a une distance.
06:20 Tout ça. Et voilà, il prend ça à une distance. Il dit je ne suis pas l'homme de mes chansons.
06:24 Ces gens sont insupportables.
06:26 Mais non, mais ça dit quelque chose du féminisme.
06:28 Oui, ça dit quelque chose de Madame Rousseau.
06:33 Non, ça n'est pas la seule. Pardon, je vous rappelle qu'aujourd'hui même ou hier, la maire de Besançon a porté plainte
06:39 contre des féministes de Nemesis qui, elles, sont méchantes de droite parce qu'elles dénoncent.
06:44 Elles voudraient faire partir les violeurs étrangers.
06:47 Non, mais ça, c'était une promesse du président Macron, par ailleurs.
06:50 Elles voudraient qu'on les expulse. Voilà, donc elles portent plainte.
06:54 Ce qui est marrant, c'est que pour Sandrine Rousseau, le patriarcat, c'est les hommes.
06:58 En tous les cas, les hommes qui ne refusent d'être déconstruits, c'est la virilité, la masculinité.
07:03 Alors là où elle réussit à chaque fois son coup, il faut vraiment qu'on prenne une décision.
07:07 C'est qu'en disant une bêtise, on parle d'elle.
07:10 Et ça, c'est vrai qu'il faut qu'on arrête.
07:14 Mais elle n'est pas la seule.
07:15 Vous ne voulez pas que je la défende un peu, moi ?
07:17 Je veux dire, dans Fardou, il y a tout.
07:21 J'aime énormément le chanteur, le provocateur,
07:25 mais tout ce que dit Sandrine Rixon n'est pas complètement absurde.
07:29 Mais c'est le patriarcat.
07:31 Pardon, mais "Les filles de la grande solitude", c'est pas une chanson de roi.
07:34 Mais c'est même pas le...
07:36 C'est pas une chanson de juge.
07:38 Mais en quoi c'est le patriarcat ?
07:40 Mais surtout le patriarcat, en quoi...
07:42 Madame Rousseau, elle ne pourrait pas vivre dans notre société.
07:46 Elle devrait remercier le ciel d'être une femme dans cette société.
07:50 Vous savez ce qui me gêne, Pascal ?
07:52 Le patriarcat, etc.
07:54 Qu'elle aille dans des pays où précisément, il a gilé la France.
07:57 Ou dans des quartiers.
07:58 Arrêtez avec ça.
08:01 Une femme, aujourd'hui, elle fait sa trajectoire.
08:04 Reconnaissez que l'argument qui consiste à dire
08:07 qu'elle devrait aller dans d'autres pays pour...
08:10 Non, je dis pas ça.
08:11 Non, je suis bien compris.
08:12 Je dis que la...
08:13 Elle devrait saluer la France, précisément,
08:18 qui est un pays qui permet, aujourd'hui, à toutes les femmes,
08:21 me semble-t-il, de mener leur vie comme elles le veulent,
08:24 professionnellement, personnellement, etc.
08:27 En réalité, ce qui me gêne, Pascal, et sans doute j'ai tort...
08:31 Qui contestera ce que je dis ?
08:32 J'aimerais beaucoup pouvoir lui dire, là, si elle était en face de nous,
08:35 à quel point parfois elle dit des inepties.
08:38 Ce qui me gêne, c'est que parfois, dans ce qu'elle dit,
08:41 il y a des étincelles.
08:43 Mais des étincelles de quoi, dans ce qu'elle dit ?
08:45 C'est quoi, l'étincelle ?
08:46 Le patriarcat va tomber.
08:47 Hier, vous aviez deux femmes qui se sont affrontées ici,
08:50 qui s'appelaient Marion Maréchal et Valérie Ayé,
08:52 et c'était deux présentatrices femmes qui menaient le débat.
08:55 De quoi on parle ?
08:56 Non, non, mais surtout, elle ne le voit pas là où il existe.
09:00 C'était Laurence et Sonia.
09:02 Elle ne le voit pas là où il existe.
09:04 Quand on parle de la base, elles disent que c'est islamophobe.
09:06 Donc ça, c'est pas le patriarcat d'obliger les femmes à se couvrir.
09:09 Il vacille, déjà.
09:10 Et puis, qu'est-ce que c'est que ce rapport au monde ?
09:12 Il vacille, déjà.
09:14 Qu'est-ce qu'elle veut ?
09:15 En fait, moi, ce que je perçois là-dedans...
09:17 C'est de l'idéologie.
09:18 Elles veulent vos places.
09:19 Non, je vais vous dire ce que je perçois là-dedans.
09:21 C'est la haine, une forme de...
09:23 Je vais vous dire, c'est presque une haine de soi.
09:26 Ou des hommes.
09:27 Je ne vois pas la vie comme ça.
09:29 Je ne vois pas la vie comme Mme Rousseau.
09:31 Bien sûr que c'est une haine.
09:33 Ce sont deux conceptions de l'existence, mais diamétralement opposées.
09:37 Je ne vois pas la vie conflictuelle de cette manière-là.
09:40 Mais nous ne sommes pas des idéologues dans sa vision de la société.
09:44 On avance.
09:46 On avance, on avance.
09:48 Non, mais on ne voit pas la vie sans arrêt, de manière de conflit.
09:53 Oui.
09:54 Elles se taisent sur le reste.
09:55 Elles se taisent sur ce qui est grave.
09:57 Franchement.
09:59 Dans l'actualité, cette fois-ci,
10:01 elle est grave.
10:04 Elle est dramatique.
10:05 Ce sont les obsèques de Shem Sedin, cet adolescent de 15 ans.
10:08 Vendredi.
10:09 Vous le savez, il a été tabassé.
10:11 D'ailleurs, la marche blanche aura lieu vendredi.
10:13 Jour de prière après ramadan.
10:16 En tout cas, cette marche blanche est programmée ce vendredi.
10:22 Je ne pense pas qu'il faille relier...
10:25 Non, je disais peut-être, j'espère que ce n'est pas...
10:28 Non, je ne dis pas qu'il faut le relier.
10:29 Je pense que...
10:30 J'espère que ce sera calme et digne.
10:33 Les marches blanches sont en général très calmes et très dignes.
10:36 Elles sont un peu totalement inutiles de mon point de vue.
10:39 Oui.
10:40 Mais à partir du moment où ce sont les victimes et les familles des victimes qui les réclament,
10:44 on peut difficilement les critiquer.
10:45 Aujourd'hui, et vous voyez ces images, puisque les médias n'étaient pas présents,
10:48 ou en tout cas, ils étaient présents de loin.
10:50 Le corbillard est arrivé peu après 14 heures.
10:52 Les fidèles ont tendu des draps et tapis afin de cacher l'avis du cercueil aux caméras
10:55 qui était posté devant la mosquée.
10:56 La cérémonie religieuse a ensuite pris fin vers 15 heures.
11:00 Il y a eu des témoignages qu'on va pouvoir entendre.
11:04 Mais je vous propose d'écouter, si vous le voulez bien,
11:07 Régine Delfour qui était sur place.
11:10 Une très vive émotion pour cette journée.
11:13 Les obsèques de Sam Cheddine qui se sont déroulés en deux temps.
11:17 Un moment de prière à la mosquée de Savigny-sur-Orge
11:20 où de nombreuses personnes étaient réunies.
11:22 Nous avons pu nous entretenir avec notamment des parents,
11:25 des collégiens qui nous ont fait part de leur profonde tristesse,
11:29 mais aussi de leurs inquiétudes, la peur pour la sécurité de leurs enfants.
11:34 Ensuite, l'inhumation a eu lieu au cimetière de Morsan-sur-Orge,
11:39 loin des caméras où il y avait aussi de nombreuses personnes,
11:43 de nombreux collégiens.
11:45 Et à l'issue du cimetière, beaucoup sont venus au collège de Viry-Châtillon,
11:51 là où Sam Cheddine était scolarisé pour déposer des fleurs
11:54 avant vendredi où il y aura cette marche blanche
11:57 qui partira de la MJC de Viry-Châtillon
12:01 pour se rendre au collège Les Sablons.
12:03 Ce sera aux alentours de 14h.
12:05 Je vous propose d'écouter des témoignages de lycéens,
12:09 lycéennes qui étaient des amis de Sam Cheddine.
12:12 C'est très émouvant, très très très émouvant.
12:15 On entendait pleurs de partout, de la famille, surtout la famille.
12:18 Ça déchire le cœur quand vous entendez la famille pleurer, surtout la mère.
12:21 On sentait que l'atmosphère était assez lourde.
12:24 On sentait beaucoup d'émotions autour des personnes.
12:27 On entendait beaucoup de pleurs,
12:29 beaucoup de larmes dans les yeux des personnes aussi,
12:31 du désespoir, de ne pas comprendre pourquoi tout ça s'est passé,
12:34 pourquoi les gens agissent comme ça.
12:36 En fait, ça reflète une mauvaise image de la jeunesse.
12:39 Oui, il n'y a pas grand-chose là encore, hélas, à commenter,
12:45 sinon à être en compassion avec cette famille
12:49 et puis à attendre, évidemment, le résultat de l'enquête.
12:52 J'observe que le maire qui est venu ici, sur ce plateau hier,
12:55 ne nous a rien dit sur les agresseurs.
12:58 Non.
13:00 Prudence, volonté d'en dire moins qu'il ne sait, j'en sais rien.
13:05 C'est le maire.
13:07 C'est un maire, oui, qui peut-être a peur que ça ne dégénère dans sa commune.
13:13 Je lui trouve, disons, des excuses que je considère comme valables.
13:16 Dans tous les cas, le fait de n'avoir rien dit dans notre discussion, d'ailleurs,
13:20 parce qu'il nous a dit ce qui n'était pas bien,
13:23 c'est qu'il nous a dit "je ne sais pas qui c'est".
13:25 C'est difficile à croire.
13:27 Il avait été très humule le premier jour.
13:30 Non mais Pascal, est-ce qu'on a le droit de parler de l'éléphant dans la pièce ?
13:34 On aura les éléments de l'enquête.
13:36 Sur Samara, nous avons commencé à avoir des éléments de l'enquête.
13:39 Ça nous a permis d'en dire un peu plus et de caractériser les faits.
13:43 Là, nous les aurons, les éléments de l'enquête.
13:45 Qu'est-ce que vous voulez dire ?
13:47 On a quand même, pour les peu d'éléments qu'on a,
13:49 puisqu'on sait que le point de départ, c'est d'abord parler à une petite sœur,
13:53 j'ai quand même du mal à imaginer que les agresseurs soient des bouddhistes.
13:59 Pour le dire tout à fait clairement.
14:01 On a eu cet échange hier.
14:03 Et je crois qu'aujourd'hui, on peut quand même être un peu plus...
14:06 Et ce qui me frappe, justement, pourquoi je dis ça ?
14:08 Parce que ce qui est intéressant, c'est que les victimes le sont.
14:11 Et ça se passe, il y a une bataille aujourd'hui,
14:14 une bataille culturelle, qui se passe à l'intérieur de l'islam.
14:18 Et nous devons être du côté de Samara.
14:22 Nous devons être du côté de Samara, qui veut s'habiller à l'européenne, dit sa mère.
14:26 J'entends bien ce que vous dites, mais je l'ai dit hier, je le répète.
14:29 Samara, à 10h du matin, le jeudi, elle explique que sa fille a été attaquée
14:35 parce qu'elle s'habille à l'européenne.
14:37 Et à 19h, elle explique que sa fille fait 5 fois la prière par jour.
14:41 Donc son discours change en 10h.
14:44 Donc c'est très difficile lorsque vous êtes un témoin, un observateur.
14:47 D'abord, vous pouvez souligner qu'elle a changé de discours.
14:49 Mais c'est très difficile de parler à sa place.
14:51 - Sans parler à sa place, on a le droit, me semble-t-il, d'avoir...
14:56 Evidemment, on prend des précautions, mais on peut interpréter aussi ce changement.
15:00 - Mais nous le faisons.
15:02 - Notre rôle est d'interpréter avec prudence.
15:04 - Déjà, notre rôle, c'est de le dire qu'il y a eu un changement.
15:07 Et l'interprétation, chacun fait sans doute... c'est peut-être qui convient.
15:11 Alors, écoutez, à l'Assemblée nationale, parce qu'à l'Assemblée nationale,
15:14 ce sujet a été évoqué, notamment ce mot "crime d'honneur"
15:18 que j'ai vu repris dans la presse, et notamment sur une radio de services publics.
15:22 Et d'ailleurs, M. Dupond-Moretti est monté au créneau pour dire
15:24 "ça n'existe pas les crimes d'honneur", et il a repris une expression qui avait été dite ici "crime d'horreur".
15:28 - Bon, je pense qu'il ne nous écoute pas.
15:31 - Moi, je crois.
15:32 - Non, je ne pense pas qu'il nous écoute, mais en tout cas, c'était frappant qu'il ait repris cette expression.
15:36 Écoutez l'échange entre Mme Le Pen et M. Attal.
15:40 - Une enfant de 13 ans violée à mort.
15:42 Un jeune garçon lâché pour des raisons abjectes.
15:45 Une pharmacienne assassinée en Guyane.
15:47 Les drames auxquels nous assistons partout et tous les jours ne sont plus des faits divers, mais des faits de société.
15:53 Des faits atroces dans une société qui sombre chaque jour davantage dans la barbarie.
15:57 Leur récurrence, leur aggravation en nombre et en conséquence humaine,
16:01 l'abaissement au fil des années de l'âge des auteurs,
16:04 l'absence systématique d'empathie des coupables,
16:07 ne peuvent se satisfaire des explications faciles sur les causes sociales,
16:11 la ghettoïsation ou la responsabilité de la société, voire des institutions.
16:16 Le défi qui nous est lancé tient en un mot "autorité".
16:20 Autorité à l'égard des familles, parfois viviées de la violence.
16:23 Autorité à l'école, ce lieu sacré que chacun doit apprendre à respecter.
16:27 Autorité implacable que l'Etat doit imposer à des bandes qui deviendront des gangs,
16:32 puis des armées criminelles, si nous laissons faire davantage.
16:36 Pour notre part, nous y sommes prêts.
16:38 Mais vous, monsieur le Premier ministre, qui êtes aujourd'hui en charge de prendre des décisions,
16:43 que comptez-vous faire pour sortir du commentaire et entrer dans l'action ?
16:48 Ces derniers jours, notre pays a été frappé par une série de drames
16:53 qui a profondément ému nos concitoyens.
16:56 Je pense à cette jeune fille violemment agressée devant son collège à Montpellier.
17:01 Je pense à ce jeune roué de coups, battu à mort, aviri chatillon.
17:07 Je pense à cette pharmacienne lâchement assassinée en Guyane.
17:11 On ne peut pas tolérer un certain nombre d'images ou de faits qui ont traversé l'actualité ces derniers jours.
17:18 Il n'y aura jamais dans notre pays de droit à tabasser, de droit à frapper,
17:24 de droit de s'en prendre à un garçon parce qu'il aime une jeune fille,
17:27 de droit à s'en prendre à une jeune fille parce qu'elle n'épouse pas les mêmes convictions, y compris religieuses.
17:35 Oui, il faut ce sursaut dans notre société.
17:38 Nous travaillons avec mon gouvernement, avec mes ministres, à un certain nombre de mesures
17:43 et un plan qui sera présenté dans les prochaines semaines.
17:46 Il y a des enjeux qui concernent la parentalité, ça a été dit.
17:50 Il y a des enjeux qui concernent l'éducation nationale.
17:54 Je le dis, nous devons aller plus loin dans l'échelle des sanctions à l'école
17:58 face à une violence qui commence beaucoup plus jeune et des mineurs qui, de plus en plus tôt,
18:04 se livrent à un certain nombre d'actes qui sont totalement inacceptables.
18:07 J'ai dit ici, à cette tribune, que nous devons arriver à avoir partout et en tout lieu un principe clair.
18:13 Tu casses, tu répares, tu salies, tu nettoies, tu défies l'autorité, on t'apprend à la respecter.
18:18 Je le redis ici, c'est ce principe qui sera suivi par mon gouvernement dans les annonces que nous ferons dans les prochaines semaines.
18:27 On a un condensé de la parole politique. Il faut un sursaut, on ne peut pas, il n'ira jamais en France, nous serons intraitables.
18:33 Tous ces mots se heurtent à une réalité qui est la réalité de la violence.
18:38 Effectivement, beaucoup de gens disent parole et parole.
18:42 - Et encore, Pascal, le fait qu'il est remarquable dans le constat, dans les injonctions, dans l'optatif.
18:49 Le grand problème, c'est qu'on a le sentiment que même un gouvernement qui a de la bonne volonté,
18:57 on ne peut pas estimer qu'il est indifférent à toutes les tragédies qui se passent, donne le sentiment d'une impuissance totale.
19:06 - On va marquer une pause, mais convenez que les sanctions ne sont peut-être pas suffisantes.
19:12 - Il y aurait probablement une annonce de nouvelles sanctions.
19:17 - Oui, mais...
19:18 - Vous avez été le ministre de la Baïa et de l'interdiction et de l'exécution des lois depuis deux heures, donc ça va.
19:23 - On va marquer une pause. Il est 20h26, un peu de discipline, s'il vous plaît.
19:28 - Il est dur, le professeur, ce soir.
19:31 - Écoutez Éric Dupond-Moretti qui a réagi sur Véry Chatillon.
19:34 Et je trouve qu'il y a un parallèle entre Éric Dupond-Moretti et Gabriel Attal.
19:37 C'est-à-dire que le ton est mesuré.
19:39 Le ton n'est pas exceptionnellement obsessionnel contre le Rassemblement national.
19:44 On l'a vu dans la réponse de Gabriel Attal, où il n'a pas invectivé Marine Le Pen,
19:49 alors que généralement il y a de la friture sur la ligne entre les uns et les autres.
19:54 - Mais attendez, c'est bien plus que le ton.
19:56 C'est les mêmes mots, en tout cas les mêmes idées.
19:59 - Ils disent la même chose.
20:00 - C'est formulé différemment, mais ils disent la même chose.
20:03 Et ils sont, finalement, vous pourriez faire une motion de synthèse qui irait aux deux.
20:09 Et c'est la première fois, me semble-t-il, à l'Assemblée nationale
20:12 que je note une telle identité de vue entre la présidente du Rassemblement national et le Premier ministre.
20:17 - Jérôme, sur le constat, parce que là...
20:20 - Là, on parlait du constat, on n'est pas sur l'axe, on parlait du constat.
20:23 - Généralement, il y avait une forme de réponse plutôt agressive.
20:26 - Jusqu'ici, quelqu'un du Rassemblement national parle en invective,
20:31 et le Premier ministre ou le ministre hurle en les traitant de fascistes.
20:34 - Et en disant que c'est de votre faute et que vous voulez mettre de l'huile sur le feu.
20:38 - Et là, manifestement, c'est un ton différent.
20:40 Et j'ai retrouvé ce ton différent aujourd'hui,
20:42 parce que j'ai regardé les débats à l'Assemblée nationale,
20:44 c'est Éric Dupond-Méretti qui, exceptionnellement, n'a pas parlé de Philippe Pétain.
20:48 - Donc, écoutons...
20:49 - Que les choses soient très claires, il n'y a pas de crime d'honneur,
20:53 il n'y a que des crimes d'horreur, et en l'occurrence d'horreur absolue.
20:57 Bien sûr, il m'est interdit de commenter l'enquête en cours.
21:00 Je veux rappeler que si les auteurs sont majeurs,
21:03 ils ont cours la peine de la réclusion criminelle à perpétuité.
21:07 S'ils sont mineurs, ils ont cours 20 ans,
21:11 et la juridiction a toujours la possibilité d'écarter l'excuse de minorité.
21:16 Je veux solennellement rappeler ici, à cet instant,
21:19 bien sûr, la responsabilité des parents quand ils ont oublié leur devoir.
21:23 J'ai vu fleurir, il y a quelques jours, un tweet demandant au président de la République
21:27 combien de condamnations avaient été prononcées.
21:30 C'est plus de 310, depuis que j'ai demandé.
21:33 À ce que l'on mette en place cette responsabilité parentale,
21:37 elle est indispensable.
21:38 La délinquance, c'est l'affaire de toutes, de tous.
21:41 Bien sûr, ce chiffre est en augmentation de 40% depuis le premier trimestre 2023.
21:49 Oui, c'est une lutte collective.
21:52 Oui, ça nous implique toutes et tous, les parents en particulier.
21:56 Monsieur le député, je ne l'ai pas oublié.
21:59 Changement de ton, si vous me permettez.
22:02 Changement de ton, là, on n'est plus dans le déni.
22:04 C'est en effet un ton qu'on ne lui connaissait pas quand il s'agit de répondre aux RN.
22:08 Moi, j'y vois une traduction d'une décision au château, pour le coup, à l'Élysée,
22:12 étant donné que la stratégie dans l'élection européenne,
22:15 d'une dramatisation du choc de l'affrontement face aux RN,
22:18 n'a pas donné les résultats escomptés,
22:20 puisque le RN ne cesse de monter dans les sondages et Renaissance de décrocher.
22:24 Peut-être qu'il a demandé à ses troupes,
22:27 écoutez, il faut prendre les choses différemment.
22:29 La gravité des faits sur cette séquence-là ne permettait pas la polémique,
22:32 mais peut-être que ça va être une bascule sur une autre manière de prendre le débat public.
22:36 Et vous avez raison, parce qu'il me semble que dans son discours à Isieux,
22:39 il me semble que pour une fois, d'habitude, il profite toujours de ce genre d'occasion,
22:43 pour en remettre un peu sur le RN, sans les nommer.
22:47 Est-ce que cela sera efficace ou pas ?
22:49 Bon, un petit mot très rapide sur l'excuse de minorité que vous connaissez peut-être,
22:54 M. Bilger, je ne sais pas si vous êtes favorable ou pas.
22:58 D'abord, elle peut sauter, l'excuse de minorité.
23:01 Il faut faire 13 ans et 16 ans, oui.
23:03 C'est très, très rare. Je ne l'ai vu en 20 ans aux assises, un peu plus de 20 ans,
23:08 je ne l'ai vu sauter qu'une seule fois dans le procès.
23:12 Et là, par exemple, qu'est-ce qu'on fait ?
23:14 Ces jeunes gens qui ont tué Shams Eddin, qui ont peut-être 16 ou 17 ans,
23:18 qu'est-ce qu'on fait d'eux ? On les met en prison toute leur vie ?
23:21 À 16 ou 17 ans ?
23:23 Non, si on retient les...
23:25 Si tant est que, évidemment, l'enquête a prouvé qu'ils étaient coupables, bien sûr.
23:30 Mais probablement, s'ils sont coupables, je ne les vois pas du tout condamnés à de la réclusion à perpétuité.
23:40 Et ceux qui bénéficieront de l'excuse de minorité, il est tout à fait possible qu'elle ne soit pas levée.
23:47 C'est extrêmement rare qu'on l'écarte.
23:49 Vous posez une bonne question.
23:51 Oui.
23:52 Parce que...
23:53 Merci.
23:54 Impossible de les laisser en liberté, mais les condamner à 30 ans, c'est les bousilliers à vie.
23:59 C'est quoi l'alternative ?
24:01 Les centres d'éducation ?
24:04 Vous n'allez pas mettre quelqu'un qui a tué quelqu'un dans un centre de rééducation ?
24:07 Non, mais justement, je pose une question ouverte.
24:10 Existe-t-il une alternative ?
24:13 Je ne sais pas, tu voudrais demander plutôt...
24:15 Est-ce qu'ils peuvent retrouver le sens du bien et du mal ?
24:18 Est-ce qu'ils peuvent comprendre un jour que ce qu'ils ont fait est absolument...
24:22 Voilà, je ne pense à rien.
24:24 Pensez aux familles, pensez à votre mère, et vous aurez peut-être la réponse.
24:27 Alors, M. Boyard à l'Assemblée, je disais tout à l'heure, on a parlé de Mme Rousseau,
24:31 on a des hommes politiques ou des femmes politiques qu'on n'a jamais vues.
24:34 M. Boyard, effectivement, il est dans l'excellence, c'est une œuvre d'art.
24:39 Il a perturbé une nouvelle fois l'Assemblée nationale, je voudrais qu'on l'écoute.
24:44 Et Mme Braun-Pivet s'est mise en colère et elle n'a pas...
24:48 Elle n'a beaucoup de patience.
24:50 Écoutez cette séquence.
24:51 Madame la ministre de l'Éducation nationale, je n'ose pas y croire.
24:54 La semaine dernière, j'ai été contacté par des parents et des lycéens de la voie professionnelle partout en France.
24:59 Tenez-vous bien, depuis la rentrée, soit près de 7 mois,
25:03 plusieurs centaines de milliers de lycéens effectuent leur stage sans être payés.
25:07 C'était pourtant la grande promesse du président Macron.
25:10 Plus de stages pour les lycéens de la voie professionnelle et en contrepartie, une rémunération.
25:15 Alors, Madame la ministre, voilà ma question.
25:17 Où est passé le respect ?
25:19 Où est passé le respect quand ces stages sont payés par l'État et non par les entreprises ?
25:24 Un cadeau pour le patronat qui ne paie rien, une arnaque pour les lycéens qui se retrouvent à travailler.
25:30 1 à 5 euros de l'heure, ce n'est pas de l'enseignement professionnel, c'est de l'exploitation.
25:35 Oui, nous avons fait avec le président de la République de la filière professionnelle une filière d'excellence.
25:41 Et notamment... Mais vous allez écouter ma réponse.
25:44 Et notamment avec la réforme de la filière professionnelle qui a pu être mise en place grâce à cette majorité.
25:50 Mais vous voulez parler d'arnaque, Monsieur Louis Boyard.
25:54 Mais l'arnaque ici, c'est qui ?
25:56 C'est qui ? Qui osait aussi nous demander des leçons ?
25:59 Alors que vous, vous êtes opposé à la mise en place de cette réforme.
26:02 Alors que vous, vous êtes opposé à la mise en place de cette gratification.
26:06 Alors oui, Monsieur Louis Boyard, vous pouvez parler de gratification.
26:09 Vous pouvez dire que vous n'osez pas y croire.
26:11 Mais moi, je n'ose toujours pas croire à votre capacité à faire de l'indécence votre seule compétence.
26:17 Je vous remercie, Madame la Ministre.
26:20 La parole est à Madame Anne-Laure Babaut pour le groupe démocrate.
26:26 Merci, Madame la Présidente.
26:29 Ma question s'adresse au ministre délégué...
26:32 Monsieur Boyard !
26:34 Non, non, vous vous taisez.
26:37 Autrement, je vous appelle.
26:39 C'est l'hémicycle. Vous voulez parler de l'hémicycle, Monsieur Boyard ?
26:43 Pendant tout le long de votre question, vous ne respectez pas cet hémicycle.
26:46 (Applaudissements)
26:53 La bêtise victorieuse.
26:55 Oui, mais ce qu'il y a de dramatique, moi, encore une fois, je crains d'être très minoritaire.
27:02 Pourquoi Louis Boyard est insupportable ?
27:06 Ça, c'est clair. Je ne lui donne même pas le...
27:09 Vous allez défendre Louis Boyard, là.
27:11 Non, non, pas du tout. Au contraire.
27:13 Mais par moments, on se dit, en face, on a des médiocrités aussi.
27:18 Je veux dire...
27:19 Mme Levenau, elle lui répond pas mal.
27:20 Je ne suis pas emballé par cette porte-parole.
27:23 Moi non plus.
27:24 Moi non plus, mais je trouve qu'elle lui a bien répondu.
27:26 Oui, mais vous êtes plus tolérant que moi, en général.
27:30 Boyard est un agitateur.
27:32 Dans l'hémicycle, il est un agitateur.
27:34 Il y a d'ailleurs des sanctions, rappel aux règlements, inscription au PV,
27:37 qui fait que ton indemnité tombe et ça peut te faire mal.
27:40 C'est fou ce que vous êtes gentil pour l'agitateur.
27:42 Pourquoi ?
27:43 C'est un rassemblement, un député de rassemblement national, un jour,
27:46 qui avait dit un mot qu'il ne fallait pas.
27:48 Il avait été exclu pendant trois mois et c'était un fasciste.
27:50 Il est sûr qu'il retourne chez lui.
27:52 Oui, c'est ça qu'il avait dit et vous le savez bien.
27:55 Mais il a dit autre chose.
27:56 Mais restons sur Boyard.
27:58 Agitateur, c'est tellement sympathique comme "Waouh, oui, c'est un agitateur".
28:01 C'est pas ma culture politique, M. Boyard.
28:04 Ça ne l'a jamais été.
28:06 Je crois que sa culture à lui...
28:08 Non, ce n'est absolument pas la mienne.
28:09 Et vous le savez très bien.
28:10 Je suis d'accord avec vous.
28:11 C'est absolument pas mon éducation et ma formation politique.
28:13 Je ne suis pas sûr que lui, il sache que c'est une culture.
28:15 Mais il y a une chose à force.
28:16 C'est-à-dire que le fait de faire Rousseau, le fait de faire Boyard,
28:20 on verse dans une vision du Parlement qui n'est pas toute la réalité.
28:25 Il y a aussi des parlementaires remarquables dans cette mandature
28:29 et dont on ne parle rarement.
28:31 Si on doit rester sur lui, Boyard,
28:34 un, il est mal élevé,
28:36 deux, quand on est un représentant du peuple, élu de la nation,
28:43 je trouve qu'on se tient, on mesure sur le gage, on s'habille,
28:46 on n'invective pas, il y a des gestes qu'on ne fait pas.
28:49 Il y a des gestes qu'on ne fait pas.
28:50 Troisièmement, c'est une tête à claques, à minima.
28:55 Je ne comprends pas qu'il n'y ait pas à l'intérieur du règlement du Palais Bourbon
29:00 quelque chose qui l'empêche de siéger en séance publique
29:04 pendant plusieurs séances, plusieurs blocs.
29:06 Il y a quand même quelque chose qui est un peu inquiétant.
29:09 C'est une décision à conférence des présidents de groupe.
29:12 Ce Boyard-là est une idole dans certaines facs.
29:16 Il arrive à Nanterre.
29:17 J'en suis même pas sûr.
29:19 Eh bien si, quand il arrive à Nanterre,
29:22 et ça me déçoit.
29:24 Oui, mais personne n'est dupe.
29:25 Vous savez, c'est dans l'Ange Bleu.
29:27 Il y a un personnage qui s'appelle le professeur Unrat.
29:30 On le met au milieu et on se moque de lui.
29:32 Bon, c'est le professeur Unrat.
29:34 Et puis personne n'est dupe.
29:35 Écoutez, moi je pense qu'il est surtout emblématique de la baisse générale du niveau.
29:39 À ce point, et des universités.
29:44 On en parlera tout à l'heure.
29:46 Le pape.
29:48 Le pape, parce que le pape a rappelé aux gens.
29:50 Le pape est catholique ?
29:51 Le pape est catholique.
29:52 Il a fait une surprise.
29:54 Oui, effectivement.
29:55 Vous aimez bien ce pape ?
29:59 Ça me tarde de lire le texte.
30:01 Oui, mais là il a remis les choses, pardonnez-moi,
30:03 il a remis l'Église au milieu du village.
30:05 Sur certains sujets, je sais lesquels.
30:07 Et sur d'autres, il fait des avancées.
30:09 Oui, mais c'est surtout ce qui sera retenu.
30:11 C'est ce qu'il a dit sur l'avortement.
30:14 Il a parlé de meurtre.
30:15 Je ne suis pas certain.
30:16 En tout cas, c'est ça qui est plutôt commenté aujourd'hui.
30:19 Voyez le sujet.
30:20 Je vous arrête.
30:21 Pardon.
30:22 Non, je vous en prie.
30:23 Non, je voulais dire, quand il se trompe, c'est qu'il fait l'homme politique.
30:26 Mais le pape, c'est bien.
30:28 C'est une formule que je vous propose de déposer.
30:33 Pour qu'on ne vous la prenne pas.
30:36 Le pape, c'est bien.
30:38 Ça ne veut pas dire grand-chose.
30:40 Par moment, il tombe dans l'homme politique, ce pape.
30:43 Non, il rappelle la doctrine sociale de l'Église.
30:46 Il rappelle les évangiles.
30:48 La dignité humaine.
30:50 Celle des migrants qui sont aussi des personnes humaines.
30:52 Je suis désolé.
30:53 Le message de l'Église, c'est l'espérance.
30:55 Ce n'est pas faire de la politique.
30:57 Pardonnez-moi de dire comme ça.
30:58 Ce n'est pas faire de la politique, mais de rappeler...
31:00 Vous êtes catholique ?
31:01 Non, mais j'ai de grandes...
31:02 Non, il ne faut pas simplement être catholique.
31:05 Discuter de la doctrine sociale de l'Église.
31:08 Je sais que vous n'êtes pas revenu de Vatican II.
31:11 Que ça vous a fait un mal terrible.
31:13 Que vous êtes toujours sonné et groggy et KO debout.
31:16 Mais il y a eu quelques évolutions.
31:18 Voilà, merci.
31:19 Ça, ce n'est pas bien.
31:21 C'est pas bien, je sais.
31:22 C'est Pascal Varese.
31:23 On l'attend.
31:24 Je vous dis...
31:25 Comment ?
31:26 Vous allez...
31:27 On l'attend, bien sûr.
31:28 Je vous dis, le message...
31:29 Si l'Église de Rome reste sur son message de la foi,
31:33 à mon avis, elle parle plus aux uns et aux autres que si elle fait de la politique.
31:37 Ça n'engage que moi ce que je vous dis.
31:39 Mais en revanche, je vous propose d'écouter le sujet d'Augustin de Nadieu.
31:43 Il y avait quand même quelque chose d'important dans Vatican II.
31:46 C'est que le peuple déissé avait été enlevé.
31:49 Mais c'est vrai que...
31:50 Pardonnez-moi, ce que je peux regretter dans Vatican II, c'est le décorum.
31:55 C'est la mise en scène.
31:56 Ce n'est pas moi qui le dis, c'était le cardinal Ratzinger avant qu'il soit pape.
32:01 C'est l'enfant-lavire.
32:02 Exactement.
32:03 Il disait, les messes sont devenues ennuyeuses et la liturgie est devenue ennuyeuse et opaque.
32:10 Ce sont les mots du cardinal Ratzinger en 2005 avant qu'il soit pape.
32:14 Donc c'est vrai que ça, on peut être sensible au décorum.
32:17 Mais écoutons le sujet d'Augustin de Nadieu, le bien nommé.
32:21 Solennellement intitulé "Dignitas Infinitas", la déclaration sur la dignité humaine en français,
32:28 le texte publié par le Vatican hier vient réaffirmer les principes éthiques
32:32 qui fondent la vision de l'Église catholique de la personne humaine.
32:35 14 thématiques y sont abordées, parmi lesquelles la théorie du genre, l'avortement,
32:40 la gestation pour autrui, l'euthanasie et le suicide assisté ou encore les migrants.
32:45 Des sujets plus ou moins dans l'actualité, sur lesquels l'Église a voulu rappeler sa pensée.
32:51 Toute intervention de changement de sexe risque en général de menacer la dignité unique
32:56 qu'une personne a reçue dès le moment de la conception.
32:59 Sur l'homosexualité, l'Église se dresse contre sa criminalisation,
33:03 toujours en vigueur dans de nombreux pays, notamment en Afrique.
33:07 L'Église dénonce le fait que dans certains endroits, de nombreuses personnes soient emprisonnées,
33:13 torturées et même privées du bien de la vie uniquement en raison de leur orientation sexuelle.
33:18 Sur la fin de vie, l'Église redit sa ferme opposition à l'euthanasie et au suicide assisté,
33:23 alors qu'un projet de loi sur la fin de vie ouvrant le droit à une aide à mourir
33:27 doit être présenté mercredi en Conseil des ministres en France.
33:31 Il y a deux mots qui sont employés et qui effectivement ont fait réagir aujourd'hui,
33:35 c'est le mot meurtre.
33:37 Parce que si vous dites que l'avortement est un meurtre,
33:39 ça veut dire que celui qui le fait est un meurtrier ou un criminel,
33:42 donc forcément beaucoup de gens ont pu réagir,
33:45 notamment des jeunes gens qui ne comprennent pas forcément que le pape est dans son rôle
33:50 et dans son rôle de chef des catholiques.
33:52 Et puis il y a le mot suicidaire qui a été employé.
33:55 C'est-à-dire aider le suicidaire à mourir.
33:59 Je ne suis pas sûr que le mot suicidaire soit le mieux adapté.
34:02 Quelqu'un qui est en fin de vie, qui est en soins palliatifs,
34:05 qui souffre de martyr et qui veut abréger ses souffrances,
34:08 dire de lui qu'il est suicidaire,
34:10 et c'est d'ailleurs pour ça que le mot suicide assisté d'Emmanuel Macron,
34:13 il l'avait écarté parce qu'il trouvait que le mot était trop dur.
34:16 Mais de dire que cette personne-là est suicidaire, ça peut effectivement…
34:22 Là, il y a discussion.
34:24 Si j'ai bien compris, le sens très intéressant et légitime qu'on donne au concept de dignité,
34:33 j'aime énormément la manière dont on le reprend, dont il y donne sens,
34:39 par rapport, je crois, à une déclaration du président de la République
34:43 sur l'avortement où il avait parlé, ou l'aide à mourir,
34:50 où il avait parlé d'un problème de dignité.
34:53 C'est une toute autre dignité.
34:55 Là, j'aime beaucoup ce qu'a dit le pape qui a adopté un registre qui devrait être le sien.
35:00 - Pour ce que ça vaut, j'ai écouté France Inter tout à l'heure,
35:03 j'ai l'impression qu'on lui pardonne, disons ce terme sur l'avortement,
35:07 au nom de ses positions sur l'immigration.
35:09 Et vous savez, vous connaissez évidemment cette phrase de Chesterton,
35:12 que le monde est plein d'idées chrétiennes devenues folles.
35:15 Chesterton, catholique anglais, extrêmement drôle,
35:17 comme beaucoup de catholiques anglais.
35:19 Et si vous voulez, on a aujourd'hui à gauche des idées chrétiennes devenues folles.
35:23 Mais au départ, ces idées de la dignité que chaque être humain, si vous voulez,
35:27 et notre prochain, me semblent quand même, si eux ne disent pas ça, qui va le dire ?
35:31 - Bien sûr.
35:32 - Je trouve le pape à sa place, avec une petite surprise,
35:37 qui est ce qu'il dit sur l'homosexualité.
35:39 - Oui, la première fois, le document de Magistère, une société a apparu.
35:42 - Elle n'a jamais été aussi claire dans la doctrine de l'Église,
35:44 même dans la doctrine moderne.
35:46 Pour le reste, c'est du classique.
35:48 Alors, les mots changent un petit peu.
35:50 - C'est du classique avec des mots plus...
35:53 - Avec des mots plus...
35:54 - Les deux mots que j'ai cités, meurtres et le mot suicidaire,
35:57 ont été fortement remontés aujourd'hui.
35:58 - Et sur l'homosexualité, c'est pas un changement pour lui ?
36:01 - C'est pas un changement, parce qu'il y a vraiment...
36:03 - Il avait déjà dit, mais ça n'a jamais été au tout cas...
36:05 - C'est la première fois que c'est écrit, Pascal.
36:07 - Non, mais ils l'ont déjà dit, l'accueil des personnes, il l'a déjà dit.
36:10 - Oui, mais là, il met les points sur les vies, ça me paraît très bien.
36:13 - Oui, oui.
36:14 - Très bien.
36:15 - En tout cas, vous voyez, il y a l'abbé Nicolas Jouy qui nous écoute,
36:20 qui dit "Olivier parle d'or à propos de la doctrine sociale de l'Église".
36:23 - Oui, c'est la doctrine sociale de l'Église.
36:25 Mais vous savez, on peut ne pas croire en Dieu
36:27 et suivre passionnément l'évolution de l'Église.
36:32 - Bien sûr, j'ai appris ma...
36:33 - Je viens de cette culture-là.
36:34 - Les droits de l'homme et la laïcité...
36:36 - L'agnostic, c'est pas la même chose que ne pas croire être athée.
36:39 - Je crois qu'il y a quelque chose...
36:41 - Les droits de l'homme et la laïcité viennent de l'Église.
36:43 - Je viens d'une famille où un grand-oncle,
36:45 maire d'un petit village qui était communiste,
36:48 avait tous les dimanches son entretien avec le curé de mon village.
36:51 C'est des discussions qui étaient passionnantes.
36:53 - Mais vous avez raison.
36:54 - Passionnantes.
36:55 - Donc un mio et un pepone.
36:56 - Voilà.
36:57 - Alors sachez déjà qu'il y a quelque chose.
36:59 Après l'heure des pros, ce sera Olivier Benkemi.
37:01 C'est dans 10 minutes.
37:02 Bon, après...
37:03 - On marche sur l'eau ?
37:04 - On ne sait pas.
37:05 - Pour moi, il y a un au-delà.
37:07 - C'est pas pour Jésus.
37:08 - Non, non, non.
37:09 - Ça n'avance pas.
37:10 - Non, non, non.
37:11 - Le niveau de l'écureuil s'effondre.
37:13 Je trouve que c'est l'information la plus importante.
37:15 - Évidemment.
37:16 - Ce matin, on a commencé par ça.
37:17 Voilà, c'est l'information la plus importante de la journée.
37:19 Pourquoi ?
37:20 Parce qu'on apprend que les 16-19 ans
37:26 lisent 1h25 par semaine.
37:29 D'ailleurs, les 7-19 ans.
37:31 J'ai dit les 16, les 7-19 ans.
37:33 On apprend qu'ils lisent 1h25 par semaine.
37:36 On ne sait pas d'ailleurs ce qu'ils lisent.
37:37 Ça peut être la notice de la presse réelle ou n'importe quoi.
37:40 - Ils sont obligés de le lire.
37:41 - Je ne pense pas qu'ils lisent le Rouge et le Noir.
37:43 - Quand ils sont obligés.
37:45 - Mais ce qui compte, c'est de lire.
37:46 - Je suis d'accord avec vous.
37:47 Oui, mais lire la notice du lave-vaisselle,
37:49 ce qui compte de lire, ça ne va pas.
37:51 - Non, mais il parle forcément tout le temps.
37:52 - Et parallèlement, ils sont à 3h11 d'écran par jour en moyenne,
37:58 ces mêmes jeunes gens.
38:00 - On voit 5h10.
38:01 - Oui, c'est 5h10 ?
38:03 - Je ne sais pas ce que je vois.
38:04 Il me semble que c'est 5h10.
38:05 Je crois que c'est le chiffre que j'ai.
38:06 - Oui, temps moyen consacré aux écrans,
38:08 c'est 19 minutes par jour.
38:11 - Parce qu'1h20 par semaine, c'est 19 minutes par jour,
38:14 Jean-Pascal.
38:15 - Oui.
38:16 - Puisque 1h20, c'est 4h30.
38:18 - C'est bon, c'est bon.
38:19 - Je suis d'accord.
38:20 Bon, enfin, bref.
38:21 De toute façon, on voit bien, les jeunes gens qui sont venus,
38:24 des jeunes gens qui lient un roman de 300 pages,
38:26 qui sont capables de se concentrer, etc.
38:28 Manifestement, ça n'existe pas, ça n'existe pas plus.
38:31 Donc, la lecture va s'arrêter, tout simplement.
38:34 Les livres, sans doute, vont s'arrêter.
38:36 Ici, on se projette 50 ans.
38:38 Puisque plus personne n'a envie, plaisir de lire.
38:44 - Et il y a un lien avec les sujets précédents.
38:46 Parce que si les gens sont violents...
38:48 - Si tout le monde parle...
38:50 - Après, il va m'aider, bien sûr.
38:52 - Non, très vite, il y a un lien, il me semble,
38:53 avec les sujets précédents.
38:54 Si les gens sont violents, c'est qu'ils disent...
38:56 Si des jeunes sont violents, c'est qu'ils n'ont plus les mots
38:59 pour penser.
39:00 Mais bien sûr, ils n'ont plus de mots pour penser
39:02 ce qui leur arrive pour se représenter.
39:04 Et donc, votre lecture, Pascal, à quoi elle vous en servit ?
39:06 À vous forger une vision du monde.
39:08 À être capable de penser ce qu'il y avait autour.
39:10 Mais bien sûr, si...
39:11 - C'était plus l'éducation des parents qui te permettait...
39:14 - Moi, je crois...
39:15 - Il y avait beaucoup de gens dans les familles qui ne lisaient pas non plus.
39:18 Tout le monde ne lisait pas dans la génération.
39:20 - La non-maîtrise du langage...
39:22 - Il y a plein de gens qui ne lisaient pas.
39:24 - La non-maîtrise d'un langage pour représenter,
39:26 d'un imaginaire pour penser le monde dans lequel on vit,
39:30 il ne vous reste que la violence quand vous êtes affronté.
39:33 - Moi, je vois le lien, mais je ne veux pas me tromper.
39:35 - Ceux qui lisaient entre 5 et 18 ans,
39:38 ceux qui lisaient régulièrement, même dans ma génération,
39:41 régulièrement des livres, des romans, étaient minoritaires.
39:44 - Oui, mais...
39:45 - Dans une classe, déjà, tout le monde ne lisait pas,
39:48 tout le monde n'avait pas ce goût de la lecture.
39:50 - Il n'empêche que ce que dit Elisabeth est vrai
39:52 pour cette minorité qui, malheureusement, existe de plus en plus
39:57 où, faute d'avoir les mots, on met les coups.
40:01 Je crois beaucoup à...
40:03 - Restons sur le niveau de la lecture.
40:05 - Le niveau de la lecture, évidemment, mais on le constate.
40:08 La lecture, en tant que telle, disparaît,
40:13 parce que, vous l'avez dit, elle exige d'abord le désir de se cultiver.
40:19 Elle exige ensuite la volonté de concentration
40:24 qui disparaît profondément.
40:26 Et puis, ensuite, elle exige de comprendre
40:30 que la lecture est un formidable outil pour la compréhension humaine.
40:35 C'est-à-dire qu'elle permet, non pas de remplacer l'existence,
40:40 mais d'une certaine manière de prendre de l'avance.
40:43 - C'est comme une frappe, je l'ai vu.
40:45 - Je déchiffre mes frais, je mets deux bémols.
40:47 Globalement, on n'a jamais vendu autant de livres en France
40:50 que ces dernières années.
40:52 Ce ne sont pas les mêmes livres que les parents, nos grands-parents.
40:55 - Nos grands-parents ne lisaient pas Madame Bovary et Proust.
40:58 Il faut arrêter d'imaginer cette légende.
41:02 - Il y a un garçon qui lit des livres.
41:04 - Il lisait des choses parfois légères.
41:06 - Oui, bien sûr.
41:08 Le principe de la jeunesse, c'est que ça disparaît.
41:12 J'espère que ces 7-19 ans, quand ils auront 40-50 ans,
41:17 ne sont plus accro à leurs écrans.
41:19 - Si vous n'aimez pas ça à 15 ans, vous n'avez pas de la reste.
41:22 - Je ne sais pas.
41:24 - Ce qui est ennuyeux dans cette génération,
41:28 c'est que tu n'as pas de plaisir.
41:30 Pourquoi ? Vous avez dit que tu lis pour te cultiver.
41:32 Je ne suis pas d'accord.
41:34 Je lis parce que ça me fait plaisir.
41:36 Je ne me dis pas que je vais me cultiver.
41:38 Ou alors, quand je dois lire professionnellement.
41:40 Mais la vraie raison d'un livre, quand j'achète un livre,
41:42 c'est que j'ai envie de le lire.
41:44 J'ai du plaisir à le lire.
41:46 - Quand vous êtes sur votre téléphone.
41:48 - Je ne me dis pas que je lis pour briller dans un dîner.
41:51 - Bien sûr, mais Pascal, moi aussi, je lis par plaisir.
41:55 J'ai toujours lu par plaisir.
41:58 Mais on s'aperçoit que lire les grandes œuvres,
42:01 ce n'est fondamentalement pas le bon.
42:03 - Par rapport à ce que vous avez montré,
42:05 je ne crois pas que le temps sur écran soit discriminant
42:07 entre la jeune génération et la nôtre.
42:09 Combien nous passons de temps sur écran ?
42:11 - Je pense que la moyenne...
42:13 - On peut lire aussi, sur écran.
42:15 Moi, j'ai beaucoup sur écran.
42:17 Ce n'est pas le même plaisir.
42:19 - Non.
42:21 - Le même délassement qu'on lirait à l'écran.
42:23 - Un petit mot, parce qu'on a fait...
42:25 Je parlais des hommes politiques qui ont égréné cette émission.
42:28 On a eu, à commencer par Mme Brousseau,
42:30 on a eu M. Boyard et maintenant,
42:32 voilà Mme Tondelier.
42:34 Vous allez voir ce que Mme Tondelier dit ce matin à France Inter.
42:36 Elle ne veut pas choisir entre le charbon et le nucléaire.
42:38 Elle explique que c'est la peste et le choléra.
42:40 - On va vivre à la bougie ?
42:42 - Quand on est à ce niveau-là,
42:44 sur le nucléaire, qui, depuis 50 ans,
42:47 ne pose aucun problème,
42:49 qui est une énergie décarbonée,
42:51 qui est une énergie...
42:53 - Pas chère. - Pas chère.
42:55 Et que vous avez, pour des raisons purement idéologiques,
42:57 une Mme Tondelier et d'autres
42:59 qui expliquent qu'elle ne veut pas choisir
43:01 entre la peste et le choléra,
43:03 entre le charbon et le nucléaire.
43:05 - Ça veut dire qu'on s'éclaire quoi ? La bougie ?
43:07 - Je ne sais pas à quoi on s'éclaire,
43:09 mais je pense qu'elle aurait besoin d'être éclairée.
43:11 - Elle n'a pas la lumière à tous les étages.
43:13 - Non. Ne dites pas ça non plus.
43:15 - Elle pourrait être éclairée, ça me paraît plus délicat.
43:17 - C'est plus délicat.
43:19 - Toutes les personnes qui se disent
43:21 "comment on fait, comment on fait ?" qui paniquent,
43:23 se disent "peut-être que le nucléaire, ça va nous sauver",
43:25 comme certains agriculteurs pensent que les méga-bassines vont les sauver.
43:27 Moi j'appelle ça des objets traditionnels,
43:29 c'est comme les doudous pour les enfants,
43:31 on leur dit "prenez ça, ça va bien se passer".
43:33 C'est un peu plus compliqué que ça,
43:35 et personne n'est obligé de choisir entre la peste et le choléra.
43:37 Je le formulerai comme ça.
43:39 On voit bien que les promoteurs du nucléaire
43:41 proposent ça comme la solution magique.
43:43 Malheureusement on n'a pas de solution magique pour traiter ces déchets
43:45 qui ne sont pas vraiment meilleurs que le changement climatique
43:47 pour les générations futures.
43:49 Sur le nucléaire, il faut dire les choses, c'est extrêmement long à développer.
43:51 L'EPR de Flamanville, ça fait combien d'années qu'on l'attend ?
43:53 Et ça fait combien de milliards de déplacements ?
43:55 On ne sait pas le faire.
43:57 Et celles et ceux qui vous disent
43:59 "ne vous inquiétez pas, les nouveaux EPR vont arriver",
44:01 ils n'arriveront pas avant 2040-2045.
44:03 C'est les faits. Ils seront en fonction jusqu'en 2100-2110.
44:05 Emmanuel Macron vous a dit
44:07 "qui aurait pu prévoir ce qui se passerait l'été prochain sur le climat ?"
44:09 Il sait prévoir en 2100-2110
44:11 où sera le niveau de la mer.
44:13 Quand le niveau d'urone sera à 40%
44:15 moins élevé en 2050,
44:17 il sait comment il aura assez d'eau pour ses centrales.
44:19 Il sait ce qui fera des déchets qu'il n'arrive toujours pas à enterrer à bure.
44:21 Voilà.
44:23 Je vous dis, c'est un choix entre la peste et le choléra.
44:25 Je n'ai pas envie d'être anti-nucléaire par principe
44:27 comme si c'était ma raison de vivre,
44:29 mais franchement, je n'ai pas de raison d'être rassurée non plus et je ne le suis pas.
44:31 Elle n'en sait rien de ce qui se passera dans 20 ans,
44:33 dans 30 ans, elle n'en sait rien du tout.
44:35 Et d'où elle tire que dans 20 ans, il y aura 40%
44:37 de débit d'urone en moins ?
44:39 Mais elle n'en sait rien !
44:41 Oui, mais juste pour dire un sujet.
44:43 Elle n'en sait rien, personne n'en sait rien.
44:45 Il faut avoir une sorte d'humilité.
44:47 En fait, il y a des choses qu'on ne sait pas exactement.
44:49 Il y a des choses qui nous échappent.
44:51 Le fait qu'on puisse réfléchir
44:53 les enjeux énergétiques
44:55 par le biais de l'enjeu climatique
44:57 est un vrai sujet.
44:59 Le problème, c'est qu'elle n'a pas de plan B.
45:01 C'est-à-dire qu'elle ne nous dit pas
45:03 à moins de tomber dans un projet
45:05 absolument de décroissance.
45:07 Mais attends, surtout quand tu dis que tu ne veux pas
45:09 choisir entre le nucléaire et le charbon,
45:11 déjà là-dessus, on peut dire que c'est un folie.
45:13 On peut dire que si tout ce qu'elle dit
45:15 sur le nucléaire qui ne va pas, ça fait 20 ans
45:17 qu'elle ne cesse de le faire ralentir,
45:19 ça fait 20 ans qu'elle nous oblige à démanteler EDF.
45:21 Je suis tombé sur une interview
45:23 l'autre jour, par hasard,
45:25 sur France Inter avec Ali Badiou.
45:27 Il recevait quelqu'un qui était un spécialiste du glyphosate
45:29 qui leur disait que c'était formidable le glyphosate.
45:31 C'était très ennuyeux, France Inter.
45:33 Ali Badiou ne cherchait
45:35 pas ses entendants à vouloir lui dire
45:37 "non, il n'y a aucun souci avec le glyphosate".
45:39 - Toutes les agences de santé nationale
45:41 supranationale européenne disent
45:43 qu'il n'y a pas de danger. Et pourtant on a inventé un...
45:45 - Alors tu as des gens
45:47 pour des raisons idéologiques, effectivement.
45:49 - Mais c'est un grand débat.
45:53 - Je vois Olivier Henkemoen qui est là.
45:55 D'abord je le remercie
45:57 d'être avec nous.
45:59 On va terminer à cette émission. Il ne reste qu'à deux minutes.
46:01 On peut terminer exceptionnellement
46:03 avec une chanson de Michel Zardeau
46:05 pour faire plaisir à nos détracteurs.
46:07 - En 31 heures, vous avez pris le pli.
46:09 - Pourquoi ? Deux et huit.
46:11 - Vous avez pris le pli.
46:13 - Je rappelle...
46:15 Ah oui, alors j'ai quand même quelque chose
46:17 à vous montrer. Parce que là, heureusement,
46:19 j'ai oublié cette semaine, vous savez que je présente
46:21 "Service littéraire"
46:23 régulièrement de notre ami
46:25 François Cereza.
46:27 François Cereza, Michel Audiard,
46:29 "Il ne tue pas, il intimide", c'est un papier de Bernard Marlino
46:31 qui est formidable. Et vous lirez
46:33 ce papier "Commissaire politique"
46:35 de François Cereza qui
46:37 parle effectivement
46:39 des commissions d'enquête
46:41 notamment, qui ont reçu les journalistes
46:43 de CNews.
46:45 Quand un journaliste demande à Saint-Jos,
46:47 s'il est de droite ou de gauche, il répond qu'il est humaniste.
46:49 On se bidonne, cet univers sinueux.
46:51 Vous savez, qui est M. Joss,
46:53 qui est le monsieur qui avait le fameux rapport
46:55 qui a servi...
46:57 - Il manque d'objectivité. - Exactement.
46:59 "Saint-Jos ou Saint-Just" dit François Cereza.
47:01 Donc vous lirez
47:03 effectivement, ces soutiers de l'intolérance
47:05 lampistes de l'anodin se mettent en avant
47:07 à titre décoratif, Ersatz du petit
47:09 poussé chaussant les bottes de l'ogre.
47:11 Et il termine en disant
47:13 des gens qui ne doutent jamais et qui pensent
47:15 pour tout le monde, comme Félix
47:17 Dziedzinski, créateur de la
47:19 Tchéka et commissaire politique en chef
47:21 de Lénine, il clame bien haut, pour ceux
47:23 qui ne sont pas, de notre avis, quatre murs.
47:25 - C'est trois de trop.
47:27 - Et effectivement, il fait un parallèle
47:29 avec ses commissions
47:31 d'enquête et le célèbre
47:33 M. Saint-Aul. Donc ces services littéraires,
47:35 lisez ça,
47:37 abonnez-vous, parce que
47:39 vraiment, c'est toujours très intéressant.
47:41 Il y a un papier également de Christian Montaignac
47:43 qui a longtemps été à l'équipe, le dernier des
47:45 Justes sur Camus, et puis ce papier
47:47 sur Michel Audillard qui est absolument formidable.
47:49 Il est 20h59. - Et n'hésitez pas
47:51 à montrer Causeur. - Ah, Causeur, je vous montre bien sûr.
47:53 - Jordan Bardella,
47:55 quoi ma gueule ? - C'est parce que
47:57 c'est à cause de la chanson de Johnny,
47:59 c'est l'idole des jeunes.
48:01 - Ah, c'est l'idole des jeunes ? - Ah, 31%
48:03 des jeunes apprécient
48:05 Jordan Bardella, c'est le premier
48:07 leader politique chez les jeunes.
48:09 - Il y a Michel Onfray, il y a un papier de Jean-Claire
48:11 que je n'ai pas tout à fait compris.
48:13 - C'est un intellectuel.
48:15 - Sur l'art
48:17 contemporain. - Voilà, mais
48:19 Jean-Claire est un grand conservateur.
48:21 - Je vais le relire ce soir pour mieux comprendre.
48:23 - C'est Jean-Claire, si j'ose dire.
48:25 - L'esprit, l'esprit, au revoir.
48:27 L'esprit, au revoir.
48:29 J'ai envie de...
48:31 Le pape, c'est bien.
48:33 - Le pape, c'est bien.
48:35 - Je suis ce qu'on retendra de cette soirée.
48:37 - Le pape, c'est bien. - Monsieur Benké Moon,
48:39 vous avez fait du sport aujourd'hui. - Bien sûr,
48:41 comme tous les jours. - Je vous crois toujours.
48:43 - Mais je ne vous ai pas croisé dans le vestiaire.
48:45 Ça me rassure parfois. - Gardons
48:47 un peu de distance. - Est-ce que
48:49 vous êtes l'idole des jeunes ? - Vous êtes l'idole des jeunes
48:51 ou pas ? - Non. - Non.
48:53 - Je ne sais pas ce que vous vouliez faire avec votre Michel Sardou,
48:55 vous avez resté un peu... - Non, mais parce que
48:57 en fait, Sardou va être
48:59 décoré... - C'est un mérite.
49:01 - Du mérite. Je crois commandeur.
49:03 - Oui, commandeur. - Commandeur. - Il le mérite.
49:05 - Oh là là.
49:07 - C'est une soirée... - Le niveau baisse.
49:09 - C'est l'almanach vermo.
49:11 C'est le hérisson
49:13 et l'almanach vermo.
49:15 Et...
49:17 Et donc on a Sandrine Rousseau,
49:19 elle parle de parti arcade.
49:21 Tout ça est grotesque.
49:23 - Misère. - Ce que nous avons voulu...
49:25 - Manuel Valls sera là dans un instant.
49:27 - Ah, c'est bien. - Il a beaucoup de choses
49:29 à dire sur... - Exactement, oui.
49:31 - Il a une chose qui le rend
49:33 en colère, il l'a dit
49:35 il y a quelques minutes, on va en parler, c'est une déclaration
49:37 de Stéphane Séjourné sur Israël.
49:39 Il y aura des sanctions. Des sanctions contre Israël
49:41 ces dernières heures.
49:43 Quelles sanctions ? Pourquoi ? Comment ? Vous allez voir que
49:45 dans un instant, dans quelques temps, on va dire
49:47 qu'Israël commet un génocide.
49:49 On va suivre ce que dit l'ONU.
49:51 - C'est pas loin. - En tout cas, vous entendrez... On n'est pas loin.
49:53 - Il y a une situation en Gaza
49:55 qui peut nous faire réfléchir. - Oui, on rappelle
49:57 inlassablement que le 7 octobre,
49:59 c'est le Hamas qui est entré
50:01 sur le territoire d'Israël
50:03 et qu'Israël, depuis, répond.
50:05 Voilà. Et c'est important
50:07 de le dire parce que l'agresseur
50:09 en l'espèce, c'est le Hamas. - Six mois après,
50:11 quel résultat ? - Bien sûr, mais...
50:13 - Six mois après, le Hamas... - C'est un sujet.
50:15 - Le Hamas ne sera plus au pouvoir à Gaza.
50:17 - Un enfant effrayant.
50:19 - Oui, c'est effrayant. - Bien évidemment.
50:21 Mais le Hamas, évidemment,
50:23 est responsable. Le Hamas
50:25 est responsable de cette situation
50:27 et le Hamas a pris en otage
50:29 la population de Gazaoui.
50:31 C'est une ligne qu'on peut tenir.
50:33 Vous en conviendrez ?
50:35 Une ligne qu'on peut tenir et regretter, bien évidemment.
50:37 - On peut la discuter.
50:39 - On peut rediscuter que le Hamas a pris
50:41 en otage la population
50:43 de Gazaoui. - On peut discuter le fait que le gouvernement
50:45 de Benjamin Netanyahou, après la guerre,
50:47 parce qu'il faut que ça s'arrête... - C'est autre chose.
50:49 - C'est terminé. C'est terminé. Je remercie
50:51 Benjamin Nau, bien sûr, qui était là,
50:53 comme d'habitude.
50:55 Jérémy était à la réalisation, Philippe était à la vision,
50:57 Jean-François Kouvelard était au son. Merci à Benjamin Nau,
50:59 à Thomas Saint-Jean, Noemi Ardy,
51:01 que je remercie, qui est une nouvelle venue avec nous.
51:03 Toutes ces émissions seront retrouvées sur
51:05 cnews.fr. Olivier, dans une seconde, rendez-vous demain matin.
51:07 matin.
51:09 Merci.