• il y a 8 mois
François-Xavier Bellamy, le candidat républicain aux élections européennes et la tête de liste socialiste Place publique, Raphaël Glucksmann, s'affrontent dans notre émission "C'est pas tous les jours dimanche", à 18h pour une heure de débat.

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Transcription
00:00 En réalité, je pense sur ce sujet le contraire de Rafael Luxman.
00:03 Je crois que dans le discours qui consiste à dire que nous aurons besoin d'immigration
00:09 et qu'il faut organiser l'immigration légale,
00:11 il y a à la fois un déni et une forme de cynisme,
00:14 même quand il se cache derrière les beaux mots de dignité.
00:18 Un déni parce que la vérité, c'est qu'une personne qui vient d'ailleurs
00:23 et qui vient dans notre pays, elle ne vient pas seulement pour travailler,
00:27 ça n'est pas seulement une paire de bras pour concourir au rouage économique
00:31 dans lequel on veut l'insérer,
00:33 c'est d'abord une personne avec une représentation du monde,
00:36 une culture, une hiérarchie de valeurs et c'est tout à fait normal.
00:40 Et en réalité, ne pas vouloir le voir, c'est ne pas comprendre
00:44 que le défi le plus grand pour nos pays aujourd'hui,
00:47 c'est de reconstruire leur unité.
00:49 Nous sommes déjà les héritiers d'une immigration massive
00:53 qui depuis de nombreuses années a profondément déstabilisé
00:57 l'unité de nos pays, leur identité, leur repère commun.
01:00 Et il suffit de regarder l'actualité pour le voir tous les jours.
01:03 Quand vous avez à Bordeaux un réfugié afghan qui poignarde des Algériens
01:08 parce qu'il le reproche de boire du vin pendant le ramadan,
01:10 il faudrait être fou pour ne pas voir que nous sommes en train d'importer
01:13 des conflits communautaires et que notre premier devoir,
01:16 je le dis comme professeur pour avoir enseigné et vécu
01:19 de manière extrêmement concrète la réalité de ces fractures,
01:23 notre premier devoir, c'est de réussir à reconstruire
01:26 l'unité de notre pays. Et puis c'est une forme de cynisme
01:29 parce que dire qu'on a besoin de faire venir des gens d'ailleurs
01:32 pour travailler dans notre système économique,
01:35 c'est en réalité s'apprêter à prélever les forces vives
01:38 des pays en développement pour aller y chercher
01:41 les talents dont nous avons besoin pour faire tourner notre économie.
01:43 C'est absurde parce qu'il y a des millions de chômeurs
01:46 déjà dans notre pays. Donc le vrai grand sujet pour nous,
01:48 le sujet auquel la gauche a toujours refusé de s'attaquer d'ailleurs,
01:51 c'est comment sortir des impasses de notre modèle social
01:53 pour que les Français, que les gens qui vivent en France
01:56 retrouvent le chemin du travail, retrouvent le goût du travail
01:59 et se remettent à faire vivre un pays prospère.
02:02 C'est ça le vrai défi pour nous.
02:03 Ce n'est pas d'aller chercher dans une sorte de fuite en avant aberrante
02:06 des gens qui viendront travailler à notre place
02:08 pour faire tourner notre économie. On peut appeler ça dignité.
02:10 Moi j'appelle ça une forme d'utilitarisme cynique
02:13 qui dévitalise les pays en développement
02:16 en allant chercher, comme on l'a fait en Europe d'ailleurs,
02:17 comme on l'a fait à l'intérieur du marché européen,
02:20 les gens pour venir pallier les problèmes
02:22 que nous n'aurons pas résolu nous-mêmes.

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