François-Xavier Bellamy, le candidat républicain aux élections européennes et la tête de liste socialiste Place publique, Raphaël Glucksmann, s'affrontent dans notre émission "C'est pas tous les jours dimanche", à 18h pour une heure de débat.
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00:00 Moi, j'ai toujours dit, toujours, toujours dit,
00:03 que dans le mix énergétique français,
00:05 la sortie du nucléaire ne pouvait pas être un objectif.
00:08 Je l'ai toujours dit.
00:09 Mais simplement, même selon les scénarios
00:11 les plus pro-nucléaire de RTE,
00:14 le nucléaire ne pourra assurer que 50%
00:17 de la part du mix énergétique français en 2050.
00:20 Et donc, votre hostilité au développement des renouvelables,
00:22 ça va nous conduire, vous allez le voir,
00:24 si vous nous faites tout reposer sur le nucléaire,
00:26 ça va nous conduire vers quoi ?
00:28 Vers le retour au gaz et au charbon, in fine,
00:30 parce que le nucléaire ne pourra pas assumer
00:32 ce que vous voulez que le nucléaire assume.
00:34 Et donc, il faut impérativement
00:37 qu'on développe les énergies renouvelables
00:39 et leur production ici,
00:41 parce que sinon, toutes les subventions qu'on va apporter
00:43 seront des subventions à l'appareil productif chinois.
00:46 Les dirigeants chinois l'ont parfaitement compris.
00:48 Le solaire et l'éolien,
00:50 c'est vraiment des investissements d'avenir.
00:53 Et nous, on est en train de rater ce train-là.
00:55 On est en train de rater ce train-là.
00:56 J'ai deux questions pour vous, Raphaël Glucksmann.
00:58 La première, c'est pourquoi le nucléaire ne sera-t-il pas en mesure
01:01 de faire face aux besoins d'un pays comme le nôtre demain ?
01:04 Sinon, parce que vos amis, pendant des années,
01:07 ont entretenu l'idée de la baisse du nucléaire
01:09 dans le mix énergétique français.
01:10 Et vous, vous avez continué cette illusion.
01:12 Parce que quand j'ai posé des amendements au Parlement européen,
01:15 par exemple, pour inclure le nucléaire dans le fonds Repower EU,
01:18 vous avez voté contre.
01:19 Premier point. Deuxième question.
01:20 Attendez, sur ce point, Raphaël Glucksmann vous répond,
01:22 pour que vous puissiez avoir un échange.
01:23 Deuxième question, on va la mettre très rapide.
01:25 Quand vous dites que le nucléaire ne pourrait assumer que 50% du mix,
01:27 pourquoi dans ce cas proposez-vous que la France aille à 70%
01:31 d'énergie renouvelable ?
01:32 Ce qui voudrait dire faire baisser à 30% la part du nucléaire.
01:34 Réponse au Raphaël Glucksmann.
01:35 C'est un cap.
01:36 Mais les scénarios RTE...
01:39 Mais non, les scénarios RTE, vous savez, vous les avez vus.
01:44 Donc le scénario le plus optimiste,
01:45 celui qui dit que tous les EPR vont fonctionner,
01:48 que la trajectoire de ceux qui ont le plus foi dans le nucléaire
01:53 est la bonne et va jusqu'au bout,
01:55 eh bien c'est 50%, parce que ce sera insuffisant,
01:58 Monsieur Bellamy, parce qu'on va électrifier,
02:01 c'est ça l'enjeu de cette transition et de cette nouvelle révolution industrielle,
02:03 on va électrifier l'ensemble du continent européen
02:07 et que donc la production, elle devra reposer
02:09 beaucoup plus largement que vous ne le pensez sur les renouvelables
02:12 et que donc il faut que les investissements aillent d'abord sur le renouvelable.
02:16 C'est ça l'échelle européenne.
02:18 Et quant à votre question...
02:18 Non, qu'ils aillent sur la production électrique.
02:20 Et j'espère que vous regardez du coup, avec beaucoup de désolation comme moi,
02:24 la fermeture de Fessenheim qui était une centrale suréchable
02:27 et qui était un pur choix idéologique qui nous conduit à cette décision.
02:30 Monsieur Bellamy, rappellez-nous ce qu'on a fait.
02:32 Quand vous avez un pays comme l'Italie qui fait deux référendums
02:34 pour sortir du nucléaire, vous n'avez pas alors imposé que les fonds européens.
02:38 Mais donc là, en l'occurrence, mes votes étaient sur les fonds européens,
02:42 c'était pas sur la France.
02:43 Mais le but n'était pas d'imposer à quelques pays que ce soit de choisir le nucléaire,
02:47 c'était de faire en sorte que la France puisse bénéficier de ces 210 milliards.
02:51 Messieurs, s'il vous plaît, je crois que là encore sur le nucléaire,
02:53 on a entendu vos positions.