• il y a 8 mois

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00:00 [Musique]
00:07 20h21, France Info, Les Informés, Benjamin Fontaine.
00:13 Bonsoir à toutes et à tous et bienvenue dans Les Informés de France Info.
00:17 Des boules de feu comme des étoiles filantes dans le ciel israélien cette nuit.
00:21 Plus de 300 drones et missiles ont été envoyés sur les Taébreux par l'Iran et ses alliés.
00:26 Premier face à face direct entre Israël et son ennemi juré.
00:30 Et la question d'une éventuelle riposte se pose maintenant.
00:33 Israël va-t-elle écouter la voix de la raison, celle de Joe Biden, ou va-t-elle répliquer ?
00:38 Et si oui, avec quelle force ?
00:39 La communauté internationale prépare sa réponse diplomatique
00:43 mais sera-t-elle entendue ?
00:44 Quelles peuvent être les conséquences de ces frappes dans la zone ?
00:47 On va se poser toutes ces questions ce soir.
00:49 On s'interrogera aussi sur le rôle de la France.
00:52 Ce dimanche signe aussi la fin d'une nouvelle semaine de prise de parole de femmes.
00:56 A la fois dans l'armée et dans le monde médical.
00:58 Comment délier les langues de la grande muette ?
01:00 Comment finir avec les ambiances carabines dans les salles de repos ?
01:04 On ouvrira ce deuxième débat dans les informes.
01:06 Et autour de la table ce soir pour nous éclairer sur ces sujets et nous donner leur avis,
01:10 ils sont quatre.
01:11 Asni Abidi, directeur du Cernam, le centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen.
01:17 Bonsoir. - Bonsoir.
01:18 - Jany Kalimi, éditorialiste politique. Bonsoir. - Bonsoir.
01:20 - Amélie Le Breton, présidente de l'agence de communication CorioLink. Bonsoir à vous.
01:24 Et François Erneveyn, responsable éditorial du journal Réforme. Bonsoir. - Bonsoir.
01:28 - Merci d'être avec nous. Nous sommes ensemble jusqu'à 21h sur France Info.
01:32 Plus de 300 drones donc et missiles envoyés en quelques heures.
01:37 L'Iran a donc lancé cette nuit une attaque inédite sur le sol israélien.
01:41 Avec le soutien du Hezbollah libanais et des rebelles houthis,
01:45 une réponse à la frappe attribuée à Israël le 1er avril contre le consulat iranien à Damas, en Syrie.
01:51 Alors qu'il est l'Iran s'estime vengé, écoutez le général Mohamed Bagheri, chef des forces armées israéliennes.
01:58 - L'opération promesse tenue s'est déroulée avec succès de la nuit dernière à ce matin et a atteint tous ses objectifs.
02:07 La raison de cette opération était le franchissement des lignes rouges par le régime sioniste.
02:13 Nous considérons cette opération comme achevée et nous estimons qu'elle est terminée.
02:20 - Déclaration faite dans la matinée à la télévision iranienne.
02:23 L'Iran qui promet de ne pas répliquer si Israël ne s'en prend pas à ses intérêts.
02:28 Et toute la journée des Etats-Unis à la Turquie, il y a eu ces appels au calme, ces condamnations.
02:33 Le conseil de sécurité de l'ONU se réunit ce soir.
02:37 Une réunion du G7 a eu lieu cet après-midi.
02:39 Un cabinet de guerre en Israël.
02:41 Israël où nous nous rendons tout de suite pour retrouver notre correspondant sur place, Thibault Lefebvre.
02:46 Bonsoir Thibault.
02:48 - Bonsoir Benjamin.
02:49 - Alors ce cabinet de guerre vient de se terminer.
02:52 Que doit-on en retenir ?
02:53 Qu'en sait-on ?
02:55 - Oui, il y a un peu moins d'une heure maintenant.
02:58 Il n'y a pas d'annonce à attendre ce soir d'Israël parce qu'encore une fois,
03:04 comme depuis le début, l'arrivée de cette coalition au pouvoir en décembre 2022,
03:10 eh bien encore une fois, il y a des désaccords au sein de l'exécutif.
03:15 Ils sont apparus au grand jour avec d'un côté des ministres de la droite israélienne la plus extrême,
03:22 Itamar Benvir, Bezalel Smotric qui eux ne participaient pas à ce cabinet de guerre
03:26 mais sont évidemment très influents et qui poussent pour une réponse immédiate
03:31 à la hauteur de l'agression que le pays a subie la nuit dernière.
03:35 Et puis d'autres plus modérés qui préfèrent temporiser sans pour autant éliminer l'hypothèse d'une réplique,
03:42 une posture d'en même temps, c'est le cas de Benny Gantz, ancien chef d'état-major.
03:50 Il s'est exprimé, c'est un des rares à s'être exprimé tout à l'heure,
03:54 affirmant que l'événement n'était pas terminé, qu'il voulait que l'Iran paie le prix fort,
04:00 mais en temps voulu après avoir mis sur pied une coalition.
04:04 Et puis le ministre de la Défense, Yoav Galand qui lui est sur la même ligne.
04:08 Pas de déclaration du principal intéressé du Premier ministre Benyamin Netanyahou
04:12 qui est donc pris en étau entre les bellicistes de sa coalition.
04:16 Et puis vous l'avez signalé en préambule, son allié américain qui a tout simplement permis hier à Israël
04:23 de protéger l'intégralité de son territoire.
04:26 Le président Joe Biden considère donc qu'Israël a su faire face, que la séquence est terminée,
04:31 qu'Israël ne doit pas répondre au risque de perdre le soutien de ses forces d'armée disposées dans la région.
04:37 Thibault, la nuit a évidemment été pleine de tensions pour les Israéliens.
04:41 À quoi ressemblait la journée ?
04:44 Écoutez, ce qui est marquant ici, je suis arrivé au petit matin à Jérusalem.
04:49 Il y avait du trafic dans les rues, il y avait des voitures.
04:54 Ce qui est marquant, c'est la résilience des Israéliens.
04:57 Ils étaient clairement préparés à une attaque.
05:00 Les écoles étaient fermées, les rassemblements étaient limités.
05:04 C'était un état d'urgence en quelque sorte et ils ont pu prendre le temps d'aménager les abris
05:10 pour pouvoir faire face la nuit dernière.
05:11 Il y a un blessé grave, une petite fille de 7 ans, près de la ville de Be'er Sheva, c'est dans le sud d'Israël.
05:18 Quelques blessés légers, un bilan dramatique évidemment, mais dérisoire quand on sait que
05:23 60 tonnes d'explosifs ont été envoyées d'Iran et du Médiémen la nuit dernière.
05:29 La principale raison, c'est évidemment cette capacité d'interception exceptionnelle.
05:34 La défense antiaérienne mobilisée par Israël, évidemment, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne,
05:39 dans une moindre mesure la France, mais aussi la Jordanie.
05:42 Et puis cette aptitude de la population à se préparer au pire.
05:47 Alors aujourd'hui, la vie a repris ici à Jérusalem, comme dans tout le pays,
05:51 avec la réouverture notamment de l'espace aérien et puis les vacances de Pâques
05:55 qui se prolongent jusqu'à début mai.
05:57 Un semblant de normalité alors que je vous rappelle que des otages israéliens sont encore à Gaza.
06:03 133 dont moins d'une centaine seraient encore vivants.
06:07 Que la guerre continue dans l'enclave, plus de 33 000 morts selon le bilan du ministère de la Santé lié à Hamas.
06:15 Des chiffres confirmés par l'ONU et par l'autorité patinienne.
06:19 Et puis la guerre continue aussi au nord du pays, à la frontière libanaise.
06:23 60 000 déplacés israéliens attendent toujours de pouvoir rentrer chez eux.
06:28 Et vous évoquez Thibaut les otages.
06:30 À l'instant, l'armée israélienne affirme que ces otages sont retenus à Rafa, dans le sud de la bande de Gaza.
06:36 Merci beaucoup Thibaut Lefebvre pour toutes ces précisions.
06:38 Thibaut Lefebvre, notre correspondant, correspondante France Info, en direct de Jérusalem.
06:42 On va maintenant évoquer toutes les pistes aujourd'hui de riposte possible justement de la part d'Israël.
06:48 Les alliances qui sont en cours, on va l'évoquer avec nos informés.
06:52 Ce sera juste après le Fil info de 20h10 avec Sophie Tussaud.
06:58 Le G7 affirme son plein soutien à Israël après l'attaque de l'Iran.
07:02 Plus de 300 drones et missiles tirés depuis le territoire iranien vers l'état hébreu,
07:06 interceptés à 99% a fait savoir l'armée israélienne.
07:10 Benyamin Netanyahou a de nouveau réuni son cabinet de guerre.
07:13 Le conseil de sécurité de l'ONU va évoquer en urgence la situation.
07:18 Du côté des réactions, condamnation unanime de la communauté internationale.
07:23 Joe Biden dénonce une attaque éhontée et rappelle son soutien inébranlable à Israël.
07:28 Paris, de son côté, exprime sa solidarité avec le peuple israélien
07:32 et l'attachement de la France à la sécurité d'Israël.
07:35 Une manifestation en Bretagne aujourd'hui pour défendre le système de santé.
07:40 1200 personnes ont défilé à Guingamp pour soutenir les hôpitaux.
07:44 Parmi eux, une vingtaine d'élus.
07:46 Le cortège s'est arrêté devant le tribunal
07:48 et a effectué un dépôt de plaintes fictives contre l'ARS et l'État français.
07:53 Ça va souffler fort sur le nord de la France,
07:55 demain, avec l'arrivée de la dépression Renata.
07:58 Les départements du Nord, de la Somme et du Pas-de-Calais sont placés en vigilance orange,
08:03 au vent violent à partir de demain midi et jusqu'à demain soir.
08:07 Le rugby, sixième demi-finale pour Toulouse.
08:10 En coupe des champions, les Toulousains ont battu en quart les Anglais d'Exeter, 64 à 26.
08:16 Et puis, cette très belle performance du Bayer Leverkusen,
08:20 qui se hisse en haut de la Bundesliga.
08:23 Il est pour la première fois de son histoire sacré champion d'Allemagne
08:26 et met fin à 11 saisons d'hégémonie du Bayern Munich.
08:31 La suite des informés sur France Info avec toujours Jannick Halimi,
08:45 éditorialiste politique, François Erneveyn du journal Reform.
08:48 Amélie Lebreton, présidente de l'agence de communication Coriolink
08:51 et Asni Abidi, directeur du centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen.
08:56 Je me tourne vers vous tout de suite Asni Abidi.
08:59 L'affaire est close, a dit l'Iran dans la journée,
09:01 sauf si Israël commet une nouvelle erreur.
09:04 Israël ou ses partenaires d'ailleurs, est-ce qu'on doit y croire ?
09:07 Oui, c'est vrai, c'est la deuxième frappe.
09:09 La réponse israélienne qui va déterminer la suite dans la région.
09:13 La réponse iranienne était actée par tous les États de la région,
09:17 par les États-Unis en premier.
09:19 D'ailleurs, les Iraniens ont tenu à informer les États-Unis, mais les pays voisins.
09:23 Mais la réponse israélienne, évidemment, elle sera importante.
09:25 Et on ne sait pas la nature de cette frappe.
09:28 Je pense que les Iraniens ne vont pas aussi en rester là.
09:31 Ils vont répandre, mais probablement en augmentant un petit peu la cadence de cette frappe,
09:36 soit d'une manière directe ou bien sûr avec leurs relais dans la région.
09:39 Vous pensez que les relais, justement, peuvent jouer un rôle
09:42 et utiliser justement leur force pour aller toucher Israël aujourd'hui ?
09:45 Vous avez bien vu que cette frappe était une frappe calculée,
09:48 une frappe qui est sous contrôle d'abord iranien.
09:51 Et on a vu que les Iraniens aussi ont demandé à leur relais,
09:54 notamment le Hezbollah, mais aussi les Houthis.
09:57 Finalement, ils n'ont pas franchi la limite qui a été jusque là tracée par les Iraniens.
10:03 Certes, la réponse iranienne était combinée.
10:06 Elle était de grande ampleur.
10:08 On a un conflit qui existe depuis 1979,
10:10 depuis la révolution islamique iranienne entre l'Iran et Israël.
10:13 Mais la nouvelle donne qui s'offre à nous, c'est que ce conflit n'est plus à l'abri.
10:17 Il est maintenant transparent.
10:19 Et donc, on va voir comment les Iraniens qui, jusque là,
10:22 plutôt utilisaient leur relais dans la région,
10:24 cette fois-ci, on a eu affaire à un conflit frontal, conflit direct.
10:28 Et pourquoi, justement, l'Iran s'est-elle permise de commettre
10:30 ce qu'elle n'a jamais commis auparavant ?
10:32 Parce que l'Iran était d'abord sous une pression interne.
10:35 Il est très difficile pour le régime iranien de laisser passer cette attaque de 2 avril
10:40 dans un bâtiment consulaire à Damas,
10:43 d'autant plus que le régime iranien a été critiqué par la tiédeur de sa réponse
10:47 lors de cette frappe américaine qui a touché un homme important,
10:50 c'est Qassem Soleimani.
10:52 Ça, c'est le premier élément.
10:53 Le deuxième, c'est que les Iraniens vivent finalement avec cet équilibre de force,
10:57 avec cette dissuasion entre les Iraniens.
10:59 Leur image, leur crédibilité était en jeu vis-à-vis de l'intérieur,
11:03 vis-à-vis de leur relais dans la région,
11:05 mais vis-à-vis aussi des pays du Golfe,
11:08 donc il fallait en quelque sorte répondre
11:10 pour ne pas justement permettre aux Israéliens de franchir encore une étape supplémentaire.
11:15 - Et on a entendu les dissensions au sein du cabinet de guerre avec Thibault Lefebvre
11:18 qui nous expliquait à l'instant ce qui a pu se dire.
11:21 Est-ce qu'on peut imaginer ce soir qu'Israël riposte dès à présent ou dans les prochains jours ?
11:26 - Il n'y a que les Américains qui sont au courant,
11:28 comme ils étaient déjà informés par les Iraniens.
11:30 Mais vous savez, Israël a bénéficié d'un soutien important.
11:34 Certes, les systèmes antérieurs ont fonctionné,
11:36 mais ils ont fonctionné grâce au soutien de 5 États.
11:39 Dans la Jordanie, les Américains, les Français, les Allemands,
11:43 il faut relever tout de même cette information importante,
11:46 c'est que même la coalition ou les forces militaires de la coalition anti-Daesh
11:50 stationnées entre l'Irak et la Syrie, aussi a été mobilisée.
11:54 Je pense que ce soutien a appris que les Américains
11:57 et les autres pays qui ont participé vont certainement le demander à Israël
12:00 pour ne pas aller vers un embrasement général,
12:05 mais d'ouvrir un franc supplémentaire en plus de francs qui sont déjà ouverts,
12:10 avec le Liban et avec bien sûr le Hamas.
12:12 - D'ailleurs, les États-Unis ont dit qu'ils ne soutiendraient pas
12:14 une offensive contre l'Iran de la part d'Israël,
12:16 c'est ce qu'ils ont dit dans la journée.
12:18 Jeannine Calimy, si certains ont douté depuis quelques semaines,
12:21 on vient de le dire à travers cette aide qui a été apportée à Israël,
12:24 Israël a encore des soutiens au sein de la communauté internationale.
12:28 - Oui, on pouvait en douter effectivement,
12:30 notamment depuis la persistance de ce qui s'est passé à Gaza,
12:34 même s'il y a eu une sorte de solidarité quasi-internationale au moment du 7 octobre.
12:39 C'est vrai que cette solidarité, y compris au sein des Alliés,
12:43 commençait non pas à se fracturer, mais enfin à se conditionner, on va dire.
12:47 Et là, avec ce qui s'est passé dans la nuit sur l'ensemble des villes israéliennes
12:54 à l'initiative de l'Iran, effectivement, montre que Israël n'est pas seul
12:58 lorsque son existence mène, puisqu'il s'agit de ça tout de même.
13:02 N'oublions pas que l'Iran ne reconnaît pas l'État d'Israël,
13:05 ne le nomme même pas, donc c'est l'État sioniste,
13:09 et que, je crois que je parle sous votre contrôle,
13:12 dans sa constitution, en tout cas dans un des textes fondateurs
13:16 du régime qui s'est mis en place en 1979,
13:20 il y a effectivement la suppression de l'État d'Israël en tant que tel.
13:24 Alors oui, Israël, effectivement, n'est pas seul,
13:28 et les États-Unis, indéfectiblement liés et associés à sa survie,
13:36 puisqu'il s'agit bien de survie, et puis on a montré aussi, les Européens,
13:41 une solidarité quasi unanime, donc ça, c'est…
13:46 d'un pire peut sortir un petit peu de mieux, si je puis dire,
13:50 ça c'est quand même "toutes choses égales" par ailleurs,
13:53 la bonne nouvelle pour Israël, bien sûr,
13:56 mais attention, Israël n'est pas libre de faire ce qu'elle veut,
14:01 on le dit, on le répète, c'est un peu tout l'enjeu du moment,
14:04 dans la suite à donner à ce début de conflit,
14:07 enfin, à ce début, à ce conflit,
14:09 comme vous le dites, qui n'est plus à l'abri, mais qui est sur la place publique.
14:12 – François Hernandven, justement, Joe Biden a tout intérêt à calmer le jeu,
14:15 il y a une élection présidentielle à la fin de l'année,
14:17 il n'a pas d'intérêt à aller s'embourber dans un nouveau conflit.
14:20 – Non, et à l'évidence, il ne le souhaite pas,
14:22 il n'a pas intérêt, il fera tout pour l'éviter,
14:25 et comme ça a été dit à deux reprises,
14:27 les Américains ont des moyens de pression sur Israël,
14:31 moi, ce qui m'a frappé aujourd'hui,
14:32 quand je écoutais les déclarations venues du monde entier,
14:35 c'est l'amorce d'une désescalade,
14:37 on est encore à observer ce que va faire Israël,
14:40 mais tous les messages envoyés à Israël,
14:42 y compris les messages iraniens,
14:44 sont plutôt des messages invitant à calmer le jeu,
14:47 et la probabilité la plus grande, en tous les cas,
14:52 à cause de la domination américaine sur Israël,
14:56 c'est qu'au final, Israël se contente d'aller taper un peu du côté du Hamas,
15:04 du Hezbollah ou des Houthis,
15:07 mais n'engage pas une opération formidable contre l'Iran,
15:11 parce que qui aujourd'hui a intérêt à l'escalade ?
15:14 L'Iran certainement pas,
15:16 aujourd'hui c'est un pays grevé par l'inflation,
15:20 divisé dans une situation politique impossible,
15:24 puisqu'il ne pourra pas mobiliser sa population
15:27 dans une guerre engagée avec Israël et les Etats-Unis.
15:32 Donc pour l'Iran, l'horizon est bouché,
15:34 et tous les autres ont intérêt, peu ou prou,
15:37 à ce que ça ne s'embrasse pas.
15:38 Malheureusement, c'est souvent quand on a des problèmes internes
15:41 que la dynamique conflictuelle est une diversion
15:43 pour justement échapper à ces contraintes à l'intérieur.
15:46 Bien sûr, mais un calcul politique rationnel
15:49 fait dire que les dirigeants iraniens,
15:51 sauf à prendre des risques inconsidérés,
15:54 n'auront pas intérêt à pousser le ballon trop loin.
15:57 D'ailleurs, ils l'ont dit dans leur déclaration,
16:00 ils ont dit "match nul, maintenant on arrête".
16:03 Amélie Lebreton, en tant que spécialiste de la communication,
16:05 j'imagine que vous observez ces prises de parole avec attention,
16:09 on est dans des discours très attendus selon vous ?
16:11 Alors on est dans des discours qui sont très équilibrés,
16:14 parce que justement il y a surtout l'envie
16:17 d'éviter un embrasement dans cette région,
16:20 et on est sur un discours équilibré de la part
16:23 de tous les dirigeants de grands pays,
16:26 même la Turquie, Ankara a demandé
16:28 à ce qu'il y ait justement une désescalade.
16:30 Là, Charles Michel, le président du Conseil européen,
16:33 lui aussi a pris la parole en parlant de retenue.
16:36 Il y a le communiqué de presse des membres du G7
16:39 qui se sont retrouvés dans l'après-midi
16:43 et qui ont exprimé aussi, un, avec fermeté,
16:46 une solidarité vis-à-vis d'Israël,
16:48 mais aussi une volonté de désescalade,
16:51 d'arrêter les tensions.
16:53 Pourquoi ? Parce que vous le disiez,
16:55 personne n'a intérêt à une escalade,
16:57 et maintenant, finalement, on va attendre
16:59 de savoir ce que va faire Israël.
17:01 Et donc il y a les discours officiels,
17:04 donc ceux qu'on nous donne,
17:06 et puis il y a aussi tout ce qu'on ne va pas savoir,
17:09 nous, citoyens, parce que ça va se jouer en coulisses,
17:12 et là, en coulisses, on imagine les tractations
17:15 avec Joe Biden, et donc l'allié naturel d'Israël
17:19 doit certainement faire pression,
17:21 vous l'indiquiez tout à l'heure,
17:23 pour que, justement, il n'y ait pas de nouveau une réponse
17:26 qui amènerait ensuite l'Iran à ne pas rester
17:29 sur un apaisement des tensions.
17:32 L'Iran a quand même dit, vraiment, sur X,
17:36 donc anciennement Twitter,
17:38 c'est la mission iranienne à l'ONU
17:40 qui a dit exactement "l'affaire peut être considérée comme clos".
17:44 Oui, c'est ce qu'on entendait au début de l'émission,
17:46 précisément, l'affaire étant close.
17:48 On va continuer de parler, justement, de ces questions d'alliance
17:51 qu'on commençait à évoquer dans quelques instants.
17:53 On va aussi se demander quelles peuvent être les répercussions
17:55 de ces frappes sur le conflit qui est en cours à Gaza.
17:58 On va le faire juste après.
18:00 Un passage par le Fil-Info à 20h21 avec Sophie Tussaud.
18:03 L'Iran estime s'être vengé de la frappe
18:06 qui a détruit son consulat à Damas,
18:08 et met en garde Israël contre une nouvelle erreur,
18:11 selon ces mots.
18:12 Le gouverneur téhéran a lancé depuis son territoire
18:14 plus de 300 drones et missiles vers l'État hébreu,
18:17 une attaque qui inquiète la communauté internationale.
18:20 Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit en urgence ce soir
18:24 pour évoquer la situation.
18:25 Réunion également du G7 qui affirme dans son communiqué
18:28 être prêt à prendre des mesures face à d'autres initiatives
18:31 de déstabilisation.
18:33 En parallèle à cette attaque iranienne,
18:35 la guerre continue de faire rage dans la bande de Gaza.
18:38 Tzahal affirme que des otages sont retenus à Rafah.
18:41 L'armée israélienne va bientôt appeler des réservistes
18:43 pour de nouvelles opérations dans l'enclave palestinienne.
18:46 Le G7, pour sa part, s'engage à fournir plus d'aide humanitaire
18:49 aux Palestiniens.
18:51 La vague #MeToo à l'hôpital.
18:53 Roselyne Bachelot appuie la prise de parole
18:55 de l'infectiologue Karine Lacombe.
18:57 L'ancienne ministre de la Santé affirme que ces accusations
19:00 n'ont pas été lancées à la légère,
19:02 et que les questions de violences sexistes et sexuelles
19:05 dans le milieu hospitalier sont avérées.
19:08 Le G7 a compté de deux mains, et jusqu'au 30 juin,
19:11 promener son chien en forêt sans laisse
19:13 pourra coûter jusqu'à 750 euros d'amende.
19:15 C'est un arrêté ministériel qui est pris chaque année
19:18 depuis 69 ans afin de préserver la faune.
19:21 Le football, avec la suite de la 29e journée du championnat de France.
19:24 De Ligue 1, Nantes bat le Havre, un but à zéro.
19:27 Montpellier fait un pas de plus vers le maintien.
19:29 Après son match nul, un but partout face à Clermont.
19:32 Dernière rencontre de cette journée, ce sera Lyon-Brest,
19:34 tout à l'heure à 20h45.
19:37 France Info.
19:39 20h21, les informés.
19:43 Benjamin Fontaine.
19:45 Et ce soir, nos informés sont François Hervéne,
19:48 responsable éditorial au journal Reforme,
19:50 Amélie Lebreton, présidente de l'agence de communication CorioLink,
19:53 Yannick Halimi, éditorialiste politique,
19:55 et Asni Abidi, directeur du Centre d'études et de recherches
19:58 sur le monde arabe et méditerranéen.
20:00 Nous continuons d'évoquer avec vous ces frappes iraniennes
20:03 sur Israël cette nuit.
20:04 À l'instant, le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné,
20:07 ministre français des Affaires étrangères,
20:09 nous signale qu'il a demandé au service du ministère
20:12 des Affaires étrangères de convoquer dès demain
20:14 l'ambassadeur d'Iran.
20:15 On va revenir dans quelques instants justement
20:17 sur la position de la France.
20:18 Asni Abidi, je voudrais d'abord parler avec vous
20:20 de la Chine et de la Russie alliées de l'Iran
20:23 et qui ont également appelé à la retenue,
20:26 assez classique, normale selon vous, ce discours ?
20:29 - Oui, c'est une procédure tout à fait habituelle.
20:31 Il faut rappeler que l'Iran était un client très important
20:33 pour la Chine.
20:35 Il y a une collaboration qui est très importante.
20:37 Malgré les sanctions économiques, la Chine et la Russie
20:40 continuent de commercer avec l'Iran,
20:42 ce qui constitue quand même une bouée de sauvetage
20:45 très importante pour l'économie iranienne
20:47 qui est en difficulté.
20:49 Il ne faut pas oublier aussi que la séquence d'hier soir,
20:52 elle intervient dans un contexte très tendu,
20:54 c'est-à-dire dans un contexte de la guerre en Ukraine
20:56 et on connaît la position de la Chine et de la Russie
20:59 dans ce conflit.
21:00 Il n'y a pas intérêt à ce que l'Iran glisse
21:04 dans une guerre d'usure qui serait fatale pour ce pays.
21:07 C'est pourquoi ces deux pays ont intérêt
21:10 à ce que la tension s'arrête là.
21:13 - Et côté israélien, on a dit que les États-Unis
21:16 ne suivraient pas Israël en cas de réplique.
21:18 La France l'a dit aussi.
21:20 Qui pourraient être les alliés d'Israël ?
21:22 - Alors, les alliés d'Israël, d'abord, on a vu hier,
21:25 plusieurs États ont fermé leur espace aérien,
21:27 ont observé une certaine neutralité.
21:29 Sauf, notamment, la Jordanie,
21:31 qui est liée par un accord militaire avec les Américains,
21:34 a soutenu Israël du minier indirect,
21:37 ce qui a causé quelques ennuis pour la monarchie jordanienne.
21:42 Donc ceux qui soutiennent Israël,
21:44 c'est évidemment les États-Européens, c'est le G7,
21:47 c'est l'Union Européenne.
21:49 Mais les soutiens les plus importants,
21:51 c'est la France, le Royaume-Uni et les États-Unis.
21:54 Donc ça, c'est vraiment des soutiens.
21:56 C'est des soutiens qui ont une capacité militaire,
21:58 qui ont hier, leur soutien a été déterminant,
22:00 tout simplement parce qu'ils étaient déjà présents,
22:03 et ce sont leurs navires de guerre
22:05 qui disposent de systèmes anti-missiles très performants,
22:09 qui a permis, qui a donné un coup de main aux Israéliens.
22:12 Mais attention, c'est-à-dire que la question,
22:14 c'est que rien n'est gratuit.
22:16 Le soutien, il n'est pas pour Netanyahou,
22:18 il est pour Israël, pour la sécurité d'Israël.
22:21 Vous avez vu les communiqués, on tient à préciser
22:23 la sécurité d'Israël.
22:25 Parce qu'évidemment, il y a cette crainte que
22:27 Benyamin Netanyahou cherche finalement cette escalade,
22:30 à la fois pour durer, mais aussi pour alléger
22:32 la pression grandissante sur lui,
22:34 notamment par Biden, dans sa mauvaise gestion catastrophique,
22:37 il faut le dire, dans la guerre de Gaza,
22:39 même à l'intérieur.
22:41 Alors justement, vous évoquez Gaza, Jannick Halimi,
22:43 est-ce que ces frappes ne risquent pas de détourner
22:45 la tension sur ce qui se passe justement à Gaza ?
22:47 C'est le risque pour les Gazaouis, effectivement.
22:51 On avait vu que depuis plusieurs années,
22:55 le problème palestinien n'était plus du tout
22:57 au cœur de la problématique au Moyen-Orient,
23:00 que ce soit du fait d'Israël,
23:02 que ce soit du fait même des autres pays arabes,
23:05 et évidemment également des États-Unis,
23:07 qui étaient plus préoccupés,
23:09 on le sait, et qui le sont toujours d'ailleurs,
23:11 mais enfin un peu moins quand même,
23:13 aujourd'hui, par la zone Asie-Pacifique et la Chine.
23:17 Donc oui, c'est effectivement un peu le risque.
23:20 Je voudrais tout de même revenir sur les propos de l'Iran.
23:25 Pour moi, c'est terminé, pour nous c'est terminé.
23:28 Plutôt que de désescalade,
23:31 moi je parlerais plutôt de nécessité de tempérance, de modération.
23:37 Effectivement, on parlait des discussions démocratiques
23:40 qu'il y a au sein du gouvernement de Benjamin Netanyahou,
23:44 avec des faucons qui veulent carrément attaquer immédiatement,
23:48 sans discussion aucune, sans préparation,
23:51 le cœur même de l'Iran,
23:53 et peut-être les quelques installations nucléaires ou pré-nucléaires,
23:57 et d'autres comme Benny Gantz, qui est plutôt pour prendre du temps.
24:00 Je pense qu'effectivement, il vaut mieux prendre du temps,
24:02 mais prendre du temps pour se laisser le temps de la réflexion
24:05 et de la discussion avec tous les alliés d'Israël,
24:08 qui sont tous ceux qu'on vient de dire,
24:11 ça ne veut pas dire, entre guillemets réellement,
24:15 baisser les armes, parce que ce serait se tromper
24:17 sur le caractère inédit historique qui vient de se passer.
24:20 C'est quand même la première fois, il ne faudrait pas voir,
24:22 qu'un verre à moitié vide, alors qu'il est à moitié plat.
24:26 C'est bien l'Iran qui, pour la première fois,
24:28 est intervenu en direct au-dessus des terres israéliennes.
24:33 Il ne faut pas oublier ça.
24:34 Moi, je pense que l'Iran est en train de tester Israël
24:37 et de tester la volonté de défense de l'ensemble des alliés occidentaux.
24:42 Il ne faut surtout pas, sans aller jusqu'au bombardement en direct,
24:45 montrer que l'Occident et les valeurs de l'Occident,
24:48 Israël et les alliés occidentaux, soient faibles
24:51 vis-à-vis de tout ce qu'en représentent l'Iran
24:53 et ses alliés chinois et russes.
24:55 On va justement parler des alliés occidentaux dans quelques instants
24:57 et de la position de la France, notamment.
24:59 On va poursuivre cette discussion dans Les Informés.
25:02 Il est bientôt 20h30, l'heure du rappel de l'Info.
25:04 On se retrouve dans 5 minutes.
25:06 France Info, reportage partout avec vous.
25:14 Avoir réponse à tout face aux habitants.
25:16 Françoise, 44 ans, elle est secrétaire de mairie à plein temps.
25:19 C'est la première fois qu'elle occupe ce genre de poste, aucun regret.
25:22 Je m'amuse bien, je m'éclate bien. Il n'y a aucun jour qui se ressemble.
25:24 Sur le terrain, sur tous les terrains.
25:26 Au sous-sol d'un vieux théâtre de Kiev, une salle de répétition,
25:30 une batterie, des amplis, l'antre d'Armata.
25:33 Le meilleur groupe de métal d'Ukraine.
25:35 80% de nos chansons chantent la guerre,
25:38 parce que la guerre ici, ça dure depuis 2014.
25:40 France Info, pas juste l'info, l'info juste.
25:44 France Info Météo, avec les cafés Malongo.
25:47 Torréfacteurs engagés depuis 30 ans dans le commerce équitable.
25:50 Les petits producteurs font les grands cafés sur malongo.com.
25:54 Patricia Charbonnier, du changement dans le ciel demain.
25:57 Après le week-end estival, les conditions météo vont se dégrader demain
26:00 avec le retour de la pluie, du vent et de la fraîcheur.
26:03 Les températures vont chuter demain, on va perdre localement jusqu'à 10 degrés
26:06 sous un ciel qui s'annonce assez nuageux, avec des averses en matinée
26:09 entre -10 et -20°C.
26:12 Entre le sud-ouest, le massif central et le grand est,
26:15 et même un risque d'orage entre la Lorraine, la Franche-Comté et le nord des Alpes.
26:18 De la pluie pour demain matin sur les côtes de la Manche,
26:21 avec des vents soutenus.
26:23 Ces pluies gagneront la moitié nord du pays dans l'après-midi.
26:25 Elles seront localement soutenues et vont s'accompagner de fortes rafales de vent,
26:28 en particulier sur le nord Pas-de-Calais, des rafales entre 100 et 110 km/h.
26:32 Alors que sur la moitié sud, le temps sera plus calme demain après-midi
26:35 avec le retour des éclaircies.
26:37 Ce sera même très ensoleillé sur le quart sud-est,
26:40 avec des températures comprises entre 6 et 15°C demain matin,
26:43 des températures en baisse l'après-midi, avec 12°C à Lille,
26:46 15°C à Paris, 16°C à Nancy et 26°C à Nîmes.
26:49 Merci Patricia pour ces prévisions.
26:51 Les informés reviennent dans un instant sur France Info.
26:53 Il est 20h30, merci de nous écouter.
26:55 L'info à 20h30, c'est avec Louise Buyens.
26:57 Le G7 affirme son plein soutien à Israël
27:07 après l'attaque de l'Iran la nuit dernière.
27:09 Les dirigeants se disparaît à prendre des mesures contre Téhéran
27:12 en cas de nouvelles initiatives de déstabilisation.
27:15 Ce soir, à 22h, c'est le conseil de sécurité de l'ONU qui se réunit.
27:20 De son côté, Israël affirme s'être défendu en coalition avec ses alliés.
27:25 Plusieurs pays, dont les Etats-Unis, ont aidé à intercepter des missiles iraniens.
27:29 Il avait 40 ans et souffrait d'une maladie mentale.
27:33 La police australienne donne des précisions sur l'identité de l'homme
27:36 qui a fait six morts et plusieurs blessés dans une attaque au couteau à Sydney hier.
27:41 Rien n'indique qu'il s'agit d'un acte terroriste, selon les enquêteurs.
27:45 La vague MeToo continue de déferler sur l'hôpital.
27:48 Depuis les accusations de harcèlement sexuel de l'infectiologue Karine Lacombe
27:52 contre l'urgentiste Patrick Pelou.
27:54 Il se défend sur Instagram et parle de rumeurs et de diffamation.
27:58 A l'époque, les faits dénoncés en 2008 à l'hôpital Saint-Antoine de Paris.
28:03 C'est Roselyne Bachelot qui avait décidé de muter l'urgentiste
28:07 mais uniquement pour des faits de harcèlement moral.
28:10 Mais ce que décrit Karine Lacombe ne surprend pas du tout l'ancienne ministre de la Santé,
28:14 interrogée par nos confrères de France Inter.
28:17 Les accusations de Karine Lacombe me paraissent évidemment crédibles.
28:21 Elle n'a pas lancé ses accusations à la légère.
28:26 Elle fait d'ailleurs un travail de collecte de témoignages.
28:32 Parce qu'au-delà de l'affaire Pelou, si je puis dire,
28:37 les questions des violences sexistes et sexuelles à l'hôpital sont avérées.
28:42 Les agentes de Saint-Antoine ont peut-être hésité en 2008
28:47 à porter des accusations de ce type.
28:50 Mais à ce moment-là, je n'ai pas de plainte de ce type qui me remonte
28:55 et qui m'aurait conduite évidemment à lancer un article 40.
28:59 L'article 40, c'est le signalement au procureur de la République,
29:03 Roselyne Bachelot, au micro de William de Laisseux.
29:06 Gérard Larcher juge inacceptable la manière dont le président veut éviter le débat parlementaire.
29:12 Le président du Sénat l'affirme dans un entretien au journal du dimanche.
29:16 Et c'est justement parce que le gouvernement n'a pas voulu discuter du déficit budgétaire.
29:21 A l'Assemblée, que les Républicains menacent de dégainer une motion de censure.
29:25 Le secrétaire général du Parti Socialiste, Olivier Faure, affirme qu'il sera prêt à la voter,
29:30 à condition qu'elle réclame un débat.
29:32 La dépression Renata arrive par le nord de la France.
29:35 Météo France place le Nord, le Pas-de-Calais et la Somme en vigilance orange
29:39 pour des vents violents à partir de demain midi.
29:42 Très belle victoire des Françaises au tournoi destination féminin de rugby.
29:46 Les Bleus se sont largement imposés 38 à 15 face aux Italiennes.
29:49 Prochain rendez-vous dans une semaine pour leur quatrième match.
29:52 Ce sera face au Pays de Galles.
29:55 Il est 20h33 sur France Info.
29:57 On retrouve tout de suite Benjamin Fontaine et ses informés.
30:01 La suite des informés sur France Info avec toujours Asni Abidi,
30:18 directeur du Cernam, le centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen,
30:22 Jannick Halimi, éditorialiste politique,
30:24 François Hernanvan, éditorialiste politique au journal Réformes,
30:27 et Amélie Le Breton, présidente de l'agence de communication CorioLink.
30:31 Nous sommes toujours ensemble pour évoquer ces frappes de l'Iran et de ses alliés sur Israël cette nuit.
30:36 On va s'intéresser maintenant à la position de la France.
30:39 La France qui a aidé à l'interception des missiles, a annoncé Israël très tôt ce matin.
30:44 Et le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, le confirme à l'instant.
30:48 Une déclaration d'Israël.
30:50 Donc qu'analyse pour nous Bertrand Baddy, professeur émérite à Sciences Po Paris.
30:53 Ce type de déclaration risque de ne pas faciliter les choses.
30:58 Bien entendu en direction de l'Iran, mais ça les relations bilatérales franco-iraliennes
31:02 ne sont pas véritablement au bout fixe.
31:05 Mais je dirais auprès de l'opinion publique dans le monde arabe.
31:10 Et ça, ça sera un autre chapitre de réflexion à mener.
31:15 Vous savez, il n'y a pas que les gouvernements qui comptent dans ce genre d'événements.
31:18 Il y a aussi la réaction des opinions publiques.
31:20 Entendre dire que la France a fait écause pour Israël dans cette affaire,
31:26 risque de créer une sorte de malaise au sein de l'opinion publique arabe, déjà mal disposée.
31:34 François Ernanvaid, comment interpréter le fait qu'Israël réagisse aussi rapidement ce matin
31:39 et annonce cette participation de la France selon vous ?
31:42 À mon avis, pour signifier lourdement qu'elle n'est pas isolée dans son combat,
31:46 le concert des nations dans le soutien à Israël est quand même frappant.
31:52 Moi j'observais les déclarations, on n'a jamais vu un chapelet aussi cohérent.
31:59 Et d'ailleurs, ce qui est intéressant de remarquer, d'une certaine façon,
32:04 l'ensemble des Occidentaux volent en fait à mes yeux au secours de la victoire.
32:08 Parce que j'ai dit tout le mal qu'il faut aller penser du régime iranien tout à l'heure
32:13 et aussi de son incapacité à véritablement organiser une riposte.
32:18 Mais sur le fait même de ce qui s'est passé, 99% des missiles ou des drones envoyés ont été interceptés.
32:26 Et puis j'entendais sur votre antenne cet après-midi un député de l'Ulicud se réjouir de l'intervention iranienne
32:35 parce que ça remettait Israël en position de victime et ça permettait de faire oublier un peu ce qui se passait à Gaza.
32:42 Donc il y a aussi un jeu de communication terrible autour de cette affaire.
32:47 Mais sortons quand même raisonnablement de la conviction que l'Iran n'est pas en très grande forme,
32:54 y compris à travers cette opération, ils ont envoyé des missiles, 99% interceptés.
32:59 Des drones et des missiles interceptés et puis encore une fois dans l'agenda international, le concert des nations fait bloc autour d'Israël.
33:07 – Le dôme de fer fonctionne très bien en Israël.
33:10 – Dôme de fer diplomatique aussi.
33:12 – Diplomatique également, Asna Bidi justement, on a vu que les Américains ont finalement très peu de pouvoirs,
33:17 aujourd'hui en tout cas beaucoup moins qu'avant, on se dit que les alliés des Américains c'est encore pire.
33:22 Quelle peut être la position de la France aujourd'hui dans la région ?
33:25 – C'est l'élément le plus inquiétant, c'est finalement ce duel entre deux poids lourds du monde iranien,
33:35 t'adores l'Iran, qui veut aussi avoir un leadership au sein du monde musulman, du monde sunnite,
33:41 on a vu quelques manifestations en faveur de l'Iran, et Israël aussi, une autre puissance non arabe,
33:46 qui a aussi donc des ambitions importantes régionales.
33:50 Le système anti-missiles, il est aussi appelé à être exporté,
33:55 et donc les performances d'hier c'est aussi un outil commercial très très important.
34:01 Mais ce qui a relevé c'est que les États-Unis aujourd'hui et la Russie ne jouent plus ce rôle finalement,
34:07 donc ni de médiateur ni de régulérateur d'un système international qui est en perte de vitesse.
34:14 Le système international il est à l'abondance, et le nouveau système international n'est pas encore né,
34:19 et à mon avis ce vide abyssal dans le système international,
34:24 permis à des nouvelles puissances, immergentes, dans l'Iran, peut-être demain l'Arabie Saoudite,
34:29 et Israël aussi, de revendiquer un statut régional important,
34:33 ce qui va certainement provoquer un grand dérèglement dans les relations internationales.
34:38 Mais ce jeu est possible aussi parce qu'il n'y a plus véritablement d'accord de stratégie diplomatique entre États,
34:44 c'est un jeu d'alliances qui change, qui se renouvelle, sans cesse bousculer,
34:48 donc qui sont les partenaires pour discuter ?
34:51 – Amélie Le Breton.
34:52 – Alors moi je voulais juste vous parler de quelle est la ligne de la France,
34:56 notamment parce que là Israël a utilisé beaucoup le fait que la France ait intervenu,
35:01 pour aussi justement permettre d'intercepter les missiles qui arrivaient, les drones.
35:06 La France elle n'a pas d'autre choix, et en tout cas c'est dans son histoire, que d'être pour la paix.
35:11 Donc elle doit elle lutter pour qu'il y ait la paix, la sécurité des populations et des sociétés civiles.
35:16 Or dans les prochaines semaines, dans les prochains jours, il est fort à parier,
35:21 en tout cas moi si j'étais leur conseiller en communication,
35:24 c'est ce que je ferais au niveau de l'Élysée et du ministère des Affaires étrangères,
35:27 d'avoir ce vocabulaire-là, de dire que c'est la paix qu'ils veulent,
35:32 et que c'est pour ça qu'il y a une intervention éventuellement de la France,
35:35 parce que oui, vis-à-vis de la population en France et sur la scène internationale,
35:39 c'est une ligne de crête pour notre pays entre le monde musulman et Israël.
35:44 Et rapidement, Jannick Halimi, en termes de communication, toujours Stéphane Séjourné qui convoque l'ambassadeur d'Iran.
35:49 Oui, moi je ne suis pas tout à fait d'accord avec ce qui vient d'être dit très rapidement.
35:54 La paix bien sûr, tout le monde la veut, la paix, mais pas à n'importe quel prix.
36:00 C'est bien évident, on est dans une situation de guerre, et contrairement à ce que je pense,
36:05 effectivement, ces 10, 20, 30 voire dernières années,
36:10 le monde de la guerre froide, entre deux superpuissances, s'était délité,
36:16 et ça devenait un monde multipolaire incontrôlé, avec une Amérique qui regardait ailleurs ou à l'intérieur d'elle-même,
36:22 une Russie qui s'affaiblissait au moins économiquement,
36:25 et une Chine qui n'avait pas encore décollé.
36:27 Aujourd'hui, c'est bien de viser la paix, mais la France, et d'ailleurs c'est ce qu'elle a fait aujourd'hui,
36:31 et ce qu'elle fait de façon explicite, il faut choisir son camp,
36:36 parce que justement, il me semble-t-il, il y a quand même un monde de blocs qui se reconstitue,
36:41 autour, quelles que soient les valeurs qu'on veut bien donner à ces deux blocs,
36:45 mais enfin, il y a quand même un bloc autour de la Chine, de la Russie, et maintenant de l'Iran,
36:51 et peut-être une partie de ce fameux sud profond, sud global, pardon,
36:55 qui a tendance à suivre ces puissances-là,
36:57 et puis un autre bloc avec une Amérique qui peut-être est poussée,
37:01 mais en tout cas est en train de se réinviter dans le concert mondial comme superpuissance,
37:07 certes en y étant un peu forcée en Ukraine, au Moyen-Orient, on voit quand même qu'elle revient,
37:12 en Asie, n'en parlons pas, et autour de ce bloc-là, mené encore par les États-Unis,
37:18 et bien la France, les Occidentaux et l'Europe, leur choix est fait.
37:22 Alors je ne dis pas qu'il faut être totalement à la remorque des États-Unis, on n'en est pas là,
37:27 mais je crois que dans cette constitution nouvelle de deux blocs avec des puissances et des valeurs différentes,
37:33 je pense que la France a bien fait d'avoir choisi le discours,
37:36 et je pense que la politique, elle va mener dans le contexte actuel.
37:39 Malheureusement, cette bataille des valeurs a été perdue par le monde qui est censé représenter
37:43 le monde libéral et le monde des valeurs.
37:45 On voit bien aujourd'hui que le droit international est piétiné,
37:47 on voit très bien aujourd'hui dans la séquence de Gaza qu'il y a une incapacité totale
37:52 de cette communauté internationale à mettre fin à une catastrophe humanitaire,
37:57 et à trouver une issue pacifique.
37:59 On voit bien ce qui se passe aussi en Ukraine, donc j'ai des très peu de doutes,
38:03 en tout cas beaucoup de doutes sur la capacité du système international à réguler les crises actuelles.
38:07 – Rapidement, Asni Abidi, convoqué.
38:09 – Il est en danger, les valeurs occidentales sont en danger,
38:11 ça ne veut pas dire qu'elles sont perdues à tout jamais, au contraire.
38:15 – Rapidement, Asni Abidi, la convocation de l'ambassadeur d'Iran, c'est pour lui taper sur les doigts ?
38:20 – Toujours, toujours, bien sûr pour signifier le désaccord de la France.
38:23 Il ne faut pas oublier que le Quai des Reçets a demandé aux ressortissants français
38:27 de reporter leur séjour dans la région parce qu'il y a une menace réelle
38:31 sur nos ressortissants dans la région.
38:33 – Voilà ce qu'on pouvait dire ce soir sur cette frappe inédite de l'Iran
38:36 et de ses alliés sur Israël.
38:38 Asni Abidi, merci beaucoup d'avoir participé aux informés,
38:41 de nous avoir éclairés ce soir.
38:43 Je rappelle que vous êtes directeur du Centre d'études et de recherches
38:45 sur le monde arabe et méditerranéen.
38:47 Dans un instant, la suite des informés, Jany Kalimi, Amélie Lebreton et François Herneveigne,
38:52 je vous garde avec moi, nous allons parler du MeToo, des armées et dans la médecine
38:56 avec des femmes qui prennent la parole.
38:58 Restez avec nous, on se retrouve juste après le Fil info à 20h42 avec Sophie Tussaud.
39:02 – Stéphane Séjourné, le ministre des Affaires étrangères confirme,
39:06 la France a participé à des actions d'interception
39:10 lors de l'attaque iranienne contre Israël la nuit dernière.
39:13 L'ambassadeur iranien à Paris sera convoqué demain.
39:16 Les États-Unis, qui ont également soutenu l'État hébreu,
39:19 affirment ne pas vouloir d'une escalade ni d'une guerre avec l'Iran.
39:23 La Maison Blanche précise d'ailleurs qu'elle ne participera pas
39:26 à une éventuelle riposte israélienne contre Téhéran.
39:29 On commence à en savoir un peu plus sur l'assaillant.
39:32 En Australie, l'homme était âgé de 40 ans et était atteint d'une maladie mentale.
39:36 Selon la police, rien ne suggère un éventuel motif terroriste.
39:39 L'agresseur a tué hier 6 personnes dans un centre commercial bondé de Sydney
39:44 avant d'être abattu par une policière.
39:47 Un ancien médecin généraliste de Châteauroux, jugé pour viol à partir de demain,
39:51 l'homme d'une soixantaine d'années va comparaître.
39:54 Pour avoir agressé sexuellement 24 patientes entre 2013 et 2020,
39:58 il a filmé avec son téléphone portable une majorité des faits.
40:02 Le procès est prévu pour durer une semaine.
40:05 La dépression Renata arrive sur le nord de la France.
40:08 Attention aux vents violents.
40:10 Les températures moyennes et moyennes de 20 à 30 degrés pourront atteindre les 100,
40:14 voire les 110 km/h.
40:16 Le nord, la Somme et le Pas-de-Calais sont placés en vigilance orange
40:20 de demain midi jusqu'à demain soir.
40:23 Le tennis Cefanos Tissipas remporte son troisième tournoi de Monte-Carlo.
40:27 Il a battu tout à l'heure le Norvégien Kasper Rudd en 2-7, 6-1, 6-4.
40:31 France Info, 20h21, les informés.
40:37 Benjamin Fontaine.
40:39 Et une nouvelle fois, cette semaine, des femmes ont pris la parole
40:42 pour mettre en lumière la violence sexiste et sexuelle de leurs confrères masculins
40:46 dans l'armée et dans le milieu hospitalier.
40:49 Manon Dubois a dénoncé des violences sexuelles quand elle était dans la Marine.
40:53 Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, a annoncé vendredi une mission
40:57 pour améliorer la prévention, la protection des victimes
41:00 et les sanctions contre les agresseurs.
41:02 Voici la réaction de Manon Dubois en exclusivité sur France Info.
41:05 C'est à la fois une satisfaction et à la fois un petit pincement
41:08 parce que je me dis, mon Dieu, il a fallu qu'on en arrive là.
41:11 Or, qu'il y ait quelque chose qui se passe.
41:14 Évidemment, j'espère que les choses changent, mais j'espère surtout
41:17 qu'elles évoluent et dans le sens positif du terme.
41:19 Le fait qu'ils disent qu'il n'y ait pas besoin de récidive
41:22 et qu'ils appliquent réellement le tolérance zéro,
41:25 c'est ça qu'il fallait faire dès le début.
41:27 C'est évidemment que j'aurais aimé ça pour moi,
41:30 évidemment que j'aimerais ça pour d'autres.
41:32 Justement, ça va permettre à ce qu'il n'y ait plus ça à l'avenir
41:35 et qu'ils appliquent réellement cette sanction.
41:37 Après, j'aurais tendance à dire qu'il y a des choses à ne pas faire
41:41 de la façon dont ils veulent faire, comme par exemple
41:44 mener leur enquête, mais que avec des personnes issues de l'armée.
41:48 Amélie Le Breton, une nouvelle fois, il faut une prise de parole forte
41:52 avant d'avoir des réactions.
41:54 On a l'impression qu'on n'avance pas beaucoup, finalement.
41:56 C'est même catastrophique ce qui se passe,
41:59 parce que ça fait des années que le premier "me too" s'est exprimé,
42:03 a explosé, et on se rend compte qu'il n'y a pas eu d'onde de choc
42:06 dans toute la société.
42:08 C'est comme s'il n'y avait pas d'effet domino,
42:10 il y a encore des pans entiers, des métiers entiers,
42:13 et on parle de milliers de personnes qui ont vécu,
42:16 ou qui vivent encore, dans une organisation qui serait sexiste.
42:21 J'ai été assez frappée, il y a eu l'intersyndicale national
42:25 des internes qui avait mené une enquête en 2022-2023
42:28 avec 4000 réponses, et la moitié des jeunes femmes
42:31 internes et externes témoignaient avoir constaté
42:34 de remarques sexistes, 18% disent avoir subi du harcèlement sexuel.
42:39 - On parle de la santé là, du milieu de la société.
42:41 - Pardon, on parle de la santé, ce que je veux dire,
42:43 c'est qu'on est encore en 2024, c'est comme si on découvrait,
42:48 on ouvre le capot et on se rend compte que c'est encore
42:52 du grand n'importe quoi dans des secteurs, alors que ça devrait,
42:57 la conscience et la réflexion sur ces questions-là,
43:01 elles devraient infuser depuis très longtemps,
43:03 ça devrait presque être un problème réglé.
43:05 - Et on parle encore de comportement grivois,
43:07 alors qu'il est question d'agression sexuelle.
43:09 - Alors, c'est là où on y reviendra peut-être,
43:12 il y a deux choses, il y a effectivement,
43:15 dans le milieu de la santé, ce qui se passe avec Karine Lacombe
43:18 qui a fait des révélations, - La sexologue.
43:21 - Exactement, et avec M. Pelou, mais ce qui est certain,
43:27 c'est déjà de se dire, il va falloir qu'il y ait une réflexion
43:31 sur tous les métiers, sur tous les axes de la société française,
43:34 pour qu'il n'y ait pas de, qu'on ne se disse pas dans six mois,
43:37 ah, il y a encore une affaire #MeToo dans un métier
43:39 qu'on n'avait pas encore imaginé, on a eu le cinéma, le sport,
43:41 l'hôpital, ce serait bien qu'en fait, ce soit juste toute la société
43:45 qui prenne enfin conscience qu'il y a un problème
43:48 et il faut que ça s'arrête.
43:50 - François Ernven.
43:51 - Non mais ce soir, on évoque l'armée et l'hôpital.
43:54 Les caractéristiques de ces deux institutions,
43:57 ce sont deux institutions où les hiérarchies sont écrasantes et pesantes.
44:02 Et on peut dire que les plaintes qui remontent,
44:08 relèvent le caractère systémique, qui ne veut pas dire systématique,
44:13 c'est le système avec un chef adulé, etc.,
44:17 une hiérarchie valorisée sans cesse et l'absence de débats internes.
44:23 Toutes les institutions, ça a commencé dans l'église
44:26 avec la sacralisation du prêtre,
44:29 toutes les institutions qui placent à leur sommet
44:32 des gens qui ont des statuts exorbitants du droit commun,
44:36 s'exposent à rencontrer des situations comme ça.
44:40 C'est des systèmes de domination qu'il faut condamner.
44:43 La domination s'exerce sévèrement sur les femmes,
44:47 mais le système global est parfait.
44:49 - Vous avez commencé à évoquer le monde de la médecine,
44:52 donc on va y venir, puisque vous l'avez dit,
44:54 la prise de parole de l'infectiologue Karine Lacombe
44:57 a dénoncé le comportement supposé problématique
45:00 de l'urgentiste Patrick Pelou qui parle aujourd'hui de diffamation.
45:03 La fédération hospitalière, pointée du doigt par plusieurs soignants,
45:06 réagit pour la première fois, c'est aussi sur France Info.
45:09 Sa déléguée générale, Zéna Brié, assure lutter
45:12 contre la violation de la parole depuis plusieurs années.
45:14 - Dès mon arrivée en 2018, j'ai voulu et nous avons voulu lever deux tabous.
45:19 Le premier est le tabou des relations confraternelles
45:22 et lever le tabou sur la violence, les violences sexistes
45:26 et les inégalités au sein des études de médecine,
45:29 ce qui nous a d'ailleurs conduit à ouvrir un débat en mai 2018
45:33 sous le thème "Touche pas à mon étudiante".
45:36 C'est un sujet sur lequel nous sommes fortement engagés.
45:39 Nous avons mis en place un cadre et des actions en guide
45:43 pour les établissements pour que toute forme de violence soit réprimandée,
45:48 qu'elle soit détectée et pour pouvoir accompagner
45:52 et les victimes et les témoins face à cette situation-là.
45:55 - La déléguée générale dit agir depuis plusieurs années.
45:58 Amélie Le Breton, finalement, vous nous en parliez.
46:00 On le dit depuis des années, mais on voit que ça ne sert pas à grand-chose
46:03 pour l'instant en tout cas.
46:04 - C'est bien que certaines instances commencent quand même
46:07 à organiser les choses.
46:09 Il faut apparemment du temps, puisque donc, comme vous le disiez,
46:13 c'est un système, un système avec ses règles, qui a du mal à bouger.
46:17 Et donc peut-être que, en tout cas, il faut l'espérer,
46:21 que les témoignages qu'on entend là,
46:23 ou du moins la médiatisation très forte à laquelle on assiste,
46:26 aura valeur de moteur pour un peu dynamiter ce système
46:31 qui est d'un autre temps et en plus qui paralyse des carrières,
46:36 qui n'est bon pour personne.
46:38 - On va y revenir, on va poursuivre cette discussion dans un instant
46:41 avec vous, chers informés.
46:42 Ce sera juste après le Fil info de 20h50 avec Sophie Tussaud.
46:45 - Israël reste en état d'alerte après l'attaque sans précédent
46:50 lancée par l'Iran hier soir.
46:52 Plus de 300 drones et missiles représaillent à une frappe
46:55 contre son consulat à Damas.
46:57 Selon l'armée israélienne, ils ont été interceptés à 99%.
47:01 Une opération largement condamnée par la communauté internationale
47:04 qui craint un embrasement de la région.
47:07 Le G7 s'est réuni en urgence.
47:09 Il appelle à la retenue et affirme son plein soutien à Israël.
47:12 Les pays de la région craignent un embrasement
47:15 et font part de leurs préoccupations.
47:17 Le Qatar exprime sa profonde inquiétude.
47:19 Riyad Proun la retenue.
47:21 Le CAIR met en garde contre un risque d'expansion du conflit.
47:26 L'appel de François Hollande, l'ancien président,
47:29 souhaite la reconstitution d'une grande famille politique,
47:32 sociale, démocrate au lendemain des élections européennes.
47:35 Un appel alors que la liste de Raphaël Glucksmann
47:38 est donnée en tête à gauche avec 13% des intentions de vote.
47:41 Mais loin derrière, l'extrême droite, crédité de 32%
47:44 selon un sondage Ipsos pour Radio France.
47:46 Une nouvelle affaire de chemsex.
47:48 Deux hommes sont mis en examen à Bordeaux
47:50 après la mort d'un gaca génère.
47:52 La découverte de produits liés à cette pratique chez lui
47:55 sont poursuivis pour trafic de stupéfiants
47:58 et complicité de trafic.
48:00 Le rugby, les bleus confortent leur deuxième place
48:03 dans le tournoi féminin Destination.
48:05 Les tricolores se sont largement imposées aujourd'hui
48:08 face à l'Italie, 38 à 15 lors de la troisième journée.
48:11 Puis en football, le Bayer Leverkusen remporte
48:14 pour la première fois de son histoire
48:16 le championnat de football d'Allemagne.
48:19 Et ce, après leur très large victoire.
48:21 5 buts à zéro face au Werder Bremen.
48:25 France Info.
48:27 20h21, Les Informés.
48:31 Benjamin Fontaine.
48:33 Et nous sommes ensemble pendant quelques minutes encore
48:36 dans Les Informés pour évoquer ce "me too" des armées
48:38 et ce "me too" dans le milieu hospitalier.
48:40 Jeannick Halimi, on évoquait l'infectiologue Karine Lacombe
48:43 qui nous expliquait sur France Info qu'il est important
48:46 selon elle de mettre des visages sur ce qu'il se passe
48:49 pour porter la cause.
48:50 Elle a évoqué Patrick Pelou parce que des journalistes
48:53 l'ont amené à en parler.
48:54 Vous comprenez son point de vue ?
48:56 Quitte à parler, qui est le début de tout le déblocage
49:01 de ce système, autant donner des noms et des visages
49:05 si vous voulez.
49:06 Ce sont les noms qui comptent, bien évidemment.
49:08 Encore faut-il les donner à bon escient.
49:10 Bon, laissons faire la justice.
49:11 Alors, pour le coup, je ne sais pas s'il y a des plaintes
49:13 qui sont déposées, mais bon, oublions-le si vous voulez bien.
49:16 Parce que moi, personnellement, je n'ai pas d'éléments d'information.
49:18 Non, non, bien sûr, mais ce que je voulais dire, c'est...
49:19 Mais oui, c'est important, évidemment.
49:21 Parce que pourquoi ne pas donner des noms ?
49:25 Après, encore une fois, il faut laisser faire la police,
49:29 la justice, mais que ça incarne et qu'en plus,
49:34 si jamais ça touche, malheureusement, des personnes connues,
49:38 si ça peut provoquer des personnes connues,
49:40 ou l'incarnation d'une institution connue,
49:44 quel que soit son nom, s'il n'est pas connu,
49:46 si c'est le grand patron d'une institution,
49:49 quel qu'elle soit, sans citer de nom,
49:51 parmi toutes celles qu'on vient de citer,
49:53 évidemment que ça peut créer une sensibilisation,
49:55 une prise de conscience encore plus forte,
49:57 un, de l'opinion publique, deux, des autres victimes potentielles
50:01 qui pourraient effectivement être amenées à parler,
50:04 et puis de casser le système qui se nourrit de l'omerta,
50:08 qui se nourrit de féodalité, de grands patrons,
50:11 de mandarins dans le monde des hôpitaux,
50:13 qui font pression pour des promotions,
50:16 en achetant le silence de leurs étudiantes.
50:23 Mais juste pour terminer, si déjà tout ça,
50:26 effectivement, en plus ce sont des institutions,
50:29 des mondes qui sont considérés comme au-delà de tout soupçon,
50:32 je veux dire les services publics, l'armée,
50:35 on parle d'éducation, de l'admiration pour les hôpitaux,
50:40 les médecins, on est plutôt redevable aux médecins
50:42 qu'autre chose, donc effectivement,
50:44 c'est quelque chose qui n'est pas anodin.
50:47 Mais une fois que tout ça, l'omerta saute,
50:51 et que petit à petit, peut-être que les mœurs évoluent,
50:54 il faut aussi que la police et la justice suivent.
50:57 Une question de sensibilisation,
50:59 et les procédures prennent peut-être plus de temps
51:03 que ce que l'on voudrait, pourquoi ?
51:05 Parce qu'il y a trois éléments,
51:07 il y a le délai de prescription,
51:09 qui souvent font que les enquêtes,
51:11 si elles sont déclenchées, font des flops,
51:13 ne débouchent rien.
51:15 Il y a aussi les attaques en diffamation,
51:17 qui font partie du droit de la défense,
51:21 c'est parole contre parole, mais là, ça freine la procédure.
51:24 Et puis il y a aussi, on en parlait,
51:26 la présomption d'innocence, qu'on ne peut pas jeter en pâture,
51:29 surtout lorsque les coupables, entre guillemets,
51:32 ne sont plus anonymes et portent un nom et un visage,
51:35 si je puis dire, une image,
51:37 toutes ces valeurs-là du droit,
51:39 même si elles ne vont pas dans le sens d'une accélération
51:42 de la procédure de justice, sont quand même des verrous
51:45 extrêmement importants pour que les deux paroles soient entendues
51:48 et que justice soit faite.
51:50 - Il y a parfois une blessure encore plus grande
51:52 pour les victimes qui n'ont pas le sentiment
51:54 d'être entendues par la justice,
51:56 parce qu'elles n'ont pas obtenu gain de cause
51:58 ou de reconnaissance de leurs préjudices.
52:00 C'est une double pénalité pour elles.
52:02 - C'est vrai.
52:04 - Amélie Lebreton, vous vouliez ajouter ?
52:06 - Oui. C'est dommage presque d'en arriver là,
52:08 mais je pense qu'il faut donner une culpabilité
52:10 pour qu'enfin ça bouge.
52:12 Je trouve qu'il y a quand même une réflexion à avoir
52:14 dans les institutions, dans les entreprises,
52:16 dans les secteurs, justement pour que ce ne soit plus
52:19 un problème systémique. On parlait de l'armée.
52:21 En fait, l'armée, c'est la grande muette.
52:24 Il n'y a pas de figure, typiquement.
52:27 On ne connaît pas bien les citoyens,
52:29 les grandes figures dans l'armée.
52:31 Les noms ne nous disent rien, et pour autant,
52:33 il y a, on le sait, puisqu'il y a des témoignages,
52:36 il y a un problème dans l'armée.
52:38 Donc ça veut dire que l'armée doit elle-même
52:40 avoir une réflexion et que, comme vous le disiez,
52:42 ce n'est pas possible de faire de l'entre-soi.
52:44 Il faut absolument qu'il y ait justement des règles
52:47 pour que les victimes, en tout cas celles qui estiment
52:50 être victimes, soit des hommes ou des femmes,
52:52 puissent être entendues et qu'il y ait des enquêtes
52:54 justes qui soient menées.
52:56 - François Ehlenwein, vous évoquiez la hiérarchie
52:58 qui existe, ce système hiérarchique qui existe.
53:00 Il y a aussi quelque chose de commun à ces deux corps,
53:02 c'est le bisuitage.
53:04 - Oui, voilà, mais tout ça participe d'une culture
53:07 d'institution.
53:09 Encore une fois, ce qui est problématique,
53:12 c'est l'adulation du chef et cette forme de sacralisation
53:17 qui empêche très souvent la parole de se libérer.
53:21 Et moi, ce qui me frappe, le deuxième aspect des choses,
53:24 c'est dans le cas de Manon Dubois.
53:27 Moi, j'ai été frappé, après qu'elle ait alerté
53:30 sa hiérarchie, l'espèce d'étiennoir qui s'est abattu
53:35 sur les reprenses qu'elle faisait à son agresseur.
53:38 Et ça, c'est quand même le temps de latence.
53:41 Je me réchouis qu'aujourd'hui, les institutions disent
53:44 "Oui, on va ouvrir des commissions, on va mettre en place
53:46 des choses", mais sur les affaires passées,
53:49 l'effet était quand même là et quand même la pesanteur
53:53 des institutions a contribué largement à étouffer
53:57 de véritables scandales.
54:00 - Merci beaucoup, on va devoir s'arrêter là.
54:02 Je suis navré, on aurait pu continuer encore ce débat,
54:04 mais le temps passe, on va devoir s'arrêter là.
54:06 Merci beaucoup, chers informés, d'avoir été avec nous
54:08 ce soir sur France Info. Je remercie Asni Abidi,
54:10 directeur du Cernam, qui était avec nous encore
54:12 il y a quelques minutes pour évoquer la situation
54:14 entre l'Iran et Israël. Merci à vous, Jean-Nick Halimi,
54:17 Amélie Le Breton, et merci également François Hernand-Wein.
54:20 Je rappelle qu'on vous retrouve dans le journal La Réforme
54:22 qui met cette semaine à la une la crise à Haïti
54:25 sous l'emprise des gangs.
54:27 - Voilà. C'est un sujet... J'insiste pas,
54:30 mais les questions internationales s'intéressaient
54:32 à autre chose qu'à l'Ukraine ou à Israël.
54:35 Et Iran, il y a d'autres pays du monde.
54:38 - Tout à fait, et on en parle régulièrement
54:40 sur France Info aussi. Vous retrouvez cette émission
54:42 en podcast et en vidéo sur notre site franceinfo.fr.
54:45 Les informés reviennent demain dès 9h avec Jean-Rémi Baudot.
54:48 Je vous souhaite une excellente soirée.
54:50 L'info continue sur France Info.
54:52 [Musique]

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