Webinaire organisé par l’Institut de la gestion publique et du développement économique (IGPDE) en partenariat avec la sous-direction de l’innovation pour les transformations (SDIT) du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires.
Intervenant : Bastien Sibille, cofondateur de Mobicoop et de l’alliance des Licoornes, initiateur de l’opération Milliard
Animation : Léa Kermarrec, cheffe de projet Innovation pour la transition écologique, ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
Pour s’inscrire aux prochaines conférences de l’IGPDE : https://catalogue.igpde.finances.gouv...
00:00 Présentation de la séance et du cycle « Ils et elles l’ont fait »
04:10 Présentation de l’intervenant et du programme du webinaire
06:58 Propos liminaire de Bastien Sibille
08:18 Première partie : L’aventure Mobicoop :
• les grandes étapes,
• réflexion sur la performance et la pérennité du modèle coopératif,
• l’intervention de la sphère publique,
• concurrence et complémentarité
• le plaidoyer
35:37 Deuxième partie : L’alliance des Licoornes
• valeurs communes
• actions communes
• bilan de deux ans de présidence
48:13 Troisième partie : L’opération Milliard
• les objectifs
• le principe
• les alliés
• la communication
• le type de projets finançables
• les blocages à lever
• l’éligibilité et la sélection des projets
01:19:25 Conclusion et présentation des prochains événements
Intervenant : Bastien Sibille, cofondateur de Mobicoop et de l’alliance des Licoornes, initiateur de l’opération Milliard
Animation : Léa Kermarrec, cheffe de projet Innovation pour la transition écologique, ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
Pour s’inscrire aux prochaines conférences de l’IGPDE : https://catalogue.igpde.finances.gouv...
00:00 Présentation de la séance et du cycle « Ils et elles l’ont fait »
04:10 Présentation de l’intervenant et du programme du webinaire
06:58 Propos liminaire de Bastien Sibille
08:18 Première partie : L’aventure Mobicoop :
• les grandes étapes,
• réflexion sur la performance et la pérennité du modèle coopératif,
• l’intervention de la sphère publique,
• concurrence et complémentarité
• le plaidoyer
35:37 Deuxième partie : L’alliance des Licoornes
• valeurs communes
• actions communes
• bilan de deux ans de présidence
48:13 Troisième partie : L’opération Milliard
• les objectifs
• le principe
• les alliés
• la communication
• le type de projets finançables
• les blocages à lever
• l’éligibilité et la sélection des projets
01:19:25 Conclusion et présentation des prochains événements
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ÉducationTranscription
00:00:00 [Silence]
00:00:08 Alors, il est 13h05, on va pouvoir débuter ce webinaire.
00:00:12 Ça fera arriver les retardataires, je vais donc introduire notre rencontre du jour.
00:00:20 Je vois que certains disent ne pas avoir le son dans le chat.
00:00:24 Je vous invite à réactualiser votre page de connexion et à jouer avec les réglages son.
00:00:35 Il faut généralement sélectionner "Au parleur" par défaut pour que cela fonctionne.
00:00:40 Du coup, je laisse l'IGPDE gérer ses questions techniques,
00:00:48 à priori peut-être en écrivant aux personnes dans le chat.
00:00:51 Ce point technique étant terminé, bonjour à toutes et tous.
00:00:57 Bonjour Basile Civil, merci beaucoup d'être présent avec nous aujourd'hui.
00:01:02 Merci à tous d'être connectés en nombre ce midi pour ce nouveau webinaire du cycle "Il et elles l'ont fait"
00:01:10 qui est porté par la Fabrique d'innovation pour les transitions du Secrétariat Général du Ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires.
00:01:19 C'est un cycle qui est un fruit du partenariat qui lie notre Fabrique et notre sous-direction de l'innovation pour les transformations
00:01:28 avec l'Institut pour la gestion publique et le développement économique, IGPDE,
00:01:34 qui est l'organisme de formation du ministère de l'économie et des finances.
00:01:38 C'est pourquoi le public aujourd'hui est composé à la fois d'agents du ministère de la transition écologique et puis d'agents du ministère de l'économie.
00:01:47 Dans le cadre de ce partenariat, il y a différents événements qui sont régulièrement organisés auxquels vous avez peut-être déjà eu l'occasion de participer.
00:01:55 Des conférences "Économie et changement climatique" sur l'écroisement entre enjeux économiques et climatiques et les impacts des uns sur les autres.
00:02:03 La prochaine conférence se déroulera d'ailleurs le 23 avril prochain et traitera de l'assurabilité des risques climatiques.
00:02:10 Vous pouvez vous y inscrire dès à présent sur le site de l'IGPDE.
00:02:14 Dans le cadre de ce partenariat, nous organisons aussi des rencontres économiques sur des thématiques environnementales,
00:02:20 des événements 90 minutes pour le lire consacrés à des ouvrages traitant d'enjeux écologiques,
00:02:25 et puis ce fameux cycle "Il et elle l'ont fait" qui nous réunit aujourd'hui.
00:02:29 Ce cycle, on l'a lancé en mai 2023 et il se compose à la fois de conférences débat sous forme de webinaire, comme celui qui nous réunit aujourd'hui,
00:02:38 mais aussi de visites apprenantes qui permettent de rencontrer et de se déplacer physiquement sur des lieux des entreprises,
00:02:45 des acteurs qui ont redirigé leur modèle économique pour plus de soutenabilité et qui ont réalisé leur transition écologique et sociale.
00:02:54 L'an passé, on a donc eu l'occasion de rencontrer Virginie Resson-Victor,
00:03:00 qui est cofondatrice et porte-parole du Grand Défi des entreprises pour la planète,
00:03:04 ainsi que Emery-Jacquia, qui est présidente de CAMIF et cofondateur de la Communauté des entreprises à mission.
00:03:10 Et puis, les participants du cycle ont aussi eu l'occasion de visiter deux lieux démonstrateurs de la transition écologique,
00:03:18 que sont le campus de bureau en bois à l'Arboretum Atlantère et l'hôtel logistique Sogaris,
00:03:23 situé sur l'écoquartier de la Chapelle Internationale, dans le 18e arrondissement de Paris.
00:03:29 Voilà pour la présentation de ce cycle.
00:03:32 Je rappelle que les webinaires font l'objet d'enregistrements,
00:03:35 donc c'est le cas aujourd'hui, c'est le cas aussi de ceux dont je viens de vous parler,
00:03:40 donc n'hésitez pas à programmer des séances de rattrapage.
00:03:43 Aujourd'hui, nous avons donc le grand plaisir de recevoir Bastien Sibylle
00:03:49 pour un webinaire consacré au modèle économique coopératif, écologique et citoyen.
00:03:55 Donc, Bastien, à nouveau, je vous remercie chaleureusement d'avoir accepté notre invitation
00:04:00 et puis je vais vous présenter rapidement avant, évidemment, de vous laisser la parole pour votre intervention.
00:04:07 Donc, Bastien Sibylle, vous êtes cofondateur de la société coopérative d'intérêts collectifs,
00:04:13 donc la SIC Movicop, qui est la principale plateforme coopérative de mobilité partagée,
00:04:19 écologique et solidaire en Europe, et qui propose un site de covoiturage libre et gratuit.
00:04:25 C'est donc à la fois cette première dimension de votre parcours d'entrepreneur de l'économie sociale et solidaire,
00:04:30 engagé en faveur de la transition écologique que vous allez partager avec nous aujourd'hui,
00:04:35 mais vous allez également revenir sur votre engagement pour promouvoir le modèle coopératif,
00:04:40 en particulier celui des SIC, puisque depuis 2019, vous défendez ce modèle économique particulier
00:04:48 à travers une alliance qui s'appelle l'Alliance des licornes, donc les coopératifs de la transition,
00:04:52 que vous présidiez jusqu'à début mars et que vous avez cofondé.
00:04:57 Les licornes, vous allez y revenir en détail, mais ce sont 13 sociétés coopératives
00:05:01 qui ont décidé de coopérer justement pour mieux défendre leur idéal écologique, démocratique et solidaire,
00:05:08 en faisant un peu la preuve qu'il est possible de répondre à de nombreux besoins du quotidien
00:05:14 avec un modèle économique qui serait uniquement coopératif.
00:05:17 Et puis plus récemment, vous en toucherez sans doute un mot également,
00:05:21 votre engagement a également pris une dimension civique, sociétale, je dirais,
00:05:25 avec le lancement de l'opération Milliard qui a eu lieu officiellement hier,
00:05:29 si je ne me trompe pas, qui est un fonds citoyen dont l'objectif est de collecter un milliard d'euros
00:05:35 pour financer des projets de transformation écologique et sociale
00:05:39 et pour réussir une transition écologique juste.
00:05:42 C'est donc de l'ensemble de ces activités dont vous allez donc parler aujourd'hui.
00:05:47 Et donc avant de vous laisser la parole, je vais juste faire un tout petit point technique
00:05:54 pour favoriser au maximum l'interactivité du webinaire,
00:05:58 même si on n'est pas en mesure, puisque vous êtes très nombreux à être connectés,
00:06:02 de vous donner la parole à l'oral.
00:06:04 N'hésitez pas à poser tout au long de l'intervention et au fil de l'eau dans le chat des questions.
00:06:11 On a prévu deux séquences de questions réponses avec Bastien Civil
00:06:15 et je me ferai porte-voix de vos questions auprès de Bastien pendant ces séquences.
00:06:21 Je vous laisse donc la parole, Bastien, peut-être en vous proposant de commencer
00:06:27 par nous raconter l'histoire de Mobicoop, de son processus de création,
00:06:31 peut-être jusqu'au passage à l'échelle de la coopérative
00:06:34 et puis on peut ensuite, dans une seconde partie, revenir sur l'alliance d'Helicorne
00:06:38 et sur le lancement de cette opération milliard, si cela vous convient.
00:06:43 Oui, absolument. Merci Léa pour cette introduction et cette invitation.
00:06:49 Bonjour à toutes et à tous.
00:06:53 Je vous parle depuis un moment qui est un peu particulier,
00:06:58 puisqu'on a lancé l'opération milliard hier et que je reviendrai,
00:07:03 mais cela prend une tournure et une dimension qui est très forte.
00:07:10 Je suis un peu au milieu de tout cela.
00:07:13 Je vais bien sûr commencer par Mobicoop,
00:07:19 mais ce qui fait le lien de tout ce dont on va se parler maintenant,
00:07:25 c'est la question de la réarticulation entre nos modèles économiques
00:07:32 et les organisations qui les portent,
00:07:35 et le sujet de la transformation écologique juste
00:07:41 que l'on voit bien toutes et tous qu'on a devant nous
00:07:46 et qu'on va devoir réaliser.
00:07:49 Et s'il y a un fil conducteur, c'est celui-ci.
00:07:55 Deuxièmement, je vous propose d'être assez bref,
00:08:02 de façon qu'on puisse être dans l'échange le plus possible,
00:08:05 plutôt que de vous dérouler une présentation qui serait trop longue.
00:08:10 Et donc surtout, n'hésitez pas à m'interrompre Léa s'il y a des questions,
00:08:15 et qu'on fasse cela de façon vraiment interactive.
00:08:17 Alors, ceci étant dit, on a créé Mobicoop en 2018,
00:08:23 c'est la date de création de la coopérative,
00:08:26 mais cette coopérative a été constituée de la fusion entre une association
00:08:31 qui s'appelait Covoiturage Libre et une entreprise qui s'appelait Covivo.
00:08:37 J'y reviens deux minutes parce que dans cette fusion se dit beaucoup de choses.
00:08:43 Se dit d'abord ce qu'il y avait au cœur de chacune de ces entités.
00:08:49 Ce qu'il y avait au cœur de Covivo, c'était comment est-ce qu'on déploie
00:08:53 pour les collectivités territoriales des dispositifs de partage de la mobilité.
00:08:57 Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:08:58 Ça veut dire que depuis les années 2010, puisque Covivo a été créé en 2007,
00:09:02 depuis les années 2010, peut-être même un petit peu avant,
00:09:08 un ensemble suffisant de collectivités territoriales
00:09:12 se sont mises à se dire qu'il faut qu'on partage la mobilité individuelle
00:09:16 pour réduire l'impact écologique de la voiture,
00:09:18 et à se le dire avec suffisamment de densité pour que ça fasse naître un marché
00:09:22 sur lequel puisse se positionner une entreprise qui était Covivo.
00:09:26 Voilà pour Covivo qui dit quelque chose des collectivités territoriales
00:09:30 et du partage de la mobilité individuelle.
00:09:33 Ce que disait de son côté l'association Covoiturage Libre,
00:09:37 c'était une grande plateforme.
00:09:41 La Blacar est née sur la question du covoiturage.
00:09:47 Ces grandes plateformes numériques s'appuient sur des mécanismes
00:09:51 de collaboration entre les gens, c'est-à-dire la collaboration
00:09:56 entre des gens qui ouvrent leur voiture et des gens qui acceptent d'y entrer.
00:10:01 Ne serait-il pas judicieux que cette collaboration ne soit pas
00:10:07 complètement privatisée, c'est-à-dire appropriée par une plateforme
00:10:11 détenue par des fonds privés, à la fois de ses fondateurs,
00:10:16 mais aussi des fonds privés, y compris des fonds américains,
00:10:20 et je dis ça avec la plus grande amitié pour la terre américaine
00:10:23 sur laquelle j'ai fait mon doctorat et que j'aime plus que tout.
00:10:26 Mais ça nous pose quand même une question.
00:10:29 On a apporté une réponse qui était de dire qu'il nous faut une association
00:10:33 qui fasse du collaboratif sous forme associative,
00:10:39 c'est-à-dire sur l'ucrativité de l'acte de générosité
00:10:42 qui est l'ouverture de la voiture.
00:10:44 Ce sont les deux structures qui, sous mon impulsion,
00:10:48 ont décidé de se réunir en 2018, mais à partir de discussions
00:10:53 qui étaient menées depuis 2016.
00:10:56 Et quand je dis sous mon impulsion, je le dis avec beaucoup d'humilité
00:11:03 parce que tous ces projets-là sont toujours collectifs,
00:11:06 mais ce que moi j'ai amené là-dedans, c'est le fait de dire
00:11:09 "OK, mais donc d'une association et une entreprise privée,
00:11:14 on peut faire un truc qui est différent, qui est une coopérative
00:11:17 d'intérêt collectif", c'est-à-dire quelque chose qui a un modèle économique,
00:11:21 mais qui a un nombre de parties prenantes très important,
00:11:24 un peu sous le modèle associatif, et qui donc va avoir aussi
00:11:27 une dimension de transformation sociale.
00:11:30 Et ça, c'est la naissance de la coopérative, avec assez vite 1200 sociétaires,
00:11:35 nous on parle de sociétaires et non pas d'actionnaires,
00:11:38 c'est-à-dire de personnes qui ont mis du capital dans la coopérative,
00:11:41 qui sont donc appelées à s'exprimer dans nos assemblées générales,
00:11:44 mais qui s'y expriment selon la forme suivante,
00:11:50 "une personne = une voix", et non pas "une action = une voix".
00:11:56 Et ça, c'est très important dans nos coopératives,
00:11:59 parce que cela signale des formes démocratiques de gouvernance,
00:12:04 et donc cela signale plusieurs choses,
00:12:07 cela signale qu'on est l'expression d'une vision de transformation
00:12:13 portée par l'ensemble des parties prenantes,
00:12:16 et non pas par quelques-unes,
00:12:18 et que donc notre objet social est d'intérêt collectif,
00:12:22 c'est pour ça que nous nous appelons des sociétés coopératives d'intérêt collectif,
00:12:26 et qu'il est relié aux besoins de l'ensemble de ces parties prenantes,
00:12:35 et notamment des territoires.
00:12:37 Et pour mémoire, ces sociétés coopératives particulières,
00:12:41 les SIC, Société Coopérative d'Intérêt Collectif,
00:12:43 sont nées très récemment dans l'histoire coopérative,
00:12:46 puisqu'elles sont nées en 2001,
00:12:49 et notamment pour répondre à un enjeu de capacité d'association
00:12:53 des collectivités territoriales à la gouvernance de ces objets coopératifs.
00:13:00 Donc ça, c'est la naissance de la coopérative,
00:13:05 et c'est également ce dont je suis le plus proche,
00:13:10 parce que mon rôle, ça a été de fonder la coopérative.
00:13:16 Cette naissance a été complétée en 2021
00:13:23 par une fusion avec une autre coopérative d'intérêt collectif
00:13:27 qui s'appelle Réseau Pousse.
00:13:30 Réseau Pousse installe des panneaux d'autostop sécurisés
00:13:37 sur un ensemble de territoires.
00:13:40 Ce qui fait que suite à cette fusion,
00:13:44 Mobicop s'est mise à offrir trois grands types de services
00:13:49 aux collectivités territoriales.
00:13:51 Un service de covoiturage,
00:13:54 donc on installe les plateformes de covoiturage des collectivités locales.
00:13:58 Par exemple, si vous êtes dans les Hauts-de-France,
00:14:00 la plateforme des Hauts-de-France s'appelle Passe-Passe Covoiturage.
00:14:03 Tous les habitants des Hauts-de-France sont invités à utiliser Passe-Passe Covoiturage.
00:14:07 Derrière Passe-Passe Covoiturage, c'est l'infrastructure technique de Mobicop
00:14:11 et ce sont les méthodes de Mobicop d'animation.
00:14:14 Premier service.
00:14:16 Deuxième service, un service de mobilité solidaire,
00:14:20 parce que les systèmes de covoiturage ne sont pas efficients
00:14:26 pour desservir notamment les zones rurales
00:14:29 dans lesquelles la densité est insuffisante
00:14:32 ou être utile pour des personnes qui sont en difficulté financière ou de santé.
00:14:40 Donc, on a un dispositif particulier,
00:14:43 si vous voulez bien je ne le détaille pas maintenant parce que ce serait un peu long,
00:14:46 mais particulier qui s'adresse aux territoires ruraux
00:14:49 et aux personnes en difficulté de santé et économie.
00:14:52 Donc, ce troisième dispositif qui est l'autostop organisé
00:14:57 où on a déployé 7000 panneaux dans 3000 communes.
00:15:01 Ce que vous entendez à travers ça,
00:15:04 c'est une deuxième chose je crois importante qu'il faut retenir
00:15:08 de notre dimension coopérative, la première étant notre gouvernance.
00:15:12 Cette deuxième chose importante,
00:15:14 c'est que ce que nous produisons c'est de l'innovation sociale.
00:15:20 C'est que pour faire face à l'empreinte de la voiture,
00:15:23 ce que nous disons c'est que la seule innovation technologique ne suffit pas.
00:15:29 Je vais même aller au-delà et en prenant un peu d'avance
00:15:32 sur ce que je dirais à propos des licornes et de l'opération MIA.
00:15:36 Je pense qu'aujourd'hui, 1 euro investi dans l'innovation sociale
00:15:40 a une efficacité écologique et sociale très supérieure
00:15:43 à 1 euro investi dans l'innovation technologique
00:15:46 pour une raison extrêmement simple,
00:15:48 c'est que nos sociétés ont massivement investi
00:15:53 dans l'innovation technologique depuis l'après-guerre
00:15:57 et qu'aujourd'hui, de ce fait, l'utilité marginale d'un euro
00:16:02 dans l'innovation sociale produit plus de valeur.
00:16:04 Je vous en donne un exemple qui est le YAMOBICOP.
00:16:07 Quand nous faisons entrer une personne dans une voiture,
00:16:10 nous divisons par deux l'empreinte de gaz à effet de serre
00:16:14 produit par la voiture.
00:16:16 Pour diminuer de 0,1%,
00:16:22 le niveau de consommation de carburant pour un moteur thermique,
00:16:30 les constructeurs automobiles dépensent des milliards d'euros.
00:16:34 Et il est bien qu'ils le fassent.
00:16:36 C'est très bien, il le faut.
00:16:38 Il faut cette innovation technologique.
00:16:40 Mon sujet n'est pas du tout d'opposer les deux.
00:16:43 Mon sujet est simplement de dire
00:16:45 que la réserve d'efficacité qu'il y a dans l'innovation sociale
00:16:49 est aujourd'hui plus importante.
00:16:51 Et pour faire entrer une personne dans une voiture,
00:16:57 cela nous demande de l'investissement.
00:17:02 Car la confiance entre les gens ne se décrète pas.
00:17:06 Elle s'invente, puis elle se met en méthode.
00:17:10 Et ces méthodes sont ensuite exploitées par la coopérative.
00:17:14 Et donc, en disant ça, j'emploie exprès des mots
00:17:17 qui sont proches des terminologies d'investissement
00:17:19 dans l'innovation technologique.
00:17:21 Il y a un cycle d'investissement et de rentabilité
00:17:23 de l'innovation sociale.
00:17:25 Et donc, il est très important que des capacités financières
00:17:28 lui soient affectées.
00:17:30 Aujourd'hui, la coopérative emploie 35 personnes.
00:17:36 Il y a un peu plus de 600 000 comptes utilisateurs
00:17:39 sur nos plateformes.
00:17:41 Et la coopérative avance dans une gouvernance qui est constituée,
00:17:45 qui a été renforcée lors d'une levée de fonds
00:17:47 d'un peu moins d'un million d'euros il y a deux ans.
00:17:50 Et la levée de fonds a à la fois porté la coopérative,
00:17:56 mais qui m'a fait très concrètement toucher du doigt
00:18:00 la difficulté de financement de nos modes d'organisation,
00:18:04 puisque notre principal concurrent, et néanmoins camarade,
00:18:08 puisqu'on se connaît très bien et qu'on se respecte beaucoup,
00:18:12 qui est une entreprise ESUS, donc de capitaux,
00:18:15 mais néanmoins ESUS, a levé en trois ans 12 millions d'euros,
00:18:19 là où nous en reprenons un, pour une raison qui est très simple.
00:18:23 Il n'y a pas dans nos modèles, ce qu'on appelle,
00:18:27 pardon pour le langage financier, mais depuis le but en fin de partie,
00:18:30 c'est-à-dire de sortie avec des plus belles utilisations
00:18:34 extrêmement importantes, il n'y a pas ou très peu
00:18:37 de distribution de dividendes et il n'y a pas de capacité
00:18:40 à contrôler nos gouvernances.
00:18:42 Nous sommes des projets d'intérêt collectif,
00:18:44 nous agissons pour l'intérêt général,
00:18:46 l'intérêt privé est toujours secondaire.
00:18:48 Et cela fait que l'investissement est plus compliqué
00:18:53 dans nos structures et cela motive aussi l'opération milliard,
00:18:58 dont je vous dirai quelques mots plus après.
00:19:00 Voilà, Léa, peut-être pour ce premier segment d'exposé.
00:19:04 Merci beaucoup.
00:19:08 J'ai une question dans le chat, une question de précision
00:19:12 pour avoir des infos précises sur l'outil pour la mobilité
00:19:16 en milieu rural auquel vous avez fait référence.
00:19:18 Juste savoir où est-ce qu'on peut aller chercher
00:19:20 des informations sur cet outil.
00:19:23 Il faut que vous alliez sur le site de mobico.org
00:19:27 et notamment un sous-site qui est pro.mobico.org
00:19:32 qui s'adresse aux collectivités territoriales plus directement
00:19:34 et non pas à nos centaines de milliers d'utilisateurs
00:19:37 pour décrire nos offres et nos outils.
00:19:43 Merci beaucoup.
00:19:45 N'hésitez pas à poser des questions dans le chat,
00:19:49 je vais m'en faire porte-voix.
00:19:50 Peut-être une première question pour rebondir,
00:19:54 notamment par rapport à ce que vous disiez à la fin
00:19:57 de votre première intervention.
00:19:59 Il y a parfois des tracteurs ou des personnes qui s'interrogent
00:20:04 sur la viabilité économique, la solidité économique
00:20:08 du modèle uniquement coopératif.
00:20:11 En somme, est-ce que les coopératifs sont des entreprises performantes
00:20:16 et est-ce que c'est possible d'entreprendre
00:20:18 sans rechercher le profit avant tout ?
00:20:20 Vous avez commencé à esquisser des premières pistes
00:20:24 de réponse à tout ça, mais qu'est-ce que vous en pensez ?
00:20:27 Est-ce que les structures à gestion désintéressées,
00:20:32 à gouvernance démocratique, peuvent avoir
00:20:35 un modèle économique pérenne ?
00:20:37 C'est un peu la première question, mais qui sans doute aussi
00:20:40 vous permettra de commencer à aborder l'alliance d'Hélicorne.
00:20:44 Vous voulez bien, je vais répondre en deux temps à cette question.
00:20:48 Bien sûr.
00:20:49 Le premier temps, qui est un temps de l'ordre de l'analyse objective.
00:20:55 Les taux de chute des coopératifs sont moins importants
00:21:01 que les taux de chute des sociétés de capitaux.
00:21:04 Ce sont des données qui sont sur le site de la BPI.
00:21:10 Quand vous analysez pour 10 structures qui se créent,
00:21:16 vous prenez 10 coopératives, il y a moins de morts de coopératives
00:21:20 que 10 entreprises classiques.
00:21:22 Tout simplement parce que les projets coopératifs
00:21:26 sont plus durs à faire naître.
00:21:28 Pour assembler des gens, c'est facile de mettre 300 000 balles sur la table.
00:21:32 Tout le monde peut le faire.
00:21:34 Et de faire naître une entreprise.
00:21:37 C'est plus difficile de réunir un ensemble de collectivités territoriales
00:21:40 pour dire on a tel besoin, etc.
00:21:42 Mais de cette difficulté naît une forme de stabilité.
00:21:46 Je fais un petit pont vers l'Hélicorne.
00:21:52 L'Hélicorne, c'est un pied de nez,
00:21:54 l'Hélicorne avec deux o sont un pied de nez, l'Hélicorne avec un o.
00:21:58 L'Hélicorne avec un o, vous le savez,
00:22:01 sont des entreprises valorisées à plus d'un milliard de dollars
00:22:04 et qui sous-tendent tout un mouvement
00:22:09 qui est celui des start-up qui a été extrêmement puissant ces dernières années
00:22:13 et qui continue à l'être.
00:22:16 L'Hélicorne avec deux o, ce qu'on y dit,
00:22:19 c'est qu'on a autant de volonté que l'Hélicorne avec un o,
00:22:23 mais que ce que nous produisons a de la valeur sociale et écologique.
00:22:26 Il me semble qu'aujourd'hui, c'est ce qui doit être promu,
00:22:29 plutôt que des choses qui n'ont, pour pas mal d'entre elles,
00:22:32 absolument aucun intérêt.
00:22:34 Je rappelle que la dernière licorne avec un o,
00:22:36 en tout cas une des dernières, SORAR, valorisée plusieurs milliards de dollars,
00:22:40 investissement de plusieurs centaines de millions d'euros,
00:22:44 enlevée de fonds en quelques mois, peut-être une année,
00:22:48 produit des cartes numériques à l'effigie des joueurs de foot.
00:22:53 Je le dis très tranquillement et avec beaucoup de sérénité,
00:22:57 ceci n'est pas ce dont la société a besoin.
00:23:00 Pourquoi je fais ce détour-là par l'Hélicorne et par les start-up,
00:23:06 l'Hélicorne avec un solo et l'Hélicorne avec des start-up,
00:23:08 c'est que le modèle de financement de ça,
00:23:11 les thèses d'investissement des fonds d'investissement,
00:23:14 qui sont connues, je ne révèle rien là,
00:23:16 c'est qu'on investit dans dix,
00:23:19 on en perd sept,
00:23:22 il y en a deux qui survivent et il y en a une qui surperforme
00:23:26 et qui permet de compléter le cycle économique de tout ça.
00:23:30 Parmi nos licornes, avec deux autres, dont j'ai présidé l'Alliance,
00:23:35 je peux vous le dire, depuis quatre ans,
00:23:37 on a fait entrer treize licornes,
00:23:40 il y en a une qui est en grande difficulté aujourd'hui.
00:23:43 C'est exactement le ratio inverse.
00:23:46 Alors maintenant, je vais arriver au deuxième élément de réponse de cette question.
00:23:50 Pardonnez-moi d'être un peu long, mais nous sommes au cœur du sujet.
00:23:53 En vérité, ce qui n'est pas viable,
00:24:02 ce sont les cycles d'exploitation économique actuels.
00:24:05 Ceci n'est pas viable.
00:24:08 Ce qui est considéré assez largement comme une utopie,
00:24:11 c'est-à-dire nos coopératives,
00:24:14 en vérité, sont une forme économique
00:24:18 qui est compatible avec la transition qu'on doit pouvoir mener.
00:24:21 Et là, je le dis encore avec beaucoup…
00:24:24 Vous savez, j'interviens beaucoup, j'ai 44 ans, j'ai deux enfants,
00:24:29 je ne sais pas comment vous dire, je suis serein et heureux,
00:24:34 mais le modèle économique qu'on a inventé au XXe siècle
00:24:40 est en train de détruire le vivant.
00:24:44 C'est ça qui n'est pas viable.
00:24:47 Les structures de capitaux qui sont dans une course à la croissance,
00:24:53 parce que le capital, les organisations de capitaux
00:24:56 sont nécessairement dans une course à la croissance
00:24:58 parce qu'il faut rémunérer le capital.
00:25:00 Ce n'est pas un discours de gauche que je vous tiens,
00:25:03 c'est un discours d'entrepreneur.
00:25:05 Quand vous avez une structuration en capital,
00:25:07 vous êtes obligés d'aller chercher de la croissance pour rémunérer le capital.
00:25:11 Cette croissance n'est pas compatible avec la finitude du monde.
00:25:15 Celles et ceux qui ne disent pas ça ne parlent pas une langue exacte.
00:25:21 Et donc, si on veut être exact, ce qui est pérenne dans le temps,
00:25:27 ce sont des modèles qui ne sont pas basés sur cette lucrativité.
00:25:32 Donc oui, nos modèles coopératifs sont plus pérennes à court terme
00:25:38 et infiniment plus pérennes à long terme.
00:25:41 Merci beaucoup.
00:25:47 Une autre question dans le chat qui vous demande si,
00:25:51 alors là je pense plutôt avec Mobico,
00:25:53 vous aviez bénéficié au lancement ou tout au long de votre activité
00:25:57 de soutien public, notamment des fonds à impact,
00:26:01 de fonds solidaires, etc.
00:26:02 Et quelles relations vous entreteniez peut-être,
00:26:05 pour prolonger la question, avec l'aspect public ?
00:26:08 Vous l'avez évidemment dit puisqu'il s'agit d'une SIC,
00:26:12 donc Société Coopérative Intérêt Collectif,
00:26:15 dans laquelle des collectivités territoriales sont impliquées,
00:26:18 mais peut-être revenir un peu plus sur cette formation coopérative
00:26:28 qui intègre à la fois des sociétaires et des collectivités.
00:26:33 Alors ?
00:26:35 Et sur les fonds que vous avez pu recevoir ?
00:26:38 Je suis en train de me retracer cette histoire-là,
00:26:44 parce que j'ai fait plusieurs levées de fonds pour différentes entreprises
00:26:47 dans ma vie, et donc je reprends celle-ci.
00:26:50 Globalement, le financement de Mobico s'est fait en deux temps.
00:26:59 J'y réponds à la question dans le chat.
00:27:02 Oui, nous connaissons bien Ecop,
00:27:04 c'est ceux, les camarades dont je vous parlais tout à l'heure,
00:27:07 et qui ont une structuration en capitaux
00:27:10 qui leur a permis de lever beaucoup plus d'argent plus rapidement que nous,
00:27:13 mais on mange régulièrement ensemble et on s'apprécie beaucoup,
00:27:17 mais c'est effectivement deux modèles économiques.
00:27:19 Je reviens sur la question du financement.
00:27:21 Il y a eu deux étapes.
00:27:23 Il y a eu une première étape qui est la constitution de la coopérative.
00:27:26 Là, globalement, 1 200 sociétés ont apporté,
00:27:29 je vous le dis de mémoire, mais 250 000 euros,
00:27:32 ce qui a permis de faire, en premier pouls,
00:27:37 plus les apports en nature de Covivo et de l'association de co-vêture agile.
00:27:44 Donc, on devait être un capital social de 400 000 euros constitutifs,
00:27:48 et qui sont 400 000 euros qui viennent d'une dimension citoyenne,
00:27:53 de citoyenneté économique globalement.
00:27:56 Ensuite, on a cherché à faire une levée de fonds.
00:28:01 Et là, ça a été très difficile,
00:28:04 parce que pour les mêmes raisons que vous avez mentionné,
00:28:06 je ne vous en mentionne pas.
00:28:07 Au final, qui a participé à cette levée de fonds ?
00:28:10 La CGSCOP, c'est-à-dire la Confédération Générale des Coopératives et Participatives,
00:28:18 qui est une branche de la grande famille coopérative.
00:28:22 Je ne détaille pas.
00:28:23 La Massif, qui en tant que mutuelle,
00:28:27 et donc partie prenante de l'économie sociale,
00:28:31 et par ailleurs ayant des objectifs industriels proches de ce que nous avons,
00:28:38 de ce que nous produisons en termes de pick-up,
00:28:40 on peut associer assez vite les détails des enjeux assuranciels,
00:28:43 la Massif est intervenue également.
00:28:47 Et enfin, la Caisse des Dépôts et Consignations,
00:28:50 donc des territoires, qui a complété le tour de table.
00:28:56 Un tour de table que je redis être très petit,
00:29:03 puisqu'on parle d'un million d'euros.
00:29:06 Et donc, vous voyez bien que par rapport à ce qu'on a à produire
00:29:11 comme valeur sociale, écologique, sur le partage de la mobilité,
00:29:15 ce sont des montants,
00:29:18 et j'espère ne choquer personne en disant ça,
00:29:20 mais qui sont globalement l'épaisseur du trait.
00:29:22 Alors ça, c'est sur le financement.
00:29:28 Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que les collectivités territoriales,
00:29:32 elles ne sont pas sur le financement, mais sont sur le modèle économique.
00:29:37 Aujourd'hui, la coopérative fait 1,6 million d'euros de chiffre d'affaires,
00:29:42 qui est un chiffre d'affaires qui est complètement de la valeur ajoutée,
00:29:44 puisque nous ne vendons pas de choses que nous achetons.
00:29:47 Donc, c'est quand même un chiffre d'affaires assez conséquent,
00:29:51 puisque c'est de la création de valeur immatérielle en direct.
00:29:54 Ce chiffre d'affaires est apporté à 80% par les collectivités territoriales.
00:30:03 Donc, c'est un rôle très, très important,
00:30:08 parce que dans le financement d'opérations du type des nôtres,
00:30:11 certes, le financement en capital est important,
00:30:13 mais est encore plus important le chiffre d'affaires,
00:30:17 ce qui fait que nous pouvons vivre sur le long terme.
00:30:19 Merci beaucoup.
00:30:26 Autre question dans le chat.
00:30:28 On dit "je découvre Mobicop, mais je connais l'entreprise,
00:30:34 qui est une startup de l'ESS également, ECOV.
00:30:38 Je suppose que vous connaissez aussi.
00:30:40 Est-ce qu'avec ECOV, vous seriez concurrent, partenaire ?
00:30:44 Est-ce que vous travaillez ensemble,
00:30:46 ayant le même modèle économique ou non ?
00:30:49 Et puis, deuxième question,
00:30:52 comment est-ce que vous faites connaître Mobicop ?
00:30:54 Quel type de plaidoyer peut-être vous développez ?
00:30:56 Et je pense que ce sera peut-être l'occasion aussi
00:30:59 de commencer à détailler, déployer un peu plus
00:31:03 l'action aussi de plaidoyer portée par l'hélicorne
00:31:07 et l'intérêt de ce modèle intercoopératif
00:31:10 pour faire connaître vos activités
00:31:12 dans les différents secteurs sur lesquels vous interviens.
00:31:16 Ok.
00:31:18 Écoutez, oui, comme je le disais, ECOV…
00:31:20 Aujourd'hui, ECOV est à la fois un partenaire
00:31:25 et sans doute notre principal concurrent,
00:31:27 puisque ECOV est une société, comme vous l'avez dit,
00:31:30 de l'ESS au titre de l'agrément ESUS.
00:31:35 Donc, pardonnez-moi pour le jargon et le détail,
00:31:40 mais c'est important.
00:31:42 Qu'est-ce que…
00:31:43 Alors, attendez, vous pouvez finir avant de vous dire la différence.
00:31:46 Donc, globalement, ECOV est en concurrence avec nous
00:31:49 au sens où c'est une entreprise de l'ESS
00:31:51 qui travaille pour les collectivités territoriales
00:31:53 sur des questions de partage de la mobilité.
00:31:55 Après, dans le détail de nos offres,
00:31:57 on est très complémentaires,
00:31:59 puisqu'on n'offre pas la même chose.
00:32:01 ECOV offre des panneaux lumineux
00:32:05 pour faire du covoiturage sur certains tronçons.
00:32:08 Ce sont des lignes de covoiturage à dimension numérique.
00:32:11 Nous n'opérons pas de lignes de covoiturage à dimension numérique.
00:32:14 Ce qui se rapproche le plus de ça chez nous
00:32:16 sont nos panneaux d'autostop qui finissent par créer des lignes
00:32:20 sur les territoires, mais qui sont…
00:32:22 Je ne sais pas si le choix est très bien choisi dans la terminologie,
00:32:27 mais ils sont low-tech,
00:32:28 c'est-à-dire qu'il n'y a pas de numérique embarqué dans l'infrastructure.
00:32:32 Cela lui donne aussi une pérennité et une cohérence écologique.
00:32:36 Mais globalement, on n'a pas les mêmes produits.
00:32:41 Ces complémentarités font qu'on peut être en discussion
00:32:44 pour des actions communes.
00:32:46 Nous le sommes.
00:32:48 Pour moi, on est plus en convergence qu'en concurrence.
00:32:54 Après, ça montre bien entre ECOV et Mobicop,
00:33:01 s'il y a une différence, c'est celle de la forme juridique.
00:33:05 ECOV appartient à une personne, globalement,
00:33:09 qui doit aujourd'hui être encore majoritaire,
00:33:11 qui est son fondateur.
00:33:13 L'argent public qui va dans ECOV,
00:33:16 à un moment, finance des éléments patrimoniaux.
00:33:24 Les modèles sont simplement différents.
00:33:28 La coopérative est d'intérêt collectif.
00:33:33 Moi, qui l'ai présidée pendant presque huit ans,
00:33:36 j'avais deux parts sociales, c'est-à-dire deux fois 100 euros,
00:33:39 et je n'en retirerai pas plus.
00:33:42 De ce fait, les décisions, à un moment, de la gouvernance,
00:33:47 je le sais parce que j'ai présidé des entreprises,
00:33:50 des sociétés de capitaux,
00:33:51 et j'ai présidé des coopératives,
00:33:53 à un moment, votre réflexe de dirigeant
00:33:57 n'est pas exactement le même
00:33:58 quand vous êtes simplement mandataire de quelque chose
00:34:01 qui ne vous appartient pas, qui vous dépasse,
00:34:03 qui est là pour l'intérêt général,
00:34:05 de quand cette chose vous appartient.
00:34:09 Donc, ça fait une petite différence.
00:34:12 Alors maintenant, sur le plaidoyer,
00:34:15 la transition est aussi assez bien trouvée
00:34:19 avec ce que je viens de dire avant.
00:34:21 C'est-à-dire que moi, je pense qu'il y a une cohérence
00:34:23 pour les acteurs territoriaux et les acteurs publics
00:34:25 de travailler avec des acteurs d'intérêt général privé
00:34:29 n'appartenant pas à des personnes physiques.
00:34:33 Je crois qu'il y a une cohérence dans une approche
00:34:37 de l'intérêt général dans des formes de gouvernance
00:34:41 qui sont des formes démocratiques.
00:34:43 Et donc, et je l'ai dit plusieurs fois,
00:34:46 pour moi, acteur public, coopératif d'intérêt collectif,
00:34:51 même combat.
00:34:53 On est dans le même bateau.
00:34:56 Et c'est tellement vrai qu'avant la construction
00:34:59 de la coopérative, alors que je n'avais la présidence
00:35:03 que de l'association Covoiturage libre,
00:35:05 j'avais été voir la SNCF en leur proposant
00:35:07 de leur amener la communauté.
00:35:09 La SNCF avait alors un site de covoiturage
00:35:11 et je m'étais dit, pourquoi ce ne serait pas
00:35:13 l'acteur public qui gérerait en direct
00:35:15 cette communauté d'intérêt général.
00:35:18 Et donc, cette singularité de la forme
00:35:24 et son adéquation avec les acteurs publics
00:35:28 sont un motif de plaidoyer, de distinction
00:35:33 par rapport aux acteurs publics.
00:35:36 Et donc, effectivement, pour dire notre différence,
00:35:40 nous avons créé cette alliance des licornes
00:35:43 avec deux os qui regroupe 13 coopératifs
00:35:46 sur plusieurs secteurs de transition
00:35:53 qui sont importants.
00:35:55 L'énergie avec Enercop qui fournit
00:35:58 de l'électricité durable à 200 000 personnes.
00:36:02 La distribution de produits bio avec Biocop
00:36:06 qui fournit 4 millions de consommateurs.
00:36:09 Les circuits courts avec Copcircuit.
00:36:13 Le réemploi avec la Belle Emmaüs
00:36:15 qui est la place de marché d'Emmaüs.
00:36:18 La mobilité avec Mobicop dont je vous ai parlé
00:36:21 mais aussi avec Cities qui fait de l'autopartage de villes,
00:36:28 de flottes pardon, excusez-moi,
00:36:30 je pourrais plus préciser, de flottes.
00:36:32 Raicop qui fait du train.
00:36:34 Wincop qui fait du fret à la voile.
00:36:39 Donc ça c'est sur les dimensions de mobilité.
00:36:43 Les dimensions bancaires avec l'Anef.
00:36:46 Les dimensions culturelles avec une plateforme
00:36:49 de documentaire en ligne qui s'appelle TENC.
00:36:52 Je vais arrêter peut-être de dégrainer la liste
00:36:55 mais c'est tout ça pour vous dire
00:36:57 que nous cherchons à faire,
00:36:59 c'est pouvoir avoir une offre complète
00:37:01 qui amène des territoires, des organisations,
00:37:04 des individus, des citoyens,
00:37:06 pour faire une transition sur un ensemble d'actes de consommation.
00:37:11 Aujourd'hui l'Alliance à travers ses coopératives
00:37:15 génère un peu plus d'un milliard d'euros
00:37:19 de chiffre d'affaires,
00:37:22 compte 130 000 sociétaires,
00:37:24 c'est-à-dire 130 000 personnes
00:37:26 qui ont de l'argent au pot commun
00:37:31 et plusieurs milliers de collaborateurs.
00:37:35 Sans être quelque chose de très gros,
00:37:40 devient quand même quelque chose de significatif.
00:37:44 Et oui, j'oubliais de mentionner,
00:37:47 aujourd'hui il y a presque 5 millions de consommateurs
00:37:51 à travers nos coopératives.
00:37:54 Cela nous donne une force de légitimité
00:38:03 sur le fait de dire que nous sommes des modèles d'entreprise,
00:38:07 certaines des coopératives qui sont là
00:38:09 sont là depuis plus de 30 ans,
00:38:12 nous sommes capables d'agir sur un ensemble de secteurs,
00:38:15 nous sommes organisés, nous sommes solides,
00:38:19 nous sommes une vraie offre différente de production,
00:38:22 différente et en cohérence avec l'intérêt général.
00:38:27 Cela nous donne une position discursive,
00:38:30 un plaidoyer, pour reprendre votre terminologie,
00:38:34 qui est forte parce qu'il est aligné,
00:38:37 parce qu'il est transparent, parce qu'il est sincère,
00:38:40 cela fait que cela fonctionne bien.
00:38:42 Et puis cela nous donne des forces de frappe,
00:38:44 de communication plus importantes,
00:38:46 puisque nous mettons en commun un certain nombre d'outils
00:38:49 et de ressources humaines pour mener des campagnes communes,
00:38:53 notamment des communications.
00:38:56 Merci beaucoup.
00:38:59 Justement, concrètement,
00:39:01 est-ce que vous pouvez peut-être revenir sur quelques actions,
00:39:04 les actions que l'Hélicorne mène ensemble,
00:39:06 des outils qu'elle devrait développer ensemble,
00:39:09 est-ce que c'est de la mutualisation d'outils,
00:39:11 est-ce que c'est des levées de fonds, de financements ?
00:39:15 Qu'est-ce que concrètement cette alliance inter-coopérative
00:39:21 a permis d'engranger ?
00:39:24 Alors, je vous donne trois…
00:39:30 Bon, allez, je vous donne quatre exemples.
00:39:33 Premier exemple, nous menons tous ensemble un festival annuel
00:39:41 qui s'appelle l'Onde de COP,
00:39:43 qui a chaque année une thématique,
00:39:45 et qui doucement, mais assez sûrement,
00:39:48 est en train de se faire une place assez conséquente
00:39:52 dans le paysage des universités de la fin de l'été,
00:39:57 globalement pour le faire comme ça.
00:39:59 L'année dernière, on a fait l'Onde de COP sur le travail,
00:40:02 il y avait plus de 600 personnes,
00:40:05 de très beaux panels,
00:40:07 donc voilà, ça fonctionne.
00:40:10 Ça, c'est un premier exemple.
00:40:11 Deuxième exemple, nous avons fait une levée de fonds communes,
00:40:14 donc on a appelé à du sociétariat pour injecter des capitaux
00:40:19 dans l'ensemble de nos coopératives.
00:40:21 Cette deuxième action, à mon sens, a moins porté ses fruits,
00:40:25 mais sans doute liée à des problèmes dans son exécution,
00:40:32 ce qui fait que nous n'avons levé, de mon moindre,
00:40:35 je crois que 6 ou 700 000 euros,
00:40:37 ce qui est assez faible par rapport à nos capacités de lever,
00:40:40 la somme des coopératives qui nous composent.
00:40:43 Troisième typologie d'action,
00:40:47 nous menons des actions de marketing croisé entre nos coopératives,
00:40:53 c'est-à-dire globalement, si vous êtes client de l'un ou de l'autre,
00:40:56 vous avez un avantage à être client dans l'autre.
00:41:01 Et puis, mon quatrième exemple,
00:41:03 mais qui est je pense aussi intéressant,
00:41:06 qui est de la mise en commun de compétences et d'expertise,
00:41:10 on a quelque chose qui s'appelle le bouillon de Vico,
00:41:13 dans lequel tous les salariés de chargées de Vico opératives,
00:41:16 et au-delà même des licornes,
00:41:18 se réunissent une fois par mois pour partager leur bonne pratique
00:41:21 d'animation de la vie coopérative.
00:41:23 On nous dit qu'on a 130 000 sociétaires,
00:41:25 ça veut dire qu'on doit faire vivre ces 130 000 personnes
00:41:28 pour que les assemblées générales se passent de bonne façon, etc.
00:41:33 Donc, ça c'est un métier qui s'appelle animation de la vie coopérative.
00:41:38 Et donc, là, on va avoir de la mutualisation de compétences
00:41:42 qui va être faite dans ce bouillon de Vico.
00:41:46 C'est pour ça, pardon Léa, mais j'ajoute,
00:41:48 c'est pour ça que nous sommes une alliance et non pas une fédération,
00:41:51 c'est-à-dire que nous ne cherchons pas
00:41:54 où beaucoup de coopératives vont taper à la porte,
00:41:57 et on n'a pas ouvert la porte, ou assez peu, puisqu'on n'est que 13,
00:42:02 et peut-être pas dans ce Sénat-là, mais c'est de vie ailleurs,
00:42:06 c'est pas du tout qu'on ne veuille pas s'ouvrir,
00:42:08 c'est qu'on veut faire alliance.
00:42:10 Pour faire alliance, il faut pouvoir travailler ensemble,
00:42:13 mener des vraies opérations ensemble.
00:42:15 Et ce n'est pas la même chose d'être 250 coopératives,
00:42:17 et de là plutôt à 250, on peut faire du plaidoyer,
00:42:21 mais c'est très difficile de mener une opération de marketing croisée.
00:42:24 Vous voyez, ça ne marche pas.
00:42:26 Donc, c'est pour ça qu'on est un petit monde de coopératives,
00:42:29 mais nous espérons inspirants pour le reste du secteur.
00:42:32 Merci beaucoup.
00:42:36 Je vous rappelle que vous pouvez poser vos questions dans le chat
00:42:39 au fur et à mesure de cette discussion.
00:42:41 Je vous invite à le faire.
00:42:43 Peut-être, Vincent, vous venez, la semaine passée, je crois,
00:42:49 de quitter la présidence des licornes.
00:42:51 Les licornes, elles ont trois ans d'existence,
00:42:56 si je ne dis pas de bêtises, puisque vous avez lancé ça en 2021.
00:43:01 À chaud comme ça, quel bilan est-ce que vous feriez
00:43:06 de ces trois années d'existence ?
00:43:08 Est-ce que vous avez observé des changements
00:43:10 dans la vision aussi du modèle coopératif,
00:43:12 et plus particulièrement du modèle coopératif d'intérêt collectif ?
00:43:16 Voilà.
00:43:18 Quel bilan, en gros, vous faites de cette expérience de présidence
00:43:23 de cette alliance ?
00:43:26 Écoutez, le bilan, pour moi, est très positif.
00:43:31 Je vais vous dire un petit peu pourquoi.
00:43:33 Mais avant ça, peut-être préciser pourquoi j'ai pas dû pour préciser,
00:43:38 je n'ai pas quitté la présidence.
00:43:40 Ce sont des mandats de un an, pour le moment, une fois.
00:43:43 C'est arrivé au terme de mes deux mandats.
00:43:45 Ce sont des élections qu'on fait sans candidat.
00:43:48 Le conseil d'administration, personne ne se présente,
00:43:52 mais selon une procédure qui est assez rigoureuse
00:43:55 et qui porte généralement ses fris,
00:43:57 un candidat est désigné par l'ensemble des administrateurs,
00:44:02 administratrices, et après, il se retrouve chargé de cette fonction
00:44:06 s'il l'accepte, et s'il ne l'accepte pas, bien sûr.
00:44:09 Alors, du coup, le bilan que je fais pour les licornes,
00:44:21 je pense peut-être à trois entrées.
00:44:24 Une entrée qui est, on a réussi à faire des choses ensemble,
00:44:29 la dimension créatrice de l'Alliance et le fait de mener des projets communs,
00:44:40 cette dimension est en route, on a fait cette levée de fonds,
00:44:44 on a fait ce festival, etc.
00:44:47 C'est sans doute ce qui est encore le plus à travailler
00:44:50 parce qu'on est des organisations, on a nos gouvernances et tout ça.
00:44:54 Je ne vous entends plus, Bastien, je ne sais pas si c'était le cas également.
00:44:58 Là, ça y est, le son est revenu.
00:45:02 Pardon si j'étais la seule, mais du coup,
00:45:04 on n'a pas entendu votre réponse depuis que vous avez commencé
00:45:07 à donner la première réponse et de la faire tous ensemble.
00:45:13 Je vais la faire et je vais peut-être brancher mon ordinateur
00:45:16 parce que je crois que je suis en fin de batterie.
00:45:19 Ça témoigne d'un peu de difficulté.
00:45:22 Le premier segment, c'est est-ce qu'on arrive à faire des choses ensemble ?
00:45:31 Je pense qu'on y arrive.
00:45:33 On a fait ce festival, on a fait cette levée de fonds communes, etc.
00:45:37 Je disais que c'était sans doute l'axe sur lequel on doit le plus travailler
00:45:41 parce que ce n'est pas facile de faire des choses ensemble.
00:45:44 On est des organisations constituées avec plusieurs milliers de salariés,
00:45:48 donc il ne suffit pas que les présidents ou les directions générales disent
00:45:51 "nous voulons faire ça pour que ça se passe".
00:45:53 Ce n'est pas comme ça que fonctionnent nos organisations.
00:45:56 Donc, on a des process, il faut réussir à les faire converger,
00:46:04 donc ce n'est pas toujours très facile, mais on avance petit à petit
00:46:09 et on a des résultats qui sont déjà là sur cette question.
00:46:15 Ensuite, je pense que là où on a très fortement réussi,
00:46:21 c'est finalement à créer une image de marque et une position dans le secteur.
00:46:29 Aujourd'hui, dans notre secteur, tout le monde connaît l'hélicorne
00:46:34 et est un peu au-delà de lui.
00:46:36 Donc ça, en 3 ou 4 ans, faire naître un acteur comme ça,
00:46:42 je pense que c'est un beau succès.
00:46:45 Ça me fait arriver à mon troisième élément,
00:46:54 c'est que ce succès est lié au fait qu'on a réussi,
00:46:58 et ça nous a pris un an, on a fait beaucoup de travaux,
00:47:01 à dessiner une position commune,
00:47:03 dans laquelle chacune des coopératives était à l'aise.
00:47:08 Et cette position commune, parce qu'elle permettait à chaque coopérative
00:47:15 de s'aligner sur elle de façon très facile,
00:47:18 très, pas facile, le terme n'est pas très bon, très naturelle,
00:47:23 ça donnait une grande puissance.
00:47:27 C'est comme quand vous êtes en bateau, vous avez le vent qui souffle dans les voiles de derrière,
00:47:32 que le courant va dans le bon sens, le véhicule avance.
00:47:37 Et là, la position qu'on a trouvée,
00:47:40 nous sommes des coopératives de transformation radicale de l'économie,
00:47:44 dans un contexte de crise écologique,
00:47:46 cette position, je peux vous dire en une phrase,
00:47:49 sur laquelle s'alignent des milliers de salariés,
00:47:51 ça a donné un élan, et le fait de l'avoir trouvé,
00:47:59 je crois, est aussi quelque chose de bien, de plus fort.
00:48:05 Merci beaucoup.
00:48:12 Alors, je ne vois pas de questions dans le chat sur l'hélicorne précisément,
00:48:17 mais peut-être, après ce bilan,
00:48:20 je vous propose de nous parler un peu de l'après,
00:48:23 autant pour l'hélicorne que pour vous,
00:48:28 puisque là, votre engagement a pris une nouvelle dimension.
00:48:34 Je le disais avec le lancement hier de cette opération Milliard,
00:48:38 qui est un fonds citoyen,
00:48:41 dont l'objectif va être de collecter un milliard d'euros
00:48:44 pour financer des projets de transformation écologique et sociale,
00:48:47 réussir une transition écologique juste.
00:48:50 Déjà, qu'est-ce que vous mettez derrière cette transition écologique juste ?
00:48:54 Quel type de projet de transformation écologique et sociale
00:48:57 vous souhaitez financer à terme ?
00:48:58 Est-ce que c'est toujours des projets alignés
00:49:01 avec ces grandes valeurs dont vous nous avez parlé,
00:49:05 qui ont trait au modèle coopératif ?
00:49:07 Est-ce que c'est plus large ?
00:49:09 Qui prend part à cette nouvelle opération, à ce fonds citoyen ?
00:49:15 Nous raconter un peu tout ça,
00:49:18 et puis nous dire aussi comment est-ce que ça va s'articuler avec l'hélicorne,
00:49:25 puisque vous avez rendu la présidence pour passer la main
00:49:30 à de nouveaux élus,
00:49:32 mais j'imagine que votre coopération ne s'arrête pas là pour autant.
00:49:39 Comment est-ce que ce fonds citoyen s'articulera peut-être
00:49:44 avec l'alliance d'Hélicorne ? Dans quelle mesure ?
00:49:48 Ecoutez, cette opération Milliard fait la synthèse
00:49:55 de beaucoup de choses que je vous ai dites jusqu'à maintenant.
00:49:58 Je vais éviter de trop me répéter.
00:50:02 Voilà, notre temps est précieux à toutes et à tous.
00:50:06 Comment présenter ?
00:50:14 Globalement, l'opération est née d'une tension
00:50:18 entre des acteurs de terrain dont je vous ai présenté,
00:50:21 moi je vous ai présenté les coopératifs.
00:50:24 Il y a des acteurs associatifs,
00:50:26 des sociétés même de capitaux, etc.
00:50:28 Des gens portent des actions de transformation écologique juste,
00:50:34 et qui voient qu'elles ont entre les mains des capacités
00:50:41 à faire cette transformation écologique et sociale,
00:50:45 qui voient que celle-ci est demandée de façon de plus en plus urgente
00:50:50 par toute la société, de l'État aux collectivités territoriales,
00:50:56 et qui pour autant ne sont pas financées.
00:51:02 Et qui ne sont pas financées pour les raisons que je vous disais tout à l'heure,
00:51:05 c'est qu'elles ne génèrent pas, elles ne sont pas très lucratives.
00:51:09 Il y a quelque chose qui tend dans cette énoncée,
00:51:15 c'est-à-dire qu'on est capable de faire la transformation
00:51:18 dont on a tous besoin.
00:51:20 On sait le faire.
00:51:22 On a les méthodes, on a les gens qui savent le faire,
00:51:25 on a les technos, on a tout ce qu'il faut pour le faire.
00:51:29 Pourquoi est-ce qu'on ne le fait pas ?
00:51:35 On ne le fait pas parce que la structure du financement de notre économie
00:51:44 n'est pas orientée vers cette transformation écologique et sociale.
00:51:49 Elle est orientée vers la rémunération des capitaux qui sont injectés.
00:51:55 C'est simple et c'est clair.
00:52:01 Il n'y a rien d'idéologique dans tout ça.
00:52:04 C'est le système tel qu'il est organisé.
00:52:09 Et il est organisé comme ça pour de très bonnes raisons.
00:52:12 Il s'est organisé comme ça à travers le XXe siècle
00:52:15 parce que ce qu'avaient à financer nos systèmes économiques,
00:52:18 notamment dans la deuxième partie du XXe siècle,
00:52:21 c'était de la croissance économique.
00:52:23 Mais aujourd'hui, ce n'est plus ça qu'on doit faire.
00:52:29 Il faut reprendre les thèses d'investissement,
00:52:38 c'est-à-dire qu'il faut reprendre les outils financiers
00:52:42 pour qu'ils soient en adéquation avec les besoins de financement de nos sociétés.
00:52:47 Faire ça, c'est évidemment très compliqué
00:52:55 parce que ça demande de réenvisager le rapport au capital.
00:52:59 Ça demande, et je le dis, que le capital soit moins rémunéré.
00:53:08 Pourquoi ?
00:53:10 Parce que transformer la société et habiter le monde en adéquation
00:53:14 avec la pérennité du vivant,
00:53:18 c'est moins lucratif que les mécanismes d'exploitation
00:53:24 qui ont eu lieu jusqu'à maintenant.
00:53:26 C'est moins lucratif, ça génère moins de profit.
00:53:35 Donc, le fait de réinterroger ça,
00:53:39 ce n'est pas sans difficulté.
00:53:42 Pour plusieurs raisons.
00:53:47 Celle que tout le monde va avoir en tête quand j'énonce ça,
00:53:49 c'est parce qu'il y a des intérêts qui sont contraires.
00:53:52 C'est vrai.
00:53:55 Mais ce n'est qu'une des raisons.
00:53:59 Il y a d'autres raisons qui sont beaucoup plus infimes,
00:54:01 qui sont liées à ce que savent faire les gens qui sont dans les fonds d'investissement.
00:54:05 C'est des bonnes personnes, c'est des gens comme vous et comme moi,
00:54:09 ils veulent bien faire leur travail.
00:54:11 Simplement, eux, ils ont été formés et ils sont chargés de mettre en place
00:54:16 des tests d'investissement dans lesquels, comme je vous le disais tout à l'heure,
00:54:19 il y a 10 entreprises qui rentrent,
00:54:22 on a 7 qui meurent,
00:54:24 on a 2 qui font un équilibre,
00:54:26 et on a une qui surperforme,
00:54:27 et là, on se met à les vendre pour des autres.
00:54:30 Le problème, on n'a plus le temps de cramer du cash comme ça.
00:54:33 Il faut qu'on investisse notre argent dans des choses
00:54:36 qui, effectivement, nous permettent de construire un tissu économique
00:54:43 qui soit compatible avec la vie de nos enfants.
00:54:47 Et donc, il va falloir modifier ça.
00:54:51 Pour modifier ça,
00:54:54 il faut qu'on soit un certain nombre à dire qu'il faut modifier ça.
00:55:00 Et attendez, je ne suis pas tombé sur ma baignoire ce matin en me levant.
00:55:07 Je sais bien que ce n'est pas là, moi, depuis ma visioconférence
00:55:12 et avec les milliers de personnes derrière moi-même,
00:55:15 c'est pas nous qui allons transformer tout ce système.
00:55:17 On est bien d'accord.
00:55:19 Nous, ce que nous voulons simplement faire,
00:55:21 c'est transformer un milliard du système.
00:55:23 Un milliard, ce n'est pas beaucoup.
00:55:27 Un milliard, c'est ce qui a été investi en subvention par l'État
00:55:33 dans une société du nord de la France qui produit des batteries électriques.
00:55:37 Les bénéfices des trois ou quatre plus gros exploitants français
00:55:45 d'énergie fossile, c'est plusieurs milliards d'euros chaque année.
00:55:50 Je n'ai plus les chiffres exactement sous les yeux, mais je les ai ailleurs.
00:55:54 Bref, tout ça pour vous dire que ce n'est pas énorme et c'est tout à fait faisable.
00:55:58 Ce qu'on veut faire, nous, c'est de dire,
00:56:01 on va être plusieurs milliers de dirigeants,
00:56:05 de gens qui nous sommes en opération, nous dirigeons des entreprises.
00:56:10 Et on va réfléchir à quelles sont les bonnes thèses d'investissement
00:56:14 pour nos projets de transformation écologique et sociale.
00:56:17 C'est-à-dire, globalement, comment est-ce qu'on peut accéder au capital
00:56:20 pour que ce soit OK pour nos projets ?
00:56:24 Quelle durée ? Quel taux ? Quels outils ? Etc.
00:56:28 Aujourd'hui, on est 1 500, on doit être d'ici quelques mois 5 000,
00:56:33 à moyen terme 10 000.
00:56:35 Et de façon démocratique, nous allons déterminer ces thèses d'investissement.
00:56:40 Et ces modalités de détermination vont leur donner une grande puissance.
00:56:46 Sur la base de ces thèses d'investissement,
00:56:49 nous convaincrons quelques banques de nous donner accès.
00:56:54 Nous ne voulons même pas qu'elles nous envoient les fonds, c'est pas ça.
00:56:57 Donc, quelques banques qui gèrent plusieurs milliards d'investissements
00:57:01 dans leurs fonds, nous allons leur demander 100 millions à chacune
00:57:05 qui seront mises en accès selon les conditions
00:57:08 et les thèses d'investissement définies par le mouvement.
00:57:12 C'est pas la révolution, c'est pas le grand soir, c'est pas ça.
00:57:16 C'est juste si vous, telle et telle banque,
00:57:21 on peut se parler un peu d'elle, mais on discute déjà avec elle,
00:57:24 vous voulez vraiment faire la transformation,
00:57:26 nous sommes un point d'appui pour vous,
00:57:28 nous avons défini les thèses d'investissement
00:57:30 qui sont compatibles avec nos projets.
00:57:32 Alors, de façon un peu concrète, nous créons un mouvement.
00:57:36 Ce mouvement a été créé hier.
00:57:38 Il est soutenu par des organisations très en place.
00:57:41 Il y avait hier, dans notre lancement, la directrice générale
00:57:44 de la Fondation de France, de la France s'engage,
00:57:47 le président de SS France, le Crédit Mutuel,
00:57:52 je ne vais pas ouvrir toute la liste.
00:57:54 Bon, nous créons ce mouvement.
00:57:57 Ce mouvement va, à l'automne, créer une fondation citoyenne,
00:58:02 pas un fond, une fondation qui va être dotée de 5 millions d'euros
00:58:08 par ces 5 000 personnes, disons-le comme ça.
00:58:12 Ces 5 millions d'euros sont peu de choses en termes de périmètre financier,
00:58:16 mais sont importants pour mettre une démocratie financière
00:58:19 au cœur de la démarche, puisque la fondation soutiendra,
00:58:23 par diverses actions, l'élaboration de ces thèses d'investissement
00:58:27 compatibles avec nos projets.
00:58:29 Première étape, premier étage de la fusée.
00:58:32 Deuxième étage de la fusée, sur la base de ces thèses d'investissement,
00:58:35 nous convaincons trois grandes banques de nous donner accès
00:58:38 à 300 millions.
00:58:40 Dernier étage de la fusée, une fois que les opérateurs financiers
00:58:44 auront dit "ah oui, ces thèses d'investissement sont intéressantes",
00:58:47 une fois que ces 300 millions nous auront permis de dire "regardez,
00:58:50 avec ces 300 millions, on est capable de relier des projets,
00:58:52 de leur donner une capacité de passage à l'échelle,
00:58:55 de créer des méthodologies sociales de transformation, etc.
00:59:01 Nous demandons aux acteurs publics de prendre leurs responsabilités
00:59:04 et de compléter le tour de table à hauteur de 700 millions.
00:59:08 Ces 700 millions sont répartis de la façon suivante.
00:59:11 350 millions d'investissements, auprès notamment de la Banque
00:59:15 des Territoires et de la Banque publique d'investissement,
00:59:20 dans des sociétés, qu'elles soient de personnes ou de capitaux,
00:59:26 opératifs ou capitaux, mais en investissement.
00:59:29 350 millions en subventions.
00:59:33 Parce que le secteur associatif est concerné,
00:59:38 et parce que la subvention n'est pas un gros mot,
00:59:41 la subvention permet de financer des projets qui sont importants
00:59:46 pour la société.
00:59:48 Et ces projets doivent être soutenus.
00:59:51 Et donc, nous irons voir le gouvernement pour lui demander
00:59:55 de finir le tour de table à hauteur de 350 millions.
00:59:59 Et je dis le gouvernement français, mais l'Union européenne
01:00:01 est concernée également, de façon à compléter ce milliard.
01:00:05 Et très sincèrement, aucun argent n'aurait été aussi bien investi.
01:00:13 Avec un milliard d'euros, on ne va pas faire la transformation écologique.
01:00:18 Vous avez lu le rapport de Pisa Di Fieri et Madame Mahfouz.
01:00:24 Il faut 67 milliards d'euros par an.
01:00:27 C'est pas ça que l'on va faire.
01:00:29 On va être un formidable laboratoire de recherche et développement
01:00:33 sur tous les territoires, sur des projets qui sont en cours,
01:00:36 qui agissent, qui sont en action, pour dire, nous avons des modèles.
01:00:41 Un jour, vous voulez le faire, nous avons des modèles.
01:00:46 Ça coûte un milliard d'euros.
01:00:48 Ça met la France au top niveau international de tout ça.
01:00:53 Ça a commencé hier.
01:00:57 Merci, Matien.
01:01:00 Dans le chat, on nous demande, sur ce terrain de l'accès à la finance,
01:01:06 pour soutenir la transition écologique,
01:01:09 quels vont être vos alliés avec cette opération en milliards ?
01:01:13 Est-ce que vous avez des alliés du côté des économistes atterrés,
01:01:16 de Think Tank, comme par exemple l'Institut Rousseau,
01:01:20 qui travaille sur la question ?
01:01:22 Est-ce que les banques avec lesquelles vous avez commencé à discuter,
01:01:28 est-ce qu'il y a le crédit coopératif qui figure ?
01:01:31 Avec qui est-ce que vous discutez sur des sujets aussi importants,
01:01:34 si cruciaux ?
01:01:36 Et peut-être, je rajouterais, comment est-ce que vous vous situez
01:01:39 dans un écosystème où il y a d'autres acteurs,
01:01:44 et c'est bien normal et nécessaire,
01:01:47 qui réfléchissent à cette transformation du rapport un peu démocratique
01:01:51 dans le monde de la finance,
01:01:53 comme des structures comme Team for the Planet,
01:01:55 le mouvement Impact France.
01:01:57 Comment vous vous situez par rapport à eux ?
01:01:59 Et quels seront vos alliés dans tout ça ?
01:02:04 Globalement, nos premiers alliés étaient hier autour de la table.
01:02:11 Ça fait, je dirais, sur le plan institutionnel,
01:02:17 une cinquantaine de structures,
01:02:19 donc je ne vais peut-être pas toutes les nommer,
01:02:21 ce serait un petit peu long,
01:02:23 mais ce sont des alliés qui sont effectivement dans le secteur de la finance,
01:02:27 avec plusieurs entrées.
01:02:29 Le crédit mutuel était là hier,
01:02:32 le crédit mutuel a mis en place un dividende sociétal,
01:02:35 qui est une opération extrêmement intéressante,
01:02:37 qui nous permet de dégager 500 millions d'euros par an
01:02:39 pour des projets de transformation écologique et sociale,
01:02:43 via son fonds Révolution, c'est très important.
01:02:46 Vous avez effectivement le crédit coopératif,
01:02:49 beaucoup plus petit que Banque,
01:02:51 mais qui a quand même des capacités d'action,
01:02:56 et puis surtout derrière, c'est des BCE,
01:02:58 donc le système bancaire est concerné,
01:03:03 et va l'être de plus en plus.
01:03:06 Mais vous avez aussi les fondations,
01:03:08 vous avez cité la Fondation de France et la France s'engage,
01:03:12 ce sont deux fondations importantes du secteur.
01:03:16 La présidente du Centre français des fondations,
01:03:18 Marion Delevoye, s'est excusée,
01:03:20 elle ne pouvait pas être là,
01:03:21 mais elle est au courant de la démarche,
01:03:23 et on peut évidemment lui en parler.
01:03:26 Donc les fondations sont également conservées.
01:03:31 Ensuite, vous avez autour de la table un ensemble de projets,
01:03:35 et de grandes familles de projets.
01:03:37 Vous avez la présidente du mouvement associatif,
01:03:40 la Tourie, qui était là.
01:03:42 Vous avez la déléguée générale de la Stégescope,
01:03:46 qui était là.
01:03:47 Je ne vais pas toutes les citer,
01:03:49 mais les grandes familles,
01:03:51 vous aviez par exemple aussi,
01:03:55 je le dis parce que c'est important,
01:03:57 quelqu'un du CJD,
01:04:00 c'est-à-dire du Centre des Jeunes Dirigeants.
01:04:02 Vous voyez, ce n'est pas l'économie sociale,
01:04:04 c'est les jeunes dirigeants.
01:04:05 Donc, les passerelles doivent être établies.
01:04:09 Ça, c'est par rapport aux grandes cités.
01:04:11 Ensuite, vous avez des structures elles-mêmes,
01:04:14 et c'est important.
01:04:15 Vous avez la directrice générale des NERCOF,
01:04:18 vous avez le président du groupe VIVE,
01:04:20 qui est le plus grand groupe mutualiste en France.
01:04:22 Excusez-moi, je suis en train de refaire,
01:04:24 la table était en U,
01:04:26 donc je suis en train de repasser mon U,
01:04:28 mais vous avez des acteurs comme ça.
01:04:31 Puis des acteurs qui agissent aussi dans les quartiers.
01:04:35 Vous avez la présidente de Boisin Malin,
01:04:37 vous avez le président de Mosaïque et Rach,
01:04:40 vous avez etc.
01:04:41 Parce qu'on a besoin d'acteurs,
01:04:42 on est un mouvement d'acteurs.
01:04:44 Donc, c'est important qu'ils soient concernés.
01:04:46 Ensuite, bien sûr, il faut des capacités d'analyse.
01:04:50 Donc, Éloi Laurent,
01:04:52 qui était un économiste qui a beaucoup travaillé sur ces sujets-là,
01:04:55 était excusé, mais il aurait dû participer.
01:04:58 Thierry Sibieux de l'ESSEC était là.
01:05:00 En gros, si vous voulez, ça, ce n'est pas le plus difficile
01:05:02 parce que le système universitaire et de recherche
01:05:07 est à la recherche d'actions concrètes sur le terrain.
01:05:10 Donc, on va les avoir avec nous, il n'y a pas de sujet.
01:05:14 Finalement, c'est peut-être plus facile pour moi
01:05:17 de vous dire qui n'était pas là,
01:05:19 parce qu'en vérité, quasiment tout le monde était là.
01:05:22 Et ceux qui n'étaient pas là,
01:05:23 c'est qu'on n'avait pas de place autour de la table.
01:05:26 Et on est en contact, on est ouvert,
01:05:30 juste on ne peut pas tout faire à tous les moments.
01:05:34 Ceux qui n'étaient pas là,
01:05:35 c'est plus l'État et les collectivités territoriales.
01:05:39 Mais pour moi, c'est une question de moment.
01:05:42 Là, il faut que les forces civiles s'organisent
01:05:44 en tant que forces civiles
01:05:46 pour être en capacité de mener un dialogue
01:05:49 qui soit positif avec les autorités publiques,
01:05:52 c'est-à-dire sur lesquelles les autorités publiques,
01:05:54 que ce soit l'État, les collectivités territoriales,
01:05:57 puissent s'appuyer de façon conséquente.
01:06:01 Donc, je crois que c'est important qu'on formalise
01:06:04 et que derrière, on puisse mener une discussion
01:06:06 qui soit positive pour l'ensemble des partis.
01:06:12 Aujourd'hui, et je ne sais pas combien de personnes,
01:06:15 mais je vais commencer à le dire tout le temps,
01:06:21 le fait que les institutions nous suivent dans le milieu,
01:06:27 je ne vais pas vous dire que c'est facile,
01:06:29 mais ceci n'est pas le plus difficile.
01:06:32 Nous avons les rendez-vous que nous voulons avoir,
01:06:34 les gens comprennent bien les enjeux,
01:06:36 ils voient bien leurs intérêts,
01:06:38 donc ça va marcher.
01:06:40 Ça va marcher si nous constituons une force civile de dirigeants
01:06:44 et de dirigeantes.
01:06:46 Et parmi vous, il y en a, parce que quand je dis dirigeants et dirigeantes,
01:06:49 ça veut dire quoi ?
01:06:50 Ça veut dire de personnes responsables qui,
01:06:52 quand elles disent qu'on a besoin d'un milliard,
01:06:54 on voit bien qu'elles le disent de façon très sérieuse.
01:06:58 Et ça, il faut que nous passions de 1 500 à 5 000,
01:07:01 et là, chacun, chacune a une responsabilité.
01:07:04 Et si ça marche pour l'instant, c'est que je pense aussi que…
01:07:09 Moi, finalement, à un moment, qu'est-ce que j'ai fait ?
01:07:11 J'ai juste levé la main en disant,
01:07:12 attendez, c'est possible, on peut le faire,
01:07:14 on peut faire une différence.
01:07:16 Le discours autour de l'urgence de la transition
01:07:19 est un discours qui est hautement démobilisateur.
01:07:22 Tout le monde se dit, mais en fait, on ne va pas y être.
01:07:24 2030, c'est demain, on ne va pas y arriver.
01:07:27 Il faut absolument lutter contre ça.
01:07:29 Il faut sortir de l'urgence.
01:07:31 Il faut se dire qu'on est capable de s'organiser.
01:07:33 Et là, chaque personne compte.
01:07:36 Merci beaucoup.
01:07:41 On dit que ces initiatives sont formidables.
01:07:44 Ils méritent d'être beaucoup et beaucoup plus médiatisées.
01:07:47 Est-ce que vous avez un plan d'action, de communication,
01:07:50 de diffusion de cette opération milliard large,
01:07:55 auprès de qui ?
01:07:56 Des grands médias, le grand public ?
01:07:58 Et puis, peut-être aussi, est-ce que vous auriez
01:08:01 des exemples concrets de projets
01:08:03 qui pourraient être financés par cette opération ?
01:08:07 Oui, bien sûr, je vais vous en donner quelques-uns.
01:08:10 Ça permet de mieux comprendre.
01:08:13 Mais avant tout, je voudrais conclure ce que je disais avant.
01:08:17 On a créé l'association.
01:08:20 Il faut que les gens adhèrent.
01:08:22 C'est sur opérationmilliard.org.
01:08:25 Il suffit d'adhérer, c'est un euro.
01:08:27 Et ça permet de constituer cette force.
01:08:30 Et cette force, finalement, la campagne du milliard,
01:08:34 c'est une immense campagne de communication
01:08:37 pour dire qu'on est capable.
01:08:40 On peut le faire.
01:08:42 Agissez comme si vous ne pouviez échouer.
01:08:45 C'est possible.
01:08:47 Et donc, il faut que tout le monde adhère.
01:08:50 Derrière, bien sûr, la fondation,
01:08:54 ça nous donnera des moyens financiers
01:08:56 pour mener ces opérations de communication.
01:08:59 Aujourd'hui, on le fait, je vais vous dire,
01:09:01 avec les moyens du bord, mais c'est un petit peu ça.
01:09:03 On le fait parce que là, à travers ces réseaux,
01:09:05 les gens qui étaient là derrière la table hier,
01:09:07 c'est quand même d'assez gros réseaux de mobilisation,
01:09:10 y compris médiatiques, etc.
01:09:12 On avait, par exemple, une tribune dans Le Monde,
01:09:14 le jour du lancement.
01:09:15 Ça a l'air de rien, mais on va bien le faire.
01:09:18 On va avoir de la presse, etc.
01:09:21 Mais c'est encore insuffisant.
01:09:24 Ce qui va permettre vraiment la communication,
01:09:26 c'est une forme de viralité des personnes,
01:09:30 des dirigeants, pour aller vers les projets
01:09:34 et que ceux-ci soient connus.
01:09:37 Après, si cette viralité fonctionne,
01:09:42 les gros médias, parce que Le Monde, c'est super,
01:09:46 mais ce ne sont pas des gros médias, malheureusement.
01:09:49 Les gros médias qui sont très écoutés s'empareront après.
01:09:55 Mais on n'en a pas besoin d'eux dans un premier temps.
01:09:58 On a besoin de 5 000 dirigeants déterminés.
01:10:02 Pas besoin de passer sur BFMTV demain, etc.
01:10:06 Pas besoin de ça.
01:10:07 Ça va aller.
01:10:08 Et si on a ces 5 000 personnes, les institutions vont nous suivre.
01:10:11 Donc, cette partie-là est tout à fait canon.
01:10:17 Qu'est-ce que ça doit nous permettre de financer ?
01:10:19 Je vous donne un exemple très simple, très parlant.
01:10:23 Enercope fournit de l'énergie durable,
01:10:28 c'est-à-dire de l'énergie non nucléaire, à 200 000 personnes.
01:10:32 La coopérative emploie 400 personnes.
01:10:35 Elle le fait de façon très territoriale.
01:10:38 Elle le fait depuis 15 ans.
01:10:39 Elle sait le faire.
01:10:40 Elle a 65 000 sociétaires chez nous, pas actionnaires, 65 000 personnes.
01:10:44 Tout ça est très serein.
01:10:47 Qu'est-ce qui se passe au moment où la guerre en uruhrène est déclarée ?
01:10:53 On souhaitait avoir une volatilité des marchés de l'énergie extrêmement forte
01:10:59 et un renchérissement des coûts de l'énergie extrêmement fort.
01:11:03 Qu'est-ce qui se passe à ce moment-là ?
01:11:05 L'État français décide de subventionner,
01:11:08 oui, vous m'entendez, ça a un peu pégé.
01:11:11 L'État français décide de subventionner de façon importante le nucléaire
01:11:16 en permettant aux acteurs qui ont recours à ce qu'on appelle l'AREN,
01:11:20 c'est-à-dire qui sont dans un pacte avec l'EDF,
01:11:25 de bénéficier de tarifs EDF qui sont sous les valeurs de marché.
01:11:30 Ce qui fait que des gens qui produisent de l'électricité non nucléaire,
01:11:34 qui en consomment, qui en revendent comme Enercop,
01:11:38 permettent à toucher leur énergie très au-dessus de la valeur
01:11:42 à laquelle peut être vendue l'énergie nucléaire.
01:11:45 Donc ça nous pose des problèmes qui sont des problèmes de marché.
01:11:49 Nos entreprises font face toute la vie, mais ça nous pose ce problème.
01:11:53 Et donc à ce moment-là, l'ensemble de nos parties prenantes se disent
01:11:56 "jusqu'à là, nous achetions notre énergie non nucléaire pour la revendre à 200 000 personnes,
01:12:01 ce qu'il faut que nous fassions maintenant, c'est que nous ayons nous-mêmes nos forces de production".
01:12:05 Alors ça peut sembler un sujet un peu trivial,
01:12:08 mais produire de l'énergie pour 200 000 personnes, ça demande certains investissements.
01:12:13 Et ces investissements ne sont pas compliqués.
01:12:15 Il faut pouvoir acheter du foncier pour y mettre des parts photovoltaïques et de l'éolien.
01:12:19 C'est facile, on sait le faire, mais ça nous demande 140 millions d'euros.
01:12:23 140 millions d'euros, ce n'est pas énorme.
01:12:26 C'est un investissement qui est sécurisé, on parle de foncier, etc.
01:12:29 Mais nous sommes une coopérative, donc on a du mal à y accéder.
01:12:32 Pourtant, ce qu'on produit comme valeur est immense,
01:12:37 parce que ça va bien au-delà de cette électricité non nucléaire qui est distribuée.
01:12:41 C'est 200 000 personnes qui sont formées aux enjeux de la transition énergétique,
01:12:45 parce que nos clients sont formés à comment est-ce qu'on consomme moins d'énergie.
01:12:49 Et ils sont formés à comment est-ce qu'on consomme moins d'énergie,
01:12:52 parce que notre coopérative n'est pas dans un cycle de croissance.
01:12:55 Notre objectif, c'est que les gens aient une relation à l'énergie
01:12:59 qui soit compatible avec la transition écologique.
01:13:02 Et donc, on leur apprend à moins consommer d'énergie.
01:13:04 Je vous donne cet exemple, mais il y en aurait plein d'autres.
01:13:08 C'est plutôt un gros exemple, puisque c'est 140 millions.
01:13:11 Mais il y a des petits projets d'innovation sociale et écologique très importants,
01:13:15 des tiers-lieux, des choses qui se passent sur les territoires à de toutes petites échelles.
01:13:19 Je ne sais pas, la reprise en permaculture d'une ferme, n'importe où.
01:13:28 Là, c'est plus petit, mais ça fait l'ensemble de ce qu'on a à réaliser.
01:13:37 Pardon, j'étais un peu long sur Enercop, je m'en excuse, mais ça a illustré le projet.
01:13:44 Pas du tout, ça illustre bien l'exemple de projets qui pourront être financés.
01:13:47 Merci beaucoup.
01:13:49 Si vous avez des regrets, c'est le moment de poser vos questions dans le chat,
01:13:53 puisque je rappelle qu'on terminera ce webinar à 14h30 précise
01:13:57 pour vous libérer à l'heure, comme convenu.
01:14:00 J'ai une autre question, d'abord qui vous félicite pour votre engagement
01:14:05 et qui demande si, pour rendre viable cette transformation que vous appelez De vos voeux,
01:14:12 il faut changer beaucoup de choses au niveau politique et institutionnel,
01:14:16 y compris au niveau européen.
01:14:18 Est-ce qu'il y a des freins, des blocages, des choses qui pourraient être mises en place
01:14:21 pour accompagner ces transformations qui vous viennent comme ça, un peu au débeuté ?
01:14:29 Écoutez, moi je suis avant tout un homme d'entreprise et un acteur civil,
01:14:41 et donc je me concentre surtout sur ce que je peux faire et ce que je peux transformer.
01:14:47 Ce que je vous disais tout à l'heure, ce que nous, nous pouvons faire,
01:14:52 en étant plusieurs dizaines, plusieurs milliers, dizaines de milliers de projets,
01:14:56 avec un milliard d'euros, c'est de constituer des bases de modèles
01:15:02 pour faire une transformation de l'économie qui soit positive et juste pour tout le monde.
01:15:08 Ça, en gros, ce que nous pouvons faire, c'est de dire que c'est possible.
01:15:14 Le faire advenir à grande échelle, là, ça demande l'État.
01:15:20 C'est pour ça que moi, je suis aussi, je l'ai toujours été,
01:15:25 je le suis encore plus aujourd'hui qu'hier, un grand défenseur de l'État.
01:15:30 L'État a des capacités d'action qui permettent de réorienter massivement la production.
01:15:40 L'État a des capacités de régulation qui permettent de réorienter massivement la production.
01:15:45 Et cela dépend de nos majorités et de nos cycles politiques,
01:15:52 qui doivent non seulement être respectés, mais surtout soutenus.
01:15:56 Une réponse à votre question, Léa, ce serait de vous dire,
01:16:02 un des éléments bloquants, finalement, c'est la politique publique.
01:16:09 Mais moi, je ne le vois pas comme un élément bloquant,
01:16:11 je le vois comme un élément à transformer.
01:16:13 Et là, il est certain, et je ne fais pas tout ça pour ne pas porter une parole qui soit une parole franche,
01:16:22 il est certain que les échéances de 2027 sont des échéances extrêmement importantes
01:16:28 et aujourd'hui extrêmement incertaines.
01:16:31 Mais chacun prend ses responsabilités.
01:16:36 Le nôtre, c'est un milliard d'euros, force civile pour montrer que c'est possible.
01:16:42 Merci beaucoup.
01:16:45 Une petite question un peu organisationnelle,
01:16:50 comment est-ce que toutes les opérations dont vous avez présenté deux exemples
01:16:55 qui pourraient être financées par le milliard, feront l'objet d'appels à projets ?
01:17:01 Comment est-ce que vous allez décider des fonds à attribuer ensuite ?
01:17:06 Merci pour la question, qui est une bonne question sur laquelle on travaille aujourd'hui.
01:17:12 Il faut que nous construisions dès maintenant,
01:17:16 et c'est ce que je n'arrête pas de dire à toutes les équipes,
01:17:18 il ne faut pas attendre d'avoir cherché le milliard pour commencer à se demander comment est-ce qu'il fait pré-partie.
01:17:24 Il faut que ça se fasse de façon concurrente, au bon moment.
01:17:28 Donc, il faut que dès maintenant on réfléchisse à comment est-ce qu'on va faire remonter les projets sur l'ensemble des territoires,
01:17:36 et comment ensuite on va tracer la redescente de l'argent.
01:17:40 Il est assez probable que nous ne distribuons pas nous-mêmes l'argent,
01:17:46 mais que nous agissions sur des acteurs dont c'est le métier de transformer leurs conditions d'accès à l'argent,
01:17:53 et ensuite de distribution.
01:17:56 Mais toujours est-il qu'il faut que nous puissions tracer l'ensemble de ces flux.
01:18:00 Et donc aujourd'hui, qui semblent ressortir des travaux, mais je ne veux pas préjuger de leur fin,
01:18:06 c'est qu'il nous faudra une organisation territoriale,
01:18:10 et que donc nous ayons des antennes de niveau territorial,
01:18:15 qui nous permettent de faire remonter les besoins,
01:18:18 et ensuite de tracer la répartition des fonds.
01:18:22 Bien sûr, ça demande d'avancer, il y a six groupes de travail dans le milliard.
01:18:26 Le premier objectif c'est celui du récit,
01:18:30 le deuxième objectif c'est celui de l'articulation des réseaux,
01:18:32 le troisième objectif c'est celui des lieux,
01:18:35 puisqu'on va s'appuyer sur 200 lieux sur l'ensemble des territoires.
01:18:39 Le quatrième objectif, besoin de financement,
01:18:41 cinquième objectif, désir d'épargne renouvelée,
01:18:44 sixième objectif, forme des véhicules financiers.
01:18:48 Pour faire appel au projet, il faut aussi pouvoir dire
01:18:54 quels sont les projets éligibles, et donc ça il ressort de l'objectif 1,
01:18:58 qui doit déterminer le récit commun du mouvement,
01:19:01 de dire quels sont les critères, qu'est-ce qu'on estime aujourd'hui
01:19:04 est un projet de transformation écologique.
01:19:06 Je peux vous donner ma réponse, pas de problème, elle est claire.
01:19:10 Mais plus intéressant que ma réponse,
01:19:13 la réponse que le mouvement va apporter à cette question.
01:19:16 C'est là qu'est l'exercice démocratique,
01:19:18 et c'est là qu'est la puissance du mouvement.
01:19:20 Merci beaucoup, Pastien.
01:19:27 Je ne vois plus d'autres questions dans le chat,
01:19:31 je pense que par ailleurs nous arrivons quasiment au bout
01:19:35 du temps qui était imparti à cet échange.
01:19:39 Je vous remercie beaucoup, je crois que votre dernière intervention
01:19:43 permet de bien boucler avec le départ, montrant que tout l'enjeu
01:19:47 de ce système coopératif, plus largement d'un changement
01:19:51 de modèle économique, c'est aussi d'aller vers des gouvernances
01:19:55 renouvelées, plus démocratiques.
01:19:58 Merci pour le rédicule que vous nous avez accordé,
01:20:02 merci pour tous ces échanges, merci à tous pour vos questions
01:20:05 nombreuses dans le chat, on était nombreux aujourd'hui,
01:20:09 puisqu'on ne l'avait jamais été pour ce cycle,
01:20:12 donc c'est une excellente nouvelle.
01:20:15 Petit point agenda sur les prochaines actions qui nous réunissent
01:20:21 dans le cadre du partenariat IGPDE Fabrique d'innovation
01:20:25 pour les transitions du ministère de la Transition écologique
01:20:28 et de la cohésion des territoires.
01:20:30 Je vous l'ai annoncé au début de ce webinaire,
01:20:33 mais prochain rendez-vous le 23 avril prochain matin
01:20:38 pour une table ronde économie et changement climatique
01:20:43 dédiée à l'assurabilité, les questions d'assurance
01:20:46 des risques climatiques.
01:20:48 On discutera avec un rapporteur de la mission confiée
01:20:53 par Bruno Le Maire et Christophe Béchut à leurs deux ministères
01:20:57 sur ces questions d'assurabilité, avec la caisse centrale
01:21:01 de réassurance, avec aussi France Assureur,
01:21:05 et puis une des trois personnes qui ont pris en charge
01:21:11 de cette mission, Christophe Béchut pour Bruno Le Maire.
01:21:15 Vous pouvez vous inscrire sur le site de l'IGPDE
01:21:18 et le prochain rendez-vous de ce cycle qui nous réunissait aujourd'hui,
01:21:22 le cycle "Il et elle l'ont fait", sera donc une visite,
01:21:26 puisque nous avons à la fois des webinaires, à la fois des visites,
01:21:29 et elle se déroulera à la ferme du Rai en juin prochain.
01:21:33 De la même façon, vous pouvez dès à présent vous inscrire.
01:21:37 C'est un lieu, une ferme urbaine située dans Paris,
01:21:40 en région parisienne, accessible donc aux fonctionnaires
01:21:44 d'administration centrale de nos deux ministères.
01:21:48 Je vous remercie encore tous pour votre présence
01:21:53 et votre participation. Merci, Mathien.
01:21:56 Et on suivra avec attention le déroulé des événements
01:22:01 de cette opération Léa.
01:22:04 Merci beaucoup Léa et merci à toutes et à tous.
01:22:07 [SILENCE]