• l’année dernière
Emission présentée par François Trillo. Avec nos consultants Yoann Huget et Philippe Spanghero.

Ce soir entretien exceptionnel avec l'ancien entraîneur du Stade Toulousain et sélectionneur du XV de France Guy Novès. Retour avec lui sur le début de la 21e journée du Top 14.

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##AU_COEUR_DE_LA_MELEE-2024-04-20##

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Sport
Transcription
00:00 Sud Radio, au coeur de la mêlée, François Trio.
00:05 Avec vous les auditeurs de Sud Radio 0826 300 300 pour débriefer de cette 21e journée qui a bien commencé.
00:13 Cinq matchs que nous avons suivis en direct en intégralité.
00:16 Yoann Huger et Philippe Spanghero sont au coeur de la mêlée, Alexandre Priam, Quentin Cabanis également.
00:22 Et notre invité qu'on est ravi d'accueillir sur l'antenne de Sud Radio, c'est Guy Novesse,
00:26 ancien entraîneur du Stade Toulousain, ancien joueur quand même, il faut surtout le signaler.
00:32 Ancien entraîneur bien sûr du Stade Toulousain, quatre Coupes d'Europe,
00:35 dix titres de champion et ancien sélectionneur du XVe France.
00:39 Bonsoir Guy.
00:40 Bonsoir à vous et bonsoir à vous tous.
00:43 Merci d'être avec nous en direct sur Sud Radio.
00:45 Alors Guy, 21e journée je le disais, il y a eu un multiplex assez passionnant qu'on a vécu en intégralité sur Sud Radio.
00:51 Comment vous, vous l'avez vécu ?
00:54 Écoutez, je n'ai peut-être pas eu l'occasion de voir tous les matchs, même si j'aurais eu les essais.
01:01 Mais c'est vrai que le match de Paris qui va arracher cette victoire à la fin du match est quand même incroyable.
01:09 Le score très important de la part de Perpignan qui aujourd'hui est en train de...
01:16 Ce n'est pas la première fois, qui quand même sort de cette zone difficile dans laquelle cette équipe était depuis plusieurs années.
01:27 J'ai suivi un petit peu ces résultats, mais c'est vrai qu'on a l'impression que, évidemment, au fur et à mesure,
01:38 plus on se rapproche de la fin du championnat, plus les équipes s'accrochent et sont serrées.
01:44 Et à la fois, plus elles se lâchent. J'ai envie de dire, parce que quand on voit Perpignan qui met 51 points,
01:50 7 essais face à un concurrent pour le maintien, on peut le dire comme ça.
01:55 Lyon, il se passe quand même quelque chose du côté des Mégirals, Guy ?
02:00 Oui, elles se lâchent. C'est leur style de jeu. C'est surtout les formes de jeu qui sont efficaces.
02:09 C'est le style de jeu que Dussop a adopté aujourd'hui et qui ramène ce genre de résultats,
02:17 qui ramène le public vers les stades et qui donne un spectacle très important et efficace.
02:25 C'est très intéressant.
02:28 Et justement, Guy, à ce sujet-là, on a beaucoup trop, à mon sens, entendu parler de possessions, repossessions, dépossessions
02:35 ces dernières années sur la scène internationale et ainsi de suite.
02:39 On a la sensation qu'aujourd'hui, en top 14, jouer au rugby est récompensé.
02:45 Alors, le stade français, je le mets un tout petit peu à l'écart aujourd'hui, mais on a vu que Pau, ça fonctionnait,
02:51 que Perpignan, ça fonctionnait, que ce jeu de mouvement, de vitesse, d'initiative existait toujours.
02:58 Mais existait toujours, oui, le rugby évolue, les joueurs se préparent différemment, évidemment.
03:05 Et je pense que dès qu'on lâche un petit peu, 4 ou 5 ans, on est un peu lâché par l'évolution.
03:12 Mais il est évident que le style de jeu reste le même.
03:17 Après, les règles font qu'on s'adapte, on ne peut plus lutter dans un ruck, on ne peut plus essayer d'empêcher l'adversaire de jouer.
03:26 Donc, toutes les règles vont dans le sens du jeu, aux joueurs et aux staffs de s'adapter.
03:33 - Johan, tu partages ce que dit Guy sur l'évolution en peu de temps ?
03:37 - Moi, je partage toujours ce que dit Guy, même après 10 ans. Je n'ai aucun problème avec Guy.
03:43 - Non, mais sur l'évolution rapide...
03:45 - Bien sûr, les nouvelles règles qui arrivent aussi, c'est juste pour qu'on ait plus de spectacles, plus de jeux, que ce soit plus rapide.
03:51 Et on l'a vu, même ces dernières années, quand j'étais encore joueur, entre 5 ans, ça allait déjà trop vite.
03:57 Moi, je vieillissais et on sentait que...
04:01 - Non, mais c'est surtout sur l'entraînement, sur la phase de récupération.
04:06 Les entraînements sont deux fois plus durs que les matchs quasiment.
04:09 Donc oui, c'est une évolution permanente de ce sport, comme on l'a déjà évoqué, avec les nouvelles règles en vigueur.
04:15 Mais si j'ai une question pour Guy, c'est juste, est-ce que tu vois Perpignan rentrer dans les 6 ?
04:19 Parce que c'était un peu le débat, et voilà, c'était juste avoir l'œil...
04:23 - Bonjour Johan, merci de pas remettre en question ce que je dis.
04:29 Tu me fais rire, mais au contraire, l'intérêt c'est justement de pouvoir remettre en question tout ce qu'on peut dire,
04:36 et être nombreux à participer.
04:39 Non, je vois pas Perpignan rentrer dans les 6, parce qu'ils sont très efficaces sur leur terrain.
04:46 Je pense qu'ils sont déjà heureux de ces résultats-là,
04:51 et je suis pas sûr qu'ils soient capables d'aller gagner à l'extérieur pour rentrer dans les 6.
04:59 Mais ça reste intéressant.
05:02 Après, juste une parenthèse, même le rugby anglais, on voit que les Anglais jouent.
05:07 Alors qu'il y a eu une certaine époque, l'époque que tu connais Johan,
05:12 on avait l'impression qu'il n'y avait que des coups de pied, c'était vraiment...
05:16 On sent que tout le monde va vers le jeu, et c'est ce qui rend le spectacle intéressant,
05:23 et surtout un des joueurs efficaces.
05:27 - Les clubs anglais, Guy, parce que l'équipe nationale, Coupe du Monde et tournoi...
05:32 - C'était les Fadie Jones qui avaient apporté ça.
05:34 - Oui, mais je parlais des clubs anglais.
05:36 - Des clubs anglais, ce qu'on a vu notamment X-Hétaire et Harley-Quinns.
05:39 - Oui, mais vous verrez.
05:41 On est OK, mais les clubs anglais, on voit quand même que petit à petit,
05:47 l'Angleterre revient petit à petit vers le niveau qui était le sien.
05:52 - C'est vrai, avec du talent et beaucoup de jeunes aussi qui émergent
05:56 avec effectivement cette envie de jouer.
06:00 Revenons à nos moutons perpignanés, parce que quand même la guire rejoint ce que tu disais Johan.
06:06 C'est-à-dire que toi tu ne les vois pas non plus rentrer dans la qualif.
06:10 - Il y a le derby à suivre la semaine prochaine qui a l'air très intéressant.
06:13 - Montpellier-Perpignan.
06:15 - Et ensuite, au vu de ce résultat-là, on verra.
06:17 Parce que comme tu as dit, ils ont trois déplacements.
06:19 Et trois déplacements à ce niveau-là, c'est compliqué.
06:22 J'ai peut-être des concurrents ou des garçons ou des équipes qui jouent le maintien comme Montpellier.
06:27 Donc c'est sûr que ça va être difficile pour eux d'aller s'imposer.
06:30 Mais si on y voit un peu plus loin, si on regarde plus loin,
06:32 s'ils se qualifient, il y a la Champions Cup à gérer derrière.
06:35 On l'a vu avec des Bayonets.
06:37 Comme quoi c'était compliqué à gérer quand même.
06:39 - C'est vrai. Philippe Spanghero, toujours avec nous, bien sûr.
06:43 Philippe, on le disait avec Guy, ton oeil de spectateur,
06:47 est-ce que tu vois aussi ces formes de jeu qui évoluent ?
06:51 Pau est un bon exemple, on en a parlé tout à l'heure.
06:54 Mais voilà, ça te saute aux yeux également ?
06:58 - Oui, bonsoir Guy.
07:00 Oui François, ça me saute aux yeux parce que
07:02 quand on regarde les scores moyens en top 14,
07:05 je n'ai pas souvenir qu'on ait des scores moyens comme ça sur les dernières saisons.
07:09 Et ça ramène à la question de l'évolution des règles.
07:12 On a eu un débat là-dessus il y a quelques semaines seulement.
07:15 Je pense qu'il ne faut pas aller trop loin.
07:17 On a trouvé, je trouve, quelque chose qui permet
07:20 de redonner vraiment du spectacle, d'essayer d'amener du jeu.
07:25 Il reste un sujet, c'est vraiment la santé des joueurs.
07:27 Donc quelques arbitrages encore à prendre sur les règles,
07:30 notamment sur les zones de rugs, sur la zone de plaquage.
07:34 Mais pour moi, les grandes règles, on les a aujourd'hui.
07:37 Il faut faire attention à ne pas aller trop loin
07:39 pour arriver à un jeu qui ressemblera à nos voisins de 13istes.
07:44 Donc voilà, aujourd'hui on se régale.
07:46 C'est vrai que je suis assez d'accord avec Guy.
07:48 Même le rugby anglais montre la voie sur le jeu.
07:50 On est sortis de ce débat pour moi des derniers mois,
07:54 qui nous ont animés jusqu'à la Coupe du Monde,
07:57 sur ce jeu de dépossession.
07:59 On voit quand même que garder le ballon, c'est quand même efficace.
08:03 Et c'est intéressant.
08:05 Et juste, je reviendrai sur ce qu'on vit en ce moment.
08:07 Il y a un sujet qu'on ne met pas assez en avant,
08:09 c'est les règles qui ont été prises de gifle,
08:11 et aussi de la façon de légiférer sur le salarie cap.
08:15 Parce que finalement, aujourd'hui, on voit ce championnat très homogène,
08:19 avec des équipes comme Perpignan, comme Pau,
08:22 qui ont des moyens financiers beaucoup plus limités,
08:24 mais qui arrivent à performer.
08:26 Parce que je crois qu'on est sortis de la période
08:28 dans laquelle certains clubs truquaient vraiment le salarie cap, etc.
08:32 Les règles se sont durcies.
08:34 Et donc, quelque part, c'est ces règles aussi,
08:37 qui renforcent, comme Toulon, comme le Racing à une époque.
08:42 On parle vrai sur Sud Radio, donc tout le monde sait comment ça se passait.
08:47 Mais c'est moins vrai.
08:49 - C'est vrai. Guy, sur ce côté très homogène du classement,
08:54 c'est vrai qu'entre la quatrième place et la neuvième place, il y a trois points.
09:00 - Oui, c'est vrai que les équipes sont très proches.
09:04 De toute façon, vous perdez un petit peu la mémoire.
09:08 Parce que chaque année, c'est toujours très dur.
09:10 Sauf que cette année, on a la sensation que Toulouse est un petit peu au-dessus.
09:15 Mais après, toutes les équipes se tiennent.
09:18 Donc, effectivement, rentrer dans les six,
09:22 comme l'a dit Philippe, et je le revois là-dessus,
09:26 ou Yoann, je ne sais plus.
09:28 Il est certain qu'après, il faut savoir gérer, pouvoir gérer,
09:32 et avoir un effectif conséquent l'année suivante pour gérer la Coupe d'Europe.
09:37 Parce que jouer la Coupe d'Europe et lâcher les matchs,
09:41 et perdre tous les matchs derrière, il n'y a aucun intérêt.
09:44 Donc, effectivement, je pense que rentrer dans les six, c'est très bien.
09:52 Il faut être en phase finale parce que tout peut arriver, évidemment.
09:56 Mais malgré tout, il faut avoir l'effet de la saison suivante.
10:00 Il faut penser à demain, comme le chante Kali, chanteur catalan.
10:06 Oui, Alexandre, j'ai entendu réagir.
10:11 Oui, je me suis un petit peu amusé cette semaine, Guy,
10:14 à regarder un petit peu comment se passait la Champions Cup.
10:17 Et vous n'êtes pas sans savoir, évidemment,
10:19 qu'en phase de poule, on n'affronte jamais des équipes de son championnat
10:24 dans cette nouvelle formule.
10:26 Ce qui fait que le Top 14 s'est déplacé à de nombreuses reprises déjà en Afrique du Sud, spécifiquement.
10:32 Le Top 14 a fait sept voyages en Afrique du Sud pour une victoire et six défaites.
10:37 La première ship a fait six voyages, zéro victoire en Afrique du Sud.
10:42 Ce qui favorise clairement les grands clubs irlandais
10:45 parce que du coup, ils n'ont pas ces déplacements-là.
10:47 Et ils se placent très haut dans les classements pour ensuite recevoir jusqu'en finale.
10:51 Je mentionne notamment le Leinster.
10:53 Mais au-delà de ça même, ça pâtit aussi sur le Top 14,
10:57 avec une statistique tout à l'heure qui m'avait moi assez interpellé.
11:00 Les clubs français, sur les six déplacements,
11:03 les clubs français n'ont jamais remporté le match suivant.
11:07 C'est-à-dire que quand tu fais un déplacement en Afrique du Sud,
11:09 et que tu reviens jouer en Top 14,
11:11 ou tu vas jouer une autre rencontre de Champions Cup,
11:14 tu perds systématiquement.
11:16 Et c'est même souvent des mauvaises passes qui s'enclenchent
11:18 pour les clubs qui auront donc fait ces 20 000 kilomètres.
11:21 Est-ce qu'il faut changer à tout prix,
11:23 et le plus vite possible le format ?
11:25 J'ai posé la question sur les réseaux sociaux avec Sud Radio.
11:28 1 227 votes, oui à 98 %.
11:31 Est-ce que vous partagez cet avis-là, Guinoves ?
11:35 Écoutez, moi je pense que les équipes peuvent s'adapter.
11:40 Moi j'ai vécu au sein de Toulousain pendant quelques années,
11:43 environ 40 ans, donc pas mal de temps.
11:46 Et vous savez, au début, il y avait les matchs à la maison,
11:50 les matchs à l'extérieur, les matchs à la maison,
11:52 les matchs à l'extérieur, et puis on a dit finalement,
11:54 les matchs à l'extérieur sont comme à la maison,
11:56 le terrain, l'explicateur ne rentre pas, etc.
11:59 Enfin bon, j'abrège, et en fait on s'est rendu compte
12:03 qu'on pouvait gagner à l'extérieur,
12:04 on jouait à l'extérieur comme on jouait à la maison.
12:07 Donc on s'est adapté.
12:09 Et je pense que si c'est dur aujourd'hui,
12:12 c'est sûrement dur, le fait de se déplacer,
12:15 même s'il n'y a pas de décalage horaire,
12:17 de se déplacer, de passer un certain temps dans les avions, etc.
12:21 Je pense que les équipes s'adapteront
12:24 et finiront par gagner des matchs.
12:27 Après, l'Afrique du Sud, aller jouer à l'Afrique du Sud,
12:30 honnêtement, c'est pas changer le format.
12:33 On joue contre des équipes de très très haut niveau.
12:36 Le problème, c'est que les Irlandais, eux, n'y vont jamais.
12:40 Mais voilà, mais alors ça, vous savez,
12:44 on a été confronté, nous, en Coupe d'Europe,
12:46 on a joué plusieurs fois la Coupe d'Europe,
12:48 à ces équipes, à ces provinces irlandaises
12:50 qui ne passaient pas par la phase de qualification
12:52 et qui étaient systématiquement qualifiées.
12:54 Le Neister, le Lüster, le Konak,
12:57 systématiquement, ils sont là.
12:59 Donc on s'adapte, on s'y adapte.
13:02 Donc c'est pas eux qui mènent la danse en Coupe d'Europe,
13:06 même si le Neister reste très très impressionnant,
13:09 un petit peu comme Toulouse aujourd'hui.
13:11 Mais c'est vrai que, bon,
13:14 je ne sais pas si les changements de format
13:17 feront avancer qualitativement le rugby.
13:20 Voilà mon peu de neige.
13:22 Revenons quand même sur cette fin de saison
13:24 et sur ce côté très serré entre les équipes.
13:27 Quand on est un coach,
13:29 comme vous Guy, vous l'avez été longtemps,
13:32 comment on fait pour libérer les joueurs,
13:34 en tout cas, qu'ils puissent s'exprimer pleinement
13:37 à des matchs à fort enjeu
13:39 sur les cinq journées qui restent à disputer ?
13:42 Écoutez, moi j'ai eu la chance d'être le coach de Toulouse notamment.
13:46 Donc les matchs à fort enjeu,
13:49 en fait, nous on préparait les phases finales.
13:52 C'est encore le cas aujourd'hui.
13:55 Avec +++ parce qu'on a la sensation
13:58 que l'effectif est encore très très impressionnant.
14:03 Et donc on essaye quand même de tirer le meilleur
14:07 de l'ensemble des joueurs
14:09 en essayant justement de...
14:12 On s'adapte, si vous voulez, à son effectif.
14:16 Chaque effectif est différent.
14:19 Le staff s'adapte à l'effectif.
14:21 Certains effectifs ont besoin d'être menés,
14:23 d'autres ont besoin de se lâcher,
14:25 d'autres ont besoin d'être libérés.
14:27 Donc il faut essayer de s'adapter.
14:30 Moi, je ne suis pas encore une fois...
14:33 J'ai eu la chance de vivre des moments exceptionnels
14:37 et nous nous préparions les phases finales
14:40 3-4 matchs avant, un mois avant, deux mois avant.
14:44 Quand on prépare la Coupe d'Europe,
14:46 on prépare la Coupe d'Europe deux mois, trois mois avant.
14:48 Donc si vous voulez, c'est une approche un peu différente
14:53 de notre part et de la part de certains coachs
14:57 qui jouent le maintien,
15:00 qui jouent leur place dans les 6,
15:03 qui jouent la qualif.
15:05 L'idéal, c'est que les joueurs gardent une forme de confiance
15:11 dans ce qui est proposé, de manière à les rendre efficaces.
15:14 Est-ce qu'il fallait un traitement particulier pour Yoann UG ?
15:18 Il n'y a pas de traitement particulier,
15:21 parce qu'il fait partie des phénomènes de ce jeu.
15:25 Heureusement qu'il y en a encore aujourd'hui.
15:28 Vous savez, Yoann, je vais rapidement en parler de Yoann,
15:33 mais il a su partir du club,
15:35 aller faire ses armes, je crois qu'il est allé à Géhenne,
15:39 pour essayer de s'améliorer, etc.
15:44 Et puis quand il est revenu, il était le plus fort.
15:46 Donc voilà, il a su atteindre son honneur.
15:49 C'est une éducation qui, aujourd'hui, est l'éducation de Toulousaine.
15:55 Qui perdure, cette éducation.
15:57 Yoann, tu veux réagir peut-être à ce que dit...
16:00 C'est le fait d'être parti qui a fait que tu as franchi ce cap-là ?
16:05 Être parti ? Non, mais c'était...
16:07 Déjà, merci pour ces mots, Guy, mais il était...
16:11 Je voulais juste prouver que je pouvais revenir.
16:13 J'avais toujours en tête de revenir, alors je ne sais pas pourquoi.
16:15 Peut-être parce que Guy, un jour, il m'a dit
16:17 "Oui, il y a beaucoup de joueurs qui partent, mais ils reviennent très peu."
16:20 Donc il y en a très peu qui reviennent, exactement.
16:22 Je ne m'en souviens pas, peut-être, mais il m'avait dit ça un jour.
16:25 Mais ça m'a fait rire.
16:29 Thomas Ramos, un bel parti, il est parti à Colombiers et est revenu encore plus fort.
16:33 Donc ce sont des joueurs qui vont s'aguerrir, qui vont continuer à progresser,
16:38 gagner en expérience.
16:40 Et lorsqu'on refait appel à eux, c'est qu'il y a une raison.
16:43 La raison, c'est qu'on sent qu'ils peuvent être, effectivement, les plus forts dans leur domaine.
16:49 Toulouse, ce soir, au Vélodrome, Guy,
16:53 votre regard, c'est une équipe, on va dire, mixte, mixée.
16:58 Avec des jeunes et quelques cadres qui ont besoin de compétition.
17:02 Cette équipe-là, elle peut aller faire le coup, vu ce qu'elle est capable de nous offrir depuis quelques semaines, voire quelques mois ?
17:09 Je crois que vous avez répondu.
17:11 Elle est capable de nous offrir.
17:13 Il n'y a rien à perdre.
17:16 Aujourd'hui, on prépare les phases finales, encore une fois, quand on est dans la peau des Toulousains.
17:21 Et donc, à partir de là, on se permet de donner du temps du jeu à certains joueurs qui en ont besoin.
17:27 Tout en gardant, non pas comme une année où, je crois que c'était un déplacement à Montpellier,
17:33 où il y avait eu une vingtaine de jeunes joueurs.
17:37 Donc là, ils avaient pris une... c'était vraiment impossible pour eux de gagner une expérience.
17:43 Mais là, les jeunes joueurs actuels sont entourés de plus vieux briscans, de joueurs de qualité.
17:50 Donc, effectivement, ça leur donne cette capacité de donner le meilleur.
17:55 Et moi, je suis allé à l'époque, je me rappelle, à un déplacement à Grenoble, quand Grenoble était en top 14.
18:05 C'était les premiers matchs de Michel Haxe, patron de Jean-Jean, qui avait 18 ans.
18:10 Et je me rappelle, le capitaine de l'époque, qui était William Camac, m'avait dit,
18:14 "Tu crois que c'est le moment ?"
18:18 Et puis finalement, on avait gagné à Grenoble avec ces jeunes joueurs.
18:21 Donc, je crois qu'aujourd'hui, le Stade Toulousain prépare l'avenir,
18:26 au travers de l'expérience acquise par ces jeunes joueurs,
18:29 et surtout, les phases finales qui vont arriver assez rapidement même dedans.
18:34 L'odeur des phases finales qui excite toujours les grands joueurs,
18:39 et notamment celui du Stade Toulousain-Guy.
18:42 Je te propose de rester avec nous, si tu veux, on a une petite pause,
18:46 pour continuer justement à parler de rugby, avec toi, sur Sud Radio, au cœur de la Mêlée,
18:51 avec Yohann, avec Philippe, bien sûr, et vous, au 0826 300 300.
18:55 Avec vous, les passionnés de rugby sur Sud Radio, au cœur de la Mêlée,
19:03 Guy Novet, c'est notre invité exceptionnel pour cette dernière demie heure,
19:07 Yohann Hugé, Philippe Spanguero, Alexandre Priam, tout le monde est là.
19:09 On accueille Rémi Dos Santos, qui sera avec nous à partir de 20h.
19:14 Salut Rémi, bienvenue bien sûr.
19:17 Et puis Guy, on va avoir ce match entre Toulouse et Toulon, c'est au Vélodrome.
19:23 Est-ce que ça joue quand même dans la préparation ?
19:27 C'est un stade, Yohann, que tu as connu.
19:30 Est-ce que ça joue ? Autant toi, ancien joueur, que Guy, ancien coach.
19:35 Yohann ?
19:36 Non mais on aime ces stades-là.
19:39 Quand on joue à Toulouse, on sait qu'on va jouer dans les plus beaux stades à chaque fois.
19:42 C'est cette chance, quand on porte ce maillot.
19:45 Et le joueur, et l'équipe, est obligé de se transcender.
19:49 C'est comme ça.
19:50 Et donc ça met une émulation au sein de l'équipe, au sein du groupe,
19:53 parce que déjà on n'a pas envie de passer pour des pipes.
19:55 Et tout le monde dit, c'est l'équipe B, c'est l'équipe.
19:58 Donc on a quand même envie de prouver.
20:00 Je me souviens une fois, Guy, pour faire tourner les cadres,
20:03 avait envoyé quasiment l'équipe Espoir à Perpignan, et je faisais partie.
20:07 Et donc voilà, il nous avait dit deux, trois mots avant.
20:10 On voulait faire plaisir, on voulait faire honneur au maillot.
20:13 Et il y avait, je crois, 5-0 face à la grande équipe de l'USAP dans les années 2000.
20:18 Donc on s'était accrochés.
20:19 Je ne sais pas si Philippe était là d'ailleurs aussi dans l'équipe,
20:21 mais on s'était bien envoyés, nous avions offert les maillots à la fin.
20:24 On avait passé un bon moment.
20:26 Mais on n'avait pas pris une grosse déroute.
20:28 C'est ce que je veux te dire, c'est qu'on arrive à se transcender.
20:30 D'accord.
20:31 C'est facile à préparer pour un coach quand on va au Vélodrome.
20:34 C'est tout de suite dans la causerie.
20:36 On trouve une accroche, Guy ?
20:38 Des fois, je ne savais pas trop ce que je voulais dire aux joueurs.
20:43 Et puis finalement, lorsqu'on passe des semaines avec eux,
20:46 on prépare les matchs avec eux et les choses viennent toutes seules.
20:52 On parle assez facilement parce qu'on sait ce dont les joueurs ont besoin.
20:58 Donc oui, non, ce n'est pas dur.
21:00 Et Luan l'a dit, lorsqu'on joue devant des grands stades,
21:04 devant 50 000 ou 60 000 personnes,
21:06 évidemment, quand on est joueur, on n'a qu'une envie,
21:10 c'est de donner le meilleur pour les copains, pour son équipe.
21:13 Donc c'est très simple.
21:16 Ça ne veut pas dire qu'on gagne à tous les coups,
21:19 mais ça veut dire qu'on donne le meilleur à tous les coups.
21:22 C'est ça qui était très important,
21:24 sachant qu'on se doit de donner le meilleur encore une fois pour les autres,
21:29 non pas pour soi-même, mais pour les autres.
21:31 Et puis on se doit de marquer des poèmes pour l'avenir.
21:37 Chacun doit donner le meilleur.
21:41 C'est vrai que quand on rentre dans le stade toulousain,
21:45 qu'on a été élevé au niveau des enfants notamment,
21:49 je pense que lorsqu'on est adulte et qu'on a la chance de porter ce maillot,
21:54 effectivement, ça change.
21:56 - Philippe Spanguero, j'imagine que ça, ça doit te parler, ça doit te toucher.
22:01 - Oui, bien sûr, parce que c'est vrai que c'est difficile à expliquer par des mots.
22:05 En plus, c'est assez étrange parce que c'est exactement ça.
22:08 Et puis il y a cette émulation.
22:10 Moi, j'ai vraiment été très frappé au stade toulousain par ce caractère collectif,
22:14 même de très grand joueur.
22:15 Une anecdote que je rappelle souvent.
22:17 Moi, je suis toujours très proche de Grégory Lambolé,
22:20 qui était toujours un joueur important sur les saisons régulières
22:23 et des fois qui ne jouait pas beaucoup les phases finales.
22:25 Et je me souviens d'une année où une demi ou une finale,
22:29 il pensait peut-être être sur la feuille.
22:31 Et puis finalement, c'est Yannick Nyanga qui joue à sa place.
22:34 Et Grég apprend ça et il sort.
22:37 On se retrouve et il me dit c'est bien pour l'équipe.
22:41 Ce sera mieux pour l'équipe que ce soit Yannick.
22:43 Et c'est quand même un grand compétiteur.
22:45 Et je me dis, je ne vois pas dans quel autre club un joueur comme ça
22:48 peut avoir cette réflexion là et penser tout de suite à l'équipe.
22:52 Et ça, c'est quelque chose qui existe au stade toulousain
22:56 et qui explique aussi sa performance dans la durée,
22:59 avec finalement très peu de creux de vagues depuis les années 80,
23:05 où il a été joueur et puis après, après l'entraînement.
23:08 Donc voilà, c'est un club à part.
23:11 Et c'est vrai que pour revenir à ces sujets de fameux impasses
23:15 dont on a parlé hier, quand on voit aujourd'hui Toulouse,
23:18 qui a utilisé 51 joueurs cette année et le niveau des jeunes
23:23 qui sont rentrés, j'ai en tête le match à Clermont ou d'autres matchs,
23:27 on se dit que tout est possible.
23:29 En plus, ils ont un gros banc.
23:31 Donc, s'ils commencent à faire douter cette équipe du RCT
23:34 avec un beau coaching, ça peut le faire.
23:37 C'est quand même une équipe qui a de la gueule,
23:40 je trouve, qui va être alignée au Vélodrome Sport.
23:42 Vous savez que pendant le peu de temps que j'ai connu Guy à Toulouse,
23:47 il ne nous a jamais parlé de gagner un match.
23:50 Il a dit "si vous mettez ça, ça et ça en place, on va gagner".
23:54 Mais c'était sa particularité de ne jamais nous mettre cette pression de gagner.
24:00 Alors, on arrivait à relever le défi parce qu'il nous piquait quand même toute la semaine.
24:04 Mais jamais il nous a dit "il faut gagner ce match-là".
24:08 C'est incroyable.
24:09 Parce qu'on a connu d'autres entraîneurs et le fait de...
24:13 Voilà, maintenant on est vieux et on repense à plein de petites choses
24:16 et ce côté-là, ça m'a toujours marqué.
24:20 Guy ?
24:21 Oui, non mais... Il me fait rire.
24:24 Non mais c'est vrai Guy, tu ne nous mettais pas cette pression de gagner absolument.
24:30 Non mais faire en sorte que chaque joueur puisse donner le meilleur et s'exprimer.
24:36 Après, on a évidemment ces méthodes.
24:40 On est proche ou... On est très proche des joueurs, on est loin.
24:44 Moi, je crois que j'étais comme l'a dit Juan, j'étais assez proche d'eux toute la semaine.
24:52 Et encore une fois, lorsque j'arrivais sur les briefs,
24:56 je ne sais pas ce que... Des fois je me dis "mais qu'est-ce que je vais leur dire ?"
25:01 Et puis tout d'un coup, ça déroulait.
25:05 Je ne savais plus ce que je disais.
25:07 Guy, lorsqu'il parle, on sait ce qu'il va dire.
25:10 Et puis finalement, il me surprend tout le temps.
25:12 En fait, je me suis retourné moi-même.
25:14 Est-ce qu'on a le temps de prendre ça ?
25:20 Parce que j'ai une petite anecdote qui explique quand même le niveau de détail dans le management de Guy.
25:25 Je ne sais pas s'il y en a une minute.
25:27 Une fois, je devais le récupérer au Stade Toulousain.
25:30 Je vois la voiture et il n'était pas là.
25:32 Je l'appelle, il me dit "je suis dans les bureaux".
25:34 Il refaisait les bureaux du centre d'entraînement.
25:37 J'arrive, je le rejoins et je le vois à regarder les plans, à regarder l'aménagement des bureaux.
25:43 En rigolant, je lui dis "mais Guy, tu ne vas pas en plus faire l'archi et regarder le plan d'implantation des bureaux ?"
25:48 Sérieusement, il me dit "tu déconnes, mais c'est hyper important les bureaux".
25:53 Je lui dis "ah bon ?"
25:54 Il me dit "oui, parce qu'avec mes adjoints, il faut que mon bureau soit placé d'une certaine façon,
25:58 pour la façon dont va circuler la parole entre nous".
26:01 Alors là, je l'ai regardé et je me suis dit "ça va loin".
26:06 Non mais ça va plus loin que ça.
26:09 Je crois qu'aujourd'hui, c'est encore poussé à l'extrême.
26:13 Mais le stade toulousain aujourd'hui, on parle du stade toulousain,
26:18 ce n'est pas que les joueurs, ce ne sont pas que les staffs, ce ne sont pas que les dirigeants.
26:25 Ce sont aussi toutes ces personnes qui bossent.
26:27 Quand vous allez au stade toulousain à la brasserie, si vous mangez bien, vous avez envie d'aller voir le match.
26:32 Si vous mangez mal, vous partez.
26:34 Quelque part, vous n'avez pas envie d'y rester.
26:38 Donc on est tous dépendants les uns des autres.
26:41 Et je crois que ça aussi, ça s'apprend.
26:44 Moi, pour avoir des petits-enfants aujourd'hui, et les amener souvent à l'entraînement de rugby,
26:50 à 6 ans et 7 ans, je comprends pourquoi les gamins, lorsqu'ils ont 17 ans, savent jouer au rugby.
27:00 Je vois un petit peu le niveau des éducateurs, le nombre d'éducateurs qu'il y a par rapport au nombre d'enfants.
27:10 Et honnêtement, je suis sidéré parce que lorsque je bossais, je n'avais pas trop le temps d'y aller.
27:17 D'abord, je n'y allais pas le temps du tout.
27:19 Et c'est vrai que depuis la Tour d'Ivoire, tu sais, en entraînement,
27:22 on ne faisait pas du tout attention au travail qui était effectué par ces enfants.
27:27 Et je parle des plus petits.
27:30 Et tout ça, c'est évidemment...
27:34 Au fur et à mesure que les gosses grandissent, c'est incroyable.
27:39 Ils sont dans toutes les finales, ils sont champions.
27:42 Je comprends.
27:43 - Attention, demain, il y a un Toulouse-Bègue, on a la mercerie.
27:47 - En finale ?
27:49 - Non, en pay-off.
27:52 Merci, Guy, d'avoir été avec nous.
27:54 C'était un plaisir de parler rugby.
27:56 On pourrait y rester très longtemps, mais il y a un match qui arrive.
27:59 Bonne soirée, en tout cas.
28:00 Merci, Guy, d'avoir été avec nous en direct.
28:03 Johan, à bientôt.
28:06 Philippe, également.
28:07 On laisse la main à Rémi Dos Santos.
28:10 Salut, Alex et Quentin.
28:12 À plus tard.
28:13 Ciao, merci.
28:14 - Bonne soirée à vous tous et merci encore.

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