• l’année dernière
Le gel fait craindre le pire aux viticulteurs. Pour en parler, Cyril Gautheron viticulteur, producteur de grands vins de Chablis, Le Domaine Gautheron, à Fleys.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau du 23 avril 2024

Category

🗞
News
Transcription
00:00 RTL
00:02 Les trois questions du petit matin.
00:04 Avec ce gel du printemps qui dure, les viticulteurs et arboriculteurs sont sur le qui-vive.
00:09 On va aller du côté de Chablis maintenant dans Lyon, retrouver notre invité Cyril Gautreau. Bonjour.
00:15 Oui bonjour.
00:18 Vous êtes viticulteur, vous êtes à la tête du domaine qui porte votre nom, on vous entend très bien.
00:22 Vous êtes producteur de grands vins de Chablis depuis 1809.
00:27 Comment vivez-vous cet épisode de gel tardif ? Est-ce que vos vignes ont souffert cette nuit ?
00:33 Vous êtes en ce moment au milieu des vignes.
00:35 En ce moment-là, oui, je suis au milieu des vignes.
00:39 Cette nuit, on a eu quand même une période de froid un peu moins forte que la nuit précédente.
00:45 Là, on est sur le qui-vive depuis ce matin minuit.
00:52 C'est-à-dire que nous, on a plusieurs systèmes au domaine de protection contre le gel de printemps.
00:58 Le premier système qui a été mis en route cette nuit, c'est l'aspersion.
01:02 C'est-à-dire qu'on arrose les vignes.
01:04 On lutte contre le froid par le froid, c'est ça ?
01:07 Alors non, l'eau, c'est l'effet igloo.
01:11 C'est-à-dire qu'il y a un glaçon qui se forme autour du bourgeon.
01:16 Et à l'intérieur du glaçon, le bourgeon ne descend pas en dessous de zéro.
01:20 Donc ça, le système a été mis en route à minuit et quart cette nuit, ce matin.
01:27 Ensuite, au domaine, on a un autre système, c'est des câbles chauffants.
01:32 Donc là, sur une autre partie du vignoble.
01:34 C'est-à-dire que ça, c'est un système qu'il faut mettre aussi en préventif avant que le gel soit bien présent.
01:42 Donc on a mis les câbles chauffants ce matin à 1h30 en route.
01:47 Donc là, on met les groupes électrogènes pour commencer à chauffer, pour anticiper un peu le froid.
01:54 Donc ça, c'est le deuxième système.
01:57 Après, on a des systèmes de chauffage avec des bougies.
02:00 On en a sur 3 sites différents.
02:03 Là, ce matin, on a allumé que sur un seul secteur.
02:07 Les deux autres secteurs ne sont pas allumés.
02:09 Vous savez, à Chaludis, on a un vignoble où il y a beaucoup de petites...
02:13 Cyril Gautreau, ce sont des installations coûteuses.
02:17 Est-ce qu'elles sont rentabilisées ?
02:20 Combien vous avez dépensé au total pour vous équiper ?
02:24 Cette année, vous parlez en consommables ou l'installation en elle-même ?
02:31 Les installations en elles-mêmes.
02:33 Ce que vous avez dépensé pour installer tout ça ?
02:36 Alors, effectivement, il y a des systèmes.
02:38 Les bougies, c'est un système assez onéreux parce que c'est du consommable.
02:43 Donc, on estime...
02:45 Là, je ne sais pas trop, je n'ai pas fait le compte cette année encore.
02:48 Sur la nuit dernière, je pense qu'on a dépensé entre...
02:52 à peu près 15 000 euros, je pense, sur la nuit dernière.
02:55 Parce qu'on a eu des viticulteurs sur l'antenne qui nous ont expliqué
02:58 qu'ils ne pouvaient pas tous faire ces installations
03:01 parce qu'elles étaient onéreuses, justement.
03:03 C'est pour ça que je vous posais la question.
03:05 Les derniers jours ont été...
03:08 Les derniers jours ont été difficiles.
03:11 Oui, je vous écoute.
03:12 Je sais que vous avez peu dormi.
03:14 Alors, difficile...
03:15 Effectivement, on a peu dormi.
03:17 La nuit dernière, pour ma part, j'ai dormi à peu près une heure et demie.
03:21 Cette nuit, entre deux et trois heures.
03:24 Après, effectivement, c'est un système onéreux.
03:27 Nous, on a un domaine de 30 hectares.
03:29 On a eu deux épisodes quand même assez importants en 2016 et 2021
03:35 où on a perdu une grande partie de notre récolte.
03:37 On avait déjà des systèmes de protection
03:39 parce qu'à Chablis, c'est un peu historique, les gelées de printemps.
03:42 Entre 2021 et ce jour, effectivement, en installation,
03:48 que ce soit en câble chauffant ou avec une tour anti-gel,
03:51 c'est-à-dire comme une éolienne, en fait,
03:53 on a investi sur le domaine à peu près 250 000 euros.
03:56 Donc, effectivement, ça coûte cher.
03:59 Mais je pense que c'est nécessaire pour assurer un minimum de production par an.
04:03 Notamment sur des premiers crus
04:07 et justement où les prix de vente sont un peu plus élevés.
04:13 Mais effectivement, on est obligé d'aujourd'hui s'équiper.
04:16 Cyril Gautreau...
04:17 C'est quand même assez compliqué parce qu'on a...
04:19 Oui.
04:20 Excusez-moi, c'est un peu compliqué parce qu'on est en direct,
04:22 vous êtes au milieu des vignes.
04:24 Il y a un petit décalage dans notre conversation.
04:26 Mais vous êtes viticulteur depuis sept générations.
04:30 Ça fait plusieurs années que vous êtes régulièrement soumis aux aléas climatiques.
04:34 Est-ce que c'est plus difficile aujourd'hui d'être viticulteur ?
04:39 Est-ce que c'est plus difficile ? Je ne sais pas.
04:43 Il y avait d'autres problématiques.
04:45 Ce qu'il faut savoir, c'est comme je vous l'ai dit tout à l'heure,
04:47 c'est que le gel de printemps à Chablis,
04:50 en tout cas, je vais parler de Chablis,
04:52 c'est quelque chose d'historique.
04:54 Ça ne date pas d'hier.
04:55 Effectivement, on était tranquille...
04:57 Ah, on a perdu la liaison de M. Gautreau qui est dans ses vignes.
05:02 Est-ce qu'on peut le retrouver ?
05:03 Non, écoutez, la conversation s'arrête là.
05:06 C'est du direct, c'est de la radio.
05:07 On le retrouvera sans doute à l'occasion pour prendre de ses nouvelles.
05:10 Merci beaucoup. Il est 6h20.
05:12 Retrouvez toute l'actualité en un clic sur rtl.fr

Recommandations