Mélenchon est-il encore le meilleur leader pour LFI?

  • il y a 6 mois
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger,

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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2024-04-23##

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Transcription
00:00Au débat du jour, Jean-Luc Mélenchon lance sa tournée des facs après ses conférences de soutien aux palestiniens annulés à Lille.
00:05Le leader des Insoumis qui dénonce une volonté de protéger un génocide à Gaza
00:11alors que des plaintes sont déposées contre Rima, Hassan ou Mathilde Pannot
00:15pour l'apologie du terrorisme suite au communiqué d'Alafie le 7 octobre
00:20qui avait, vous en souvenez, évoqué une offensive armée de force palestinienne
00:24et puis l'intensification de la politique d'occupation israélienne dans les territoires palestiniens.
00:29Alors parlons vrai, Jean-Luc Mélenchon joue-t-il un jeu dangereux en plaçant le conflit israélo-palestinien au cœur de la campagne des européennes ?
00:35Est-il en pré-campagne présidentielle avec sa tournée des facs ?
00:38Il était d'ailleurs hier soir à Sciences Po Paris.
00:40La France Insoumise et son fondateur seraient-ils capables de se rallier, par exemple, derrière François Ruffin
00:45qui, d'après un sondage fait par ses amis, le place mieux en cas de second tour face à Marine Le Pen.
00:51Mélenchon est-il encore le meilleur leader pour Alephie ?
00:53Vous dites non à 82%.
00:55Vous voulez réagir au datant vos appels au 0826 300 300.
00:58Et on en parle évidemment avec nos éditorialistes du jour.
01:01Philippe Bilger, Françoise Degoy, Joseph Atouvenel et notre invité, Nicolas Corato,
01:06président fondateur du think tank Place de la République.
01:10Philippe Bilger, puisque c'était l'objet aussi de votre réquisitoire, on en parlera de François Ruffin.
01:15Mais enfin, il joue un jeu dangereux, Jean-Luc Mélenchon.
01:18Oui, alors j'évoquais avant que Nicolas Corato arrive, peut-être de manière un petit peu légère,
01:25en comparant Jean-Luc Mélenchon avec François Ruffin,
01:29d'une certaine manière, ce qui s'était inscrit dans l'histoire de France,
01:35entre François Mitterrand et Michel Rocard,
01:38l'un laissant l'autre parler, et puis le dominant parce qu'il avait beaucoup plus de génie politique.
01:44Mais ce qui me frappe, c'est que Jean-Luc Mélenchon, à la fois, de mon point de vue,
01:50et je rejoins tout ce qu'a dit François lors de plusieurs débats,
01:56il sait ce qu'il fait, il sait ce qu'il dit, et il est clair qu'il cherche par ses outrances,
02:02sa parole, ses postures, à emmagasiner un électorat très précisément localisé,
02:10et dont il ne faut pas minimiser l'importance.
02:14Ceux qui considèrent, et là je suis sans doute en désaccord avec Françoise,
02:20qui n'a rigoureusement aucune chance d'être présent au deuxième tour,
02:26peut-être sont trop optimistes.
02:28J'ajoute, le deuxième élément qui justifie l'omniprésence de Jean-Luc Mélenchon,
02:34c'est que lui-même est conscient du fait que pour la première fois,
02:39il a peut-être, au sein de son parti, des rivaux qui ne sont pas forcément médiocres,
02:45et donc qu'il doit faire attention à ne pas consterner que la cause est entendue.
02:50Françoise Devoy.
02:51Déjà, la vraie question, ce n'est pas est-ce que Jean-Luc Mélenchon peut diriger l'AFI,
02:56c'est est-ce que Jean-Luc Mélenchon peut représenter la gauche.
02:58C'est ça, la vraie question qui se pose dans une présidentielle,
03:00et la réponse, bien sûr, est non.
03:02Ça aurait pu, après 2022, s'il avait fait les efforts.
03:06Vous savez Jean-Luc Mélenchon, moi ça fait 30 ans que je le connais,
03:08vous connaissez mon appétit pour ses talents,
03:13mais en tout cas, depuis le 7 octobre, ça n'est tout simplement plus possible.
03:16Jean-Luc Mélenchon, c'est quelqu'un qui procède toujours de la même manière.
03:19Quand il peut gagner une élection, il est rassembleur.
03:22Il est extraordinairement rassembleur.
03:24On l'a vu lors des deux dernières présidentielles, 2017 et 2022.
03:28Quand il sait qu'il va perdre une élection, il retombe dans ce qu'il est,
03:31et c'est volontaire, clivant, provocateur, avec la double détente.
03:35Je provoque, je me victimise, et je me propulse comme le principal opposant.
03:39La réalité, c'est que ça fait énormément de dégâts.
03:42On voit bien ce qu'il va chercher, la tournée des facs.
03:44Il ne l'a pas commencée avant hier, ça fait des mois et des mois qu'il est en tournée.
03:48Pourquoi ? Parce qu'il a besoin de deux choses.
03:50C'est l'analyse de l'après-scrutin, il a besoin du vote de la jeunesse,
03:53qui a été énorme, notamment en Seine-Saint-Denis, pour lui, à la présidentielle.
03:57Et il a besoin du vote des quartiers.
03:59Donc, qu'il prépare la présidentielle n'est pas un secret.
04:02Il l'a dit lors du meeting de lancement de Manon Aubry.
04:04Considérer ses européennes comme le premier tour.
04:07Là où je vois la limite, c'est qu'on ne va pas refaire trois fois le même cirque.
04:11Ça a fonctionné une fois entre 2017 et 2022.
04:15On sent bien que l'acteur est fatigué.
04:17On sent bien que la gauche veut sortir de l'emprise Mélenchon.
04:21Elle n'aurait pas voulu sortir s'il n'y avait pas eu tout ce qu'il y a eu avant.
04:24Il n'y a pas eu que le 7 octobre.
04:25Le 7 octobre, c'est le paroxysme d'un délitement du comportement de Jean-Luc Mélenchon
04:30et de la France insoumise.
04:31C'est-à-dire qu'il y a eu les émeutes avec très peu de condamnations des violences.
04:36Il y a eu l'invitation de Médisd aux universités d'été, Médine.
04:39Voilà, on a...
04:40— Les Verts l'ont fait aussi.
04:41— Peut-être, mais ils l'ont fait.
04:43Mais je suis d'accord avec vous.
04:44Mais sur Mélenchon, vous avez quand même un package qui se finit.
04:47Et les Verts, ils sont impeccables.
04:48Le 7 octobre, je suis désolé, le communiqué des Verts, il est remarquable.
04:51Il est normal, c'est ce que j'ai envie de dire.
04:53Donc, voilà.
04:54Donc, pour moi, ces outrances l'ont coupé définitivement
05:00de ce qui pourrait être un cœur de la gauche.
05:02Et bien sûr que la gauche va n'avoir de cesse que de lui trouver un remplaçant.
05:06Et s'il n'y a pas de remplaçant, ça ne sera pas la gauche, tout simplement.
05:08— Joseph Souvenel.
05:09— Joseph Souvenel.
05:10— Mélenchon, j'ai l'impression que c'est quelqu'un qui vieillit mal.
05:14Comme tous les leaders maximaux.
05:16C'est-à-dire que tout doit tourner autour d'eux.
05:19Et plus on vieillit...
05:20— Comme tous les leaders politiques, franchement.
05:22— Si on sent le pouvoir qui s'éloigne, c'est encore pire.
05:24Il a besoin de sentir son égo flatté parce qu'il a un égo considérable.
05:29Il n'y a qu'à voir...
05:30Alors, c'est un bon orateur.
05:31Mais il n'y a qu'à voir comment il se déplace, sa phrase est logique,
05:33comment il regarde, etc.
05:34— Comme tous les leaders politiques, Joseph, tu n'es pas d'accord ?
05:36— Mais c'est un dessin, il l'a fait.
05:38— Ma personne est sacrée.
05:39Il n'y a pas beaucoup de leaders politiques qui disent ça.
05:41« La République, c'est moi ! »
05:42— Non, mais ça, c'est par rapport, bien sûr...
05:44— Je n'en connais pas des tonnes qui ont hurlé comme ça.
05:46— Par rapport à la République.
05:48— Je n'en connais pas des tonnes qui ont hurlé comme ça
05:50parce que la police faisait son travail.
05:52« La République, c'est moi ! »
05:54— Vous imaginez ? « La République, c'est moi ! »
05:57L'égo surdimensionné de ce personnage.
05:59Ce qui fait que quand il sent le pouvoir qui s'éloigne,
06:02parce que comme il n'est pas totalement idiot encore,
06:05il sent très bien qu'il a de moins en moins de chances.
06:07Rassembler, il ne pourra plus comme il l'a fait.
06:09— Mais je ne pense pas qu'il cherche à le faire.
06:11Il cherche à fédérer ce qu'il a déjà connu.
06:13— Non, il recherche le socle.
06:14C'est ce que dit son ex-professeur.
06:17— Il fédère le socle pour pouvoir se relancer en 2027, bien sûr.
06:22— En fait, ce qui est mieux, c'est qu'il n'y ait que des hommes
06:24autour d'une table avec un micro,
06:25parce que dès qu'il y a une femme, elle coupe la parole.
06:27— Eh bien, c'est énorme.
06:28— Il y en a deux.
06:29— Vous nous faites chier, vous coupez la parole et tout le reste.
06:32— Je suis solidaire de François Asselineau.
06:34— Ça nous fait les pieds un peu, ça nous fait les pieds un peu.
06:37— Elle dit « concluer », et on va voir avec Nicolas Corateau.
06:40— Je voulais voir si ça réagissait, c'est bien ça.
06:42— Bien sûr, vous êtes un vrai réal, comme on les aime.
06:47— Quand il sent le pouvoir qui s'éloigne,
06:49de plus en plus, il n'a qu'un objectif,
06:51c'est fidéliser un électorat, n'importe lequel,
06:54avec toutes les outrances,
06:55même si c'est le pire électorat,
06:57quand il fidélise en banalisant les exactions du Hamas.
07:00— Nicolas Corateau, fondateur du think-tank Place de la République.
07:05Mais réagir.
07:06— Est-ce que vous pensez, c'était déjà la question qu'on posait,
07:10qu'il est encore le leader naturel de LFI
07:13ou que, par exemple, Ruffin ferait mieux l'affaire que lui ?
07:16— Écoutez, tout porte à croire que Jean-Luc Mélenchon
07:19est toujours le leader maximum, dirait votre invité.
07:21Je ne reprends pas cette expression de LFI.
07:24Et je rejoins Françoise de Gouin, c'est pas la question.
07:26Il est, pour l'instant, et il va rester le plus longtemps possible,
07:30on peut lui faire confiance, le leader de LFI.
07:33La question, c'est quel est l'avenir de la gauche,
07:36avec ou sans LFI, et donc avec ou sans Jean-Luc Mélenchon.
07:40Est-ce que la gauche peut se reconsolider, se repositionner,
07:45sans LFI, tant que LFI reste le bastion de Jean-Luc Mélenchon,
07:49qui, tel un forcené, s'est retranché derrière ses bases,
07:53derrière son socle, et compte bien, finalement, appliquer cette vieille maxime,
07:58c'est avec ou sans moi, et si c'est sans moi, c'est après moi le déluge.
08:02Donc il y a effectivement une stratégie du pire chez Mélenchon,
08:06qui n'est pas non plus une stratégie complètement irrationnelle,
08:09qui lui a réussi par le passé.
08:11Je précise que Jean-Luc Mélenchon,
08:13le seul homme politique de gauche qui, ces 15 dernières années,
08:16a réussi à construire quelque chose à gauche.
08:18Donc il ne faut pas le décrire nécessairement comme un nihiliste,
08:21mais c'est quelqu'un qui est prêt à faire exploser ce qu'il a construit.
08:24Finalement, Jean-Luc Mélenchon, c'est à gauche un peu
08:27ce que la gauche a connu de meilleur comme de pire ces 10 dernières années.
08:31Et c'est bien tout le paradoxe et toute la difficulté qu'il y a à gérer,
08:35non pas son après, mais son avec, parce qu'il n'est pas parti,
08:38il est loin d'être parti.
08:41Nicolas, est-ce que, outre ce qui peut se passer au sein de LFI,
08:47avec peut-être l'ambition jusqu'au bout de François Ruffin,
08:52est-ce que si Glucksmann, par exemple, obtenait un très bon score aux européennes,
08:59est-ce que vous pensez qu'il pourrait rentrer dans un jeu
09:03où Jean-Luc Mélenchon devrait un petit peu compter sur lui
09:09pour ses ambitions suprêmes ?
09:13Vous savez, à gauche, il y a une vieille danse, c'est la danse de l'hégémonie.
09:17C'est-à-dire qu'on cherche toujours quel est le parti hégémonique.
09:20Pendant des années, ça a été le parti socialiste qu'on a usé et abusé.
09:24Et depuis quelque temps, c'est Jean-Luc Mélenchon qui, de toute façon,
09:27rejoue une vieille danse et une chanson socialiste
09:31qui, de nouveau, reprend le bâton de l'hégémonie.
09:34Je ne sais pas si vous avez entendu Olivier Faure ces derniers jours,
09:38mais Olivier Faure est quasiment en train de se projeter
09:41dans une nouvelle ère hégémonique du parti socialiste
09:44puisqu'il anticipe un très bon résultat de M. Glucksmann.
09:47Donc c'est moins la question de Raphaël Glucksmann qui se pose
09:50que celle du retour et du rôle éventuellement futur du parti socialiste à gauche
09:55qui pourrait de nouveau apparaître comme un parti pivot.
09:58Excusez-moi, Nicolas Corato, je vous coupe parce que vous avez dit une chose intéressante.
10:00Qu'est-ce que serait un bon score pour Raphaël Glucksmann
10:03au point de pouvoir déranger LFI ?
10:05Je pense qu'à premier niveau, le bon score,
10:08c'est d'être devant Mme Hayé, devant le parti Renaissance.
10:13C'est ça un bon score pour le parti.
10:15Vous savez, on a des ambitions modestes en ce moment à gauche.
10:18On ne vise pas les 25 %.
10:22Mais le bon score, ce serait d'être devant le parti présidentiel.
10:25Le bon score, c'est d'être le deuxième parti.
10:28Et puis le bon score, c'est peut-être aussi d'espérer que finalement
10:31les sondeurs anticipent un trop bon résultat pour M. Bardella.
10:35Et finalement, si tout le monde se tassait et que le parti socialiste était deuxième dans la course,
10:39je pense que ça pourrait rebattre les cartes, en tout cas,
10:42dans la manière dont Olivier Faure imagine son parti à gauche.
10:46Mais ça n'enlève pas l'hypothèse de Jean-Luc Mélenchon
10:49qui aujourd'hui, je le rappelle,
10:51est l'homme qui est passé à un point du second tour des présidentielles,
10:54l'homme qui a fait le succès de la NUPES
10:56et l'homme vers qui aujourd'hui se concentre
10:59l'intégralité des réseaux d'influence à gauche.
11:02Donc, on a vraiment du mal à sortir de ce système.
11:04Oui, alors, je mets plein de bémols avec vous, Nicolas,
11:07d'abord parce que je ne crois pas du tout au croisement des courbes.
11:11Je sais que c'est un fantasme généralisé du troisième homme
11:14chez tous les sondeurs.
11:15Les courbes devaient se croiser entre Bayrou et Ségolène.
11:17Les courbes devaient se croiser. Elles se croisent assez rarement.
11:20Je trouve que vous mettez la barre très haut.
11:23Si Raphaël Guzman passait devant Valérie Aiguier,
11:26ce serait exceptionnel.
11:28Je pense que moi, un bon score de Guzman, c'est entre 12 et 14.
11:31Je peux vous assurer que si Raphaël Guzman fait 14 le 9 juin au soir,
11:36avec LFI à 7, avec Les Verts à 7,
11:38ce sera un immense résultat.
11:40Il faut voir d'où vient le Parti Socialiste.
11:42Il vient de 6 % en 2019.
11:45Il vient de 1,5 % à la 1,75 avec Annie Hidalgo,
11:49400 000 voix avec Annie Hidalgo à la présidentielle.
11:52Je ne sais pas si vous réalisez que, de toute façon,
11:55de facto, si Raphaël Guzman fait entre 13 et 14 le 9 juin,
12:00il sera de facto, qu'il le veuille ou pas,
12:02l'homme qui aura sauvé la gauche.
12:04Après, est-ce que Raphaël Guzman peut se lancer dans l'aventure présidentielle
12:08l'appétit venant en mangeant ?
12:10Il a beau jurer ses grands dieux qu'il ne le fera pas.
12:12Après, je ne pense pas que ce soit le candidat pour la gauche.
12:15Je pense que Ruffin, c'est très intéressant.
12:18Moi, je ne suis pas fan de Ruffin.
12:19Mais c'est très intéressant de voir comment Ruffin construit
12:23tout ce qu'il est depuis des années.
12:25Cette façon de faire la politique autrement,
12:27c'est lié aussi à sa personnalité, qui est parfois un peu triste.
12:30Qu'est-ce que vous lui reprochez d'ailleurs ?
12:32Je ne lui reproche rien.
12:33Vous n'êtes pas fan ?
12:34Non, mais je dis simplement qu'un combat présidentiel,
12:36c'est une marche terrible.
12:38Est-ce qu'il est suffisamment méchant ?
12:40Je vais jusque là.
12:42Est-ce qu'il est suffisamment impitoyable
12:44pour mener ce combat-là ?
12:46Je ne suis pas d'accord avec Nicolas,
12:48je suis souvent d'accord avec lui.
12:49D'abord, je pense que Mélenchon,
12:51le parti se renforçant, s'épurant,
12:53vieille Maxime, trotskiste,
12:55eh bien, je pense que Jean-Luc Mélenchon,
12:57contrairement à ce que vous dites,
12:59est de plus en plus rétréci,
13:01est de plus en plus asséché.
13:02Ça, c'est le premier point.
13:03Et deuxièmement, un très bon score pour l'EPS,
13:05ce serait 14 %.
13:07Ce que je trouve fascinant,
13:09c'est qu'on parle d'étiquette.
13:11Qu'est-ce que ça veut dire la gauche aujourd'hui ?
13:14Plein de choses.
13:15C'est-à-dire que ces gens...
13:17Oui, mais comme je ne sais pas non plus ce que veut dire la droite...
13:19Il faut vous écouter, m'écouter,
13:21on voit à peu près ce qu'est la droite et ce qu'est la gauche.
13:23Ce qui est intéressant, c'est écouter.
13:25Il faut savoir écouter.
13:27François, écoutez !
13:29Ce n'est pas parce que je parle que je n'écoute pas, mon cher vieux.
13:31C'est une différence qu'il va falloir vous appreniez.
13:33Parfois, il faut apprendre à écouter.
13:35Non, non, non, mais j'écoute
13:37et j'interromps quand ça me paraît débile.
13:39Je crois que pour la majorité des Français,
13:41en tout cas le bon peuple, celui qui n'est pas dans les élites,
13:43les élites parisiennes qui fassent foueur,
13:45qui réfléchissent, ça n'a plus de sens.
13:47Ce qu'ils peuvent attendre,
13:49c'est des actions sociales, c'est-à-dire
13:51de défendre l'emploi, de défendre
13:53tous les salariés, de défendre
13:55la sécurité.
13:57Et le terme de gauche, droite, etc.
13:59ne sont que des étiquettes et les gens vont choisir.
14:01Je ne crois pas.
14:03Quand on regarde le résultat
14:05de Bardella,
14:07est-ce que ça veut dire qu'il y a eu un basculon énorme
14:09de la France à l'extrême droite ?
14:11Ça veut dire que
14:13les gens ressentent
14:15un besoin, un besoin de sécurité,
14:17un besoin de vérité dans les propos
14:19que Bardella leur apporte.
14:21Notre auditeur, Julien, aimerait réagir.
14:23Julien ?
14:25Oui, bonjour.
14:27Je pense qu'effectivement,
14:29c'est un peu le propre
14:31de l'égo des hommes politiques,
14:33c'est qu'ils arrivent à un moment où ils sont usés par la politique
14:35et ils ne voient plus la réalité du terrain.
14:37Aujourd'hui, si tout le monde
14:39suit la gauche,
14:41ce n'est pas anecdotique.
14:43La mort de la gauche,
14:45pour moi, elle a commencé vraiment
14:47sous le PS avec Macron
14:49quand il était ministre de l'économie.
14:51C'est lui qui a ruiné le PS.
14:53Moi, je me souviens, quand j'étais petit,
14:55j'ai été issu
14:57d'un Val-Soci.
14:59C'est le travail qui a commencé comme ça,
15:01vraiment, je pense.
15:03Moi, j'ai le souvenir petit d'avoir été visiter
15:05Solferino
15:07à la grande époque.
15:09C'était merveilleux. Je me perdais dans les couloirs.
15:11C'était magnifique.
15:13J'ai adoré le PS à cette époque-là.
15:15Aujourd'hui, je ne me reconnais plus
15:17dans la gauche. En fait, il y a eu un basculement,
15:19une rupture, qui fait qu'aujourd'hui,
15:21pour en venir au fond,
15:23je pense qu'effectivement,
15:25Ruffin serait beaucoup mieux pour
15:27représenter la gauche aujourd'hui
15:29que Mélenchon.
15:31Mais il y en a plein d'autres
15:33dont on ne parle pas, mais qui présentent bien,
15:35qui parlent bien,
15:37qui ont une prestance.
15:39Je pense à David Giraud, à Hugo Bernardis,
15:41Antoine Léaumont.
15:43Il y en a beaucoup.
15:45Chez les Insoumis.
15:47Chez les Insoumis, bien sûr, je parle de chez les Insoumis.
15:49Mais voilà,
15:51tant qu'on ne rajeunira pas
15:53tout ça, c'est le problème de
15:55beaucoup de partis politiques.
15:57C'est exactement la même chose qui fait que
15:59Asselineau ne décolle pas. C'est qu'Asselineau n'a pas
16:01compris que c'est les gens qui tournent la page,
16:03qui passent l'option et qui passent le relais.
16:05C'est lui le frein aujourd'hui. Les idées sont bonnes,
16:07mais le représentant
16:09est mauvais. Et malheureusement,
16:11aujourd'hui, on est dans une société qui vote plus pour le représentant
16:13que pour l'idée derrière.
16:15– Julien, restez avec nous, parce qu'il y a le qui-c'est-qui
16:17qui l'a dit dans quelques instants, mais l'incarnation,
16:19surtout depuis 1965,
16:21et l'élection du Président de la République
16:23au suffrage universel direct,
16:25est-ce que ce n'est pas le problème numéro 1
16:27pour tout parti politique
16:29qui veut avoir un candidat à la présidentielle ?
16:31Nicolas Corateau.
16:33– Bien sûr, c'est un problème central.
16:35Jean-Luc Mélenchon,
16:37il a cet avantage
16:39d'avoir réglé deux sujets.
16:41Il est à la fois un programme
16:43et un personnage à lui tout seul.
16:45Donc il incarne et il dit et il professe,
16:47ce qui est quand même assez rare.
16:49C'est une machine à penser qui sait s'entourer,
16:51par ailleurs, mais c'est une machine à penser,
16:53c'est une machine à incarner ce qu'il pense.
16:55C'est quasiment unique
16:57sur l'échiquier politique aujourd'hui.
16:59– Il y avait Mitterrand, Mitterrand était comme lui.
17:01– Mitterrand qui est son modèle absolu
17:03en termes de personnalité politique française.
17:05Donc ce positionnement-là,
17:07lui est excessivement favorable
17:09et explique pourquoi,
17:11alors qu'il a autour de lui
17:13des jeunes plutôt très talentueux,
17:15ceux-ci n'arrivent pas finalement
17:17à tuer le père, entre guillemets.
17:19Clémentine Autain a essayé,
17:21on voit à quel point elle a dû rentrer dans le rang.
17:23On a vu ses plus proches,
17:25Messieurs Corbière et Garrido,
17:27essuyer les plâtres.
17:29Et puis aujourd'hui, finalement,
17:31vous parlez de Ruffin.
17:33– M. Corbière et Mme Garrido.
17:35– Oui, mais parce que j'avais cru
17:37comprendre qu'au XXe siècle,
17:39c'est pour votre invité de ni gauche ni droite,
17:41le masculin l'emportait encore,
17:43c'est évident.
17:45– Il est bon, Corato, il est bon.
17:47Jusqu'à la fin des temps pour Joseph Toulouse.
17:49– Ça c'est très gauche-droite, vous voyez monsieur.
17:51Et puis vous parlez de Ruffin,
17:53mais en parler autant,
17:55tel que les médias l'en parlent aujourd'hui,
17:57c'est d'une certaine manière le condamner aussi un petit peu
17:59dans cette forme de secte
18:01qui est devenue LFI, où finalement,
18:03plus les têtes sortent, plus elles sont
18:05coupées nettes,
18:07et effectivement rentrent dans le rang.
18:09– Ça sera compliqué de couper la tête de Ruffin,
18:11Nicolas. Honnêtement, Ruffin,
18:13il a fait une construction,
18:15il est malin, il a fait une construction très parallèle.
18:17Il ne critique jamais Mélenchon,
18:19mais il a toujours le pas de côté par rapport à lui.
18:21– Mais ce sera encore plus dur
18:23de couper la tête de Mélenchon. – Oui, il a peur.
18:25– Bon, en tout cas,
18:27la suite nous ira.
18:29– L'eau va couler sous les ponts, comme on dit,
18:31et il nous reste un peu moins de 3 ans
18:33pour la présidentielle. Enfin si, dans 3 ans,
18:35ce sera bien le premier tour de la présidentielle,
18:37à quelques jours près.
18:39Les européennes, par rapport à la présidentielle,
18:41enfin c'est les européennes, mais là,
18:43on sent qu'il y a déjà... – C'est un tour de chauffe.
18:45– C'est un tour de chauffe, voilà.
18:47– J'assure que les Français, ça soit leur première préoccupation.
18:49– Détrompez-vous, vous avez vu,
18:51le taux de participation est à 45-46,
18:53c'est beaucoup par rapport au scrutin.
18:55– C'est un bon taux de participation, c'est vrai.
18:57– Alors, dans quelques instants, le quiz de l'actu,
18:59on se retrouve avec les vraies voix.
19:01– Merci à Nicolas Corrasso.

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