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Dr David Costa, médecin généraliste et directeur du département universitaire de médecine générale de la fac de médecine organise ce vendredi 26 Avril 2024 à Nîmes une conférence sur la vaccination.

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Transcription
00:00 7h45 en ce vendredi 26 avril.
00:04 David Costa, vous êtes arrivé en tenue de travail dans le studio.
00:07 Bienvenue.
00:08 Merci beaucoup.
00:09 Merci de m'accueillir.
00:10 Médecin généraliste et directeur du département universitaire de médecine générale à la
00:13 faculté de Nîmes.
00:14 Merci à vous d'être avec nous.
00:16 Vous organisez ce soir, je disais tout à l'heure, une conférence de presse.
00:19 C'est une conférence publique évidemment des formations professionnelles.
00:22 Une conférence publique à l'auditorium du Carré d'Art dans le cadre de la semaine
00:27 européenne sur la vaccination.
00:28 Pour en parler, je voudrais qu'on parte de cette étude qui est sortie cette semaine
00:33 et qui montre que les vaccins ont permis de sauver ces 50 dernières années dans le monde
00:38 154 millions de vies.
00:40 Est-ce que vous y croyez vous ?
00:41 Oui, tout à fait.
00:43 Je crois tout à fait.
00:45 C'est une étude très sérieuse.
00:47 On sait que chaque maladie qui a pu avancer grâce au vaccin, on a sauvé à chaque fois
00:56 des millions de vies.
00:57 C'est encore le cas pour le Covid.
00:58 On peut prendre l'exemple de la polio où on voit le nombre de cas et puis il y a le
01:03 vaccin qui arrive et puis hop le nombre de cas et de malades et de décès tombe à zéro.
01:07 Vous me dites que j'y crois.
01:08 Vous y croyez ou vous en êtes sûr ?
01:11 J'en suis sûr.
01:12 J'en suis sûr.
01:13 Je vous dis ça parce qu'il y a beaucoup de gens pour qui la vaccination c'est un
01:18 peu devenu la quatrième religion du monde avec sa littérature, ses seins.
01:22 Vous leur dites quoi à ces Français qui sont défiants aujourd'hui à l'égard des
01:25 vaccins ?
01:26 C'est très important qu'ils posent toutes les questions qu'ils ont envie de poser.
01:30 Je préfère quelqu'un qui pose des questions, qui doute, qui peut remarquer des choses et
01:35 qui nous en parle et puis on peut comme ça expliquer comment on a fabriqué le vaccin,
01:42 les effets indésirables qu'on a trouvés, pourquoi ça marche, la balance bénéfice-risque,
01:46 etc.
01:47 C'est important de poser des questions.
01:49 Donc ce soir, tout le monde pourra poser toutes les questions qu'il veut.
01:52 Il faut dire aussi que l'épisode du Covid a fait beaucoup de mal aux Français, à la
01:57 confiance en tout cas qu'ils pouvaient placer en la vaccination, en partie aussi à cause
02:02 des médecins d'ailleurs, parce qu'ils se succédaient, souvenez-vous, sur les plateaux
02:05 de télé pour dire pour les uns blanc et pour les autres noir.
02:09 Donc on était un petit peu perdu.
02:10 Exactement.
02:11 Comment vous le regardez cet épisode rétrospectivement ?
02:17 C'est intéressant du mauvais côté du terme.
02:21 Ça veut dire qu'on doit vraiment redonner une culture scientifique à la population
02:27 française, y compris aux médecins.
02:29 Ça veut dire que les médecins ne peuvent pas être nommés à des postes importants
02:32 à vie, sans aucune supervision, sans aucune évaluation, jamais.
02:39 Et on voit bien que ça a fait beaucoup de mal.
02:42 On sait maintenant par des études que l'hydroxychloroquine, qui a été vantée par le dory de Descalanques,
02:47 a fait 17 000 morts parce que donnée à la mauvaise dose et parce qu'inefficace sur
02:53 le vaccin.
02:54 Donc il y a des choses vraiment à regarder, à voir, y compris du côté des médecins.
02:58 Le dory de Descalanques, c'est le professeur Didier Raoult.
03:01 Exactement.
03:02 Pourquoi vous l'appelez comme ça ?
03:03 Parce qu'on a l'impression qu'il a essayé de faire quelque chose de magique et qu'il
03:09 a essayé de répéter que ça marchait, alors que tous les pays ont fait une étude sur
03:14 l'efficacité de sa proposition et que tous les pays ont montré que ça ne marchait pas
03:18 avec des effets indésirables graves, voire très graves, voire du décès.
03:22 Il y a le professeur Raoult, donc effectivement il y a eu un débat autour de l'hydroxychloroquine,
03:26 un autre débat aussi sur l'efficacité des vaccins contre le Covid.
03:31 On ne savait pas à l'époque s'ils étaient vraiment complètement efficaces, s'ils empêchaient
03:35 la transmission, enfin bon, il y a eu tous ces débats-là.
03:39 Pourquoi est-ce qu'à un moment donné les médecins n'ont pas dit "écoutez, voilà
03:42 ce qu'on a, c'est la seule chose qu'on a pour combattre le virus, on ne sait pas si
03:45 ça marche complètement, c'est à prendre ou à laisser".
03:48 Alors je ne suis pas d'accord, on avait déjà fait une étude avant et on savait que ça
03:53 marchait.
03:54 On savait que ça marchait.
03:55 Après les gens nous disent "non ça ne marche pas, on n'y croit pas, c'est trop rapide",
03:59 etc.
04:00 Mais on peut expliquer pourquoi c'était trop rapide.
04:02 Regardez la Sagrada Família à Barcelone, ça fait 40 ans qu'elle est en construction,
04:08 Notre-Dame à Paris il y a plus d'argent, ça va aller beaucoup plus vite.
04:11 Les vaccins ARN messagers étaient en étude depuis plus de 10 ans et puis d'un coup on
04:17 a dit "il y a cette maladie qui arrive, cette pandémie, il faut mettre de l'argent".
04:20 Évidemment ça va beaucoup plus vite.
04:21 La deuxième chose c'est que quand on fait une étude sur un médicament, on a besoin
04:25 de volontaires pour faire cette étude.
04:27 Sur toutes les autres maladies, on n'a jamais assez de volontaires rapidement et donc ça
04:32 prend du temps de les trouver.
04:33 Pour le Covid, quand on a demandé des volontaires, on en a eu des millions très vite.
04:37 Évidemment ça raccourcit le temps, mais l'étude qui a été faite pour montrer que
04:42 c'était efficace, elle a respecté toutes les normes et tout le temps qu'il fallait.
04:45 C'est juste que ça a été plus vite parce que quand on a beaucoup d'argent et beaucoup
04:48 de volontaires, ça va beaucoup plus vite.
04:50 - C'est pour ça que vous dites, et pour parler des autres vaccins, qu'il faut recréer
04:53 en France une culture scientifique, une culture médicale.
04:56 Et comment on fait alors ?
04:57 - Je pense qu'on s'attaque à ça dès l'école et qu'il faut qu'on explique comment la science
05:03 fonctionne et comment les études sont faites.
05:05 On prend toujours un groupe à qui on va administrer le médicament ou l'intervention et puis
05:12 un groupe témoin avec un placebo pour voir s'il y a une différence.
05:16 Comme quand on dit qu'il y a de la sclérose en plaques chez les gens qui ont de l'hépatite
05:20 B, là aussi il y a eu beaucoup d'études dessus qui ont montré que c'était une légende
05:23 urbaine.
05:24 En Angleterre, ils n'ont pas cette légende, personne ne le dit, ils disent que ça donne
05:28 l'autisme.
05:29 Voilà, donc chaque pays a ses légendes urbaines.
05:30 Évidemment, chez des gens qui ont été vaccinés, il y a des gens qui ont la sclérose en plaques,
05:35 mais il y en a autant chez les gens qui ne sont pas vaccinés.
05:38 Donc il n'y a pas de lien entre les deux.
05:39 - Mais comment est-ce qu'on fait justement pour rassurer sur les effets secondaires des
05:43 vaccins, pas que le vaccin contre le Covid ?
05:45 - Alors, moi je pense qu'il faut qu'on soit complètement transparent et que quand il y
05:48 a un effet secondaire, il faut qu'on le dise.
05:50 Le vaccin Covid, ça peut donner des péricardites bénines transitoires qui passent avec.
05:54 - C'est quoi ?
05:55 - Une péricardite, c'est une inflammation du péricarde, donc de l'enveloppe du cœur.
05:59 Quand on est vacciné, il y a un risque très très très très faible d'en avoir une.
06:03 Ça passe en 24 heures avec un peu d'aspirine, il n'y a jamais eu de complication après.
06:07 Quand on n'est pas vacciné, on a plus de risque d'avoir une péricardite, mais ce
06:12 coup-ci une péricardite grave qui nécessite une hospitalisation, qui est à risque et
06:16 qui nous inquiète beaucoup.
06:17 - Aujourd'hui, le problème c'est qu'on le voit, notamment sur les autres maladies,
06:21 la couverture vaccinale recule en France.
06:24 On en est où d'ailleurs dans le cas ?
06:25 - On n'est pas si mauvais que ça, je n'ai pas les chiffres exacts, mais c'est sûr qu'il
06:33 faut continuer à expliquer.
06:34 On a vu qu'il y a eu une tentative de vaccin contre le papillomavirus dans les collèges.
06:39 On voit bien que quand on arrive comme ça dans les collèges, sans explication, sans
06:44 discussion, ça ne marche pas bien.
06:47 C'est vraiment important de pouvoir échanger avec les personnes.
06:50 - Elle a mal pris la campagne contre le papillomavirus dans les établissements polaires ?
06:55 - Oui, ça n'a pas été un grand succès.
06:57 Ce qu'on pense, c'est que peut-être c'était une première pierre et qu'on va pouvoir en
07:02 poser d'autres chaque année.
07:03 C'est pour ça qu'on fait aussi cette conférence, pour pouvoir expliquer à quoi ça sert, pourquoi
07:07 les garçons sont aussi touchés.
07:09 Aujourd'hui, chez les hommes, il y a plus de cancers de la gorge avec le papillomavirus
07:14 qu'à cause du tabac.
07:15 - On parle du papillomavirus, mais d'autres maladies aussi, comme la coqueluche, la rougeole,
07:20 qui ont refait leur apparition alors que ce sont des vaccins obligatoires.
07:24 - La coqueluche est obligatoire, la rougeole ce n'est pas obligatoire, c'est très fortement
07:31 conseillé.
07:32 À un moment, on pensait que ces maladies auraient disparu.
07:35 Les vaccins ne sont jamais efficaces à 100%, jamais, jamais, jamais.
07:39 Par contre, si on a un taux de vaccination très élevé dans la population, il n'y a
07:46 plus le virus, il ne se transmet plus et donc la maladie disparaît.
07:50 En Australie, où ils ont 90% de la population vaccinée contre la HPV, il n'y a plus de
07:56 HPV, donc il n'y a plus de jeunes femmes qui meurent du cancer du col.
07:58 - Est-ce qu'il ne faudrait pas en finir avec la vaccination obligatoire ? Parce que justement,
08:04 peut-être qu'on serait mis devant le fait accompli que les maladies sont de retour et
08:07 donc que les vaccins, quand ils étaient là, étaient efficaces.
08:11 - On a toutes les preuves qu'ils sont efficaces.
08:13 Ce soir, on montrera les graphiques.
08:16 - Pour ceux qui doutent, parce que je veux bien la place des auditeurs qui écoutent
08:19 cette interview, qui se disent "moi, la vaccination, c'est terminé".
08:22 - C'est leur choix, on va toujours faire de la pédagogie sans les forcer, en expliquant,
08:28 en faisant vraiment beaucoup de temps.
08:29 On ne peut pas revenir en arrière là-dessus parce qu'il y a des gens, de toute façon,
08:34 je ne pourrai jamais, jamais, jamais les convaincre.
08:37 Il y a des gens qui sont complotistes, anti-vax, avec des thèses vraiment qui sortent.
08:41 D'ailleurs, il y a des gens qui pensent que la terre est plate.
08:43 - Vous êtes sûr ? - On a la même chose avec les vaccins.
08:48 On ne peut pas revenir en arrière.
08:50 Pour moi, c'est très important que la vaccination soit obligatoire.
08:54 Parce qu'on l'avait dit en début, on sauve beaucoup de vies.
08:57 - Pour vous, ces anti-vax, ils sont donc perdus ?
08:59 - Ah non ! - En tout cas, vous n'espérez pas les voir
09:01 peut-être ce soir à la conférence publique ?
09:04 - J'espère qu'ils vont venir.
09:05 - Qu'est-ce que vous leur dites ? - Venez poser vos questions et on pourra débattre
09:09 sereinement, montrer les preuves de ce qui a été fait.
09:12 Nous, on sera complètement transparent.
09:14 On connaît les effets indésirables aussi.
09:16 On verra la balance bénéfice-risque.
09:18 Et puis chacun, après, se décide en conscience.
09:20 Il y a beaucoup de gens qui hésitent parce qu'ils ont une mauvaise information ou parce
09:23 que dans leur famille, ils ont eu une mauvaise expérience avec les vaccins.
09:28 Mais parfois, cette mauvaise expérience, on peut aussi l'expliquer et montrer que ce
09:32 n'est pas un effet forcément indésirable du vaccin.
09:35 C'est quelque chose qui vient avec.
09:37 - Et donc, c'est ce que vous allez faire ce soir ?
09:38 On peut rappeler l'heure de cette conférence publique ?
09:40 - 18h à Carré d'Arc.
09:42 - Donc, à l'autorium.
09:43 - C'est gratuit.
09:44 - Ce soir-là, c'est gratuit.
09:45 Vous ne serez pas seul ?
09:46 - Je serai avec Eric Schwarzenthuber qui s'occupe du centre départemental de vaccination pour
09:51 Philiris.
09:52 Donc, on fait cette conférence en partenariat avec la ville de Nîmes, l'assurance maladie,
09:57 l'ARS d'Occitane.
09:58 - Et vous êtes prêt à répondre aux questions, même les plus farfelues ?
10:00 - Toutes les questions.
10:02 - Est-ce que ça risque d'être farfelu aussi ou d'être très scientifique ?
10:05 - Toutes les questions seront les bienvenues.
10:08 Il n'y a pas de mauvaise question.
10:09 - David Costa, médecin généraliste à Nîmes et directeur du département universitaire
10:13 de médecine générale à la faculté de Nîmes.
10:15 Merci beaucoup d'avoir été avec nous et bonne conférence publique.
10:18 - Merci.
10:19 - Bonne fin de semaine.
10:20 - Merci à l'université de Montpellier en médecine et merci en tout cas de la faire
10:24 perdurer.
10:25 Et à ce soir à Carhédar.

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