Michel Onfray passe en revue l’actualité de la semaine dans #FaceAMichelOnfray. Présenté par Laurence Ferrari.
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00:00Sous-titrage Société Radio-Canada
00:03...
00:11On se retrouve en face de Michel Onfray
00:13pour notre rendez-vous du week-end sur CNews.
00:15Bonjour, Michel. Ravi de vous retrouver
00:17pour une heure d'échange sur l'actualité
00:20avec votre point de vue de philosophe et d'écrivain
00:22sur les grands débats qui traversent notre société.
00:24La question de la violence des mineurs
00:26a encore marqué cette semaine
00:27et chacun cherche à trouver la bonne réponse
00:29à la fois pour punir, mais aussi éduquer
00:31ceux qui sombrent parfois dès le plus jeune âge
00:33dans la violence et la barbarie.
00:35On va aussi évoquer l'Europe
00:36après le grand discours d'Emmanuel Macron à la Sorbonne.
00:38Il a mis en garde contre la mort de l'Europe.
00:41S'il n'y a pas de sursaut, on va voir de quoi il parle,
00:44de quel sursaut il parle.
00:45Je suis sûre que ça va vous inspirer.
00:47Et puis nous sommes à cinq semaines des élections européennes.
00:49Près d'un Français sur deux,
00:50dès qu'il ne veut pas se rendre aux urnes le 9 juin prochain,
00:53faut-il s'en inquiéter ?
00:54Est-ce prévisible ?
00:55Là aussi, j'attends vos réponses avec impatience.
00:57Enfin, au registre des grandes questions sociétales,
01:00le débat autour de la gestation pour autrui, la GPA,
01:03a fait un retour fracassant à la faveur d'une réaction
01:06de Marion Maréchal,
01:07tête de liste reconquête aux élections européennes.
01:10Elle condamne cette technique de procréation
01:12qui revient, selon elle, à une marchandisation
01:14du corps des femmes.
01:15Je sais que vous êtes souvent exprimé à ce sujet-là.
01:17C'est un sujet qui vous concerne.
01:18On entendra les arguments des uns et des autres.
01:21Et puis on aura ce sondage très éclairant aussi
01:23sur ce que pensent les Français.
01:25Ils sont une majorité, 59 %, à être favorables
01:29à cette façon d'avoir des enfants.
01:30On va en débattre tous les deux au cours de cette émission.
01:33Mais d'abord, j'aimerais qu'on parle de la violence des mineurs
01:36qui ne cesse de revenir en boucle dans l'actualité,
01:38avec des adolescents âgés, je le disais parfois,
01:40de 14, 15 ans, qui sont capables de la pire des barbaries.
01:44L'enterrement du jeune Philippe à Grande-Synthe,
01:46il avait 22 ans, s'est déroulé cette semaine.
01:49Avant de s'intéresser à la façon dont il faut punir,
01:52j'aimerais juste vous demander si éduquer,
01:53ce n'est pas au moins aussi important ?
01:55Il faut les deux.
01:56C'est-à-dire que souvent, la droite pense qu'il faut...
02:00Enfin, qu'il faut éduquer sans punir.
02:02Non, l'inverse.
02:03Il faut punir sans éduquer.
02:04La gauche pense l'inverse. Il faut les deux.
02:06C'est quoi, l'éducation, aujourd'hui ?
02:08Qu'est-ce qu'on éduque ? Qui éduque ?
02:10Comment s'y prend-on ? Quel est le programme d'éducation ?
02:13Comment peut-on imaginer qu'on puisse déradicaliser
02:15certains enfants, éduquer des enfants
02:17qui n'ont jamais vu de père ou de famille ?
02:19C'est compliqué. Je ne suis pas très sûr
02:21qu'on puisse avoir une formule magique
02:23en nous disant que l'éducation ou la rééducation,
02:26ce serait ceci plutôt que cela.
02:27On a aussi des témoignages de parents qui sont débordés,
02:30qui sont démunis face à la violence de leurs enfants.
02:33On a eu le témoignage très fort d'une maman,
02:36qui est la maman d'un des trois mineurs
02:39qui est mis en examen à Grande-Synthe
02:40dans le cadre de l'assassinat de Philippe.
02:42Elle a témoigné à visage couvert auprès de Fabrice Elsner,
02:45elle se demande ce qu'elle a loupé dans l'éducation de son enfant.
02:49C'est très compliqué parce que ça a beaucoup de sens.
02:51Je n'étais pas du tout responsable
02:53parce que quand il était à la maison,
02:56ça veut dire, en gros, soit il a attendu que je dormais
02:59pour partir, je lui ai fait confiance,
03:01je lui ai dit que c'était bizarre qu'il soit rentré si tard.
03:04Il m'a dit que c'était la preuve et qu'il était là.
03:07Si vraiment mon fils est dedans,
03:09que je pensais qu'il n'était pas de base,
03:11mais vu la police qu'il a, qu'ils le prennent,
03:15il ne faut pas non plus se voiler la face
03:17qu'il doit être dedans.
03:19Je me demande si j'ai loupé quelque chose sur son éducation.
03:22Parce que de base, ils sont tous éduqués à la même valeur.
03:25Je ne comprends pas ce qu'il a dit le Premier ministre
03:28pour le couvre-feu. Je trouve ça normal.
03:31OK, peut-être mon enfant s'est retrouvé dehors à cette heure-là,
03:35mais on n'est pas derrière eux tout le temps, vous voyez ?
03:38On leur dit de ne pas sortir, qu'ils aient interdit de sortir,
03:41que de base, la nuit, c'est pour dormir,
03:43c'est pour rester à la maison,
03:44c'est pas fait pour traîner dehors.
03:46Faire quoi dehors, la nuit ?
03:48Ca vous interpelle, ce témoignage ?
03:50Ca dit beaucoup de choses de l'état des parents, aujourd'hui.
03:54Oui, alors bon, la voix est masquée.
03:56J'ai entendu aussi une autre dame, la voix était également masquée.
03:59Je ne sais pas si c'est la même personne,
04:02mais elle disait des choses étonnantes en disant...
04:04On lui disait qu'elle était déscolarisée.
04:07Elle dit qu'elle ne va plus à l'école.
04:09Après, il avait des problèmes avec la police.
04:11Il a juste eu un problème avec un cambriolage.
04:14On se dit, quelqu'un qui ne comprend pas le réel,
04:17comment une mère de famille qui ne comprend pas le réel
04:20pourrait-elle transmettre à l'enfant le sens du réel ?
04:23Je ne sais pas ce que j'ai loupé.
04:24Est-ce qu'il y a encore des notions d'autorité parentale ?
04:28Je voyais aussi, avec cet autre reportage,
04:30je ne sais pas si c'est cette personne,
04:32mais elle disait qu'il y a un problème avec son père,
04:35le père n'existe pas,
04:37le père, de temps en temps, est en prison,
04:39il a fait de la prison.
04:40Les gens disent qu'ils ne comprennent pas.
04:43Je comprends que s'il n'y a pas d'autorité à l'école,
04:46dans la famille, à la maison,
04:47et que, quand il y a un peu d'autorité,
04:49et que c'est la police qui l'a fait,
04:52on se retrouve au tribunal, mais qu'il n'y a pas d'autorité.
04:55On vous dit que ça ira comme ça, on ne punit pas.
04:58C'est ça, d'appeler les malheurs de la vertu
05:00et les prospérités du vice.
05:02Il y a des prospérités au vice aujourd'hui.
05:04Pourquoi serait-on vertueux ?
05:06On est à l'ère des enfants tyrans, des enfants rois.
05:09On a même dépassé l'ère des enfants rois.
05:11Il n'y a plus d'autorité possible ?
05:14Non, on ne peut pas décréter le retour de l'autorité
05:16avec un mouvement de menton comme Attal,
05:19en disant qu'on remettrait de l'autorité.
05:21On ne remet pas de l'autorité dans l'Etat
05:23comme on remet de l'eau dans une carafe.
05:26On a fait tout s'effondrer.
05:27L'autorité, c'était le pouvoir qui venait d'une puissance supérieure.
05:32Saint Paul disait que tout pouvoir vient de Dieu.
05:35Tant que Dieu existe, ça va bien.
05:38On explique que l'homme qui a le pouvoir
05:40détient le pouvoir.
05:42Après ça, on a un Rousseau qui dit que le pouvoir ne vient pas de Dieu,
05:46il vient des hommes.
05:47C'est le contrat social, c'est la nation.
05:49Aujourd'hui, il y a un effondrement de la nation.
05:52On ne consulte plus le peuple, on se moque du peuple.
05:55Ils font leur petite cuisine, mais ça ne nous regarde pas.
05:58Chacun retrouve l'état d'esprit de la jungle.
06:01Les enfants se retrouvent dans une jungle
06:03où on fait le kéké, on fait le malin, on se filme.
06:06On ne sait pas ce que c'est que tuer.
06:08Beaucoup ont tué quoi ?
06:10Je ne savais pas que j'allais tuer, etc.
06:12On entend tout ça.
06:13Il n'y a pas d'intelligence, de raison, de culture,
06:16de morale, il n'y a pas de famille,
06:18mais l'école qui est derrière n'est pas non plus dans cette logique
06:22d'une répression digne de ce nom, d'une répression affectueuse.
06:25S'occuper des enfants.
06:27J'étais assez turbulent au lycée.
06:29J'ai eu la chance d'avoir un proviseur,
06:31un préfet de discipline,
06:33qui était un ancien gendarme et qui, à un moment donné,
06:36s'est mis à côté de moi.
06:37Il m'a dit, tu veux être puni, tu ne le seras pas.
06:40Je ne vais pas te punir.
06:41On a passé un contrat, tout de suite,
06:44parce qu'il y avait une figure d'autorité
06:46qui m'a dit, faisons ensemble un certain nombre de choses,
06:49tu vas me dire ce que tu veux faire, pas faire,
06:52on va voir ensemble.
06:53Il n'y a plus ça.
06:54Aujourd'hui, on dit, il n'est pas coupable,
06:57il y a son père, il y a l'époque, il y a ceci, cela, etc.
07:00La déresponsabilisation va aussi avec cet effondrement de l'autorité.
07:04Plus personne n'est responsable, plus personne n'est coupable.
07:07C'est le règne du nihilisme généralisé.
07:10Vous avez évoqué Gabriel Attal.
07:11Il s'est rendu à Nice pour visiter un internat éducatif.
07:15C'est une des solutions proposées pour éviter
07:17que de jeunes adolescents à la dérive ne tombent dans la délinquance.
07:21On va écouter un échange symbolique, à mes yeux,
07:24entre les jeunes qui sont dans cet internat
07:26pendant les vacances scolaires et le Premier ministre.
07:29Écoutez la teneur des mots employés.
07:31Vous me direz ce que vous en pensez.
07:33Est-ce que vous êtes contents d'être là ?
07:36Non ? C'est rassurant. Voilà.
07:38Parce que si vous étiez trop contents d'être là,
07:41on se dirait que ce n'est peut-être pas utile pour vous.
07:44Non, donc pas contents d'être là, mais là, quand même,
07:47parce que c'est vos parents qui vous ont dit qu'il faut y aller.
07:50Qui veut témoigner ?
07:52Ma mère m'a forcé, c'est tout.
07:53T'as forcé, d'accord.
07:55Qu'est-ce qu'elle a donné comme argument pour t'expliquer ?
07:58Elle m'a dit que j'allais partir en vacances.
08:01D'accord.
08:02Elle m'a dit qu'il y avait des activités et tout ça,
08:05mais il y a rien.
08:06Et pourquoi tu voulais pas ?
08:07Pourquoi tu voulais pas, toi ?
08:09Parce que je voulais rester avec mes collègues, je sais pas, dehors.
08:13Et pour faire quoi, dehors ?
08:14Je sais pas, sortir avec mes collègues, manger dehors et tout.
08:18D'accord. Mais ici, tu vas être avec d'autres jeunes.
08:21Comment ça s'est fait pour toi, ici ?
08:23Non, moi, je suis pas content du tout.
08:25Ma mère m'a obligé, elle m'a forcé.
08:27Elle m'a dit que c'était bien,
08:30mais je vois que c'est pas bien, là.
08:32Voilà pour les mots, à la fois les mots,
08:34la teneur, la forme, et puis le fond,
08:36c'est-à-dire ils sont là,
08:38ils ont une espèce d'uniforme jogging
08:40pour signifier qu'ils sont dans un milieu encadré.
08:43Qu'est-ce qui vous surprend, vous, Michel Onfray ?
08:46Je trouve ça pitoyable, quoi.
08:47Pourquoi ?
08:49Cet espèce de Premier ministre qui fait de la communication là-dessus
08:52et qui est probablement un peu paumé.
08:54Il attendait qu'on lui dise qu'on est très content.
08:57On dit qu'ils sont pas contents, on va faire un peu de com',
09:00on fait correctement notre boulot.
09:02C'est une solution pour les jeunes ?
09:04Pas ça, pas ça, pas les trucs de copains
09:07où on a un survêtement et puis on est des potes.
09:09L'autre, il nous dit qu'il est avec ses collègues.
09:12Il préférerait être avec ses collègues.
09:14Il travaille dans un bureau ?
09:16C'est des expressions de jeunes.
09:18Ça nous échappe, mais c'est des expressions de jeunes.
09:21Ce sont des collègues qui font des points de deal ensemble,
09:24puis aller boire ou manger ensemble.
09:26On veut rester en tribu, en bande.
09:28C'est logique de tous les adolescents.
09:30J'entends bien. Pas tous.
09:31Non, non, non.
09:32Immense majorité, MRA entre eux, Samy pareil.
09:35C'est pas exactement la même chose
09:37quand vous faites ça dans le dos de vos parents
09:39parce qu'ils regardent une série télévision
09:42et que vous êtes en relation avec vos collègues.
09:45Vous êtes en bande dehors
09:46alors qu'on vous annonce un couvre-feu.
09:48De toute façon, l'autorité passe pour fasciste aujourd'hui.
09:52J'imagine bien qu'ici, on leur dit qu'on va vous recycler,
09:55vous allez faire du flipper.
09:56Non, il y a quelque chose de la...
09:58On sort de la formation.
10:00On va bien assister...
10:01On ira faire un reportage.
10:03Je ne vois pas comment on peut remettre de l'ordre
10:05sans une autorité qui, de toute façon,
10:08est présentée comme mauvaise.
10:09L'autorité est présentée comme de l'autoritarisme.
10:12C'est du fascisme, la domination, la servitude.
10:15C'est fini dans l'inculture.
10:17C'est parce que les jeunes disent qu'ils n'ont pas envie d'être là.
10:20C'est zéro contrainte. Ils ne veulent pas être contraints.
10:24Il faut les leur imposer.
10:25Ca ne marchera pas quand on fera des week-ends de temps en temps.
10:28Et le couvre-feu, est-ce que ça marcherait ?
10:31Couvre-feu pour les mineurs mis en place.
10:3367 % des Français sont favorables à la généralisation du couvre-feu.
10:38Ca ne mange pas de pain.
10:40C'est autoritaire, ça, non ?
10:41D'imposer un couvre-feu.
10:43Ca en moque éperdument.
10:44Quand vous allez les retrouver, les mineurs,
10:47en train de ne pas honorer ce contraint,
10:49en disant qu'ils sont dehors, il va se passer quoi ?
10:52Il faut des policiers.
10:54Il faudrait des policiers.
10:55Il faut que tu rentres chez toi.
10:57On les ramène chez eux, et le lendemain, ça va recommencer.
11:00Il ne faut pas faire semblant de dire
11:02qu'on restaure de l'autorité quand on n'en a plus.
11:05Il faut une police, des enseignants, une justice,
11:08il faut une chaîne.
11:09Il y a une chaîne.
11:10C'est pas juste un Premier ministre qui vient faire le malin.
11:14On fait de la communication.
11:15Non. Restaurer l'autorité,
11:17ça suppose la restauration d'un Etat
11:19dont tout est fait pour qu'il disparaisse.
11:22On ne peut pas d'une main détruire l'Etat,
11:24sauf quand il s'agit de nous faire payer nos amendes,
11:27de la route ou nos impôts.
11:29De l'autre côté, laisser faire les gens qui disent que la police tue.
11:32Quand on laisse ces gens la dire,
11:34il y a une déconsidération de la police.
11:36C'est une forme de solution,
11:38se dire pendant les vacances scolaires,
11:40au lieu de les laisser avec leurs collègues,
11:43on les met dans un centre où ils sont habillés de la même façon.
11:46C'est une solution pour éviter qu'ils tombent dans la délinquance.
11:50Je voudrais voir très précisément ce qui est dit,
11:53ce qui est fait avec des éducateurs, des psychologues, des sociologues.
11:57On leur enseigne de la morale, des cours d'empathie,
11:59qu'il ne faut pas frapper à mort un copain,
12:02qu'il ne faut pas violer les filles dans des tournantes,
12:05que ce n'est pas bien.
12:06On va leur refaire de la morale pour les recadrer.
12:09Si vous faites ça, il va vous arriver des dégôtes.
12:12C'est quoi, les dégôtes ?
12:13C'est peut-être un mot normand, des dégôtes.
12:16Il va vous arriver des histoires, des ennuis, des problèmes.
12:19Donc, à l'évidence, ça ne marche pas, c'est un discours.
12:22Ce que je retiens dans cette histoire, c'est que ma mère m'a dit que...
12:26-"Ma mère m'a forcée."
12:27C'est pas mon père.
12:29Ca veut dire que la mère a de l'autorité ?
12:31Elle m'a forcée, donc ils y sont quand même.
12:33La police lui a fait savoir que c'était l'enfermement.
12:36Si la mère a l'autorité...
12:38Ceux qu'on a vus ne sont pas délinquants.
12:40Ils ne sont pas délinquants, ils y sont là avant.
12:43Il disait que son fils n'est pas délinquant, il a juste fait un cambriolage.
12:47Avec un peu de chance, il est dans un point de deal.
12:50Je ne comprends pas ce que j'ai fait pour que ça ne marche pas comme ça.
12:53On va avancer, Michel Onfray.
12:56On va parler de la politisation des universités.
12:58On a déjà vu ce qui se passait aux Etats-Unis,
13:01avec de nombreuses arrestations sur les campus américains,
13:04de la côte ouest et est,
13:06notamment après des manifestations pro-palestiniennes.
13:09Et puis, il y a ce qui se passe à Paris, à Sciences Po,
13:12où pas un jour ne passe sans une manifestation pro-palestinienne.
13:15Jean-Luc Mélenchon a tenu un meeting cette semaine.
13:18Après une énième manifestation vendredi,
13:21il a tweeté
13:22« Vous êtes l'honneur de notre pays.
13:25L'image, l'appui fort que nous puissions donner,
13:27vous montrez que les Français ne se résignent pas,
13:30ne laissent pas faire sans agir le terrible génocide à Gaza. »
13:33Sur le mot « génocide », la présidente de la Cour pénale
13:36a précisé qu'il n'y avait pas de génocide à Gaza.
13:39Mais sur l'attitude de Mélenchon et l'instrumentalisation
13:42qu'il fait de ce qui se passe ?
13:44Quelle porte-plainte en disant que « génocide » n'est pas approprié.
13:48Quand j'étais à l'université, l'université était déjà politisée.
13:52Elle l'a toujours été ?
13:53Bien sûr qu'elle l'a toujours été.
13:55J'ai eu des profs marxistes, marxistes-léninistes,
13:58trotskistes, ils sont devenus lacaniens.
14:00Après ça, ils nous ont défendu l'Europe, l'euro, le marché.
14:03Ils sont toutes les bêtises, les enseignants, toutes les époques.
14:07Ils sont marxistes quand il ne faut pas être marxiste.
14:10Ils crachent sur le visage d'Albert Camus, à cette époque-là.
14:13Il y a juste un moment donné où il faut arrêter de faire semblant.
14:16Le Gaulle a dû gouverner la France.
14:18Il a fallu rassembler tout le monde après la Libération.
14:21Il a bien été obligé de composer avec tout le monde,
14:24sauf les collaborateurs.
14:26Il a recyclé des Vichysse, des Maréchalistes,
14:28et quelques autres.
14:29Il a laissé la culture à la gauche.
14:31Vous ne pouviez pas filer l'intérieur, la justice,
14:34la défense nationale ou l'industrie.
14:36Donc, effectivement, le milieu culturel...
14:39La culture et l'éducation.
14:40La gauche a préempté l'éducation, la culture,
14:44le livre, le théâtre, etc.
14:46Et ça continue.
14:47Un intellectuel de droite, ça n'existe pas.
14:50C'est pas possible.
14:51Raymond Aron n'était pas intellectuel.
14:53Selon le beau mot du général de Gaulle,
14:55le journaliste à l'université est universitaire dans son journal.
14:59C'était sévère, mais Raymond Aron avait été très sévère
15:02avec le général de Gaulle pendant l'Occupation.
15:04Il lui rendait la monnaie de sa pièce.
15:06Mais la politisation est vieille comme le monde.
15:09En même temps, le Robert de Sorbonne,
15:11qui rend possible la Sorbonne, ou le Collège de France,
15:14c'est le premier pour des raisons politiques.
15:17Il ne faut pas s'étonner.
15:18Quand Mélenchon utilise le mot honneur,
15:20les gens déshonorés ne peuvent pas utiliser le mot honneur.
15:23Lui, c'est déshonoré, alors qu'il arrête de renvoyer à l'honneur.
15:27Quand on fait référence à Robespierre,
15:29qu'on trouve que Fidel Castro, ça a été formidable,
15:32que le communisme, c'était très bien,
15:34que l'occupation du Tibet par la Chine, c'est formidable,
15:37on a déjà perdu son honneur.
15:39On n'est pas très légitime pour donner des satisfaits
15:42dont j'aimerais que, dans les micro-trottoirs,
15:45on puisse les questionner sur la nature du problème palestinien.
15:48Il y avait déjà eu ça, au-delà du Jourdain ou en-dessous ?
15:51Je crois que c'était Mathilde Pannot qui...
15:53Il n'arrivait pas à situer géographiquement Israël.
15:56Je ne comprends pas que vous me posiez une question pareille.
16:00Ces jeunes garçons, encore un peu boutonneux,
16:02on a juste envie de leur dire qu'on parle un peu,
16:05non pas dans le slogan, mais du conflit palestinien.
16:08C'est quoi la Palestine ? C'est quoi Israël ?
16:10C'est quoi l'histoire ?
16:11Est-ce que vous pourriez déjà classer
16:13l'arrivée du judaïsme, du christianisme, de l'islam
16:16de manière chronologique ?
16:17Quels sont les grands livres des trois monothéismes ?
16:20C'est ce qu'on est censé apprendre à l'université ?
16:23C'est pour ça que ce serait bien qu'un micro-trottoir
16:26nous permette de savoir où ils en sont
16:28pour pouvoir être légitimes, à dire ce qu'ils disent.
16:31Il n'y a pas de génocide, actuellement,
16:33et ce sont les gens qui défendent le génocide vendéen
16:36qui nous disent que c'est pas...
16:38Il y a eu chez Robespierre le désir de détruire tous les Vendéens
16:41parce qu'ils étaient Vendéens, les hommes, les femmes,
16:44les enfants, etc.
16:45Il n'y a pas, chez les Juifs,
16:47dans le gouvernement Netanyahou,
16:49quoi qu'on pense de Netanyahou, l'idée de détruire.
16:52C'est pas compliqué, on met une bombe atomique,
16:54ça, ça s'appelle un génocide.
16:56Il y a eu, par exemple, Hiroshima et Nagasaki.
16:59Quand on dit qu'on détruit tout le monde
17:01parce qu'ils ont le tort d'être à Hiroshima,
17:03ils ont le tort d'être japonais.
17:05Après, comme ça ne se fait pas dans la dentelle,
17:08on peut disserter et discuter.
17:10Un petit mot de La France insoumise encore, elle.
17:12Mathilde Panou, la présidente
17:14du groupe des députés insoumis à l'Assemblée,
17:17a été convoquée par la police judiciaire
17:19pour apologie du terrorisme.
17:21Le 7 octobre, dans un communiqué,
17:23La France insoumise évoquait une offensive armée du Hamas,
17:26pas une action terroriste.
17:27Elle a refusé, le 10 octobre,
17:29de reconnaître le caractère terroriste du Hamas.
17:32Jean-Luc Mélenchon estime que ce sont des méthodes
17:35de la République bananière
17:36et que la justice est politique dans notre pays.
17:39Qu'en pensez-vous ? C'est une façon d'inverser les choses ?
17:42C'est un au-poids de mesure.
17:44Après, il y aura une bataille sémantique.
17:46Terrorisme, pas terrorisme.
17:48On aura droit à... Vous savez, les nazis,
17:50ils appelaient terroristes les résistants.
17:52Nous sommes les résistants d'un combat
17:54en face de lui, des nazis,
17:56qui sont les occupants que sont les juifs.
17:58Je vais vous dire comment ça se passe,
18:00où ça se passera, ce procès.
18:02C'est ce que je viens de vous dire.
18:04C'est la bataille sémantique.
18:06Nous avons le droit de ne pas utiliser terroristes.
18:08Les nazis utilisaient ce terme.
18:10Je vous mets mon billet que, de toute façon,
18:12ce sera ça, la bataille sémantique.
18:15On devrait plutôt s'exciter sur des gens
18:17qui nous disent qu'ils sont antisionistes,
18:19en disant qu'effectivement, du Jourdain à la Méditerranée,
18:23il faut que la Palestine soit palestinienne.
18:25Exodus, à nouveau, on les remet sur...
18:27Là, il y a de l'antisémitisme,
18:29et on attaque pour antisémitisme.
18:31Expliquez-nous ce que voulait qu'on fasse des juifs
18:34qui seraient déportés, probablement,
18:36sur la côte ouest, dans un bateau,
18:38aller par le monde entier,
18:39mais laisser cette terre à la Palestine ou aux Palestiniens.
18:43Il y a un moment donné où le tribunal ne suffit pas.
18:46Il faudrait qu'il y ait des vrais débats dignes de ce nom,
18:49pas seulement des insultes, mais des explications,
18:52et que les explications sémantiques ne prennent pas le pas.
18:55On aura des explications sémantiques.
18:57Je vous assure que le terrorisme, on y aura droit,
19:00et qu'il n'y aura pas un procès.
19:01Derrière tout ce que fait la France insoumise,
19:04il y a une stratégie électoraliste.
19:06On a eu un sondage challenge, cette semaine,
19:08sur les intentions de vote des électeurs musulmans,
19:11principalement ciblés par la France insoumise.
19:14C'est Manon Aubry qui recueillerait 38 % des suffrages,
19:1714 % pour Raphaël Glucksmann, 8 % pour Marie Toussaint,
19:206 % pour Valérie Ariélié,
19:22et 6 % pour François-Xavier Bellamy,
19:24Léon Desfontaines, 5 % pour Jordan Bardella.
19:27Qu'est-ce qui vous surprend ?
19:28La stratégie communautariste de la France insoumise est un échec.
19:32Mélenchon veut être président.
19:34Il se dit qu'il aurait pu y être
19:36si il s'était trouvé au second tour et qu'il manquait 400 000 voix.
19:39Il pense que ça l'obsède en permanence.
19:41Il n'a pas l'impression qu'il se passe des choses
19:44et qu'il n'est pas obligé d'être élu.
19:46Là, il se dit que si il est au second tour avec Marine Le Pen,
19:50il gagnerait.
19:51Or, tous les sondages disent qu'il perd.
19:53Donc il se dit qu'il veut les 400 000 voix
19:56et qu'il va faire ce qu'il faut pour en avoir.
19:59Mais il peut aussi en perdre.
20:01Il a un calcul.
20:02Si j'en gagne 500 000, c'est bien.
20:04Si j'en perds 800 000, c'est pas terrible.
20:06Il fait ce calcul qu'il les aura
20:08et qu'il gagnera contre Marine Le Pen.
20:11Je crois que ça ne se passera pas comme ça.
20:13On va parler au conditionnel.
20:1538 %, c'est pas beaucoup.
20:16C'est trop, probablement, mais c'est pas beaucoup.
20:19À mon avis, c'est un combat un peu perdu.
20:22Même si ça a marché, ça veut dire qu'on n'y est pas, on est loin.
20:25Je pense qu'il perdrait.
20:28Et qu'il ferait quoi ?
20:29Il mettrait la France à feu et à sang.
20:31Il a la haine de la France et il veut la mettre à feu et à sang.
20:35Il se dit qu'il n'y parvient pas par les urnes,
20:38qu'il n'y parviendrait pas par la violence.
20:40Si on fait couler le sang dans la rue,
20:42les gens diront que le vieux sage de gauche nous jouerait le coup.
20:46La paix, je suis là, je suis l'homme de tout ça.
20:49Le petit père des peuples.
20:51Contrario, le bon score de Raphaël Glucksmann
20:54dans l'électorat général,
20:55qui est loin devant la France insoumise,
20:58incarne cette gauche qui n'accepte pas les outrances de Mélenchon ?
21:01Glucksmann, c'est Macron, moins les outrances.
21:04Et moins les outrances de Macron.
21:06Même politique européenne.
21:08C'est Valéry Aillier qui dit qu'il y a une feuille de papier à cigarette.
21:13Ça fait des années que je le dis.
21:15Les socialistes disent tout ça.
21:17Quand ils sont au pouvoir, c'est la même chose.
21:19Glucksmann et Macron, c'est la verre et le revers de la même médaille.
21:23Il y a un discours d'un jeune homme qui semble apparaître de nulle part
21:28avec son mandat et demi, ses mensonges, ses outrances,
21:31tout ce qu'on sait.
21:33Il n'y a qu'à traverser la rue pour trouver un boulot.
21:36Ça fait longtemps. Les gens en ont assez élui.
21:38Là, il est tout neuf, mais ce sont des vieilles idées.
21:41Ce sont les mêmes idées.
21:43Ce sont les idées de 1992, de traité de Maastricht.
21:46Il n'était peut-être même pas né à cette époque.
21:49Peut-être quand même que si.
21:50On va faire une petite pause.
21:52On va parler de l'Europe et des élections européennes.
21:56On entendra le grand discours d'Emmanuel Macron à la Sorbonne.
22:00A tout de suite.
22:12On se retrouve pour la seconde partie de Face à Michel Onfray.
22:16On va parler du discours d'Emmanuel Macron sur l'Europe
22:19pour réaffirmer sa vision de l'Europe.
22:21Le président s'est exprimé dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne
22:25plus souveraine, plus puissante, ce sont les mots qu'il a employés.
22:29Il appelle un sursaut de l'Europe sous peine de la voir mourir.
22:32On va écouter un petit extrait et je vous passe la parole.
22:36La lucidité et l'honnêteté commandent de reconnaître
22:39que la bataille n'est pas encore gagnée.
22:41Loin de là.
22:42Et qu'à l'horizon de la prochaine décennie,
22:45parce que c'est cet horizon-là qu'il nous faut saisir,
22:48le risque est immense
22:51d'être fragilisé, voire relégué.
22:55Parce que nous sommes dans un moment inédit
22:57de bouleversement du monde, d'accélération,
23:00de grandes transformations.
23:01Nous devons être lucides
23:03sur le fait que notre Europe, aujourd'hui, est mortelle.
23:07Elle peut mourir.
23:10Elle peut mourir,
23:12et cela dépend uniquement
23:15de nos choix.
23:16Mais ces choix sont à faire maintenant.
23:19Michel Onfray, l'Europe est mortelle.
23:21Elle peut disparaître, comme le dit le président Macron.
23:25Bienvenue au Club, chère Manu.
23:27Je fais savoir que les civilisations sont mortelles.
23:30On n'a pas attendu qu'Emmanuel Macron s'empare de cette idée.
23:33Elle est déjà chez Paul Valéry, il y a au moins un siècle.
23:36On la trouve chez Hegel,
23:38dans ses leçons sur la philosophie de l'histoire.
23:40Il a découvert que les civilisations étaient mortelles.
23:44Je voudrais qu'on lui fasse savoir que la France est mortelle
23:47et qu'il contribue à l'assassinat de la France.
23:51Si on voulait ça, il ne fallait pas voter pour lui.
23:53Il n'aime pas la France et que l'Europe.
23:56On ne peut pas avoir les deux.
23:57Le président n'aime pas la France.
23:59Il a été élu par les Français, deux fois de suite.
24:02Il y a 50 % des gens qui n'y sont pas allés.
24:04Parmi ceux qui y sont allés,
24:06beaucoup ont été terrorisés par le fascisme qui reviendra en France
24:10avec une puissance de force médiatique, culturelle, universitaire,
24:14qui a fait que nous pouvons disserter sur la nature de cette élection.
24:17Il a découvert que les civilisations étaient mortelles.
24:20Quand je le disais, j'étais un fasciste.
24:22Quand je défendais le souverainisme, j'étais un fasciste.
24:26Il défend le souverainisme.
24:27Il dit souverainisme de l'Europe.
24:29Il n'aime pas la France, c'est pas le souverainisme de la France.
24:33On ne peut pas avoir les deux, sauf chez Macron.
24:35On peut aimer la France et l'Europe.
24:38Il y a un moment où, quand il vous faut choisir l'un ou l'autre,
24:41vous êtes obligé de sacrifier l'un ou l'autre.
24:44On ne peut pas avoir, sauf dans un monde de bisounours,
24:47que ce soit formidable.
24:49Le général De Gaulle a bien fait savoir
24:51que si on défendait la France, ce serait au détriment de l'Europe.
24:54Si c'est la souveraineté nationale, ce n'est pas la souveraineté européenne.
24:58Il faut qu'il arrête d'essayer de vendre ça.
25:01C'est un produit frelaté, ça n'est pas possible.
25:04Il met l'Europe sans cesse en avant.
25:06Je vous dis que tous ceux qui, depuis 1992,
25:08et le traité de Maastricht, nous disent qu'il faut renoncer
25:11à notre souveraineté, n'aiment pas la France.
25:14Il faut qu'il renonce à sa liberté, à son autonomie
25:17ou à ses dépendances, sans dire que vous l'aimez.
25:20Vous ne pouvez pas dire que vous aimez quelqu'un
25:22et que vous n'avez plus de pouvoir sur vous-même,
25:25que vous n'avez plus la possibilité de décider de votre vie.
25:28Quand on dit ça à la France, c'est qu'on n'aime pas la France.
25:32Ces gens-là l'ont dit en 1992.
25:34Depuis 1992, c'est le traité de Maastricht.
25:36Ils continuent à le dire, les Glucksmann,
25:39les candidats aux européennes, tous.
25:41Il n'y en a pas un qui touche à l'Europe.
25:43Si vous touchez à l'Europe, c'était le sujet du Front populaire.
25:47Je cite le Front populaire,
25:49l'Europe démystifiait le dernier numéro.
25:51C'était mon titre, le Totem et E.S.T. tabou.
25:53Je reprenais un jeu de mots avec le titre de Freud.
25:56On ne touche pas à l'Europe. Elle est fantastique.
25:59Personne ne dit...
26:00En 1992, vous l'avez vantée et célébrée
26:03avec des arguments.
26:04On pourrait les reprendre. Elle est formidable, votre Europe.
26:07C'était la fin du racisme, de l'antisémitisme,
26:10du chômage, de la pauvreté, de la misère et des guerres.
26:13C'était les éléments de langage.
26:15Aujourd'hui, on dit, faisons le bilan.
26:17Plus de guerre, plus d'antisémitisme,
26:19plus de racisme.
26:20On dit encore de l'Europe.
26:22C'est cette Europe qui est formidable.
26:24On continue. Toujours plus d'Europe.
26:26Comme le communisme n'était pas assez réalisé,
26:29c'est pour cette raison qu'on avait le goulag.
26:31Il fallait plus de goulag pour qu'il n'y ait plus de goulag.
26:35Il faut plus de précarité pour qu'on ait une Europe qui marche.
26:38L'Europe, c'est une vieille affaire.
26:40C'est terrible qu'on ait un pape qui soit aussi peu soucieux
26:43de l'Église et qu'on ait un chef de l'État français
26:46qui soit aussi peu soucieux de l'État français
26:49et qu'il soit soucieux de ce qui se passe en face.
26:51L'Europe l'obsède et je crois qu'il envisage son avenir personnel.
26:55Il a envie de changer cette Europe
26:57pour qu'elle devienne une Europe fédérale
26:59avec une présidence qu'il pourrait guigner
27:02parce qu'il a l'âge qui lui permet ça.
27:04Vous avez signé cette semaine un appel de 50 personnalités
27:07publié dans le Figaro pour demander
27:09que l'on soumette au vote populaire, au référendum,
27:12tout nouveau projet de traité européen,
27:14notamment en ce qui concerne l'élargissement de l'Union européenne.
27:18Parmi les signataires, Arnaud Montebourg,
27:20Pierre Mazot, ancien président du Conseil constitutionnel,
27:23Xavier de Riancourt, Pierre-André Taguief.
27:26Vous voulez qu'on ne puisse plus étendre à l'infini l'Europe
27:29sans que les peuples aient leur mot à dire.
27:31Les peuples ont disparu chez ces gens-là
27:34qui ne pensent qu'en termes de techniciens,
27:36de technocrates, de commissions.
27:38Un Fabius, par exemple, nous dit que la démocratie,
27:40c'est plus la démocratie, elle s'appelle Laurent Fabius.
27:43Quand il dit que c'est constitutionnel,
27:46on peut y aller.
27:47Et un coup de fil avec Bidule qui nous dit de faire passer ce truc.
27:50Le Sénat a voté contre, l'Assemblée nationale a voté au pour.
27:54C'est pas grave, c'est anticonstitutionnel.
27:56C'est anticonstitutionnel, donc on peut pas.
27:59C'est anticonstitutionnel, donc Sénat, poubelle.
28:01Assemblée nationale, poubelle. Référendum, poubelle.
28:04Le référendum de 2005, ça ne convient pas.
28:06On le met à la poubelle.
28:08Et ces mêmes gens-là, les Fabius et les autres,
28:10l'UMP et le Parti socialiste,
28:12sont sous des gens qui ont dit que le peuple peut se tromper.
28:16Et même Jacques Attali fait savoir que tout a été verrouillé
28:19pour qu'on ne revienne pas sur l'Europe.
28:21Des traités sur lesquels on ne peut pas revenir,
28:24c'est jamais gravé dans le marbre.
28:26Donc on voit bien que la démocratie n'est plus là,
28:29que le peuple, on en fait l'économie,
28:31qu'il faudrait donner les pleins pouvoirs à une secte,
28:34à des gens qui sont trois personnes ici, dix personnes là...
28:37Qui ne sont pas élus.
28:38Qui sont nommés par des gens élus.
28:40Et les gens étant élus,
28:42qui sont élus d'une certaine manière,
28:44c'est-à-dire avec tellement de propagande,
28:47on nous dit que la Russie va influencer sur le cours des choses.
28:50Mais il n'y a pas que la Russie qui influence.
28:53Ça fait des années qu'on nous raconte une mythologie incroyable
28:56qui fait qu'il y a des élections présidentielles,
28:59le Parti communiste, le Parti socialiste,
29:01nous disent tous, votez Macron.
29:03C'est drôle, vous finissez toujours par avoir des gens
29:06qui vous disent, y compris le Parti communiste,
29:09il faut faire barrage au FN et voter Macron.
29:12Le système est en place par ces gens-là,
29:14et les électeurs ont compris ça.
29:16En parlant des élections européennes,
29:18ils ne sont pas très motivés, visiblement.
29:201 sur 2 dit qu'il ne veut pas se rendre au jour.
29:23Pourtant, c'est important d'aller voter le 9 juin.
29:26Ils ont le verrouillage qui leur permet de faire de telle sorte
29:30Où l'élection va dans le sens...
29:32C'est un logiciel qui a fonctionné en 2008
29:34avec le traité de Lisbonne, fonctionnerait
29:37si, effectivement, il y avait une majorité,
29:39disons, souverainiste, à l'Europe.
29:42Ce serait encore verrouillé par des commissions
29:44qui expliqueraient qu'on va nommer Bidule là
29:47et qu'on va passer par la tête des électeurs.
29:49Je n'irai pas voter, je fais partie des gens qui ne se déplaceront pas.
29:53Ça ne sert à rien.
29:55C'est pour le comptage, comme ça, on pourra savoir
29:57si je suis de droite ou de gauche.
29:59Je suis pour la France.
30:01Si c'est une France de droite, c'est ma France.
30:03Si c'est une France de gauche, c'est ma France.
30:06Mais ces gens-là ne sont pas pour la France.
30:08Continuez à vous amuser, mais sans moi.
30:11Les gens ont bien compris.
30:12Il n'y a pas un candidat sérieux qui veuille à la sortie de l'Europe
30:16ou un autre type d'Europe qui ne serait pas une Europe fédéraliste.
30:20On dit qu'on est sur le Titanic, il coule,
30:22vous me demandez si je préfère jouer au billard.
30:25Quand le peuple a la parole, il n'y va pas.
30:27On ne donne pas la parole au peuple.
30:29C'est le référendum.
30:30Quand des gens comme Fabius disent qu'on ne fait pas de référendum,
30:34on connaît le résultat, alors faites-le,
30:36et on verra le résultat.
30:38Quand le résultat ne vous va pas, vous ne le demandez pas.
30:41Ces gens détestent le référendum.
30:43La dernière fois, c'était quand ? 2005 ?
30:45Ça fait 20 ans qu'il n'y a pas eu un référendum.
30:48Mais quand il y en a eu un et que c'était un référendum
30:51qui n'était pas national, c'était sur l'aéroport de Nantes.
30:54On a dit qu'on s'en moque et qu'on ferait le contraire.
30:57Il y a un mépris du peuple qui est terrible.
30:59Le peuple comprend qu'il est méprisé, et c'est très bien.
31:02Un petit clin d'oeil en parlant d'Emmanuel Macron.
31:05Il y a eu le grand discours de la Sorbonne sur l'Europe.
31:08La veille, il a fait un match de football, crampons aux pieds,
31:12pour la bonne cause, la fondation des pièces jaunes.
31:14Match organisé à plaisir dans les Yvelines.
31:17Il a marqué un pénalty que l'on voit en ce moment même.
31:21Un président qui fait du sport,
31:23qui se mobilise pour la bonne cause,
31:25pour les enfants malades.
31:26Rien de choquant, Michel Onfray.
31:28C'est la télévision coréenne.
31:30J'aime bien vous provoquer.
31:32Moi aussi.
31:33Le chef de l'Etat a dit qu'il allait marquer un pénalty
31:36et que le goal allait se jeter par terre
31:38une fois que le ballon sera rentré dans les buts.
31:41C'est pas si vous êtes un expert de football.
31:43Je ne suis pas expert. On voit bien la machination.
31:46C'est une manipulation terrible. Je trouve ça honteux.
31:49La charité, c'est le contraire de la justice.
31:52Je ne trouve pas normal qu'on aille fouiller les fonds de poche
31:55pour trouver des pièces jaunes
31:57uniquement parce qu'on n'a pas les moyens
31:59de faire des hôpitaux pour les enfants.
32:02Pour construire des maisons de parents
32:04à côté des unités pour les enfants.
32:06Ça fait des années qu'on envoie de l'argent à la Palestine,
32:09à l'Ukraine, à la Chine.
32:11La France envoie de l'argent à la Chine.
32:13C'est pas l'un ou l'autre.
32:14C'est pas possible.
32:16Avec votre porte-monnaie,
32:17vous ne pouvez pas tout donner à tout le monde.
32:19Vous avez un budget. Vous dites que ça, on ne va pas pouvoir.
32:23On a dépensé ça. Sauf à s'endetter.
32:25Mais ça, ils savent très bien faire.
32:28Il y a juste un moment donné où, avec les impôts,
32:30on en paie beaucoup.
32:31Tout le monde en paie.
32:33La moitié des Français seulement.
32:35Non, tous les Français.
32:36Après, oui, par le biais de la TVA.
32:38Je ne suis pas gêné.
32:39Je trouve bien payer des impôts avec l'argent que je gagne.
32:42Mais les gens simples et modestes
32:44qui font leur petit déjeuner, le pain, le café, le beurre...
32:47L'essence.
32:48Tout est imposé.
32:50Tout le monde paie des impôts.
32:51Pas seulement ceux qui paient des impôts sur le revenu.
32:54On a envie de dire qu'avec nos impôts,
32:56vous pourriez faire autre chose que ça.
32:58On n'est pas sûrs.
33:00Ça fait des années que la France et l'Europe
33:02envoient de l'argent à la Palestine, avant le 7 octobre.
33:05Est-ce que c'était nécessaire d'aider la Palestine
33:08à faire ses souterrains ?
33:09On savait que ça servait à ça.
33:11Alors qu'on est obligés de faire semblant
33:13à jouer au football, de marquer des buts,
33:15de faire semblant...
33:16J'aimerais qu'on avance et qu'on garde un peu de temps
33:19pour évoquer un débat de société extrêmement important.
33:22Le débat sur la gestation pour autrui,
33:24c'est-à-dire d'avoir un enfant par le biais d'une mère porteuse,
33:28qui est une pratique interdite en France,
33:30mais autorisée dans de nombreux pays,
33:32notamment les Etats-Unis.
33:34Le débat a rejailli dans l'actualité
33:36après que le créateur de Vêtements français,
33:38Simon Porte-Jacquemus, ait publié aux côtés de son compagnon
33:42un cliché d'une photo de ses deux enfants
33:44qu'il a eues par GPA,
33:45on voit un petit garçon et une petite fille.
33:48Et la réaction de Marion Maréchal
33:51a provoqué un certain nombre de réactions indignées,
33:54notamment de la part d'anciens membres
33:56ou de membres du gouvernement.
33:58Ouella Maman a tweeté Marion Maréchal
34:00en réaction à cette photo.
34:01On va écouter Marion Maréchal,
34:03qui était sur CNews pour expliquer sa position,
34:06et Priska Thévenot, porte-parole du gouvernement,
34:09qui estime qu'il s'agit de l'homophobie.
34:11On écoute les deux.
34:12Moi, je ne m'habitue pas
34:14à la banalisation de cette pratique,
34:16qui, je le dis le plus franchement possible,
34:19est pour moi monstrueuse et honteuse.
34:22Voilà, monstrueuse et honteuse, et je pèse mes mots.
34:24Jamais je n'accepterais qu'on banalise
34:27le fait de louer le ventre d'une femme pour une grossesse.
34:30Je ne suis pas un produit à louer.
34:33Mon utérus n'est pas un produit à louer.
34:35Les enfants ne sont pas des biens de consommation,
34:37ce ne sont pas des biens à vendre qui peuvent faire l'objet d'un contrat.
34:40Et puis, c'est un business.
34:42C'est un énorme business de traite humaine
34:45qui représente 14 milliards d'euros en 2022.
34:47Quand un couple,
34:49quelle que soit la composante de son couple,
34:51femme, homme, homme, homme, femme, femme,
34:54accueille et célèbre avec joie l'arrivée d'enfants dans son foyer,
34:59en général, de façon assez simple, je pense que dans nos vies perso,
35:02la première des réactions, c'est de dire félicitations.
35:06La première des réactions, c'est ça.
35:07Et pas de s'empresser de tweeter pour poser une question.
35:10Où est la maman ?
35:11Sachant que, arrêtons de faire comme si nous ne savions pas,
35:13Marion Maréchal-Le Pen est opposée au mariage pour tous.
35:17Elle y est opposée.
35:18Donc, pour elle, effectivement, c'est une vocation politique
35:21de se servir d'un fait de joie.
35:23Pour ce échange à distance entre Marion Maréchal et Prisca Thévenaud,
35:28vous avez écrit à de nombreuses reprises là-dessus sur la GPA,
35:31notamment dans le fétiche et la marchandise
35:32aux éditions bouquins Michel Onfray.
35:34Il faut savoir écouter les arguments des deux camps,
35:37en sachant que la GPA est interdite dans notre pays,
35:39mais que la filiation des enfants nés par GPA à l'étranger
35:42est reconnue.
35:43On peut les inscrire à l'État civil français.
35:45C'est une circulaire qui est prise il y a quelques années.
35:47Comment vous vous positionnez sur ce débat ?
35:50Dans le respect des enfants qui sont là.
35:53J'aimerais bien qu'on parle des enfants, justement,
35:55et pas juste des parents, du narcissisme des parents,
35:58de l'égotisme des parents, de cette façon de dire
36:00que c'est mon sperme et c'est moi, moi, moi, c'est je, je, je.
36:03Il n'y a pas d'amour, là-dedans, pour vous ?
36:05Le fait de vouloir un enfant, il n'y a pas d'amour ?
36:06Quand vous allez voir une prostituée, il y a de l'amour.
36:08Vous pensez ? Vous payez ?
36:09Moi, je ne sais pas.
36:11Je pense que quand on paye, il n'y a pas d'amour.
36:13Les fameuses GPA éthiques, je veux bien qu'elles existent,
36:16en nous disant qu'il n'y a pas un centime de versé...
36:19GPA éthique, ce serait sans argent.
36:22Effectivement, ça coûte très, très cher.
36:24Et n'importe qui ne peut pas se le permettre.
36:26Cette insulte, parce que c'est Mme Treveneau
36:28qui nous fait savoir que Mme Le Pen fait de la politique,
36:31mais elle aussi fait de la politique.
36:32C'est pas d'un côté, c'est pas bien,
36:34elle fait de la politique avec ce sujet.
36:35Elle aussi fait de la politique sur ce sujet.
36:37Si on veut vraiment parler du statut psychique des enfants,
36:39on ne parle pas de la question homosexuelle.
36:42Alors parlons de la question homosexuelle.
36:43Moi, j'ai toujours dit que j'étais pour le mariage homosexuel
36:45et j'ai toujours dit que j'étais pour la possibilité d'adopter,
36:48pour les parents homosexuels, des enfants qui existent déjà
36:51et qui n'ont pas été achetés, vendus,
36:52qui n'ont pas fait l'objet d'une transaction financière.
36:55Donc, ce n'est pas une question d'homophobie.
36:57C'est juste une question de préservation du psychisme de l'enfant.
37:01C'est-à-dire que les enfants n'existent pas.
37:03C'est une variable d'ajustement.
37:04On les prend, on les jette, on les vend.
37:07Vous avez la possibilité d'avoir un enfant.
37:08Puis, finalement, si l'enfant est handicapé,
37:10vous avez la possibilité de n'en pas vouloir.
37:13Moi, j'ai lu...
37:13Pas dans notre pays.
37:14J'ai lu des contrats aux Etats-Unis, je vous assure.
37:16Aux Etats-Unis, peut-être, mais pas dans notre pays.
37:18Mais moi, les contrats que j'ai lus
37:19quand j'ai fait le fétiche et la marchandise,
37:20je vous assure qu'il y a une vingtaine de pages.
37:22C'est un contrat vétérinaire.
37:24C'est un contrat vétérinaire.
37:25Effectivement, on dit, madame, vous êtes un utérus.
37:28Vous n'êtes rien.
37:28Quand cet enfant est né, on vous demande de ne pas le toucher,
37:30de ne pas le regarder, de ne pas vous attacher.
37:32Vous acceptez qu'on puisse le prendre,
37:34on puisse le donner aux parents qui s'en vont
37:35avec le paquet de chair qu'ils ont acheté, etc.
37:38Moi, je reste de gauche.
37:39On ne peut pas dire ça.
37:40Ce sont des enfants, Michel Onfray.
37:41C'est bien pour ça.
37:42C'est bien parce que ce sont des enfants.
37:43Ils grandissent, ils vont à l'école,
37:45ils sont en but à leurs amis.
37:48C'est bien que ce couple-là adopte des enfants.
37:50Je n'ai rien contre ça.
37:51J'ai contre le fait qu'on puisse, effectivement,
37:53louer des utérus, comme Pierre Berger nous disait
37:55qu'il était facile de le faire,
37:57argentier de...
37:58Il n'est plus là pour répondre.
37:59Oui, enfin, bon, on a le droit de dire qu'il l'a dit.
38:02Il y en a une qui est encore là pour répondre,
38:04c'est Ségolène Royal.
38:05Ségolène Royal avait des campagnes présidentielles
38:08financées par ce monsieur qui se disait de gauche.
38:10Elle est contre la GPA.
38:12Oui, d'accord, mais bon,
38:13peu importe, on ne va pas faire le procès de Ségolène Royal.
38:16Je veux juste dire que l'homme de gauche que je suis
38:18persiste à être du côté de Cossette et de Fantine
38:20et pas du côté des Ténardiers.
38:22J'ai souvent dit, c'est-à-dire, quand vous lisez
38:23dans Les Misérables ce qui s'est passé,
38:25à gauche, effectivement, on estimait
38:26que les Ténardiers, c'était des bandits de grand chemin
38:29et que vous aviez de l'autre qui exploitait la misère humaine.
38:31Et là, effectivement, la gauche disait non,
38:33on est du côté de la veuve et de l'orphelinat.
38:35Là, d'un seul coup, on dit non, c'est-à-dire
38:37la gauche progressiste, si tant est qu'on puisse
38:39associer ces deux mots-là, eh bien,
38:40elle est du côté des Ténardiers.
38:41Vous ne pouvez pas comparer les Ténardiers
38:43à un couple homosexuel qui veut avoir un enfant
38:45et qui veut fonder une famille.
38:46Je dis qu'on peut être un couple homosexuel,
38:48je vous répète, on peut être un couple homosexuel,
38:50on peut fonder une famille, on peut avoir des enfants,
38:52pourvu qu'on les adopte.
38:54Donc, je veux bien qu'on fasse un procès en lieu de monhomophobie
38:57et il y aura ça sur les réseaux et j'en ai rien à faire.
38:59Je dis simplement que le statut de l'enfant,
39:02le statut psychique de l'enfant, moi, je sais auprès des miens,
39:05je ne vais pas rentrer dans un détail familial, etc.,
39:07le poids que ça pèse l'absence du père,
39:10l'inexistence du père, le trou psychique qu'il y a
39:13dans l'âme d'un enfant quand il ne sait pas de qui il procède,
39:16quand il découvre qu'il procède d'un géniteur
39:18qui n'est pas forcément son père,
39:19quand il procède d'une gestation, d'un don de sperme,
39:23ce genre de choses, ce n'est pas un truc léger.
39:25Ah tiens, j'ai appris aujourd'hui que mon père n'était pas mon géniteur
39:28et qu'accessoirement, c'était le voisin qui lui-même...
39:31Je vous assure que ça ne fait pas tout.
39:34Je l'ai beaucoup dit, moi.
39:35L'amour, ça fait quand même beaucoup.
39:37Je dis que ça ne fait pas tout, je n'ai pas dit que ça ne fait rien.
39:39Je dis juste que le psychisme est ainsi fait
39:41que l'identité, ce n'est pas un truc fasciste, l'identité,
39:44c'est juste de dire que quand on procède d'une transaction financière,
39:47qu'on a été acheté, vendu, qu'on a été porté par quelqu'un
39:50qui est quelque part dans la nature sans qu'on sache qui il est,
39:52qu'éventuellement, le sperme dont on procède,
39:54c'est celui d'un inconnu,
39:55qu'éventuellement, c'est le sperme d'un viol.
39:57Parce qu'on peut dire, après tout, un violeur, c'est quoi ?
39:59Non, ce n'est pas grave pour l'enfant.
40:01Mais non, justement, c'est grave pour l'enfant
40:03de procéder d'un sperme de violeur, etc.
40:05Donc réfléchissons à tout ça, y compris avec les psychanalystes.
40:07J'ai beaucoup bataillé contre les psychanalystes,
40:09mais les psychanalystes disent sur ce sujet du père
40:12ou d'une figure reconstituant la famille.
40:14Moi, je suis pour le fait qu'on puisse repenser
40:16ces questions d'identité, mais ce n'est pas léger
40:19d'acheter des enfants ou de vendre des enfants.
40:20Il y a un sondage qu'on a fait,
40:22c'est pour CNews Europe 1, qui va vous étonner, Michel.
40:26On a posé la question aux Français,
40:27est-ce que vous êtes favorable ou pas à la GPA ?
40:3059 % des Français sont favorables à la GPA,
40:3341 % pas favorable.
40:34Quand on regarde, ce sont surtout les femmes,
40:37les femmes qui sont favorables, les jeunes également.
40:40À gauche, 65 % des personnes interrogées
40:42sont favorables.
40:43À droite, 49 %, et surprise,
40:45parmi les électeurs du Rassemblement national,
40:47ils sont 55 % à approuver la GPA.
40:51Quelle conclusion vous pouvez en tirer ?
40:52Écoutez, moi, j'ai entendu une femme,
40:54j'ai oublié son nom, je ne suis pas très fan de cinéma,
40:56une actrice américaine, je crois,
40:58qui a demandé une GPA parce qu'elle ne voulait pas de vergeture.
41:01Donc, je ne suis pas sûr qu'il y ait parfois des bonnes raisons
41:03d'être pour la gestation pour autrui.
41:05Vous avez des femmes qui disent,
41:06moi, je veux gagner beaucoup d'argent, m'amuser
41:08pendant un certain temps,
41:10et puis, je n'ai pas envie de m'encombrer
41:11avec une grossesse ou une maternité,
41:14donc, je préfère ça en payant.
41:16C'est ce que nous dit ce sondage ?
41:17Non, je ne dis pas ça.
41:18Je dis juste que quand on dit, les femmes disent que,
41:20je dis, il y a dans les femmes, chez ces femmes,
41:22des raisons qui ne sont pas forcément toujours présentables.
41:25Et puis, après, je ne sais pas quelle est la question,
41:27comment elle a été posée.
41:28Vous êtes favorable à la GPA ?
41:28Oui, c'est ça, mais oui, c'est ce que disent les sondages.
41:31Oui, le nôtre, en tout cas.
41:33Oui, tous les sondages qui, pour certains,
41:35n'avaient jamais vu l'apparition de Le Pen au deuxième tour,
41:37la disparition de Jospin, etc.
41:39Les sondages...
41:39Et ça ne dit pas une forme de tolérance de la société ?
41:41Ça dit qu'il y a une espèce de propagande depuis des années
41:44qui fait qu'assez probablement, on n'a pas le détail,
41:47mais assez probablement, chez les jeunes...
41:48Ah oui, les jeunes, ils sont favorables, largement.
41:50Évidemment.
41:51Plus de 60 %.
41:51Évidemment, puisque si vous êtes contre, vous êtes homophobe.
41:54Donc, si vous êtes homophobe, vous n'avez pas envie.
41:55D'un seul coup, vous êtes un salaud, un fumier, une ordure,
41:57un nazi, Adolf Hitler, en personne.
41:59Donc, évidemment, on n'avait pas envie d'être ça.
42:00Donc, évidemment, vous êtes pour, c'est un progrès, etc.
42:02Mais là encore, comme on parlait tout à l'heure
42:04des étudiants pro-palestiniens, j'aimerais avoir...
42:06J'en ai parfois des discussions avec des jeunes en disant
42:08« Ah bon, expliquez-moi, savez-vous ce que c'est ?
42:09Comment ça marche ? Comment ça fonctionne ?
42:11Ah oui, non, je ne savais pas exactement.
42:12Ah bon, ben oui, effectivement, c'est pas si... »
42:14Etc.
42:15Donc, bon, je pense que les gens qui ont envie
42:17de faire avancer cette idée-là, évidemment,
42:19on n'intéresse que des sondages comme ceux-là paraissent.
42:21Moi, j'aimerais avoir les...
42:22Là, il n'y a pas d'intérêt, c'est nous qui avons décidé,
42:24avec l'Institut de sondage CSA, de faire cette...
42:26Voilà, poser la question.
42:27Oui, mais moi, je vous dis que quand la question
42:29est posée comme ça, j'aimerais avoir les 50 pages
42:31qui sont les 50 pages qu'on fournit quand on achète...
42:34Vous êtes sûr que si les Français avaient dit
42:35qu'ils étaient choqués, on l'aurait dit ?
42:36Non, je ne dis pas que les Français n'ont pas dit ça.
42:38Je dis simplement que souvent, les sondages sont faits
42:41pour qu'on obtienne une réponse particulière,
42:42une question particulière, parce qu'on a des intérêts.
42:44Je pense que vous n'avez pas la naïveté de croire
42:48que les sondages disent la vérité du monde.
42:50Non, elles disent l'instant à l'instant T.
42:52Ils ont des commanditaires avec des gens qui ont travaillé.
42:54Les instituts de sondage, vous avez vu les immeubles qu'ils ont.
42:57C'est-à-dire que ce n'est pas juste pour poser
42:58deux questions de micro-trottoirs.
43:00Tout est bien travaillé pour que vous puissiez faire la bonne réponse.
43:02Mais dans l'électorat conservateur, le fait que 55 %
43:04des sympathisants à Rassemblement national
43:06soient favorables à cela, ça ne vous surprend pas ?
43:08Non, parce que je vous dis, là aussi,
43:10vous avez une jeune génération qui, elle,
43:11subit une espèce d'endoctrinement depuis une trentaine d'années
43:15et que c'est un peu normal.
43:16Moi, je peux vous dire aussi qu'on peut poser
43:18un certain nombre de questions sur les écocides
43:20ou sur ce genre de choses, sur la voiture hybride
43:22ou sur les éoliennes.
43:24Et évidemment, il y a une jeunesse qui vous dira
43:25qu'il faut être pour la voiture électrique,
43:27qu'il faut être pour les éoliennes,
43:28qu'il faut être pour la gestation pour autrui.
43:31Et puis, si vous vous êtes contre, on vous dira
43:33que vous êtes vieux, que vous avez votre âge,
43:35que vous êtes un boomer, un fasciste, en plus de ça,
43:37vous êtes un nazi, et puis vous êtes un homophobe,
43:40et puis vous êtes un égoïste, un climato-sceptique.
43:44Enfin, toutes ces choses.
43:45Les sondages sont des instruments de gouvernement
43:48et, depuis toujours, ont été faits pour ça,
43:50d'ailleurs, par les Américains, tout à fait, au départ.
43:53Et je veux bien les commenter,
43:54mais je ne pense pas que la vérité des Français soit là,
43:59que la sociologie soit là.
44:00En tout cas, merci, Michel Monfred,
44:02de nous avoir éclairés sur vos positions.
44:04Elles ne m'étonnent pas, vous les aviez déjà
44:06largement évoquées dans nombre de vos ouvrages,
44:08notamment le fétiche et la marchandise
44:10aux éditions bouquins.
44:11Merci beaucoup d'avoir passé cette heure en notre compagnie.
44:14On se retrouve évidemment la semaine prochaine.
44:15L'info continue sur CNews.