Face à Michel Onfray (Émission du 28/09/2024)

  • il y a 7 heures
Michel Onfray passe en revue l’actualité de la semaine dans #FaceAMichelOnfray. Présenté par Laurence Ferrari.

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Transcription
00:00Bonjour à tous et bonjour à toutes. Bienvenue dans Face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1.
00:05Bonjour Michel. Bonjour Laurence.
00:06Est-ce que vous êtes prêts pour notre rendez-vous d'une heure au croisement de l'actualité et de la philosophie ?
00:11Toujours prêt.
00:12Allez c'est parti. Au sommaire cette semaine, les premiers couacs du nouveau gouvernement de Michel Barnier
00:16avec d'un côté le ministre de l'économie Antoine Armand qui affirme que le Rassemblement National
00:21et ses quelques 11 millions d'électeurs ne font pas partie de l'arc républicain.
00:26Il s'est fait sérieusement remonter les bretelles par Michel Barnier.
00:30Il y a aussi d'un autre côté Didier Migaud, ministre de la Justice,
00:34qui assure qu'il va expliquer à son homologue de l'intérieur Bruno Rotailleau
00:38que le taux d'exécution des peines n'a jamais été aussi élevé en France.
00:43Décidément ce duo intérieur-justice est déjà un duel.
00:47Tout cela au moment où l'on découvre le parcours du meurtrier présumé de la jeune Philippine
00:52retrouvé à moitié enterré dans le bois de Boulogne, un récidiviste déjà condamné pour viol,
00:57un marocain en situation irrégulière sur le sol français qui n'avait pas été expulsé.
01:02Comment accepter que l'on dise que tout a pourtant bien fonctionné côté justice,
01:07que tout le monde a bien fait son travail, insupportable à entendre
01:11pour les parents et les proches de la jeune fille et plus largement pour toutes les victimes de ce type de violence.
01:17Enfin vous avez déniché une bonne nouvelle Michel, dans cet environnement un peu sombre,
01:23une bonne nouvelle liée à l'intelligence artificielle.
01:26Tant mieux, on en a besoin.
01:27Plus de 300 nouveaux géoglyphes ont été découverts grâce à l'IA dans un désert au Pérou.
01:32Il s'agit de dessins à très grande échelle gravés dans le sol.
01:36On va comprendre pourquoi cela est exceptionnel.
01:39Voilà pour les grandes lignes de face à Michel.
01:41On ferait aujourd'hui sur CNews et Europe 1.
01:43Et on commence Michel, si vous le voulez bien, par les premiers couacs au sein du gouvernement de Michel Barnier.
01:47Celui qui vous a le plus surpris, c'est celui d'Antoine Armand, le tout nouveau ministre de l'économie, n'est-ce pas ?
01:53Oui, parce qu'il circule sur le net des images assez étonnantes
01:56où on voit le personnage en train de tenir un discours complètement opposé à celui qu'il tient habituellement.
02:01C'est cette espèce de double langage qui est significatif
02:04parce que les Français ont bien compris que les hommes politiques n'ont pas de convictions,
02:07ils ont juste des intérêts et qu'ils ont envie d'arriver au pouvoir.
02:10Et quand ils y sont, ils restent. Après, on se sert des idées comme on veut, comme on peut.
02:14Et s'il s'agit de séduire avec un discours pas très loin du Rassemblement National, ce qui est le cas de ce monsieur,
02:19eh bien, on tient ce discours et il y a des images.
02:22Alors, on reprécise à nos auditeurs et les spectateurs ce qu'il a dit.
02:25Il a dit, au cours d'une interview chez nos confrères de la radio publique,
02:28qu'il considérait que les électeurs du Rassemblement National,
02:31ou plutôt le Rassemblement National, ne faisaient pas partie de l'arc républicain.
02:34En revanche, qu'il était prêt à travailler avec la France insoumise.
02:37C'est ce qu'il a dit dans un premier temps. Il y a eu un recadrage assez sévère de Michel Barnier.
02:40Oui, qui lui a fait savoir que tous les élus de la République étaient respectables en tant que tels,
02:45parce qu'ils avaient été élus et qu'il y a des électeurs derrière les élus, par définition,
02:49et qu'on ne méprise pas 10 millions d'électeurs.
02:51On ne méprise pas un parti qui existe de manière républicaine, que je sache.
02:55Sinon, il suffit juste de l'envoyer au tribunal et puis de faire la démonstration avec un procès retentissant
02:59que le Rassemblement National est d'extrême droite et raciste et fasciste, etc.
03:02C'est facile. Je veux dire, aujourd'hui, on porte plainte assez facilement
03:05et on entraîne donc les gens au tribunal pour faire la démonstration qu'ils sont vraiment fascistes et d'extrême droite.
03:09Et puis qu'on arrête cette espèce de logique.
03:11Alors, il y a du bon sens chez Michel Barnier, il y a du bon sens chez Gérard Larcher,
03:15qui sont des vieux sages, s'ils me permettent l'expression, mais de vieux.
03:19C'est une question d'âge. Je m'approche du leur.
03:21Parce que je pense qu'ils pourraient profiter de leur position, une espèce de situation de surplomb,
03:25en disant, comme il y a eu jadis Robert Badinter pour les uns, Simone Veil pour d'autres.
03:29Il y a une espèce de sagesse qui fait qu'on doit pouvoir dire arrêter avec le Rassemblement National.
03:33Faisons de l'histoire et soyons historiques et pas hystériques.
03:36Et surtout, mettons-nous au travail et essayons de régler les problèmes des Français.
03:39Oui, et puis justement, il y a un discours qui est tenu par le Rassemblement National
03:45et qui est validé par 10 millions d'électeurs.
03:47On ne peut pas dire ça, ça sort de la République parce que ce n'est pas nous.
03:49Même chose avec la France Insoumise et le nouveau Front Populaire.
03:53Il y a des gens qui ont voté pour eux, il y a des idées qui sont les leurs.
03:55On les combat avec des idées, on n'insulte personne, on méprise personne,
03:58on ne dit pas, vous ne faites pas partie de l'arc républicain.
04:00Tous ceux qui ont été élus et qui ont respecté le suffrage sont des républicains.
04:04Point à la ligne, la chose est réglée.
04:05Alors ce monsieur, effectivement, revenons-y.
04:07Alors, Antoine Armand, Haut-Savoyard, très jeune, 33 ans, qui arrive au ministère de l'Économie.
04:14Et je rappelle qu'il a été élu aux législatives à Annecy face à un Rassemblement National.
04:19Donc, de facto, avec les voix de la gauche et de la France Insoumise.
04:21Bien sûr, et puis il faut effectivement aller draguer les électeurs.
04:24C'est comme ça que ça se passe.
04:25C'est-à-dire, on se dit, bon là, j'ai en face de moi des gens qui pensent comme ceci,
04:28je vais leur piquer un peu d'idées, et puis peut-être que je vais récupérer cela.
04:31Si j'ai les 2%, je serai élu, etc.
04:32C'est ça, hélas, la politique politicienne aujourd'hui.
04:34Alors, Michel, avant qu'on continue la discussion, on va juste écouter la réponse de Marine Le Pen,
04:38parce qu'elle est l'arbitre des élégances, évidemment, en cette rentrée politique,
04:42parce que c'est elle qui détient les clés de la censure,
04:44notamment pour le budget.
04:45Elle n'a pas tardé à le rappeler à la mémoire de M. Armand.
04:49Quand j'entends M. Armand ce matin,
04:51qui explique que sa porte sera toujours fermée aux députés du Rassemblement National,
04:54alors que nous avons juste le budget qui arrive,
04:57je pense que le Premier ministre doit aller expliquer à l'ensemble de ses ministres
05:01quelle est la philosophie de son gouvernement,
05:03car il semblerait que certains n'aient pas encore totalement compris.
05:06Voilà, pour l'instant, c'est un rappel à l'ordre qu'elle fait, Marine Le Pen.
05:09Et après, évidemment, tout est possible.
05:11La censure peut être votée.
05:13Oui, ici comme ailleurs.
05:14C'est pourquoi, l'autre jour, je disais à votre présence
05:17qu'il fallait quelque chose d'assez gaullien.
05:19Il faut prendre tout le monde.
05:21Il y a un moment donné, il faut arrêter de dire que c'est irréconciliable.
05:23Quand le général De Gaulle fait un gouvernement avec tout le monde,
05:25sauf les collaborateurs,
05:27il fait avec un parti communiste qui lui prend ses ordres à Moscou.
05:30Et qui est très puissant à l'époque.
05:31Oui, et puis avec une droite, une démocrate chrétienne
05:35qui a été vichiste et maréchaliste,
05:37ou même avec un François Mitterrand qui lui a été vichiste.
05:39Donc si lui a pu faire ça, je pense que Michel Barnier
05:41peut rassembler un certain nombre de personnes de bonne volonté.
05:44Et les gens attendent ça.
05:45Ils ont juste envie d'entendre des idées de Jean-Luc Mélenchon,
05:51mais pas seulement, du Nouveau Front Populaire.
05:53Probablement sur la question des retraites,
05:55probablement sur la question du social, par exemple.
05:57Et puis sur la question régalienne,
05:59ils ont envie d'entendre Marine Le Pen.
06:01C'est audible ça pour un Français moyen de se dire
06:03mais rassemblons-nous.
06:05La France est un pays de guerre civile, c'est quand même assez sidérant.
06:07Permanente en fait.
06:09Vous prenez les guerres de religion,
06:11vous prenez effectivement la Révolution française
06:13qui oppose les révolutionnaires et les contre-révolutionnaires,
06:15mais aussi les révolutionnaires, les girondins et les jacobins.
06:17Et puis après vous aurez les capitalistes au XIXème
06:19contre les socialistes et les communistes.
06:21Et puis après, au XXème siècle,
06:23vous aurez Pétain et la Résistance,
06:25vous aurez ensuite les défenseurs de l'Algérie française
06:27et puis les défenseurs de l'Algérie autonome et indépendante.
06:29Après vous aurez Mitterrand et Giscard
06:31à l'époque où Mitterrand était de gauche.
06:33Enfin, il y a une espèce de religion de la guerre,
06:35et non pas de guerre de religion,
06:37mais en France,
06:39et c'est intenable,
06:41on ne peut pas continuer à se couper en deux comme ça,
06:43être schizophrène au sens étymologique,
06:45parce que la France est ingouvernable.
06:47Si on commence à dire, moi je déteste la France des cathédrales,
06:49je déteste la France de la Fédération,
06:51de la Révolution française, il faut les deux.
06:53Et c'est avec les deux qu'on réussit à rassembler les Français.
06:55Et regardons comment on peut créer des solutions communes.
06:57Alors moi, il y a quelque chose dans l'actualité aussi
06:59qui m'a marqué, Michel Onfray,
07:01c'est le fait que lors des passations des pouvoirs
07:03entre les ministres entrant et sortant,
07:05il y a eu beaucoup dans les discours de passage sur la famille,
07:07qui parlait de sa grand-mère, qui parlait de sa mère.
07:09On va écouter dans l'ordre Eric Dupond-Moretti,
07:11Anne Genetech et la nouvelle ministre de l'Éducation nationale,
07:13Priska Thévenot et Gérald Darmanin.
07:15Et vous réagissez ensuite.
07:17Gabriel Attal et Michel Barnier
07:19ont évoqué leur mère.
07:23Je voudrais évoquer la mienne,
07:25qui m'a appris petit
07:27un proverbe italien,
07:29éloge de la nuance.
07:37Il faut du vent dans les églises,
07:39mais pas au point
07:41d'éteindre les bougies.
07:43En entrant dans ce ministère,
07:45je pense
07:47à mon arrière-grand-mère,
07:49je pense à ma grand-mère,
07:51je pense à ma belle-mère,
07:53je pense à ma tante,
07:55à ma soeur.
07:57Je m'appelle aussi Priska Balasso-Bramanen.
08:01Je suis la fille de deux immigrés
08:03qui m'ont appris l'amour de la France,
08:05le respect de notre République
08:07et le choix du silence
08:09face aux polémiques.
08:11Je suis la preuve qu'on peut être
08:13bi-nationale et profondément
08:15patriote française.
08:17Il est assez évident, si nous sommes honnêtes,
08:19que si je m'étais appelé Moussa Darmanin,
08:21je n'aurais pas été élu maire
08:23et député, et sans doute
08:25n'aurais-je pas été mis à l'intérieur du premier coup
08:27comme ma jeunesse
08:29m'a porté à ces responsabilités fortes.
08:31Voilà Michel, on vient d'entendre
08:33toutes ces allusions à la famille,
08:35tant mieux, famille, je vous aime,
08:37mais était-ce bien le lieu et était-ce nécessaire
08:39pour vous ? Oui, vous avez raison,
08:41c'est la bonne question. On aurait pu ajouter
08:43Gabriel Attal, qui a commencé aussi,
08:45par moment, et donc...
08:47Michel Barnier aussi, qui a parlé de la scie.
08:49Qui a répondu en disant, puisque vous avez, etc.,
08:51d'ailleurs, Lupo Moretti dit, il y a une jurisprudence
08:53Attal qui a permis à Michel Barnier,
08:55donc moi aussi je continue, etc.
08:57Je ne suis pas contre le fait d'inscrire son travail
08:59dans une biographie, qui plus est
09:01quand elle est modeste, enfin quand on est d'origine
09:03modeste, je le fais moi-même assez régulièrement,
09:05mais simplement vous avez raison de dire, est-ce que c'est le lieu ?
09:07Parce que ça peut se faire
09:09dans un livre, ça peut se faire dans un entretien,
09:11à la télévisée, ils en font beaucoup, ces gens-là,
09:13des plateaux, ou dans la presse écrite,
09:15et on peut tout à fait raconter ça,
09:17et là je n'aurais rien à redire à ça.
09:19Mais je pense que cet exercice
09:21est devenu pitoyable. Pourquoi ? C'est du narcissisme ?
09:23Alors, il n'y a que ça.
09:25Je ne sais pas si vous avez vu, parce qu'on aurait pu aussi faire
09:27une espèce de morceau choisi,
09:29enfin de proposer des morceaux choisis
09:31d'auto-satisfaction. J'ai été formidable,
09:33j'ai été fantastique, j'ai été merveilleux,
09:35nous avons fait ceci, je m'en vais,
09:37c'est dommage pour vous, parce que j'étais prêt à faire
09:39des choses merveilleuses, heureusement qu'on m'a retenu,
09:41sinon j'aurais tout cassé, vous auriez vu, c'était formidable.
09:43Et puis de dire, je n'ai qu'un seul regret,
09:45c'est de ne pas pouvoir continuer.
09:47Donc on se dit, bon, ça y est,
09:49on a compris, quoi. Simplement, les gens ont perdu
09:51les devoirs de la République.
09:53C'est-à-dire qu'on peut parler de sa
09:55biographie, de sa vie privée, faire un livre même,
09:57éventuellement, que M. Darmanin, dont on comprend bien
09:59qu'il s'inscrit dans une perspective de présidentielle,
10:01il prend la République en otage.
10:03Tous ces gens-là prennent la République en otage
10:05pour attirer un peu de l'attention sur eux, c'est-à-dire comme
10:07certains sont photographiés avec des chats, d'autres avec des chiens,
10:09d'autres avec un pantalon de velours
10:11et la proximité de leur cheval, ou je ne sais pas quoi.
10:13On joue de la vie privée
10:15comme d'une affaire publique. Simplement,
10:17la République oblige.
10:19Donc on ne dit pas ça. On ne dit pas ça dans un moment de passation.
10:21Dans un moment de passation, on dit
10:23j'ai été très heureux d'occuper cette fonction
10:25qui est essentielle pour la République, et je suis très heureux
10:27de vous remettre les clés.
10:29Et puis, comme on est dans une tradition républicaine,
10:31le problème n'est pas de savoir si
10:33la gauche ou la droite y trouveront leur compte,
10:35mais il faut que la République et la France trouvent leur compte.
10:37Ça prend 3 minutes, c'est réglé. On n'a pas besoin d'avoir
10:39un long papier qui a été rédigé par des conseillers,
10:41des communicants pour prendre date.
10:43Et vous avez vu, une fois que Gabriel Attal
10:45est sorti, comment ça a bavé partout.
10:47Le gentil garçon souriant qui parle aux paysans
10:49avec une botte de pain. Là, on découvre
10:51un méchant serpent.
10:53Vous avez vu comment il a commencé
10:55à faire courir des bruits. Vous voyez bien
10:57quand même qu'il instrumentalise un petit peu.
10:59Enfin, peu importe.
11:01On aura l'occasion d'en parler, parce que je pense
11:03que ça va devenir une carrière chez lui.
11:05On est sur CNews et sur Europe 1 avec
11:07Michel Onfray. Michel, il y a aussi
11:09les bisbilles, et là c'est plus grave,
11:11entre le ministre de l'Intérieur et le ministre de la Justice.
11:13Malheureusement, c'est un grand
11:15classique du genre. On avait déjà eu le
11:17duo-duel Manuel Valls-Christian
11:19Taubira, ou plus récemment, évidemment,
11:21Gérald Darmanin-Éric Dupond-Moretti.
11:23Là, on a Bruno Retailleau, qui a dit attendre
11:25cette semaine de la fermeté pénale.
11:27On va l'écouter, puis tout de suite après, on va entendre
11:29la réponse que je trouve un poil condescendante
11:31de Didier Migaud. Il était en déplacement
11:33dans un centre pénitentiaire, donc le garde des Sceaux,
11:35et qui lui fait un tout petit peu
11:37la leçon. Écoutez cette passe d'armes
11:39à distance entre les deux hommes, d'abord M. Retailleau,
11:41ensuite M. Migaud.
11:43Bien sûr, la justice
11:45est indépendante. Simplement, ce que je veux dire,
11:47c'est que les juges appliquent
11:49la loi. Les juges ne sont pas
11:51déconnectés de la volonté générale.
11:53J'estime que, sur la justice
11:55des mineurs, on ne peut plus rester
11:57de cette façon-là. On ne peut pas, moi,
11:59me demander d'envoyer mes policiers,
12:01mes gendarmes en première ligne.
12:03Ils risquent parfois leur vie
12:05sans qu'il y ait des sanctions qui soient
12:07fermes. Donc, ce n'est pas un problème de la
12:09justice, de l'indépendance.
12:11L'indépendance des juges, oui,
12:13mais il y a la souveraineté du Parlement
12:15et du peuple français à travers
12:17les lois que le Parlement peut voter.
12:19Le taux d'exécution des peines n'a jamais été aussi élevé.
12:21En 2023,
12:25il faudra que je puisse
12:27contribuer à l'information
12:29de mon collègue et que nous
12:31puissions avoir des échanges
12:33à ce sujet, des échanges
12:35constructifs.
12:37Effectivement, nous pouvons avoir des points de départ
12:39différents et puis des points
12:41d'arrivée qui, je l'espère, se rapprocheront.
12:43Ce sont les magistrats qui, dans le cadre
12:45de leur fonction,
12:47peuvent apporter un certain nombre
12:49de solutions. C'est évident.
12:51Il faut que nous en discutions.
12:53Nous avons des missions qui sont
12:55complémentaires. J'espère que nous arriverons
12:57à rapprocher, bien sûr,
12:59nos points de vue, s'ils sont différents.
13:01Voilà pour messieurs, donc, Rotaillot et Migaud.
13:03Qu'est-ce que ça vous inspire, Michel Onfray ?
13:05D'abord, beaucoup de suffisance de la part de ce monsieur
13:07qui a été un apparatchik du Parti Socialiste
13:09et qui donne des leçons à Bruno Rotaillot.
13:11Je vais lui expliquer, quand même.
13:13Un peu comme Gabriel Attal qui dit à
13:15Michel Barnier qu'il pourrait être au moins son père, si ce n'est son grand-père,
13:17sur votre bureau.
13:19Vous trouverez ça sur votre bureau.
13:21Il y a une espèce de mépris dont les gens ont assez.
13:23Ils n'en peuvent plus, de cette espèce d'arrogance
13:25et de suffisance de gens qui sont incapables de dire
13:27« La France est dans cet état parce que nous sommes
13:29au pouvoir depuis 40 ans, depuis 50 ans.
13:31Ils sont tous coupables et responsables.
13:33Mais non, c'est les autres. Les autres sont coupables et responsables.
13:35Cet homme, avec cet espèce de sourire narquois,
13:37vient nous expliquer qu'il n'y a pas de problème
13:39dans la justice qui fonctionne très bien.
13:41Il n'y a pas de dysfonctionnement de la justice, pas du tout.
13:43Il y a tous les jours des coups de couteau,
13:45tous les jours des viols, tous les jours des massacres,
13:47tous les jours des OQTF qui se comportent comme on sait.
13:49Et il nous dit qu'il n'y a aucun problème sur ce sujet-là.
13:51Je pense que Bruno Rotailleau va avoir du travail
13:53parce que d'une certaine manière,
13:55peut-être un peu vite,
13:57en faisant une sociologie à coup de serpe,
13:59mais je pense que la sociologie de la police
14:01est plutôt Rassemblement National
14:03et la sociologie des magistrats est plutôt
14:05la France Insoumise ou plutôt le nouveau Front Populaire.
14:07Donc effectivement, on ne s'entendra pas
14:09tant qu'on aura des gens qui politiseront la justice,
14:11qui feront une justice de classe
14:13en disant « Il y a des gens de toute façon
14:15qu'on va avoir dans le collimateur
14:17et ceux qu'on aura dans le collimateur
14:19ce seront les gens de droite,
14:21les gens qui ne sont pas de gauche,
14:23parce que ça commence là en fait,
14:25d'être d'extrême droite, de ne pas être de gauche.
14:27Et on n'arrivera pas à sauver la France
14:29si on continue à faire de l'idéologie en permanence comme ça,
14:31si on oppose à quelqu'un qui nous dit
14:33« Il y a des problèmes de dysfonctionnement dans la justice »,
14:35de dire « Mais pas du tout, où est-ce que vous êtes allés ? »
14:37Je vais vous donner quelques explications,
14:39vous vous mettrez en école.
14:41– Mais en fait, Michel Onfray, c'est une permanence
14:43dans les gouvernements, je citais les exemples
14:45de cette dualité en réalité
14:47qu'installe le Président de la République,
14:49quel qu'il soit, et je ne cible pas Emmanuel Macron.
14:51– Oui, mais vous savez,
14:53les gouvernements, qui plus est celui-ci,
14:55ne sont jamais faits en fonction de l'intérêt de la France,
14:57ils sont faits dans l'intérêt des petits partis politiques,
14:59en disant, le petit parti dit
15:01« Moi j'en veux deux, non vous en aurez un »,
15:03l'autre dit « Mais je veux un tiers,
15:05ici je veux la moitié, ici etc. »
15:07en disant « Bon, je fais des concessions. »
15:09D'ailleurs, quand je vous disais tout à l'heure
15:11qu'il faudrait un gouvernement de type Gaulien,
15:13c'est-à-dire que si on donne le ministère de l'Intérieur
15:15à Emmanuel Bompard, par exemple,
15:17ou à Hercilia Soudé, on ne fait pas exactement la même chose
15:19que si on lui donne le ministère de, je ne sais pas quoi,
15:21du tourisme ou des transports.
15:23Donc il y a un moment donné, quand on fabrique les gouvernements,
15:25on sait très bien que normalement c'est le Président
15:27qui préside et le gouvernement qui gouverne.
15:29– C'est ce que répète Michel Barnier en tout cas.
15:31– Oui, il le dit parce que c'est un homme poli,
15:33mais il a donné sa feuille à Macron,
15:35et Macron lui a fait savoir que ça n'allait pas,
15:37qu'il fallait recommencer, c'est donc bien la preuve
15:39que c'est Emmanuel Macron qui fabrique le gouvernement
15:41et Michel Barnier, hélas, il ne va pas faire ce qu'il veut.
15:43Donc il y a un moment donné où c'est une espèce
15:45d'équilibre des forces, c'est-à-dire on dit
15:47on va leur donner le ministère de l'Intérieur,
15:49il va être content, ça va flatter les électeurs
15:51du Rassemblement National, et si vous pouvez me contrer
15:53cet homme avec Migaud, qui lui va faire de telle sorte
15:55que tout le travail du ministre de l'Intérieur
15:57soit détruit par le ministre issu du socialisme,
15:59eh bien ce sera très bien.
16:01Ce n'est pas en même temps que la destruction,
16:03c'est dialectique d'une certaine manière,
16:05il s'agit de détruire ceux qu'on a placés ici
16:07en disant on fait des concessions au Rassemblement National
16:09mais ne vous inquiétez pas, ce sont des concessions
16:11de pure forme, on va l'empêcher de travailler, autant que faire se peut.
16:13Avant de parler du sujet
16:15tragique de la mort de la jeune Philippine,
16:17il y a aussi ce que vous avez évoqué
16:19il y a un instant, ces anathèmes
16:21qui sont lancés de part et d'autre,
16:23on a entendu du côté de la gauche tout de suite
16:25ce gouvernement être taxé de racisme,
16:27Marine Tendelier a accusé le gouvernement
16:29d'avoir pour valeur clé le racisme
16:31et être anti-droit à l'LGBT,
16:33il y a Mathilde Panot aussi de la France Insoumise
16:35qui épingle les ministres opposés
16:37à l'époque au mariage pour tous
16:39avec une mention spéciale pour Bruno Rattaillot
16:41qui est de surcroît raciste pour elle,
16:43écoutez-la.
16:45La moitié des ministres qui siègent
16:47au Conseil des ministres, 14 ministres exactement
16:49soit 60% des ministres
16:51au Conseil des ministres sont opposés
16:53au mariage pour tous, à l'ouverture
16:55de la PMA ou au droit des personnes transgenres.
16:57Plus de la moitié des ministres autour
16:59de la table sont passés par les républicains
17:01ou par l'UMP, donc
17:03on retrouve non seulement
17:05un gouvernement de ceux qui étaient
17:07les perdants et les minoritaires mais
17:09qui sont des personnages
17:11comme M. Rattaillot
17:13qui nous inquiètent énormément
17:15lorsque vous voyez les propos racistes
17:17qui sont tenus par M. Rattaillot et j'ai le droit
17:19je sais parce que beaucoup de journalistes
17:21nous ont dit c'est la justice,
17:23j'ai le droit de qualifier un propos de raciste.
17:25Là c'est l'accusation
17:27de racisme pur et simple.
17:29Oui, ça ne gêne pas du tout ces gens-là de défiler
17:31avec le drapeau pro-palestinien
17:33c'est-à-dire qui défend le Hamas
17:35et d'estimer que quelqu'un qui aurait été opposé
17:37au mariage homosexuel serait
17:39éminemment dangereux pour la République.
17:41Que ces gens-là fassent des manifestations
17:43en défense des
17:45pro-palestiniens dans le 93 avec
17:47une communauté LGBT, avec une parade gay pride
17:49et puis on verra bien ce qu'il en est
17:51de leur pureté idéologique.
17:53Ces gens-là ne seraient pas racistes, ils ne seraient pas
17:55antisémites, ils ne seraient pas à coquiner
17:57avec des homophobes, ils ne seraient pas à coquiner
17:59avec des misogynes et des phallocrates.
18:01Je suis désolé, mais enfin c'est l'hôpital
18:03qui se fout de la charité quand on a affaire à
18:05quelqu'un qui s'en vient voir, enfin c'est l'histoire
18:07de la poutre et de la paille, mais qui s'en vient voir
18:09du racisme là où il n'y en a pas
18:11en allant chercher, il y a 20 ans
18:13une proposition qui aurait
18:15pu être, etc. On a le droit d'être opposé
18:17moi je suis pour le mariage homosexuel mais je comprends
18:19qu'on ne soit pas d'accord.
18:23On n'est pas pour autant homophobes, c'est pas
18:25comme ça qu'on doit penser les choses.
18:27Vous avez vu, il y a une sorte de comptabilité
18:29Il y a 14 ministres opposés au mariage social
18:31sur 32, d'ailleurs on ne fait pas 60%
18:33ça c'est pas très grave.
18:35Elle parle des personnes trans, je pense que 100% des gens
18:37qui défendent la Palestine
18:39sont peut-être 90 on dira
18:41sont homophobes aussi, il faudrait questionner tout ça
18:43il faudrait faire un peu de sociologie
18:45et arrêter de croire que le mal est en face
18:47et il faut vraiment aller chercher le mal
18:49finit par aller chercher des choses qui ont été dites dans un journal
18:51régional il y a 25 ans
18:53un entrefilé rapporté par un journaliste qui est mort
18:55depuis 10 ans et qui nous disait
18:57qu'un propos avait été entendu quand
18:59des gens buvaient un coup
19:01qu'est-ce que c'est que cette façon de procéder ?
19:03– C'est du macartisme à l'envers ?
19:05– Non, c'est du macartisme, oui enfin à l'envers, vous avez raison
19:07mais c'est une chasse aux sorcières, c'est-à-dire qu'il y a une interdiction
19:09aujourd'hui de penser et de réfléchir
19:11on attaque le gouvernement si on veut
19:13mais ces gens-là ils sont en colère
19:15parce que les autres font ce qu'ils font eux aussi
19:17c'est-à-dire qu'ils confisquent le débat en disant
19:19moi j'ai la vérité et vous, vous êtes des fascistes
19:21des salauds, enfin l'insulte pour caractériser
19:23– Vous n'êtes pas comme eux, vous êtes tout ça
19:25– Voilà, jadis ça s'appelait la loi contre les suspects
19:27je rappelle que pendant la révolution française
19:29si on était aristocrate, si on était prêtre, si on était croyant
19:31si on était noble etc, guillotine
19:33et puis la loi sur les suspects c'est
19:35si vous ne montrez pas assez de zèle révolutionnaire
19:37c'est-à-dire vous pouviez même être révolutionnaire
19:39à la preuve, on a envoyé Danton, on a envoyé
19:41tous les autres, enfin tous les Girondins
19:43par exemple, c'est-à-dire vous n'êtes pas
19:45assez zélé et si vous n'êtes pas zélé
19:47c'est que vous êtes un fasciste, c'est que vous êtes d'extrême droite
19:49je parlais de ça à propos de tout à l'heure quand je disais qu'il faudrait
19:51un jour vraiment débattre sur ce
19:53procès qui n'a jamais été fait
19:55du communisme par exemple, qui permet à tous
19:57ces gens de nous donner des leçons
19:59en disant qu'ils sont partis de la résistance, qu'ils sont partis
20:01de l'opposition, qu'ils sont de l'opposition
20:03un tas de choses, ce parti communiste a quand même été
20:05opposé avec Thorez et
20:07Vendermesh aux homosexuels en disant que c'était
20:09des dépravés et qu'il n'y avait pas d'homosexuels
20:11en Russie soviétique, ils étaient opposés à la
20:13pilule, le parti communiste à l'époque, ils étaient
20:15opposés à l'avortement parce qu'il ne fallait pas
20:17avoir des femmes et la possibilité d'avoir des comportements
20:19dissolus des femmes bourgeoises, enfin
20:21ils ont quand même oublié ça, le parti communiste a quand même été
20:23très longtemps opposé à l'indépendantisme
20:25algérien, je rappelle qu'en 45 au moment
20:27de Sétif et Guelmin,
20:29le parti communiste français avec l'humanité
20:31parle d'hitlérogauchistes,
20:33hitlérotrotskistes pardon, pour qualifier les indépendantistes
20:35c'est à dire qu'à un moment donné ces gens qui n'ont pas le sens
20:37de l'histoire, on devrait pouvoir leur donner quelques leçons
20:39puisqu'apparemment il n'y a que monsieur Migaud qui se
20:41propose pour donner des leçons d'histoire.
20:43Michel, on va faire une toute petite pause, on se retrouve dans un instant
20:45pour la seconde partie de Face à Michel Onfray, on abordera
20:47ce sujet si douloureux, si emblématique
20:49aussi de la mort de la jeune
20:51philippine, cette étudiante de 19 ans
20:53qui a été tuée par
20:55son meurtrier présumé,
20:57un jeune homme de 22 ans, déjà
20:59condamné pour viol racis-diviste,
21:01marocain, en situation irrégulière sur le sol
21:03français. On en débat dans un instant, à tout de suite.
21:05On se retrouve pour la seconde
21:07partie de Face à Michel Onfray, sur CNews et
21:09sur Europe 1, Michel, on va maintenant se plonger
21:11dans le dossier terrible
21:13qui est une souffrance absolue de la mort de cette
21:15jeune étudiante de 19 ans, elle s'appelait
21:17philippine, elle a été tuée par un
21:19homme racis-diviste de 22 ans
21:21qui a fui la France, qui a été
21:23arrêtée en Suisse, 22 ans
21:25donc déjà condamné et incarcéré pour le viol
21:27d'une autre jeune femme en 2019,
21:29clandestin marocain, en situation irrégulière
21:31sur le sol français, tout juste libéré d'un centre
21:33de rétention, sur décision d'une
21:35juge de la liberté et de la détention
21:37pour être hébergé dans un hôtel
21:39en attendant son expulsion, qui n'a pas pu avoir lieu.
21:41Il a été libéré le 3 septembre
21:43il a violé et assassiné Philippine
21:45le 20 septembre. On va écouter
21:47d'abord les réactions des proches,
21:49des amis de Philippine, puis on va se poser
21:51toutes les questions qui tournent autour de ce dossier terrible.
21:53Vraiment je lui souhaite de reposer
21:55pleinement en paix, parce que c'est tout
21:57ce qu'elle mérite, parce que c'était une fille absolument
21:59adorable et intelligente
22:01et belle et...
22:03et quand on sait tout ce qui lui attendait derrière
22:05c'est... c'est dur.
22:07C'est vrai que cette semaine
22:09on a eu envie de hurler notre colère
22:11colère, mais en même temps
22:13on est complètement impuissants.
22:15Cette jeune fille, elle ne méritait vraiment pas ça
22:17et cette famille, c'est terrible pour cette famille.
22:19On travaille dans le quartier
22:21et on était obligés de venir parce que
22:23c'est pas anodin
22:25ça peut arriver à tout le monde
22:27et c'est vraiment très émouvant
22:29le monde qu'il y a eu
22:31pour Philippine
22:33c'est très dur.
22:35Nous avons voulu venir aujourd'hui, bien sûr
22:37pour nous recueillir auprès
22:39des parents de Philippine
22:41mais surtout également pour leur demander
22:43pardon. Pardon au nom des
22:45français. Je suis
22:47citoyen français, nous n'avons
22:49pas su protéger Philippine.
22:51Et j'espère
22:53que cette cérémonie
22:55qui était très brillante aujourd'hui, pleine
22:57de recueillement, va aider
22:59les gens à comprendre un petit peu qu'il faut
23:01que certaines choses changent.
23:03Michel, on vient d'entendre ces témoignages
23:05de proches, d'amis de Philippine
23:07qu'est-ce que ça vous inspire tout de suite comme réflexion ?
23:09D'abord
23:11de la compassion pour tous ceux qui sont
23:13concernés personnellement par la mort de cette jeune fille
23:15et puis ensuite cette idée que
23:17il y a des façons différentes
23:19d'aborder la question et vous avez
23:21à gauche ceux qui nous disent c'est un fait divers
23:23c'est juste un fait divers, arrêtez avec ça
23:25CNews est coupable et responsable, vous en parlez en permanence
23:27c'est vous qui faites du buzz
23:29là-dessus et c'est pas bien, c'est pas beau
23:31c'est comme ça depuis toujours, ça a toujours existé
23:33et puis de l'autre côté vous avez ceux qui disent
23:35non c'est pas un fait divers, on dira plutôt à la droite
23:37c'est un fait de société. Moi je me permets
23:39de faire un travail philosophique en disant que
23:41peut-être c'est un fait civilisationnel
23:43et que vous avez toujours la même sociologie
23:45chez ces gens-là, on va dire au QTF
23:47pas au QTF, aurait-il dû
23:49mais oui mais il aurait fallu, mais pour ça il aurait fallu
23:51qu'on demande à l'Algérie, mais on ne l'a pas demandé
23:53c'est toujours les débats qu'on a. C'était le Maroc qui en l'occurrence
23:55avait accepté de la récupérer mais
23:57ça est arrivé trop tard, il avait déjà été libéré.
23:59Là je pense qu'on a le nez dans le détail
24:01du problème et que finalement quand on entend
24:03je ne vais pas dire tous les jours mais toutes les semaines
24:05qu'il y a quelqu'un qui au QTF etc
24:07c'est toujours le même profil, sociologique
24:09et civilisationnel. Je veux dire
24:11que quand on est éduqué, comment
24:13devient-on ça ? Comment devient-on
24:15ce monstre ? Moi je pense qu'effectivement
24:17il y a des gens qui disent non il n'y a pas de monstre, c'est pas vrai
24:19c'est une espèce d'idéologie égauchiste en disant il n'y a pas de monstre
24:21sauf ceux qui votent pour l'Assemblée Nationale
24:23bien sûr, mais si il y a des monstres
24:25parce qu'il y a des gens qui sont plus ou moins bien éduqués
24:27si vous êtes éduqué comme un petit garçon
24:29je pense à la tradition arabo-musulmane
24:31je dis arabo-musulmane, tradition arabe
24:33pré-islamique, chevaleresque
24:35puis on ajoute l'islam, c'est-à-dire à partir
24:37du 7ème siècle
24:39de notre ère. Si on vous explique que vous êtes
24:41un garçon, que vous êtes la virilité
24:43que vous êtes la puissance
24:45que les femmes sont secondaires
24:47que les femmes sont des choses et des objets, je rappelle
24:49qu'il y a dans le Coran un verset qui nous dit très précisément
24:51qu'une femme c'est comme un champ et qu'on peut les labourer
24:53du verbe labourer, le labour
24:55quand on veut comme on veut
24:57et selon ses désirs, etc.
24:59Vous avez la possibilité de dire mais la voix
25:01d'une femme n'est pas la voix d'un homme, dans le Coran c'est précisément
25:03dit, c'est-à-dire les témoignages ne sont pas égaux
25:05vous avez une espèce de civilisation
25:07où on vous dit la virilité
25:09elle doit être démonstrative, la violence
25:11elle est formidable, etc. Quand vous avez été éduqué
25:13comme ça et que vous êtes dans la frustration sexuelle
25:15qu'est-ce que vous faites ? Vous prenez ?
25:17Vous tuez ? Vous massacrez ? C'est ainsi ?
25:19Mais il n'y a pas d'automaticité. Non, je ne dis pas qu'il y ait d'automaticité
25:21C'est important de le dire. En aucun cas
25:23tous les gens qui sont élevés comme ça, aboutissent à cela
25:27tous les gens éduqués comme ça sont ainsi
25:29tous les gens qui sont ainsi ont été éduqués
25:31comme ça la plupart du temps. Parce que
25:33la fameuse phrase qu'on utilise en permanence d'Albert Camus
25:35un homme ça s'empêche, on n'a pas empêché
25:37les garçons d'être viriloïdes
25:39dans une société phallocrate et misogyne
25:41clairement revendiquée comme telle. Alors là pour le coup
25:43les féministes on ne les voit plus, jamais
25:45à chaque fois qu'il y a un crime de ce type-là
25:47on ne fait plus la sociologie du crime
25:49c'est simplement le patriarcat
25:51C'est un féminicide
25:53C'est un féminicide, oui c'est ça
25:55Donc il y a un moment donné où il faut dire
25:57mais quand les gens ont été éduqués comme ça, les garçons
25:59et qu'on ne leur oppose rien
26:01puisque c'est la 8ème merveille du monde le garçon
26:03et que la fille on se dit bon bah tant pis
26:05si t'as une fille t'attendra un garçon qui viendra
26:07il faut lire les textes très précisément comment les choses sont dites
26:09et il y a un moment donné vous êtes fabriqués
26:11moi qui suis athée je suis un judéo-chrétien
26:13je suis produit par ma civilisation avec la culpabilité
26:15avec etc etc
26:17et puis nous avons disons 1000 ans de culture
26:19qui ont affiné le texte évangélique
26:21avec des pères de l'église, avec la scolastique
26:23avec des philosophes, le texte n'est plus resté le même
26:25le Coran propose
26:27une vision qui est chevaleresque
26:29qui est tribale, qui est ethnique
26:31et qui date du 7ème siècle
26:33qu'il y a eu à l'époque des considérations
26:35sur les femmes qui étaient celles-ci, on le comprend bien
26:37est-ce qu'on pense qu'on doit toujours pouvoir vivre
26:39selon ces principes au 21ème siècle ?
26:41Bon ça c'est la question qui concerne
26:43ce meurtrier présumé, il y a beaucoup
26:45de questions aussi qui se posent sur notre système
26:47judiciaire, il y a la question d'abord de la
26:49récidive Michel, le fait que l'incarcération
26:51ne permet pas de corriger les déviances
26:53de ce type de personnage, je rappelle qu'il était mineur
26:55quand il a commis son premier voeu, il y a la question
26:57des conditions de sa libération, pourquoi
26:59a-t-il été libéré alors qu'il aurait
27:01pu être expulsé, et puis bien sûr
27:03il y a la question des OQTF
27:05obligations de quitter le territoire français
27:07qui sont si rarement exécutées dans notre
27:09pays, j'ai dit cette semaine dans un de mes éditoriaux
27:11que la seule qui a été exécutée
27:13c'est Philippines, c'est pas
27:15les obligations de quitter le territoire français
27:17Mais souvenez-vous des propos du roi du Maroc
27:19Hassan II je crois, souvenez-vous des propos du général de Gaulle
27:21qui nous fait savoir que ce sont des civilisations
27:23qui sont comme l'huile et l'eau
27:25qu'on peut secouer et puis qu'à un moment donné
27:27ça repartira chacun dans son coin
27:29je veux bien qu'on attaque le général de Gaulle
27:31est-ce qu'on peut imaginer que par exemple Hassan II
27:33était un roi islamophobe
27:35il était le gardien des croyants, il était musulman lui-même
27:37donc il y a un moment donné où quand on pense
27:39véritablement et qu'on a envie de penser
27:41et pas pour accabler les gens mais pour comprendre
27:43c'est-à-dire que ça sert à rien de mettre ces gens en prison
27:45donc il faut les renvoyer à l'enfance ?
27:47Non, il faut repenser la prison
27:49il y a un autre traitement
27:51Oui, bien sûr, c'est-à-dire que
27:53quelqu'un à qui on a dit pendant 20 ans
27:55qu'effectivement le schéma
27:57civilisationnel qui était le sien était supérieur
27:59au schéma civilisationnel judéo-chrétien
28:01et à qui on a dit d'ailleurs en France
28:03le schéma judéo-chrétien était
28:05détestable et méprisable, il n'y a pas de culture française
28:07dit le président de la république, nous on est juste bons
28:09à être des colons, des vichistes, des inventeurs
28:11de la chambre à gaz, je rappelle quand même que vous avez des
28:13philosophes, à Lacou, à Barthes
28:15à Jean-Luc Nancy qui nous font savoir qu'Hitler n'est pas responsable
28:17des chambres à gaz mais que c'est l'Occident
28:19qui est responsable des chambres à gaz, c'était la théorie
28:21d'Heidegger, donc il y a cette espèce de détestation
28:23occidentale de l'Occident
28:25avec des gens qui viennent du Maghreb et qui nous disent
28:27vous avez raison de détester l'Occident, il est détestable
28:29d'ailleurs si vous le dites, et puis les gens disent
28:31nous on a d'autres valeurs, et non ces valeurs
28:33ne sont pas acceptables, alors c'est pas la prison
28:35qui va gérer ce genre de problème. Non mais la prison
28:37elle ne joue pas son rôle de rééducation non plus
28:39et ça c'est un vrai sujet. Mais la prison c'est une poubelle
28:41hélas, hélas pour ceux qui s'y trouvent, c'est-à-dire vous avez
28:43des gens qui ont fait des excès de vitesse
28:45parce qu'ils sont alcooliques, vous avez des gens qui sont
28:47des pédophiles, récidivistes, vous avez des gens
28:49qui sont des criminels, vous avez des gens qui sont des braqueurs
28:51vous faites une espèce de mélange
28:53et c'est pas acceptable, moi j'ai fait parfois des conférences
28:55dans des prisons, il y a une telle hétérogénéité
28:57que c'est pas acceptable, vous avez des gens qui méritent
28:59de l'éducation, d'autres de la rééducation
29:01d'autres le travail d'une réinsertion
29:03et puis d'autres qui ne sont pas plus dangereux que ça
29:05parce qu'il faudrait les désintoxiquer peut-être
29:07et puis un grand nombre de gens qui relèvent de l'hôpital psychiatrique
29:09mais avec tout ce courant antipsychiatrique
29:11issu des années 68
29:13qui nous dit qu'en gros le fou c'est la société
29:15et que le schizophrène
29:17pour utiliser l'expression de Deleuze
29:19c'est le modèle, que le marquis de Sade
29:21est fantastique, il y a un moment donné où effectivement
29:23c'est problématique parce qu'il y a des gens qui prennent ça au mot
29:25et qui disent bah ouais, moi je suis le Sade
29:27de mon temps, monsieur qui viole
29:29Amazon
29:31ou d'autres qui se comportent
29:33d'une manière qui est assez problématique
29:35parce que nous avons une civilisation qui s'est effondrée
29:37et des gens qui veulent encore effondrer
29:39ce qui est déjà beaucoup effondré
29:41Il y a aussi la question de ce discours
29:43qu'on entend beaucoup, mais tout a bien fonctionné
29:45les experts nous disent, la justice a bien fonctionné
29:47les textes ont été
29:49respectés à la lettre
29:51donc on nous dit tout a bien fonctionné
29:53donc Philippine est morte
29:55Oui mais écoutez, on peut aussi
29:57peut-être comprendre des gens qui ont
29:59des piles de dossiers comme ça, tous les jours
30:01et qui ont parfois 6 mois, 1 an
30:032 ans de retard et qui doivent gérer les dossiers
30:05comme ça, et il y a un moment donné où ils se disent
30:07bon celui-là, bah oui, l'idéal
30:09ce serait qu'il soit en prison, mais il n'y a pas de place
30:11donc vous n'allez pas dire à quelqu'un, on va vous condamner à de la prison
30:13puis après dire, mais comme il n'y a pas de place, vous allez faire la prison
30:15chez vous, vous aurez un bracelet
30:17ou éventuellement en dessous de temps de peine
30:19vous n'allez pas
30:21faire votre peine, donc il y a effectivement
30:23depuis 20 ans, 30 ans, des gens qui nous disent
30:25quand je serai au pouvoir, je construirai des prisons
30:27ils ne construisent pas de prison d'une part
30:29et quand ils construisent des prisons, ils disent, elle est moderne
30:31parce qu'il y a des bips, etc
30:33mais ce n'est pas ça la modernité d'une prison, il faut repenser
30:35le système carcéral, c'est inadmissible
30:37que des gens dorment dans des
30:39situations, 6 ou 7
30:41dans des chambres où on doit en mettre 2 ou 3
30:43avec des promiscuités
30:45sexuelles, etc, enfin
30:47il faut repenser la prison, d'ailleurs c'est parfois
30:49un titre de gloire pour certains, ce n'est pas un endroit
30:51dont on a peur, moi quand j'étais petit
30:53on me disait, aller en prison c'était l'abomination
30:55de la désolation, on perdait sa dignité quand on
30:57rentrait, aujourd'hui on est auréolé
30:59d'une dignité quand on y est allé, c'est-à-dire qu'il y a quelque chose
31:01qui s'est passé, il faut en finir avec la jurisprudence
31:03Foucault-Badinter je dirais
31:05et il faut que quelqu'un aujourd'hui puisse penser à la prison
31:07autrement pour qu'elle puisse être utile, efficace
31:09et qu'on ne mélange pas, j'allais dire
31:11les torchons et les serviettes, mais il faut qu'on ne mélange pas
31:13des délinquances très très hétérogènes
31:15si on veut soigner quelques-unes des délinquances
31:17qui sont soignables, faisons-le, et puis parfois
31:19il y a des cours de civilisation judéo-chrétienne
31:21qui pourraient être donnés, ne serait-ce que des cours
31:23pour expliquer ce que c'est qu'une femme
31:25en Occident disant c'est pas une chose, c'est pas un objet
31:27une voix de femme et une voix d'homme c'est exactement
31:29la même chose et quand on hérite, c'est pas le garçon
31:31qui hérite plus, c'est la fille qui hérite moins
31:33en disant c'est notre mode de société
31:35c'est notre façon de vivre, si vous n'acceptez pas
31:37vous pouvez toujours aller ailleurs, mais c'est ainsi
31:39la règle du jeu c'est ça, mais comme on a honte de notre propre
31:41règle du jeu, on fabrique effectivement
31:43cette délinquance. On est en face à Michel Onfray
31:45sur CNews et sur Europe 1, cela nous amène
31:47Michel à parler de la question des civilisations
31:49vie et mort des civilisations
31:51comment elles naissent, comment elles meurent
31:53on va entendre notre petite
31:55pastille Charles de Gaulle, parce qu'évidemment
31:57pas une semaine sans qu'on fasse appel
31:59au grand homme, c'est en 1965
32:01il estimait à juste titre
32:03que la culture est la condition
32:05sine qua non de notre civilisation
32:07écoutez-le
32:09Encore une fois, la culture
32:11domine tout
32:13elle est
32:15la condition sine qua non
32:17de notre civilisation
32:19d'aujourd'hui, comme elle le fut
32:21des civilisations qui ont
32:23précédé celles-là
32:25je me félicite encore une fois
32:27d'être venu parmi vous
32:29j'en emporterai
32:31d'abord au point de vue
32:33général
32:35le sentiment d'une création
32:39et l'évidence
32:41d'une innovation
32:43par conséquent quelque chose
32:45d'émouvant et d'encourageant
32:47au possible
32:49c'est ce que je dis pour le général de Gaulle
32:51que l'on voit, et je le dis pour nos auditeurs
32:53juste aux côtés d'André Malraux, son ministre de la culture
32:55un pas devant, mais juste l'ami derrière
32:57il le dit à un moment donné dans ses mémoires
32:59cet ami génial que j'ai toujours à mes côtés
33:01vous avez vu le visage radieux
33:03qu'il a le général, il y a plein d'images
33:05où on le voit, sévère, sérieux, etc
33:07et là il est illuminé
33:09parce qu'il avait un rapport très intime
33:11à la culture, il recevait des livres
33:13qu'il lisait
33:15et il commentait, moi j'ai acheté quelques textes
33:17quelques petits manuscrits comme ça
33:19du général de Gaulle, où il répond à des écrivains
33:21et à chaque fois c'était très circonstancié, soit il a lu complètement
33:23soit il dit des choses très fondées
33:25il dit du bien d'un certain Jean-Marie Gustave Leclésio
33:27à l'époque où il est très jeune, il a compris
33:29qui deviendrait Leclésio, et puis
33:31il avait une vraie culture classique
33:33il était impeccable sur Château-Briand
33:35il était impeccable sur Lascaz qui avait écrit
33:37les mémoires de Napoléon, c'était d'ailleurs ses deux modèles
33:39pour écrire ses propres mémoires
33:41et puis il lisait beaucoup, il lisait Bernadotte
33:43Saint-Exupéry, les Contemporains, Moriac, etc
33:45et Malraux bien sûr
33:47et sur l'art, il y a une photo magnifique
33:49où on le voit en train de regarder un objet
33:51c'est flou, on ne sait pas trop ce que c'est, on imagine que c'est
33:53pré-colombien, enfin, et puis Malraux qui est là, ils sont tous les deux
33:55en train de regarder et on sent cette complicité
33:57et on voit la complicité aussi, et de fait
33:59il nous dit, on parle souvent de Gramsci, vous savez
34:01ce philosophe italien qui nous disait, communiste italien
34:03qui nous disait qu'il fallait conquérir
34:05le monde d'abord par les idées
34:07puis ensuite l'élection, la violence
34:09la révolution, comme on veut, mais enfin c'est d'abord
34:11par la culture qu'on conquiert
34:13et il le savait, lui, que la culture
34:15c'était essentiel, un temps il a donné à Malraux
34:17un ministère qui n'a pas fonctionné, puis il a créé
34:19en 59 le ministère de la culture pour lui
34:21et puis c'est devenu les loges de Le Corbusier
34:23de Braque, de Picasso, enfin, vous vous rendez compte
34:25quoi. Même après, chez
34:27Pompidou, je n'aime pas beaucoup, je le trouve très antigolyste
34:29enfin Vasarely, Mathieu, par exemple
34:31tous ces peintres de l'époque
34:33qui ont été célébrés, le centre Pompidou
34:35montre ça, justement, cette espèce de
34:37collusion entre les chefs d'État et la culture
34:39parce qu'ils étaient eux-mêmes cultivés
34:41je ne rentrerai pas dans le détail de la culture d'Emmanuel Macron
34:43je retiens juste cette idée qu'il a dit
34:45à l'étranger qui plus est, qu'il n'y avait pas de culture française
34:47et donc, évidemment, on est totalement
34:49dissociés de tout ce qui
34:51advient aujourd'hui, parce qu'aujourd'hui, vous avez ceux qui nous
34:53disent la culture, c'est pas compliqué, ça démarre en 1789
34:55non, ça démarre avec la République
34:57c'est même pas 1789, c'est 1792
34:59ça veut dire que si
35:01la France insoumise a raison de dire que la France
35:03commence en 1792, 1789
35:05n'existe pas. La révolution française
35:07les droits de l'homme, ça n'existe pas
35:09l'abolition des privilèges
35:11ça n'existe pas non plus
35:13Robespierre, en
35:151889, ça n'existe pas non plus, etc, etc
35:17donc c'est ridicule de dire ça
35:19il y a de la France depuis qu'il y a de la France
35:21c'est-à-dire depuis qu'il y a une terre française
35:23on peut même imaginer que ça va très au-delà même du peuplement
35:25ou de la population. Et cette culture française
35:27il faut la revendiquer dans sa totalité
35:29c'est aussi bien le Clovis qui est cher au cœur de notre
35:31ami Philippe de Villiers que Charlemagne
35:33que... enfin c'est l'Europe aussi, c'est une France
35:35dans l'Europe, mais aujourd'hui c'est plus du tout le cas
35:37on a une espèce de détestation
35:39de notre propre culture
35:41alors c'est bien qu'on ait célébré Jean d'Ormesson
35:43et qu'on ait scotché un crayon à papier
35:45sur son cercueil dans la cour des Invalides
35:47mais voilà ce qu'on dit aussi de notre époque
35:49on peut trouver autre chose
35:51et autrement, peut-être aussi
35:53notre civilisation c'est notre culture
35:55on a une civilisation, on a une culture, on a des valeurs
35:57et on doit pouvoir les présenter ces valeurs
35:59parce que je rappelle que ces gens qui crachent sur nos valeurs
36:01le peuvent au nom de nos valeurs
36:03c'est au nom de la démocratie que ces gens critiquent la démocratie
36:05c'est parce qu'il y a la démocratie qu'ils peuvent être
36:07anti-démocrate et anti-républicain
36:09c'est parce qu'effectivement il y a la liberté d'expression
36:11que la République permet
36:13qu'ils peuvent aujourd'hui mépriser la liberté d'expression
36:15se la réserver pour eux et l'interdire pour autrui
36:17donc il y a un moment donné, il faut aimer aussi bien
36:19la France des cathédrales que la France
36:21des temples maçonniques
36:23que la France des musées d'aujourd'hui
36:25ou même la France de la création
36:27on a plein de beaux créateurs, on a des jeunes peintres
36:29dont on ne parle pas parce qu'on a honte
36:31de nos talents, on a des peintres
36:33qui ont aujourd'hui 20 ans, 30 ans, on a des cinéastes
36:35qui n'ont pas les moyens de faire des films
36:37on a une culture, simplement quand on dit qu'il n'y a pas de culture
36:39évidemment c'est la culture des autres qui s'impose
36:41Un mot de ce que vous avez repéré
36:43Michel cette semaine à propos de
36:45la civilisation, là on va parler de la civilisation
36:47qui date de
36:49les géoglyphes
36:51parce que 300 nouveaux géoglyphes
36:53sont ces immenses dessins qui sont
36:55gravés dans le sol, là c'est dans le
36:57désert du Pérou
36:59et grâce à l'intelligence artificielle
37:01il y a près de 300 de ces dessins
37:03qui ont été découverts, les scientifiques
37:05notamment des scientifiques japonais qui ont fait cette découverte
37:07disent qu'il aurait fallu un siècle sinon pour arriver
37:09à cartographier l'ensemble
37:11l'étendue de ces dessins
37:13ça c'est une application
37:15pratique et positive
37:17de l'intelligence artificielle.
37:19Oui on parlait du général de Gaulle tout à l'heure, quand vous disiez
37:21il dit à telle époque, mais dès les années 30
37:23il est soucieux de la civilisation, il est soucieux de la culture
37:25et quand il pense l'invasion
37:27des nazis en France, il pense en termes mécaniques
37:29en termes civilisationnels, donc Malraux
37:31lui il invente une espèce de réflexion géniale
37:33sur l'art et sur les civilisations planétaires
37:35planétaires pour le coup, il ne dit pas
37:37il y a juste une civilisation judéo-chrétienne, les autres sont
37:39inférieures, il dit il y en a plein, il y en a de multiples
37:41et cette civilisation effectivement
37:43elle a créé des dessins
37:45qui ne sont visibles que du ciel
37:47c'est à dire qu'évidemment il a fallu attendre l'aviation
37:49pour qu'on puisse dire, mais il se passe quoi ici
37:51on a des dessins qui sont visibles du ciel et on voit
37:53des oiseaux, des humains, des bestioles, etc
37:55on se dit, mais qu'est-ce que c'est ?
37:57Je pense qu'on n'aurait pas pu voir
37:59ces choses-là s'il n'y avait pas eu l'intelligence artificielle
38:01c'est à dire même pas dans un siècle, c'est l'intelligence
38:03artificielle qui fait un travail de tri
38:05c'est à dire que ça se passe
38:07comme ça aussi avec la médecine, si vous avez
38:09une radio et là c'est avec un cancer du pancréas
38:11vous avez quelqu'un qui va regarder la radio, il va dire
38:13il y a ceci, il y a cela, etc. Si vous avez une intelligence
38:15artificielle, elle va regarder la totalité des
38:17radios qui seront
38:19mémorisées quelque part
38:21et immédiatement l'intelligence va faire
38:23un travail de recoupement et va vous donner des informations
38:25en disant, il y a déjà eu ce type de cancer, il y a déjà eu
38:27tel type de soin, il a été efficace, etc. Aucun homme
38:29le plus intelligent qu'il soit
38:31ne tient pas la route là-dessus, c'est à dire que
38:33le regard d'un homme très intelligent
38:35est inférieur au regard d'une machine qui va regarder
38:3710 millions de cas sur ce sujet
38:39donc aujourd'hui vous avez la possibilité
38:41de filmer un endroit que vous ne comprendrez pas
38:43même vu d'avion, et l'intelligence artificielle
38:45va montrer la totalité des figures
38:47qui sont susceptibles d'être lisibles
38:49vous avez plein de choses qui ne suffit rien, puis à un moment donné
38:51on va vous donner 10 images, on va vous dire, vous avez vu ici
38:53vous avez un poisson, etc.
38:55Ce n'est pas que des applications négatives
38:57de l'intelligence artificielle. Non, mais l'intelligence artificielle
38:59c'est comme un couteau, vous pouvez tuer quelqu'un, vous pouvez
39:01couper une pomme, c'est à dire que vous pouvez faire
39:03des choses formidables avec l'intelligence artificielle, la preuve
39:05et là on découvre des civilisations
39:07et on découvre qu'une civilisation
39:09est toujours branchée sur le ciel parce que ces images
39:11que les hommes faisaient sans les voir, ils savaient
39:13que les dieux les verraient parce qu'ils plaçaient les dieux dans le ciel
39:15et donc on n'a plus
39:17des textes, puisqu'il n'y avait pas de texte même éventuellement
39:19on n'a plus les textes mais on a des signes
39:21susceptibles d'être décodés, regardez vers le ciel
39:23c'est ce que disait Malraux
39:25c'est à dire qu'il faut une spiritualité et regardez vers le ciel
39:27et vous trouverez du sens à la fabrication
39:29d'une civilisation ici et maintenant.
39:31Retrouvez aussi du sens dans votre dernier livre
39:33Michel, La foudre gouverne le monde
39:35journal hédoniste aux éditions Albin
39:37Michel, c'est votre dernier né
39:39alors c'est une phrase d'Héraclite
39:41La foudre gouverne le monde
39:43c'est un journal de l'hédonisme, vous n'en avez pas fait depuis un moment
39:45pour prouver que vous êtes toujours hédoniste
39:47et toujours de gauche, M.Gonfray, c'est ça ?
39:49Oui, parce que ce sont des textes que j'associe
39:51comme ça régulièrement et puis à un moment donné mon éditeur
39:53me dit, t'en es où, je sais pas, je vais regarder
39:55et puis en fait j'avais matière à deux journaux hédonistes
39:57donc on en a fait paraître un
39:59et puis j'ai fait une préface et effectivement comme on a
40:01beaucoup dit que j'avais cessé d'être
40:03ce que j'étais et que j'étais passé du mauvais côté
40:05de la barrière et que j'étais devenu un sale type d'extrême droite
40:07qui s'agenouillait maintenant
40:09devant le dieu des chrétiens, etc.
40:11j'ai dit non mais on n'est pas hédoniste à 65 ans
40:13comme on l'est à 35 ans et donc
40:15on a un hédonisme actif et positif
40:17à 30 ans et puis à 60 ans c'est plutôt
40:19l'hédonisme qui consiste à tenir à distance
40:21les désavantages, les déplaisirs
40:23ou les inconvénients. Quant à ma gauche, elle est restée
40:25la même, c'est-à-dire moi je ne crois pas que
40:27l'islamo-gauchisme ce soit la gauche
40:29et je ne crois pas non plus que le libéralisme
40:31forcené de la gauche
40:33de Maastricht ce soit aussi la gauche
40:35donc ma gauche elle est restée proudhonienne, elle est restée
40:37proche des gens simples, des gens modestes, du
40:39petit peuple, de l'autogestion
40:41de l'intelligence des gens
40:43moi je pense qu'il faut laisser
40:45laisser l'intelligence
40:47travailler là où elle travaille. L'autre jour
40:49on a fait vous et moi un sujet sur Duralex
40:51en disant mais regardez le génie des ouvriers
40:53le génie des paysans, qui reprennent leur entreprise
40:55le génie des paysans, le génie des artisans
40:57et cette gauche là pour moi
40:59elle suppose un peuple génial
41:01qu'on étouffe aujourd'hui et si on sollicite le peuple
41:03la plupart du temps on est toujours
41:05heureux de voir qu'il a gardé
41:07une intelligence qu'on méprise
41:09un peu beaucoup aujourd'hui d'ailleurs en traitant
41:11tous les gens qui sollicitent cette intelligence de populistes
41:13Merci en tout cas Michel
41:15on ferait pour cette heure que nous avons passé ensemble sur CNews
41:17et sur Europe 1, la foudre gouverne le monde
41:19c'est aux éditions Albin Michel
41:21on se retrouve évidemment la semaine prochaine
41:23et sur nos antennes CNews et Europe 1

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