Sonia Mabrouk reçoit François-Xavier Bellamy, tête de liste Les Républicains aux élections européennes, dans #LeGrandRDV, en partenariat avec Europe 1 et Les Echos
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00:00 Bonjour à vous et bienvenue à tous au Grand Rendez-vous Europain C News.
00:05 Les Echos, bonjour. François-Xavier Bellamy.
00:07 Bonjour.
00:07 Vous êtes tête de liste LR pour l'élection européenne.
00:10 C'est votre Grand Rendez-vous ce dimanche, au moment où l'exécutif tente d'affirmer son autorité après le blocus de Sciences Po Paris et les échauffourées sur place.
00:19 Alors, nous vous demanderons de quoi les images des derniers jours sont le révélateur.
00:23 La France insoumise qui veut en tous les cas mettre le sujet de Gaza au cœur de la campagne des Européennes.
00:27 Une campagne qui s'accélère après le discours à la Sorbonne sur l'Europe d'Emmanuel Macron.
00:31 Le président est-il à son tour en train de campagne ? Vous nous le direz.
00:35 Au centre du débat aussi la question de la GPA que vous avez relancée sur la scène européenne.
00:40 On va s'y arrêter, François-Xavier Bellamy, avec une exigence de précision sur un tel sujet concernant la directive européenne et notre sondage exclusif C News Europain et le JDD.
00:50 Nous évoquerons également l'avenir de la droite, bien sûr, qui se joue en grande partie lors de ces européennes.
00:55 Et pour vous interroger sur tous ces sujets, je suis entourée de mes camarades Nicolas Barré-Lézeco.
00:59 Bonjour à vous, cher Nicolas.
01:01 Bonjour Sonia.
01:01 Et notre journaliste politique à C News, Florian Tardif.
01:04 Bonjour et bienvenue, Florian.
01:06 Bonjour Sonia.
01:07 Après l'occupation de Sciences Po Paris, accompagné, François-Xavier Bellamy, d'échauffourées de face à face tendues ou les revendications des étudiants font écho,
01:16 contestation qui agite certains campus américains.
01:18 Il y a eu un accord qui a été négocié par la direction.
01:21 Je rappelle que le blocus de Sciences Po a été accompagné par des élus de la France insoumise et des candidats comme Rima Hassan.
01:26 Comment qualifiez vous, avec un peu de recul, ce qui s'est passé ?
01:31 Moi, je pense aujourd'hui à tous ceux qui ont aspiré à rejoindre cette école, tous ceux pour qui elle a été un synonyme d'émancipation,
01:41 pour tous les Français qui y voient un lieu qui a été celui de la formation d'une partie de notre élite,
01:47 tous ceux qui voyaient dans Sciences Po le symbole de la méritocratie et qui sont aujourd'hui effondrés de voir ce que cette école est devenue,
01:54 le symbole du renoncement, le symbole de la démission.
01:59 Parce qu'il y a plusieurs choses dans cette affaire.
02:01 Il y a évidemment la mobilisation des étudiants qui, depuis plusieurs semaines, s'accompagnent de pratiques et de paroles qui sont révoltantes.
02:11 On se souvient qu'il y a un mois, une étudiante de confession juive a été empêchée de rentrer dans un amphi, parce qu'elle avait un nom à consonance juive.
02:21 On se souvient que le Premier ministre était venu d'ailleurs à Sciences Po, quelques heures seulement plus tard, pour dire la gravité de ce qui venait de se produire.
02:28 On se souvient de ces manifestations d'antisémitisme que l'on a vues, parce que c'est de l'antisémitisme se répéter jusqu'au cours des derniers jours.
02:36 C'est une chose, mais peut-être plus grave encore, d'une certaine manière.
02:41 C'est la démission de la direction de Sciences Po, et c'est le gouvernement qui félicite cette direction.
02:47 Pourquoi des démissions ?
02:49 Vous parliez de cet accord, mais en réalité, il revient à dire que les étudiants qui bloquent, qui insultent, qui menacent,
02:58 qui exercent une violence sur tous ceux qui ne bloquent pas, qui voudraient simplement étudier, que ces étudiants-là, on leur donne raison.
03:04 La direction renonce à toutes les procédures de sanctions engagées contre des étudiants qui se seraient rendus coupables de quelque faute que ce soit.
03:13 Elle accepte d'organiser un grand débat, de mettre tout le monde autour de la table.
03:17 Mais depuis quand est-ce qu'on met tout autour de la table avec un tel relativisme ?
03:21 Depuis quand est-ce qu'on met l'antisémitisme autour de la table ?
03:24 On va organiser un grand débat sur la légitimité de ces expressions antisémites ?
03:28 La direction de Sciences Po Paris est en train d'organiser et de nourrir l'antisémitisme ?
03:32 Elle a accepté l'organisation de ce débat, là où sa responsabilité minimale aurait été évidemment de dire qu'il y a de l'intolérable,
03:39 qu'il y a des choses qu'on n'acceptera jamais, qu'il y a notamment dans cette école-là.
03:44 Donc elle devrait dénier cette direction, si on vous comprend bien ?
03:46 Moi, je crois qu'il faut même aller plus loin.
03:47 Je pense que si aujourd'hui cette dérive devait se continuer, plutôt que de soutenir la direction, parce que c'est ce que fait le gouvernement,
03:55 Sylvie Retaillot remercie l'administrateur de Sciences Po qui a mis en œuvre cet accord de la honte.
04:02 Plutôt que de soutenir une telle dérive, je crois que le gouvernement devrait au contraire stopper les financements publics à Sciences Po,
04:10 parce qu'on ne peut pas financer une école qui est devenue le lieu d'un antrisme mélangé de gauchisme et d'islamisme
04:18 qui légitime des propos antisémites et des actes de violence, y compris contre des journalistes, et y compris d'ailleurs contre les journalistes de CNews.
04:27 Évidemment, auquel on apporte notre soutien.
04:29 Vous évoquez cet épisode qui s'est déroulé devant les yeux d'Emeric Caron.
04:35 Est-ce qu'on peut juste revenir là-dessus ?
04:36 Parce que c'est quand même très grave.
04:38 Qui, pour être objectif, dit "pas de violence, pas de violence" face à notre caméra qui se fait,
04:42 et notre journaliste aussi, qui se fait bousculer, évidemment, et menacer un entent, ce qui est dit d'ailleurs.
04:48 Et on entend ce que la foule autour de cette journaliste scande en exigeant que la caméra soit dégagée,
04:58 que les journalistes se fassent dégager de la manifestation.
05:01 Qu'est-ce qu'on aurait dit, Sonia Mabrouk, si cela s'était produit dans une manifestation de droite ?
05:06 Et si d'autres journalistes avaient été traités de cette manière devant des parlementaires dans une manifestation de droite ?
05:13 Et là, c'est l'extrême gauche et on devrait accepter ça ?
05:15 Et là, on devrait considérer que c'est normal que des manifestants...
05:18 Qui accepte François-Xavier Bélamy ?
05:19 Parce que pour être le Premier ministre, Gabriel Attal a affirmé que l'exécutif ne transigera pas.
05:24 Vous avez rappelé qu'il avait été sur place il y a quelques temps.
05:27 Il avait affirmé que le pas de vague s'était terminé.
05:29 Vous pensez que ce ne sont que des mots ?
05:31 Qu'il y a une hypocrisie de la part du Premier ministre ?
05:33 Mais alors, qu'est-ce qu'il dit de se communiquer de sa propre ministre de l'Enseignement supérieur,
05:38 Mme Retaillau, qui félicite la direction pour cet accord ?
05:41 Qu'est-ce que c'est que cet accord ?
05:42 Sinon, une démission.
05:43 Qu'est-ce que ça veut dire ?
05:45 Accepter de ne sanctionner aucun étudiant impliqué,
05:48 y compris dans des dégradations, dans des destructions, dans des propos antisémites ?
05:52 Qu'est-ce que c'est organiser un débat avec les bloqueurs en mettant autour de la table
05:56 ceux qui cassent, ceux qui bloquent,
05:59 ceux qui empêchent ce lieu d'études de continuer de faire son travail ?
06:03 Et pardon de le dire, mais Gabriel Attal, c'est la contradiction absolue
06:08 avec le discours d'investiture qui lui avait valu d'être reconnu comme une promesse de changement.
06:14 Gabriel Attal avait dit dans son discours, vous vous en souvenez peut-être,
06:18 il avait dit "tu casses, tu payes".
06:21 Aujourd'hui, c'est l'exact inverse.
06:23 C'est "tu menaces, tu gagnes, tu bloques, tu l'emportes".
06:28 C'est exactement comme ça que se comporte le gouvernement.
06:30 Il donne raison à ceux qui, aujourd'hui, sont capables de pousser le plus loin l'indécence.
06:35 Monsieur Bellamy, vous proposez aujourd'hui de stopper les financements publics
06:40 à l'égard de Sciences Po, mais ce phénomène ne se limite pas uniquement à Sciences Po.
06:44 Est-ce qu'il faudrait l'étendre à l'ensemble des universités où se déroulent ces différentes actions ?
06:50 D'abord, c'est quelque chose qui aurait dû être fait par le passé
06:53 quand des actes de cette nature ont été commis.
06:55 Rappelons que Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes,
06:59 à Sciences Po Grenoble, lorsque deux professeurs de Sciences Po Grenoble
07:03 avaient été mis à pied parce qu'ils avaient contesté le terme d'islamophobie,
07:07 ça leur avait valu d'être accusés en place publique.
07:10 On avait même affiché leur visage à l'entrée de l'IEP.
07:13 Eh bien, lorsqu'ils ont été mis à pied,
07:16 Laurent Wauquiez avait retiré la subvention de la région à Sciences Po Grenoble.
07:20 Je crois que c'est cette fermeté-là dont nous avons besoin aujourd'hui.
07:23 Et il me semble que c'est la condition pour éviter la contagion.
07:26 Parce que quand Sylvie Retailleau félicite la direction de Sciences Po,
07:29 elle dit "Allez-y".
07:32 Virtuellement, le gouvernement est en train de dire à tous les bloqueurs
07:34 "Allez-y, vous aurez raison, toutes les forces d'extrême gauche de ce pays"
07:37 et quand même, c'est aussi d'un détournement politique du monde universitaire
07:41 que l'on voit les effets ici.
07:43 C'est le discours de Jean-Luc Mélenchon qu'on écoute dans la rue devant Sciences Po
07:46 avec un silence religieux.
07:48 Ce sont des étudiants qui sont liés à la France insoumise
07:50 qui organisent ces manifestations.
07:52 Et donc Sylvie Retailleau dit "Allez-y, vous aurez raison partout, vous ferez la même chose".
07:56 Monsieur Bellamy, est-ce que ce sont des étudiants pour vous
07:59 pro-palestiniens et dans ce cas-là, il peut y avoir une légitimité, évidemment,
08:02 à dénoncer ce qui se passe et ce qui est en cours à Gaza
08:05 et vous nous direz ce que vous en pensez
08:06 ou est-ce que vous estimez que c'est un soutien au Hamas
08:10 et là, c'est un soutien à un groupe terroriste ?
08:12 De quoi, selon vous, ces étudiants sont-ils responsables ou coupables, si on vous écoute ?
08:16 Je crois que la préoccupation pour le peuple palestinien, elle est parfaitement légitime
08:21 et il y a aujourd'hui une souffrance immense des populations civiles de Gaza.
08:24 Comment ne pas le dire ?
08:26 Mais pour pouvoir dénoncer cette souffrance,
08:29 encore faut-il s'attaquer à ceux qui l'ont causé d'abord.
08:32 Et ceux qui l'ont causé, c'est d'abord le Hamas.
08:35 Et voilà ce qu'on n'entend jamais dans ces manifestations.
08:38 Parce que qui a déclenché cette agression du 7 octobre
08:42 qui allait mécaniquement entraîner les populations civiles de Gaza
08:45 dans cette situation infernale ?
08:47 Qui aujourd'hui encore retient des otages israéliens
08:50 et refuse les propositions de trêve proposées par Israël
08:54 à la condition de la libération de ces otages ?
08:56 Eh bien, c'est le Hamas.
08:57 Et on entend aujourd'hui les étudiants qui manifestent,
09:00 qui condamnent avec vigueur Israël,
09:03 qui condamnent même Israël à la disparition,
09:06 parce que c'est ça qu'on entend dans les slogans qui sont proposés.
09:08 Oui, c'est le fameux slogan de la rivière à la mer.
09:10 Est-ce que quelqu'un qui entend ce slogan,
09:13 selon vous, a sa place au Parlement européen ?
09:15 Là, vous parlez de Reema Hassan, qui est...
09:19 Mais vous savez qu'au Parlement européen,
09:20 la France insoumise s'est déjà distinguée
09:22 en refusant de considérer que le 7 octobre était un attentat terroriste.
09:29 La France insoumise au Parlement européen
09:31 s'est même distinguée de son propre groupe, bien souvent,
09:34 par ce refus de dire les choses,
09:36 et de dire que le 7 octobre est effectivement un acte terroriste
09:40 commis contre des populations civiles israéliennes,
09:43 commis contre des personnes parce qu'elles sont israéliennes.
09:46 Est-ce que la bataille est politique ou doit être judiciaire ?
09:48 C'était déjà le début.
09:49 C'est-à-dire qu'en parlant seulement de crimes de guerre,
09:53 on voulait nous faire croire,
09:54 la France insoumise aurait voulu nous faire croire
09:57 qu'il y avait un conflit entre deux armées,
09:58 mais le 7 octobre, ça n'était pas un conflit entre deux armées.
10:01 Face à cela, est-ce que la bataille doit être politique ?
10:03 Sur le champ des idées et ces projets contre projets,
10:06 ou doit-elle être judiciaire puisqu'on sait que de nombreuses,
10:09 certaines personnalités comme Rima Hassan,
10:11 ou Mathilde Panot ont été convoquées
10:13 dans le cadre d'une enquête pour apologie de terrorisme ?
10:16 Rima Hassan, je crois que j'ai été le premier à employer ces termes
10:19 quand elle a été nommée candidate sur la liste de la France insoumise.
10:22 Elle avait déclaré après le 7 octobre
10:24 à une question qui lui était posée sur le fait de savoir
10:27 si l'action du Hamas était légitime.
10:29 Elle avait répondu oui.
10:31 Elle a cherché ensuite à s'en expliquer de toutes les manières possibles.
10:34 Mais Rima Hassan a dit que l'action du Hamas
10:36 après le 7 octobre était légitime.
10:38 J'appelle ça de l'apologie du terrorisme.
10:41 On vit dans un pays de liberté et moi, j'aime la liberté.
10:44 Je défendrais toujours la liberté et la liberté d'expression.
10:47 Mais la liberté, ça veut dire aussi la responsabilité.
10:50 Et il n'y a pas de liberté sans responsabilité.
10:52 Et donc, Mme Hassan doit répondre de ce qu'elle a dit
10:55 parce que l'apologie du terrorisme, c'est évidemment un délit,
11:00 qu'elle doit répondre de ce qu'elle a dit.
11:01 Ça me paraît normal dans un pays de liberté et de responsabilité.
11:04 Le communiqué de la France insoumise et Mathilde Panot
11:06 qui préside quand même un groupe parlementaire,
11:08 est-ce que c'est la même chose pour vous
11:10 ou est-ce qu'il y a un risque de judiciarisation du débat politique
11:13 en pleine campagne des Européennes,
11:15 quelle que soit l'avis que l'on porte sur les candidats ou la personne ?
11:18 Vous savez, ça n'a jamais tellement dérangé la France insoumise.
11:21 Ça n'a jamais dérangé la France insoumise de chercher à censurer,
11:25 on en parlait à l'instant avec le cas de vos journalistes,
11:27 les discours qui leur déplaisaient.
11:29 Ça n'a jamais dérangé l'extrême gauche
11:32 d'empêcher les événements qui lui déplaisaient dans le monde universitaire.
11:35 Ça n'a jamais empêché l'extrême gauche,
11:37 les scrupules n'ont jamais retenu l'extrême gauche
11:39 de lancer, de déclencher des interdits d'expression
11:44 contre des professeurs, des chercheurs, des étudiants
11:47 dont les opinions leur déplaisaient.
11:49 Donc aujourd'hui, si vous voulez, ce ne sont peut-être pas les lamentations
11:52 de l'extrême gauche sur la liberté d'expression
11:54 qui me paraissent les plus crédibles.
11:55 Je le redis, moi je crois au débat politique,
11:57 je crois à la liberté d'expression,
11:59 mais je crois aussi qu'il n'y a pas de liberté sans responsabilité.
12:01 Le débat politique, on va y entrer,
12:02 en tout cas, on va le poursuivre, notamment sur la GPA
12:05 que vous avez relancée sur la scène européenne
12:07 et puis l'engagement du président après son discours sur l'Europe.
12:10 À tout de suite pour en parler.
12:11 La suite du grand rendez-vous avec notre invité ce dimanche,
12:19 François-Xavier Bellamy, tête de liste LR pour les européennes.
12:22 On va bien sûr largement parler de cette campagne.
12:25 Et tout d'abord, vous avez évoqué, François-Xavier Bellamy, une victoire.
12:28 Jeudi 25 avril sur les réseaux sociaux en référence,
12:31 je vous cite, à l'adoption de votre proposition d'inclure la GPA
12:36 dans la directive européenne contre la traite des êtres humains.
12:39 Alors avant d'aller sur le fond, c'est important d'être précis.
12:42 En fait, le Parlement européen ne fait pas de la GPA en tant que telle.
12:45 Et vous nous direz si c'est le cas.
12:46 Une forme de traite d'êtres humains, comme certains l'ont dit ou écrit.
12:50 Mais les heureux députés se sont prénoncés sur l'exploitation de la GPA.
12:53 Donc les GPA forcées.
12:55 Est-ce à dire que depuis plusieurs jours, le débat politique est biaisé ?
12:59 Puisque on a beaucoup parlé de la GPA,
13:01 mais ici, c'est la GPA forcée qui est dans le viseur.
13:04 Non, c'est bien la gestation pour autrui qui, pour la première fois,
13:06 est incluse dans un texte contraignant, une directive européenne
13:11 au titre de la lutte contre la traite des êtres humains.
13:14 Et d'ailleurs, le Parlement européen a expressément refusé
13:17 de faire des distinctions entre des types ou des formes de GPA.
13:20 Certains collègues du groupe RINOU, le groupe Emmanuel Macron,
13:25 certains collègues avaient proposé de ne sanctionner que la gestation pour autrui forcée.
13:30 Et cet amendement a été rejeté.
13:32 Et donc, c'est bien la gestation pour autrui en tant que telle
13:35 qui est considérée comme une pratique susceptible d'être assimilée
13:38 à de la traite d'êtres humains.
13:39 Et moi, j'invite tous les journalistes qui se prononcent sur cette question en ce moment,
13:44 notamment le service public qui multiplie les affirmations en évoquant des fake news,
13:48 à nous contacter simplement pour qu'on puisse leur montrer la réalité du texte
13:52 et revenir avec eux sur le débat parlementaire.
13:54 C'est une exploitation financière ?
13:56 C'est l'exploitation...
13:57 Qu'est-ce qu'ils ont entendu derrière ce terme ?
13:58 D'abord, encore une fois, c'est une directive.
14:00 Donc la première chose, c'est que les États membres vont devoir la transposer.
14:03 Ils ont une latitude d'interprétation pour cela,
14:05 et notamment parce qu'ils restent souverains sur leur politique familiale.
14:07 Et moi, je ne veux pas attenter à la souveraineté des États membres
14:10 en matière de politique familiale.
14:12 Mais pour la première fois, encore une fois,
14:13 il sera été un combat porté par des parlementaires de bords politiques différents.
14:20 J'ai déposé ces amendements avec des collègues de mon groupe, le PPE.
14:24 J'ai pris cette initiative, mais elle a été soutenue dès le départ
14:27 par les deux rapporteurs du texte qui appartiennent à un groupe de gauche,
14:31 par des parlementaires socialistes et par des parlementaires de droite.
14:35 Et donc, on voit bien au fond que c'est une majorité forte,
14:39 non seulement au Parlement européen, mais en Europe.
14:41 On va en parler, mais pardonne-moi, je reste sur le fond.
14:42 Expliquez-nous, parce que là, on a du mal à comprendre.
14:45 Si je reprends les termes de la directive, il est écrit,
14:47 ouvrez les guillemets, en ce qui concerne la traite au fin de l'exploitation
14:51 de la gestation pour autrui.
14:52 Il a présent une directive ciblée personne qui force les femmes à être
14:56 mère porteuse ou qui les amène à agir ainsi par la ruse.
14:59 Est-il écrit noir sur blanc sur le texte adopté, qui force les femmes
15:02 donc dans le cadre d'un contrat, ce qui est la GPA la plus répandue.
15:05 Ce que vous lisez, en effet, ce sont les attendus, les considérants du texte.
15:10 Mais la directive elle-même, si vous prenez son article 3,
15:13 elle inclut à titre minimal, dans les cas des traites d'êtres humains,
15:17 c'est-à-dire dans les cas que tous les États membres doivent reconnaître
15:19 comme de la traite est incluse la gestation pour autrui.
15:22 On ne va pas revenir trop dans la technique parce que je pense que c'est pas ça qui...
15:25 Mais ce qui est très important, c'est d'être précis.
15:27 Moi, je n'ai jamais prétendu que cette directive conduirait à l'interdiction
15:31 unilatérale de la GPA dans ce bureau.
15:33 Parce qu'il y a une marge d'interprétation des États membres, en effet.
15:37 Donc les États vont devoir l'adapter à leurs droits nationaux.
15:39 Ils sont libres de le faire ou pas ?
15:41 Mais je crois que c'est une étape importante.
15:42 Monsieur Bellamy, ils sont libres de le faire ou pas ?
15:44 Ils ont une latitude parce que la directive reconnaît leur souveraineté
15:47 en matière de politique familiale.
15:49 Et encore une fois, moi, je ne conteste pas cette souveraineté.
15:51 Donc je n'ai jamais prétendu que cette directive constituait une interdiction pure et simple.
15:56 Mais certains ont analysé cette directive de cette manière-là.
16:00 Et c'est pour ça qu'il faut être précis.
16:01 Et c'est pour ça qu'en effet, on est à la disposition de tous les journalistes
16:04 qui s'interrogeront sur cette question.
16:05 Soyons précis, en effet.
16:06 Mais pour le coup, et tous les juristes l'ont remarqué,
16:09 il y a déjà eu plusieurs articles de doctrine qui ont été publiés suite au vote
16:12 parce que c'est une longue histoire.
16:13 Ça a été un an et demi de travail, de discussion, de négociation
16:17 avec des forces politiques, je le disais, de bords différents.
16:20 Et moi, je crois que c'est une étape importante parce que d'abord,
16:22 c'est un combat pour la dignité humaine, pour la dignité des femmes
16:26 qui ne peuvent pas être réduites à un corps qu'on peut louer, qu'on peut exploiter,
16:30 pour la dignité des enfants qui ne peuvent pas redevenir l'objet d'un contrat marchand.
16:34 Moi, je reconnais parfaitement le désir d'enfant, sa légitimité, sa beauté même.
16:38 Je comprends parfaitement que ce soit difficile de vivre avec un désir d'enfant
16:43 qui ne peut pas être comblé, soit parce qu'une situation de vie fait que ce n'est pas le cas,
16:49 soit parce que l'âge, tout simplement, vous savez, la gestation pour autrui,
16:52 j'ai entendu dire que c'était un combat homophobe,
16:54 mais elle est très largement pratiquée par des couples hétérosexuels.
16:57 Ça n'a rien à voir avec la question de l'homosexualité.
16:59 Simplement, je crois qu'on devrait tous pouvoir dire,
17:01 quelles que soient nos convictions,
17:03 quelles que soient nos convictions politiques ou nos orientations personnelles,
17:06 on devrait tous pouvoir dire que ce n'est pas un progrès
17:09 qu'une vie humaine puisse de nouveau faire l'objet d'un contrat.
17:12 Il y a surtout une majorité de Français à en croire.
17:13 Notre sondage, c'est News Europein, le JLD,
17:15 et c'est une majorité quand même qui est assez nette,
17:17 de 59% des Français qui y sont favorables.
17:20 Vous avez employé des mots assez importants,
17:22 comme celui de la dignité humaine, à ça de dire
17:25 que cette majorité de Français ne comprend pas le débat qui a trait à la dignité humaine ?
17:29 Mais je pense que le vrai sujet, c'est que quand on pose la question de manière ouverte,
17:35 je pense que les sondages...
17:36 C'est la faute du sondage ?
17:38 Non, pas du tout.
17:38 C'est souvent ce qu'on nous dit à la Ressource Politique,
17:40 quand ça ne va pas dans le bon sens.
17:41 D'abord, vous avez des sondages sur la GPA,
17:43 il y en a eu d'autres qui donnaient des résultats différents.
17:46 Je crois surtout que ce qui compte,
17:47 c'est que les Français sachent ce dont il s'agit vraiment.
17:49 J'ai accueilli au Parlement cette semaine, d'ailleurs,
17:51 pour marquer ce jour important, des juristes,
17:53 des spécialistes de droit international.
17:55 Et puis, j'ai accueilli aussi Olivia Morel,
17:57 qui elle-même est née d'une GPA et dont le témoignage est absolument différent.
18:00 Dans le journal du dimanche.
18:02 Elle est aujourd'hui à la une du JLD
18:04 et j'en suis très heureux parce qu'il faut entendre sa voix.
18:06 Olivia Morel, elle n'est pas habitée par une conviction religieuse ou politique,
18:11 mais d'abord par son expérience personnelle.
18:13 Et ce qu'elle dit, c'est que être né de GPA,
18:17 c'est savoir que votre vie est le résultat d'un contrat.
18:22 Et que tout en étant évidemment reconnaissante de ce que la vie lui a donné,
18:29 il faut écouter son témoignage parce qu'il dit la gravité de ce qui se joue
18:33 dans le fait que sur notre sol, on puisse de nouveau faire d'un enfant
18:37 l'objet d'un contrat marchand.
18:38 Si vous êtes au pouvoir, la GPA est interdite
18:41 et qu'il y a des enfants qui sont nés sous GPA dans d'autres pays
18:44 et qui arrivent en France.
18:45 Vous ne les reconnaissez pas ?
18:46 C'est vrai que le vrai grand sujet, d'abord la GPA,
18:48 la GPA elle est interdite en France aujourd'hui.
18:50 Mais vous avez une hypocrisie.
18:52 Il y a des enfants qui sont...
18:52 Moi, je m'étonne d'entendre des ministres du gouvernement
18:54 ou des parlementaires de la majorité qui aujourd'hui en font la publicité,
18:58 alors qu'en réalité...
18:59 Lesquels ?
19:00 Je pense à...
19:01 Ils ne s'en cachent pas, donc ce n'est pas une accusation,
19:02 mais je pense à Clément Beaune qui s'exprimait sur le sujet tout récemment.
19:06 Je crois aujourd'hui qu'on doit défendre notre droit
19:09 et qu'il faut d'abord défendre l'application de la loi.
19:13 Si j'étais au pouvoir, je crois que la chose la plus importante à faire,
19:17 ce serait d'abord d'obtenir une interdiction internationale.
19:20 D'accord, mais des enfants nés sous GPA arrivent en France.
19:23 Que faites-vous ? Vos pouvoirs, vous les laissez dans un vide ?
19:25 Mais vous voyez bien que la question que vous posez, elle vient déjà du fait
19:27 que nous assumons que notre droit soit retourné.
19:28 Mais j'interroge votre pragmatisme.
19:30 Vous savez qui était là à l'événement qu'on a organisé cette semaine
19:32 pour marquer ce vote ?
19:33 Vous ne répondez pas à monsieur Benhamou.
19:34 Si, c'est très important.
19:35 On avait l'ambassadeur d'Haïti.
19:38 Et l'ambassadeur d'Haïti est venu spontanément à cet événement
19:41 pour dire qu'il nous remerciait d'avoir porté ce combat
19:44 parce qu'aujourd'hui, dans un pays comme le sien,
19:46 des femmes qui sont effectivement dans une situation de détresse économique,
19:49 dans une immense précarité, sont contraintes de recourir à cette pratique
19:53 pour pouvoir simplement survivre et faire vivre leurs enfants.
19:56 Eh bien, je crois qu'encore une fois, nous gagnerions tout, nous, la France.
20:00 D'ailleurs, ce n'est pas moi qui le dis, c'était Manuel Valls
20:02 quand il était Premier ministre socialiste.
20:04 La France devrait porter.
20:05 Vous au pouvoir ?
20:07 Les enfants qui sont nés, évidemment qu'on reconnaît leur existence.
20:09 Donc vous restez dans cette hypocrisie que vous dénoncez aujourd'hui ?
20:11 Mais non, justement, je sors de cette hypocrisie par l'interdiction internationale.
20:15 Mais évidemment, personne ne va nier aux enfants qui sont là
20:18 le droit de vivre.
20:20 Je veux dire, ce serait aberrant de penser.
20:22 Et encore une fois, je le redis, j'ai accueilli au Parlement européen
20:24 cette semaine Olivia Morel, qui est née de GPA.
20:26 Évidemment, elle est française, c'est une citoyenne française.
20:28 Personne ne lui dénie cette qualité, ce droit.
20:31 Et sa parole compte. Et écoutez sa parole.
20:33 Et moi, je dis à tous les gens qui nous disent qu'ils se préoccupent
20:35 des enfants qui sont nés de GPA, si vous vous en préoccupez vraiment,
20:38 commencez par l'écouter, elle et tous ceux qui, comme elle, portent le témoignage
20:41 des épreuves qu'ils ont vécues par le fait même de cette pratique.
20:44 Si les sondages donnent ce qu'on voit, à 59%, en sont favorables.
20:47 Au fond, ce n'est pas tout simplement parce que les Français se disent
20:50 "c'est une affaire de vie privée, tout ça, il est inutile de s'acharner
20:55 sur les gens qui ont recours à la GPA et pourquoi pas laisser ça
21:00 au libre arbitre de chacun ?
21:01 On ne s'acharne sur personne, mais on a porté simplement le combat,
21:07 encore une fois, je le redis avec des parlementaires de gauche
21:10 comme de droite, le combat de la dignité humaine, qui consiste à dire que
21:14 jamais en Europe, si l'Europe est fidèle à elle-même,
21:17 jamais le marché ne devrait pouvoir se saisir d'une vie.
21:20 Il y a des limites au marché, il y a des limites au tout-marché.
21:23 Et moi, je suis heureux de voir qu'il existe encore une gauche
21:25 qui est fidèle à ses convictions et qui sait dire en effet
21:27 qu'il y a des choses qui ne s'achètent pas et qui ne se vendent pas
21:30 parmi lesquelles la vie d'un enfant.
21:31 Lorsque Marion Maréchal réagit en écrivant "Où est la maman ?"
21:34 au sujet d'une annonce Carneros, si je puis dire, du couple homosexuel
21:38 formé par le créateur Simon Porte-Jacquemus et son compagnon,
21:41 certains hurlent à l'homophobie. Ils ont tort ?
21:45 Mais je vous le disais, encore une fois, ce n'est pas une question d'homophobie.
21:47 Ça ne peut pas être une question d'homophobie parce que la GPA,
21:50 elle concerne d'abord des couples hétérosexuels.
21:53 En majorité ?
21:54 Oui, parce que ce que montrent les statistiques,
21:56 oui, aujourd'hui, il y a beaucoup de couples hétérosexuels.
21:58 C'est difficile d'avoir des statistiques parce que, évidemment,
22:00 c'est une pratique qui est interdite en France.
22:02 Donc, on n'a pas de chiffres précis.
22:03 Mais ce qu'on sait, et je le redis, c'est le cas d'Olivia Morel, par exemple.
22:07 Ce qu'on sait, c'est qu'aujourd'hui, vous avez beaucoup de couples hétérosexuels
22:09 qui, parce que pour beaucoup de raisons différentes, d'ailleurs,
22:14 choisissent de recourir à cette pratique.
22:15 Mais donc, vous les comprenez, ces gens ?
22:17 Moi, je comprends le désir d'enfant.
22:19 Je comprends le désir d'enfant. Je le respecte absolument.
22:21 Mais en revanche, je ne comprends pas que le désir autorise tout.
22:25 Et évidemment, aujourd'hui, je crois qu'on a le droit
22:27 et même le devoir de redire cette chose toute simple.
22:30 Je le répète que la vie d'un enfant ne peut pas être l'objet d'un contrat.
22:32 Et ce n'est pas homophobe de dire ça.
22:34 Mais pour moi, une question.
22:35 La question qu'on vous pose par rapport à l'hétérosexualité,
22:36 c'est que comme vous êtes opposé, je crois, encore aujourd'hui,
22:39 au mariage pour tous et que d'autres responsables politiques ont évolué,
22:42 notamment de la sphère de la droite, comme Bruno Le Maire,
22:45 Gérald Darmanin ou Christophe Béchut.
22:47 La question est, est-ce que sur ce sujet-là, vous avez vous-même
22:50 évolué dans le sens où vous avez changé d'avis ?
22:51 Non, mais moi, vous voyez, c'était exactement la cohérence de cet engagement.
22:55 Je ne m'opposais pas à cette réforme pour le clivage inutile
23:01 qui entretenait les fractures de la société française.
23:03 Je m'y opposais parce que je voyais derrière cette évolution
23:06 la perspective d'une marchandisation et d'une technicisation de la vie humaine.
23:10 Derrière le mariage pour tous ?
23:11 Bien sûr, parce que le mariage, et d'ailleurs, on a bien vu que c'est ce qui s'est produit.
23:14 Pas obligé d'être marié pour recourir à la GPA ?
23:17 C'est ce que j'avais dit à l'époque.
23:18 En réalité, cette évolution, elle avait pour but d'ouvrir la voie
23:21 à l'extension de la PMA, donc de la technicisation de la reproduction
23:26 et à la gestation pour autrui.
23:27 Et je constate qu'on y est, avec quelques années de recul.
23:31 Vous pensez que le mariage pour tous a entraîné à nourrir la GPA ?
23:35 Non, mais le principe, c'est toujours au nom de cette idée d'égalité.
23:38 Vous voyez que l'on va... Moi, je crois à l'égalité,
23:41 mais je crois que l'égalité, ça consiste d'abord à défendre l'égalité
23:44 des plus vulnérables, des plus fragiles.
23:46 Et je le redis en particulier, faire en sorte que les enfants
23:49 ne soient pas l'objet d'un contrat.
23:50 Vous le conduis à une généralisation, à une pratique de la GPA ?
23:55 Dès ce moment-là, j'aurais préféré que le débat soit clair
23:58 et qu'on propose aux Français la réalité du projet complet,
24:01 c'est-à-dire faire en sorte, effectivement, qu'on rentre dans le monde,
24:05 Georges Fenech le disait tout à l'heure sur votre plateau,
24:06 dans le monde du droit à l'enfant.
24:08 Et moi, je comprends le désir d'enfant,
24:10 mais je combattrai toujours le droit à l'enfant.
24:11 Mais vous êtes toujours contre le mariage pour tous ?
24:14 Encore une fois, c'était le sens de mon engagement.
24:18 Si on arrivait au pouvoir, d'abord, la première chose à dire,
24:22 c'est que ce n'est pas aujourd'hui les questions les plus urgentes
24:24 pour la France.
24:25 Si on arrivait au pouvoir, ce ne serait évidemment absolument pas
24:28 le sujet de revenir sur cette loi.
24:29 Ce débat, il a eu lieu, ce débat, il est passé.
24:31 Mon but n'est pas, encore une fois, de fracturer les Français.
24:34 Et j'en veux d'ailleurs beaucoup à ceux qui utilisent
24:36 les questions dites sociétales pour créer de la division
24:39 et de la fracture dans un moment où la France aurait besoin
24:41 de se retrouver.
24:42 À qui vous pensez ?
24:43 Parce que là, vous parlez d'un sujet éminemment sociétal avec la GPA.
24:46 Mais encore une fois, je l'ai porté avec le souci de réunir
24:49 et de rassembler.
24:50 Et c'est peut-être ce qui nous distingue.
24:51 C'est qui ?
24:52 C'est que moi, je crois à la nécessité de créer du consensus
24:57 autour de ces questions.
24:58 Non, mais aussi à côté des activistes du progressisme
25:01 qui voudraient toujours essayer de diviser les gens
25:04 autour de ces questions-là.
25:05 Moi, j'ai réuni, j'ai rassemblé.
25:07 Sur le sujet de la dignité humaine, on a été, je le redis,
25:10 des parlementaires de bords différents à porter ensemble
25:13 ce travail, de manière discrète, patiente, sans chercher
25:16 de coup d'éclat, mais simplement pour dire ce message tout simple
25:19 qui devrait toujours rester celui de l'Europe,
25:21 que jamais, jamais, on ne peut faire commerce de la vie
25:24 d'un être humain et de la vie d'un enfant.
25:25 L'Europe, justement.
25:26 On va en parler à travers le discours d'Emmanuel Macron.
25:28 Ce que vous en avez pensé et vos propositions.
25:30 À tout de suite.
25:31 La suite du grand rendez-vous Europe 1C News les éco.
25:38 Notre invité, tête de liste LR aux Européennes.
25:41 Et justement, on va en parler avec votre première question,
25:43 Florent Tardif.
25:44 Oui, monsieur Bellamy, Emmanuel Macron a tenu un discours
25:47 ce jeudi à la Sorbonne, ce discours Sorbonne 2, dit-il,
25:51 sur une Europe puissante, qui n'a pas convaincu,
25:54 visiblement, les Français, d'après les sondages.
25:57 Avant d'aborder le fond, est-ce que vous,
26:00 qui avez écouté ce discours, estimez que c'est un discours
26:02 de chef d'État ou de directeur de campagne aujourd'hui ?
26:06 C'est un discours de campagne.
26:07 Emmanuel Macron, comme tout citoyen français,
26:09 a parfaitement le droit de s'engager dans la campagne
26:11 des Européennes pour soutenir sa tête de liste.
26:14 Mais c'est évidemment un discours de campagne.
26:16 Et nous avons demandé, Eric Ciotti l'a fait en écrivant
26:20 au président de l'ARCOM et à la Commission nationale
26:22 des comptes de campagne, que cet événement soit réintégré
26:26 au budget de campagne de la majorité et évidemment,
26:29 au temps de parole de sa campagne.
26:32 Ce qui est la moindre des choses.
26:33 D'ailleurs, l'ARCOM a confirmé que cette demande était fondée
26:36 et qu'une très grande partie de ce discours devrait être décompté
26:39 comme étant du temps de parole politique.
26:41 Le président de la République, personne n'est dupe,
26:43 personne ne nous fera croire le contraire,
26:44 s'engage aujourd'hui parce qu'en réalité, la majorité est panique.
26:48 Et donc, il faut qu'il vienne à la rescousse de sa candidate.
26:51 Et c'est la raison pour laquelle il rentre dans le jeu
26:53 de cette campagne électorale.
26:55 Alors peut-être vous lui reconnaîtrez une conviction cohérente,
26:59 en tous les cas, en même temps sur l'Europe, justement.
27:04 Il parle de souveraineté européenne comme il l'a toujours fait.
27:06 Est-ce que vous diriez que c'est un discours qui acte
27:08 d'un sceau fédéral, comme on l'a beaucoup lu ces derniers temps ?
27:11 En réalité, Emmanuel Macron pousse en effet pour que l'Europe
27:17 signifie la dépossession de plus en plus grande de nos États
27:20 de leurs fonctions essentielles.
27:22 Et de ce point de vue-là, je voudrais revenir,
27:24 avant qu'on revienne au discours peut-être,
27:25 mais sur ce qu'on a appris hier soir de l'interview
27:29 qu'il a donnée à la presse quotidienne régionale.
27:32 Emmanuel Macron nous dit qu'il veut lancer un débat
27:36 sur la mutualisation de la dissuasion nucléaire
27:39 avec les pays européens.
27:41 Et cette expression est d'une gravité exceptionnelle.
27:46 Qu'est-ce qui est grave ?
27:47 Parce que là, nous touchons au nerf même de la souveraineté française,
27:51 de la souveraineté nationale.
27:52 D'abord, quand même, rappelons-le, ce n'est pas être pro-européen
27:55 que d'avancer dans cette voie, parce que ça n'a aucun sens.
27:58 La dissuasion nucléaire, elle repose bien sûr sur la maîtrise
28:02 d'une technologie qui coûte très cher aux Français,
28:04 qui est un investissement historique de notre pays
28:06 et en déposséder les Français, c'est évidemment une forfaiture
28:09 pour le président de la République s'il devait aller dans cette direction.
28:12 Mais cette forfaiture serait absurde parce que cette technologie
28:16 repose dans son utilisation sur un système institutionnel.
28:20 Pour que l'armée allemande aille intervenir sur un théâtre d'opération,
28:24 il faut que le Parlement allemand se réunisse,
28:26 qu'il lui donne un mandat, qu'un débat ait lieu
28:28 et que les conditions précises d'ouverture du feu
28:30 soient définies par les députés allemands.
28:33 La dissuasion nucléaire, elle repose sur l'inverse,
28:36 sur la légitimité très forte d'un président de la République
28:38 élu au suffrage universel, qui peut décider seul
28:41 d'engager les forces armées nationales et d'ouvrir potentiellement
28:44 le feu nucléaire sans avoir eu au préalable
28:47 de validation du débat parlementaire.
28:49 Mais M. Delany, je pourrais vous opposer à l'argument,
28:52 à savoir que ce n'est pas absurde également que les Italiens,
28:57 par exemple, bénéficient de la protection américaine
28:59 et non pas de la protection française.
29:01 Il s'agit justement d'utiliser potentiellement l'arme atomique.
29:04 Mais d'abord, ils en bénéficient déjà,
29:06 parce que la dissuasion nucléaire française,
29:08 elle bénéficie déjà à toute l'Europe.
29:10 C'est déjà un élément de réassurance pour toute l'Europe.
29:12 Et pour le coup, ça n'est pas nouveau.
29:14 Ça n'est jamais dit exactement comme ça.
29:16 Si, bien sûr.
29:16 Il y a toujours une ambiguïté volontaire.
29:18 Déjà, Nicolas Sarkozy.
29:20 Ce qu'on interprète comme étant nos intérêts vitaux.
29:23 D'abord, l'ambiguïté, elle est volontaire en effet,
29:25 parce que c'est le principe de la dissuasion.
29:27 Mais Nicolas Sarkozy a déjà formulé de manière très claire
29:30 le fait que les intérêts vitaux de l'Europe
29:33 faisaient partie des intérêts vitaux de la France.
29:35 Donc, il n'y a pas de nouveauté de ce point de vue-là.
29:37 Donc, il n'y a pas de rupture avec ce que dit Emmanuel Macron ?
29:39 Mais pour le coup, la grande rupture,
29:41 c'est quand Emmanuel Macron dit qu'il veut mutualiser
29:43 la dissuasion dans sa pratique.
29:44 Qu'est-ce que ça veut dire demain ?
29:46 Ça veut dire qu'on pourrait proposer
29:48 aux pouvoirs étatiques des autres pays européens
29:52 de faire intervenir la dissuasion française.
29:54 Qu'est-ce que ça veut dire concrètement ?
29:55 Est-ce que ça ne veut pas dire un parapluie français
29:57 plutôt qu'un parapluie américain ?
29:58 Je ne sais pas ce qu'il veut dire.
30:00 C'est ce qui existe déjà, par exemple,
30:01 les Italiens avec les Américains, c'est ce qui existe.
30:04 C'est-à-dire qu'il y a cette possibilité-là
30:07 qu'Emmanuel Macron, potentiellement,
30:09 avec cette interview, dénonce aujourd'hui.
30:11 Et c'est pour cela qu'il propose une réflexion.
30:13 Mais d'ailleurs, permettez-moi de dire
30:15 que je suis très inquiet qu'ils mettent sur le même plan
30:17 le fait que les pays européens portent la bombe américaine
30:21 avec la dissuasion française.
30:22 Parce que, est-ce que cette mutualisation veut dire que demain,
30:25 on devrait aussi demander l'accord de nos alliés américains
30:28 pour pouvoir mettre en œuvre la dissuasion nucléaire française ?
30:31 - Peut-être l'éviter. - Objectivement.
30:32 - C'est peut-être l'éviter justement. - Pardon de le dire,
30:34 mais ça devient vraiment du très grand n'importe quoi.
30:38 Et un chef de l'État français ne devrait pas dire ça.
30:42 L'ambiguïté stratégique, ça ne consiste pas à parler à tort et à travers
30:45 de ce qui constitue aujourd'hui la clé absolue de la sécurité nationale,
30:51 c'est-à-dire effectivement cette dissuasion
30:53 qui est fondée par définition d'abord sur le silence.
30:56 On doit, quand on est chef d'État,
30:58 on doit d'abord apprendre à se taire sur ce qui constitue,
31:02 encore une fois, le cœur de notre modèle de sécurité.
31:05 Et surtout, le point central, c'est que je vois bien
31:08 les attaques contre notre souveraineté.
31:10 Je vois bien aujourd'hui à quel point, par exemple,
31:12 la coalition allemande au pouvoir, d'autres pays européens
31:15 voudraient pouvoir obtenir que la France ne garde pas pour elle-même
31:21 la maîtrise de l'emploi du feu nucléaire.
31:24 Je voudrais à quel point, je vois à quel point,
31:27 beaucoup en Europe voudraient pouvoir contrôler notre dissuasion nucléaire.
31:31 C'est important, nos partenaires européens veulent nous affaiblir
31:33 sur un sujet aussi stratégique, important, même vital
31:36 que celui de l'arme nucléaire.
31:38 Bien sûr.
31:38 Alors, on peut parler encore d'unité au sein de l'Europe ?
31:42 Mais vous savez, l'Europe, mais c'est normal.
31:44 L'Europe, ce sont des États qui ont chacun leurs intérêts,
31:48 qui ont chacun leurs priorités, leurs lectures géopolitiques.
31:52 Et l'Europe, c'est un combat.
31:54 C'est un combat de tous les jours, avec des amis, bien sûr,
31:57 avec des alliés, mais avec des amis, vous n'êtes pas toujours d'accord sur tout.
32:00 Et ça suppose évidemment que les Français soient capables
32:03 de défendre leurs intérêts.
32:04 On a plutôt l'impression que c'est un combat interne
32:06 plutôt qu'externe aujourd'hui.
32:08 Le grand problème, ce n'est pas que, par exemple,
32:11 le chancelier allemand veuille défendre les intérêts de l'Allemagne
32:15 en faisant en sorte que la France devienne un élément complémentaire,
32:19 un élément qu'il maîtriserait demain dans cette maîtrise du feu nucléaire,
32:24 qui est une singularité française.
32:25 Le problème n'est pas que l'Allemagne défende ses intérêts.
32:27 Le problème, c'est que le chef de l'État français ne défende pas
32:30 les intérêts de la France.
32:31 C'est ça, le vrai problème aujourd'hui.
32:32 Vous voulez dire qu'Emmanuel Macron ne défend pas aujourd'hui
32:35 les intérêts de son propre pays ?
32:36 Quand je vais à Berlin et que je rencontre...
32:38 L'accusation est quand même forte.
32:39 Quand je vais à Berlin et que je rencontre les autorités allemandes,
32:42 effectivement, j'entends très souvent revenir cette petite musique
32:45 de la mutualisation de la diffusion nucléaire française.
32:47 Et je comprends les Allemands d'avoir cet agenda.
32:49 Mais moi, ce que je ne comprends pas, c'est que le chef de l'État français
32:52 soit prêt à y concourir.
32:53 Et c'est ça qui me paraît d'une grève.
32:54 Vous voulez dire, monsieur Bellamy, que le chef de l'État français
32:57 reprend les éléments de langage et même la rhétorique et la volonté
33:00 de pays qui veulent non pas nous nuire, ça reste quand même des partenaires,
33:03 en tout cas, fragiliser ce qui fait notre puissance aujourd'hui ?
33:06 Oui, et d'ailleurs, c'est vrai du nucléaire militaire.
33:08 Mais les deux sont parfaitement liés.
33:09 Ça a été vrai aussi du nucléaire civil, parce que les deux sont conjoints.
33:13 Vous ne pouvez pas avoir une dissuasion nucléaire militaire
33:16 si vous n'avez pas une filière nucléaire civile,
33:18 parce que c'est la maîtrise d'une technologie et que ça, c'est un tout.
33:20 Et qui a fragilisé le nucléaire en France, le nucléaire civil ?
33:24 Qui a fragilisé notre électricité nucléaire en faisant exploser
33:27 les factures des Français au passage et en nous rendant dépendants
33:30 du charbon et du gaz vendus par la Russie ?
33:32 Eh bien, c'est Emmanuel Macron.
33:34 C'est la gauche au pouvoir depuis 2012, alliée avec les Verts,
33:38 qui ont organisé la lutte contre ce qui constituait
33:41 une des forces historiques de notre modèle industriel.
33:43 Qui a fermé Fessenheim ?
33:45 C'est Emmanuel Macron qui a fait voter la programmation pluriannuelle
33:48 de l'énergie qui, aujourd'hui encore en vigueur, prévoit la fermeture
33:51 de tous les réacteurs nucléaires.
33:52 C'est Emmanuel Macron.
33:53 Donc il y a une cohérence.
33:54 Avant d'opérer un revirement.
33:56 Mais le revirement, pardon, on n'en voit pas la couleur,
33:58 parce que la programmation pluriannuelle de l'énergie en question,
34:00 elle est toujours en vigueur, alors que les projets de construction
34:04 de nouveaux nucléaires, eux, pour le coup,
34:05 on ne sait pas encore exactement comment ils se déploient.
34:07 Parlons de cohérence, justement, François-Xavier Bellamy.
34:08 Encore une question sur ce sujet, sur la droite européenne.
34:11 Comment rester dans le groupe ?
34:12 Et la question vous est souvent posée.
34:13 Comment rester dans le groupe PPE, qui est celui de madame Ursula von der Leyen,
34:18 tout en dénonçant l'Europe de madame Ursula von der Leyen ?
34:20 Est-ce que là, vous n'êtes pas vous-même dans un entre-deux
34:22 qui est totalement illisible ?
34:24 Bien sûr que non.
34:25 D'abord, Ursula von der Leyen n'était pas la candidate du PPE en 2019.
34:28 C'est Emmanuel Macron qui l'a imposé.
34:30 Et deuxièmement, je le redis.
34:31 Je ne sais pas si c'est, pardonnez-moi, si cette subtilité saute aux yeux de tout le monde.
34:35 Ce n'est pas du tout une subtilité.
34:36 Notre candidat en 2019, c'était Manfred Weber.
34:39 Et si Emmanuel Macron et Viktor Orban ne s'étaient pas associés
34:41 pour l'empêcher de devenir président de la Commission européenne,
34:44 Ursula von der Leyen serait restée ministre de la Défense en Allemagne.
34:47 Donc, c'est le choix d'Emmanuel Macron qui a conduit à cette situation.
34:51 Deuxième point, et c'est, je crois, le plus important.
34:53 Il faut que tous ceux qui nous entendent comprennent
34:55 à quoi ça ressemble l'Europe, le travail européen.
34:58 Attendez, juste sur vous, est-ce qu'il est exclu
35:02 que vous sortiez complètement du PPE si madame Ursula von der Leyen est reconduite ?
35:06 Mais moi, je crois qu'elle ne sera pas reconduite.
35:08 Envisageons ce qui peut arriver, qu'elle le soit.
35:11 Non, je crois qu'elle ne le sera pas.
35:13 Non, mais j'entends monsieur Bellamy, mais si elle l'est, que faites-vous ?
35:15 Et d'ailleurs, j'ai été le premier à dire qu'elle ne devait pas l'être.
35:19 Vous ne voulez pas m'entendre, mais sur la possibilité, si elle est reconduite, que faites-vous ?
35:23 Mais nous ne quitterons pas les lieux où il faut être pour agir.
35:26 Nous ne soutiendrons jamais la reconduction d'Ursula von der Leyen.
35:29 Ce n'est pas seulement une question de personnes, c'est une question de ligne politique.
35:32 Et moi, j'ai la conviction qu'elle ne sera pas reconduite par le travail que nous avons fait.
35:36 Vous avez un autre candidat ?
35:39 Je vous rappelle juste une chose toute simple.
35:42 Le congrès du PPE qui s'est réuni à Bucarest a voté sur son investiture.
35:48 Sur les 801 délégués présents au congrès, 400 seulement ont voté pour elle.
35:52 Ce qui veut dire que j'ai été avec Éric Ciotti, avec les Républicains,
35:56 nous avons été les premiers à dire qu'il ne fallait pas poursuivre pour un nouveau mandat avec Ursula von der Leyen.
36:02 Et nous avons été suivis par une majorité du PPE.
36:04 Et c'est là que ça va se jouer.
36:05 Et je suis à l'endroit où il faut être pour faire entendre la voix des Français.
36:09 L'Europe, c'est, je le disais, un combat quotidien, matin, midi et soir.
36:13 Il faut être sur la brèche parlementaire pour faire entendre la voix de ceux qui nous ont élus
36:18 et faire en sorte qu'ils puissent obtenir gain de cause.
36:20 Et c'est ce que je continuerai de faire.
36:21 Bien, avec des sondages aussi matin, midi et soir,
36:23 on va parler aussi de stratégie politique dans quelques instants.
36:26 Une courte pause et on se retrouve.
36:27 La suite du Grand Rendez-vous avec notre invité François-Xavier Bellamy.
36:34 Une question de Nicolas Barret.
36:36 Oui, la campagne pour les Européennes s'accélère.
36:39 Et néanmoins, sans vous offenser, on ne sent pas une dynamique extraordinaire
36:44 autour de LR, de cette liste.
36:47 Et vous êtes à peu près à la moitié des intentions de vote de la liste socialiste.
36:51 Comment est-ce que vous expliquez cette difficulté à passer la rampe ?
36:55 D'abord, je crois qu'aujourd'hui, les Français n'ont pas encore complètement la tête aux élections européennes.
36:59 Je le vois en allant tous les jours sur le terrain avec Céline Imard,
37:02 qui est numéro deux de cette liste, qui est agricultrice dans le Tarn,
37:04 avec le général Christophe Gomart, qui est l'ancien patron du renseignement militaire
37:08 et des forces spéciales françaises, qui est notre numéro trois.
37:10 On est tous les jours, tous les jours.
37:12 On était hier à Toulouse.
37:13 On est tous les jours au contact des Français.
37:15 Et je vois à quel point pour eux, cette échéance est peut-être encore lointaine.
37:19 Je vois aussi à quel point ils ont le sentiment qu'il s'agit d'abord
37:23 d'un gigantesque sondage national où il faudrait dire ce qu'on pense
37:26 de la politique d'Emmanuel Macron.
37:28 Le vrai sujet de cette élection, je voudrais le rappeler à tous ceux qui nous écoutent,
37:31 c'est à quoi ressemblera le Parlement européen demain.
37:34 Et au Parlement européen, le vrai grand clivage,
37:36 il est non pas entre Mme Le Pen et M. Macron,
37:39 le vrai grand clivage, il est entre la gauche et la droite.
37:42 Ce sont les deux grandes forces politiques européennes.
37:45 Et moi, je vois aujourd'hui dans cette élection qu'il y a des électeurs de gauche
37:49 qui ont décidé que le en même temps, c'était fini,
37:52 qui ont décidé de reconstruire une gauche qui s'assume
37:54 avec Raphaël Glucksmann, avec la France insoumise.
37:57 Moi, j'aime la démocratie, donc je reconnais tout à fait
38:00 la légitimité de cette proposition politique.
38:03 Et je vois que la gauche est en train de se reformer.
38:05 Et je pense qu'il faut que les électeurs de droite aient conscience
38:08 que dans cette élection, ce qui se joue,
38:10 c'est aussi la nécessité de relever une droite qui s'assume,
38:14 qui défend ses idées, qui assume sa ligne
38:16 et qui portera demain leur voix au Parlement européen.
38:19 Est-ce que cette droite, elle n'est pas en train de se reformer ailleurs que chez les LR ?
38:24 Mais je ne la vois nulle part ailleurs.
38:26 Et surtout pas, pardon de le dire, au Rassemblement national.
38:29 Parce que le Rassemblement national, en réalité,
38:32 c'est le parti qui voudrait que, en même temps,
38:35 de droite et de gauche porté par Emmanuel Macron,
38:37 succède le ni de droite ni de gauche.
38:39 Mais moi, je ne crois pas à cette ambiguïté.
38:41 Je pense qu'il faut sortir de la confusion.
38:43 Il faut retrouver la clarté.
38:45 Et je me demande si le Rassemblement national est vraiment
38:47 la force politique qui voudra renforcer la France et les Français demain.
38:51 Quand nous voyons le gouvernement qui plie à tous les blocages aujourd'hui,
38:54 permettez-moi de dire par exemple à quel point j'ai été révolté
38:58 par l'incroyable démission que représente cet accord passé
39:02 avec les syndicats de la SNCF.
39:04 On a des gens qui menacent de bloquer à la veille des JO.
39:07 On leur lâche tout. On leur donne tout.
39:09 Là encore, ce n'est pas le, comme disait Gabriel Attal,
39:12 tu casses, tu payes. C'est au contraire.
39:15 Tu menaces, tu encaisses.
39:16 Et donc, on a aujourd'hui une catégorie de Français à la SNCF
39:19 pour lesquels on paye déjà assez cher,
39:21 à la fois par les billets de train et par nos propres impôts,
39:24 une catégorie de Français qui va avoir le droit
39:26 de ne pas appliquer la réforme des retraites.
39:28 Eh bien, pardon de le dire,
39:29 mais le Rassemblement national soutient ça.
39:31 Et la dernière fois que Sudray a bloqué la France
39:34 la veille d'une période de vacances pour obtenir une énième prime,
39:38 Marine Le Pen a défendu Sudray et les cheminots
39:41 en expliquant que c'était leur pouvoir d'achat.
39:43 Marine Le Pen a refusé la réforme des retraites
39:46 que nous avons défendue parce que oui,
39:49 nous croyons qu'il faut protéger le pouvoir d'achat des retraités.
39:52 Et donc, si vous voulez, on n'en peut plus de la confusion.
39:54 Et en même temps, de gauche et de droite,
39:57 il faut que succède non pas un ni droite ni gauche
39:59 qui voudra dire en fait toujours les mêmes vieilles recettes de la gauche,
40:02 mais il faut que se relève une droite qui, en France,
40:06 et aujourd'hui d'abord au Parlement européen,
40:08 soit capable de faire entendre la voix des Français.
40:10 Qui entretient cette confusion que vous dénoncez, M. Ballamy ?
40:15 Mais tous ceux qui y ont intérêt.
40:17 M. Bardella fait campagne comme hier M. Macron, sans rien dire,
40:21 sans participer à aucun débat,
40:23 sans parler réellement de ce qu'il voudrait porter au Parlement européen,
40:28 parce qu'il sait que s'il le fait, il sera confronté à son bilan.
40:31 Rappelons que le Rassemblement national a gagné l'élection européenne en 2019.
40:35 Il a gagné l'élection européenne en 2014.
40:38 Et qu'est-ce qu'il en a fait ?
40:39 Rien du tout.
40:40 Ça n'a rien changé pour la France ni pour les Français.
40:43 Et si M. Bardella devait venir sur un plateau dans un débat pour s'en expliquer,
40:47 bien forcément, il serait renvoyé au vide de ce bilan, à l'absence totale d'action.
40:52 On parlait tout à l'heure de ceux qui, parfois, dans le débat européen,
40:55 se satisfont que la France reste fragile et parfois silencieuse.
41:00 Eh bien, en réalité, ceux-là, ils se réjouissent du score du RN.
41:04 Parce que le RN, plus il est haut, plus il y aura de députés qui, en réalité,
41:08 ne seront jamais présents quand les combats devront être menés.
41:12 Jamais présents pour négocier.
41:14 Jamais là quand il faut engager les bras de fer dont la France a pourtant besoin.
41:17 C'est votre principal adversaire.
41:19 Quel est votre principal adversaire, d'ailleurs, dans cette campagne des Européennes ?
41:22 Moi, mon seul adversaire, c'est tout ce qui fragilise la France.
41:25 Tout ce qui asphyxie les Français.
41:27 Tout ce qui, aujourd'hui, fait que notre pays est en faillite.
41:29 Tout ce qui fait que, et de ce point de vue-là, le bilan...
41:31 La France est l'Europe, la France ou l'Europe ?
41:35 Mais d'abord, la France qui se fragilise elle-même, y compris en Europe.
41:38 De ce point de vue-là, le bilan le plus grave, évidemment, c'est celui de ce gouvernement
41:42 qui, après sept ans au pouvoir, a mis le pays en faillite.
41:45 En faillite budgétaire, d'abord.
41:47 Et je crois qu'aujourd'hui, là aussi, ce sujet est central dans le débat européen.
41:51 Parce que vous parliez du discours de la Sorbonne.
41:54 Mais Emmanuel Macron, aujourd'hui, qu'est-ce qu'il propose dans son discours de la Sorbonne ?
41:58 C'est quoi la vraie proposition ?
42:00 C'est de créer plus de dettes en Europe.
42:03 D'ailleurs, chose amusante, il dit "une belle idée française".
42:06 Ah oui, ça c'est sûr.
42:07 Créer de l'emprunt, créer de la dette, c'est ça qui va nous renforcer.
42:10 Mais aujourd'hui, la France n'a jamais été aussi endettée
42:12 et elle n'a jamais été aussi vulnérable.
42:14 Et pour rembourser cette dette, que propose-t-il ?
42:16 Il propose de créer, comme sa tête de liste d'ailleurs,
42:19 c'était le dossier qu'elle avait porté au Parlement européen,
42:21 il propose de créer des impôts européens.
42:24 Et alors il dit "les impôts européens", mais on va créer des ressources propres
42:27 et ça ne pèsera pas sur les Français.
42:29 Il le dit et il le répète tellement qu'en fait, tout le monde le sait bien.
42:33 Évidemment, il n'y a pas d'argent magique.
42:35 Et si on créait des impôts européens, ça pèsera sur les Français.
42:38 Et nous nous disons "stop", parce que nous, nous sommes la droite.
42:41 J'ai entendu le monsieur Economie du Rassemblement national,
42:44 monsieur Tanguy, qui remplaçait monsieur Bardella dans un débat récemment,
42:47 nous dire "pour financer les investissements dont on a besoin,
42:50 il va falloir créer plus d'impôts et faire tourner la planche à billets".
42:53 Moi, j'en peux plus de la gauche, quelles que soient ses formes.
42:55 Je crois qu'on a besoin de retrouver la raison.
42:57 Et retrouver la raison, ça veut dire retrouver le sens de la liberté.
43:00 Il faut libérer les Français du poids des impôts, des charges qui pèsent sur eux.
43:03 Il faut libérer les générations qui viennent
43:05 du poids de la dette qu'on a mis sur leurs épaules.
43:07 Et pour ça, il faudra évidemment retrouver la valeur du travail,
43:11 mieux rémunérer le travail,
43:12 protéger le pouvoir d'achat de ceux qui ont travaillé toute leur vie,
43:15 des retraités qui aujourd'hui sont menacés par cette
43:18 espèce d'étrange idée de taxation des rentes,
43:20 sortir de la folie fiscale qui fait que la France aujourd'hui
43:23 est en train de s'enliser dans la crise.
43:25 Et ça, il n'y a que la droite qui le porte aujourd'hui.
43:27 Et il n'y a que la droite qui combattra demain la création d'impôts européens.
43:30 Alors avec qui ? Parce que vous avez cité deux personnalités illivrées
43:33 reconnues dans leurs domaines respectifs,
43:35 à la fois Céline Imard dans le domaine de l'agriculture,
43:37 le général Gomart dans la défense.
43:40 Où sont les autres personnalités, j'allais dire plus politiques aussi ?
43:44 Et est-ce que votre liste va s'ouvrir aux sarkozistes ?
43:46 On pense notamment à Brice Hortefeux et Nadine Morano.
43:49 Vous allez en décider demain.
43:50 Les arbitrages sont déjà faits.
43:52 Est-ce que vous pouvez nous dire si ces deux personnalités,
43:54 Nadine Morano qui parle plutôt aux classes populaires,
43:58 Brice Hortefeux qui compte dans le dispositif sarkoziste,
44:01 seront-ils présents sur votre liste, Monsieur Bellamy ?
44:03 La liste, elle sera annoncée mardi.
44:06 Donc, vous saurez tout ce jour-là.
44:09 Est-ce que vous êtes favorable à leur entrée ?
44:12 Moi, je voudrais dire que pour moi, ça aura été une chance
44:15 de pouvoir conduire une délégation au cours des dernières années
44:17 qui portait à la fois une part de renouvellement,
44:19 j'étais moi-même un nouveau candidat en 2019,
44:22 et une part d'expérience.
44:23 On a besoin des deux.
44:24 On a besoin de cet équilibre.
44:27 Et aujourd'hui, la liste que je conduis,
44:28 elle porte déjà cet équilibre parce que moi,
44:31 j'ai maintenant cinq ans d'expérience derrière moi.
44:33 J'ai appris le combat politique et la bataille européenne.
44:36 Et aujourd'hui, j'ai la chance de pouvoir m'appuyer sur deux figures
44:39 qui incarnent le renouvellement.
44:40 On va continuer exactement dans cet esprit.
44:43 Et c'est ce que veut Éric Ciotti, le président de notre famille politique.
44:46 Ne vous inquiétez pas, ce sera annoncé mardi.
44:47 Est-ce que ces deux personnalités seront en position élue ?
44:49 Ce sera annoncé mardi, ne vous inquiétez pas.
44:51 Est-ce que le fait qu'ils ne participent pas à cette liste serait un manque pour vous ?
44:54 Je vous le redis encore une fois, on a besoin d'expérience.
44:57 On a besoin de renouvellement.
44:58 C'est l'esprit de cette liste.
44:59 Ce sera annoncé mardi.
45:01 Voilà, chaque chose en son temps.
45:02 Ce qui compte pour nous, c'est aussi la ligne politique.
45:05 C'est aussi le projet qu'on porte.
45:06 C'est aussi le fait d'être…
45:08 On a été une délégation soudée.
45:10 D'ailleurs, quand je vois aujourd'hui les divisions partout autour de nous,
45:13 quand je vois en même temps la majorité qui se fracture dans les incohérences,
45:16 les divisions qui traversent…
45:18 Ceux qui parlent le plus d'union des droites
45:19 sont ceux qui sont aujourd'hui le plus fragmentés qu'ils soient.
45:21 Donc voilà, moi je suis heureux d'être dans une famille politique unie,
45:24 avec des parlementaires qui aujourd'hui portent d'une seule voix cette bataille européenne.
45:29 Unie avec des élus locaux partout en France
45:31 qui nous entourent pour partager ce combat.
45:34 Mais notre ligne, elle est très claire.
45:35 Le projet que nous porterons, il est porté par toute notre famille politique.
45:39 Il n'y a pas de division aujourd'hui.
45:42 Et derrière les Républicains, il y a une droite qui se reconstruit.
45:45 Vous savez, on ne va pas passer notre temps à faire l'inventaire du passé.
45:48 Ce qui compte pour nous, ce qui compte pour moi,
45:50 c'est d'incarner la relève d'une droite qui veut se reconstruire
45:53 pour pouvoir demain relever le pays tout entier.
45:55 Quel est votre objectif ?
45:56 Plus de 10% pour l'instant.
45:57 Notre objectif, c'est de faire le meilleur score possible.
45:59 Et je voudrais dire à tous les Français qui nous écoutent au Parlement européen,
46:02 souvent, les batailles se jouent à quelques voix près.
46:04 Et dans cette élection, votre voix va compter.
46:06 Chacune des voix qui seront portées dans cette élection
46:09 aura une importance pour définir la majorité demain au Parlement européen.
46:12 Merci beaucoup, François-Xavier Bellamy.
46:13 Merci d'avoir été notre invité, tête de liste à l'air aux Européennes.
46:16 Et je précise que les têtes de liste et leur soutien vont se succéder
46:19 pour les prochains grands rendez-vous.
46:21 Nous avons basculé en campagne, évidemment, des élections européennes.
46:25 Je remercie beaucoup Florian Tardif.
46:27 Merci, cher Florian.
46:28 Évidemment, Nicolas Barré.
46:30 Je souhaite à tous un très bon dimanche
46:32 et à très bientôt sur nos antennes communes.
46:33 Merci.
46:34 Merci à tous !