• il y a 6 mois
Lundi 29 avril 2024, SMART BOURSE reçoit Olivier de Berranger (Directeur Général, La Financière de l'Echiquier) , Sébastien Lalevée (Directeur général, Arbevel) , Sophie Chauvellier (Gérante allocation d'actifs, Dorval AM) et Raphaël Thuin (Directeur de l'équipe de gestion cotée, Tikehau Capital)

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Transcription
00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bismarck, pour rester à
00:11l'écoute des marchés chaque jour du lundi au vendredi à 17h pour la grande édition
00:15si vous nous suivez en direct sur Bismarck TV, émission que vous retrouvez chaque soir
00:19en replay sur Bismarck.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:24Au sommaire de cette édition ce soir, le bilan d'un mois d'avril qui aura été
00:28un mois un peu chahuté sur les marchés, entre un nouveau choc de taux réels, corrections
00:33obligataires, des taux longs qui sont remontés à commencer sur le marché américain avec
00:38une diffusion à peu près mondiale et de l'autre côté des marchés actions qui ont
00:43un peu retracé sans vraiment corriger.
00:46Nous ferons le bilan de ce mois d'avril avec nos invités de Planète Marché dans
00:50quelques instants.
00:51Est-ce que c'était une simple respiration légitime après trois, quatre, cinq mois
00:56de rallye générale un peu intense ? Ou est-ce qu'on change de régime de marché
01:02aujourd'hui avec la perspective de banques centrales qui auront peut-être un peu moins
01:08de marge de manœuvre que prévue ? En tout cas c'est l'option désormais que le marché
01:13a choisi quand il s'agit de réfléchir à la politique monétaire américaine.
01:17Ce sera d'ailleurs un des sujets de la semaine avec les conclusions de la réunion du FOMC
01:22qui seront rendues ce mercredi soir.
01:25On n'attend pas de mouvement sur les taux mais le marché attend une communication un
01:29peu précise peut-être pour la suite après que les dernières données d'inflation ont
01:33passablement remis en cause l'idée de baisse de taux rapide et importante du côté de
01:38la Fed.
01:39Nous aurons également côté européen les premières estimations d'inflation pour le
01:42mois d'avril.
01:43L'Allemagne a publié tout à l'heure et puis demain les chiffres de croissance, première
01:48estimation là aussi pour le premier trimestre pour les différents pays de la zone euro
01:51et pour l'ensemble de la zone euro.
01:53Voilà donc pour le programme.
01:54La microéconomie nous accompagne toujours bien sûr avec une semaine chargée en termes
01:58de publications.
01:59On suivra notamment les résultats d'Amazon ou encore d'Apple côté américain.
02:04Discussions à suivre sur ces sujets avec nos invités.
02:07Puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse nous évoquerons le thème de l'autonomie
02:10stratégique, de la souveraineté.
02:12Au-delà de la dimension politique, c'est un véritable thème d'investissement qui
02:16est en train de s'installer notamment en Europe.
02:18Nous en parlerons avec les équipes de Ticket au Capital.
02:20C'est Raphaël Thuyn qui sera avec nous en plateau à partir de 17h45.
02:24Une semaine qui s'annonce chargée mais qui débute dans le calme avec les publications
02:39d'entreprises.
02:40Le résumé du jour avec Pauline Grattel.
02:42Les bourses européennes commencent cette semaine timidement et en ordre dispersé.
02:47Le CAC 40 est à l'équilibre et tourne autour des 8100 points.
02:51A la une de l'actualité, faisons un détour par l'Asie.
02:54Au Japon, le dollar a franchi les 160 yens, soit un plus bas depuis 34 ans pour la devise
03:01japonaise qui s'est ensuite brutalement redressée sous le coup probable d'une intervention
03:06des autorités monétaires sur le marché des changes.
03:09Rappelons que vendredi, la Banque du Japon avait laissé sa politique monétaire inchangée
03:14et le yen était sous pression depuis alors que les marchés sont fermés à Tokyo aujourd'hui.
03:19Du côté des marchés actions justement, à Hong Kong, le Hang Seng est en hausse et
03:25poursuit son rebond entamé la semaine dernière.
03:27Depuis son plus bas niveau en janvier, le Hang Seng a repris 20%.
03:32Retour en Europe maintenant et plus précisément en Allemagne où les investisseurs ont pris
03:37connaissance de l'inflation pour le mois d'avril qui ressort globalement conforme
03:42aux attentes à 2,4% sur un an, en données harmonisées, après 2,3% le mois précédent.
03:49A la une du côté des entreprises françaises, Atos bondit de 17%.
03:55L'Etat français souhaite acquérir les activités souveraines d'Atos, une annonce
03:59faite hier par Bruno Le Maire qui veut éviter que les projets stratégiques, surtout militaires,
04:05passent entre les mains d'acteurs étrangers.
04:08Atos a par ailleurs revu à la hausse ses besoins de liquidité à 1,1 milliard d'euros
04:13désormais pour cette année et pour l'an prochain.
04:15Attention toutefois, ce rebond de 17% est à mettre en perspective avec un effondrement
04:21de 80% du cours de bourse d'Atos en un an.
04:25Autre rebond spectaculaire, Philips qui s'envole de 40% à Amsterdam.
04:30Le groupe a accepté de payer 1,1 milliard de dollars pour régler un litige aux Etats-Unis
04:36concernant des respirateurs défectueux.
04:38Dans le monde des médias, Vivendi publie un chiffre d'affaires en croissance organique
04:43de 5,4% sur les trois premiers mois de 2024.
04:48En parallèle de cette publication, le groupe confirme poursuivre son projet de scission
04:53en quatre sociétés indépendantes et cotées en bourse.
04:55Après cela, le titre évolue sans grand changement à Paris.
05:00Tesla retrouve un peu de poil de la bête, bilan de la visite de 24h à Pékin d'Elon
05:05Musk.
05:06Selon la presse, Tesla aurait signé un accord avec le chinois Baidu pour la conduite autonome.
05:11Tesla poursuit son rebond en gagnant encore 10% à l'ouverture de Wall Street.
05:16Un mot de l'automobile en Europe, à Francfort, Porsche lâche 4% au cours de la séance après
05:23avoir publié ses pires résultats trimestriels depuis que le groupe est coté en bourse.
05:28Notez que demain, c'est Stellantis qui publiera ses résultats en Europe, aux côtés de Air
05:34France, KLM, Capgemini et de Thalès.
05:36Côté US, ce sont les chiffres d'Amazon qui seront publiés après la clôture demain
05:41soir.
05:42Côté macro, la journée sera très très chargée avec la première estimation de la
05:46croissance pour les pays de la zone euro pour le premier trimestre ainsi que la première
05:51estimation d'inflation pour le mois d'avril.
05:53Tendance mon ami, chaque soir les infos clés du jour sur les marchés résumées par Pauline
05:58Grattel en ouverture de Smartbourse sur Bsmart.
06:04Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
06:14Sophie Chauvelier est à nos côtés, gérante allocataire chez Dorval Asset Management.
06:17Bonsoir Sophie.
06:18Bonsoir Grégoire.
06:19Merci d'être là.
06:20Olivier de Béranger avec nous également, directeur général de la Financière de l'Échiquier.
06:23Bonsoir Olivier.
06:24Bonsoir Grégoire.
06:25Et Sébastien Lalevé à nos côtés également.
06:27Bonsoir Sébastien.
06:28Bonsoir.
06:29Ravi de vous retrouver.
06:30Vous êtes directeur général d'Arbevel.
06:31Quelle moitié du vert vous regardez à l'issue de ce mois d'avril Sophie ?
06:35On a une correction obligataire qui est quand même repartie de plus belle.
06:38C'est-à-dire que tout le rallye de novembre-décembre a été désormais complètement effacé sur
06:42des indices agrégés.
06:44Les taux loins américains ont franchi 4,70 ces derniers jours avant de se stabiliser
06:50sur cette fin de mois.
06:51Et dans le même temps, on a vu des actifs risqués, des marchés actions qui ont certes
06:55retracés de 3, 4, 5%, tout dépend où on regarde, mais sans vraiment corriger au-delà
07:01d'une petite baisse de quelques pourcentages.
07:04Oui, je pense que ce qui est notable effectivement Grégoire, c'est que dans ce mouvement de
07:08correction obligataire, les taux réels se sont quand même tendus de près de 70 points
07:12de base aux Etats-Unis.
07:13On avait fait un point bas à 60, on est revenu proche des 2,30.
07:16Il y a eu une correction, mais plutôt une résilience en fait.
07:21Ça ressemble plus à une saine respiration de marché avec une correction relativement
07:24contenue.
07:25En revanche, sous le niveau de l'eau, énormément de rotation avec des secteurs qui ont été
07:33portés finalement par ce retour de tension obligataire dans un contexte économique qui
07:37reste porteur.
07:38Ce qu'au fond pour les actifs risqués, ce qui compte, ce n'est pas tant les tensions
07:42obligataires que la dynamique économique.
07:44Donc les taux se sont retendus sur une dynamique économique qui reste porteuse avec de petites
07:49interrogations inflationnistes aux Etats-Unis, mais pas de remise en question profonde du
07:54scénario.
07:55Donc plutôt une relative résilience des marchés et puis beaucoup de rotation.
07:59Alors un peu de prise de bénéfices sur la partie technologique qui avait énormément
08:05rallié, enfin qui a poursuivi son rallye engagée depuis le début de l'année, depuis
08:10plusieurs mois, en faveur de secteurs plus cycliques alors qui sont portés par d'autres
08:17éléments.
08:18On parlait aux rentaines ensemble du rallye silencieux des financières.
08:23On a plus de 20% de hausse depuis le début de l'année pour le secteur en Europe.
08:28Absolument, qui ont bénéficié de valorisations extrêmement attractives et qui sont le cas
08:32depuis longtemps.
08:33Mais surtout d'une amélioration de leur perspective opérationnelle avec des taux
08:38qui sont redevenus positifs et finalement des niveaux de taux qui ne rebaisent pas trop
08:41vite.
08:42Ce qui pour ce secteur est un point positif.
08:44On a eu aussi des bénéfices très positifs sur le secteur des matériaux qui sont aujourd'hui
08:51portés notamment en partie par la stabilisation de l'activité en Chine.
08:56On parle moins du marché chinois pour des raisons évidentes puisque le marché a contreperformé
09:02depuis longtemps.
09:03Mais on a là une amélioration, une stabilisation, une légère reprise même avec un premier
09:07trimestre qui a été un peu meilleur qu'attendu.
09:09Donc un secteur des matériaux qui lui aussi est un secteur perçu comme décoté, value,
09:15qui a un peu porté le marché.
09:16Donc pas mal de rotations dans ce marché avec effectivement des interrogations notamment
09:21autour de l'intelligence artificielle, etc.
09:22Oui, effectivement.
09:23Est-ce qu'il y a un peu de fatigue sur le thème de l'IA générative ? On pourra en
09:27reparler.
09:28Sur la dimension macro, Olivier, où est-ce que vous vous situez aujourd'hui dans l'analyse
09:33? On a pu percevoir peut-être des doutes, en tout cas des questionnements sur le couple
09:38croissance-inflation aux Etats-Unis notamment.
09:41Est-ce que ça reste quelque chose de solide, notamment en termes d'activité ? Ou est-ce
09:45qu'il y a un petit déréglage là entre le régime d'inflation qui garde un momentum
09:51quand même dynamique, on va dire, et une activité qui peut donner ici et là, sous
09:57la surface, comme le disait Sophie, des signes peut-être d'essoufflement à un certain point.
10:01C'est vrai qu'on a eu un petit peu une double déception la semaine dernière avec
10:04une croissance un peu plus faible qu'attendue et il y a un PCE qui semble toujours aussi
10:10difficile à converger vers les cibles de la Fed, mais dans une semaine justement où
10:15on a eu ces indicateurs macro-économiques, on s'aperçoit que la stratégie de racheter
10:20les retracements sur la bourse, elle a toujours fonctionné.
10:24Je regardais même la performance du S&P et du Nasdaq la semaine dernière, c'est la
10:29meilleure performance hebdomadaire de l'année, donc ça veut dire que les mains qui sont
10:34prêtes à racheter, si ça corrige un peu, elles sont fortes.
10:38Ça vous ferait arrêter ce rachat sur repli ?
10:42Ça pourrait être soit des inquiétudes sérieuses sur la croissance, pour l'instant je pense
10:47qu'on ne les a pas aux Etats-Unis, on voit que la croissance n'est ni à 5 comme c'était
10:53au troisième trimestre de 2023, ni à 1, elle est autour du potentiel, ça se situe
10:59un peu en dessous de 2, on reconverge vers ce niveau, donc pas d'inquiétudes particulières
11:05en Europe, on est toujours mauvais comme d'habitude, 0,5, ça ne bouge pas, il n'y a pas d'anticipation,
11:14soit choc économique, soit politique des banques centrales qui seraient très écartées
11:19de ce à quoi s'attendent les marchés, alors ce qui est difficile c'est de savoir à quoi
11:22s'attendent exactement les marchés, parce qu'ils sont particulièrement volatiles ou
11:27voire même volages, mais pour la zone euro en tout cas, il me semble que la baisse des
11:33taux elle arrive, et ça c'est quand même un puissant soutien pour les actifs risqués.
11:38Je serais tenté de dire la baisse des taux ce sera juin, ce sera juillet, voire même
11:42les deux, si on veut être un peu optimiste, parce qu'il ne faut pas oublier d'avoir
11:47en tête que le retrait de liquidité de la BCE a été particulièrement violent, vous
11:52savez que les deux bilans Fed et BCE, ça faisait à peu près 9000 milliards de leur
11:58devise respective, on est tombé à 6500 milliards à la BCE, c'est-à-dire que les non-renouvellement
12:03des TLTRO, c'est quasiment 2500 milliards de liquidités en moins. Donc maintenir des
12:10taux à 4,5, parce que je le rappelle toujours, les taux en zone euro ils sont à 4,5 et pas
12:14à 4, maintenir des taux à 4,5 avec une croissance à 0,5 et une inflation qui va sortir demain
12:20à 2,4, je trouve que si on veut détruire de la capacité industrielle en zone euro,
12:26il faut continuer comme ça et on va y arriver. Donc je pense sérieusement qu'on est sur
12:31le bon chemin et qu'il n'y a pas de raison que les actifs risqués européens baissent
12:36fortement, d'autant plus qu'on connaît toutes les histoires de décote historique
12:40par rapport aux Etats-Unis.
12:41Et même si on considère que ces baisses de taux un peu assurancielles ou en tout cas
12:46vont permettre de redonner de l'activité économique, vont être profitables aux actifs
12:50risqués, est-ce que le fait d'avoir une Fed peut-être un peu coincée là à court
12:54terme sur un horizon de quelques mois et une BCE qui a désormais, comme vous le dites,
12:58tous les arguments pour y aller en juin, voire juin et juillet, est-ce que ça permet
13:04de privilégier des actifs européens par rapport à des actifs américains aujourd'hui,
13:07par exemple sur les marchés actions en tout cas ?
13:09Écoutez, moi j'ai commencé il y a 17 ans dans l'asset management et j'ai l'impression
13:13que tous les ans on dit c'est l'année de l'Europe, donc probablement que cette année
13:17ce n'est pas impossible que pour une fois...
13:20Or effet janvier, parce que je sais que le 1er janvier on a envie de repartir d'une
13:23page blanche dessous...
13:24C'est pas complètement impossible, surtout si, comme le disait Sophie, la tech, qui est
13:29quand même un marché essentiellement américain, se calme un peu, sans s'effondrer, mais simplement
13:35se calme un petit peu.
13:36On sait que nos indices sont un peu plus lourds en secteur bancaire, même si le poids n'a
13:41fait que diminuer, on sait qu'on a un billet sectoriel sur le luxe qui est important, donc
13:47s'il n'y a pas de récession, ce qui était quand même le scénario central il y a encore
13:52quelques trimestres, et bien on s'en sortira bien.
13:54Oui, pourquoi pas, parce qu'il y a toujours, on connaît les raisons négatives sur la
14:01zone euro, c'est la gouvernance, c'est le chômage énergétique, on connaît toutes
14:06les histoires.
14:07Les prix du gaz sont quand même vraiment très retombés, très très bas, sur la norme
14:12précédant la crise russo-ukrainienne.
14:14Je n'ai pas refait le pointage précis, mais depuis le point bas d'octobre ou début novembre,
14:20l'euro-stock 50 ne démérite pas du tout par rapport au marché américain, y compris
14:25le Nasdaq.
14:26Mais si on prenait le Dow Jones, alors là on le pulvérise.
14:30On le pulvérise, bon, c'est un moment européen de ce point de vue-là pour l'investissement
14:35action, Sébastien ?
14:36Si on enlève ce qui monte, ça monte moins, mais aux Etats-Unis, la semaine dernière
14:45est très bonne, parce que Google et Amazon prennent plus de 10% sur leurs publications,
14:50c'était Microsoft, Amazon.
14:51Pardon, Microsoft représente X% des indices.
14:55Je crois qu'ils ont mis 250 milliards de market cap en plus sur la journée de vendredi.
15:00C'était fin février, fin février, je crois que le S&P était à plus 20 sur un an, mais
15:06si tu retraitais d'assets magnifiques, tes débuts qu'à plus 5, donc il y a cet aspect
15:11indiciel qui est lié aux pondérations.
15:14Mais on voit même, justement, point intéressant, les indices équipondérés, malgré l'événement
15:21alphabète Microsoft, les indices équipondérés rattrapent un peu quand même.
15:26Mais après, par rapport à l'IA, parce qu'on a touché rapidement, parce que c'est
15:31la première chose qu'on entendait sur Microsoft et Google, moi la semaine dernière j'étais
15:35à TED, à Vancouver pour l'équipement global, et j'ai écouté Demis Hassabis, qui est le
15:40cofondateur de DeepMind, c'est la personne derrière AlphaGo, AlphaSource, AlphaFold,
15:45donc c'était deux cofondateurs, il y en a un qui est patron de Google IA et l'autre
15:50qui est patron de Microsoft IA.
15:52Donc les deux copains de Chambray anglais, ils ont fait du chemin, et ma conclusion post
16:00Demis Hassabis, qui vous explique, en fait, à la louche pour ceux qui entendent, c'est
16:05intéressant parce que je pense que c'est dans la santé que les impacts vont être
16:08les plus extraordinaires.
16:09Il disait que globalement, avant, il fallait quatre ans à un thésard pour passer du
16:15code ADN d'une protéine à sa représentation 3D.
16:18Et c'est avec cette représentation 3D de la protéine qu'on pouvait vraiment réfléchir
16:24à comment soit la bloquer ou la stimuler, enfin c'est à la fin.
16:29Il avait besoin de ce design.
16:30Il fallait quatre ans à un pied de lit pour faire une protéine.
16:33Maintenant, en un an, ils en ont fait 200 millions.
16:36Ah oui, d'accord.
16:38Donc lui, il est derrière le jeu de Go, l'IA qui a battu le monde en 2005.
16:46Aujourd'hui, il a une IA qui est capable, à partir de zéro, donc tu dis bonjour IA,
16:52tu apprends un nouveau jeu.
16:53Maintenant, cette IA est capable en neuf heures, après neuf heures d'apprentissage, de battre
16:59n'importe quel joueur d'échec.
17:01Neuf heures.
17:03Donc mon point, il est assez simple.
17:04C'est qu'aujourd'hui, en réalité, nous, grand public, investisseurs, on n'a absolument
17:11rien vu des applications de l'intelligence artificielle.
17:15Rien.
17:16Tout ce qu'on a vu jusqu'à présent, c'est sympathique, mais la vérité n'est pas encore
17:21là.
17:22Ça veut dire que si on est optimiste, j'enlève tous les sujets éthiques, tout ce que vous
17:27voulez, futur du travail, ainsi de suite, c'est encore un autre sujet.
17:30Mais par contre, ces modèles, ils existent.
17:33Ils vont être, et accessoirement, les 200 millions de protéines, elles sont en open
17:37source.
17:38C'est-à-dire qu'il y a déjà des milliers de gens et des millions de gens qui peuvent
17:42en profiter.
17:43Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que concrètement, en tant qu'investisseurs, on va avoir dans
17:47les années qui viennent, accès à des sociétés qui, sur la base de cette infrastructure
17:53créée par les GAFA, vont amener au marché des produits.
17:58Donc, en clair, en tant qu'européens, pour répondre, c'est une façon longue de répondre
18:02à la question.
18:03Ça veut dire, OK, la bataille des infras, elle est perdue, mais elle est perdue depuis
18:07longtemps, parce que c'est une histoire de capex, en fait.
18:09Par contre, la bataille des applications, des usages et des services, elle n'a pas commencé.
18:15Donc, au-delà de tous ces sujets, je veux dire, c'est qu'en termes de stock picking,
18:21et puis c'est un peu le credo de nos trois maisons, le futur existe.
18:27Après, ça veut dire que si ça va remettre en cause tous les modèles de pas mal de choses,
18:32il faut être un peu ouvert d'esprit et se dire, qu'est-ce que ça change ?
18:35Le vrai sujet, c'est que...
18:36Alors, on est très loin de la fête, de la baissée, de tout ça, mais le sujet, c'est
18:42qu'est-ce que ça change ? Et je pense qu'en vérité, ça, on n'a pas commencé à se
18:47poser la question.
18:48La question est quand même, combien tout ça va rapporter pour l'investisseur, à
18:53la fin de la journée, en tout cas, Sophie ?
18:55Alors, dans cette histoire de l'intelligence artificielle, qui a été remise au goût
19:00du jour par l'intelligence artificielle générative, et surtout les commandes à NVIDIA, parce
19:07que c'est parti de là l'année dernière, ce qui est tangible, c'est effectivement
19:11toute la question de l'infrastructure que vous mentionniez.
19:14Ça part de NVIDIA, ça descend chez tous les fournisseurs de hardware dédiés aux
19:21semi-conducteurs qui nourrissent, etc.
19:23Alors d'ailleurs, pas tous les semi-conducteurs, c'était d'ailleurs ce qui était frappant,
19:26c'est la discrimination qu'il y a eu au sein de ce secteur, très importante, très
19:31notable.
19:32Mais disons qu'on peut assez bien pister quels sont les gens qui gagnent de l'argent
19:35dans toute cette partie équipement, ça c'est assez clair, jusqu'au cloud avec des chiffres
19:41très tangibles, on a vu les chiffres de SAP récemment, donc vraiment une lecture
19:45qui peut être assez claire de tout ce qu'on gagne.
19:46Et là, je suis complètement d'accord avec ce que vous venez de dire, c'est après
19:50on ne sait pas du tout où on va.
19:53Toute la partie applicative est aujourd'hui absolument impossible à prévoir, et donc
20:00il y a un flou immense, et quelque part, boursièrement, tous les gens qu'on a, entre
20:04guillemets, là où les doutes interviennent maintenant, c'est sur un certain nombre de
20:08logiciels, d'applicatifs, de machins, puisque en fait les cartes sont rebattues.
20:11Il va y avoir effectivement des gens qui vont venir avec des idées très disruptives, très
20:17compétitives, et on ne sait pas comment tout ça va se développer, va se déployer.
20:21Et je pense qu'on a parlé un petit peu aux rentaines de Meta, il y a eu beaucoup d'émotions
20:26autour de la publication de Meta autour du CapEx, c'est quand même normal de dépenser
20:29de l'argent pour en gagner, ça ne devrait pas être si chaud.
20:31C'est 35 à 40 milliards de CapEx, c'est les mêmes ordres de Grangor, chez des Microsoft,
20:35d'autres, pour développer justement, chaque année bien sûr, c'est 5 milliards de plus
20:40que ce qui était prévu, bien sûr, c'est un flux de CapEx normal on va dire pour ce
20:45genre d'entreprise.
20:46Vous avez un peu échaudé les gens avec le Metaverse en fait.
20:48Oui, tout à fait, il y a eu l'histoire du Metaverse, mais disons que jusqu'à ce qu'ils
20:51augmentent leur niveau de CapEx de 5 milliards, les gens étaient quand même prêts à payer
20:56pour voir.
20:57Parce que finalement on arrive quand même à ce point où, sauf à être un ultra spécialiste
21:05et un insider, aujourd'hui pour l'investisseur ça va être difficile d'évaluer comment
21:10ces groupes-là vont réussir vraiment concrètement à monétiser et à quel niveau.
21:15Donc ça, ça requiert une certaine prudence et peut-être qu'effectivement on va être
21:21un petit peu plus prudent sur le secteur, en tout cas il y aura plus d'investissement.
21:25C'est assez paradoxal parce qu'il y a un immense enthousiasme, comme l'a très bien
21:29décrit Sébastien, et en même temps vous dites, sortie de Nvidia, ARM, TSMC, oh, qu'est-ce
21:36que je fais ?
21:37Le Microsoft a plu parce qu'en fait ils ont expliqué qu'ils gagnaient de l'argent grâce
21:42à l'IA.
21:43Que déjà c'était du bénéfice.
21:45Quand vous achetez copilot, nous Charmevel on a pris l'option copilot, et bien c'est
21:52X euros par mois en plus de collaborateur.
21:54Et ça vaut le coup ?
21:55Non mais t'es content de payer copilot en plus du reste aujourd'hui ?
21:59Bah ouais.
22:00Mais je pense que tu… En fait c'est un peu comme Bloomberg, on a tous Bloomberg ici
22:06et je pense qu'on l'utilise tous, alors si vraiment t'es bon t'en utilises 5%.
22:10C'est ça.
22:12C'est vertigineux en fait.
22:13Et là ce qu'il faut faire c'est apprendre copilot, parce que sinon t'es has-been,
22:18et après par contre il faut vraiment se former.
22:20Donc en fait le vrai sujet de tout ça, de toute façon, ça va être la formation, apprendre
22:26à faire des promptes.
22:27Aujourd'hui c'est un des métiers qui est super bien payé aux Etats-Unis, d'écrire
22:32des promptes.
22:33Ça paraît con mais…
22:34Oui, oui, posez la bonne question, non mais c'est un truc, ça me parle, posez la bonne
22:39question.
22:40C'est le renouveau des études littéraires.
22:41Sophie, Sophie, posez la question.
22:42Non mais c'est vrai que si on en vient aux aspects plus tangibles, au niveau d'un Microsoft,
22:49alors j'ai pas regardé la publie, mais la publie précédente, ils avaient dit quand
22:52même, bien entendu, parce qu'ils ont OpenAI donc bon voilà, mais ça ne représentait
22:57à ce jour, sur le trimestre précédent, que 1% de leur chiffre d'affaires.
23:01Donc bon, voilà, c'est quelque chose…
23:03Ils avaient pas lancé Copilot je pense le trimestre précédent, là ils ont les premières
23:05ventes de Copilot au niveau un peu mondial.
23:08Ça va accélérer.
23:09C'est un des premiers produits effectivement tangibles.
23:10Oui mais alors qu'est-ce que ça va cannibaliser aussi ? Aujourd'hui ce qu'on voit quand
23:15même dans le logiciel, c'est que toutes les entreprises qui doivent faire des investissements
23:22ont abandonné certains produits pour se concentrer effectivement sur ces investissements, mais
23:27ils en ont abandonné.
23:28Donc il y aura des gagnants et des perdants, il y a vraiment une redistribution.
23:31On en parlait la dernière fois avec Sébastien quand vous êtes venu, le marché a décidé
23:35par exemple que Téléperformance allait être détruit par l'IA quand Publicis allait
23:40bénéficier d'un levier avec l'IA qui était spectaculaire, ça revient une boîte
23:45de croissance, etc.
23:46Comme tu disais, on verra dans 3 ou 5 ans, peut-être même avant, où on en est.
23:50Bon sur l'avenir de l'IA, thème passionnant évidemment, avec en plus grosse plateforme
23:54d'analyse technologique aujourd'hui.
23:55Je vais résumer ce qui vient d'être dit.
23:59Il y a 6 ans on a lancé le premier fonds qui investissait dans les valeurs d'intelligence
24:04artificielles en Europe.
24:05On vous regardait avec les sous-coupes ?
24:06On nous regardait comme ça.
24:07Il y avait de mémoire, en trafiquant un peu la liste investissable, on trouvait 80 valeurs.
24:13Aujourd'hui, je ne sais pas combien de centaines de valeurs, si vous prenez les enablers et
24:19les bénéficiaires, on a sûrement passé plus de 1000 largement.
24:22Donc voilà, c'est un peu l'illustratif de l'explosion de ce marché.
24:28Après, qui va gagner de l'argent ? On le saura effectivement dans plusieurs années,
24:33mais ce n'est pas en trimestre, c'est en années que ça va se compter.
24:36Pour être un peu plus pragmatique, sur le plan des Macs 7, il y a l'IA, il n'y a pas
24:41que l'IA, etc.
24:42Mais quel bilan vous faites ? Il reste Amazon et Apple, très bon pour Alphabet, sans problème
24:49pour Microsoft.
24:50On a vu Meta qui a un peu inquiété les investisseurs et puis Tesla qui a pu rebondir sur sa publication.
25:01Qui est-ce que j'oublie encore ? C'est à peu près tout ce qu'on a eu dans
25:03cette magnifique.
25:04Mais en tout cas, on voit des parcours boursiers beaucoup moins homogènes.
25:06Vous le disiez tout à l'heure, c'est normal de passer par cette phase-là, ça permet
25:11de justement s'intéresser à autre chose.
25:12Le marché tournait un peu en rond autour de ces sept valeurs ?
25:15Oui, je crois que c'est à la fois discrimination, c'est-à-dire que les valeurs atteintes notamment
25:21par Tesla, quand même, ça défiait l'entendement.
25:23Ce n'est pas forcément la même chose sur Nvidia, même si la marge, on en avait parlé
25:28d'ailleurs ici, de 70%, va être dure à maintenir.
25:31Donc, discrimination, c'est quand même plutôt une bonne nouvelle.
25:35Et puis, vous le signalez tout à l'heure, si on regarde depuis le début de l'année
25:39le S&P, Equal Weight et le S&P, en gros, c'est la même performance.
25:43Ah, ça y est ?
25:44Autour de 7-8%.
25:45Ça dépend à quel moment vous regardez, mais on est à peu près à la même performance.
25:51Et ça, c'est quand même une très bonne nouvelle pour nos métiers à tous les trois.
25:55C'est que ça sous-entend que la sélection de titres, le stock picking, va peut-être
26:00revenir un peu au goût du jour.
26:03Donc, moi, c'est à partir de là que je vois que ce magnifique N7, en fait, il a
26:07été construit par un peu ex-poste en regardant ce qui avait le plus monté.
26:11On se dit, tiens, on fait un groupe, les granolas, à un moment, ça marchait un peu
26:14moins bien.
26:15Donc, on change aussi.
26:16Qui avait fait une nouvelle liste ?
26:17Oui, c'est quoi ? Les 7 Wonders ? Non, c'est les granolas.
26:20D'accord, c'est ça.
26:21Bon, qu'on puisse encore faire notre bien.
26:26La cohérence des Mach 7, c'est quand même le côté tech et la taille des entreprises.
26:31Oui, mais quand vous voyez que, par exemple, l'indice des constructeurs automobiles aux
26:37Etats-Unis, y'aurtout date, c'est négatif, mais ils sont tous en hausse, sauf Tesla.
26:41Vous voyez le poids absolu et relatif qu'avait pris Tesla, et ça, c'était peut-être
26:46un peu exagéré.
26:47Bon, il y a un peu de fatigue, c'est normal, sur ces valeurs-là, ces méga caps américaines.
26:52Oui, non, pas spécialement, d'ailleurs, j'en sais rien.
26:55On a vu des Nvidia plus corrigées, alors c'est rien, 20% du picot creux.
26:59J'en parle à chaque fois, je redote, mais la réalité, c'est peut-être comme Olivier
27:02disait, les mains qui sont en mer, c'est plus des mains, c'est des algos en vrai.
27:06Donc le marché, il est exclusivement en momentum.
27:08Vous faites n'importe quelle analyse de ce qui marche depuis 3 ans, boursièrement,
27:12c'est le momentum.
27:13Et aujourd'hui, c'est les algos qui… c'est pas les stock pickers, c'est pas les gérants
27:18actifs, c'est la gestion passive qui est essentiellement investie dans les marchés
27:23financiers aujourd'hui.
27:24Donc, ça accentue les mouvements.
27:28Donc voilà, il y a un moment où il y a un mouvement qui s'est accentué, là, effectivement,
27:32ça plateau.
27:33Oui, mais ça joue dans les deux sens, j'imagine.
27:35Oui, oui, mais au-delà de ça, aujourd'hui, la réalité, c'est qu'en 2024, aujourd'hui,
27:41on se pose la question, on est dans un marché qui a ignoré les valorisations pendant des
27:44mois et qui les ignore plus ou moins toujours.
27:48Mais il y aura un retour, et d'ailleurs, le private equity aujourd'hui est très présent
27:53pour expliquer que lui, il sait compter et que ce que le marché ne veut pas valoriser,
27:59lui, il le valorise parce qu'il a plein de sous et qu'acheter des boîtes sur les multiples
28:04comme ça, c'est quand même super intéressant.
28:06Il y a d'autres sujets, vous parliez tout à l'heure des matières premières, on est
28:10dans un monde qui va rentrer en pénurie de cuivre en 2024.
28:13Oui.
28:14Donc, entre l'offre et la demande de cuivre, ça va être… voilà, et ça y est, tout
28:17le monde s'en foutait.
28:18Nous, on connaît bien l'exsense, on demandait toujours pas trop l'exsense.
28:21Et pourquoi le cuivre ne monte pas ?
28:23Mais c'est toujours la même chose, c'est-à-dire que le mur arrive, mais tant qu'on ne le
28:26tape pas, il se passe à l'extérieur.
28:28Il y avait des stocks en Chine qui ont été apurés, etc.
28:31Là, c'était nickel, ça aussi.
28:33Et là, ça monte, on voit la grosse opération potentielle.
28:38Je ne sais pas si c'est au bout, mais en tout cas, ça résonne comme l'idée que
28:41beaucoup sont en train de se préparer sur ces questions de métaux et de matières premières.
28:47Il y a, je pense que ça a été accentué avec les algos, mais il y a ce côté parfois
28:51frustrant des boursiers, juste quand ils ne sont pas dans les flux aussi, c'est qu'il
28:55y a des modes et qu'à un moment, on passe à autre chose.
28:59Peut-être qu'on va passer à autre chose.
29:01Mais regarde, on peut faire monter et les banques et la tech en or.
29:05Il y a des modes, je suis d'accord, mais bon, je trouve qu'il y a quand même une...
29:08C'est cohérent.
29:09Après, tu regardes aujourd'hui la trajectoire des résultats depuis deux années, elles montent.
29:17Il y a des actifs qui ne montent pas en harmonie avec ces résultats, ça c'est les small cap,
29:21pour des questions de flux, ça c'est autre chose et ça reviendra.
29:24Et d'autres, à un moment, la banque, effectivement, pendant que tout le monde s'en moquait parce
29:28que ce n'était pas dans l'air du temps, et tac, 20%, c'est vrai que ce n'est pas médiatique.
29:31Mais 23 a déjà été une excellente année pour le secteur bancaire.
29:34Je parle sous le contrôle d'Olivier, de Sophie.
29:37Tiens, à propos de value et de matières premières, je ne sais pas, effectivement.
29:40Alors, si on regarde justement dans l'idée de cette rotation que vous décriviez, Sophie,
29:45est-ce que, si on a le droit, est-ce qu'on peut se réintéresser à des secteurs comme
29:50le secteur pétrolier, comme le secteur des ressources de base, qui sont peut-être un
29:54peu en décalage par rapport au cours des matières premières qu'on a vu remonter quand même ces derniers temps ?
30:00Alors, nous, le secteur pétrolier, on n'a pas le droit.
30:03Comme ça, ça s'est fait, c'est réglé.
30:05En tant qu'observateur, alors.
30:06En tant qu'observateur.
30:07En tout cas, non, ce qui est clair, c'est que ce qu'on voit, ce qui est en train de se dessiner
30:12en Europe, c'est qu'on a fait, et pas qu'en Europe, d'ailleurs, c'est qu'on a fait un
30:18point bas sur les PMI manufacturiers.
30:20Partout dans le monde, on a eu un bottom manufacturier, on arrive au bout du cycle de déstockage,
30:26et que ça, ça a quand même des implications.
30:29Et une des implications, c'est notamment aussi la demande pour les métaux, etc.
30:33On revient sur des secteurs qu'on a boudés pendant pas mal de temps parce qu'il y avait
30:37la concomitance d'une faible demande chinoise, d'une consolidation manufacturière, d'une
30:41moindre consommation de biens par rapport à la consommation de services.
30:45Donc tout ça est en train de se rééquilibrer et progressivement de repartir.
30:49Donc on revient effectivement vers du bien physique, qui présente des valorisations
30:57attractives.
30:58Alors on a parlé effectivement du cuivre, qui est vraiment le huge suspect parce qu'on
31:01a retapé les 10 000 dollars.
31:04Il y a eu plein de choses qui ont aussi concouru à la pénurie sur le cuivre.
31:12Personne ne s'attendait non plus à ce que le Panama ferme des mines.
31:14Oui, il y a toujours des problèmes d'offres.
31:16Il y a toujours en face de ça des sujets d'offres, effectivement.
31:19Mais effectivement.
31:20Et je pense qu'on peut le jouer, pour ramener ça à la façon dont on peut se positionner
31:24en bourse, on peut l'appréhender de façon plus diversifiée dans une idée un petit
31:29peu générale de rebond industriel.
31:31C'est-à-dire qu'il y a effectivement, il y a les métaux, mais il y a aussi un certain
31:36nombre d'industriels, cycles courts, qui ont des carnets de commandes assez courts,
31:41qui voient leurs carnets de commandes à nouveau s'améliorer.
31:45Il y a tout un pan, et je pense que ça s'inscrit aussi dans cette idée un petit peu de diffusion.
31:50C'est-à-dire qu'on sort des monomanias, des super belles boîtes de qualité.
31:53Bon, ok, on était bien planqués là, mais on en sort un peu parce que justement se
31:58dessine quelque chose progressivement.
32:00En Europe, c'est symptomatique en plus, on sort de la crise énergétique, donc effectivement
32:04ça va un peu mieux.
32:05Vous mentionniez les small mid-cap, c'est vrai que ça a tellement, tellement, tellement
32:09décoté, et si ça va un petit peu mieux en Europe, on va y revenir.
32:13Avec une ou deux baisses de taux.
32:15Voilà, avec une ou deux baisses de taux, enfin c'est un petit peu le cas tout à l'heure.
32:17Je crois que le CAC small n'a pas démérité en avril, je crois que...
32:22Ça va mieux, ça va mieux.
32:23Non mais je sais qu'on part de...
32:24Oui.
32:25J'ai rien dit, hein.
32:26C'est la remarque que tu viens de me faire, mais le CAC small, je crois, surperforme
32:30le CAC large au terme du mois d'avril.
32:32Ça n'est pas arrivé depuis très longtemps, je pense, sur un mois.
32:34Oui, mais vous parliez du private equity, des retraits de codes, voilà, nous on n'est
32:38pas capable de payer correctement les small mid-cap sur le marché, le private equity
32:42le fait, enfin il y a potentiellement un jeu de passage.
32:46Juste une remarque qui était, entre guillemets, par rapport au pétrole, en disant droit,
32:53pas droit.
32:55Le vrai sujet qu'on a, c'est notamment sur les para-pétrolières, les ingénéristes
32:58comme les Technip Energy, les Subsea Seven, le problème c'est quand tu discutes avec
33:02ces gens-là, ce sont les acteurs majeurs de la transition énergétique, parce que
33:06c'est eux, c'est eux qui vont faire les installations, et c'est eux, par exemple,
33:13Tactic Mirger, c'est eux qui gagnent plein de contrats en carbone capture.
33:16Ils ont d'ailleurs scindé leur activité, le groupe Technic, justement, c'est...
33:20C'est pas Clear Carbon Capture qui est le pure play que tous les fonds verts avaient,
33:25sauf que récemment, tu t'es rendu compte qu'ils perdent des contrats quand c'est
33:29Technic Energy qui les gagne, donc en réalité, ce sont ces acteurs-là qui sont des ingénéristes
33:34depuis des décennies, avec des ingénieurs, et à la fin, c'est l'ingénierie et la gestion
33:38des projets.
33:39Donc il faut être capable d'investir sur ces sociétés, parce que c'est eux qui
33:44font la transition énergétique, en fait.
33:46Bon, bah tiens, puisqu'on est dans le sujet, allons-y quand même, Olivier, si vous voulez,
33:50sur le pétrole et gaz, les matières premières, etc., et puis je refaisais la liste, bon,
33:55Linde, tout le monde connaît, groupe gazier, gaz industriel, bien sûr, allemand, toujours
34:03un groupe allemand, mais qui a choisi une cotation principale sur le marché américain.
34:07Effectivement, ils avaient fait une grosse acquisition sur le marché américain, mais
34:10il y a toujours une bonne raison ! CRH, c'est du ciment irlandais, je crois, pareil, boum,
34:15on déplace le listing premier, la place principale de cotation aux U.S., CNH, c'était
34:20issu d'une fusion dans les véhicules professionnels agriculteurs, etc., bref, c'était coté
34:27en Italie, boum, ça se retrouve là aussi uniquement aux Etats-Unis, bon, je vous refais
34:32pas l'histoire de Total Energy avec la petite phrase bien sentie de Patrick Pouyanné, qui
34:37est auditionné au Sénat, d'ailleurs, je crois, en ce moment-même, non mais, est-ce
34:41qu'il y a un problème avec le marché de capitaux en Europe ? Pour des boîtes, Linde,
34:44c'était la première capitulax ! Alors, est-ce qu'il y a un problème ? C'est pas Criteo
34:50qui se dit, tiens, voilà ! Je pense pas que ce soit le marché en lui-même qui pose problème,
34:54c'est plutôt le nombre d'intervenants, la profondeur, les épargnants, la réglementation,
35:00le fait qu'on a beau être 25 ans après la création de l'euro, il n'y a pas vraiment
35:04un marché unifié de capitaux en Europe, enfin, c'est plus des raisons extérieures
35:09au code postal de cotation. Après, c'est vrai que, si on regarde dans le rétroviseur,
35:15l'Europe, ça fait pas envie sur les 15-20 dernières années, c'est quand même ça
35:20la réalité, donc, est-ce qu'on va gagner des tours de valorisation en plus en allant
35:26se faire coter sur des places étrangères ? C'est pas si certain, c'est à dire, je
35:30pense que... C'est pas facile, c'est pas, on claque pas des doigts en disant, je quitte
35:35le cac et je suis coté sur quelques chaînes. Je suis sûr que M. Pouyanné aimerait avoir
35:39les ratios d'Exxon, mais d'abord, je vous rappelle que c'est une entreprise française.
35:44Qui restera française. Qui restera française, donc, elle pourra pas rentrer dans les S&P
35:48500, par exemple, puisqu'il faut avoir son siège domicilier aux Etats-Unis, ça veut
35:53dire qu'elle rentrera pas dans les ETF, ça veut dire qu'elle rentrera pas dans pas mal
35:56de choses quand même, donc, soyons un peu prudents, c'est un effet de manche. Oui, un
36:00effet de manche. Un effet de manche pour... Linde a basculé, d'autres ont basculé, c'est
36:04parce que le centre économique du nouveau groupe Linde, il est essentiellement aux Etats-Unis
36:09après la rachat d'Amérique internationale. La Farge aussi, oui. Alors, le CRH, je pense
36:14que le centre, je sais pas où est le centre économique de CRH, s'il est aux Etats-Unis
36:18ou en tout cas, il est pas en Irlande, c'est sûr, mais il y a peut-être une raison à
36:24ça. Je pense qu'effectivement, il y a pas mal de cas plutôt défavorables. On a gagné
36:30un double listing de cotis, on a gagné 2-3 choses à gauche à droite, donc faut pas
36:36non plus sombrer dans le défaitisme. Mais je pense que c'est pas dû au marché en lui-même,
36:42c'est vraiment dû à l'environnement réglementaire et la non-unification des marchés de capitaux
36:49qui fait que par moment, quand on a un groupe vraiment mondial et dont le centre économique
36:54n'est plus la zone euro, il y a d'autres endroits où c'est plus intéressant de se
36:59faire confiance. Oui, mais ça veut dire que c'est pas anodin de voir le discours tenu par
37:02Patrick Pouyanné, il sait ce qu'il fait, il sait ce qu'il dit, évidemment, au moment où le dossier
37:06de l'union des marchés de capitaux est sur la table de tous les ministres des finances de la
37:10zone euro aujourd'hui. Il y a peut-être aussi une relative défiance vis-à-vis de tous les
37:14labels ISR de ce monde, enfin, qui sont principalement européens et quand on voit
37:18l'alluvée de boucliers aux Etats-Unis, il se dit peut-être qu'il sera mieux accueilli là-bas.
37:21Il faut le dire, il y a eu aussi le choc de la refonte du label ISR. Qui devait normalement
37:26pouvoir permettre à Total d'être encore dans des fonds labellisés ISR et qui en dernière
37:32minute s'est fait sortir, pour dire les choses un peu brutalement. Ma réponse tout à l'heure à la
37:36question est valable depuis ce mois, c'est-à-dire que c'est la refonte du label qui nous met dans
37:40cette situation-là et peut-être aussi explique en partie... Et la déception c'est qu'il n'y a pas
37:44eu de label de transition, parce que c'était ça. Qui a un label plus vert que vert, tout le monde
37:49est d'accord. Et qu'il y ait des fonds qui est pour but d'investir dans un univers plus restreint,
37:55plus contraint, il n'y a aucun problème. Mais ne pas avoir fait de label de transition
37:59simultanément, ne pas avoir encouragé des intensités différentes, c'est là où à mon
38:05avis, effectivement, comme dirait M. Kogane, on a livré Total aux fonds de pension américains,
38:10c'est sûr. On avait émis l'idée d'avoir une échelle un peu gradée quand même, un label ISR
38:14vert, vert foncé, vert clair, enfin je ne sais pas comment... Oui, listing, délisting... Si ça
38:22nous intéresse quand même, là sur les introductions en bourse, votre regard ? Bon,
38:25à la fois il y a eu tout le drama Believe, qui finalement permet quand même de maintenir le
38:31titre coté aujourd'hui. Bon, le PDG estime que deux ans après, ça ne vaut plus 19,50, ça vaut 15.
38:37Et il y a eu quand même le retour de quelques... Moi je l'aime bien, mais il exagère un peu quand
38:43même. C'est comme ça que je le formule, moi. Lui, je ne le dis sans doute pas comme ça,
38:47mais en tout cas, 21, ça valait 19,50 à l'introduction en bourse, deux ans après,
38:52il fait une offre avec son consortium et ça ne vaut plus que 15. Il ne le formule pas,
38:56mais en tout cas il paye 15. Mais il a raison, ça marche. Enfin, en partie. Et puis plein d'histoires
39:04et d'autres, là. Est-ce qu'il y a une fenêtre quand même ? Il y a plusieurs sujets. Déjà le vrai
39:07sujet, c'est que Believe est une des rares IPO qui a tenu son business plan, qui a même fait
39:13mieux que ce qui était prévu au départ. Et en réalité, la plupart des IPOs, la raison pour
39:19laquelle ça ne marche pas, c'est qu'elles n'exécutent pas. Donc il y a deux sujets. Il y a
39:24un effet sélection qui pour l'instant par le marché n'a pas été top ces dernières années. Et la
39:29raison étant qu'il y a des gens qui payent plus cher et c'est le privé député qui paye plus
39:33cher et qu'en fait on s'est retrouvé à avoir en bourse certaines boîtes que le PE voulait peut-être
39:39pas sortir. Donc ça c'est le premier point. Donc en réalité, la bonne nouvelle, c'est que
39:44pratiquement Planisware ne s'est pas fait l'année dernière et s'est fait récemment avec succès. Mais
39:49entre temps, ils ont un peu baissé le prix aussi. C'est-à-dire que la fourchette, le bas de fourchette
39:53est devenu haut de fourchette. Et ça a permis au titre de monter de 25% le premier jour. Bizarrement,
39:57ça a marché. Et là, on a vu avec CVC, ça a bien fonctionné. La Pouigues a l'air bien partie. Donc
40:03il y a plusieurs IPOs, mais c'est les sujets plus gros en fait. La réalité aussi, c'est qu'il y a
40:09un effet taille. Donc ça veut dire qu'on reste privé très longtemps, plus longtemps qu'avant,
40:14et que sur le marché public... En fait, c'est qu'aujourd'hui, le back to private, il va y en
40:19avoir beaucoup parce que le marché ne paye pas en ce moment, refuse de payer des boîtes. On voit
40:24que la Trigano doit être au plus bas historique en valeur relative, alors qu'il ne démérite pas.
40:29Mais je pense qu'il y a malheureusement une espèce de no man's land en ce moment sur les boîtes de
40:34moins d'un milliard d'euros qui se retrouvent avec tout simplement un désert d'investisseurs. Parce
40:40que des gens qui étaient mes petits copains il y a cinq ans sur l'univers de la micro small,
40:45en fait, ne sont plus là. Ou bien t'expliques qu'ils ne font plus de boîtes de moins d'un
40:50milliard, ou bien ils ne font pas de boîtes... On ne fait pas d'IPO. Ou bien pas couverte par
40:54trois analystes. Le fait de ne pas faire d'IPO, il y a toujours eu des gens qui font pas d'IPO.
40:58Il y a toujours des philosophies différentes. Est-ce que je vais au primaire ? Est-ce que j'y
41:02vais pas ? Parce que j'ai posé une question sur depuis le 1er janvier de 31 décembre 2021. Donc
41:07jusqu'à où ? Jusqu'à il y a un mois. On a fait ça il y a un mois. Je crois que le CAC MS fait
41:12plus 2. Mid-end small, ouais. Donc le CAC MS sur la période fait 22-23 year to date. Le CAC MS fait
41:18plus 2. Les capilles supérieures à 5 milliards du CAC MS font plus 40. Ça représente à peu
41:24près 30% de l'indice. Les capilles inférieures à 150 millions font moins 85. Les capilles entre
41:31100, 50 et 500 font moins 65. Donc en réalité c'est donne-moi ta capille médiane, je donne ta
41:36perf. Et ce qu'on a vu c'est que t'as plein de fonds small qui aujourd'hui t'expliquent qu'ils
41:43font des boîtes à 15 milliards de capilles. Donc en fait il y a eu une espèce de montée en taille
41:47des gens qui fait qu'en fait il y a très très peu de gens qui s'intéressent sur des micros.
41:54Je te parle même en dessous de 1 milliard. Donc c'est le vrai sujet là. Et le PE le fait très
42:00bien. Sur la dimension introduction en bourse là, il y a une fenêtre, les opérations qu'on a
42:06vu en Europe, oui c'est prometteur pour la suite selon vous Olivier ? Oui parce qu'on vient d'un
42:09tel désert que bon à part Douglas qui n'a pas marché, tout a globalement fonctionné à peu près.
42:16Je pense que le prix quand même reste une des composantes essentielles du succès d'une IPO.
42:23Il faut bien voir que les dernières IPO c'était quand même des fonds de private equity qui sortaient
42:28leur participation à des plus hauts de valorisation historique, avoir tout mis au carré dans les
42:33boîtes. Donc c'est difficile de faire des plans de croissance par la suite. Donc moi je pense que si
42:39on veut redynamiser le marché des IPO et donc des small limit cap, il faut déjà que les IPO soient
42:46raisonnables en termes de prix. Que tout le monde redescend un peu. Il faut que l'investisseur à un
42:50moment ou un autre pour s'intéresser, il faut quand même qu'il ait un espoir de faire de l'argent
42:55et que ce ne soit pas que les dirigeants et les fonds de private equity qui sortent qui se passent
42:59de l'argent sur l'histoire. Et si on arrive à remettre un peu ça, ça recréera une dynamique.
43:05Mais ça va prendre assez longtemps parce que je suis assez d'accord avec Sébastien, le marché micro
43:10et small il est sinistré en termes de gens intéressés par ce marché, en termes même de
43:17communication financière. En plus Mifid nous a pas aidé. Tout ça a créé quand même un climat qui
43:23n'est pas très propice. On a vu quand même, et je le dis depuis six mois mais pour l'instant ça ne
43:30se provoque pas dans les prix, on a vu l'arrêt des sorties dans nos fonds chez nous.
43:34Ce n'est pas que ça achète, mais en tout cas ça ne vend plus.
43:39Les allocations sont à zéro de toute façon.
43:41Oui, au minimum, donc il ne reste que les croyants.
43:44Sophie, si les IPO ça vous intéresse, sinon il nous reste deux minutes. Je voulais bien dire un mot du Yen.
43:52Je ne sais pas, c'était un peu l'événement de la nuit, ce qui nous a tous réveillés ce matin.
43:55On a vu le mouv du Yen entre 150 et plus de 160. Alors on se disait, ils intermènent à 150, puis non.
44:02On se disait, c'est 155, puis non. Et maintenant c'est 160.
44:05Et puis oui, probablement, c'est la variable d'ajustement. Effectivement, on s'attendait.
44:11Oui, puisqu'il y a des rumeurs d'intervention depuis maintenant à peu près une semaine.
44:15Et puis le Yen ne réagissait pas. On était assez surpris. On se disait, mais c'est quand même bizarre.
44:20Le Yen ne réagit pas. Et puis effectivement, là, on vient d'avoir une réaction assez notable.
44:25Je pense qu'il y a quand même un moment qui devient contre-productif.
44:29C'est-à-dire que les entreprises japonaises, les grandes entreprises japonaises,
44:32ont énormément bénéficié de la dépréciation du Yen, que ce soit pour le rapatriement de résultats
44:39ou en termes de compétitivité relative. Mais là, on arrive à un niveau contre-productif pour l'économie,
44:44la consommation, etc. Donc là, la banque centrale japonaise, maintenant, effectivement, commence à dire...
44:51En tout cas, là, on est dans le discours, mais on va probablement à un moment, effectivement, avoir une intervention.
44:58Ce qui n'est pas évident à comprendre, c'est qu'au moment où la Banque du Japon lance la normalisation de sa politique monétaire,
45:07qu'on voit le Yen... Alors là, c'était une journée particulière, marché ferré au Japon, il n'y avait personne, pas de liquidité, mais bon...
45:13Et qu'on voit le Yen s'envoler au plus bas.
45:16Non, mais dans le même temps, on repousse, on repousse, on repousse la baisse de taux américaine, il n'y a plus que 25 points de base...
45:23Le différentiel de taux reste monstrueux.
45:25Il n'y a plus que 25 points de base de hausse, en gros, s'anticiper dans les cours.
45:28En réalité, la trajectoire du Yen, elle est aussi expliquée, en partie, par la force du dollar. On l'a vu sur d'autres devises,
45:36on l'a vu sur d'autres devises émergentes, et notamment, typiquement, la Banque d'Antonisie qui a été contrainte de monter ses taux.
45:42Donc là, il y a quand même, ce passage est un petit peu déstabilisant pour un certain nombre de devises.
45:48On s'arrêtera là pour ce soir. Merci à vous trois, merci d'avoir été les invités de Planète Marché,
45:52Sophie Chevelier, d'Orval Asset Management, Olivier de Béranger, la financière de l'échiquier, et Sébastien Lalevé, Arbevel.
45:58Générique
46:08Le dernier quart d'heure de Smart Bourse, chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
46:12Le thème, ce soir, c'est celui de la souveraineté et de la souveraineté européenne.
46:16Précisément, nous en parlons avec Raphaël Thuyn, qui est responsable des stratégies de marché de capitaux chez Tickeo Capital.
46:21Bonsoir, Raphaël. Ravi de vous retrouver. Vous êtes là, dans ce quart d'heure thématique, parce que Tickeo a initié une nouvelle stratégie,
46:27donc sur les marchés cotés, stratégie Action, qui s'appelle European Sovereignty Fund, qui a été lancée en décembre, je crois,
46:33enfin, en tout cas, il y a quelques mois, fin décembre, Raphaël. L'idée de la souveraineté est déjà présente depuis longtemps
46:41dans les investissements de Tickeo. Enfin, j'allais dire, cette stratégie vient parachever même peut-être un travail de fond
46:46qui est mené depuis des années et qui se retrouve dans les stratégies que vous menez sur toutes les classes d'actifs
46:53et l'univers d'investissement qui s'offre à vous aujourd'hui, Raphaël.
46:56Absolument. C'est un champ d'action assez naturel chez nous. Ça fait 20 ans qu'on existe cette année. Et ça fait 20 ans qu'on fait quoi ?
47:03Qu'on finance les petites et moyennes entreprises, en particulier européennes. On capture d'ailleurs à ce sujet l'épargne internationale.
47:12Plus de la moitié de notre épargne capturée l'année dernière venait de l'étranger. Et qu'est-ce qu'on fait avec cette épargne ?
47:18On investit en Europe. Plus de 90 % de ce qu'on fait, c'est investir en Europe. Donc cette souveraineté, cette idée de souveraineté,
47:24de résilience, d'autonomie de l'Europe, elle résonne beaucoup chez nous. Et à ça s'est rajouté au fur et à mesure des années
47:30des lancements de fonds sur la dette privée, sur le private equity, autour de la cybersécurité.
47:35On a le plus gros fonds de cybersécurité en Europe. Autour de la transition énergétique, le premier fonds dédié à la transition énergétique
47:42sur le private equity. Donc voilà, on est effectivement sur une thématique qui résonne beaucoup chez nous.
47:47Je reviens sur le chiffre que vous avez donné, Raphaël. La moitié de votre collecte de 2023 a été faite à l'international, en dehors d'Europe.
47:56Et 90 % de vos investissements aujourd'hui, pas juste sur les marchés de capitaux, au global, sont investis aujourd'hui en Europe.
48:03Les clients du monde entier viennent vous chercher pour investir aujourd'hui en Europe ?
48:10Absolument.
48:10Non mais je veux dire, dans la résonance médiatique du moment, on se dit « Tiens, j'ai envie d'investir partout sauf en Europe ».
48:18Vous voyez ce que je veux dire ? Il y a un truc…
48:20Écoutez, c'est peut-être ce qu'on peut se dire, mais il y a beaucoup d'investisseurs internationaux qui se disent…
48:25Voilà, c'est ça.
48:26Ils se disent que l'Europe, finalement, a beaucoup d'atouts, qu'aujourd'hui, lorsqu'on veut se diversifier du risque dollar
48:32et qu'on a un peu peur de ce qui se passe en Asie, il n'y a pas beaucoup d'autres options. Et qu'en plus de cela, l'Europe traite à une décote
48:38historique qui est massive. Donc finalement, lorsque vous alignez un petit peu les critères, vous vous retrouvez avec des possibilités
48:44d'investissement qui sont très attractives. Et les plus grands investisseurs internationaux, à l'Est comme à l'Ouest,
48:51aujourd'hui, regardent l'Europe et viennent nous voir.
48:53Comment vous avez défini ce concept de souveraineté européenne ? Il y a évidemment la dimension politique attachée à cette notion
49:01de souveraineté, mais quand on se place sur l'investissement et l'investissement thématique, comment vous avez défini le périmètre
49:08et le concept même de souveraineté ?
49:10Alors, le point de départ, l'intuition, c'est le constat qu'à la suite des années Trump, à la suite de la pandémie du Covid, de la guerre en Ukraine
49:19aujourd'hui, l'Europe se réveille avec un mal de tête. On est fébrile, on est fragile, on est très dépendant de grands acteurs internationaux,
49:27assez souvent inamiquois à notre égard, sur des industries stratégiques capitales pour notre développement. On va parler de la pharma,
49:36on va parler de la défense, on va parler des infrastructures, on va parler de la transition énergétique.
49:41On est, pour chacune de ces grandes thématiques, très dépendant de l'extérieur. Et donc, face à ce constat, l'Europe a choisi de se réarmer,
49:49de se réoutiller, d'investir dans son avenir à travers des grands déploiements de plans de capitaux publics et privés et que peut-être
49:57aujourd'hui, finalement, pour l'investisseur, on est en train d'assister à l'émergence d'une méga tendance.
50:03— Ça veut dire que pour vous, l'objectif, c'est quand même de suivre là où va l'argent public destiné au réarmement, comme vous dites, Raphaël.
50:12En tout cas, c'est pour vous un guide. — C'est un guide. C'est le début d'une tendance, selon nous. On voit effectivement ces plans d'investissement
50:21massifs qui vont porter les champions européens. On peut en citer quelques-uns, si vous voulez. On a en particulier le Repower EU Act,
50:29qui est un plan de 300 milliards d'euros d'ici 2027. Donc c'est gigantesque. On parle de somme faramineuse qui est dédiée à la transition énergétique,
50:37à la désensibilisation de nos économies vis-à-vis du fossile et du fossile russe en particulier. Donc 300 milliards.
50:44Vous prenez le InvestEU Fund. Encore un anglicisme, désolé, mais c'est son nom. — C'est l'Europe. — C'est l'Europe.
50:50InvestEU Fund, c'est 372 milliards d'euros à déployer sur l'innovation, la tech, la transition digitale. Là aussi, des montants qui sont faramineux.
51:02Et un autre, par exemple, acte... Il y en a beaucoup d'autres. On voit tous les jours dans les journaux. Mais qui est assez symptomatique de ce qui est
51:08en train de se passer aujourd'hui, c'est ce qu'on appelle le EU Cheap Act, qui consiste à aujourd'hui financer la production de semi-conducteurs en Europe.
51:17Les semi-conducteurs, on sait, c'est stratégique pour le développement de nos économies. Nous ne produisons en Europe que 10% de la production mondiale.
51:24Et avec plus de 40 milliards dédiés à ce plan, on compte en Europe doubler cette production à 20% d'ici 2030. Donc là, c'est vraiment sur des montants
51:33qui sont très importants et pour lesquels, on imagine, les grands champions nationaux et européens devraient pouvoir bénéficier.
51:40Je mets de côté les questions de gouvernance européenne. Mais en termes de montants, comme vous le dites très cliniquement, on n'a pas à rougir de l'argent,
51:50en tout cas disponible, mis sur la table, à disposition pour ces projets en Europe par rapport à ce qui est fait ailleurs dans le monde.
51:57Absolument. Et on ne va pas tomber dans la sinistrose. On doit se réjouir de cette prise de conscience. Aujourd'hui, elle existe. C'est une tendance sur le long terme.
52:04Et encore une fois, en termes d'entreprises, de qualités, de champions internationaux sur ces différentes thématiques, l'Europe est également bien outillée.
52:12Bon. Concrètement, effectivement, quels sont les grands segments d'investissement qu'on va retrouver dans ce fonds dédié à la souveraineté européenne ?
52:22Vous les avez déjà cités. Il y a la santé, réarmement. C'est aussi le réarmement militaire et de défense. C'est ce qu'il faut comprendre, par exemple, ici, Raphaël.
52:31Absolument. On en a défini 7. Je vous ai parlé de la liste. On va regarder certains plus symboliques. Effectivement, la défense est incontournable.
52:41Quel est le budget de la défense aujourd'hui en Europe ? C'est 1,3 % du PIB. On s'est engagé à faire 2 % vis-à-vis de l'OTAN. On veut, en fait, plus qu'on voulait, aller au-delà.
52:50Et donc il y a un travail d'investissement qui est colossal et qui doit pouvoir bénéficier des grandes entreprises européennes.
52:56Je vais vous donner un chiffre qui est fascinant. On a évidemment des grands champions internationaux en Europe. 80 % de nos dépenses d'équipements militaires en Europe
53:05sont passées auprès d'entreprises non européennes. Donc là, on se tire une balle dans le pied. Il y a une volonté politique de changer cet état de fait.
53:12Des entreprises comme Rheinmetall en Allemagne sont des champions internationaux. En France, on est aussi servi avec par exemple Thalès, avec Dassault Aviation.
53:22Tout ça, ce sont des grands champions qui vont bénéficier de ces grands plans de déploiement de capitaux. Prenez Rheinmetall. Depuis qu'on a lancé le fonds, l'action est en hausse de 80 %.
53:30L'investissement, il se passe quelque chose. Ça, c'est la défense. On va parler de la pharma. Effectivement, souvenez-vous le Covid.
53:37On ne trouvait plus de Doliprane. On ne pouvait pas produire nos masques. On n'arrivait pas à faire de tests de laboratoire.
53:43On a des champions aussi en Europe pour faire face à cette problématique. Novo Nordisk en est un, évidemment. Plus de 500 milliards de capitalisation boursière.
53:52Un champion. Mais plus près de nous, Sartorius en Allemagne qui fait des équipements médicaux. En France, on a Biomérieux qui, vis-à-vis de cette capacité de diagnostic,
54:02va probablement bénéficier aussi de ces grands plans internationaux. On est encore une fois bien outillés. Et on a des champions qui doivent sur le long terme profiter de cette manne.
54:12J'irai plus vite sur le reste. On parle de transition énergétique, Air Liquide.
54:17On est là aussi perçus comme des champions mondiaux quand même dans ce qui se fait aujourd'hui et ce qui peut se faire demain, Raphaël.
54:25On a des champions mondiaux. On a des entreprises de très bonne qualité, très bien positionnées. Je disais Air Liquide, Iberdrola en Espagne.
54:32Il y en a d'autres, Tomra en Norvège. Et dans ces conditions, là encore, on va avoir des véhicules d'investissement, d'entreprises qui globalement cotent pas très cher.
54:42On est sur cette décote européenne un peu systémique. Moins cher que leur équivalente américaine et qui ont cette capacité de pouvoir bénéficier de cette méga tendance.
54:51Donc pour l'investisseur, on doit pouvoir trouver de la valeur là. On va parler peut-être aussi de la tech. On n'est pas des champions de la tech quand on se compare aux États-Unis.
54:59Mais on a des champions internationaux. ASML, entreprise extraordinaire qui a un monopole sur la lithographie des plaquettes de semi-conducteurs.
55:09Donc comment on produit un semi-conducteur ? On a une machine de 300 millions d'euros qui grave au laser les différentes plaquettes.
55:17Et l'entreprise phare pour faire cela, c'est ASML au Pays-Bas.
55:22Qui vend des machines plus chères que les avions qui les transportent. C'est toujours le chiffre qui marque les esprits, effectivement.
55:30Bon, il y a tous ces thèmes-là, effectivement. Alors peut-être, quels sont les autres ? Digital numérique, industrie, défense, transition, énergétique, santé, infrastructure.
55:39Ce que nous ne sentons pas dans les journaux, c'est une consolidation de la place financière européenne, des marchés de capitaux européens.
55:47Ça va rentrer dans la thématique. On voit des plans de développement de cette place financière européenne. Deutsche Börse pourrait être un véhicule, par exemple.
55:57Là encore, on est vraiment sur cette thématique de captation de ces plans de déploiement. Encore une fois, à un moment où l'Europe n'est pas chère.
56:05Souvenez-vous, le marché action européen est le plus décoté de son histoire en relatif aux États-Unis. Et ces entreprises que je vous cite sont des entreprises de très grande qualité.
56:15Donc pour l'investisseur aujourd'hui, pour nous, c'est l'émergence d'une méga tendance et c'est une opportunité.
56:20Comment vous caractérisez le fonds ? C'est un fonds croissance, forcément. Quelles sont les caractéristiques pour vous de ce fonds ?
56:29Alors sur quelques mois d'existence, mais dans votre idée, comment ce fonds doit se comporter pour un investisseur ou un allocataire, Raphaël ?
56:36Alors le mot clé, et ce qui est d'ailleurs propre à tout ce qu'on fait chez TKO, c'est qualité. Nous, on fait de la qualité. On investit dans les meilleures entreprises de la cote,
56:45sur ces segments bien définis. Donc ça, ça va être le premier critère sur lequel on ne transige pas. Ce n'est pas un fonds thématique fourre-tout.
56:53On va mettre des dizaines de valeurs parce qu'elles ressemblent de près ou de loin à ce qu'on veut faire. On va être très sélectif sur la qualité.
56:59On va essayer de maintenir des niveaux de valorisation qui sont raisonnables. Deuxième contrainte, et encore une fois, coup de chance en Europe.
57:06Globalement, on est moins exigeant qu'aux États-Unis en termes de valorisation. Et puis troisième critère, il va falloir évidemment correspondre très précisément
57:15à ces grandes industries stratégiques très définies. Il faut que ces entreprises, si effectivement... C'est la pureté du thème, c'est ça.
57:24Donc concilier la qualité, la valo et la pureté, c'est vraiment l'objectif de ce fonds et on doit être très exigeant de ce point de vue-là.
57:31Bon, Fonds Action Européenne, évidemment, ouvert, j'imagine, sur tous les supports, c'est ça ?
57:37PEA, France 8, compte-titres, habituel.
57:40La souveraineté européenne, c'est pour tout le monde. Merci beaucoup Raphaël. Raphaël, tu es un responsable des stratégies de marché de capitaux
57:46qui est au capital avec nous sur ce thème de la souveraineté européenne. Voilà pour cette édition de Smartbourse ce soir.
57:52Retour demain 17h en direct et bien sûr en replay sur bsmart.fr.

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