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La banque néerlandaise Triodos IM est engagée dans le financement de la transition écologique. La société choisi les entreprises qu’elle soutient en fonction de si elles répondent à l’un des cinq grands enjeux de transition qu’elle a identifiés. Pour aller plus loin dans cet engagement, Triodos IM conçoit des masterclass pour comprendre précisément ce que signifie la finance verte. Éric Simonnet, responsable des relations avec les investisseurs, nous les présente.

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Transcription
00:00L'invité de Smart Impact, c'est Eric Simonnet, bonjour.
00:09Bonjour.
00:10Bienvenue.
00:11Vous êtes responsable des relations avec les investisseurs à la banque Triodos, banque
00:14néerlandaise fondée en 1980 et originale.
00:19Quelle est l'originalité de cette banque ?
00:20Alors, la banque Triodos, elle a été fondée par des gens qui ne venaient pas du système
00:24bancaire, par des professeurs, des économistes, avec pour ambition de réorienter les flux
00:30d'épargne vers des projets durables et environnementaux, donc à titre d'exemple, les premiers grands
00:38champs éoliens aux Pays-Bas ont été financés par ce groupe d'investisseurs.
00:41Parce que dans les années 80, c'était sacrément pionnier d'avoir cette démarche-là.
00:45C'était vraiment 84-85, les tous débuts, et donc ils ont fondé cette banque avec l'idée
00:50de financer le changement et changer également les pratiques financières.
00:56Et puis, elle s'est développée depuis les Pays-Bas vers la Belgique, l'Allemagne, l'Angleterre
01:02et l'Espagne où elle est présente.
01:03Et puis en France et ailleurs en Europe, pour lesquels moi j'interviens, c'est la partie
01:09société de gestion avec la gestion de fonds d'investissement, donc de promouvoir auprès
01:13des épargnants des véhicules d'investissement d'épargne, mais véritablement durables et
01:18ayant un impact positif.
01:19– Si on prend quelques exemples, Triodos, je crois, gère plus de 23 milliards d'actifs.
01:23– Alors la banque, oui, la banque gère 23 milliards d'actifs, 23-24 milliards d'actifs,
01:28et la société de gestion, Triodos IM, gère 6,4 milliards.
01:31– Et alors, Triodos IM, la société de gestion dont vous êtes membre,
01:36des exemples de projets ou de leviers que vous activez aujourd'hui autour de projets
01:42durables ou de projets à impact ?
01:44– Alors, il y a deux créneaux sur lesquels on intervient.
01:48On intervient sur tout ce qui est financement coté, donc c'est d'investir dans des sociétés
01:52dont le service ou le produit a un impact positif, donc ça peut être des sociétés,
01:56on peut être actionnaire de sociétés comme Vestas, par exemple, ou de sociétés…
02:04– Comment vous les choisissez, les sociétés dans lesquelles vous travaillez ?
02:07– On les choisit, on a déterminé cinq grands thèmes de transition,
02:10on a des enjeux de transition qui sont fondamentaux, qui sont là,
02:14on ne peut plus fermer les yeux, et donc on a déterminé cinq grands enjeux de transition,
02:18c'est tout ce qui est lié à l'alimentation et l'agriculture, tout ce qui est lié aux ressources,
02:22tout ce qui est lié aux énergies renouvelables, au bien-être et santé,
02:26et puis tout ce qui est à l'inclusion sociale.
02:27Donc, les sociétés qu'on sélectionne doivent avoir un produit ou un service
02:32qui est relié à un de ces thèmes de transition,
02:35donc on est extrêmement précis et focus sur ces thèmes.
02:39Et puis ensuite, c'est de s'assurer aussi qu'il n'y a pas d'impact négatif irrémédiable,
02:43pour s'assurer qu'il y a un véritable impact positif environnemental et social.
02:47C'est comme ça qu'on identifie les sociétés et qu'on demande des portefeuilles.
02:50Donc ça c'est pour les sociétés cotées.
02:52Et puis sur le non-coté, on a trois grandes stratégies.
02:55Une stratégie sur l'alimentation durable,
02:58donc on était actionnaire par exemple de Arienco ou de Bendy en France,
03:03où donc on vient apporter du capital,
03:05et puis aussi des stratégies sur les énergies renouvelables,
03:09donc les éoliennes, le photovoltaïque,
03:11mais également tout ce qui est stockage, batterie, grid de déploiement,
03:15et puis une singularité, une grosse expertise sur tout ce qui est la microfinance,
03:20le microcrédit et donc le financement de l'activité économique dans les pays émergents
03:25au travers de la microfinance.
03:27Et à l'inverse, il y a des activités ou des entreprises que vous ne financez pas,
03:31que vous refusez de financer ?
03:32Exactement, donc on ne finance pas les activités liées aux énergies fossiles,
03:37liées aux OGM, liées aux pesticides, liées à l'armement,
03:39alors je sais que c'est très à la mode en ce moment.
03:42Et puis il y a des sociétés dans lesquelles on n'investit pas,
03:44pas par exclusion naturelle, mais par souci de ne pas être schizophrène,
03:51par exemple on n'investit pas dans les grandes banques ou dans les grands asset managers,
03:54puisque eux-mêmes financent des secteurs que nous on exclut.
03:57On est rationnel jusqu'au bout.
03:58On va parler de ces masterclass que vous organisez évidemment dans la seconde partie de cette émission,
04:03mais quand même un mot des énergies fossiles.
04:06Il y a tout un débat qui est notamment porté par le patron de Total Energy
04:09pour dire bah oui mais il faut continuer de financer,
04:12alors là il ne va pas dire le contraire, les énergies fossiles,
04:14parce qu'on est les mieux placés pour financer la transition vers les énergies renouvelables,
04:19c'est nous qui mettons le plus d'argent finalement.
04:21Qu'est-ce que vous en pensez à ça ?
04:22Oui et non.
04:23Déjà, d'un principe financier vraiment très simple,
04:29il y a des actifs échoués et vous n'avez pas envie d'investir dans des actifs qui vont disparaître.
04:34Et le pétrole, d'après les dernières études disponibles,
04:38on sait qu'on a des capacités jusqu'à 2050.
04:41Donc oui, après 2050 et 2050, c'est demain.
04:44Donc ça ne sert à rien d'investir dans des activités qui vont disparaître.
04:47Investir massivement, donc continuer de traiter des actifs qui sont existants,
04:53c'est une chose, de toute façon on a besoin de pétrole,
04:55vous, moi, moi aussi je consomme du pétrole comme tout le monde.
04:58L'industrie chimique consomme du pétrole
05:00et l'industrie chimique c'est l'industrie des industries,
05:01donc sans chimie on ne fait rien.
05:03Mais le gros du financement doit aller vers les alternatives,
05:07vers qu'est-ce qui va se passer demain.
05:09Total finance beaucoup d'énergies renouvelables,
05:13mais finance aussi par acquisition beaucoup de projets déjà existants.
05:17Donc ils ne financent pas du nouveau,
05:18ils financent de l'existant ou ils rachètent de l'existant
05:21pour diversifier leurs assets et puis pour verdir un peu leur image.
05:26Tous vos fonds sont notés SFDR9, alors il faut rappeler de quoi on parle,
05:32c'est le niveau supérieur de l'engagement en quelque sorte ?
05:35L'Europe a classé les produits d'investissement dans une classification SFDR9,
05:41c'est les fonds à impact, c'est moins de 5% des fonds disponibles sur le marché
05:44et c'est des fonds qui ont une véritable vocation d'avoir un impact positif
05:48et de ne pas avoir d'impact négatif irrémédiable.
05:52Donc en somme monétaire c'est important,
05:56en part de marché du nombre de fonds existants c'est très peu.
06:00Ensuite vous avez l'article 8 qui sont plutôt les fonds durables type ESG,
06:05et puis les fonds article 6 qui sont les fonds qui n'ont non cure.
06:08Est-ce que ça fait partie de ces masterclass,
06:10s'y retrouver dans une réglementation ou des acronymes qui peuvent être complexes
06:15voire totalement méconnus ?
06:17Un des grands enjeux quand on se parle,
06:21on est distributeur de fonds donc on distribue des produits d'investissement,
06:24un des grands enjeux, un des grands problèmes c'est la crédibilité,
06:27déjà est-ce que vous êtes crédible sur ce que vous faites ?
06:29J'espère que Triodos est perçu comme étant crédible.
06:32Et puis également la transparence,
06:34parce que de la transparence naît la confiance.
06:35Or la finance verte aujourd'hui ça veut tout dire et rien dire,
06:39il y a eu énormément de greenwashing,
06:42de non marketing, green impact, green vert,
06:46qui ont attiré les investisseurs parce que les investisseurs ont une vraie volonté
06:49de changement et de financer le changement,
06:50mais finalement on se rend compte qu'il y a un défaut de connaissances
06:56et d'éducation sur ce que sont les véritables enjeux
07:00de la finance durable, de la finance à impact.
07:03Et donc Triodos a lancé ces quatre masterclass pour expliquer
07:06qu'est-ce que c'est véritablement la finance à impact
07:09par rapport à la finance durable, par rapport à la finance traditionnelle,
07:12qu'est-ce qu'il faut regarder, comment est-ce qu'on mesure l'impact,
07:15comment est-ce qu'on identifie les impacts que l'on souhaite voir progresser,
07:20parce qu'effectivement quand vous investissez dans des batteries électriques,
07:25ou vous investissez dans les éoliennes, ou vous investissez dans la santé,
07:28les impacts recherchés ne sont pas les mêmes.
07:30Donc qu'est-ce qu'on vérifie, qu'est-ce qu'on mesure, comment on le mesure ?
07:33On peut s'inscrire ? À qui elles s'adressent ?
07:36Elles s'adressent à tout type d'investisseurs,
07:40on les a fait suffisamment accessibles pour que ce ne soit pas uniquement
07:43une histoire de professionnels.
07:45Ce sont des vidéos qui font entre 7 et 10 minutes.
07:52Triodos est une boîte néerlandaise, on les a faites en anglais,
07:56sous-titrées dans plusieurs langues pour le marché français.
07:59Il y a les 4 vidéos, mais il suffit d'aller sur le site de Triodos pour les trouver.
08:07Tapez Masterclass Triodos et vous accéderez directement.
08:10– Les grands terres abordées, vous les aviez évoquées,
08:12investissement durable, gestion de l'impact, mesure de l'impact,
08:15ou encore engagement auprès des sociétés.
08:16Sur la mesure de l'impact, il y a une dimension qui est intéressante,
08:21on en parle souvent dans cette émission,
08:23la nouvelle réglementation européenne sur le reporting extra-financier,
08:26la CRCRD, qu'est-ce que ça change pour vous ?
08:29– Ça change énormément de choses parce qu'auparavant,
08:33quand vous étiez un gestionnaire à impact, ou vous étiez une société,
08:37là je parle vraiment du côté société qui est une activité quelconque,
08:43si vous étiez vert ou avec un désir d'impact,
08:47vous étiez obligé de reporter sur la véracité de votre impact.
08:51Mais par contre, si vous étiez une activité absolument pas du tout à impact,
08:55avec des impacts négatifs, vous n'aviez rien à faire, rien à dire.
08:59Aujourd'hui, ce que ça va apporter,
09:00c'est que les sociétés vont devoir reporter sur leurs impacts positifs
09:04et sur leurs impacts négatifs.
09:05Et ça, c'est crucial pour justement avoir une plus grande transparence
09:09sur quels sont les enjeux, quels sont les impacts,
09:12et tout le monde va reporter sur un même pied d'égalité.
09:17– Merci beaucoup Éric Simonnet et à bientôt sur Be Smart For Change.
09:21On passe au débat de ce Smart Impact,
09:24comment décarboner le transport fluvial.

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