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Jeudi 17 octobre 2024, SMART IMPACT reçoit Grégoire Jourdan-Gassin (Délégué général, Communauté Portuaire de Paris) , Nelly Pitt (Cofondatrice, MycCsmetik) et Éric Simonnet (Responsable des relations investisseurs, Triodos IM)

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00:00Bonjour, bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission de celles et ceux qui font de la transformation environnementale et sociétale
00:14un axe fort de leur stratégie. Et voici le sommaire du jour. Mon invité, c'est Éric Simonnet, responsable des relations avec les investisseurs
00:22à la banque Triodos, qui fait la promotion d'une pratique durable et transparente du métier de banquier depuis les années 1980, figurez-vous,
00:30et qui propose aussi une masterclass pour mieux comprendre l'investissement à impact. Comment décarboner le transport fluvial ? Ce sera le zoom
00:38de notre émission dans laquelle on découvrira notamment les investissements réalisés par la communauté portuaire de Paris pour verdir ses bateaux.
00:46Et puis dans notre rubrique start-up, je vous présenterai MyCosmetic qui propose de fabriquer soi-même ses produits de beauté facilement et en toute sécurité.
00:55Voilà, banque, transport, cosmétiques, trois univers et 30 minutes pour les découvrir. C'est parti.
00:59Générique
01:06L'invité de Smart Impact, c'est Éric Simonnet. Bonjour. – Bonjour.
01:09– Bienvenue, vous êtes responsable des relations avec les investisseurs à la banque Triodos, banque néerlandaise fondée en 1980 et originale.
01:18Quelle est l'originalité de cette banque ? – Alors, la banque Triodos, elle a été fondée par des gens qui ne venaient pas du système bancaire,
01:24par des professeurs, des économistes, avec pour ambition de réorienter les flux d'épargne vers des projets durables et environnementaux.
01:35Donc, à titre d'exemple, les premiers grands champs éoliens aux Pays-Bas ont été financés par ce groupe d'investisseurs.
01:41– Parce que dans les années 80, c'était sacrément pionnier d'avoir cette démarche-là.
01:45– C'était vraiment 84, 85, les tous débuts. Et donc, ils ont fondé cette banque avec l'idée de financer le changement
01:52et changer également les pratiques financières. Et puis, elle s'est développée depuis les Pays-Bas vers la Belgique, l'Allemagne, l'Angleterre et l'Espagne,
02:02où elle est présente. Et puis, en France et ailleurs en Europe, pour lesquels, moi, j'interviens, c'est la partie société de gestion,
02:09avec la gestion de fonds d'investissement. Donc, de promouvoir auprès des épargnants des véhicules d'investissement d'épargne,
02:16mais véritablement durables, ayant un impact positif.
02:18– Et si on prend quelques exemples, Triodos, je crois, gère plus de 23 milliards d'actifs.
02:22– Alors, la banque gère 23 milliards d'actifs, 23-24 milliards d'actifs.
02:27Et la société de gestion, Triodos IM, gère 6,4 milliards.
02:31– Et alors, Triodos IM, la société de gestion dont vous êtes membre,
02:35des exemples de projets ou de leviers que vous activez aujourd'hui autour de projets durables ou de projets à impact ?
02:44– Alors, il y a deux créneaux sur lesquels on intervient. On intervient sur tout ce qui est financement coté.
02:50Donc, c'est d'investir dans des sociétés dont le service ou le produit a un impact positif.
02:55Donc, on peut être actionnaire de sociétés comme Vestas, par exemple, ou de sociétés…
03:04– Comment vous les choisissez, les sociétés dans lesquelles vous travaillez ?
03:07– On a déterminé cinq grands thèmes de transition.
03:10On a des enjeux de transition qui sont fondamentaux, qui sont là, on ne peut plus fermer les yeux.
03:15Et donc, on a déterminé cinq grands enjeux de transition.
03:17C'est tout ce qui est lié à l'alimentation et l'agriculture, tout ce qui est lié aux ressources,
03:22tout ce qui est lié aux énergies renouvelables, au bien-être et santé,
03:25et puis tout ce qui est à l'inclusion sociale.
03:27Donc, les sociétés qu'on sélectionne doivent avoir un produit ou un service
03:32qui est relié à un de ces thèmes de transition.
03:34Donc, on est extrêmement précis et focus sur ces thèmes.
03:38Et puis ensuite, c'est de s'assurer aussi qu'il n'y a pas d'impact négatif irrémédiable,
03:43pour s'assurer qu'il y a un véritable impact positif environnemental et social.
03:47C'est comme ça qu'on identifie les sociétés et qu'on demande des portefeuilles.
03:50– Donc, ça c'est pour les sociétés cotées.
03:52– Et puis sur le non coté, on a trois grandes stratégies.
03:54Une stratégie sur l'alimentation durable,
03:57donc on était actionnaire par exemple de Arienco ou de Bendy en France,
04:03où donc on vient apporter du capital.
04:05Et puis aussi des stratégies sur les énergies renouvelables,
04:08donc les éoliennes, le photovoltaïque,
04:11mais également tout ce qui est stockage, batterie, grid de déploiement.
04:14Et puis une singularité, une grosse expertise sur tout ce qui est la microfinance,
04:20le microcrédit et donc le financement de l'activité économique
04:23dans les pays émergents au travers de la microfinance.
04:26– Et à l'inverse, il y a des activités ou des entreprises
04:30que vous ne financez pas, que vous refusez de financer ?
04:32– Exactement, donc on ne finance pas les activités liées aux énergies fossiles,
04:36liées aux OGM, liées aux pesticides, liées à l'armement.
04:39Alors je sais que c'est très à la mode en ce moment.
04:41Et puis il y a des sociétés dans lesquelles on n'investit pas,
04:44pas par exclusion naturelle, mais par souci de ne pas être schizophrène.
04:50Par exemple, on n'investit pas dans les grandes banques
04:52ou dans les grands asset managers,
04:53puisque eux-mêmes financent des secteurs que nous on exclut.
04:56On est rationnels jusqu'au bout.
04:58– On va parler de ces masterclass que vous organisez évidemment
05:01dans la seconde partie de cette émission,
05:03mais quand même un mot des énergies fossiles.
05:05Il y a tout un débat qui est notamment porté par le patron de Total Energy
05:09pour dire, ben oui, mais il faut continuer de financer,
05:12alors là il ne va pas dire le contraire, les énergies fossiles,
05:13parce qu'on est les mieux placés pour financer la transition
05:17vers les énergies renouvelables,
05:18c'est nous qui mettons le plus d'argent finalement.
05:20Qu'est-ce que vous en pensez à ça ?
05:22– Oui et non.
05:23Déjà, d'un principe financier vraiment très simple,
05:28il y a des actifs échoués et vous n'avez pas envie d'investir
05:32dans des actifs qui vont disparaître.
05:34Et le pétrole, d'après les dernières études disponibles,
05:37on sait qu'on a des capacités jusqu'à 2050.
05:40Donc oui, d'après 2050, et 2050 c'est demain.
05:44– Donc ça ne sert à rien d'investir dans des actifs qui vont disparaître.
05:47– Investir, investir massivement.
05:48Continuer de traiter des actifs qui sont existants, c'est une chose,
05:54de toute façon on a besoin de pétrole, vous, moi, moi aussi,
05:56je consomme du pétrole comme tout le monde.
05:58L'industrie chimique consomme du pétrole,
05:59et l'industrie chimique c'est l'industrie des industries,
06:01donc sans chimie on ne fait rien.
06:03Mais le gros du financement doit aller vers les alternatives,
06:06vers qu'est-ce qui va se passer demain.
06:08Total finance beaucoup effectivement d'énergies renouvelables,
06:12mais finance aussi par acquisition beaucoup de projets déjà existants.
06:16Donc ils ne financent pas du nouveau, ils financent de l'existant,
06:19ou ils rachètent de l'existant pour diversifier leurs assets,
06:23et puis pour verdir un peu leur image.
06:26– Tous vos fonds sont notés SFDR9, alors il faut rappeler de quoi on parle,
06:31c'est le niveau supérieur de l'engagement en quelque sorte ?
06:35– L'Europe a classé les produits d'investissement dans une classification SFDR9,
06:40c'est les fonds à impact, c'est moins de 5% des fonds disponibles sur le marché,
06:44et c'est des fonds qui ont une véritable vocation d'avoir un impact positif,
06:48et de ne pas avoir d'impact négatif irrémédiable.
06:51Donc en somme monétaire c'est important,
06:56en part de marché du nombre de fonds existants c'est très peu.
06:59Ensuite vous avez l'article 8 qui sont plutôt les fonds durables type ESG,
07:03best in class, et puis les fonds article 6 qui sont les fonds qui n'en ont qu'un.
07:08– Est-ce que ça fait partie de ces masterclass,
07:10s'y retrouver dans une réglementation,
07:13ou des acronymes qui peuvent être complexes voire totalement méconnus ?
07:16– Un des grands enjeux, quand on se parle,
07:21on est distributeur de fonds donc on distribue des produits d'investissement,
07:23un des grands enjeux, un des grands problèmes c'est la crédibilité,
07:27déjà est-ce que vous êtes crédible sur ce que vous faites,
07:29et j'espère que Triodos est perçu comme étant crédible,
07:32et puis également la transparence,
07:33parce que de la transparence naît la confiance.
07:35Or, la finance verte, aujourd'hui ça veut tout dire et rien dire,
07:39il y a eu énormément de greenwashing, de non-marketing,
07:43green impact, green vert, qui ont attiré les investisseurs
07:46parce que les investisseurs ont une vraie volonté de changement
07:49et de financer le changement,
07:50mais finalement on se rend compte qu'il y a un défaut de connaissances
07:56et d'éducation sur ce que sont les véritables enjeux
08:00de la finance durable, de la finance à impact.
08:02Et donc Triodos a lancé ces quatre masterclass pour expliquer
08:06qu'est-ce que c'est véritablement la finance à impact
08:09par rapport à la finance durable, par rapport à la finance traditionnelle,
08:11qu'est-ce qu'il faut regarder, comment est-ce qu'on mesure l'impact,
08:15comment est-ce qu'on identifie les impacts que l'on souhaite voir progresser,
08:20parce qu'effectivement quand vous investissez dans des batteries électriques,
08:25ou vous investissez dans les éoliennes, ou vous investissez dans la santé,
08:27les impacts recherchés ne sont pas les mêmes.
08:29Donc qu'est-ce qu'on vérifie, qu'est-ce qu'on mesure, comment on le mesure ?
08:32On peut s'inscrire à qui elles s'adressent ?
08:36Elles s'adressent à tout type d'investisseurs,
08:39on les a fait suffisamment accessibles pour que ce ne soit pas uniquement
08:43une histoire de professionnels.
08:44Ce sont des vidéos qui font entre 7 et 10 minutes.
08:49Triodos est une boîte néerlandaise, on les a faites en anglais,
08:56sous-titrées dans plusieurs langues pour le marché français.
08:59Il y a les 4 vidéos.
09:01Il suffit d'aller sur le site de Triodos pour les trouver ?
09:04Il suffit d'aller sur le site Triodos pour les trouver,
09:07tapez Masterclass Triodos et vous accéderez directement.
09:10Les grands terres abordées, vous les aviez évoquées,
09:12investissement durable, gestion de l'impact, mesure de l'impact,
09:15ou encore engagement auprès des sociétés.
09:16Sur la mesure de l'impact, il y a une dimension qui est intéressante,
09:21on en parle souvent dans cette émission,
09:23la nouvelle réglementation européenne sur le reporting extra-financier,
09:26la CRCRD, qu'est-ce que ça change pour vous ?
09:29Ça change énormément de choses parce qu'auparavant,
09:32quand vous étiez un gestionnaire à impact,
09:35ou vous étiez une société,
09:37là je me parle vraiment du côté société qui est une activité quelconque,
09:42si vous étiez vert ou avec un désir d'impact,
09:46vous étiez obligé de reporter sur la véracité de votre impact.
09:50Mais par contre si vous étiez une activité absolument pas du tout à impact,
09:55avec des impacts négatifs,
09:56vous n'aviez rien à faire, rien à dire.
09:58Aujourd'hui, ce que ça va apporter,
10:00c'est que les sociétés vont devoir reporter sur leurs impacts positifs
10:03et sur leurs impacts négatifs.
10:04Et ça, c'est crucial pour justement avoir une plus grande transparence
10:09sur quels sont les enjeux, quels sont les impacts,
10:11et tout le monde va reporter sur un même pied d'égalité.
10:16Merci beaucoup Éric Simonnet et à bientôt sur Be Smart For Change.
10:21On passe au débat de ce Smart Impact,
10:23comment décarboner le transport fluvial.
10:29Comment décarboner le transport fluvial ?
10:32C'est le Zoom de ce Smart Impact avec Grégoire Jourdan-Gassin.
10:35Bonjour.
10:36Bonjour.
10:37Bienvenue, vous êtes délégué général de la Communauté portuaire de Paris.
10:40Déjà, on va commencer par présenter ce qu'est la Communauté portuaire de Paris.
10:44Qui représentez-vous ?
10:45Alors, la Communauté portuaire de Paris,
10:47c'est l'association des opérateurs économiques de la Seine et des canaux
10:51à Paris et en Ile-de-France.
10:52Donc, on a des membres qui sont des membres de l'association
10:56Donc, on a des membres qui sont très variés.
10:59Ça va des bouquinistes aux bateaux-mouches,
11:01en passant par les boîtes de nuit, les industriels.
11:04Tous ceux qui sont finalement dans l'écosystème de la Seine.
11:07On est l'écosystème de la Seine et des canaux.
11:10Et on a à peu près 50% de nos membres qui ont des activités fixes,
11:13à quai ou à flot,
11:14et 50% qui ont des activités navigantes.
11:17Alors, si on parle des bateaux, de quels bateaux on parle ?
11:20Alors, on parle de bateaux de transport de passagers.
11:24D'accord.
11:25La majorité d'entre eux.
11:26Et de bateaux industriels.
11:28On parle des bateaux qui ont une activité résidente
11:31sur le BIEF parisien et sur le territoire parisien.
11:34Donc, qui ont un port d'attache et qui naviguent dans Paris
11:38et qui reviennent à leur port d'attache.
11:39Juste pour bien comprendre.
11:40Vous ne représentez pas les péliches qu'on voit passer.
11:43Ça, c'est autre chose.
11:45Sur ces bateaux, quels objectifs vous vous êtes donnés
11:49en matière de décarbonation ?
11:51Parce que ce sont des bateaux qui, d'origine, carburent à quoi ?
11:56À l'énergie fossile, j'imagine ?
11:57Oui, à l'énergie énergétique, au gazole non routier en majorité.
12:01Il y a certains carburants un peu plus raffinés qu'on appelle le GTL
12:05qui sont majoritairement utilisés aujourd'hui à Paris.
12:07Et donc, on est sur des moteurs diesel, des moteurs de camions.
12:11Et on a des bateaux qui ont des durées de vie
12:12qui sont très importantes sur le fleuve.
12:15C'est-à-dire que l'âge moyen des bateaux à Paris,
12:17il est de plus de 60 ans.
12:19Donc, une remotorisation dans la vie du bateau sur ces 60 ans,
12:22c'est quelque chose de relativement normal.
12:24C'est une opération de maintenance.
12:26Sauf qu'on a voulu se focaliser sur ces flottes-là
12:29et ne pas entamer une transition énergétique
12:31par la mise à la casse des flottes qui existent.
12:35Donc, on a voulu profiter de cette opération de maintenance
12:39pour changer de technologie, mettre des moteurs électriques ou hybrides
12:42et donc décarboner l'exploitation de ces bateaux-là.
12:47Alors, c'est combien de bateaux au total ?
12:49C'est 150 bateaux, à peu près.
12:50150 bateaux.
12:51Et donc, qu'est-ce que ça représente de changer un moteur ?
12:55Parce que ce n'est pas un petit moteur de petite voiture.
12:58De changer un moteur sur un bateau de transport de passagers sur la Seine.
13:01Non, exactement.
13:02Alors, d'un point de vue technique, c'est relativement maîtrisé.
13:06Mais c'est une démarche qu'on a commencée en 2019.
13:09On a pris un échantillon de 12 bateaux
13:11qui représentait les usages énergétiques des 150 bateaux qu'on avait recensés.
13:17Et on a regardé techniquement ce qu'il était possible de faire.
13:19On a eu des surprises, par exemple, sur certains bateaux promenades
13:23qui peuvent faire 11 rotations par jour d'une heure à une vitesse importante.
13:28On a vu que c'était possible de les remotoriser en zéro émission, 100% électrique.
13:32Chose qui n'était pas intuitive.
13:33Donc, ça, c'est des bateaux qui ont été faits, qui ont été remotorisés depuis.
13:37Et ce sont des investissements qui sont quand même très lourds
13:40puisqu'on parle de 120% en moyenne de la valeur marchande des bateaux.
13:45Ok, donc on va reparler de la capacité des entreprises
13:49à financer cet investissement dans un instant.
13:53Mais donc, il a fallu faire du cas par cas ?
13:57C'est ça, ce que je comprends.
13:58En fonction du bateau, on choisit telle ou telle motorisation de remplacement ?
14:03Exactement. En fait, c'est du sur-mesure.
14:05C'est-à-dire que, contrairement à du thermique, à du gasoil,
14:10pour lequel on n'a aucune contrainte, on a une autonomie d'une semaine, deux semaines parfois,
14:15quand on dimensionne quelque chose en électrique ou en hybride,
14:19on va dimensionner l'énergie embarquée en fonction de l'activité.
14:24C'est-à-dire qu'on va chercher, vu que les batteries sont lourdes, volumineuses et chères,
14:28on va chercher à mettre exactement ce dont le bateau a besoin.
14:31Et donc ça, ça passe par des études détaillées.
14:34Et c'est vraiment du cas par cas.
14:35Il n'y a pas de systématisation.
14:37On n'a aucun bateau qui se ressemble.
14:39Et on a chaque bateau qui est un exemplaire unique.
14:41Vous disiez 150 bateaux concernés.
14:44Ce sont des flottes de navires importants ?
14:48C'est-à-dire qu'il y a un opérateur qui en possède 80,
14:50ou alors c'est plutôt des petites entreprises ?
14:52Alors oui, contrairement à ce qu'on pourrait croire,
14:55on est sur un nombre de bateaux moyens par entreprise à Paris de trois bateaux.
15:00Ce n'est pas énorme.
15:00Ce n'est pas énorme.
15:01Et quand on enlève les plus grandes flottes,
15:03on tombe à 1,7 bateaux.
15:05Donc en fait, on a énormément d'acteurs qui ne travaillent qu'avec un bateau.
15:08Donc quand on leur demande de verdir leur flotte,
15:11de faire des investissements lourds
15:12et d'immobiliser leur bateau pendant plusieurs mois,
15:16c'est vraiment des décisions qui sont fondamentales dans la gestion de leur entreprise.
15:22Et donc, de fait, impossible à prendre sans un système de subvention, d'incitation.
15:28Qu'est-ce que vous avez mis en place pour accompagner finalement les propriétaires de ces bateaux ?
15:33Oui, alors nous, on a essayé de fédérer cette démarche collective
15:37et on a essayé de construire l'écosystème qui était favorable à cette transition énergétique.
15:42Donc on accompagne les entreprises qui sont donc des TPE pour la grande majorité d'entre elles.
15:47On les accompagne dans leur demande d'aide publique,
15:50puisqu'il y a des dispositifs qui existent au niveau de Voies navigables de France et de l'ADEME.
15:54On a aussi créé des certificats d'économie d'énergie
15:56pour venir financer avec des financements privés d'énergéticiens
16:00des opérations de remotorisation ou de construction de bateaux neufs vertueux.
16:05On a aussi mis en place des plateformes de financement avec des fonds d'investissement à impact
16:10pour proposer des financements.
16:14Et on entretient cette démarche-là d'un point de vue technique aussi,
16:18en référençant un certain nombre de bureaux d'études pour capitaliser sur l'expérience et sur les dossiers.
16:23Et nous, on fait surtout le lien entre les porteurs de projets et les différentes administrations.
16:28Et on l'a fait notamment dans la perspective des JO,
16:32qui ont eu un rôle certain dans le verdissement du fleuve.
16:37Alors ça, je veux bien qu'on détaille à quel point l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024
16:44a été un accélérateur pour ce verdissement de la flotte fluviale de Paris.
16:52150 bateaux, combien sont verts aujourd'hui ?
16:5446.
16:56Il y avait une date limite.
16:59Est-ce que le comité d'organisation des Jeux olympiques ou la mairie de Paris, ou les deux,
17:02vous ont mis la pression en disant on veut des bateaux verts pour les JO ?
17:06On s'est mis la pression tout seul.
17:07C'est-à-dire qu'on s'est fixé l'objectif au niveau de la profession de livrer 40 bateaux verts au moment des Jeux.
17:14Et on a travaillé avec tous les services de l'État et les services des différentes administrations
17:19pour essayer de driver et d'accélérer au maximum les projets.
17:23On a notamment mis en place un dispositif, enfin le Port de Paris a mis en place un dispositif incitatif
17:31pour les flottes qui s'engagent à se verdir dans leur totalité
17:35et qui s'engagent à livrer un premier bateau avant le 1er juin 2024.
17:39Donc ceux-là ont touché plus de subventions ou d'incitations,
17:43ce n'étaient pas des subventions, que les autres.
17:45Ils ont eu une extension de leur convention d'occupation temporaire du domaine public.
17:51Donc ils ont eu plus de temps pour amortir leur investissement.
17:53Ok, c'est logique.
17:54Et est-ce que ces bateaux-là, les 40 et quelques, on les a vus lors du défilé des athlètes prioritairement ?
18:00On en a vu une trentaine.
18:01Alors tous n'ont pas pu y aller pour des raisons soit opérationnelles,
18:04soit de choix esthétiques ou aussi opérationnels sur le déroulé du show.
18:10Mais une trentaine a défilé.
18:12Ça veut dire qu'il y a eu un coup d'accélérateur.
18:16S'il n'y avait pas eu les JO, vous dites démarche collective enclenchée en 2019,
18:21est-ce que vous avez déjà la perspective des Jeux olympiques à ce moment-là ?
18:25Je ne me souviens plus de la date à laquelle la France obtient les Jeux,
18:27mais c'est à peu près par là.
18:29On avait les JO comme jalon.
18:32On n'était pas encore au moment où vraiment la démarche a été initiée,
18:36on n'était pas au courant,
18:38où ce n'était pas confirmé que la cérémonie se fasse sur la Seine et sur les bateaux.
18:41Il y a eu des débats longs pour savoir si on allait y aller ou pas.
18:44Ces Jeux, ça a été une vitrine, mais c'était l'un des jalons.
18:482024, c'était aussi une année charnière puisqu'il y a les zones à faible émission
18:51qui devaient commencer à s'appliquer à la route.
18:56Et le transport fluvial de manière générale, passagers et marchandises,
19:01on considère qu'il est plus vertueux que le transport routier.
19:04Parce qu'il permet de massifier, parce qu'on dépense moins d'énergie pour se mouvoir.
19:10On ne voulait pas perdre notre avantage environnemental vis-à-vis du secteur routier.
19:15C'est pour ça qu'on a voulu initier cette démarche,
19:17pour ne pas être les derniers véhicules qui fument en ville à l'horizon 2030
19:20et donc les ADFE step 2.
19:23C'est déjà un bel effort, mais il reste une centaine de bateaux à verdir.
19:29Vous avez déjà le calendrier ? Vous savez où vous allez ?
19:32Il y a autant de cas de figure que de compagnie, que de société.
19:36Il y a des bateaux qui ne vont pas être remotorisables
19:39et qui seront remplacés par d'autres unités pour des raisons techniques ou économiques.
19:44On a étendu notre démarche désormais au niveau national.
19:49On travaille avec l'entreprise fluviale de France qui est la Fédération professionnelle
19:54et avec l'ADEME et Voies navigables de France
19:56dans le cadre d'un programme de certificat d'économie d'énergie.
19:58On a étendu cette démarche-là au niveau national.
20:01Actuellement, on a 36 bateaux qui sont en cours d'études au niveau national.
20:05Certains sont quand même à Paris.
20:07Mais on a des dossiers sur tous les bassins de navigation, sud-ouest, nord-est.
20:14Il y a des entreprises qui sont trop « fragiles » pour investir,
20:19même si vous avez mis en place un dispositif d'accompagnement important.
20:24Ils disent tout simplement qu'on ne peut pas.
20:26Oui, il y en a.
20:27C'est aussi pour ça qu'on avait mis en place l'outil de financement
20:30avec un fonds d'investissement à impact
20:32puisque c'était des sociétés qui ne pouvaient pas se financer auprès de banques.
20:37On l'a créé dans le contexte post-Covid aussi,
20:39puisque pour la majorité de nos entreprises,
20:43on est sur des activités événementielles ou touristiques.
20:45Forcément, 2020, 2021, même 2022, ça a pu être un petit peu difficile,
20:51notamment pour aller voir des banques sur des projets d'innovation et d'avertissement.
20:54Petite question de curieux pour terminer, ça représente combien de passagers ?
20:59Ces bateaux, ces 150, il n'y a pas que des bateaux de transport de passagers.
21:02J'ai bien compris, mais c'est combien de passagers qui visitent Paris par le fleuve ?
21:08C'est 9 millions par an.
21:10Par an, 9 millions ?
21:119 millions.
21:11C'est en croissance ? Vous êtes lié à la croissance du tourisme parisien tout simplement ?
21:16Il y a une légère croissance.
21:18Alors, je ne saurais pas vous dire si elle est proportionnelle à la croissance du secteur parisien.
21:22Mais oui, on est sur une croissance et on a des activités nouvelles aussi qui se développent.
21:27C'est-à-dire typiquement, les petits bateaux de moins de 20 mètres, moins de 12 passagers,
21:31c'est une activité qui n'existait pas ou quasiment pas il y a 10 ans et qui est une des plus dynamiques aujourd'hui.
21:36Dernière question, réponse rapide.
21:38Si je veux créer, alors ça doit être plein d'autorisations, etc.
21:43Mais est-ce que je suis obligé de venir avec un bateau vert aujourd'hui pour travailler sur la Seine ?
21:48C'est en train d'être le cas.
21:49D'accord.
21:50C'est en train d'être le cas.
21:51Le port de Paris, le port de l'Arsenal, qui dépend de la ville, sont en train de conditionner les appels à projets
22:02puisqu'on est sur le domaine public, donc pour pouvoir exploiter, c'est le domaine public.
22:06Ils conditionnent les réponses, enfin les lauréats doivent venir avec des bateaux verts ou verdis.
22:14Ou hybrides.
22:15Merci beaucoup et à très bientôt sur BeSmart for Change.
22:18On passe à notre rubrique Start-up tout de suite.
22:21Smart IDs avec Nelly Pitt, bonjour.
22:29Bonjour.
22:29Vous êtes la co-fondatrice de MyCosmetic, vous l'avez créé avec votre frère Mathieu Canson en 2018.
22:35Racontez-moi, c'était quoi l'idée de départ ?
22:38L'idée de départ, c'était de proposer une approche différente du soin et du bien-être.
22:43Mathieu et moi, on est tous les deux des techniciens, moi je suis ingénieur, lui il est développeur.
22:47Donc on ne vient pas d'une école de commerce, on ne vient pas d'une école de marketing.
22:51Donc nous, notre conviction, c'est de proposer des solutions à des besoins.
22:56Et donc notre approche du soin et du bien-être, c'est de fournir les solutions aux consommateurs
23:03pour qu'ils puissent être eux-mêmes en capacité de fabriquer leurs produits de soins et d'hygiène.
23:10Des produits qui soient vraiment adaptés à leurs besoins, à leurs valeurs, à leurs convictions.
23:14Le déclic, c'est quoi ? Qu'est-ce qui vous a donné l'idée ?
23:17C'est tout simplement mes besoins en tant que jeune maman.
23:20J'ai eu mon premier bébé alors que j'habitais en Chine,
23:24confronté à beaucoup de doutes sur la qualité des produits que je pouvais trouver dans le commerce.
23:28Et c'est à ce moment-là que j'ai décidé de fabriquer moi-même mon lignement et les produits pour prendre soin de mon bébé.
23:34Et vous vous êtes dit, si ça marche pour lui, pourquoi pas pour moi ?
23:38Oui, très vite, j'ai continué pour les produits de toute la famille, et puis c'est devenu un peu une révélation.
23:44Mais alors, comment je fais mes produits de beauté, de soins, d'hygiène, moi-même ?
23:49Concrètement, comment ça se passe ?
23:51On vous fournit toutes les solutions de A à Z.
23:54Ça commence par une application mobile qui fournit la connaissance.
23:57Parce que les doutes qu'on a au départ, c'est comment je fais, comment je m'y prends, par quoi je commence.
24:02Notre application mobile, MyCosmetic, commence par un diagnostic pour vous aider à identifier vos besoins, vos vrais besoins,
24:10et à vous proposer des ingrédients et des recettes adaptées.
24:14La deuxième étape, c'est la fabrication.
24:15Oui, parce que moi, je n'y connais rien, donc j'ai un doute.
24:18Là aussi, on vous propose des solutions.
24:20On a à la fois des recettes très simples, qu'on peut faire en quelques minutes avec deux ou trois ingrédients,
24:25et pour aller plus loin et faire des compositions plus expertes,
24:29on a un robot, un mini laboratoire cosmétique,
24:34qui vous permet, en un clic et quelques minutes, de fabriquer à la maison des produits cosmétiques experts.
24:40Je vais mettre les produits de base, et le robot va créer une crème ?
24:43Tout simplement, vous allez suivre la recette sur l'application mobile, elle va vous guider pas à pas.
24:48Et le robot va réaliser toutes les étapes de fabrication en contrôlant la température et le mélange
24:52pour avoir un produit vraiment professionnel, mais à la maison.
24:55C'est quoi le modèle économique de MyCosmetic ?
24:58C'est les produits que vous nous vendez, en fait ?
25:00Oui, on a une démarche vraiment de démocratisation de cette approche différente de la cosmétique,
25:08avec énormément de contenus gratuits.
25:10Comme je l'ai dit, notre application mobile est gratuite et on fournit énormément d'informations,
25:15de connaissances, pour faire découvrir toute cette puissance qu'il y a derrière.
25:19Mais on a un modèle économique derrière, qui repose sur la vente des ingrédients pour réaliser ces recettes.
25:26Parce que ce sont des ingrédients qui ne sont pas forcément faciles à trouver, surtout les ingrédients experts.
25:30Et nous, on va chercher des actifs cosmétiques vraiment puissants et efficaces,
25:35et on les propose à nos utilisateurs sur notre application.
25:38Et au final, ça me coûte plus ou moins cher que des produits de beauté ou d'hygiène classiques ?
25:44Ça coûte en moyenne dix fois moins cher, puisque vous ne payez que les ingrédients que vous utilisez,
25:50donc vraiment que la matière première.
25:53Et deuxième raison, vous évitez le gâchis, puisque vous allez fabriquer au fur et à mesure de vos besoins
26:00des produits vraiment adaptés, au lieu d'accumuler des flacons à moitié entamés dans les placards,
26:06comme tout le monde fait.
26:07Vous faites la promotion d'un fait qui est pas d'ingrédients cachés, pas d'ingrédients inertes.
26:14Ça veut dire qu'il y en a beaucoup dans les produits de beauté ou d'hygiène classiques ?
26:18Tout à fait. Alors un produit classique contient de l'eau, bien entendu dans la plupart des produits cosmétiques,
26:26de l'eau qui va être transportée, qui va ajouter au poids du produit, au coût du transport, au volume de stockage, etc.
26:35Donc déjà, l'eau quand on l'a à la maison, on évite cela.
26:40On évite également tous les ingrédients qui sont ajoutés dans les compositions
26:44pour permettre une stabilité et une conservation sur de très longues durées,
26:48puisque les produits du commerce peuvent être stockés pendant plusieurs années sur les étagères des magasins,
26:54alors que quand on fabrique un produit à la maison et qu'on l'utilise tout de suite après fabrication,
26:59on peut avoir des formules beaucoup plus courtes, minimalistes et recentrées sur l'essentiel,
27:03sur des ingrédients vraiment actifs et efficaces.
27:06Merci beaucoup Néli Pité-Bonvent à MyCosmetic. Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
27:12Merci à toutes et à tous de votre fidélité à Be Smart For Change. À très vite, à demain pour un nouveau numéro.

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