Face aux blocages propalestiniens dans les universités, Matignon assure que "la fermeté et est restera totale". Une intervention a eu lieu ce vendredi pour évacuer les militants qui occupaient Sciences Po Paris, alors que Gabriel Attal appelle "à tout mettre en œuvre pour mettre un terme pur et simple à cette spirale honteuse"
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00:00 Déjà, évidemment, voir des policiers dans une université,
00:02 ce n'est pas forcément en effet une image très agréable.
00:05 Jusque-là, on partage, je pense tous, le même constat.
00:07 Maintenant, ce que reprochent la plupart des militants
00:10 qui ont bloqué Sciences Po, c'est qu'il n'y ait pas eu de débat
00:13 sur la question de Gaza et Israël.
00:16 Ce qui est faux.
00:17 Ce qui est faux, il y a de nombreux débats qui ont été organisés
00:18 par l'administration et par les étudiants qui ont pu se faire.
00:21 Donc, l'idée de liberté d'expression et de nous dire
00:23 qu'elle aurait été coupée, c'est totalement faux.
00:26 Pour simplement remettre dans le contexte,
00:28 la semaine dernière, j'étais aussi sur votre plateau
00:30 pour dénoncer le fait que l'administration ait négocié
00:32 avec les bloqueurs et les occupants
00:35 et ait organisé ensuite un town hall, une sorte de meeting
00:38 dans lequel on devait tous débattre justement
00:40 de ce qu'on allait faire à la suite.
00:41 Ce qu'attendaient à l'époque les militants,
00:43 c'était que Sciences Po accède à l'ensemble de leurs revendications,
00:46 y compris celle de mettre fin aux accords entre les universités.
00:49 Au partenariat avec les universités israéliennes.
00:51 Exactement, voilà.
00:52 Ce qui, évidemment, à la fin, surprise générale de tout le monde,
00:54 sauf nous et d'un certain nombre d'associations, n'a pas eu lieu.
00:58 Le directeur M. Passere a expliqué que ça n'aurait pas lieu,
01:01 qu'il n'y aurait pas de commission et que...
01:03 Vous êtes complètement contre, vous aussi,
01:05 vous êtes d'accord avec cette décision du directeur provisoire ?
01:07 Il faut se rendre compte, les accords entre les universités étrangères
01:10 et Sciences Po, ce sont des ponts, des ponts importants.
01:14 C'est ce qu'on coupe en dernier recours lors d'un conflit.
01:16 En dernier recours, pas immédiatement,
01:18 parce qu'un conflit commence à débuter
01:20 et qu'on n'est plus trop d'accord avec X ou Y pays.
01:22 Parce que si dès lors qu'on n'est pas d'accord
01:24 avec une politique mise en place par un pays,
01:26 on commence à couper les ponts,
01:27 on risque de ne plus avoir beaucoup d'accord
01:29 avec des universités partenaires.
01:30 Expliquez-nous d'ailleurs, pour ceux qui nous regardent,
01:33 en quoi consistent ces partenariats avec ces universités israéliennes ?
01:36 Ce sont des partenariats en général avec des chercheurs,
01:38 c'est-à-dire qu'ils échangent, ils font des thèses communes
01:40 ou alors ils échangent sur comment se passe la vie dans un territoire donné.
01:45 Par exemple, il y a des chercheurs qui échangent avec des chercheurs israéliens,
01:48 des chercheurs de Sciences Po,
01:49 avec des chercheurs israéliens sur la question du conflit au Proche-Orient.
01:53 Donc c'est important pour nous,
01:54 parce que ça nous permet aussi d'avoir un regard différent
01:56 que celui qu'on pourrait avoir de chercheurs très français.
01:59 Donc si on coupe ces ponts-là,
02:00 on met une cible sur les universités israéliennes,
02:03 parce qu'on ne le ferait pas par ailleurs sur d'autres universités.
02:05 Donc ça, ce serait assez inquiétant.
02:07 Première chose. Deuxième chose, l'administration était très patiente,
02:10 parce que là, il y a eu une occupation tout à l'heure, vous l'avez rappelé.
02:13 L'administration a encore entamé des négociations.
02:17 Et dans ces négociations, il y avait notamment le fait
02:19 que Sciences Po réexplique un peu mieux aux étudiants,
02:22 communique un peu mieux sur le fonctionnement de ces accords,
02:25 le fonctionnement des accords avec les entreprises.
02:27 Et dans un deuxième temps, proposait aux étudiants de Sciences Po
02:30 de mettre en place une sorte d'accord avec des chercheurs palestiniens
02:35 pour essayer de créer quelque chose de positif
02:38 et pas forcément sanctionner ou aller contre Israël,
02:41 plutôt aller vers quelque chose de positif.
02:43 Ces militants-là ont refusé.
02:45 Donc le sujet est clos.
02:46 À partir de là, ce ne sont plus des étudiants qui veulent discuter du conflit en cours.
02:50 Ce sont des étudiants d'extrême gauche radicalisées qui ne veulent même plus débattre.