• il y a 7 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Olivier de Keranflec’h et ses invités débattent des blocages à Science Po.
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Transcription
00:00 *Générique*
00:13 Et de retour en direct dans Punchline sur CNews et Europe 1 pour vous accompagner jusqu'à 19h autour de ce plateau
00:19 la journaliste Véronique Jacquet, journaliste politique, Louis Dragnel est également avec nous,
00:24 Pierre Martinet, ancien agent du service action de la DGS nous accompagne, Maître Pierre-Henri Bovis, toujours présent autour de ce plateau,
00:32 et nous accueillons Lucas Barbagli, délégué national uni. Bonsoir Lucas, puisque nous allons revenir à présent sur la mobilisation des étudiants pro-palestiniens
00:42 qui continuent à l'initiative de la direction, les locaux principaux de Sciences Po ont été fermés aujourd'hui en raison d'une nouvelle occupation,
00:50 la police qui a évacué plusieurs dizaines de militants qui occupaient les locaux de l'école depuis la veille,
00:55 la fermeté est et restera totale, c'est en tout cas ce qu'a assuré aujourd'hui Matignon alors que des étudiants ont endammé une grève de la faim.
01:03 Nous allons retrouver sur place notre journaliste Régine Delfour avec Laura Lestrade. Régine, bonsoir, le calme autour de vous vraisemblablement est revenu.
01:15 Oui absolument Olivier, le calme est revenu et le dispositif de sécurité a d'ailleurs été allégé désormais de chaque côté de la rue Saint-Guillaume,
01:23 il y a une rue balise et une voiture de police qui empêchent donc les personnes qui ne sont pas riverains d'en pénétrer dans la rue Saint-Guillaume,
01:31 l'objectif est donc de sécuriser toujours ces lieux, il faut imaginer que pendant plus de 10 heures il y avait une dizaine de véhicules de force de l'ordre dans la rue Saint-Guillaume,
01:42 à 11h30 l'évacuation des 91 étudiants a été faite, une évacuation qui s'est déroulée dans le calme, à midi c'était terminé mais une cinquantaine d'étudiants
01:53 avaient décidé de rester sur le boulevard Saint-Germain, ils ont été encadrés par les CRS et exfiltrés par petits groupes de 4 et à partir de 14h le calme est revenu
02:05 et il n'y a pas de manifestants, les forces de l'ordre sont donc restées assez nombreuses pour sécuriser les lieux, empêcher que des étudiants puissent revenir
02:15 et ce dispositif de sécurité devrait bientôt être levé.
02:19 Beaucoup Régine Delfour avec Laura Lestrade devant Sciences Po Paris.
02:24 Alors les étudiants pro-palestiniens qui semblent toujours déterminés et ce malgré le débat proposé hier par la direction.
02:32 La direction de Sciences Po qui a d'ailleurs publié un communiqué hier soir, le débat qui s'est tenu ce matin dans l'amphithéâtre Boutmy a démontré la capacité des étudiants, enseignants,
02:40 chercheurs, salariés et dirigeants de Sciences Po d'échanger sur des sujets difficiles dans le respect mutuel.
02:46 Lucas Barbagli délégué national uni, la vérité semble-t-il c'est qu'aujourd'hui le dialogue ne semble pas possible, c'est bien cela ?
02:55 Il est impossible et ça fait deux semaines qu'on le dit. Nous avons prévenu madame Retailleau que le dialogue allait être impossible
03:03 puisque nous connaissons ces gens-là, nous connaissons surtout les organisations étudiantes qui ont organisé ces débats-là, ces manifestations
03:11 et pour les côtoyer un peu sur le terrain, ils refusent le débat.
03:15 Et c'est pour ça qu'ils ont d'ailleurs débloqué Sciences Po puisque ce fameux temps était un prétexte pour finalement rebloquer Sciences Politiques.
03:21 Ils ont annoncé qu'aucun dialogue n'allait être possible, n'allait être envisageable.
03:25 C'est pourquoi potentiellement dans les prochains jours, et on verra la semaine prochaine même s'il y a le pont,
03:30 qu'il y aura de nouveau des blocages à Sciences Po voire même dans d'autres universités.
03:34 Alors vous annoncez d'autres blocages, Louis Dragnel, est-ce que cela veut dire qu'il faut s'attendre à un mois de mai très compliqué finalement
03:41 à Sciences Po mais également dans les universités à Paris mais pas seulement, universités françaises ?
03:46 Alors je ne suis pas Madame Soleil, je sais qu'il est le retour du beau temps, cher Olivier.
03:52 Mais vous êtes un faux observateur.
03:53 Non mais...
03:54 Vous êtes un faux observateur, Louis Dragnel.
03:55 Ce qu'il y a eu beaucoup de renoncements sous couverture de victoires, de la part notamment du gouvernement ou de la direction de Sciences Po.
04:01 La direction de Sciences Po commence par essayer d'évacuer, de déminer le sujet en disant on va essayer de signer un accord avec des gens qui pensent ce qu'ils pensent.
04:10 On voit les slogans, on les entend, donc de soutien et de défense de la Palestine sur Gaza avec des propos très ambiguës, parfois antisémites.
04:18 Ensuite vous avez la même direction de Sciences Po qui accepte aujourd'hui, enfin qui cède et qui ferme carrément l'université.
04:25 Il n'y avait pas de cours.
04:26 Il y a un gouvernement qui dit on ne laissera pas faire et en même temps les manifestations qui sont illégales puisqu'elles n'ont pas été déclarées ont bien lieu.
04:35 Il y a certes des évacuations de la part de la police et de la gendarmerie, mais souvent une fois que la manifestation illégale se produit.
04:41 Alors qu'il y avait une solution qui aurait pu consister à mettre des policiers et des gendarmes devant Sciences Po, devant des collèges, devant les lycées
04:48 dans lesquels il y a des menaces de blocage et permettre à ceux qui veulent étudier de continuer d'étudier et empêcher les bloqueurs de bloquer.
04:55 Il y a peut-être un engrenage qui est en train de se mettre en place.
04:59 Pour l'instant il est trop tôt pour savoir ce qui se passera dans 15 jours ou dans 3 semaines.
05:04 Aujourd'hui en tout cas on voit bien que le sujet n'est pas débloqué.
05:08 Tout ce qui se passe donne du carburant à tous les groupes pro-palestinien.
05:13 Et pourtant Véronique Jacquet, le Premier ministre, qui a demandé à la ministre de l'Enseignement supérieur de tout mettre en oeuvre pour mettre un terme pur et simple à ce qu'il appelle cette spirale honteuse.
05:23 Et dans le même temps on a le sentiment d'être en face d'autorité tétanisée par la situation. Est-ce que c'est le cas selon vous ?
05:28 Oui c'est ça, on a l'impression qu'ils sont paralysés. D'abord parce que la ministre de l'Enseignement supérieur Sylvie Retailleau a réagi bien tard.
05:35 Et qu'elle dit chaque fois "une ligne rouge a été franchie, la ligne rouge ne doit pas être franchie".
05:39 Enfin bref, on ne comprend plus trop de quel côté de la ligne rouge elle se trouve.
05:43 Le gouvernement a tardé aussi à réagir. On a un Premier ministre qui parle haut et fort.
05:48 Mais c'est peut-être un aveu d'impuissance parce que derrière ça ne suit pas.
05:51 Et surtout il y a la France insoumise qui est clairement dans une stratégie de préempter, de souffler sur les braises.
05:58 Ne serait-ce que parce que de toute façon ils ont décidé qu'à Sciences Po, mais aussi ils l'espèrent, dans toutes les universités de France et de Navarre,
06:06 ils soient chez eux. Non pas pour les élections européennes, c'est pas ce combat-là qui les intéresse.
06:11 Mais bien entendu pour la prochaine élection présidentielle.
06:15 Puisque je vous rappelle quand même les 22% de Jean-Luc Mélenchon, ça pèse infiniment plus lourd que les 6,31% ou 6,38% de Manon Aubry à la dernière élection européenne.
06:25 Donc c'est cet électorat-là qu'ils veulent garder au chaud et c'est ce carburant-là qu'ils veulent alimenter pendant les années à venir.
06:35 Ne serait-ce que parce que pour eux, comme l'a dit d'ailleurs Émeric Caron, qu'on a entendu tout à l'heure sur CNews et Europe 1, c'est leur jeunesse.
06:42 C'est cette jeunesse qu'ils veulent montrer en exemple. C'est cette jeunesse évidemment sur laquelle ils comptent pour se faire élire et réélire.
06:50 Et qui est derrière cette volonté de soulèvement LFI ? Bien entendu, mais peut-être pas seulement.
06:54 Je vous pose la question, Pierre Martinet, ancien agent du service d'action de la SDGSE dans un instant.
06:58 Mais avant, Pierre-Henri Bovis, vous souhaitiez réagir ?
07:01 Oui, puisque si vous voulez, pour faire aussi Monsieur Météo, il va y avoir des prévisions orageuses.
07:07 En tout cas, il y en a, puisque vous le savez, la Cour pénale internationale risque de desserner un mandat d'arrêt à Benjamin Netanyahou.
07:13 Et ce sera l'occasion aussi pour la France insoumise, mais également pour les étudiants qui suivent la France insoumise,
07:20 de se mobiliser davantage et encore de bloquer d'autres universités et notamment Sciences Po si, évidemment, la Cour pénale devait émettre ce mandat d'arrêt.
07:29 Ce qui est là aussi regrettable, c'est que cette Cour pénale internationale, on dirait, aujourd'hui ressemble plus à un instrument politique qu'un instrument juridique.
07:37 Et c'est ce qui pourrait aussi, à mon avis, permettre d'embraser complètement le débat.
07:44 Parce que, effectivement, derrière ce militantisme universitaire Pierre-Martinez, il y a la France insoumise, avec Rima Hassan en tête, on l'appelait, qui appelle au soulèvement.
07:55 Et tout cela est observé de très près depuis l'étranger. Le guide suprême iranien, qui exploite d'ailleurs un des images du blocage de Sciences Po Paris pour faire sa propagande,
08:03 je vais le citer, les gens sortent en grand nombre pour scander des slogans contre Israël et l'Amérique.
08:08 Pierre-Martinez, ancien agent du service action de la DGSE.
08:11 - Martinez. - Martinez, pardonnez-moi.
08:13 - Martinez, c'est un autre. - Martinez, c'est un autre. Pardonnez-moi, j'ai rajouté un Z. Pierre-Martinez.
08:18 - C'est son cousin. - Oui.
08:20 Donc, effectivement, parce que ce noyau dur de pseudo-révolutionnaire à Sciences Po n'a qu'une revendication, c'est le conflit, en fait.
08:32 Il n'a qu'une revendication, c'est le chaos.
08:34 Et peut-être qu'il va y avoir une trêve qui va arriver. Ils sont en négociation avec certains responsables de ce groupe terroriste qu'est le Hamas et Israël.
08:45 Si la trêve arrive, j'aimerais bien voir leur réaction et je pense que ça continuera malgré la trêve.
08:51 Ils n'ont de cesse que le chaos. Et ils sont, pour répondre à votre question, ils sont alimentés idéologiquement par...
08:57 Ça arrange des États étrangers, je pense que ça arrange aussi le Qatar, ce désordre et ce chaos.
09:04 Mais ils sont aussi alimentés idéologiquement par toutes ces associations qui gravitent autour,
09:09 toutes ces associations dont Urgence Palestine, justement, qui alimente et qui appelle au soulèvement,
09:16 et qui appelle à la résistance globale en France, et qui appelle aussi à uniti-fada.
09:22 Ils appellent carrément à uniti-fada en France.
09:24 Donc, il va falloir que le gouvernement, aujourd'hui, prenne des mesures fermes pour que ça cesse.
09:31 Et moi, je pense que, en même temps, depuis le 7 octobre, donne des situations comme celle-ci
09:38 parce qu'on n'a pas de ligne directrice.
09:41 Donc, pas de ligne claire et notamment, on peut noter l'absence d'Emmanuel Macron, effectivement,
09:46 à la marche contre l'antisémitisme qui avait été assez mal comprise, en tout cas.
09:49 Exactement. Et surtout, quand il est arrivé en Israël, qu'est-ce qu'il a fait ?
09:52 Il a appelé à une coalition pour détruire le Damas.
09:55 Ça a fait "pshit" en trois secondes et demie. Et derrière, il ne se passe rien.
09:59 Donc, leur seule revendication, c'est Israël. Il faut cesser toute relation avec Israël.
10:05 Je vous propose de faire un détour par la place du Panthéon à Paris,
10:09 puisque une manifestation de pro-palestinienne avec des étudiants a eu lieu cet après-midi.
10:15 Maxime Legay, racontez-nous, vous êtes sur place.
10:18 Manifestation qui s'est terminée. Racontez-nous, quelle est l'atmosphère sur place ?
10:22 Oui, bonsoir. Olivier, effectivement, une manifestation pro-palestinienne qui vient tout juste de se terminer.
10:33 Ici, place du Panthéon, manifestation qui a été organisée par le collectif Urgence Palestine,
10:38 notamment en soutien aux étudiants de Sciences Po qui ont occupé l'école avant d'être évacués manu militari.
10:46 Alors ici, ils étaient près d'une centaine munis de drapeaux palestiniens,
10:51 avec leurs keffiers à carreaux blancs et noirs,
10:54 àscendé les slogans habituels "Israël, assassin, Macron, complice",
10:58 ou encore le slogan à caractère antisémite "From the river to the sea, Palestine will be free".
11:04 Alors des députés de la France Insoumise étaient également présents,
11:08 Éric Coquerel, Clémence Guéthet, Thomas Porte, Louis Boyard,
11:13 ils ont apporté leur soutien aux étudiants et leur ont dit de continuer la lutte.
11:18 Alors désormais, le calme est revenu sur cette place hautement touristique du 5e arrondissement de Paris,
11:24 mais les manifestants ont d'ores et déjà annoncé qu'ils allaient multiplier les actions similaires du même type au cours de la semaine prochaine.
11:32 Merci beaucoup Maxime Leguet.
11:34 En duplex du Panthéon à Paris, Lucas Barbagli, délégué national uni, vous étiez sur place, vous allez nous raconter dans un instant.
11:44 Mais avant, il est 18h30 sur CNews et Europe 1, le Flash Info avec vous, Simon Guillin. Bonsoir mon cher Simon.
11:52 Bonsoir Olivier. Berlin et Prague accusent Moscou d'une récente campagne de cyberattaque dans leur pays,
12:00 un comportement malveillant auquel l'Union Européenne a promis une réponse ferme.
12:04 Depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, les pays occidentaux sont en alerte maximum contre le risque d'attaque informatique.
12:10 Et de son côté, la Russie juge ses accusations infondées.
12:14 Israël annonce la mort d'un otage détenu dans la bande de Gaza aujourd'hui. Il s'agit de Dror Hor, 49 ans.
12:20 Il avait été enlevé dans le kibbutz de Béry le 7 octobre dernier. Son épouse, Yona, avait été tuée le jour de cette attaque.
12:27 Deux de ses trois enfants avaient été kidnappés puis libérés pendant la trêve de novembre dernier.
12:32 Et puis à un mois des élections européennes, le Rassemblement national est toujours en tête des intentions de vote avec 29%.
12:38 C'est le résultat de notre dernier baromètre Opinion Way pour CNews, Europe 1 et le Journal du dimanche.
12:43 L'écart se resserre entre la majorité présidentielle et le parti socialiste avec respectivement 17 et 14% des intentions de vote.
12:52 Reconquête est quatrième avec 8%, cher Olivier.
12:54 Merci Simon Guilain. Si vous nous rejoignez sur CNews et Europe 1, nous continuons de parler de la situation à Sciences Po et pas seulement,
13:03 notamment avec cette nouvelle manifestation d'étudiants pro-palestiniens cet après-midi.
13:07 Lucas Barbagui, délégué national uni, vous y étiez et j'imagine que vous avez été mal reçu.
13:13 C'était un passage éclair. Nous y sommes rendus avec des affiches unies et une banderole à masse égale terroriste.
13:20 Ce que je voulais pointer surtout en s'y rendant, c'est pas juste faire un coup de com',
13:24 mais c'est montrer surtout la censure qu'il y a chez ces gens-là, puisque, en effet, on a parlé des militants pro-palestiniens,
13:32 mais tout ça est organisé aussi avec les organisations étudiantes, que ce soit de l'UNEF, l'Union étudiante, le Point levé,
13:38 Révolution permanente, qui sont des organisations étudiantes subventionnées par l'État, subventionnées par des collectivités locales
13:44 qui siègent dans les conseils universitaires et entre autres de Sciences Po.
13:46 Et aujourd'hui, aucune sanction n'a été menée face à ces organisations-là.
13:50 Donc certes, à chaque fois, on parle de militants pro-palestiniens qui vont bloquer les universités,
13:55 mais ces militants-là font partie de ces organisations étudiantes.
13:58 Et aujourd'hui, Mme Rotaïo n'a jamais eu de mot face à ces organisations-là.
14:03 Elle n'a jamais condamné ces actes-là, puisqu'elles ont été revendiquées par ces organisations.
14:07 Et ce qui fait qu'aujourd'hui, au-delà du débat Hamas et Israël, il y a une vraie censure de la pensée étudiante.
14:14 On l'avait dit déjà, même depuis 2018, quand il y avait eu pas mal de blocages, et c'est toujours le cas.
14:20 Ces organisations-là sont contre la liberté de penser, la liberté d'expression.
14:24 Et on l'a vu, puisque nos affiches ont été arrachées et ont été exfiltrées par la police.
14:28 Alors Pierre-Henri Bovissavokane, n'y a-t-il pas urgence du côté, notamment du ministère de l'Enseignement supérieur,
14:34 de se pencher sur ces associations ? On a vu Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur,
14:40 prendre moins de pincettes, si je puis dire, à juste titre, pour demander la dissolution d'autres associations,
14:46 ce qui n'est pas le cas pour le moment. Est-ce que, effectivement, la question doit se poser ?
14:49 Ce qui est toujours insupportable, c'est qu'il y a beaucoup de gesticulations, il y a beaucoup de propos,
14:53 mais il n'y a pas beaucoup d'actes derrière. Et ce que vous dites là, c'est profondément scandaleux,
14:57 que ces organisations qui sont subventionnées ne sont pas attaquées justement par les politiques qui peuvent agir,
15:02 laissent totalement sans voix. Donc évidemment qu'il faut s'attaquer à ces organisations,
15:07 mais surtout, et ce qui est alarmant dans ce dossier-là, c'est que c'est un dossier sensible,
15:13 qui est un dossier compliqué, et que des étudiants bloquent littéralement des universités,
15:17 bloquent des lieux d'enseignement, où justement, en sciences, il y a quand même l'école du débat,
15:21 l'école de la pensée, l'école de la liberté d'expression. Et justement, cette liberté d'expression
15:27 est totalement censurée, c'est ce que vous disiez à l'instant, et on le voit bien que ces étudiants-là,
15:31 aujourd'hui, ne peuvent plus rentrer au sein de Sciences Po, ne peuvent plus rentrer au sein de ces universités,
15:34 que le débat est complètement rompu, et qu'au contraire, nous avons une petite minorité
15:39 qui vient là imposer sa pensée par la force, la force, j'entends, physique, mais aussi la force verbale,
15:44 par des propos qui sont en plus ignobles.
15:46 Et une minorité, en tout cas, qui a un impact sur la réputation de Sciences Po.
15:52 Alors, quel avenir pour cet établissement, autrefois de prestige, en tout cas décrit comme tel ?
15:57 Je vous propose d'écouter ces quelques Français que nous avons pu interroger, et ils nous livrent leur avis. Écoutez.
16:03 Manifester, je pense qu'on essaye de comprendre, d'apprendre, et c'est le rôle de Sciences Po
16:12 qui aujourd'hui, à mon avis, a perdu beaucoup de crédibilité en laissant le désordre s'installer.
16:19 C'est une minorité qui bloque tout le monde. Donc là, par contre, je trouve que c'est un peu préjudiciable pour les autres.
16:25 Donc je ne suis pas... Ça me gêne un peu. C'est dans ce sens-là que ça me gêne.
16:29 Mais après, chacun a le droit de donner ses idées, mais pas d'empêcher les autres.
16:32 Autour de moi, je connais des gens à Sciences Po, et même des élèves de mon âge qui voulaient aller à Sciences Po,
16:35 qui n'iront plus. Ils l'ont rayé de la liste, et c'est que le début, je pense.
16:40 Donc il faut vraiment reprendre en main vite ce qui se passe au niveau de l'école.
16:44 On le voit, la crédibilité de Sciences Po mise à mal, en tout cas, Véronique Jacquier.
16:49 Oui, ça, c'est évident qu'il ne peut pas en être autrement. Je ne vois pas comment ça peut mieux se passer.
16:55 Cela dit, ce n'est pas la première fois quand même que cette école est gangrenée par une idéologie islamo-gauchiste.
17:02 Ce n'est pas la première fois qu'il y a en interne des questions qui se posent quant au fait de conserver sa dimension d'élite.
17:11 On l'a vu, le wauquisme a pénétré cet établissement. On a vu qu'il n'y a plus d'épreuve de culture générale.
17:19 On a vu que le mode de recrutement était quand même un petit peu spécial.
17:23 Donc on peut le dire sans insulter les étudiants qu'il y a quand même un nivellement vers le bas,
17:28 mais en tout cas, un nivellement vers ce qui ressemble au monde dans lequel les élites veulent vivre.
17:34 Et la façon dont ils se projettent dans le futur, ça ne donne pas quelque chose de très constructif.
17:39 Moi, il me semble quand même important de mettre au point deux choses.
17:43 Tout d'abord, peut-être la mise sous tutelle de l'établissement pour créer un électrochoc.
17:47 C'est une demande qui est faite, effectivement.
17:49 La deuxième chose, c'est quand même que ça ressemble à une pétodière.
17:53 Maintenant, Science Po, ne serait-ce que parce qu'il n'y a pas de patron, tout simplement.
17:56 Ça fait des mois qu'il n'y a pas véritablement de patron.
17:58 Oui, par intérim.
17:59 Oui, par intérim, d'accord.
18:00 Mais enfin, il est temps de donner une impulsion politique avec un véritable chef.
18:06 Alors, on sait qu'il y a, par exemple, M. Letta, qui est un Italien,
18:10 qui est l'ancien président du Conseil des ministres italiens qui tient la corde.
18:15 Sa candidature tient la corde.
18:18 Il est actuellement président de l'Institut Jacques Delors.
18:20 Ça pourrait être une candidature en surplomb.
18:22 Il y a d'autres candidats, comme Najat Vallaud-Belkacem.
18:25 Bon, voilà.
18:27 Il y a d'autres figures de l'avenue.
18:28 Il faut y mettre un peu de caisse.
18:29 Mais ce qui est scandaleux, ce n'est pas tant le fond du débat, c'est la forme.
18:33 Parce que débattre du fond, débattre sur les conditions dans lesquelles Israël intervient,
18:37 débattre du respect ou non...
18:39 Non, mais là, moi, je ne parle pas...
18:40 Du droit international, du droit humanitaire.
18:42 C'est un sujet noble, c'est un débat qui est peut-être noble.
18:44 Là, c'est la forme qui est remise en cause.
18:46 C'est le fait de bloquer des universités.
18:48 C'est le fait, justement, de bloquer toutes formes de débat.
18:50 Justement, pour débloquer les universités, il faut peut-être autre chose qu'un patron par intérim.
18:53 Voilà, il faut un vrai patron.
18:55 Il faut un vrai patron dans la maison sur le pont.
18:57 C'est que ce n'est pas le fond du débat qui pose problème.
19:00 Je ne pense pas d'ailleurs que même pour l'Uni, ce soit le fond du débat qui pose problème.
19:03 Au contraire, ce sont des sujets qui sont particulièrement intéressants et qui sont compliqués.
19:06 Ce que je veux dire, c'est que ça fait quand même des années...
19:08 Pas tous en même temps. Répondez.
19:10 Ça fait des années que l'expos' est préparé petit à petit à toucher le fond.
19:12 C'est-à-dire que là, on voit l'écume de quelque chose qui est sous-jacent depuis des années.
19:16 Dans les enseignements, dans le recrutement, dans le profil des étudiants,
19:20 dans l'internationalisation des études, puisqu'on se retrouve avec des étudiants
19:24 pour qui, finalement, les débats franco-français n'ont aucune importance.
19:27 On va donner la vie à Lucas Barbagli, délégué national uni.
19:31 Lucas Barbagli, délégué national uni, avant de vous libérer, peut-être votre avis,
19:35 vous, qu'est-ce que vous attendez désormais de l'État pour rétablir la fermeté aujourd'hui ?
19:41 On a parlé de patrons. En effet, aujourd'hui, il n'y a plus de patrons.
19:44 Il n'y a plus de patrons au ministère de l'Enseignement supérieur.
19:47 Il n'y a plus de patrons même dans les universités,
19:49 puisque aujourd'hui, Mme le ministre avait annoncé qu'elle allait tout faire pour empêcher les blocages.
19:55 Qu'ont fait les présidents d'universités, même ?
19:57 Ont-ils mis une sécurité supplémentaire pour faire de la prévention ?
19:59 Je pense que c'est le premier rôle d'un chef d'État, c'est faire de la prévention dans son État.
20:03 Et aujourd'hui, les universités ont été fermées par avance,
20:07 par peur, justement, qu'il y ait des blocages.
20:09 Dans ce cas-là, alors, je ne suis qu'étudiant, mais le simple avis,
20:13 c'est pourquoi n'avait-on pas mis une sécurité supplémentaire
20:16 dans les universités et dans les différents IEP ?
20:18 Ça n'a jamais été le cas. Soit ils ont laissé faire,
20:21 et dans ce cas-là, il y a eu des blocages et les étudiants n'ont pas pu se rendre en cours,
20:23 voire même n'ont pas pu assister à leurs examens,
20:26 puisqu'il y a les examens en cours, je le rappelle.
20:29 Donc aujourd'hui, c'est le diplôme des étudiants qui est mis à mal.
20:32 Et aujourd'hui, il n'y a même plus besoin de communication.
20:36 On veut des actes, on veut de l'action.
20:37 Et aujourd'hui, les présidents d'universités et Mme Retailleau
20:41 n'agissent pas, n'agissent pas tout simplement.
20:43 Lucas Barbagli, délégué national uni,
20:45 merci d'avoir accepté notre invitation sur ces news.
20:48 Et au repas, nous marquons une très courte pause.
20:50 Dans un instant, nous allons revenir sur cette phrase de Donald Trump.
20:53 Elle provoque pas mal de réactions ces dernières heures.
20:56 Le candidat républicain à la présidentielle
20:58 qui pointe du doigt la politique migratoire menée en France et au Royaume-Uni.
21:02 On en parle tout de suite sur ces news.
21:04 Et Europe 1, très courte pause.
21:07 Europe 1, punchline.
21:09 18h-19h, Olivier Decker en flèche.

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