La Coordination Rurale satisfaite de son entretien avec Gabriel Attal ?

  • il y a 4 mois
Avec Karine Duc, co-présidente de la Coordination Rurale du Lot-et-Garonne

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Transcript
00:00 On en parle avec notre invitée Karine Duc, coprésidente de la coordination rurale dans le Lot-et-Garonne.
00:06 Bonjour Karine Duc !
00:08 - Bonjour !
00:09 - Bienvenue sur Sud Radio.
00:11 Pour ceux à qui votre nom dit quelque chose, c'est normal, vous êtes l'un des visages de la colère agricole.
00:18 Il y a quelques mois, à l'approche du Salon de l'Agriculture, on vous voyait avec votre bonnet rouge
00:22 prendre la route du Lot-et-Garonne vers Paris et le Salon de l'Agriculture sur votre tracteur avec vos camarades.
00:28 Est-ce que cette colère est retombée quelques mois après, alors même qu'hier vous avez pu rencontrer le Premier ministre Gabriel Attal,
00:34 justement pour évoquer vos revendications ? La colère est toujours là ou pas ?
00:38 - Bien sûr ! Bon déjà c'était des bonnets jaunes mais rien de grave.
00:42 - Pardonnez-moi, oui j'ai été d'Altona ce matin, vous avez raison.
00:45 - Mais bon, écoutez, on a voulu faire un point d'étape.
00:50 Il venait dans le Lot-et-Garonne, il était évident, vu que la crise agricole est toujours très importante
00:56 et le feu est toujours dans les campagnes, il était important de faire un point d'étape et de lui délivrer certains messages particuliers
01:03 et notamment de lui demander de mettre un coup d'accélérateur sur les sujets prédominants, pour nous en tout cas,
01:09 qui sont des satellites au sujet de la concurrence déloyale, satellites au sujet du revenu des agriculteurs,
01:17 des marges abusives, voilà, tel le cœur de nos revendications depuis ce début d'année,
01:22 qui sont des sujets aujourd'hui, des dossiers qui n'ont pas été ouverts.
01:27 - En tout cas ce ne sont pas les revendications de la coordination rurale qui ont forcément été satisfaites.
01:32 Des annonces ont été faites quand même, on en parlait sur Sud Radio la semaine dernière,
01:36 notamment en ce qui concerne le mode de calcul des retraites, c'est quand même quelques progrès, non ?
01:42 - Alors ce sont des projets pour l'instant...
01:45 - Je disais "progrès" pour le coup, mais "projet" aussi, pourquoi pas ?
01:48 - Écoutez, ce sont des progrès quand nous les aurons, le calcul des retraites c'est prévu pour 2026,
01:53 donc pour l'instant on peut en parler effectivement, c'est bien,
01:57 il y a des avancées sur certains sujets, dans les projections à moyen terme, ok,
02:03 mais concrètement, dans les fermes, aujourd'hui, on a besoin de mesures urgentes et palpables très rapidement.
02:12 Je peux vous assurer que les agriculteurs aujourd'hui n'y arrivent plus,
02:17 et donc ont assurément besoin de s'atteler à des sujets de fonds et à plus ou moins un grand déchéance,
02:23 comme vous le dites, comme le sujet des retraites, évidemment,
02:27 mais des sujets plus, on va dire, plus urgents,
02:30 et des sujets sur lesquels nous pourrions avoir des retours plus rapides.
02:35 - Alors l'urgence, par exemple, pour vous c'est quoi ?
02:37 On parle de la concurrence déloyale, c'est très difficile de faire évoluer les règles de la concurrence,
02:42 quelles mesures urgentes pourrait prendre le gouvernement pour vous satisfaire ?
02:47 - Alors le sujet de la concurrence déloyale est un sujet très basse,
02:51 qui englobe beaucoup de sous-sujets, notamment celui des charges trop élevées que nous avons,
02:58 les charges sociales, les charges fiscales, les charges énergétiques,
03:02 nous avons demandé au Premier ministre de faire en sorte que nous ayons agriculteurs un statut protecteur,
03:10 privilégié, parce que nous ne pouvons pas répercuter les multiples hausses que nous avons sur les prix de vente,
03:17 puisque nos prix de vente sont bloqués à ce jour, et rien n'est fait pour les débloquer,
03:21 et les productions similaires qui sont faites à l'échelle de l'Europe, pour ne parler qu'à ce niveau-là,
03:28 sont produites avec des charges sociales notamment nettement inférieures à ce que nous nous payons,
03:35 donc il est clair que la marge de manœuvre peut être à ce niveau-là,
03:39 nos charges en tant que producteurs sont très élevées,
03:44 beaucoup trop élevées par rapport à la concurrence à laquelle nous sommes soumis, et...
03:49 - Alors quand on parle de charges, concrètement, pour qu'on s'en fasse une idée, Karine Duc,
03:52 c'est quoi ces charges ? Parce que le mot "charges" agroupe aussi des cotisations, par exemple,
03:56 pour votre santé, pour votre retraite... - Les cotisations MSA...
04:00 - Pour la Mutuelle Sociale Agricole ? - Oui, on a pris contact avec la MSA
04:04 pour entamer ce sujet, et regarder, étudier cette baisse de cotisations qu'il va falloir faire,
04:13 si on veut essayer de préserver et de sauver ce métier, il va falloir s'atteler à ce chantier-là,
04:18 les baisses des taxes financières, mais de façon plus importante que ce qui a été annoncé,
04:25 parce que la baisse des 20-30% qui sont annoncées, ça équivaut aux dernières augmentations
04:32 que nous avons subies, donc c'est pas quelque chose d'évidemment facile,
04:36 quand même pour nous, il y a un changement, on va dire, en profondeur,
04:40 et puis après, les charges énergétiques, quand tout le monde a eu une explosion
04:44 de sa facture d'électricité, par exemple, vous pouvez vous dire que les augmentations
04:50 de l'électricité que nous avons eues n'ont pas pu être répercutées sur nos prix de vente,
04:57 au contraire, nos prix de vente, nous, agriculteurs, ils ont reculé.
05:01 - Donc vous vous êtes retrouvés à perdre de l'argent pour beaucoup d'entre vous,
05:05 en tout cas c'est ce qui s'est passé avec cette explosion de la facture.
05:08 Tout ça, c'est ce que vous avez demandé hier à Gabriel Attal, le Premier ministre.
05:11 Qu'est-ce qu'il vous a répondu ?
05:13 - Le Premier ministre, écoutez, fait le bilan, estime que son bilan pour l'instant est positif,
05:19 en réponse à la crise agricole. Il a écouté effectivement ce qu'on lui a demandé en plus.
05:27 On lui a donné de courtes échéances pour s'atteler à ces nouveaux sujets.
05:33 Écoutez, c'est le Premier ministre à l'habitude de ne pas dire non,
05:39 à l'habitude d'écouter, mais après, en effet, on voit ce qu'il en est.
05:43 - C'est ce que vous lui avez dit ?
05:44 - Effectivement, oui, bien sûr.
05:46 - Et qu'est-ce qu'il vous a répondu ?
05:47 - Ah bien, écoutez, les échanges étaient assez tendus, notamment au départ, ça c'est clair.
05:51 Écoutez, après, à lui de... il est sur le terrain, à lui d'accueillir toutes les revendications,
05:58 et en tout cas de prendre la mesure de ce qu'il a fait jusqu'à maintenant,
06:01 même s'il a ouvert un gros chantier qui est le chantier de l'agriculture,
06:06 il faut le terminer, il faut l'aboutir. C'est extrêmement urgent.
06:10 Il a la conscience, je pense, est-ce qu'il a la volonté d'aller jusqu'au bout du sujet ?
06:19 Je n'en sais rien, en tout cas, nous suivons tout ça de très très près.
06:23 Le feu, et comme je vous le disais, dans les campagnes, et la...
06:28 - La colère, en tout cas, couvre toujours, c'est ce qu'on aura compris ce matin.
06:33 - La détresse, la détresse.
06:34 - Merci, Karine Duc, coprésidente de la coordination rurale dans le Lot-et-Garonne.
06:38 On continuera d'ailleurs à prendre des nouvelles de tous les agriculteurs
06:41 qui nous écoutent sur Sud Radio, que ce soit dans le Lot-et-Garonne ou ailleurs.
06:44 À bientôt, Karine Duc.

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