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Avec David Rigoulet-Roze, Chercheur associé à l'IRIS, rédacteur en chef de la revue Orients Statégiques chez l'Harmattan
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##LE_FAIT_DU_JOUR-2024-09-24##
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00:00On peut se poser la question, effectivement, c'est un hélas d'Alida, quand elle chantait à Salama, Salama c'est la paix, hein.
00:06Salam en arabe, shalom en hébreu, vous voyez, c'est le même mot pour dire la paix, mais malheureusement aujourd'hui,
00:12malheureusement et depuis d'ailleurs, ce n'est pas d'aujourd'hui, la guerre, la guerre,
00:17ce qui s'est passé depuis déjà quelques temps à Gaza et ce qui se passe avec le Hezbollah et sur le territoire libanais,
00:25tout cela après l'épisode des Bipers et des Tokiwokis, jusqu'où, effectivement, ça peut aller,
00:34alors de temps en temps, on se dit, il y a une espèce de calme, d'intermittence et puis ça recommence,
00:402006, on se rappelle 2006, c'était la grande, grande bataille entre le Hezbollah et Israël,
00:45déjà avec des dégâts de part et d'autre et David Rigouleros est avec nous, bonjour monsieur.
00:51Bonjour.
00:52Bonjour, vous êtes chercheur associé à l'IRIS et vous êtes rédacteur en chef de la revue Orient Stratégique aux éditions L'Armatan.
01:00Est-ce qu'on est, effectivement, une fois de plus, une fois de trop, mais hélas, ce n'est pas nouveau,
01:08dans une, en fait, une guerre d'attrition, une guerre d'usure qui dure depuis des années, voire des décennies,
01:15ou on est dans autre chose, à votre avis ?
01:18Oui, là, il y a une guerre d'attrition, effectivement, qui a été lancée depuis deux jours,
01:24notamment sur une multiplicité de cibles du Hezbollah, des stocks de munitions, des entrepôts,
01:31mais c'est différent par rapport aux guerres précédentes, notamment, vous évoquez celle de 2006,
01:36la guerre dite des 33 jours, qui avait été contenue, d'une certaine manière, chronologiquement et dans ses paramètres.
01:42Là, on passe à autre chose, parce qu'en réalité, il y a eu le 7 octobre,
01:47et le 7 octobre est un changement de paradigme.
01:51Et donc, effectivement, on a le sentiment...
01:53En quel sens, David Rigouleux-Rosé, c'est un changement de paradigme ?
01:58C'est-à-dire que les Israéliens ont la représentation, aujourd'hui, à tort ou à raison,
02:04d'être assiégés sur une multiplicité de fronts, ce qui n'était pas le cas précédemment,
02:09c'était un front spécifique, de manière ponctuelle et séquencée,
02:13soit par rapport à Gaza, soit par rapport à la guerre de 2006 avec le Hezbollah,
02:18qui avait duré 33 jours, et qui s'était terminée sur un échec relatif des deux parties, d'ailleurs.
02:24Et là, on est dans une autre configuration, tout simplement,
02:27parce qu'il y a la logique potentielle d'un engrenage au niveau régional,
02:31avec une dynamique multifront, qui est d'ailleurs assumée, plus ou moins explicitement,
02:36par l'establishment politico-militaire israélien,
02:40en disant qu'Israël est exposé sur cette front à une guerre ouverte à Gaza,
02:46un potentiel deuxième front qui semble prendre forme avec le Sud-Liban,
02:51voire au-delà, avec la Syrie, l'Irak, les Houthis.
02:57Donc, on va dire qu'il y a une dynamique qui est très dangereuse au niveau régional,
03:02parce qu'on a le sentiment que, même si jusqu'à présent les acteurs avaient tenté de contenir une escalade,
03:08les paramètres sont de moins en moins maîtrisés par l'ensemble des acteurs,
03:13et il y a un risque d'engrenage, aujourd'hui, qui est évident,
03:16et qui préoccupe au premier chef, d'ailleurs, les Américains.
03:18Tout à fait, et surtout que, comme vous le savez,
03:21dans un mois, ou presque, enfin un peu plus d'un mois,
03:25sont les élections présidentielles américaines,
03:27et il y a peut-être un lien, en tout cas, il n'y a pas que celui-là,
03:31mais il peut exister.
03:32Juste une chose, parmi les nombreux facteurs,
03:38est-ce que vous pensez, parce que jusqu'à présent,
03:41on a senti que Hassan Nasrallah, qui est le chef du Hezbollah,
03:46enfin l'incarnation du Hezbollah,
03:48quand il répondait, il dit oui, il y a quelques années,
03:51il était beaucoup plus belliqueux, nous allons bombarder, etc.
03:54Là, on a l'impression qu'il dit oui, la réponse sera terrible,
03:59après l'histoire des beepers et des walkie-talkies
04:02de ce qui s'est passé il y a quelques jours.
04:05Est-ce que, à votre avis, l'Iran peut entrer plus directement dans la danse,
04:12compte tenu de ce qui s'est passé,
04:14qu'Israël avait, on le sait, attaqué l'Iran en profondeur,
04:17enfin, attaqué, en tout cas avait envoyé des avions,
04:22et des espions pour trouver des secrets,
04:26les secrets nucléaires, etc.
04:28Est-ce que l'Iran peut, aujourd'hui, avancer
04:31et se mettre au premier rang de la confrontation ?
04:35Il y a un dilemme iranien aujourd'hui,
04:38évidemment qui se répercute sur le Hezbollah,
04:40puisque le Hezbollah est une création de l'Iran.
04:42Même si c'était un parti et une milice libanais,
04:47ce n'est pas un corps étranger au Liban,
04:49mais il est indexé sur l'agenda iranien,
04:51donc effectivement il tient compte des considérations iraniennes.
04:53Il y a un dilemme, parce que jusqu'à présent,
04:55l'ensemble des acteurs, dont l'Iran,
04:57n'a pas souhaité rentrer dans une logique escalatoire,
05:00comme les Américains, du reste,
05:02en prenant conscience que le risque était très lourd
05:06en termes de conséquences potentielles.
05:08Mais, en même temps, le président Pezeski
05:12en vient faire une déclaration en disant que
05:13ce n'est pas possible de laisser le Hezbollah seul.
05:16Donc, c'est effectivement préoccupant,
05:19parce que là, il y a un débat stratégique à Téhéran
05:22sur l'opportunité, justement, de monter d'un cran
05:24et de savoir s'il est nécessaire ou pas
05:29de sortir d'une logique calibrée,
05:31comme ça avait été le cas jusqu'à présent,
05:33et de prendre le risque d'une dynamique escalatoire
05:36qui serait potentiellement incontrôlable.
05:38Incontrôlable, notamment pour Téhéran aussi,
05:40parce que Téhéran n'a pas envie de se retrouver
05:42directement confronté avec les Américains.
05:44C'est bien tout le problème.
05:45Donc, chacun est pris dans des contradictions
05:47difficilement gérables.
05:49Il y a une logique systémique au niveau régional
05:51où l'ensemble des acteurs, a priori,
05:53n'a pas envie d'une déflagration globale,
05:56mais en même temps, les paramètres
05:58semblent leur échapper de plus en plus.
06:00On le voit au fur et à mesure des mois et des semaines.
06:02Et cette logique, effectivement,
06:04induit la nécessité, en termes de dissuasion,
06:06de riposte de moins en moins calibrée
06:09et avec les risques que ça comporte.
06:11Oui, et on voit très, très, très bien.
06:13Alors, il y a eu réunion du conseil de sécurité aujourd'hui
06:16qui a été demandée notamment par la France.
06:19Il y a effectivement ce qui peut se passer
06:22dans les coulisses et dans les institutions.
06:24Mais, justement, de ce point de vue,
06:26est-ce que l'Amérique, aujourd'hui,
06:28à votre avis, peut exercer une pression
06:31suffisante sur Israël pour dire
06:33« Bon, écoutez, c'est très bien,
06:35mais surtout parce qu'il se dit
06:37que l'Amérique ne dit surtout pas
06:39d'invasion du Liban,
06:41en tout cas d'invasion terrestre du Liban. »
06:43Est-ce que l'Amérique peut,
06:45en ce temps d'élection,
06:47peser sur Israël
06:49où, effectivement,
06:51il y a la tentation d'électrons libres
06:55qui a toujours été Israël,
06:57mais cette fois-ci, effectivement,
06:59plus qu'auparavant ?
07:01Oui, il y a un effet miroir.
07:03Quand je parlais du dilemme iranien,
07:05il y a un dilemme aussi qui se pose
07:07pour les Américains, effectivement.
07:09Parce qu'Iran, dans une campagne électorale,
07:11c'est un trou noir en termes décisionnaires
07:13qui est très dangereux, justement,
07:15parce qu'il peut laisser court
07:17ou la pression américaine
07:19se ferait moins efficace,
07:21en sachant que les Américains
07:23ont explicitement dit
07:25qu'une opération terrestre au Liban
07:27était tout à fait malvenue.
07:29Mais en même temps,
07:31si Israël se retrouvait en difficulté
07:33avec une intervention d'Iran,
07:35les États-Unis ne pourraient pas
07:37sursoir un engagement
07:39pour la sécurité d'Israël.
07:41Et c'est là où il y a un dilemme,
07:43parce que, d'un côté israélien,
07:45c'est le 7 octobre qui fait
07:47qu'il y a un certain nombre de buts de guerre
07:49qui sont affichés.
07:51En l'occurrence, par rapport à Gaza,
07:53c'était une première séquence, d'une certaine manière.
07:55Mais aussi, et ça ne tient pas uniquement
07:57à la personne d'ailleurs de Netanyahou,
07:59donc souvent il y a un biais cognitif là-dessus,
08:01mais il y a un consensus en Israël
08:03sur la question de la sécurité au nord.
08:05Et d'où, évidemment, le paramètre du Hezbollah.
08:07Et c'est ce qui explique aujourd'hui
08:09l'opération qui est en cours,
08:11et qui est d'ailleurs qui avait été validée
08:13par des gens qui sont des détracteurs
08:15de Netanyahou, en l'occurrence Benny Gantz,
08:17qui disait que la situation au nord,
08:19le statu quo n'était plus possible.
08:21Et on y est.
08:23Effectivement, les Israéliens, de leur point de vue,
08:25considèrent que le statu quo n'est pas possible,
08:27malgré les efforts américains
08:29diplomatiques pour parvenir à une option
08:31non militaire, en l'occurrence,
08:33le retrait demandé du Hezbollah
08:35au-delà de 10,
08:37voire 30 kilomètres.
08:39C'est ça, la ceinture de sécurité, en quelque sorte.
08:41Voilà.
08:43Et comme cette demande n'a pas été
08:45validée par le Hezbollah,
08:47les contradictions jouent pour tous les acteurs
08:49aujourd'hui, puisque Israël considère,
08:51à tôt ou à raison, que l'option diplomatique
08:53est devenue plus ou moins caduque.
08:55Oui, ils le disent d'ailleurs.
08:57Après le 7 octobre,
08:59vous avez tout à fait raison de parler du 7 octobre,
09:01encore une fois, comme paradigme,
09:03en tout cas pour l'une des,
09:05et peut-être pour les deux parties,
09:07oui, on est en mentalité d'assiéger,
09:09on essaie de nous éradiquer,
09:11on essaie de nous supprimer,
09:13et ça recommence,
09:15comme d'habitude.
09:17Est-ce qu'il peut y avoir,
09:19David Rigoleros,
09:21je ne dirais pas un Sarajevo
09:23comparaison n'est pas raison,
09:25mais est-ce qu'il peut y avoir un dérapage incontrôlé ?
09:27Est-ce que c'est possible ?
09:29Oui, c'est possible,
09:31c'est ça qui est très dangereux.
09:33D'ailleurs, c'est ce qui préoccupe au premier chef,
09:35à la fois d'un côté l'Iran,
09:37mais en réalité, tout le monde est très inquiet,
09:39on le voit avec les discussions à l'ONU,
09:41justement,
09:43parce qu'il y a un risque de dérapage.
09:45D'ailleurs, il a été perçu,
09:47lorsqu'il y a eu la frappe sur le Golan,
09:49qui était dans la destination,
09:51était accidentelle,
09:53même si le tir a été délibéré,
09:55récemment, du port de Hezbollah,
09:57mais pas la cible,
09:59et on a vu qu'il y avait un dérapage
10:01qui s'est retrouvé plus ou moins contrôlé,
10:03même s'il y a eu une réplique israélienne,
10:05mais on voit bien que les seuils sautent,
10:07les uns après les autres,
10:09et quand les seuils sautent,
10:11évidemment, le risque escalatoire
10:13et le risque de dérapage incontrôlé
10:15devient de plus en plus grand.
10:17Oui, on ne vous entend plus, là.
10:19On ne vous entend plus.
10:21Non, ça y est, on ne vous entendait plus.
10:23Merci, David Girigou-Lerose,
10:25merci de vos éclaircissements,
10:27on va suivre tout cela,
10:29on espère effectivement que cette spirale escalatoire
10:31va s'arrêter,
10:33car, comme disait De Gaulle,
10:35dans cet orient compliqué, difficile,
10:37d'analyser avec des idées simples.
10:39Merci.
10:41Effectivement.