Franz-Olivier Giesbert : «L'antisémitisme d'aujourd'hui, il est d'extrême chauche, c'est LFI»

  • il y a 5 mois
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Franz-Olivier Giesbert, journaliste et écrivain, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de François-Xavier Bellamy à Sciences Po, du bilan d'Emmanuel Macron, du face à face Gabriel Attal et Jordan Bardella pour les Européennes et du décès de Bernard Pivot.

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Transcription
00:00Bienvenue et bonjour, François-Olivier Gisbert.
00:02Bonjour Sonia Marbouk.
00:03Mais dis-donc quel bonjour, Tony Truant.
00:05Toujours, c'est la marque de fabrique.
00:07Exactement, éditorialiste, essayiste, auteur à succès avec la formidable série de livres sur l'histoire intime de la Ve République.
00:14Une série d'ailleurs qui nous éclaire sur le formidable flair politique de certains responsables à ce sujet,
00:20François-Olivier Gisbert, tandis que les blocages se multiplient comme hier à la Sorbonne.
00:24Est-ce que vous croyez que François-Xavier Bellamy a fait preuve de ce flair politique en se rendant hier devant Sciences Po,
00:30où il y a eu une sorte de combat idéologique et bien sûr politique avec notamment le député Boyard ?
00:36Oui, évidemment, c'était une très bonne idée.
00:39Il faut le faire, il n'y a aucune raison de se coucher, c'est-à-dire l'essentiel de la classe politique se couche.
00:46L'exemple du président lui-même, c'est-à-dire qu'on ne peut rien faire.
00:51L'histoire de Sciences Po, on l'a vu d'ailleurs à Sciences Po Grenoble, Laurent Wauquiez, qui est président de la région,
00:56au 20 Grand-Alpes, a dit, bon, c'était un repère d'islamo-gauchiste.
01:00Wauquiez a dit, bon, allez, on arrête de subventionner.
01:03Il a coupé les subventions, ils sont revenus la queue basse et puis on a pu discuter.
01:07Le problème, ce sont les directions, ce ne sont pas seulement les étudiants.
01:10Quand vous avez des directions molles, couchées, lamentables...
01:14Couchées, hein ?
01:15Oui, pire que ça, c'est horrible.
01:19Ce qu'a fait la direction Sciences Po Paris avec les étudiants, c'est-à-dire en disant,
01:24bon, voilà, allez, on va revoir tous les contrats avec des autres universités israéliennes,
01:29c'est-à-dire, là, on rentre dans un truc de fou.
01:33Et on ne s'en rend pas compte et on laisse faire.
01:35Moi, je pense qu'effectivement, François Hexamé, il est allé au contact.
01:40D'ailleurs, il fait une très bonne campagne, moi je l'avais déjà dit avant.
01:43Vous savez, c'est intéressant.
01:44Il s'est révélé davantage hier.
01:46Oui, mais c'est-à-dire qu'il a du caractère.
01:48Bon, il est un petit peu, peut-être, on peut dire un petit peu posé, un petit peu trop posé.
01:52Il faut qu'il commence à apprendre à être un peu voyou, disons.
01:56Au sens animal politique, c'est ce que vous voulez dire, je le précise ce matin.
02:01Dans un sens positif.
02:02Mais je pense qu'il a toutes les capacités.
02:05Mais c'est intéressant, d'ailleurs, cette campagne européenne,
02:07parce que ça a révélé des tas de gens.
02:09C'est ça qui est intéressant, on est en train de changer d'air.
02:11C'est intéressant.
02:12Vous nous direz de quoi ça a été le révélateur,
02:14tout d'abord encore sur ce sujet, France, Olivier Gisbert,
02:16la Sorbonne, donc évacuée cette nuit.
02:18Et lors de ces nouveaux blocages et rassemblements,
02:20je suis sûre que vous avez été attentif au slogan.
02:22Il y a eu comparaison Gaza et Vietnam.
02:24Et puis, je voudrais vous faire écouter Place de la République à Paris.
02:27On a pu entendre ça.
02:28C'est dégueulasse.
02:51Il y a tout simplement aujourd'hui en France,
02:54mais il faut arrêter de se cacher derrière son petit doigt.
02:56Il y a un courant antisémite.
02:58Il y a un antisémitisme d'extrême-gauche.
03:01On nous parle depuis des années de l'antisémitisme des extrêmes-droites.
03:04C'est vrai qu'il y a eu une tradition,
03:06notamment au cours du XXe siècle et au XIXe,
03:08mais c'est évident, on ne va pas dire le contraire.
03:10Mais il y a aussi eu toujours une tradition antisémite d'extrême-gauche
03:14qu'on a un peu oubliée, Jules Gued.
03:16Et puis, les premiers écrits de Jean Jaurès, il ne faut pas oublier,
03:18enfin, qui étaient abjects.
03:20Et bon, après, il a changé.
03:22Jean Jaurès, il y a des gens qui ont changé, comme ça,
03:23comme d'ailleurs Bernanos.
03:25Et aujourd'hui, on voit très bien ce qui se passe.
03:27C'est-à-dire, c'est l'idée de nazifier Israël.
03:31C'est-à-dire, oui, de...
03:33D'inverser complètement les choses.
03:35C'est d'inverser, de relativiser, de banaliser, etc.
03:37Et là, ce qu'on a aujourd'hui, par des gens incultes,
03:40parce que c'est ça aussi qui est extraordinaire,
03:42c'est le côté absolument...
03:43Pour vous, c'est un cocktail antisémite ?
03:45L'ignorance, bêtise, haine, antisémitisme.
03:48Ça peut donner quoi, un tel cocktail ?
03:49Est-ce que ce sont des minorités bruyantes et agissantes
03:51ou est-ce que vous dites, attention, les minorités font l'histoire ?
03:54Non, les minorités agissantes ne font pas toujours l'histoire.
03:57Dieu merci, parce que sinon, il y aura des révolutions tout le temps.
04:00Je pense simplement qu'il suffit de s'opposer.
04:02Il suffit de dire les choses.
04:04Il suffit de dire qu'Israël a toujours été une terre juive,
04:08depuis la nuit des temps.
04:10Alors, oui, c'est l'idée.
04:12Oui, c'est vrai, vous avez la mosquée Al-Aqsa,
04:14mais jusqu'à elle, elle repose au-dessus.
04:17Il y avait quand même un temple juif,
04:19le temple du roi Salomon.
04:21C'est dans tous les livres.
04:22Ce n'est pas pour autant qu'il ne faut pas une solution à deux États.
04:25Évidemment.
04:27Mais attendez, moi, je ne suis pas du tout netanyahouiste.
04:30Moi, on me classe maintenant juif parce que je défends Israël.
04:32On vous classe juif ?
04:33Oui, parce que c'est comme ça.
04:34Aujourd'hui, tout le monde est essentialisé.
04:36Si vous défendez Israël, vous êtes juif.
04:38Ben non, ben non, mais simplement,
04:40je suis pour le droit à l'existence d'Israël.
04:43Aujourd'hui, vous avez en France, vous voyez,
04:45l'explosion des actes antisémites.
04:47Est-ce que ce n'est pas de l'antisémitisme
04:49de faire ce que font d'ailleurs un certain nombre de députés LFI,
04:52comme Mme Soudé, par exemple,
04:54de dire que, de parler que d'islamophobie,
04:57quand on voit les chiffres, les derniers chiffres,
04:59sur les actes antisémites,
05:01300 % d'augmentation.
05:03300 % d'augmentation, c'est au premier trimestre.
05:05C'est ce qu'a dit Gabriel Attal l'autre jour.
05:07Qui, lui, fait un parallèle,
05:09dénonce l'antisémitisme de LFI
05:12et dit que Jordan Bardella a mis du temps
05:14à reconnaître l'antisémitisme de Jean-Marie Le Pen.
05:16Vous avez vu cette tenaille qu'il a mise en avant ?
05:18Oui, mais ça, c'est de la politique.
05:20On est en campagne.
05:22Oui, on est en campagne.
05:23À mon avis, il ne croit pas lui-même,
05:24parce que, effectivement, Bardella,
05:26pour ne pas avoir d'ennuis avec Marine Le Pen,
05:30il pensait peut-être qu'il risquait, gros,
05:32s'il le disait.
05:33Donc, il a attendu l'autorisation de Marine Le Pen
05:36pour dire, effectivement, que Jean-Marie Le Pen
05:38était antisémite.
05:39Mais il ne faut pas être dupe.
05:41Je pense, franchement,
05:43de toute façon, Marine Le Pen,
05:45elle est la fille de son père, biologiquement,
05:47mais pas politiquement.
05:48C'est différent.
05:49On est dans autre chose.
05:50On est dans une sorte de populisme.
05:52Là, on peut critiquer le programme économique,
05:54ça, je peux vous le faire pendant des heures,
05:55de Marine Le Pen.
05:56Mais elle n'est pas coupable de...
05:58Elle n'est pas antisémite.
05:59...des paroles antisémites.
06:00Non, on peut chercher.
06:01Moi, je n'ai pas vu.
06:02Et chez Jordan Bardella non plus.
06:04Le problème qui peut se poser avec eux,
06:06c'est tout à fait différent.
06:07C'est, par exemple, le poutinisme,
06:10la poutinolatrie, vous voyez,
06:12le côté un peu...
06:13La fascination pour la force,
06:16pour le mal, etc.,
06:17tout ce que vous voulez.
06:18Mais ça n'a rien à voir avec l'antisémitisme.
06:20L'antisémitisme, aujourd'hui,
06:21il est d'extrême gauche.
06:22L'antisémitisme, c'est LFI,
06:24et on le voit très bien.
06:26Mais c'est incroyable
06:28qu'il y ait encore des gens
06:29qui essaient de se cacher.
06:30Oui, là, quand Attal fait ça,
06:32je ne le mets pas dans cette catégorie-là,
06:34parce qu'on est vraiment...
06:35C'est de la politique politicienne
06:36de campagne européenne.
06:39Et le président de la République,
06:40votre éditorial dans Le Point,
06:42la semaine dernière,
06:43dressait un constat assez édifiant.
06:46Dites-vous, dérive des finances publiques,
06:48absence d'autorité,
06:49pour stopper cette étrange défaite
06:51aux allures de décomposition,
06:52il faudrait que le chef de l'État
06:53se transforme en véritable homme d'État.
06:56Mais alors, à qui avons-nous affaire
06:58si ce n'est pas un homme d'État ?
07:00Je crois que nous avons assisté, en France,
07:02à une histoire d'amour,
07:04très belle histoire d'amour,
07:05entre Emmanuel Macron et Emmanuel Macron.
07:08C'est ça.
07:09C'est ça, aujourd'hui.
07:10Oui, depuis 2017, c'est à peu près ça.
07:13D'ailleurs, il se filme,
07:15il se prend en photo.
07:17C'est ce que j'appelle
07:18la génération tout-pour-ma-gueule.
07:20TPMG.
07:21C'est tout-pour-ma-gueule,
07:22c'est-à-dire, voilà,
07:23c'est une génération un peu narcissique.
07:26Tout-pour-ma-gueule,
07:27et quoi pour la France, alors ?
07:29Oui, la France, je ne dirais pas
07:31qu'il est pas...
07:32Comment dire ?
07:33Il essaie de faire son travail,
07:35je ne veux pas dire le contraire.
07:36Mais simplement, c'est moins important.
07:38D'ailleurs, on voit bien,
07:39c'est une présidence qui a beaucoup papillonné.
07:43C'est impossible de s'accrocher à quelque chose,
07:46de voir qu'est-ce qu'il a voulu faire.
07:48On ne sait pas.
07:49Vous voyez ?
07:50Ça passe d'un truc à l'autre,
07:51en permanence.
07:52Je ne sais pas.
07:53Moi, je suis incapable.
07:55Les Français sont incapables
07:57de défendre le macronisme.
07:58Est-ce que vous lui reconnaissez,
07:59France Olivier Gisbert,
08:00une cohérence ?
08:01Une, comment dire,
08:02quelque chose sur lequel,
08:03vraiment, il n'a pas varié ?
08:05Beaucoup disent l'Europe,
08:06avec sa conviction,
08:07sa souveraineté européenne.
08:09Oui, sur l'Europe,
08:10mais avec les mauvais côtés de l'Europe.
08:11C'est-à-dire,
08:12qu'est-ce qu'il a besoin
08:13de se montrer tout le temps
08:14avec la présidente de la Commission,
08:16Ursula von der Leyen ?
08:17Ça vous a choqué
08:18qu'elle soit présente
08:19lors de la visite du président chinois
08:20à la table ?
08:21On a vu cette configuration.
08:22Non, non.
08:23Franchement, il y a des sujets
08:24beaucoup plus choquants que ça.
08:25Simplement,
08:26bon, elle ne fait pas le poids.
08:28C'est une vision absolument affreuse
08:30de l'Europe.
08:31Il faut arrêter avec ça.
08:32C'est-à-dire que,
08:33c'est une Europe qui ressemble
08:34un peu à la France de Macron,
08:35d'ailleurs.
08:36C'est une Europe qui laisse passer,
08:37qui laisse filer.
08:38Vous voyez ?
08:40Le problème de Macron,
08:42c'est ce que j'appelle
08:43les angles morts du macronisme,
08:45c'est-à-dire la dette.
08:46Vous en avez parlé.
08:47C'est quand même important.
08:48On laisse filer la dette.
08:49Ce n'est pas important.
08:50De toute façon,
08:51il y a toujours
08:52des économistes marxistes
08:54ou éléphistes
08:55qui vous expliquent
08:56que ce n'est pas grave, etc.
08:57Et puis peut-être demain,
08:58d'ailleurs,
08:59peut-être les gens
09:00du Rassemblement national aussi.
09:02Non, non, mais ce n'est pas grave.
09:03En détend-on, nous ?
09:04On verra à l'arrivée
09:05ce que ça donnera,
09:06surtout quand on s'endette
09:07auprès du Qatar et de la Chine.
09:08C'est une question de souveraineté.
09:09Qatar et la Chine.
09:10Oui, oui, la souveraineté,
09:11parce que c'est le souverainisme
09:12qui dit
09:13« Allez, ça va, allons-y,
09:14en détend-on, nous ? »
09:15À la fin,
09:16il y a des comptes à rendre.
09:17D'ailleurs,
09:18on voit à la réception
09:19qu'a eu le Qatar,
09:20vous vous souvenez,
09:21l'émir du Qatar,
09:22en France,
09:23c'était un peu le patron.
09:24La Chine,
09:25c'est un peu différent,
09:26je reconnais,
09:27parce que là,
09:28il y a des histoires
09:29de droits de l'homme.
09:30On fait un peu attention.
09:31Mais c'est un problème
09:32de souveraineté.
09:33Et donc,
09:34il y a aussi
09:35l'immigration.
09:36Il ne faut jamais oublier
09:37l'immigration.
09:38Si vous rajoutez
09:39les 123 000
09:40premières demandes
09:41d'asile
09:42aux 323 000
09:43premiers titres
09:44de séjour,
09:45vous arrivez
09:46quand même
09:47à 446 000.
09:48Donc,
09:49entrez chaque année.
09:50Et en plus,
09:51j'apprends,
09:52c'est ce que nous a dit
09:53le ministre de l'Intérieur,
09:54il y aurait entre
09:55600 000 et 900 000
09:56clandestins.
09:57Donc,
09:58vous voyez ce que ça fait
09:59par an ?
10:00Est-ce que c'est
10:01500 000,
10:02600 000,
10:03700 000 par an
10:04qui arrivent en plus ?
10:05C'est une grande ville.
10:06C'est peut-être
10:07une ville comme Marseille
10:08chaque année.
10:09Mais comment ne pas voir
10:10que tout le monde
10:11est débordé,
10:12que l'école est débordée,
10:13etc. ?
10:14Il faut revoir un peu tout ça.
10:15Il faut s'arrêter,
10:16se poser.
10:17Et puis,
10:18faire ce qu'on a réussi
10:19à faire en France
10:20pendant longtemps,
10:21c'est l'intégration.
10:22Parce que l'intégration,
10:23ça a marché quand même.
10:24Ça a marché
10:25pendant des décennies.
10:26Il y a des tas
10:27d'enfants
10:28de l'immigration
10:29et de l'intégration,
10:30d'ailleurs,
10:31parmi les musulmans.
10:32Il y en a énormément.
10:33Mais là,
10:34vous décrivez
10:35une décomposition
10:36dans tous les...
10:37Exactement.
10:38Mais que reste-t-il alors
10:39au président ?
10:40Nous sommes une journée
10:41particulière,
10:42François-Olivier Gisbert,
10:43avec cette date
10:44qui marque la fin
10:45de la Seconde Guerre mondiale.
10:46Est-ce que vous faites partie
10:47de ceux qui disent
10:48qu'il ne reste plus
10:49que la commémoration,
10:50une commémorative aiguë
10:51pour le président de la République ?
10:52Il ne reste plus ça
10:53dans notre pays
10:54pour rassembler aujourd'hui ?
10:55C'est bien qu'ils le fassent.
10:56Je trouve que c'est important
10:57de le faire.
10:58Il y a au moins ça.
10:59Si vous voulez ça,
11:00là-dessus,
11:01il faut le faire.
11:02Il a dit énormément
11:03de bêtises sur la France.
11:04Il n'y a pas de culture française,
11:05il n'y a pas ceci,
11:06il n'y a pas cela,
11:07les crimes contre l'humanité
11:08pendant la colonisation,
11:09etc.
11:10Tout ça a démontré,
11:11d'ailleurs,
11:12comment dire,
11:13une culture historique
11:15très déficiente.
11:16Je pense que
11:17ni Mitterrand,
11:18ni De Gaulle,
11:19ni personne n'aurait parlé
11:20comme ça.
11:21Là, quand il fait la commémoration...
11:22Vous pensez que c'est
11:23un manque de culture
11:24ou une autre vision de l'histoire ?
11:25Non, c'est un manque de...
11:26Vous avez raison,
11:27il y a le côté,
11:28effectivement, international,
11:29etc.
11:31Mais ça, c'est...
11:32Moi, je dirais quand même
11:33le fond de l'affaire,
11:34c'est beaucoup d'ignorance.
11:36Mais bon, il apprend.
11:38Et puis, je veux dire,
11:39la commémoration,
11:40c'est très important.
11:41Il faut serrer les coudes.
11:42Si vous voulez,
11:43le pays n'est pas foutu.
11:44Moi, je supporte pas l'idée...
11:46D'ailleurs, les déclinistes,
11:47ceux qu'on appelle les déclinistes,
11:48sont en général ceux qui disent
11:49qu'il n'y a pas de problème,
11:50donc en détend-nous.
11:51L'immigration, mais très bien.
11:53Voilà, l'autorité...
11:54Ah, les vrais déclinistes
11:55sont ceux-là ?
11:56C'est intéressant,
11:57ce que vous dites.
11:58C'est ceux-là qui disent
11:59tout va bien.
12:00Tout va bien.
12:01Et ceux qui disent alors
12:02tout est foutu, c'est terminé ?
12:03Non, ceux qui disent...
12:04Moi, je dirais,
12:05il y a ces problèmes,
12:06il faut les régler.
12:07Réglons-les et battons-nous.
12:08C'est pour ça que j'ai parfois
12:09ce ton un peu en colère,
12:10parce qu'on est face souvent
12:12à des gens qui vous disent
12:13que d'abord, soit tout est foutu,
12:15soit c'est pas grave.
12:17En tout cas, je sais pas
12:18si c'est de la colère,
12:19c'est du véritable engagement,
12:20mais transpartisan.
12:21Est-ce que vous le sentez,
12:22cet engagement dans cette campagne
12:24des Européennes ?
12:25Si vous pouviez nous dessiner
12:26un petit peu la photographie
12:28de chaque candidat
12:29pour aller vite.
12:30Moi, c'est très intéressant
12:31parce que les campagnes
12:32européennes,
12:33j'en ai suivi énormément,
12:34bien sûr.
12:35J'imagine, oui.
12:36Je ne les ai pas comptées.
12:37Je ne vais pas les compter moi-même.
12:38Mais ça n'a pas d'importance.
12:40En général, il sort,
12:42par exemple,
12:43un clown,
12:44comme Bendit,
12:45qui va devenir brusquement
12:46le prochain président, etc.
12:47Bon, puis au bout
12:48de quelques semaines,
12:49tout est retombé,
12:50personne n'en parle.
12:51Là, c'est intéressant
12:52parce que c'est une campagne
12:53qui coïncide avec
12:55l'après Macron a commencé.
12:57Tout le monde en est bien conscient.
12:58C'est fini.
12:59De toute façon,
13:00depuis 2022,
13:01il n'a pas de majorité
13:02à l'Assemblée nationale.
13:03Il n'a toujours pas compris.
13:04Et puis, je ne sais pas trop
13:05ce qu'il va faire.
13:06Maintenant, il y a des mentions
13:07de chaussures qui vont lui tomber
13:08sur le dos.
13:09Ça va être un peu compliqué.
13:10La première, on peut faire
13:11comme si ce n'était pas grave.
13:12La deuxième,
13:13de toute façon,
13:14il faut toujours
13:15que le Premier ministre démissionne.
13:16Enfin, on peut le reconduire.
13:17La deuxième,
13:18est-ce qu'on peut le garder ?
13:19Je ne sais pas.
13:20La troisième,
13:21à un moment donné,
13:22il faut faire des élections
13:23législatives.
13:24Donc, nouveau paysage politique
13:25après ces Européennes.
13:26Il y a un nouveau paysage politique.
13:27Ce qui m'intéresse,
13:28c'est qu'il y a aussi
13:29une nouvelle génération.
13:30C'est-à-dire qu'il y a
13:31Jordan Bardella, évidemment,
13:32qui est vogue
13:33très au-dessus des autres,
13:34qui est une machine.
13:35C'est assez impressionnant.
13:36Inarrêtable ?
13:37À 28 ans.
13:38Point de dérogation ?
13:39Non, mais vous vous rendez compte.
13:40À 28 ans.
13:41Une espèce de maturité.
13:42Bref.
13:43Il y a Bardella.
13:44Il y a François-Xavier Bellamy.
13:45Franchement,
13:46moi, j'ai toujours cru
13:47qu'il avait...
13:48Parce qu'il a
13:49beaucoup de potentiel.
13:50C'est un prof de philo
13:51qui a beaucoup travaillé.
13:52C'est important.
13:53Dans la politique,
13:54c'est très important, le travail.
13:55Et c'est quelqu'un
13:56qui travaille beaucoup.
13:57Valérie Ayé,
13:58c'est intéressant.
13:59Elle s'est fait démonter
14:00complètement par Jordan Bardella.
14:01Est-ce qu'elle a du potentiel ?
14:02Énorme.
14:03À mon avis, oui,
14:04parce qu'elle a quelque chose.
14:05C'est indéniable.
14:06Enfin, trois, quatre ans
14:07de boulot, quand même.
14:08Elle n'est pas prête.
14:09Il faut attendre
14:10les prochaines Européennes.
14:11Mais je pense que c'est quelqu'un
14:12qui a quelque chose.
14:13C'est rare, les macronistes
14:19Gabriel Attal,
14:20Gabriel Attal,
14:21Gabriel Attal,
14:22Gabriel Attal.
14:23C'est tout.
14:24Tout est dit.
14:25Maintenant,
14:26il y a aussi peut-être
14:27Valérie Ayé.
14:28Il y a la tête de liste,
14:29elle la fit.
14:30Enfin, l'autre,
14:31pas Manon Ambry,
14:32Rima Hassan,
14:33tête de liste finalement,
14:34devenue par Gaza.
14:36C'est un épiphénomène.
14:38Je pense que là,
14:39je pense que c'est...
14:40En plus,
14:41quand on commence,
14:42il y a un papier dans le point
14:43sur ses financements syriens,
14:45comment elle vit, etc.
14:47Enfin, tout ça.
14:48Moi, ça me paraît...
14:49Je pense pas que c'est appelé
14:50à aller très loin.
14:51Il y a Marion Maréchal aussi.
14:52C'est-à-dire qu'il fait un retour
14:54après des années d'absence.
14:56Je sais pas,
14:57une petite dizaine d'années
14:58d'absence.
14:59Là, elle revient et elle existe.
15:01Donc, il y a plusieurs...
15:02Il y a Raphaël Glucksmann aussi,
15:04qui fait une campagne
15:05tout à fait intéressante.
15:06Parce que ce qui se passe,
15:07c'est que si vous voulez,
15:08vous avez les pôles anciens,
15:10la droite et la gauche,
15:11la gauche socialiste
15:12et puis la droite,
15:13disons républicaine,
15:14qui essayent de réexister
15:15à travers cette campagne.
15:16Parce qu'ils s'imaginent,
15:17et sans doute pas à tort,
15:19que quand ce sera vraiment
15:21définitivement la fin de Macron,
15:23la France va à nouveau se restructurer
15:25entre une gauche et une droite.
15:27Et puis aussi une droite populiste,
15:29comme celle qu'incarne
15:30Marine Le Pen.
15:31Mais il y aura...
15:32Les LR, c'est pas fini.
15:34En plus, les LR,
15:35quand on regarde,
15:36ils ont quand même...
15:37Un maillage territorial important.
15:38C'est pas seulement
15:39un maillage territorial,
15:40ça me frappe toujours.
15:41Mais ça, j'entends toujours
15:42la presse vous dire
15:43c'est fini, le LR.
15:44D'ailleurs, ils disent
15:45la même chose sur le Parti socialiste,
15:46ce qui peut renaître.
15:47Mais le Parti socialiste,
15:48il y a un petit handicap
15:49par rapport au LR.
15:50Il a peu de présidentiables
15:51en dehors de François Hollande
15:52et peut-être de Stéphane Le Foll.
15:54Je trouve que le LR, lui,
15:57a énormément de présidentiables.
15:58Vous aviez hier
15:59David Lista.
16:00Il y a aussi, évidemment...
16:01En politique, on n'est jamais mort.
16:03Ne me faites pas dire,
16:04parce que sinon on reste
16:05jusqu'à tout à l'heure.
16:06Mais ça me ferait plaisir.
16:07Un mot pour conclure.
16:08C'est important quand même
16:09parce que je vois
16:10un point commun.
16:11Et ceux qui nous regardent
16:12et nous écoutent
16:13avec Bernard Pivot,
16:15et puis vous avez animé également,
16:16comme évidemment lui,
16:17des émissions littéraires.
16:19J'imagine que vous admirez
16:21le monstre d'érudition
16:22qu'il a été.
16:23Plus que ça,
16:24parce que c'était énorme.
16:25Ça faisait de la France
16:26une exception culturelle.
16:27C'est incroyable.
16:29Joliment dit.
16:30Oui, parce qu'on était
16:32le pays qui lisait le plus
16:34toute la vie.
16:36Vous n'avez pas connu ça.
16:37C'était dans les années 70,
16:3980, 90.
16:41On ne sortait pas
16:42le vendredi soir.
16:43On était toute une génération.
16:45On est scotchés
16:46devant notre écran.
16:47Et c'était quand même...
16:49Et on l'a été aussi
16:50avec vous après.
16:51Un énorme bonhomme
16:53qui a fait énormément de bien
16:56aux livres,
16:57à la littérature.
16:58Vous savez, c'est important.
16:59À un moment où l'ignorance
17:01fait énormément de progrès
17:02et donne parfois, d'ailleurs,
17:03une idée de l'infini.
17:04Autour de Sciences Po,
17:05Paris, Paris-Campé-d'Aion.
17:06Le meilleur bouclier, le livre.
17:07Et je vous conseille
17:08la série, évidemment,
17:09que vous êtes en train
17:10de poursuivre.
17:12Bah oui, oui, oui.
17:13Il y a un quatrième qui sortira
17:14à l'année prochaine.
17:15Merci Franck-Olivier Gisbert
17:16et à bientôt.
17:17Merci à vous.
17:18Merci Sonia Mabrouk.
17:19Merci Franck-Olivier Gisbert.

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