• il y a 7 mois
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Jérôme Guedj, député PS de l’Essonne, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet du discours d'Emmanuel Macron à la Sorbonne, d'une Europe fédérale, de la situation à Gaza et de l’affaire de l’agression de la jeune Samara à Montpellier.
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News
Transcription
00:00 [Musique]
00:03 - Bienvenue et bonjour Jérôme Gage. - Bonjour, Sanya Mabrouk.
00:05 Et merci de votre présence. Vous êtes député socialiste de l'Essonne,
00:08 vous êtes également secrétaire nationale à la laïcité au parti, au PS.
00:12 Dans l'actualité, M. Gage, tout à l'heure, un discours à la Sorbonne,
00:15 comme en 2017 pour Emmanuel Macron sur l'Europe, c'est le discours Sorbonne 2.
00:20 Est-ce que vous vous attendez à un discours du chef de l'État
00:22 ou bien un discours de lancement du directeur de campagne de la majorité ?
00:26 Le simple fait que vous posiez la question pointe l'ambiguïté du choix du moment, évidemment.
00:33 On a la campagne des élections européennes de Valérie Hayé,
00:37 disons-le sans être discourstois, qui patine, qui n'imprime pas.
00:42 Quelle est l'orientation ? Quelle est la vision ?
00:45 Est-ce qu'elle a un autre objectif que de sauver le soldat Macron ?
00:48 C'est-à-dire avec, pour l'instant, un résultat qui s'annonce très problématique
00:54 pour la majorité relative présidentielle.
00:57 Là, c'est Emmanuel Macron qui va essayer de sauver le soldat Hayé, apparemment.
01:00 Oui, mais en se sauvant lui-même, parce qu'il avait tellement, il y a 7 ans,
01:05 fait de la question européenne un élément identitaire.
01:07 Et moi, je fais partie de ceux qui avaient été séduits, ou en tous les cas,
01:13 intéressés par le volontarisme exprimé, notamment les intuitions du président de la République
01:17 sur la nécessité d'un réarmement, d'une souveraineté à l'échelle européenne.
01:22 Le problème, c'est qu'en politique, il ne faut pas se payer de mots.
01:27 Les intuitions exprimées par Emmanuel Macron en septembre 2017,
01:31 elles ont peut-être été vérifiées par le cours de l'histoire,
01:34 mais les réponses volontaristes, elles, se sont fracassées sur le louvoiement intrinsèque.
01:39 - Fracassées ? - Oui, fracassées.
01:41 - C'est un échec sur toute la ligne, sur l'Europe, pour Emmanuel Macron ?
01:43 - Mais, Rédé, prenons un seul point qui est essentiel.
01:48 La question de la guerre en Ukraine a été un test évident sur la solidité de la position des Européens.
01:55 Emmanuel Macron, en 2017, pointait la nécessité de la construction d'une Europe de la défense
02:02 et d'une autonomie stratégique.
02:04 - Ça ne mange pas de pain, c'est le serpent de mer de tout le monde.
02:06 - Sauf que deux ans après, en 2019, alors même qu'il y a déjà eu, depuis 2014,
02:11 la Crimée et le début au Donbass, le même Emmanuel Macron,
02:14 et Raphaël Glucksmann, dans son discours fondateur,
02:17 en tous les cas très principiel hier à Strasbourg, l'a rappelé,
02:20 le même Emmanuel Macron, en 2019, dit "il faut que nous fassions un front commun
02:24 entre l'Union européenne et la Russie".
02:26 Et on a vu ces atterroiements dans le positionnement par rapport à Vladimir Poutine.
02:30 Même chose sur la question de la souveraineté,
02:34 sur les questions énergétiques ou sur les questions industrielles.
02:37 - Arrêtons-nous sur ce point, parce que vous avez utilisé le mot,
02:39 et c'est ce que dit Emmanuel Macron, de "souveraineté européenne".
02:42 Il y a très certainement Jérôme Goetsch qui va insister sur ça tout à l'heure,
02:46 sur la défense commune, et en réalité, le mot derrière cette vision,
02:49 c'est le mot de "fédéralisme". Est-ce que vous le partagez ?
02:51 Est-ce que vous êtes, et vous le dites clairement,
02:53 "je suis pour une Europe fédéraliste et un sceau fédéral" ?
02:56 - Moi, je suis profondément européen.
02:58 J'ai un problème avec l'orientation politique de la construction européenne.
03:01 Vous savez, mon premier vote était pour le traité de Maastricht en 1992.
03:05 Et j'avais 20 ans.
03:07 Et à l'époque, le pari que nous faisions,
03:09 était de dire que l'intégration économique et monétaire
03:12 va produire mécaniquement de l'intégration sociale et politique.
03:15 Le problème, c'est qu'on a fait un marché, on a fait une monnaie,
03:18 mais on a assumé, dans les frontières de l'Union européenne,
03:21 une sorte de compétition de tous contre chacun,
03:24 avec notamment le dumping social et fiscal,
03:26 avec des fiscalités très disparates d'un pays à l'autre,
03:29 et surtout, on ne s'est pas armé au nom du libre-échange
03:32 face aux blocs, qu'il s'agisse des États-Unis, ou surtout de la Chine.
03:36 - Maastricht, c'est important ce que vous dites.
03:38 Il y a un moment aussi où certains affirment
03:40 qu'on s'est assis sur la volonté populaire.
03:42 Est-ce que ce n'est pas, c'est une crainte et c'est une question,
03:44 est-ce que ce n'est pas le but d'une Europe fédérale ?
03:47 C'est-à-dire d'effacer, d'annihiler finalement les nations.
03:49 - Oui, je vous ai dit, mon premier vote favorable,
03:52 il était en 1992, c'était un pari.
03:54 Et 13 ans après, en 2005,
03:56 j'étais un de ceux qui a fait campagne pour le non,
03:58 au non principalement de ce décalage et de cet échec.
04:03 Et donc aujourd'hui, on a besoin de plus d'Europe,
04:06 mais d'une Europe qui assume des choix,
04:09 par exemple, pour permettre une harmonisation fiscale et sociale
04:13 à l'intérieur des frontières européennes
04:15 et qui assume, par exemple, cette souveraineté,
04:17 voire la chonce, qui était hier un gros mot,
04:19 et moi je suis très content qu'il soit prononcé par Raphaël Glucksmann,
04:22 par exemple, un protectionnisme écologique.
04:24 Le fait de dire qu'avec des mesures miroirs,
04:26 on impose aux produits qui rentrent dans les frontières de l'Union européenne
04:30 le respect des mêmes normes de production,
04:32 en manière sociale ou environnementale.
04:34 - Parce que ces clauses miroirs, pour les imposer,
04:36 il faut être réveillé de bonheur. Mais restons-en, c'est la réalité.
04:39 - Ça, c'est l'échec d'Emmanuel Macron,
04:41 c'est-à-dire l'idée de ne pas avoir poussé ce volontarisme-là,
04:44 mais on peut prendre d'autres sujets.
04:46 On parle des salariés.
04:48 Hier, on est allé au bout d'un processus d'adoption de la directive
04:52 sur la protection des travailleurs détachés,
04:55 des livreurs, des livre-roues ou des chauffeurs Uber.
05:00 Qui est-ce qui a essayé de s'aborder cette directive de protection
05:03 qui leur permet justement de ne pas être le lumpen proletariat
05:06 des temps modernes, totalement exploité,
05:08 et de pouvoir bénéficier de la protection liée aux salariés ?
05:11 C'est Emmanuel Macron lui-même qui a s'aborder
05:13 du fait de sa position gouvernementale.
05:15 - Le faux soyeur, si je comprends ce que vous dites.
05:17 - Mais en tout cas, c'est un double discours qui est insupportable.
05:20 - Et votre discours sur l'immigration.
05:22 Plus d'Europe, c'est plus d'immigration.
05:24 Pour vous, est-ce que vous assumez aujourd'hui de dire...
05:26 J'ai repris les mots il y a 10 ans,
05:28 puisque vous parlez du passé, du Parti socialiste,
05:30 qui affirmait ceci, "l'immigration est une chance
05:32 et c'est un levier d'enrichissement culturel".
05:34 Est-ce que vous le diriez aujourd'hui ?
05:36 - Mais en tous les cas, ce qu'on ne peut pas dire aujourd'hui...
05:38 Enfin, je partage les mots, je refuse...
05:40 - Aujourd'hui encore ? C'est une chance ?
05:42 - Mais évidemment, nous sommes une terre d'immigration,
05:44 nous l'avons toujours été, et nous continuerons
05:46 à être une terre d'immigration. Il faut arrêter d'entretenir
05:48 une fiction qui consiste à dire que l'immigration zéro
05:51 est le seul modèle. On peut avoir une possibilité...
05:54 - Il y a un entre-deux ? - Non mais oui, mais...
05:56 - Donc l'immigration est une chance, c'est important pour vous.
05:58 Vous reprenez il y a 10 ans ce que disait le PS.
06:00 - C'est contrôlé et encadré, c'est une compétence des Etats
06:03 dans le cadre européen. C'est pour ça que le pacte asile-immigration
06:06 qui a été présenté, adopté, et que nous n'avons pas voté,
06:09 précisément parce qu'il n'est pas efficace.
06:11 D'abord parce qu'il pointe la question de l'asile,
06:14 et moi je suis attaché à la question de l'asile,
06:16 et parce qu'il ne s'attache pas à ces situations dramatiques
06:19 de ceux qui meurent en Méditerranée ou dans la Manche,
06:22 et il n'assume pas la construction de voies légales d'immigration
06:27 dont nous aurons besoin dans le pays.
06:28 - En cohérence avec les Français, par exemple,
06:30 sondage ce matin, 67% des Français, c'est quand même une majorité
06:33 assez nette, se disent favorables au nouveau projet de loi
06:36 Jérôme Gatch qui vient d'être adopté en Grande-Bretagne,
06:38 ça a été des semaines de débats pour renvoyer les migrants illégaux
06:42 et les demandeurs d'asile arrivés illégalement vers l'Ormanda,
06:45 qui va donc gérer tout cela. 67% des Français.
06:48 Et quand vous dites que c'est une chance...
06:50 - Parce que, pardon de le dire, mais quand on va entretenir
06:53 et alimenter cette logique un peu simpliste,
06:57 moi je suis pour le respect du droit.
06:59 Si on n'a pas des conditions de séjour réguliers sur le territoire national,
07:02 elles doivent être vérifiées, contrôlées dans des délais dignes,
07:05 notamment pour l'asile, et il faut aussi respecter les conséquences.
07:10 Mais le discours qui éclabousse tout ça, c'est de dire
07:13 "derrière toi, on n'a pas besoin d'immigration".
07:14 Les mêmes Français dont vous parlez, si vous leur dites
07:17 pour l'auxiliaire de vie qui va s'occuper de votre papa ou de votre maman,
07:20 pour le serveur qui va travailler, pour le professeur sur le plateau de sa clé
07:25 qui va enseigner et former vos ingénieurs.
07:27 Vous voulez absolument qu'il n'y ait pas d'immigration ?
07:29 - Et croyez-vous que ce discours tient encore avec un taux de chômage
07:32 comme celui qui est le nôtre ?
07:33 - Mais nous savons aujourd'hui que nous avons des secteurs en tension
07:35 pour lesquels de toute façon le recours à l'immigration,
07:38 en plus de la mobilisation de l'ensemble des résidents réguliers,
07:42 français ou étrangers sur le territoire national, est nécessaire.
07:45 Vous savez que la démographie, c'est aussi un facteur de puissance,
07:47 et considérer que se priver de cet apport migratoire...
07:52 Vous savez que l'année dernière, pour la première fois,
07:54 il y a eu plus de décès que de naissances sur le territoire français.
07:58 - Donc l'immigration va venir combler le déficit de natalité ?
08:02 - Il ne s'agit pas de combler.
08:03 Je défends aussi le réarmement d'une politique nataliste,
08:07 à condition que ce soit une politique sociale de soutien notamment aux familles,
08:12 de soutien aux femmes qui doivent concilier vie professionnelle et vie familiale,
08:15 mais de grâce, cessons d'alimenter un discours à ce point anxiogène
08:19 sur ce qui n'est pas une opinion.
08:22 C'est un fait de société, c'est un fait démographique
08:25 qu'on ne va pas balayer d'un revers de la main.
08:27 - Nous avons parlé d'Europe, d'immigration,
08:30 vous avez parlé de protectionnisme écologique.
08:32 De son côté, la France Insoumise veut mettre surtout Gaza,
08:34 Jérôme Gage, au cœur de la campagne.
08:36 La convocation par la justice de Mathilde Payot,
08:38 présidente du groupe LFI, à l'Assemblée, fait couler beaucoup d'encre
08:41 dans le cadre d'une enquête pour apologie de terrorisme.
08:44 Est-ce que vous considérez que c'est une judiciarisation du débat
08:47 que vous dénoncez, ou alors, sur un sujet aussi grave,
08:49 LFI doit s'expliquer sur son communiqué et ses propos ?
08:52 - Moi, je suis très clair, Cédemme Abrouk.
08:54 J'étais Charlie et je suis toujours Charlie.
08:56 Je suis trop attaché à la liberté d'expression
08:58 pour considérer que, dans le débat politique,
09:01 chacun n'est pas libre de dire ce qu'il veut.
09:04 Je me suis prononcé sur ce communiqué du 7 octobre.
09:06 C'était une faute politique et morale.
09:08 Je l'ai condamné et j'en ai tiré les conséquences.
09:11 Mais je le combats sur le terrain politique et moral.
09:15 Judiciarisé et criminalisé, comme on le voit depuis
09:18 plusieurs années, les questions syndicales,
09:22 les questions associatives, on l'avait vu avec eux,
09:24 les soulèvements de la terre...
09:25 - Et ça, vous le dites pour tous, pas seulement pour une personnalité de gauche.
09:28 - Je le dis pour tous.
09:29 Je n'aime pas cette espèce de chape de plomb
09:32 qui consiste à détourner des outils de la lutte antiterroriste,
09:35 cette disposition sur l'apologie du terrorisme,
09:37 c'était une disposition prise dans le cadre de la lutte antiterroriste,
09:40 et de venir pointer tel ou tel.
09:42 Maintenant, après, j'assume le débat politique.
09:45 Et je le fais, y compris avec des gens qui n'ont pas hésité,
09:47 à me jeter en pâture quand je n'étais pas d'accord avec eux.
09:51 - C'est pour ça que je vais démarrer par cette question avant d'aller sur...
09:53 - Mais c'est le débat politique, il est légitime.
09:55 - Mais vous avez été une cible dans ce débat,
09:56 puisque Jean-Luc Mélenchon vous a dénoncé comme étant l'un des instigateurs
09:59 de l'annulation de sa conférence.
10:00 Vous avez affirmé que vous n'aviez pas demandé cette annulation,
10:03 mais vous avez dénoncé, d'ailleurs très rapidement,
10:05 le fameux logo sur l'affiche de cette conférence,
10:08 qui, je le rappelle, nie l'existence d'Israël.
10:10 Mais de quoi Jean-Luc Mélenchon, pour vous, Jérôme Gatch,
10:13 pour vous, pour votre histoire, pour votre engagement,
10:15 pour vos convictions, sera-t-il coupable en adoubant un tel logo ?
10:18 - Il entretient une ambiguïté, c'est le point que j'ai dénoncé.
10:21 En effet, c'était mensonger de dire que c'était sous mon impulsion
10:24 que cette conférence à Lille a été annulée.
10:27 Je vous ai dit, je suis attaché au débat démocratique,
10:29 et j'avais dit très clairement, chacun peut choisir les thèmes
10:31 qu'il veut aborder, mais souffrez que moi-même,
10:34 je puisse dire que les ambiguïtés depuis le début de ce conflit
10:37 porté par la France insoumise m'ont été insupportables.
10:40 Le communiqué du mois d'octobre...
10:42 - Il est ambigu encore ?
10:43 - Quelle ambiguïté il y a, en réalité ?
10:46 Quand vous adoubez... Non mais je pose une question.
10:48 Quand vous comparez le présent de...
10:50 Comparer. Vous adressez un parallèle, pour être précise,
10:53 entre le président de l'université et Adolf Eichmann.
10:56 Où est l'ambiguïté ?
10:57 - Pour moi, tout ça, ce sont des fautes politiques et morales.
11:00 D'ailleurs, plutôt révélatrices d'une fébrilité dans cette campagne électorale.
11:04 Et surtout, l'absence de nuance.
11:06 Parce que, voyez-vous, on veut me réhabiller comme d'autres
11:09 dès l'instant où on n'est pas aligné sur les positions de la France insoumise.
11:12 Et on peut ne pas être aligné sur une partie des positions.
11:15 Le point de départ était l'absence de condamnation claire
11:18 du Hamas comme mouvement terroriste.
11:20 Moi, je demeure sur la ligne qui n'a pas bougé.
11:23 Je pense d'abord que c'était une attaque terroriste.
11:27 Je pense aujourd'hui encore à la libération des otages.
11:29 Et dans le même temps...
11:31 Et bon sang, pourquoi on n'arrive pas dans ce pays à pouvoir dire ça ?
11:34 - Qui n'en arrive pas ?
11:36 - Mais parce qu'on nous enjoint...
11:38 - Pardon, monsieur Guege ?
11:40 - On nous enjoint de choisir un camp.
11:42 - Vous étiez dans le même mouvement, la Nufes ?
11:43 - Et je veux terminer ma phrase, parce que sinon on va dire que je suis hémiplégique.
11:46 Je veux pouvoir condamner le Hamas,
11:48 dire qu'il est l'adversaire des Palestiniens,
11:50 et dire aujourd'hui que la riposte israélienne est insupportable.
11:53 - Je vais vous poser... On va en parler.
11:55 - Et il faut le dire extrêmement clairement que je combats
11:57 le gouvernement de Benyamin Netanyahou
11:59 comme hier soir des Israéliens sont allés manifester devant son domicile
12:02 pour dire "ça suffit".
12:04 - On va y venir. Je veux comprendre.
12:07 Vous avez été ciblé.
12:09 Il y a des haters sur les réseaux sociaux
12:12 qui vous poursuivent.
12:14 J'aimerais savoir, par rapport à Jean-Luc Mélenchon,
12:17 où vous en êtes aujourd'hui ?
12:18 Vous me dites des ambiguïtés. Est-ce que c'est votre gauche ?
12:20 Et comment vous le qualifiez ?
12:22 - Écoutez, la conséquence...
12:24 J'espère que tout le monde l'a vu.
12:26 La conséquence de ce qui s'est passé le 7 octobre,
12:28 c'est que la coalition politique que nous avions mise en place
12:30 en juin 2022 n'existe plus.
12:33 J'ai été un de ceux...
12:35 Et franchement, je n'en tire aucune glorieule,
12:38 mais c'était pour moi épidermique et principiel.
12:41 - Mais pourquoi avoir attendu ce temps ?
12:43 Vous ne vous doutez pas de telles ambiguïtés ?
12:46 Parfois, votre étonnement peut étonner.
12:48 Vous ne vous doutez pas que sur Israël,
12:51 Jean-Luc Mélenchon avait de telles positions ?
12:53 - Non, pour la raison simple...
12:54 - Vous n'avez jamais discuté avec vos alliés ?
12:56 - Sur ce sujet-là, je vais vous prendre un seul exemple.
12:58 - Ça fait 50 ans que le conflit existe.
13:00 - Sur ce sujet-là, Jean-Luc Mélenchon lui-même,
13:02 dans une conférence qu'il avait faite en janvier 2024,
13:04 a reconnu que ce n'était pas un sujet sur lequel il allait beaucoup travailler.
13:06 Et si je ne vous prends qu'un seul exemple,
13:08 Jean-Luc Mélenchon a sorti un livre juste avant le début du conflit.
13:12 Dans ce livre, je lis attentivement les écrits politiques des uns et des autres,
13:15 il n'y a pas une ligne sur le conflit israélo-palestin.
13:17 Il n'y a pas une seule ligne sur le conflit israélo-palestin.
13:19 - Vous aviez un doute sur ces positions ?
13:21 - Non, mais en tous les cas,
13:23 moi, la position qui d'ailleurs était celle qui était dans notre accord politique,
13:27 était le soutien à une solution à deux États
13:29 qui ne passait pas par cette logique de conflictualisation et de déséquilibre.
13:34 Moi, j'avais été heurté par ce communiqué,
13:36 mais vous voyez, ils ont fait le choix de faire de ce thème-là
13:39 un sujet de la campagne des élections européennes.
13:42 Voilà. Pourquoi pas ?
13:44 Mais donc, du coup, ils sont enferrés dans une logique de surenchère,
13:47 de clivage et donc, du coup, de délimitation.
13:50 Alors que dans le débat, encore une fois,
13:52 comment on rend audible la nécessité de la protection des civils palestiniens ?
13:56 Et vous voyez, quand je dis ça, je le dis à tous les endroits.
13:59 Quand je vais le dire à une manifestation pour demander la libération des otages,
14:02 je me fais siffler par une partie du public
14:06 qui considère que dire ça, c'est un crime de l'aise-majesté
14:09 et c'est une atteinte à la défense de l'État d'Israël.
14:13 Est-ce qu'on peut avoir de la nuance dans le débat politique ?
14:15 Est-ce qu'on peut avoir une position équilibrée ?
14:17 Moi, je suis un universaliste républicain.
14:19 Et pardon de le dire, entre Meir Habib et Rima Hassan,
14:23 je pense qu'il y a un chemin de la raison qui est capable...
14:26 Vous les mettez dans des positions opposées, mais sur le même plan ?
14:30 En tous les cas, dans le niveau de crispation identitaire
14:34 et d'impossibilité d'avoir une écoute,
14:38 les Israéliens eux-mêmes sont traversés par ce débat politique.
14:43 Et nous, il faudrait qu'on soit campés sur des positions à ce point heurtées.
14:47 Moi, j'essaye d'avoir cette position où, je le redis,
14:51 la colonisation en Cisjordanie, c'est une faute politique.
14:57 La guerre telle qu'elle est menée aujourd'hui,
15:00 les dizaines de milliers de victimes palestiniennes
15:03 me heurtent, me blessent, me révulsent matin, midi et soir.
15:06 Et je suis pour la protection de l'ensemble de ces civils.
15:09 Je suis pour qu'Israël, comme l'ensemble de ses partenaires le lui demandent,
15:14 ne soit pas embarqué dans une suite en avant pour des mauvaises raisons
15:18 et qu'on garde la perspective d'une solution politique à deux États.
15:21 Mais je suis dans le même temps pour reconnaître que le Hamas ne peut pas être un interlocuteur.
15:25 Il continue à détenir des otages aujourd'hui.
15:28 Il a engagé le 7 octobre, hier encore,
15:32 et surtout le 7 octobre, il a envoyé ce message-là
15:36 de délimination de l'existence même de l'État d'Israël
15:39 à travers la barbarie des attaques qui a été faite.
15:41 Et donc, toute complaisance ou ambiguïté à son endroit, forcément, me heurte.
15:45 Et vous appelez à la nuance aussi sur les différentes positions.
15:48 En général, j'appelle à la nuance dans le débat politique,
15:50 mais la nuance, ce n'est pas une pusillanimité.
15:52 - Ce n'est pas un manque de courage ? - Au contraire.
15:55 Ce n'est surtout pas un manque de courage.
15:56 Au contraire, c'est très paresseux d'être à ce point clivant.
16:00 Nous avons beaucoup parlé de sujets très importants.
16:02 Il y en a un auquel il faudrait consacrer, j'allais dire, des journées.
16:06 C'est ce que vous allez faire, c'est très important.
16:08 La fin de vie, je vais quand même rappeler que vous connaissez bien ce sujet, Jérôme Gage.
16:11 Vous faites partie de la commission spéciale sur la fin de vie à l'Assemblée.
16:15 Il y a beaucoup de questions à ce sujet.
16:16 On va le laisser pour une prochaine fois,
16:18 l'occasion d'un grand rendez-vous que nous devions faire ensemble.
16:20 Mais sur la date, c'est prévu pour le 27 mai et le 6 juin.
16:24 Est-ce que cette date est tenable aujourd'hui ?
16:27 Il y a deux bonnes nouvelles.
16:28 On a un texte, enfin, qui est...
16:30 On a le gouvernement qui nous dit que les parlementaires vont pouvoir l'amender, le faire bouger.
16:34 On a une bonne base de départ.
16:35 Et moi, je m'en félicite.
16:36 Et tel que les travaux ont débuté,
16:38 sous la présidence d'Agnès Firmin-Lebaudot et avec le rapporteur général Olivier Falorni,
16:43 on va, je l'espère, pouvoir travailler intelligemment.
16:46 Je l'ai dit dès la première séance,
16:48 le fait d'avoir choisi du 27 mai au 6 juin,
16:51 il y a un télescopage avec le calendrier des élections européennes
16:54 et c'est bon ni pour l'un ni pour l'autre.
16:55 Voilà.
16:56 Et donc, moi, j'avais proposé simplement qu'on le décale.
16:58 Ce ne sera pas le cas.
17:00 Et j'espère qu'on va garder la sérénité nécessaire
17:03 pour nous permettre de légiférer dans la durée.
17:05 Merci, Jérôme Guelch, c'était votre grande interview.

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