L'édito de Gauthier Le Bret  : «Edouard Philippe - 2027 : et si ce n'était pas lui...»

  • il y a 5 mois
Dans son édito du 13/05/2024, Gauthier Le Bret revient sur une potentielle candidature d'Edouard Philippe lors des élections présidentielles de 2027.

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Transcription
00:00 Edouard Philippe veut rassembler large l'ancien Premier ministre, veut unir la droite conservatrice et la gauche mitterrandienne.
00:08 Gauthier Lebret, c'est le grand écart.
00:10 Alors Romain, il est l'ultra favori pour 2027, l'homme politique préféré des Français, bien que parfois doublé par l'actuel Premier ministre, Gabriel Attal.
00:18 Sa candidature est une évidence depuis des années. C'est son horizon, le nom de son parti.
00:24 Mais si ce n'était pas lui, tout le monde croyait qu'il allait jouer la rupture avec le président en incarnant une ligne plus à droite, notamment sur l'immigration.
00:32 Il a proposé, il y a quelques mois, de renégocier les accords déviants qui nous lient avec l'Algérie.
00:38 Il milite aussi pour la retraite à 67 ans, une ligne qui se voulait donc plus ferme et plus libérale que celle d'Emmanuel Macron.
00:45 Eh bien, on s'est complètement trompé, puisque le point nous apprend que la stratégie électorale d'Edouard Philippe, c'est de réunir, je cite, la droite conservatrice et la gauche mitterrandienne.
00:57 Il va donc encore plus loin qu'Emmanuel Macron, un en même temps encore plus élastique, une partie de la gauche mitterrandienne, vous me direz, est déjà dans la majorité.
01:07 J'en veux pour preuve le tweet de Clément Beaune, ancien ministre des Transports, qui commémorait le 10 mai 81 et l'élection de Mitterrand.
01:16 Un ministre me confiait ce week-end, on n'est pas aidé.
01:19 Edouard Philippe veut élargir au maximum son socle électoral, ce n'est pas sans risque.
01:25 C'est la fameuse théorie de l'élastique. Quand vous élargissez votre cœur de cible électorale, vous voulez rassembler le plus largement possible.
01:34 Vous élargissez donc l'élastique, vous prenez le risque qu'on n'y comprenne plus rien, que la ligne ne soit pas claire et que l'élastique soit tellement tiré qu'il craque.
01:43 Résultat, les électeurs de gauche retournent à une vraie gauche et les électeurs de droite retournent à une vraie droite.
01:49 C'est un peu comme les sodas, si vous voulez. Le light, c'est bien, il n'y a pas de sucre, mais vous préférez toujours le goût original.
01:56 Edouard Philippe qui confiait il y a quelques mois contre un candidat communiste et un candidat rassemblement national, il votait communiste.
02:03 Il ne le confiait pas n'importe où. Il le confiait à la fête de l'Huma, le journal communiste.
02:07 Il était face à Fabien Roussel et il lui a dit chez moi, au Havre, dans ma région, aux élections cantonales,
02:12 quand il y a un communiste et un candidat, je cite du FN, eh bien j'appelle à voter communiste. Écoutez-le.
02:18 Plusieurs fois au Havre, dans des élections cantonales, il y a eu des deuxièmes tours entre des candidats communistes, mes opposants à la mairie, et des candidats du Front national.
02:30 À chaque fois, j'ai dit clairement qu'il fallait battre le Front national et qu'il fallait voter pour le candidat communiste.
02:38 À chaque fois. Je ne l'ai pas fait de gaieté de cœur et je ne l'ai pas fait en disant que j'étais d'accord avec le candidat communiste.
02:45 Voilà, donc il dit ça à la fête de l'Huma, il se fait applaudir par les militants et les communistes, c'est très bien.
02:50 C'est peut-être pas comme ça qu'il va réussir à rassembler la droite conservatrice.
02:54 En fait, il prouve une nouvelle fois Édouard Philippe, quand un candidat veut être de droite et de gauche, il est souvent ni de droite, ni de droite.
03:03 [Musique]
03:07 [SILENCE]

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