Les 4 vérités - Raphaël Glucksmann

  • il y a 4 mois
Thomas Sotto reçoit Raphaël Glucksmann, tête de liste PS - Place publique aux élections européennes sur le plateau des 4 vérités. 

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Transcription
00:00 Bonjour et bienvenue dans les 4V, Raphaël Glucksmann.
00:05 Bonjour et merci de l'invitation.
00:06 Pas trop fatigué après le débat d'hier soir, ça va ?
00:08 Non, non, non, c'est la dernière ligne droite donc là on est en forme.
00:11 Bon, est-ce que vous avez eu le temps de regarder les questions au gouvernement hier à l'Assemblée ?
00:14 Oui, enfin j'ai vu passer.
00:16 Vous avez vu le cirque que ça a été, la Présidente de l'Assemblée a encore dû interrompre la séance ce matin.
00:21 Qu'est-ce que vous dites aux Français, aux électeurs qui voient ce cirque,
00:26 qui voient les invectives de tous les côtés, qui voient cette espèce de séance un peu indigne,
00:32 et qui se disent "mais pourquoi j'irais me déplacer dimanche pour voter pour ces guignols ?"
00:35 Quels qu'ils soient.
00:37 On assiste à un phénomène de tiktokisation de la vie politique,
00:41 c'est-à-dire que c'est la quête du buzz permanence qui entraîne la brutalisation du débat public,
00:46 et que nous on fait une campagne qui est précisément à l'antithèse sur la forme de cela.
00:50 On propose un projet, on parle d'ordre.
00:53 C'est votre famille politique, Raphaël Zannier. Il y a les insoumis, il y a les écologistes, il y a les communistes.
00:58 Excusez-moi, moi je ne pratique pas la politique de cette manière.
01:02 D'ailleurs la preuve c'est qu'aujourd'hui vous pourriez commencer l'entretien en m'interrogeant sur la situation à Arafat,
01:07 sur le plan de paix, sur le cessez-le-feu.
01:09 Je vais vous poser quelques autres questions.
01:11 Mais c'est naturel, vous me parlez d'abord de ça.
01:14 Parce que le but des insoumis depuis quelques jours,
01:19 ce n'est pas qu'on parle de la situation en Palestine, c'est qu'on parle d'eux.
01:22 Et donc finalement ça fonctionne, puisque votre première question porte sur les drapeaux, sur la crise.
01:27 Parce que ce qui se passe à l'Assemblée concerne tous les Français aujourd'hui.
01:29 Je suis d'accord avec vous, je ne vous inculpais pas de quoi que ce soit.
01:33 Mais ce que je voulais vous dire, c'est que nous justement, on est sur la Palestine,
01:38 sur une position très ferme vis-à-vis du gouvernement Netanyahou,
01:41 pour la reconnaissance de l'État palestinien, mais on ne pratique pas la politique de cette manière.
01:45 La reconnaissance quand ?
01:46 Maintenant. La reconnaissance maintenant.
01:48 Comme l'a fait la Slovénie, comme l'a fait l'Espagne.
01:50 L'Espagne, comme le font plusieurs pays européens.
01:52 Parce qu'il faut montrer aux Palestiniens qu'ils auront leur État,
01:56 et que c'est toujours repoussé au calan de grec,
01:59 qui est un moment où il faut montrer que les droits des Palestiniens seront reconnus.
02:02 D'autant plus quand on est face à un gouvernement israélien,
02:05 qui étend sans fin la colonisation en Cisjordanie, avec quel but ?
02:11 Avec le but précisément de rendre impossible la création d'un État palestinien.
02:15 Et donc si on veut la paix, et même dans le cadre de la lutte antiterroriste,
02:19 la perspective d'un État palestinien, c'est fondamental.
02:23 Et aujourd'hui, si vous voulez, tout le monde est là à dire "solution à deux États",
02:27 mais à un moment il faut que ça se matérialise.
02:29 Ça fait 50 ans qu'on entend ça.
02:30 Voilà, exactement.
02:31 Mais c'est bien qu'il y a un moment où il faut que ça se matérialise.
02:34 Et vous savez, ce qui nourrit le Hamas,
02:36 ce qui nourrit l'organisation terroriste du Hamas,
02:39 c'est précisément le fait que les Palestiniens voient leurs droits niés
02:42 ou repoussés au calan de grec sans fin.
02:44 Et donc il y a un moment où l'Union européenne doit peser de son poids.
02:46 Gabriel Attal, le Premier ministre et chef de la majorité,
02:49 est très engagé dans cette campagne européenne.
02:51 Est-ce que vous trouvez illégitime qu'il intervienne comme il le fait ?
02:54 Je trouve que le duel avec Jordan Bardella,
02:57 qui était une tentative de réduction de la politique, de l'élection européenne,
03:02 à un face-à-face entre Emmanuel Macron, Gabriel Attal,
03:05 Jordan Bardella et Marine Le Pen,
03:07 eh bien c'était un scandale démocratique.
03:09 Je trouve que le fait de voler à ce point la vedette à sa tête de liste
03:13 dans une émission de radio,
03:15 c'est un problème à la fois démocratique et un problème de relation aux femmes.
03:20 Et je trouve enfin que le Président de la République,
03:23 qui monopolise les JT, si c'était juste pour parler du débat...
03:29 Gabriel Attal, vous lui reprochez d'être en soutien de Valérie Haye.
03:33 Vous, si je peux me permettre, on ne voit pas beaucoup votre numéro 2 sur la liste.
03:36 Je suis tête de liste et je suis candidat aux élections.
03:40 Mais si Gabriel Attal était candidat même en numéro 3 ou en numéro 7,
03:43 aux élections européennes, il n'y aurait pas de problème.
03:45 Il n'est pas candidat, il ne sera pas député européen.
03:47 Et donc en fait, là, ce à quoi on assiste,
03:50 c'est à une captation de l'élection par l'exécutif.
03:53 Moi je veux bien, mais moi je pense que cela ne fonctionnera pas.
03:57 Marine Le Pen, qui était assise à votre place hier matin,
03:59 disait "Puisqu'il s'engage comme ça,
04:01 eh bien s'il y a une déculottée du mancheoir, il devra démissionner".
04:03 Vous êtes d'accord avec ça ou pas ?
04:05 Moi, je ne me soucie pas de ce qu'il va faire, Gabriel Attal,
04:08 ou de ce que va faire Emmanuel Macron le 10 juin.
04:10 Ce que je veux, c'est que le 9 juin,
04:12 eh bien on envoie un message extrêmement puissant.
04:15 Vous savez, au début de la campagne,
04:17 j'étais à 10 points de la liste de Valérie Hayé et des macronistes.
04:21 Aujourd'hui, nous sommes à 1 point.
04:23 Et là, on a l'opportunité d'envoyer un message extrêmement puissant,
04:26 de tourner la page du duel...
04:28 Vous ferez quoi de ce message ?
04:30 De tourner la page du duel Macron-Le Pen,
04:32 qui nous fait suffoquer depuis des années.
04:34 Donc, il doit se passer quoi, lundi matin ?
04:36 Un vote utile et un vote de cœur
04:38 qui nous permet de tourner cette page
04:40 et de faire respirer la démocratie française.
04:42 On n'arrête pas de vouloir kidnapper nos élections
04:45 en les réduisant à un face-à-face
04:47 entre Emmanuel Macron et l'extrême droite.
04:49 Il y a autre chose en France,
04:51 et c'est ce que nous sommes en train de montrer.
04:53 Oui, bonjour.
04:54 Quelles conséquences devra tirer le gouvernement
04:56 et le président de la République de ce scrutin dimanche soir ?
04:58 Qu'est-ce qui va se passer lundi ?
05:00 Parce qu'il ne va pas rien se passer lundi, la vie continue.
05:02 Ce qui va se passer, c'est qu'il y aura une majorité
05:04 des élections européennes.
05:06 Et moi, depuis le début, je fais campagne sur le sujet de l'élection.
05:08 Je sais que c'est un peu bizarre en France.
05:10 Je sais que c'est un peu étrange de faire toute une campagne
05:12 pendant des mois en sillonnant la France
05:14 et en parlant d'Europe.
05:15 Mais moi, je pense que c'est ce qui a créé notre dynamique.
05:17 Précisément parce qu'on s'adresse à l'intelligence des électrices
05:19 et des électeurs et qu'on répond à la question
05:21 posée par l'élection et qu'on n'en refait pas
05:23 une présidentielle bis, une présidentielle terse,
05:25 un pré-présidentiel ou une post-présidentielle.
05:27 Donc, il devra entendre le message.
05:29 Mais ce message, il sera d'autant plus fort
05:31 si nous, nous sommes portés par les électrices et les électeurs
05:34 à la seconde place pour une raison simple.
05:36 Pour une raison simple, c'est qu'on montre
05:38 qu'il y a une autre alternative à l'extrême droite
05:40 et une autre alternative à Macron
05:42 que l'extrême droite, que la vie politique française
05:44 peut respirer.
05:46 Mais c'est vraiment fondamental et c'est ce qui rend fébrile
05:48 Emmanuel Macron et Gabriel Attal.
05:50 C'est pour ça qu'ils s'investissent autant.
05:52 Ça vous choque que le chef de l'État intervienne à la télévision demain soir ou pas ?
05:54 Ce qui me choque, c'est s'il faisait juste un résumé
05:56 des commémorations et qu'il restituait l'histoire.
05:58 Ça, c'est pas délirant qu'un chef de l'État,
06:00 le jour du 4ème anniversaire du débarquement,
06:02 prenne la parole.
06:04 Pourquoi c'est fondamental de commémorer le débarquement ?
06:06 Qu'il rende hommage à ces jeunes de 20 ans
06:08 qui sont venus de l'autre côté de l'Atlantique
06:10 pour libérer notre pays, libérer l'Europe.
06:12 Ça, ça serait fondamental.
06:14 Mais ils ont déjà annoncé qu'ils allaient parler
06:16 de la situation internationale et des européennes
06:18 à trois jours du scrutin.
06:20 Mais Thomas Soto, dans aucun autre pays européen,
06:22 ce serait possible.
06:24 Dans aucun de nos voisins,
06:26 on pourrait avoir le chancelier allemand
06:28 ou le président de la République
06:30 qui arrive et qui monopolise
06:32 le JTTF1, le JT de France 2,
06:34 France Info, l'ensemble des chaînes info
06:36 pour faire sa propagande électorale.
06:38 C'est pas possible.
06:40 C'est trois jours du scrutin.
06:42 – Je vais vous poser quelques questions européennes très concrètes
06:44 et je vous demanderai de répondre assez rapidement
06:46 comme ça on pourra avoir un aperçu.
06:48 Est-ce que vous voulez remettre en cause la primauté
06:50 du droit européen sur le droit national ?
06:52 – Non. – Non.
06:54 – Ça c'est ce que veulent les républicains.
06:56 C'est la fin du droit européen.
06:58 Quand vous êtes à 27, que vous vous accordez sur un droit
07:00 et qu'ensuite vous dites "bah non, nous ça nous plaît pas", bah non.
07:02 – Est-ce que vous voulez conserver ou supprimer
07:04 le droit de veto des États sur la fiscalité
07:06 ou sur les questions de politique étrangère ?
07:08 – Non, je ne veux pas le conserver, je veux passer
07:10 à la majorité qualifiée pour une raison très simple,
07:12 c'est que ce droit de veto nous rend otage.
07:14 Otage des paradis fiscaux sur les questions fiscales,
07:16 ça pénalise les entreprises…
07:18 – C'est pas un abandon de souveraineté pour la France ?
07:20 – Ça pénalise les entreprises et les particuliers français
07:22 et ça nous rend otage de M. Orban
07:24 qu'il s'agit de prendre des sanctions contre la Russie.
07:26 Si on veut que l'Europe devienne puissante,
07:28 et c'est le cœur de notre projet, c'est toute ma vie, c'est mon combat,
07:30 eh bien il faut passer à une prise de décision
07:32 qui soit cohérente, qu'on soit plus otage d'intérêt particulier.
07:34 – Donc on cède un peu de souveraineté française
07:36 pour que ça fonctionne mieux au niveau européen ?
07:38 – Mais on récupère de la souveraineté Thomas Soto,
07:40 c'est ça qui se passe, c'est qu'à l'échelle européenne
07:42 qu'on va pouvoir reprendre en main notre destin,
07:44 face aux multinationales, face aux empires autoritaires
07:46 qui nous attaquent, face à un monde qui est devenu chaotique,
07:48 si on veut reprendre en main notre destin…
07:50 – On avait dit un peu court les réponses.
07:52 – Mais là vous me parlez du cœur du sujet, donc je suis bien obligé.
07:54 – Je savais que ça vous en ferait un.
07:56 – C'est vraiment le combat de ma vie,
07:58 mais c'est à l'échelle européenne qu'on peut récupérer de la souveraineté.
08:00 Moi ce qui m'intéresse c'est que les gens soient maîtres de leur destin
08:02 et ça passera par l'Europe.
08:04 – Sur la guerre en Ukraine, la France doit-elle envoyer des soldats là-bas,
08:06 des instructeurs oui ou non ?
08:08 – Ma ligne rouge depuis le début, c'était pas de confrontation militaire directe,
08:11 des instructeurs oui.
08:13 – Vous avez entendu la réponse de la Russie hier,
08:15 qui n'exclue pas que ses forces puissent frapper en Ukraine des instructeurs français.
08:18 – Écoutez-moi, la Russie a dit "les tanks c'est une ligne rouge".
08:22 Du coup nos dirigeants ont hésité pendant six mois
08:24 avant de livrer des tanks à l'Ukraine.
08:26 Ligne rouge ? Non.
08:28 Les avions sont une ligne rouge, et on livre des avions,
08:30 et c'était pas une ligne rouge.
08:32 Donc il faut arrêter d'être effrayé, tétanisé par les lignes rouges
08:35 et dicté par Moscou.
08:36 Ce n'est pas à Poutine de décider ce qu'on fait.
08:38 Oui, c'est oui, mais le principal,
08:40 ce ne sont pas les instructeurs,
08:42 le principal c'est qu'on livre les armes aux Ukrainiens.
08:44 Or aujourd'hui…
08:45 – C'est ce qui vous vaut des traités de vatte en guerre
08:47 par vos amis de LFI et du Parti Communiste notamment.
08:49 – J'aime bien que vous utilisiez le qualificatif de "vos amis"
08:51 vu les campagnes permanentes qu'ils font à mon égard.
08:53 – Mais pardon, je sais…
08:54 – Non, non, non, répondons à la question, répondons à la question.
08:56 – Vous ne pouvez pas faire comme si vous ne travailliez pas ensemble ici,
08:59 vous n'êtes pas d'accord, en Europe on travaille ensemble.
09:01 – Mais moi j'étais extrêmement clair, les divergences,
09:05 je ne les ai pas mises sous le tapis,
09:07 et c'est maintenant qu'il va falloir les trancher, c'est le 9,
09:10 ce dimanche qu'on va les trancher.
09:12 Maintenant sur la question que vous avez posée, vatte en guerre,
09:15 mais qui est vatte en guerre ? C'est Vladimir Poutine.
09:17 Et si vous voulez la paix, vous devez être ferme face aux tyrans
09:21 qui déclenchent les guerres, parce que si vous pensez qu'en baissant la tête,
09:25 qu'en capitulant, vous achèteriez la paix,
09:27 la vérité c'est que vous aurez rapproché la guerre de nous
09:30 et que vous aurez sacrifié, et notre honneur, et notre crédibilité politique.
09:34 C'est la sécurité des Européens qui est en jeu en Ukraine,
09:37 ce n'est pas la Crimée ou le Donbass, la cible de Vladimir Poutine,
09:40 c'est vous, c'est moi, c'est nos démocraties, c'est nous.
09:43 – Raphaël Guzman.
09:44 – Et donc, être ferme, c'est œuvrer à la paix,
09:48 et la lâcheté des dirigeants occidentaux, pendant des années,
09:52 à précipiter la guerre.
09:53 – Vous serez député européen une nouvelle fois dimanche soir,
09:55 est-ce que vous serez député pour 5 ans quoi qu'il arrive ?
09:58 – Moi je serai député européen, et vous savez il y a une chose…
10:00 – Non, non, pardon, pardon, pour 5 ans pas,
10:02 parce que là on est au groupe, on a vécu des réponses courtes.
10:04 – Il y a une chose que j'aimerais que les gens comprennent,
10:06 on peut être très ambitieux, ce n'est pas de l'humilité ce que je fais là,
10:09 on peut être extrêmement ambitieux,
10:11 et placer son ambition à l'échelle européenne pour une raison simple,
10:14 c'est que c'est le nouveau lieu de pouvoir,
10:16 c'est là on va prendre les grandes décisions sur l'écologie.
10:18 – Est-ce que vous serez député européen pendant 5 ans ?
10:21 – Je serai député européen pendant 5 ans à fond, pourquoi ?
10:24 Pour une raison simple, parce que je suis ambitieux justement,
10:27 et que je pense que c'est là qu'on prendra les grandes décisions,
10:29 moi je veux œuvrer à l'émergence d'une puissance européenne,
10:32 c'est le combat de ma vie Thomas Soto,
10:34 ce n'est pas un slogan de campagne, ce n'est pas un moment dans mon existence.
10:37 – Comme vous avez bien retenu mon nom aujourd'hui,
10:38 merci beaucoup Raphaël Clusma d'être venu dans les 4G.
10:40 – Je connais votre nom depuis longtemps.
10:41 – Moi aussi, bonne journée.
10:42 – Au revoir.

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