A 26 jours des élections, Jordan Bardella tête de liste du Rassemblement National est l'invité de Amandine Bégot.
Regardez L'invité de RTL avec Amandine Bégot du 14 mai 2024
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00:00 *Générique*
00:03 RTL 7h43, excellente journée à vous tous qui nous écoutez.
00:06 A quatre semaines des élections européennes, à Montligny-Bégaud, vous recevez en deux jours les deux têtes de liste en tête des sondages.
00:12 Après Valérie Hiéhière, c'est aujourd'hui au tour de Jordane Bardella.
00:15 - Jordane Bardella, vous débattrez face à Gabriel Attal le 23 mai, la semaine prochaine.
00:20 Le débat Marine Le Pen, Emmanuel Macron, lui n'aura sans doute pas lieu, pas avant septembre en tout cas, a dit Marine Le Pen.
00:27 Pourquoi pas avant les européennes ? Elle a peur de débattre avec le président ?
00:30 - Non, Marine Le Pen n'a pas peur de débattre avec le président de la République.
00:34 Marine Le Pen ne craint pas les débats, mais nous sommes maintenant à quatre semaines des élections européennes.
00:40 Et il se trouve que l'un des temps forts de cette confrontation démocratique avec la majorité présidentielle sera le débat
00:48 qui m'opposera à Gabriel Attal dans quelques jours, le Premier ministre.
00:52 Marine Le Pen a indiqué qu'elle était disponible et disposée à débattre avec le président de la République
00:57 un peu plus largement que sur les questions européennes et qu'elle sollicitait de sa part un débat,
01:03 si le président de la République en était d'accord, sur les trois années qui nous restent.
01:07 - Mais le 21 avril dernier, c'est-à-dire il y a trois semaines, pardon, elle disait quand on lui posait la question
01:12 "mais pourquoi pas, moi ça ne me poserait aucun problème". En trois semaines ça a changé ?
01:15 - Non, le président de la République n'a pour l'instant pas proposé de débat à la chef de l'opposition qui est Marine Le Pen.
01:21 - Elle attend son appel ?
01:23 - Pour débattre, il faut être deux.
01:25 - Si il l'appelle, elle dit oui ?
01:27 - Bien sûr, mais Marine Le Pen ne souhaite pas se limiter au sujet européen.
01:34 Elle souhaite aborder un peu plus largement les questions d'actualité nationale, notamment la question du pouvoir d'achat,
01:38 de l'insécurité, de l'immigration, de la santé qui sont aujourd'hui les grandes préoccupations de nos concitoyens.
01:44 Vous savez, on est dans une démarche aujourd'hui qui est une démarche constructive qui vise à préparer l'après Macron.
01:50 Emmanuel Macron ne pourra pas se représenter en 2027, c'est un secret pour personne.
01:54 Et nous entendons nous préparer la grande alternance démocratique qui pourrait succéder à Emmanuel Macron.
02:00 Nous pouvons gagner, non pas seulement les élections européennes, mais aussi la prochaine élection présidentielle.
02:04 Et par conséquent, nous nous y préparons et nous y travaillons.
02:06 - Mais pardon Jordan Bardella, pour que je comprenne bien, si le président appelle aujourd'hui Marine Le Pen en lui disant
02:11 "débattons y compris des sujets nationaux, mais avant les européennes", elle dira oui ?
02:15 - Bien sûr.
02:17 - Mais enfin, il reste quatre semaines.
02:19 - Oui, mais il peut s'organiser. Vous avez la semaine prochaine le débat avec Gabriel Attal, la semaine d'après on peut imaginer un débat.
02:24 - C'est jackpot pour la démocratie française.
02:27 Mais je crains que ce temps très imparti qui nous sépare maintenant des élections européennes
02:33 offre en réalité très peu de marge de manœuvre.
02:35 Il y a une confrontation démocratique avec le Premier ministre, ça a l'occasion de confronter son bilan,
02:40 le bilan d'Emmanuel Macron sur le plan français comme européen.
02:42 - Ça va être un bilan, un débat national ?
02:45 Un débat national ce débat avec Gabriel Attal ?
02:47 - C'est un Premier ministre contre un président de parti qui se verrait bien Premier ministre, c'est ça ?
02:51 - Non, c'est le bilan de Gabriel Attal et d'Emmanuel Macron contre le projet que nous portons pour le pays.
02:58 L'Union Européenne est responsable d'une grande partie des choix politiques qui s'appliquent dans la vie de nos concitoyens.
03:05 Les prix de l'énergie, l'augmentation de 45% des factures d'électricité depuis deux ans,
03:10 c'est décidé au niveau européen par ce marché européen de l'électricité
03:14 qui renchérit de manière artificielle le coût des factures.
03:17 L'immigration, Emmanuel Macron a fait adopter au niveau européen ce pacte pour l'immigration
03:22 qui prévoit précisément la répartition obligatoire des migrants dans les communes françaises sous peine de contraintes financières.
03:28 Donc vous voyez bien que le 9 juin, c'est un référendum pour ou contre l'Europe de Macron,
03:32 mais c'est aussi un référendum pour ou contre le délitement de la France.
03:34 Et moi, j'appelle les Français et en particulier nos électeurs à aller voter
03:38 parce que nous avons besoin de leur mobilisation dans les urnes le 9 juin prochain pour préparer l'alternance.
03:42 Vous évoquiez l'immigration à l'instant, on va si vous voulez bien prendre le temps de détailler un point de votre programme pour ces européennes,
03:49 ce projet de double frontière que vous souhaitez mettre en place.
03:52 Valérie Ayé était à votre place ici même hier matin et elle avait d'ailleurs une question à ce sujet, on l'écoute.
03:56 Ça fait plusieurs fois que je lui pose une question, il a dans son projet une proposition qui est la double frontière
04:02 pour régler définitivement le problème de l'immigration irrégulière.
04:04 J'ai toujours pas compris comment ça fonctionne, s'il va mettre des murs entre la France et l'Italie,
04:09 s'il va mettre des douaniers tous les 100 mètres, j'aimerais bien qu'il nous explique ce que c'est concrètement.
04:13 Jordan Bardel a expliqué nous.
04:15 Merci ma concurrente de faire la publicité de projet de la fermeté migratoire que nous entendons déployer.
04:20 D'abord, j'aimerais vous dire que l'immigration a pulvérisé sous Emmanuel Macron tous les records.
04:25 Jamais la France n'a accueilli autant de monde dans notre pays avec des conséquences concrètes.
04:29 Mais vous ne répondez pas à la question de Valérie Ayé ni à la mienne.
04:32 D'abord, je vais répondre.
04:32 Des millions de Français, madame, ne reconnaissent plus leur identité, ne reconnaissent plus nos valeurs
04:36 et ont le sentiment dans beaucoup de territoires de devenir étrangers dans leur propre pays.
04:40 Ce que je propose est très simple.
04:41 D'une part, le refoulement des bateaux de migrants qui arrivent sur les côtes européennes.
04:46 Aujourd'hui, l'Union européenne se comporte comme une hôtesse d'accueil pour migrants.
04:50 À partir du moment où vous mettez le pied sur le sol européen,
04:55 vous êtes systématiquement, obligatoirement pris en charge.
04:59 C'est un message et un appel d'air dramatique que nous envoyons à des populations qui traversent la Méditerranée.
05:04 Par conséquent, je prône le refoulement, la mise en sécurité des bateaux et le raccompagnement dans les pays départs.
05:08 Deuxièmement, je pense que Schengen doit redevenir un projet européen
05:14 et que la libre circulation dans les pays de l'Union européenne
05:17 doit être restreinte uniquement aux ressortissants des pays de l'Union européenne.
05:21 Mais ça veut dire quoi ? Rétablir des frontières nationales ?
05:23 Concrètement, vous êtes français, vous allez passer un week-end en Italie.
05:27 Vous passez sans problème, pas de contrôle à la frontière, à l'aéroport.
05:31 Vous êtes syrien, libyen, afghan, vous arrivez dans un pays de l'Union européenne,
05:36 vous obtenez un titre de séjour en Suède ou en Italie.
05:38 Ce titre de séjour ne doit pas vous donner un droit à circuler dans tous les pays de l'Union européenne.
05:44 Très bien, ça c'est assez simple à mettre en place.
05:45 Par la route, la question...
05:47 Il y a beaucoup de mal à expliquer européenne.
05:49 Par la route, qu'est-ce qu'on fait ? On met des murs, on met des douaniers partout ?
05:53 Non mais c'est la question qu'elle vous pose.
05:55 D'abord, il y a des contrôles qui s'exercent de manière aléatoire aux frontières nationales.
05:59 Je souhaite que ces contrôles aux frontières nationales,
06:01 qui sont légalement prévus dans le Code Schengen, soient évidemment renforcés.
06:05 On a identifié, on les connaît les points de passage.
06:07 Les points de passage de l'immigration clandestine sont essentiellement entre l'Espagne et la France,
06:11 entre la France et l'Italie, notamment au poste frontière de Menton,
06:14 où aujourd'hui, il faut discuter avec les policiers de la police aux frontières,
06:18 les jurisprudences européennes qui sont appliquées par le Conseil d'État,
06:21 surtransposées, nous empêchent de refouler et de débouter
06:25 des gens qui traverseraient illégalement la frontière.
06:28 Donc, moi je suis favorable à ce que le droit français,
06:30 à ce qu'on réaffirme la supériorité de la loi française et du droit français
06:34 sur le droit européen en matière de sécurité et d'immigration,
06:37 et c'est notamment l'objet du Grand Référendum sur l'immigration
06:39 et de la révision constitutionnelle que nous organiserons à la tête de l'État
06:42 si nous arrivons au pouvoir en 2027.
06:44 - Jordan Bardella, vous vous rendez compte que d'un point de vue logistique,
06:46 j'allais dire, c'est extrêmement compliqué à mettre en place.
06:49 - C'est-à-dire ?
06:49 - Vous savez combien de kilomètres de frontières terrestres qu'on a en France ?
06:52 France métropolitaine, il y en a combien ?
06:54 - Pardon, Madame.
06:56 - Le contrôle des frontières, il s'exerce aujourd'hui de manière aléatoire, oui ou non ?
07:00 - Oui, il s'exerce de manière aléatoire, un renforcement des contrôles aléatoires.
07:06 - Pardon, on a près de 3000 kilomètres de frontières aujourd'hui.
07:10 - Bien sûr, Madame, mais on ne met pas...
07:11 - Vous en parlez souvent, qui passent par les Alpes, par exemple,
07:14 en pleine montagne, au péril de leur vie.
07:16 On ne peut pas mettre des douaniers à chaque endroit.
07:18 - Pardon, Madame.
07:18 D'abord, si les migrants arrivent à Menton, dans le département des Alpes-Maritimes,
07:24 c'est parce que précisément, ils ont été accueillis aux frontières de l'Union européenne.
07:28 Et que Frontex, l'agence de garde-frontière européenne,
07:31 n'exerce plus son rôle de protection de nos frontières,
07:33 mais est aujourd'hui chargée d'accueillir les migrants qui posent le pied sur le sol européen.
07:38 Je refuse cette immigration de fait accompli,
07:40 et c'est la raison pour laquelle j'ai en troisième position sur ma liste,
07:43 Fabrice Leggeri, haut fonctionnaire, préfet français,
07:46 qui est l'ancien patron de Frontex, qui a été débarqué par la Commission européenne,
07:49 parce que précisément, il a renvoyé des bateaux de migrants
07:51 et qu'il a protégé nos frontières.
07:52 Donc, moi je prône une attitude, la fermeture.
07:55 - On ne remet pas les frontières nationales, on renforce les effectifs, c'est ça ?
07:59 - 1. Refoulement aux frontières de l'Union européenne.
08:00 - Oui, ça oui.
08:01 - 2. Restriction de la libre circulation dans l'espace Schengen
08:05 aux seuls ressortissants de l'Union européenne.
08:07 Et 3. On renforce les contrôles aléatoires
08:09 entre notamment la France et l'Italie, l'Espagne et la France.
08:12 - Mais ça veut dire des effectifs supplémentaires ?
08:13 - Ça veut dire évidemment des effectifs supplémentaires.
08:15 Je vous rappelle que la droite et que le parti de M. Bellamy,
08:17 entre 2007 et 2012, a supprimé 6500 postes de douanier.
08:21 Donc il faut évidemment renforcer les contrôles.
08:23 Mais on connaît les points d'entrée dans les pays de l'Union européenne.
08:26 Les points d'entrée dans les pays de l'Union européenne,
08:28 c'est entre la Grèce et la Turquie, c'est au large des côtes italiennes.
08:31 Et en la matière, moi je défends un blocus maritime
08:33 pour faire en sorte que les bateaux qui sont tentés de venir
08:36 sur le sol européen soient évidemment raccompagnés.
08:37 - Mais si vous fermez l'Espagne et l'Italie, ils vont passer par ailleurs ?
08:40 - Non, c'est-à-dire ?
08:42 - Je ne sais pas.
08:43 - Oui, enfin, ils n'ont pas des bateaux de croisière qui font le tour.
08:46 - Mais ils peuvent passer par la Ronde, par d'autres pays.
08:47 - Dernièrement, je souhaite qu'on brise le tabou de l'immigration de guichet social.
08:52 Aujourd'hui, notre pays est un guichet social pour les migrants du monde entier.
08:56 Donc je conçois qu'il y a des gens qui fuient des situations difficiles.
08:59 Mais nous avons des millions de nos concitoyens
09:00 qui n'arrivent plus à boucler leur fin de mois.
09:02 Et quand j'entends aujourd'hui et que les Français découvrent chaque matin
09:05 qu'on offre la gratuité des soins à des gens qui viennent dans notre pays,
09:08 y compris de manière légale, toute la palette de soins gratuite
09:11 par l'Aide médicale d'État, c'est une injustice à laquelle je souhaite mettre fin.
09:15 Et en la matière, nous n'aurons pas la main qui tremble
09:17 et nous réserverons les allocations familiales et les aides sociales
09:20 aux familles françaises qui ont la carte d'identité française
09:23 sans aucune autre distinction, évidemment.
09:25 - Merci beaucoup Jordan Bardella.
09:26 - Jordan Bardella, vous restez avec nous
09:27 puisque vous êtes dans l'œil de Philippe Cavre-Evier dans un instant.