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Sources
Coriat GLC https://www.youtube.com/watch?v=OXIfSvpV9fU
Musique https://www.youtube.com/watch?v=UJdogwBtZvw

Réponses au quiz de fin :

/!\ Description à ne pas lire avant d'avoir vu la vidéo entièrement
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Quelle est la définition d'un bien commun ?
Un bien commun concerne un grand nombre de personnes dont la gestion peut avoir des conséquences positives ou négatives sur les communautés.

Combien de propositions ont été faites par la convention citoyenne sur le climat ?
149 propositions.

Quelle mesure permettrait de rénover la démocratie ?
En multipliant les lieux de délibération en local ou en global.

#coriat #écologie #commun #communisme #socialisme #capitalisme #démocratie #transition #greenletterclub #GLC #économie #biencommun #externalité #climat #interview #extrait #ethiqueettac
Transcription
00:00 Les biens communs
00:07 Alors les biens communs maintenant.
00:10 Alors les biens communs, il y a plusieurs définitions possibles.
00:13 Moi je penche pour une définition à la différence des communs.
00:19 Je dirais qu'il y a bien commun, il y a bien commun,
00:24 lorsque l'on a des choses qui concernent des très grands nombres
00:32 et qui sont porteurs de ce que les économistes appellent des externalités positives ou négatives.
00:42 On va raisonner directement sur un cas très précis, le climat.
00:47 Le climat ça concerne des très grands nombres, ça concerne la planète entière.
00:51 Mais les grandes forêts, l'Amazonie, les pôles, l'atmosphère, les océans,
01:00 ça concerne des très grands nombres.
01:02 Et selon que les écosystèmes sont maintenus en bon état, pour employer cette expression rapide,
01:11 ou non, les effets sur les communautés qui en vivent, la côtoie, la traverse, etc.
01:22 peuvent être extrêmement négatifs ou extrêmement positifs, suivant l'état du système.
01:29 Comme vous le voyez, le problème des biens communs c'est à la différence des communs.
01:33 Ils ne sont pas gouvernés. Dans la plupart des cas, ils ne sont pas gouvernés.
01:38 Notre problème avec le climat, c'est que de Copenhague à Kyoto,
01:43 en passant par les COP 21, 22, 23, 24, j'espère que ça ne va pas durer jusqu'à 150,
01:49 parce que ça sera trop tard, c'est de trouver un moyen de le gouverner.
01:53 Et on n'y arrive pas.
01:54 Longtemps, on a cru que l'alternative au droit exclusif privé, c'est le droit exclusif public.
02:01 Mais non, le droit exclusif public peut conduire à des choses aussi catastrophiques
02:08 que le droit exclusif privé, dans beaucoup de cas.
02:13 C'est l'ultra-productivisme soviétique, par exemple ?
02:16 Voilà, l'ultra-productivisme soviétique, ou l'ultra-libéralisme à la française,
02:22 dans lequel M. Macron, ses conseillers, son environnement, décident qu'on va privatiser la SNCF.
02:34 Sans le dire ouvertement, on commence en changeant son statut.
02:39 Il est quoi, il est propriétaire de la SNCF ?
02:43 En droit administratif français, oui presque.
02:48 Le gouvernement dispose d'un droit presque exclusif de disposer du bien public.
02:58 C'est une catastrophe.
03:01 Voilà pourquoi le fait que ça soit un commun, que la gouvernance est partagée,
03:11 et que, comme tout bien commun, il est imprivatisable,
03:15 nous protège beaucoup plus que le statut public.
03:21 Aujourd'hui, le statut public nous fragilise.
03:25 Aujourd'hui, tel gouvernement décide qu'il va privatiser l'aéroport de Paris,
03:30 il privatise l'aéroport de Paris.
03:32 Il décide qu'il va privatiser EDF.
03:35 Là, il a dû reculer, mais avec le projet Hercule, c'était ça qui commençait.
03:40 Il le fait.
03:41 S'il a le statut de bien commun, un bien commun est imprivatisable.
03:46 Donc la gestion est partagée.
03:51 Voilà, c'est pour ça que j'insiste sur ce point.
03:54 Je m'excuse d'insister.
03:59 Ce qu'on dit là a une portée historique.
04:02 On est sortis de l'époque capitalisme-socialisme,
04:08 bien public, bien privé.
04:10 On est sortis de cette époque.
04:12 Nous protège davantage la constitution des biens publics en commun,
04:20 en bien commun, que de les transformer,
04:23 que de leur garder leur statut de bien public.
04:26 C'est extrêmement important.
04:28 Justement, c'est les ferments d'une révolution de l'ordre social, les communs.
04:33 Ah oui, moi j'en suis convaincu.
04:36 Il faut être très clair là-dessus.
04:39 On n'a pas parlé de ça.
04:42 L'anthropocène, qui est un sujet auquel je sais vous accorder beaucoup d'importance,
04:51 elle propulse la question de la protection des biens communs
04:56 comme l'enjeu majeur de la période.
04:59 Pour répondre à votre question, il faut être clair.
05:03 Il y a un certain nombre de communs qui peuvent s'installer dans l'ordre social comme il est.
05:09 J'ai dit les marais salants de Guérande, Wikipédia, etc.
05:16 Il y a des communs à installer pour lesquels il va falloir se battre dur.
05:24 Ceux de la santé, par exemple.
05:28 Si on veut que le vaccin et les autres traitements deviennent un bien commun,
05:35 c'est-à-dire d'accès universel,
05:38 il va falloir se lever tôt le matin et il va falloir se battre.
05:42 Parce qu'on voit bien qu'il est hors de question
05:45 que les grandes pharmas et les États qui les appuient rendent ça possible.
05:50 Donc, oui, il va falloir se battre.
05:53 Enfin, pour des grands biens communs comme le climat,
05:59 les pôles, les océans,
06:03 ce n'est pas Total, Exxon, LVMH, etc.
06:14 qui vont la faire la transition écologique.
06:17 Elle va se faire contre eux.
06:22 Pour le moment, on assiste à une grande période de greenwashing.
06:28 Plus vert que moi, tu meurs, etc.
06:31 Mais ça va se clarifier tout ça.
06:34 Et donc, oui, il faudra une bifurcation majeure économique et sociale
06:43 pour que la transition écologique puisse se faire.
06:46 Et il faudra qu'elle se fasse.
06:49 C'est la tâche de votre génération.
06:54 On ne la verra probablement pas.
06:58 Mais il faut qu'elle arrive vite.
07:01 Parce que sinon, même votre génération est en danger.
07:06 Donc, oui, il faudra une bifurcation majeure.
07:11 On ne pourra pas la faire avec les grandes corporations
07:16 comme elles sont constituées.
07:18 C'est totalement exclu.
07:19 Ça se fera contre eux.
07:20 Ce sera les derniers défenseurs de l'ordre ancien.
07:23 Dans un monde globalisé, où le rapport à la démocratie s'est distendu,
07:28 les communs représentent un retour à une forme d'idéal démocratique ?
07:33 Un retour à une démocratie délibérative ?
07:36 Une démocratie plus directe ?
07:38 Absolument.
07:41 Je vais donner deux exemples.
07:45 Dans nos communs anciens ou anciens reconstitués,
07:52 on va dire les pêcheries ou guérandes,
07:57 la dimension délibérative est très importante.
08:00 Parce que ce sont les commoners qui gèrent le commun
08:05 et qui doivent faire face aux éléments imprévus.
08:08 La délibération est essentielle.
08:12 On a parlé du climat, qui est une question essentielle.
08:17 Un événement historique majeur de ces dernières années,
08:24 pas si inaperçu que ça,
08:28 mais qui va être encore plus important dans le temps,
08:31 c'est la Convention citoyenne climat.
08:34 C'est extraordinaire.
08:37 Je le dis d'autant plus volontiers que quand elle a été constituée,
08:41 j'y croyais que moyennement.
08:45 Une convention citoyenne pour arbitrer sur des questions d'écologie locale,
08:51 il n'y a aucun problème.
08:53 Pour une question aussi complexe que le climat, j'avais mes doutes.
08:57 Quand j'ai vu les résultats de la Convention citoyenne climat,
09:01 en 18 mois,
09:04 ils ont été capables de faire 149 propositions
09:08 plus réalistes, pensées, discutées, argumentées,
09:13 les unes que les autres, etc.
09:16 Moi j'ai été ahuri.
09:19 Et donc oui, c'est la preuve que la démocratie délibérative,
09:23 parce que c'est rien d'autre, les conventions citoyennes climat,
09:26 c'est des lieux de délibération qui ont su se tenir à l'abri
09:31 des lobbies et des partis politiques.
09:34 Ça me fait marrer moi quand on dit "ah oui, ce qui est légitime, c'est le Parlement, etc."
09:39 Bien sûr, mais bien sûr, on est tous pour la démocratie élective,
09:44 on ne peut pas faire mieux, bon, je veux dire,
09:46 c'est le pire des régimes, à part tous les autres, comme disait Churchill.
09:50 Mais en même temps, je veux dire, le Parlement,
09:53 avant même que la loi soit élaborée, on sait déjà qui va voter pour et qui va voter contre.
09:58 Parce que les gens sont aux ordres, on ne délibère pas au Parlement.
10:01 On échange des invectives connaissant le résultat à l'avance.
10:05 Donc il nous faut des lieux, je ne suis pas en train de dire
10:08 qu'on va supprimer les Parlements, bien sûr que non.
10:10 Malheureusement, il va falloir faire avec.
10:13 Et puis ceux qui ne les ont pas, je veux dire, ils en pâtissent très lourdement.
10:18 Donc oui, on va les protéger.
10:20 Mais il nous faut des lieux où on puisse vraiment délibérer,
10:23 pas s'invectiver et de toute façon voter,
10:26 parce que les partis sont constitués de telle manière,
10:32 et la démocratie, en tout cas chez nous, est constituée de telle manière,
10:37 que c'est une chambre d'enregistrement des décisions gouvernementales.
10:44 Oui, il va falloir multiplier les lieux de délibération.
10:48 Oui, il va falloir rénover la démocratie.
10:51 Et donc, aussi bien à des niveaux locaux,
10:55 la nouvelle gouvernance des hôpitaux, dont on parlait tout à l'heure,
11:01 qu'à des niveaux sur des questions plus globales, le climat,
11:06 on voit bien que la mise en place de conventions citoyennes,
11:10 entre autres choses, il y aura d'autres formes de démocratie délibérative
11:16 et de démocratie directe qu'il faudra trouver,
11:20 sont des éléments essentiels de la transition.
11:24 Je lisais, j'ai fait un petit papier dans une revue qui s'appelle "L'âge de fer",
11:30 qu'au cours des dernières élections en Allemagne,
11:35 six jeunes ont commencé une grève de la faim.
11:39 Malheureusement, on ne sait pas où ça en est, on n'a pas d'informations,
11:43 mais juste avant les élections, deux d'entre eux avaient été hospitalisés,
11:47 leur état de santé s'était considérablement aggravé.
11:50 Et qu'est-ce qu'ils voulaient, ces six jeunes ?
11:53 Ils voulaient deux choses.
11:55 Ils voulaient rencontrer les chefs de file de la CDU, du SPD et des Verts,
12:03 et obtenir d'eux l'engagement de constituer une convention citoyenne climat
12:11 dont les conclusions seraient impératives.
12:15 En tirant l'expérience française, où Macron les a baladés,
12:21 sans filtre, sans rien du tout, même pas 20% de leurs propositions ont été reprises.
12:30 Macron a d'ailleurs commis à ce propos un déni de démocratie.
12:34 C'est invraisemblable que la parole présidentielle ait été ainsi vilipendée, gâchée,
12:42 couverte d'une conséquence qui va être qu'on ne croira plus,
12:49 si jamais on l'a cru, la parole présidentielle.
12:51 C'est catastrophique d'avoir fait ça.
12:54 Malgré ça, on s'aperçoit que la notion de convention citoyenne fait des petits.
12:59 Et puis récemment, on m'a envoyé une brève, malheureusement,
13:04 sur le fait qu'il y ait une convention citoyenne climat mondiale.
13:08 Il y a des ONG qui sont là-derrière.
13:11 J'espère que ça va aller au bout.
13:13 Je n'imagine pas, malheureusement, que ces conclusions vont être respectées demain matin.
13:20 Mais ça va continuer à faire monter le rapport de force,
13:24 en montrant que les citoyens, quand ils délibèrent, eux trouvent des solutions.
13:29 Que les solutions existent.
13:31 Et que si les États n'en trouvent pas, c'est qu'ils sont dans la main des lobbies.
13:36 Des lobbies industriels.
13:38 Ça ne me fait pas plaisir de dire ça, mais il faut bien le constater.
13:42 Dernière question.
13:45 Quel message vous voudriez adresser aux gens qui nous écoutent ?
13:49 Le message que je voudrais leur adresser, c'est qu'on va y arriver.
13:55 Voilà.
13:58 Pourquoi ?
13:59 Parce que, je suis plus vieux que vous, probablement que la plupart de ceux qui nous écoutent.
14:06 Pendant longtemps, on était un peu coincé.
14:10 Parce qu'on voyait bien la prédation capitaliste, etc.
14:15 Pas débile, on voyait bien, tous les jours, les inégalités, etc.
14:19 Mais on n'avait pas grand-chose à opposer.
14:22 Parce que ce qu'on avait opposé, à opposer, avait fait faillite.
14:26 C'est le socialisme.
14:27 Ça a échoué.
14:28 Je veux dire, il faut arrêter de rigoler.
14:30 Il y en a, y compris par mes collègues, qui disent
14:33 "Oui, on n'a jamais vraiment essayé le socialisme,
14:36 l'URSS n'a jamais été socialiste, la Chine..."
14:39 Il faut arrêter, je veux dire, de mettre en avant des trucs qui n'existent pas.
14:44 Donc, ça a échoué.
14:46 Moi, je suis tranquille, parce que je me suis battu pour ça.
14:49 Dans ma génération, on s'est battu pour ça, parce qu'on y croyait.
14:52 Bien, ça a échoué.
14:53 Et donc, on était très embêtés.
14:57 Eh bien, avec les communs, on a de nouveau une perspective
15:02 qui s'ouvre devant nous.
15:04 Et qui s'ouvre devant vous.
15:06 Donc, comment dire...
15:09 C'est ça qui a changé.
15:11 Ce qui a changé, ce n'est pas la prédation.
15:14 Parce que malheureusement, celle-là, elle date de la naissance du capitalisme.
15:18 Elle a pris, avec la mondialisation et le développement de la technologie,
15:22 des proportions absolument folles.
15:25 Au point que, on voit bien maintenant, sur le climat,
15:28 le GIEC est affolé d'un rapport à l'autre.
15:31 Il n'arrête pas de dire que ça va trois fois plus vite que ce qu'on pensait.
15:35 C'est la catastrophe, etc.
15:37 La nouveauté, donc, ce n'est pas ça.
15:39 La nouveauté, c'est qu'à travers les communs,
15:42 à travers les conventions climat,
15:45 à travers cette mise en place des nouvelles formes démocratiques,
15:53 on a la solution.
15:56 Voilà, c'est ça que j'ai envie de dire.
15:59 Moi, j'ai envie de dire que ça ne va vraiment pas être facile.
16:02 Mais on va y arriver.
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