LIVRE - Martine Cabanes, auteure du livre "Roman d'une braqueuse", est l'invitée de Stéphane Carpentier du 18 mai 2024
Martine Cabanes, auteure du livre "Roman d'une braqueuse" paru en mai chez XO EDITIONS, est l'invitée de Stéphane Carpentier.
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00:00 6h, 9h15, RTL Matin avec Stéphane Carpentier.
00:04 8h50, on va s'arrêter ensemble ce matin sur l'incroyable braquage de la semaine dans l'heure.
00:08 Le guet-apens meurtrier contre un fourgon pénitentiaire,
00:11 deux agents tués, les auteurs de l'attaque sanglante en fuite
00:15 et un détenu en cavale, activement recherché depuis par la police.
00:19 Alors pour parler braquage, prison, évasion, cavale,
00:23 l'invité de RTL Matin face à l'actualité est Martine Cabanes
00:27 qui se raconte dans un livre, "Roman d'une braqueuse" publié chez Ixo édition.
00:31 Bonjour à vous.
00:32 - Bonjour.
00:33 - Merci d'être en direct, votre histoire on la découvre dans cet ouvrage.
00:37 Donc on a pu vous entendre d'ailleurs avec Flavie Flamand dans "Jour J" sur RTL.
00:41 En 1975, vous avez libéré votre amoureux qui deviendra le père de votre fils.
00:47 Vous étiez déguisé alors en avocate débarquant au palais de justice
00:50 avec pistolet, avec grenade sous votre robe.
00:53 Évasion spectaculaire et réussie.
00:55 Est-ce que vous vous souvenez de la suite de ces moments de fuite et de cavale ?
01:00 Vous êtes en cavale par amour en plus.
01:02 Est-ce qu'il y a un stress ? Est-ce qu'il y a une adrénaline à ce moment-là ?
01:05 - Alors oui, bien sûr que je me souviens très bien.
01:09 Il y a beaucoup d'adrénaline et la cavale c'est quelque chose de très très dur.
01:17 Mais on était ensemble, on s'était retrouvés et on était heureux.
01:23 - Et à ce moment-là, on pense à quoi ?
01:26 C'est-à-dire à fuir, à se cacher en urgence ?
01:29 - Alors en urgence, c'est se cacher.
01:32 J'avais donc trouvé quelque chose où on est resté caché
01:37 sans jamais sortir pendant trois semaines au moins.
01:41 Trois semaines, un mois.
01:42 Et puis on se grime, on se change les couleurs de cheveux,
01:46 on se prépare pour sortir.
01:50 Et une fois qu'on est sorti, alors là c'est vraiment très dur
01:53 parce que par exemple on va dans un restaurant,
01:57 s'il y a un regard bizarre, on se lève et on repart tout de suite.
02:01 On ne reste jamais deux jours au même endroit.
02:04 On est toujours sur le qui-vive.
02:07 La cavale c'est très très dur à vivre.
02:09 C'est quelque chose où bien sûr il y a beaucoup d'adrénaline
02:15 mais beaucoup de stress aussi.
02:18 - On ne peut évidemment pas faire de comparaison.
02:20 - Il faut beaucoup d'argent pour la cavale.
02:22 Il faut des faux papiers, c'est toujours les hôtels.
02:27 Pour moi la cavale c'était quelque chose de très très dur.
02:33 - On ne peut évidemment pas faire de comparaison entre votre histoire
02:36 et le scénario sanglant de cette semaine.
02:38 Vous arrivez quand même à vous projeter dans la tête de ce détenu
02:41 qui est traqué en ce moment.
02:43 D'après vous, il pense à quoi d'abord ? À survivre ?
02:47 - Il pense à survivre et à garder sa liberté.
02:51 C'est sûr. Mais aujourd'hui, je pense que c'est déjà beaucoup plus dur.
02:57 Parce que comparé aux années 70, il n'y avait aucune sécurité,
03:05 il n'y avait pas de caméra, il n'y avait pas de téléphone non plus.
03:09 Et je pense que c'est beaucoup plus dur d'être en cavale aujourd'hui.
03:13 - Est-ce que ce qui se passe en ce qui concerne ce détenu
03:21 et ce que vous avez vécu vous, votre passé,
03:24 est-ce que vous lui dites aujourd'hui "Rendez-vous" ?
03:27 Est-ce que vous condamnez ce qu'il fait ?
03:31 - Alors, je condamne ce qu'il fait parce que nous à l'époque on ne tuait pas.
03:35 On avait des armes bien sûr, mais c'était pour impressionner,
03:38 on s'en servait rarement.
03:41 Moi, j'ai eu un petit accident une fois dans un bureau de poste, je crois,
03:45 où j'avais une mitraillette et je ne sais pas ce que j'ai fait.
03:47 La mitraillette s'est mise en route.
03:50 J'ai tiré en l'air, mais je me suis fait engueuler par mon mari
03:53 parce que c'était dangereux, j'aurais pu tuer ou blesser quelqu'un.
03:57 À l'époque, nous, on ne cherchait pas à blesser et à tuer,
04:00 on menaçait seulement pour récupérer l'argent.
04:04 Aujourd'hui, les gens tuent pour rien.
04:07 Là, le braquage qu'il y a eu sur le fourgon de l'administration pénitentiaire,
04:12 ils étaient venus pour tuer.
04:15 Il n'y a même pas eu de possibilité de se défendre.
04:19 - Martine Cabanes, une cavale, ça peut durer longtemps ?
04:25 - Oh, rarement.
04:26 Nous, ça a dû durer trois mois.
04:29 Alors, j'imagine qu'à l'époque d'aujourd'hui, ça durera moins longtemps.
04:33 Sauf s'il a beaucoup de moyens et qu'il est déjà parti très loin.
04:37 - Ça veut dire quoi ? Il faut être épaulé, entouré, avoir des complices pour se cacher, avoir de l'argent ?
04:41 - Il faut avoir beaucoup d'amis et beaucoup d'argent.
04:45 Là, il a des chances de s'en sortir.
04:48 - Finalement, vous, dans votre histoire, vous avez été arrêté,
04:51 vous d'abord, alors que vous prépariez l'évasion de Jacques Messerine.
04:55 Vous êtes blessé, vous êtes hospitalisé.
04:57 Vous apprenez d'ailleurs à l'hôpital que vous êtes enceinte.
04:59 Votre mari, que vous aviez libéré et pris, lui, quelques mois plus tard par le célèbre commissaire Broussard,
05:04 vous êtes dit à l'arrivée que c'est bien que ça s'arrête ?
05:07 - Non, je ne me suis pas dit que c'est bien que ça s'arrête, parce qu'on espère toujours se retrouver.
05:15 Mais quand il a été arrêté, bien sûr, voilà, on dit c'est fini, on est en prison.
05:21 Ça pourra être très long.
05:25 - Merci à vous d'avoir partagé votre histoire, Martine Cabanes, ce matin sur RTL.
05:28 Je rappelle votre ouvrage, votre roman d'une braqueuse,
05:31 c'est publié chez Ixo, édition Bonne Journée Entretien,
05:35 qu'on peut retrouver évidemment sur notre site rtl.fr.